The Writings of Maria Valtorta

470. Leçon sur le mariage à une belle-mère

470. A lesson on marriage to a mother-in-law

470.1

Les monts boisés et fertiles où se trouve Giscala offrent à l’œil un vrai repos de verdure, de brises, d’eaux et d’horizons toujours variés, magnifiques, selon le point cardinal vers lequel la route tourne. Au nord, c’est une succession de cimes boisées aux verts les plus variés : on dirait que la terre s’élève vers l’azur du firmament auquel elle paraît offrir, en hommage reconnaissant pour la pluie et des rayons de soleil qu’il lui donne, toutes les beautés de sa végétation. Au nord-est, les yeux s’arrêtent, comme fascinés, sur le grand Hermon, ce joyau dont les couleurs changent selon les heures et la lumière. Il dresse son plus haut sommet, semblable à un gigantesque obélisque de diamant, d’opale, de très pâle saphir, de doux rubis, ou d’acier à peine trempé, selon que le soleil l’illumine ou le délaisse, tandis que les nuages ébouriffés, amenés par les vents, font des jeux de lumière sur ses neiges éternelles. Puis le regard descend le long des pentes couleur d’émeraude de ses plateaux, de ses crêtes, des gorges et des pics, qui forment la base du géant royal. Si l’on se tourne un peu plus à l’est, on découvre le vaste haut plateau vert de la Gaulanitide et de l’Auranitide, borné à son extrémité orientale par des monts qui s’estompent dans la brume lointaine, et à l’ouest par le vert différent qui longe le Jourdain et en marque la vallée. Plus proches, resplendissent comme deux saphirs les deux lacs, celui de Mérom — un cercle au fond d’une plaine bien irriguée —, et de Tibériade. Ce dernier est gracieux comme un délicat pastel au milieu des collines, toutes différentes de formes et de teintes, qui l’entourent. Ses rives sont éternellement fleuries, c’est un véritable rêve d’orient avec ses bouquets de palmiers dont la brise des monts proches fait onduler la cime. Il a toute la poésie de nos plus beaux lacs pour ce qui est de la paix de ses eaux et des cultures de ses rives. Et puis, au sud, on voit le mont Thabor avec son sommet caractéristique, et le petit Hermon tout vert qui veille sur la plaine d’Esdrelon, dont on mesure l’étendue dans le cadre d’un horizon que n’interrompt aucune hauteur montagneuse. Encore plus bas, vers le midi, s’étendent les monts élevés et puissants de Samarie qui se perdent au-delà du regard en direction de la Judée. Le seul côté qu’on ne voit pas est le côté ouest, où doit se trouver le mont Carmel et la plaine qui remonte vers Ptolémaïs, cachés par une chaîne plus haute.

J’essaie d’en donner une vue topographique[1], car je crois ne l’avoir jamais indiqué depuis les monts où se trouve Giscala.

On a là un des panoramas les plus beaux de la Palestine (et que personne ne rie de la pauvre dessinatrice que je suis, mon esquisse est horrible…)

470.2

Jésus avance en suivant la route au milieu des montagnes, tantôt seul, tantôt rejoint par l’un ou l’autre de ses apôtres.

Il s’arrête une fois pour caresser les enfants d’un berger qui jouent près du troupeau, et accepte le lait que le berger lui offre “ pour toi et pour tes disciples ”, car il a reconnu en Jésus le Rabbi que lui ont décrit d’autres qui l’ont déjà rencontré.

470.3

Une autre fois, il écoute femme âgées qui, ne sachant qui il est, lui raconte les peines de famille que lui cause sa belle-fille hargneuse et insolente.

Jésus compatit, mais il exhorte aussi la malheureuse à se montrer patiente, pour l’amener à la bonté par la bonté :

« Tu dois être pour elle une mère, même si elle n’est pas une fille pour toi. Sois sincère : si au lieu d’être une bru, c’était ta fille, ses défauts te paraîtraient-ils aussi graves ? »

La plaignante réfléchit, puis elle avoue :

« Non… Mais une fille, c’est une fille…

– Et si l’une de tes filles te disait que, dans la maison de son époux, sa belle-mère la maltraite, que dirais-tu ?

