Los Escritos de Maria Valtorta

470. Leçon sur le mariage à une belle-mère

470. Lección a una suegra

470.1

Les monts boisés et fertiles où se trouve Giscala offrent à l’œil un vrai repos de verdure, de brises, d’eaux et d’horizons toujours variés, magnifiques, selon le point cardinal vers lequel la route tourne. Au nord, c’est une succession de cimes boisées aux verts les plus variés : on dirait que la terre s’élève vers l’azur du firmament auquel elle paraît offrir, en hommage reconnaissant pour la pluie et des rayons de soleil qu’il lui donne, toutes les beautés de sa végétation. Au nord-est, les yeux s’arrêtent, comme fascinés, sur le grand Hermon, ce joyau dont les couleurs changent selon les heures et la lumière. Il dresse son plus haut sommet, semblable à un gigantesque obélisque de diamant, d’opale, de très pâle saphir, de doux rubis, ou d’acier à peine trempé, selon que le soleil l’illumine ou le délaisse, tandis que les nuages ébouriffés, amenés par les vents, font des jeux de lumière sur ses neiges éternelles. Puis le regard descend le long des pentes couleur d’émeraude de ses plateaux, de ses crêtes, des gorges et des pics, qui forment la base du géant royal. Si l’on se tourne un peu plus à l’est, on découvre le vaste haut plateau vert de la Gaulanitide et de l’Auranitide, borné à son extrémité orientale par des monts qui s’estompent dans la brume lointaine, et à l’ouest par le vert différent qui longe le Jourdain et en marque la vallée. Plus proches, resplendissent comme deux saphirs les deux lacs, celui de Mérom — un cercle au fond d’une plaine bien irriguée —, et de Tibériade. Ce dernier est gracieux comme un délicat pastel au milieu des collines, toutes différentes de formes et de teintes, qui l’entourent. Ses rives sont éternellement fleuries, c’est un véritable rêve d’orient avec ses bouquets de palmiers dont la brise des monts proches fait onduler la cime. Il a toute la poésie de nos plus beaux lacs pour ce qui est de la paix de ses eaux et des cultures de ses rives. Et puis, au sud, on voit le mont Thabor avec son sommet caractéristique, et le petit Hermon tout vert qui veille sur la plaine d’Esdrelon, dont on mesure l’étendue dans le cadre d’un horizon que n’interrompt aucune hauteur montagneuse. Encore plus bas, vers le midi, s’étendent les monts élevés et puissants de Samarie qui se perdent au-delà du regard en direction de la Judée. Le seul côté qu’on ne voit pas est le côté ouest, où doit se trouver le mont Carmel et la plaine qui remonte vers Ptolémaïs, cachés par une chaîne plus haute.

J’essaie d’en donner une vue topographique[1], car je crois ne l’avoir jamais indiqué depuis les monts où se trouve Giscala.

On a là un des panoramas les plus beaux de la Palestine (et que personne ne rie de la pauvre dessinatrice que je suis, mon esquisse est horrible…)

470.2

Jésus avance en suivant la route au milieu des montagnes, tantôt seul, tantôt rejoint par l’un ou l’autre de ses apôtres.

Il s’arrête une fois pour caresser les enfants d’un berger qui jouent près du troupeau, et accepte le lait que le berger lui offre “ pour toi et pour tes disciples ”, car il a reconnu en Jésus le Rabbi que lui ont décrit d’autres qui l’ont déjà rencontré.

470.3

Une autre fois, il écoute femme âgées qui, ne sachant qui il est, lui raconte les peines de famille que lui cause sa belle-fille hargneuse et insolente.

Jésus compatit, mais il exhorte aussi la malheureuse à se montrer patiente, pour l’amener à la bonté par la bonté :

« Tu dois être pour elle une mère, même si elle n’est pas une fille pour toi. Sois sincère : si au lieu d’être une bru, c’était ta fille, ses défauts te paraîtraient-ils aussi graves ? »

La plaignante réfléchit, puis elle avoue :

« Non… Mais une fille, c’est une fille…

– Et si l’une de tes filles te disait que, dans la maison de son époux, sa belle-mère la maltraite, que dirais-tu ?