– Que cette femme est méchante. Car elle devrait lui apprendre les usages de la maison — chaque maison a les siens — avec bonté, surtout si l’épouse est jeune. Je dirais qu’elle devrait se rappeler le temps où elle était nouvelle épouse, et comme elle était comblée par l’amour de sa belle-mère, si elle avait eu assez de chance pour la trouver bonne, ou combien elle avait souffert si elle avait eu une méchante belle-mère. Elle ne devrait pas faire souffrir ce qu’elle-même n’avait pas subi, ou ne pas faire souffrir parce qu’elle sait ce que c’est. Ah ! Je la défendrais, ma fille !

– Quel âge a ta bru ?

– Dix-huit ans, Rabbi. Elle a épousé Jacob il y a trois ans.

– Elle est très jeune. Est-elle fidèle à son mari ?

– Oh oui ! Elle est toujours à la maison et tout aimante pour lui, pour le petit Lévi, et pour la petite, la petite qui s’appelle Anne, comme moi. Elle est née à Pâque… Elle est si mignonne !

– Qui a voulu qu’elle s’appelle Anne ?

– Marie, bien sûr ! Lévi était le nom du beau-père et Jacob l’a donné à leur premier-né. Et, quand Marie a eu la petite, elle a dit : “ Celle-ci portera le nom de ta mère. ”

– Et cela ne te paraît pas être une preuve d’amour et de respect ? »

La mère de Jacob réfléchit… Jésus enchaîne :

« Elle est honnête, elle est tout à sa maison, c’est une épouse affectueuse et une mère aimante, elle est soucieuse de te faire plaisir… Elle pouvait donner à la fille le nom de sa propre mère. Elle lui a donné le tien. Elle honore ta maison par sa conduite…

– Ah, ça oui ! Elle n’est pas comme cette malheureuse de Jézabel.

– Alors, pourquoi ces lamentations et ces plaintes à son sujet ? Tu n’as pas l’impression d’avoir deux mesures en portant sur ta bru un jugement différent de celui que tu porterais sur une fille ?

– C’est que… c’est que… elle m’a pris l’amour de mon fils. Avant, il était tout pour moi, maintenant, il l’aime plus que moi… »

L’éternelle véritable raison des préjugés des belles-mères déborde finalement du cœur de la vieille femme, en même temps que les larmes de ses yeux.

« Ton fils te fait-il manquer de quelque chose ? Te néglige-t-il depuis qu’il est marié ?

– Non, je ne peux pas dire ça. Mais, en somme, maintenant il appartient à sa femme… »

Elle gémit et pleure encore plus fort.

470.4

Jésus a un paisible sourire de compassion pour la belle-maman jalouse. Mais, doux comme il l’est toujours, il ne lui fait aucun reproche. Il compatit à la souffrance de cette mère et cherche à l’apaiser. Il lui pose la main sur l’épaule, comme pour la guider, car les larmes l’aveuglent, peut-être pour lui faire sentir par ce contact tant d’amour qu’elle en soit consolée et guérie.

Il lui dit :