– Que cette femme est méchante. Car elle devrait lui apprendre les usages de la maison — chaque maison a les siens — avec bonté, surtout si l’épouse est jeune. Je dirais qu’elle devrait se rappeler le temps où elle était nouvelle épouse, et comme elle était comblée par l’amour de sa belle-mère, si elle avait eu assez de chance pour la trouver bonne, ou combien elle avait souffert si elle avait eu une méchante belle-mère. Elle ne devrait pas faire souffrir ce qu’elle-même n’avait pas subi, ou ne pas faire souffrir parce qu’elle sait ce que c’est. Ah ! Je la défendrais, ma fille !

– Quel âge a ta bru ?

– Dix-huit ans, Rabbi. Elle a épousé Jacob il y a trois ans.

– Elle est très jeune. Est-elle fidèle à son mari ?

– Oh oui ! Elle est toujours à la maison et tout aimante pour lui, pour le petit Lévi, et pour la petite, la petite qui s’appelle Anne, comme moi. Elle est née à Pâque… Elle est si mignonne !

– Qui a voulu qu’elle s’appelle Anne ?

– Marie, bien sûr ! Lévi était le nom du beau-père et Jacob l’a donné à leur premier-né. Et, quand Marie a eu la petite, elle a dit : “ Celle-ci portera le nom de ta mère. ”

– Et cela ne te paraît pas être une preuve d’amour et de respect ? »

La mère de Jacob réfléchit… Jésus enchaîne :

« Elle est honnête, elle est tout à sa maison, c’est une épouse affectueuse et une mère aimante, elle est soucieuse de te faire plaisir… Elle pouvait donner à la fille le nom de sa propre mère. Elle lui a donné le tien. Elle honore ta maison par sa conduite…

– Ah, ça oui ! Elle n’est pas comme cette malheureuse de Jézabel.

– Alors, pourquoi ces lamentations et ces plaintes à son sujet ? Tu n’as pas l’impression d’avoir deux mesures en portant sur ta bru un jugement différent de celui que tu porterais sur une fille ?

– C’est que… c’est que… elle m’a pris l’amour de mon fils. Avant, il était tout pour moi, maintenant, il l’aime plus que moi… »

L’éternelle véritable raison des préjugés des belles-mères déborde finalement du cœur de la vieille femme, en même temps que les larmes de ses yeux.

« Ton fils te fait-il manquer de quelque chose ? Te néglige-t-il depuis qu’il est marié ?

– Non, je ne peux pas dire ça. Mais, en somme, maintenant il appartient à sa femme… »

Elle gémit et pleure encore plus fort.

470.4

Jésus a un paisible sourire de compassion pour la belle-maman jalouse. Mais, doux comme il l’est toujours, il ne lui fait aucun reproche. Il compatit à la souffrance de cette mère et cherche à l’apaiser. Il lui pose la main sur l’épaule, comme pour la guider, car les larmes l’aveuglent, peut-être pour lui faire sentir par ce contact tant d’amour qu’elle en soit consolée et guérie.

Il lui dit :