« Mère, n’est-ce pas bon qu’il en soit ainsi ? Ton mari l’a fait avec toi, et sa mère ne l’a pas perdu comme tu le dis et le penses : mais elle l’a eu moins à elle, parce que ton époux partageait son amour entre sa mère et toi. Et le père de ton mari, lui aussi, a cessé d’appartenir tout entier à sa mère pour aimer la mère de ses enfants. Ainsi en est-il de génération en génération… Et on peut remonter les siècles jusqu’à Eve, la première mère qui a vu ses enfants partager avec leurs épouses l’amour qu’ils éprouvaient d’abord exclusivement pour leurs parents. Mais la Genèse ne dit-elle pas : “ Voilà enfin l’os de mes os et la chair de ma chair… L’homme quittera pour elle son père et sa mère, il s’unira à sa femme, et les deux seront une seule chair ” ? Tu me diras : “ C’était une parole d’homme. ” Oui, mais de quel homme ? Il était en état d’innocence et de grâce. Il reflétait donc sans ombre la Sagesse qui l’avait créé, et il en connaissait la vérité. Par la grâce et l’innocence, il possédait aussi les autres dons de Dieu en pleine mesure. Ses sens étant soumis à la raison, il avait un esprit que n’offusquaient pas les vapeurs de la concupiscence. Grâce à la science proportionnée à son état, il disait des paroles de vérité. Il était donc prophète, car tu sais que le mot prophète désigne un homme qui parle au nom d’un autre. Et les vrais prophètes parlent toujours de choses qui se rapportent à l’âme et à l’avenir, même si en apparence elles se rapportent à la chair et au présent. En effet, c’est dans les péchés de la chair et les événements du temps présent que se trouvent les semences des punitions futures, ou bien les événements futurs s’enracinent dans un fait ancien. Par exemple, la venue du Sauveur tire son origine de la faute d’Adam, et les punitions d’Israël, prédites par les prophètes, s’ancrent dans la conduite d’Israël. Ainsi Celui qui meut les lèvres des prophètes pour tenir un langage spirituel ne peut être que l’Esprit éternel, qui voit tout dans un éternel présent. Et l’Esprit éternel parle dans les saints, puisqu’il ne peut habiter chez les pécheurs. Adam était saint, autrement dit la justice était parfaite en lui ; toutes les vertus étaient présentes en lui, car Dieu avait déposé dans sa créature la plénitude de ses dons. A présent, pour arriver à la justice et à la possession des vertus, l’homme doit beaucoup peiner, parce qu’il porte en lui les foyers du mal. Mais, en Adam, ces foyers n’existaient pas. Il avait au contraire la grâce pour le rendre de peu inférieur à son Créateur. C’étaient donc des paroles de grâce que disaient ses lèvres. C’est donc une parole de vérité que celle-ci : “ L’homme quittera son père et sa mère pour sa femme, il s’unira à elle, et ils formeront une seule chair. ” C’est tellement absolu et vrai, que le Très-Bon, pour réconforter les pères et mères, inséra plus tard dans la Loi le quatrième commandement : “ Honore ton père et ta mère. ” Ce commandement ne prend pas fin avec le mariage de l’homme, il dure après. Auparavant, instinctivement, les bons honoraient leurs parents, même après les avoir quittés pour fonder une nouvelle famille. Depuis Moïse, c’est une obligation de la Loi, pour tempérer la douleur des parents qui étaient trop souvent oubliés par leurs enfants après le mariage. Mais la Loi n’a pas effacé la parole prophétique d’Adam : “ L’homme quittera son père et sa mère pour sa femme. ” C’était une parole juste et vivante : elle reflétait la pensée de Dieu. Or la pensée de Dieu est immuable, parce que parfaite.

470.5

Toi, mère, tu dois donc accepter, sans égoïsme, l’amour de ton fils pour sa femme, et tu seras sainte toi aussi. Du reste, tout sacrifice a sa récompense dès cette terre. Ne t’est-il pas doux d’embrasser tes petits-enfants, les enfants de ton fils ? Et le soir de ta vie suivi de ton dernier sommeil ne te sera-t-il pas paisible avec, tout proche, le délicat amour d’une fille pour prendre la place de celles que tu n’as plus chez toi ?

– Comment sais-tu que mes filles, toutes plus âgées que le garçon, sont mariées et loin d’ici ? Es-tu aussi prophète ? Tu es un rabbi. Les nœuds de ton vêtement l’indiquent et, même s’ils n’étaient pas là, ta parole le montrerait, car tu t’exprimes comme un grand docteur. Serais-tu ami de Gamaliel ? Il était ici avant-hier. Maintenant, je ne sais pas… Et il y avait avec lui de nombreux rabbis et beaucoup de ses disciples préférés. Mais toi, tu es peut-être arrivé en retard.

– Je connais Gamaliel, mais je ne vais pas le trouver. Je n’entre même pas à Giscala…

– Mais qui es-tu ? Un rabbi, certainement. D’ailleurs, tu parles encore mieux que Gamaliel…

– Dans ce cas, fais ce que je t’ai dit, et tu auras la paix en toi. Adieu, mère. Moi, je continue. Toi, certainement, tu entres dans la ville.

– Oui… Mère !… Les autres rabbis ne sont pas si humbles devant une pauvre femme… Celle qui t’a porté est sûrement sainte plus que Judith, si elle t’a donné ce doux cœur pour toute créature.

– Elle est sainte, en vérité.

– Dis-moi son nom.

– Marie.

– Et le tien ?

– Jésus.

– Jésus !… »

La grand-mère est stupéfaite. La nouvelle la paralyse et la cloue sur place.

« Adieu, femme. Que la paix soit avec toi. »

Et Jésus s’éloigne rapidement, presque en courant, avant qu’elle sorte de sa réflexion.

470.6

Les apôtres le suivent du même pas, faisant voler au vent leurs vêtements. Les cris de la femme qui supplie les poursuivent en vain :

« Arrêtez-vous ! Rabbi Jésus ! Arrête-toi ! Je veux te dire quelque chose… »

Ils ne ralentissent pas avant que le feuillage des monts boisés les cache. On ne voit plus le chemin qui mène à Giscala à partir de ce sentier muletier.

« Comme tu as bien parlé à la femme ! dit Barthélemy.

– Une vraie leçon de docteur ! Dommage qu’elle ait été seule… remarque Jacques, fils d’Alphée.

– Je veux me rappeler ces paroles… s’écrie Pierre.

– La femme a compris, ou presque, dès qu’elle a su ton nom… Maintenant, elle va aller parler de toi dans la ville… dit Thomas.

– Pourvu qu’elle ne pique pas les guêpes et ne les lance pas à notre poursuite ! murmure Judas de Kérioth.

– Nous sommes loin à présent !… On ne laisse pas de traces dans cette forêt, et nous ne serons pas dérangés, dit André, optimiste.

– Et même si nous l’étions !… C’est la paix dans une famille, que j’ai reconstruite, répond Jésus à tous.

– Voyez comme elles sont ! Toutes pareilles, les belles-mères ! lance Pierre.

– Non. Nous en avons connu de bonnes. Tu te souviens de la belle-mère de Jérusa[2] de Docco ? Et la belle-mère de Dorca à Césarée de Philippe ?

– Mais oui, Jacques… Il y en a quelques-unes de bonnes » reconnaît Pierre…, mais il pense certainement que la sienne est une plaie.

« Arrêtons-nous ici et dînons. Nous nous reposerons ensuite pour arriver à la nuit au village de la vallée » ordonne Jésus.

Ils s’arrêtent dans une petite cuvette de verdure qui ressemble à l’intérieur d’une grande coquille émeraude incrustée dans la montagne et ouverte pour accueillir les pèlerins dans sa paix. La lumière est douce, malgré l’heure, à cause des arbres hauts et robustes qui forment une voûte bruissante au-dessus du pré. La brise, qui court sur les montagnes, adoucit la température. Une petite source fait courir un filet argenté entre deux rochers sombres, et elle chante doucement en se perdant parmi les herbes épaisses. Elle s’est creusé un lit minuscule, d’une main de large, tout couvert par les herbes de la rive qui ondulent au vent léger. Par une petite cascade, elle descend ensuite à l’escarpement situé plus bas. L’horizon encadre entre deux troncs puissants et une échappée brumeuse lointaine, dans la direction des monts du Liban : c’est un spectacle merveilleux…