« Mère, n’est-ce pas bon qu’il en soit ainsi ? Ton mari l’a fait avec toi, et sa mère ne l’a pas perdu comme tu le dis et le penses : mais elle l’a eu moins à elle, parce que ton époux partageait son amour entre sa mère et toi. Et le père de ton mari, lui aussi, a cessé d’appartenir tout entier à sa mère pour aimer la mère de ses enfants. Ainsi en est-il de génération en génération… Et on peut remonter les siècles jusqu’à Eve, la première mère qui a vu ses enfants partager avec leurs épouses l’amour qu’ils éprouvaient d’abord exclusivement pour leurs parents. Mais la Genèse ne dit-elle pas : “ Voilà enfin l’os de mes os et la chair de ma chair… L’homme quittera pour elle son père et sa mère, il s’unira à sa femme, et les deux seront une seule chair ” ? Tu me diras : “ C’était une parole d’homme. ” Oui, mais de quel homme ? Il était en état d’innocence et de grâce. Il reflétait donc sans ombre la Sagesse qui l’avait créé, et il en connaissait la vérité. Par la grâce et l’innocence, il possédait aussi les autres dons de Dieu en pleine mesure. Ses sens étant soumis à la raison, il avait un esprit que n’offusquaient pas les vapeurs de la concupiscence. Grâce à la science proportionnée à son état, il disait des paroles de vérité. Il était donc prophète, car tu sais que le mot prophète désigne un homme qui parle au nom d’un autre. Et les vrais prophètes parlent toujours de choses qui se rapportent à l’âme et à l’avenir, même si en apparence elles se rapportent à la chair et au présent. En effet, c’est dans les péchés de la chair et les événements du temps présent que se trouvent les semences des punitions futures, ou bien les événements futurs s’enracinent dans un fait ancien. Par exemple, la venue du Sauveur tire son origine de la faute d’Adam, et les punitions d’Israël, prédites par les prophètes, s’ancrent dans la conduite d’Israël. Ainsi Celui qui meut les lèvres des prophètes pour tenir un langage spirituel ne peut être que l’Esprit éternel, qui voit tout dans un éternel présent. Et l’Esprit éternel parle dans les saints, puisqu’il ne peut habiter chez les pécheurs. Adam était saint, autrement dit la justice était parfaite en lui ; toutes les vertus étaient présentes en lui, car Dieu avait déposé dans sa créature la plénitude de ses dons. A présent, pour arriver à la justice et à la possession des vertus, l’homme doit beaucoup peiner, parce qu’il porte en lui les foyers du mal. Mais, en Adam, ces foyers n’existaient pas. Il avait au contraire la grâce pour le rendre de peu inférieur à son Créateur. C’étaient donc des paroles de grâce que disaient ses lèvres. C’est donc une parole de vérité que celle-ci : “ L’homme quittera son père et sa mère pour sa femme, il s’unira à elle, et ils formeront une seule chair. ” C’est tellement absolu et vrai, que le Très-Bon, pour réconforter les pères et mères, inséra plus tard dans la Loi le quatrième commandement : “ Honore ton père et ta mère. ” Ce commandement ne prend pas fin avec le mariage de l’homme, il dure après. Auparavant, instinctivement, les bons honoraient leurs parents, même après les avoir quittés pour fonder une nouvelle famille. Depuis Moïse, c’est une obligation de la Loi, pour tempérer la douleur des parents qui étaient trop souvent oubliés par leurs enfants après le mariage. Mais la Loi n’a pas effacé la parole prophétique d’Adam : “ L’homme quittera son père et sa mère pour sa femme. ” C’était une parole juste et vivante : elle reflétait la pensée de Dieu. Or la pensée de Dieu est immuable, parce que parfaite.

470.5

Toi, mère, tu dois donc accepter, sans égoïsme, l’amour de ton fils pour sa femme, et tu seras sainte toi aussi. Du reste, tout sacrifice a sa récompense dès cette terre. Ne t’est-il pas doux d’embrasser tes petits-enfants, les enfants de ton fils ? Et le soir de ta vie suivi de ton dernier sommeil ne te sera-t-il pas paisible avec, tout proche, le délicat amour d’une fille pour prendre la place de celles que tu n’as plus chez toi ?

– Comment sais-tu que mes filles, toutes plus âgées que le garçon, sont mariées et loin d’ici ? Es-tu aussi prophète ? Tu es un rabbi. Les nœuds de ton vêtement l’indiquent et, même s’ils n’étaient pas là, ta parole le montrerait, car tu t’exprimes comme un grand docteur. Serais-tu ami de Gamaliel ? Il était ici avant-hier. Maintenant, je ne sais pas… Et il y avait avec lui de nombreux rabbis et beaucoup de ses disciples préférés. Mais toi, tu es peut-être arrivé en retard.

– Je connais Gamaliel, mais je ne vais pas le trouver. Je n’entre même pas à Giscala…

– Mais qui es-tu ? Un rabbi, certainement. D’ailleurs, tu parles encore mieux que Gamaliel…

– Dans ce cas, fais ce que je t’ai dit, et tu auras la paix en toi. Adieu, mère. Moi, je continue. Toi, certainement, tu entres dans la ville.

– Oui… Mère !… Les autres rabbis ne sont pas si humbles devant une pauvre femme… Celle qui t’a porté est sûrement sainte plus que Judith, si elle t’a donné ce doux cœur pour toute créature.

– Elle est sainte, en vérité.

– Dis-moi son nom.

– Marie.

– Et le tien ?

– Jésus.

– Jésus !… »

La grand-mère est stupéfaite. La nouvelle la paralyse et la cloue sur place.

« Adieu, femme. Que la paix soit avec toi. »

Et Jésus s’éloigne rapidement, presque en courant, avant qu’elle sorte de sa réflexion.

470.6

Les apôtres le suivent du même pas, faisant voler au vent leurs vêtements. Les cris de la femme qui supplie les poursuivent en vain :

« Arrêtez-vous ! Rabbi Jésus ! Arrête-toi ! Je veux te dire quelque chose… »

Ils ne ralentissent pas avant que le feuillage des monts boisés les cache. On ne voit plus le chemin qui mène à Giscala à partir de ce sentier muletier.

« Comme tu as bien parlé à la femme ! dit Barthélemy.

– Une vraie leçon de docteur ! Dommage qu’elle ait été seule… remarque Jacques, fils d’Alphée.

– Je veux me rappeler ces paroles… s’écrie Pierre.

– La femme a compris, ou presque, dès qu’elle a su ton nom… Maintenant, elle va aller parler de toi dans la ville… dit Thomas.

– Pourvu qu’elle ne pique pas les guêpes et ne les lance pas à notre poursuite ! murmure Judas de Kérioth.

– Nous sommes loin à présent !… On ne laisse pas de traces dans cette forêt, et nous ne serons pas dérangés, dit André, optimiste.

– Et même si nous l’étions !… C’est la paix dans une famille, que j’ai reconstruite, répond Jésus à tous.

– Voyez comme elles sont ! Toutes pareilles, les belles-mères ! lance Pierre.

– Non. Nous en avons connu de bonnes. Tu te souviens de la belle-mère de Jérusa[2] de Docco ? Et la belle-mère de Dorca à Césarée de Philippe ?

– Mais oui, Jacques… Il y en a quelques-unes de bonnes » reconnaît Pierre…, mais il pense certainement que la sienne est une plaie.

« Arrêtons-nous ici et dînons. Nous nous reposerons ensuite pour arriver à la nuit au village de la vallée » ordonne Jésus.

Ils s’arrêtent dans une petite cuvette de verdure qui ressemble à l’intérieur d’une grande coquille émeraude incrustée dans la montagne et ouverte pour accueillir les pèlerins dans sa paix. La lumière est douce, malgré l’heure, à cause des arbres hauts et robustes qui forment une voûte bruissante au-dessus du pré. La brise, qui court sur les montagnes, adoucit la température. Une petite source fait courir un filet argenté entre deux rochers sombres, et elle chante doucement en se perdant parmi les herbes épaisses. Elle s’est creusé un lit minuscule, d’une main de large, tout couvert par les herbes de la rive qui ondulent au vent léger. Par une petite cascade, elle descend ensuite à l’escarpement situé plus bas. L’horizon encadre entre deux troncs puissants et une échappée brumeuse lointaine, dans la direction des monts du Liban : c’est un spectacle merveilleux…

470.1

Los montes boscosos y fértiles donde se halla Yiscala ofrecen alivio de verde, de brisas, de aguas, y hermosísimos horizontes nunca iguales, distintos según que el camino se oriente a uno u otro de los puntos cardinales. Al Norte vese sucesión de cimas selvosas de los más variados verdes, yo diría que es una ascensión de la Tierra hacia el azul firmamento, al que parece ofrecer como don —agradecimiento por las aguas y los rayos que éste le regala— todas sus bellezas vegetales. Al nordeste la vista desciende, tras haberse detenido, hechizada, en esa joya de variante color —según las horas y la luz— que es el gran Hermón, que alza su cono más alto cual gigantesco obelisco de diamante, o de ópalo, o de palidísimo zafiro, o tenuísimo rubí, o de acero recién templado, según que el Sol le bese o le deje y en la medida de los juegos de luz sobre las nieves perennes que hacen las deshilachadas nubes transportadas por los vientos; desciende la vista por las pendientes esmeraldinas de sus mesetas, y crestas, y hoces y picos, que están al pie del gigante regio. Y luego, mirando progresivamente hacia el Este, se extiende el vasto altiplano verde de la Gaulanítida y la Auranítida, limitado en su extremo oriental por los montes que se difuminan entre las brumas de las lejanías; al Oeste, por el distinto verde que al Jordán orilla y su valle señala. Y, más cercanos, espléndidos como dos zafiros, vense los dos lagos de Merón, comprendido dentro de su bajo círculo de bien regada llanura, y de Tiberíades, gracioso cual delicada pintura al pastel, comprendido entre las colinas que lo ciñen, distintas en aspecto y tonos, y sus riberas perennemente floridas: sueño de oriente por las matas de palmas que cimbrean la cima con la brisa de los cercanos montes, poesía de nuestros más bellos lagos por la paz de las aguas y los cultivos de las riberas. Y luego, al Sur, el Tabor con su peculiar cúspide, y el pequeño Hermón, todo verde vigilando la llanura de Esdrelón, cuya amplitud se intuye por una vastedad de horizonte no interrumpido por elevaciones montanas; y, aún más abajo, a mediodía, los altos, poderosos montes de Samaria, que se extienden más allá de la vista del hombre hacia Judea. El único que no aparece es el lado oeste, donde deben estar el Carmelo y la llanura que sube hacia Tolemaida, escondidos ambos por una cadena más alta que ésta, de forma que su visión queda impedida.