470.1

The fertile woody mountains where Giscala is situated afford refreshment of greenery, breezes, water and views which are varied and beautiful according to the different directions of the road. To the north there is a series of wooded summits covered with the most varied green shades. I would say that the Earth seems to rise towards the blue vault of heaven, offering it, in grateful homage for the waters and sunbeams granted by it, all the vegetable beauties of nature. To north-east the eye stops fascinated con­templating the jewel of the Great Hermon which changes its colour according to time and light and raises its highest peak like a gigan­tic obelisk of diamond, of opal, of very pale sapphire, or of very delicate ruby, or of lightly hardened steel – according to whether the sun kisses it or leaves it and the ruffled clouds blown by winds cause a play of light on its perpetual snow – then the eye descends along the emerald slopes of the tablelands, along ridges, gorges and peaks, which are at the base of the royal giant. Then turning farther eastwards one sees the green expanse of the plateaux of Gaulanitis and Hauran bordered at their eastern ends by moun­tains vanishing in a distant haze, and delimited on the western side by the different shade of green which lies along the Jordan and marks its valley. And closer at hand, are two lakes, as splendid as two sapphires: the lake of Merom within the low circle of a well-­watered plain, and the lake of Tiberias, as graceful as a delicate pastel amid the hills surrounding it, different in shape and shades, with its shores constantly full of flowers: an eastern dream with groups of palm-trees waving their tops in the breeze from nearby mountains, the poetry of our lakes most beautiful for the calm of their waters and the cultivations of their shores. And then to the south, mount Tabor with its typical summit, and the little Her­mon, completely green, watching over the Plain of Esdraelon the vast extent of which is revealed by the long horizon uninterrupted by mountain chains, and farther down, to the south, the high powerful mountains of Samaria stretching beyond man’s sight towards Judaea. The only one which is not visible is the western side, where Mount Carmel must be and the plain stretching to the north, towards Ptolemais, both hidden by a mountain chain higher than this one, so that they cannot be seen.

470.2

Jesus is proceeding following the road among the mountains, at times all alone, at times joined by this or that apostle.

He stops once to caress a shepherd’s children who are playing near the flock and He accepts the milk that the shepherd, who has recognised Him as the Rabbi described by other people who had seen Jesus, wants to give Him saying: «For You and for Your friends.»

He stops again to listen to an old woman who, not knowing who He is, tells Him her family troubles caused by a daughter-in-law who is shrewish and disrespectful.

470.3

Although He pities the old woman, Jesus exhorts her to be pa­tient and to convince her daughter-in-law to be kind through her own kindness: «You must be a mother to her, even if she is not your daughter. Be sincere: if instead of being your daughter-in-law she were your daughter, would her faults appear to you so serious?»

The old woman ponders… and she then confesses: «No… But a daughter is always a daughter…»

«And if one of your daughters should tell you that in the house of her husband her mother-in-law ill-treated her, what would you say?»

«That she is bad. Because she ought to teach the customs of the house – as every house has its own – kindly, particularly if the wife is young. I would say that she should remember when she was a newly-wed bride herself, and how pleased she was to be loved by her mother-in-law, if she had been lucky to have a good one, and how she had suffered, if she had had a bad one. And that she should not make her daughter-in-law suffer what she had not suf­fered, or not make her suffer because she knows what it is to suf­fer. Oh! I would defend my daughter!»

«How old is your daughter-in-law?»

«She is eighteen years, Rabbi. She has been married to Jacob three years.»

«She is very young. Is she faithful to her husband?»

«Oh! yes. She is a stay-at-home and she is full of love for him and for little Levi and for the little girl, whose name is Anne, like mine. She was born at Passover… She is so beautiful!…»

«Who wanted her to be named Anne?»

«Mary did! Levi was the name of the father-in-law and Jacob called his first son after him, and when Mary had the girl she said: “We will give her the name of your mother”.»

«And do you not think that that is love and respect?»

The old woman is pensive… Jesus insists: «She is honest, she is fond of her home, she is a loving wife and mother, she is anxious to make you happy… She could have given her daughter the name of her own mother, instead she called her after you… she honours your house with her behaviour…»

«Oh! That is true! She is not like that wretch of Jezebel.»

«Well, then! Why do you complain and lay information against her? Do you not think that you are using two measures in judging your daughter-in-law in a different manner than you would judge a daughter of yours? ..»

«The trouble is… is… that she has deprived me of the love of my son. Before he was all for me, now he loves her more than he loves me…» The real reason of prejudices of mothers-in-law overflows at last from the old woman’s heart together with tears from her eyes.

«Does your son leave you wanting anything? Has he neglected you since he got married?..»

«No. I cannot say that. But, in brief, he belongs to his wife now…» and she weeps moaning more loudly.

470.4

Jesus smiles a quiet pitiful smile for the jealous old woman. But, being as kind as ever, He does not reproach her. He feels pity for the suffering mother and tries to cure her. He lays His hand on her shoulder as if He wanted to guide her, because she is blinded by tears, perhaps to make her feel, through His contact, so much love that she may be comforted and cured, and He says to her:

«Mother, and is it not right that it is so? Your husband did so with you, and his mother did not lose him, as you say and think, but she felt that he belonged less to her because your husband divided his love between his mother and you. And your husband’s father, in his turn, stopped belonging completely to his mother, to love the mother of his children. And so on from generation to generation, going back in time to Eve: the first mother who saw her children divide with their wives the love which they previous­ly had exclusively for their parents. But does Genesis not say: “This at last is bone from my bones and flesh from my flesh… This is why a man will leave his father and mother and will join himself to his wife and they will become one body”. You may object: “It was the word of a man”. Yes, but of what man? He was in the state of innocence and grace. He thus reflected without any shadow the Wisdom which had created him and he was aware of its truth. Through Grace and his innocence he possessed also the other gifts of God in full measure. As his senses were subdued to his reason, his mind was not obscured by the fumes of concupiscence. And because science was proportionate to his state, he spoke words of truth. So he was a prophet. Because you know that prophet means a person who speaks in the name of another person. And as true prophets always speak of matters concerning the spirit and the future, even if relating apparently to the present time and the body – because in the sins of the flesh and in the facts of the present time are the seeds of future punishments, or facts of the future have roots in ancient events: for instance the coming of the Saviour originates from Adam’s sin, and the punishments of Israel, foretold by the prophets, were brought about by the behaviour of Israel – so He Who urges their lips to speak things of the spirit can but be the Eternal Spirit Who sees everything in an eternal present. And the Eternal Spirit speaks through saints, because he cannot dwell in sinners. Adam was a saint, because justice was complete in him and every virtue was present in him, because God had instilled the fullness of His gifts into His creature. Man has to work hard now, to attain justice and possess virtues, because the incentives of evil are in him. But such incen­tives were not in Adam, on the contrary Grace made him little in­ferior to God his Creator. So his lips spoke words of grace. And this is a truthful word: “A man will leave his father and mother for a woman and he will join himself to his wife and they will become one body”. And it is so absolutely true, that the Most Good Lord in order to comfort mothers and fathers included the fourth Commandment in the Law: “Honour your father and your mother”. A Commandment that does not end with the marriage of man, but lasts beyond marriage. Previously good people instinc­tively honoured their relatives also after they left them to set up a new family. Since Moses it is an obligation of Law. And the pur­pose of it is to mitigate the grief of parents who were too often forgotten by their children after they got married. But the Law has not cancelled the prophetic words of Adam: “Man will leave his father and mother for his wife”. They were just words and they are still valid. They reflected the thought of God. And the thought of God is immutable because it is perfect.