470.2

Jesús marcha por el camino que va entre los montes, unas veces solo, otras acompañado de uno u otro apóstol suyo que se ha adelantado hasta Él.

Se para una vez a acariciar a los hijos pequeños de un pastor, que juegan cerca del rebaño; y acepta la leche que el pastor —que le ha reconocido como el Rabí descrito por otros que le han visto— quiere darle «para ti y para los tuyos».

470.3

Otra vez escucha a una ancianita que, no sabiendo quién es Él, le cuenta sus penas familiares, causadas por una nuera que es una mujer gruñona y sin respeto.

Aunque se muestre compasivo con la viejecita, Jesús la exhorta a ser paciente y a convencer con la bondad en orden a la bondad: «Debes ser madre, aunque ella no se comporte contigo como hija. Sé sincera: si en vez de tu nuera fuera tu hija, ¿te parecerían tan graves sus defectos?».

La viejecita piensa… y luego confiesa: «No… Pero una hija es siempre una hija…».

«¿Y si una hija tuya te dijera que en casa de su esposo la madre de él la maltrata, qué dirías?».

«Que es mala. Porque debería enseñar los usos de la casa —y cada casa tiene los suyos— con bondad, especialmente si la esposa es joven. Yo diría que debería acordarse de cuando ella llevaba casada poco tiempo, y de la satisfacción que le daba el amor de su suegra, si había tenido tanta merced de encontrarla buena, y de lo que había sufrido si había tenido una suegra mala. Y no hacer sufrir lo que no había sufrido, o no hacer sufrir porque sabe lo que es sufrir. ¡Yo, está claro que defendería a mi hija!».

«¿Cuántos años tiene tu nuera?».

«Dieciocho, Rabí. Casada con Jacob desde hace tres».

«Muy joven. ¿Es fiel a su marido?».

«¡Hombre, claro! Siempre en casa y todo amor por él y el pequeño Leví y la pequeña, pequeñísima, Ana, como yo. Ha nacido en Pascua… ¡Es preciosa!…».

«¿Quién ha querido que se llamara Ana?».

«María. Leví era el nombre del suegro y Jacob le ha puesto Leví al primogénito; así que María, cuando ha tenido a la niña, ha dicho: “A ésta el nombre de la madre”».

«¿Y no te parece amor y respeto esto?».

La anciana piensa… Jesús insta: «Es honesta, toda ella para la casa, amorosa esposa y madre, solícita para darte una alegría… Habría podido poner a la niña el nombre de su madre, pero le ha puesto el tuyo… honra tu casa con su conducta…».

«¡Eso sí! No es como la infame de Yisabel».

«¿Y entonces? ¿Por qué te quejas y levantas protestas contra ella? ¿No te parece que estás haciendo dos medidas juzgando a tu nuera de forma distinta de como juzgarías a una hija?…».

«Es que… es que… ella me ha arrebatado el amor de mi hijo. Antes era todo él para mí, ahora la quiere a ella más que a mí…». La eterna verdadera razón de los prejuicios de las suegras rebosa por fin del corazón de la ancianita, junto con las lágrimas que rebosan de los ojos.

«¿Tu hijo permite que te falte algo? ¿Te desatiende desde que está casado?».

«No. No puedo decir eso. Pero, en definitiva, ahora es de su mujer…», y el llanto gime más fuerte.

470.4

Jesús sonríe serenamente, compasivo hacia la celosa viejecita. Y, dulce como siempre, no regaña. Se muestra compasivo hacia el sufrimiento de la madre, e intenta medicarla. Apoya su mano en el hombro de la anciana, como para guiarla porque las lágrimas la ciegan, quizás para hacerle sentir con su contacto tanto amor, que ella quede consolada y curada; y le dice:

«Madre, ¿y no es bueno que sea así? Tu marido lo hizo contigo, y su madre le… no le perdió como tu dices y piensas… le tuvo menos para sí, porque tu marido repartía su amor entre su madre y tú. Y el padre de tu marido, a su vez, dejó de ser todo de su madre, para amar a la madre de sus hijos. Y así sucesivamente, de generación en generación, retrocediendo en los siglos hasta Eva, la primera madre que vio a sus hijos compartir con sus esposas el amor que tenían primero dedicado exclusivamente a sus padres.

¿Pero no dice el Génesis[1]: “He aquí por fin el hueso de mis huesos y la carne de mi carne… El hombre dejará por ella a su padre y a su madre y se unirá a su mujer y los dos serán una sola carne”? Tú dirás: “Fue palabra de hombre”. Sí. Pero ¿de qué hombre? Estaba en estado de inocencia y de gracia. Reflejaba, por tanto, sin sombras, la Sabiduría que le había creado, y conocía las verdades de la Sabiduría. Por la Gracia y la inocencia poseía también los otros dones de Dios en medida plena. Sometido el sentido a la razón, su mente no estaba ofuscada por emanaciones concupiscentes. Por la ciencia proporcionada a su estado, decía palabras de verdad. Era, pues, profeta. Porque tú sabes que profeta quiere decir “aquel que habla en nombre de otro”. Y los profetas verdaderos hablan siempre de cosas relativas al espíritu y al futuro, aunque parezcan relacionadas con el tiempo presente y con la carne —y es que en los pecados de la carne y en los hechos del tiempo presente están los gérmenes de los futuros castigos, o los hechos del futuro tienen su raíz en un acontecimiento antiguo (por ejemplo, la venida del Salvador toma origen en la culpa de Adán, y los castigos de Israel, predichos por los profetas, tienen su germen en la conducta de Israel)—; así es que quien mueve sus labios a hablar de cosas del espíritu no puede ser sino el Espíritu eterno, que todo lo ve en un eterno presente. Y el Espíritu eterno habla en los santos, pues que no puede habitar en los pecadores.

Adán era santo, o sea, la justicia era plena en él, y en él estaban presentes todas las virtudes, porque Dios a su criatura le había infundido la plenitud de sus dones. Ahora, para llegar a la justicia y a la posesión de las virtudes, mucho debe esforzarse el hombre, porque en él están presentes los fómites del mal. Pero en Adán no estaban esos fómites; antes al contrario, la Gracia le hacía inferior en poco a Dios su Creador. Por tanto, sus labios pronunciaban palabras de gracia. Palabra veraz es, pues, ésta: “El hombre dejará por la mujer al padre y a la madre, y se unirá a su mujer y serán una carne sola”.

Tan absoluto y verdadero es esto, que el Bonísimo, para consuelo de las madres y los padres, puso luego en la Ley el cuarto mandamiento: “Honra a tu padre y a tu madre”. mandamiento que no termina con las nupcias del hombre, sino que continúa después de ellas. Primero, instintivamente, los buenos honraban a sus padres incluso después de haberlos dejado para crear una nueva familia. A partir de Moisés es obligación de Ley. Y ello para mitigar los dolores de los padres, de quienes demasiadas veces se olvidaban sus hijos después de las nupcias. Pero la Ley no ha anulado la palabra profética de Adán: “El hombre dejará por la mujer al padre y a la madre”. Era palabra justa, y vive. Reflejaba el pensamiento de Dios. Y el pensamiento de Dios es inmutable, porque es perfecto.

470.5

Tú, madre, debes aceptar, pues, sin egoísmos, el amor de tu hijo por su mujer. Y serás santa tu también. Por lo demás, todo sacrificio recibe compensación ya en la Tierra. ¿No te es dulce besar a los nietos, hijos de tu hijo? ¿Y no te serán plácidas las altas horas y tu último sueño con un delicado, cercano amor de hija que tome el relevo de las que ya no tienes en casa?…».

«¿Cómo sabes que mis hijas, todas mayores que el varón, están casadas o viven lejos?… ¿Eres Tú también profeta? Eres Rabí. Lo dicen los caireles de tu túnica, y, aunque no los tuvieras, lo dice tu palabra. Porque hablas como lo haría un gran doctor. ¿Eres, acaso, amigo de Gamaliel? Ha estado aquí hace sólo dos días, anteayer. Ahora no sé… Y con él estaban muchos rabíes, y muchos de sus discípulos predilectos. Pero Tú quizás es que llegas tarde».