470.5

So, mother, you must accept without selfishness the love of your son for his wife. And you will be holy as well. On the other hand, every sacrifice is com­pensated on the Earth. Is it not pleasant for you to kiss your grand­children, the children of your son? And will the evening of your life not be peaceful and your last sleep placid with the delicate love of a daughter near you, to take the place of those daughters who are no longer in your house?…»

«How do You know that my daughters, who are all older than my son, are married and live far away?… Are You a prophet, too? You are a Rabbi. I can tell by the tassels of Your mantle and even if You did not have them, Your word reveals it. Because You speak like a great doctor. Are You perhaps a friend of Gamaliel? He was here just the day before yesterday. Now I do not know… And there were many rabbis with him, and many of his favourite disciples. Perhaps You have arrived late.»

«I know Gamaliel. But I am not going to him. I am not even going into Giscala…»

«But who are You? You are certainly a rabbi. And You speak even better than Gamaliel…»

«Then… do what I told you. And you will have peace. Goodbye, mother. I am going on My way. You are certainly going to town.»

«Yes Mother!… The other rabbis .are not so humble with a poor woman…She Who bore You is certainly holier than Judith if She gave You such a kind heart for every creature.»

«She is holy, indeed.»

«Tell me Her name.»

«Mary.»

«And Yours?»

«Jesus.»

«Jesus!…» The little old woman is bewildered with astonish­ment. The news has paralysed her and riveted her where she heard it.

«.Goodbye, woman. Peace be with you» and Jesus goes away quickly, He almost runs away before she may recover from the shock.

470.6

And the apostles follow Him with vigorous strides amid much fluttering of garments, in vain chased by the shouts of the woman who implores: «Stop! Rabbi Jesus! Stop! I want to tell You something…» They slow down when the thick of the wooded mountains conceal them again and they can no longer see the road which takes one to Giscala and from which their mule-track branches off.

«How well You spoke to the woman» says Bartholomew.

«The lesson of a doctor! A pity that she was alone…» remarks James of Alphaeus.

«I want to remember those words…» exclaims Peter.

«The woman understood, or almost, after Your Name… Now she Will talk of You in town…» says Thomas.

«Provided she does not tease the wasps hurling them after us!» murmurs Judas of Kerioth.

«Oh! we are far away now!… And one does not leave traces in these woods, so we shall not be troubled» says Andrew op­timistically.

«Even if we were!… I restored peace in a family» Jesus replies to everybody.

«How peculiar they are! Mothers-in-law are all alike!» says Peter.

«No. We have met some good ones. Do you remember the mother­-in-law of Jerusa of Doco? And the mother-in-law of Dorcas[1] from Caesarea Philippi?» .

«Of course, James… There are some good ones…» agrees Peter; but he certainly thinks that his mother-in-law is a torture.

«Let us stop and eat. Then we will have a rest, so that we may ar­rive at the village in the valley before night» orders Jesus.

And they stop in a green dell, like the inside of a huge emerald green shell encrusted in the mountain and open to receive pilgrims in its peace. Light is mild, despite the time of the day, as tall mighty trees form a rustling vault over the meadow. And the temperature is mild because of the breeze blowing from the moun­tains. A little spring pours a silvery stream between two dark rocks and murmurs in a low voice disappearing among the thick herbs, in a tiny bed which it has dug, about a palm wide and all covered with the stalks growing on the banks, and waving in the light breeze; it then descends, in a tiny waterfall, on a rock below. The horizon, as seen between two large tree trunks, looks hazy and distant, towards the mountains of Lebanon, and is wonderful…


Notes

  1. une vue topographique que Maria Valtorta fait suivre et qui place les monts où se trouve Giscala au sud-ouest du lac de Mérom. La description qui précède dans le texte peut aider à déchiffrer tous les noms du dessin.
  2. de Jérusa, en 131.6 et 134 ; de Dorca, en 345.3/5, 368.6/11 et 370.11.

Notes

  1. of Jerusa, in 131.6 and 134; of Dorcas, in 345.3/5, 368.6/11 and 370.11.