«Conozco a Gamaliel. Pero no voy donde él. En Yiscala no entro siquiera…».

«¿Pero quién eres? Cierto que un rabí. Y hablas mejor incluso que Gamaliel…».

«Pues entonces haz lo que te he dicho. Y tendrás paz. Adiós, madre. Yo continúo. Tú entras, claro, en la ciudad».

«Sí… ¡Madre!… Los otros rabíes no son tan humildes hacia una pobre mujer… Sin duda la que te llevó es más santa que Judit, si te ha dado este corazón dulce para todas las criaturas».

«Santa es, en verdad».

«Dime su nombre».

«María».

«¿Y el tuyo?».

«Jesús».

«¡Jesús!…». El estupor ha dejado pasmada a la ancianita. La noticia la paraliza y la deja clavada en donde la ha oído.

«Adiós, mujer. La paz sea contigo», y Jesús se marcha raudo, casi corriendo, antes de que ella vuelva en sí de su reflexión.

470.6

Los apóstoles le siguen al mismo paso, con un intenso batir de túnicas, seguidos en vano por los gritos de la mujer, que suplica: «¡Deteneos! ¡Rabí Jesús! ¡Párate! Quiero decirte una cosa…».

Aminoran el paso sólo cuando la espesura de los montes boscosos los ha ocultado de nuevo; y ya no se ve el camino que, a partir de este de herradura, conduce a Yiscala.

«¡Qué bien le has hablado a la mujer!» dice Bartolomé.

«¡Una lección de doctor! Lo malo es que sólo estaba ella…» observa Santiago de Alfeo.

«Quisiera no olvidar estas palabras…» exclama Pedro.

«La mujer ha comprendido, o casi, después de tu Nombre… Ahora va a hablar de ti en la ciudad…» dice Tomás.

«¡Con tal de que no pinche a las avispas y nos las lance!» chismorrea Judas de Keriot.

«¡Estamos lejos ya!… Y en estos bosques no se dejan huellas. No nos molestarán» dice con optimismo Andrés.

«¡Aunque nos molestaran!… Es la paz lo que he reconstruido en una familia» responde Jesús a todos.

«¡Pero cómo son, eh! ¡Las suegras son todas iguales!» dice Pedro.

«No. Hemos conocido suegras buenas. ¿Te acuerdas de la suegra de Jerusa[2] de Doco? ¿Y la suegra de Dorca de Cesarea de Filipo?».

«¡Bueno sí, Santiago!… Hay alguna buena…» consiente Pedro (pero, sin duda, piensa que la suya es un tormento).

«Vamos a pararnos a comer. Después descansamos. Y llegaremos al pueblo del valle por la noche» indica Jesús.

Y se detienen en una verde y pequeña hondonada (parece el interior de una gran concha esmeraldina incrustada en el monte y abierta para ofrecer su paz a los peregrinos). La luz es suave, a pesar de la hora, debido a los árboles, que, altos y robustos, forman sobre el prado una bóveda susurrante. La temperatura es también suave, por la brisa que corre en los montes. Un pequeño manantial pone un hilo de plata entre dos rocas obscuras, y canta en voz baja, para perderse luego entre las tupidas hierbas, en un minúsculo lecho que se ha excavado, de la anchura de un palmo, cubierto por entero por los tallitos, ondeantes por la brisa, de sus márgenes; y luego baja, formando una cascada de muñeca, al escalón de abajo. El horizonte, entre dos troncos robustos, presenta una maravillosa vaporosidad de confín lejano, hacia los montes del Líbano…


Notes

  1. une vue topographique que Maria Valtorta fait suivre et qui place les monts où se trouve Giscala au sud-ouest du lac de Mérom. La description qui précède dans le texte peut aider à déchiffrer tous les noms du dessin.
  2. de Jérusa, en 131.6 et 134 ; de Dorca, en 345.3/5, 368.6/11 et 370.11.

Notas

  1. dice el Génesis, en Génesis 2, 23-24.
  2. la suegra de Jerusa, en 131.6 y en 134; la suegra de Dorca, en 345.3/5, en 368.6/11 y en 370.11.