Los Escritos de Maria Valtorta

473. Jésus guérit l’enfant aveugle-né de Sidon.

473. Curación de un niño ciego de Sidón

473.1

Je vois Jésus sortir d’une synagogue, entouré des apôtres et du peuple. Je comprends que c’est une synagogue parce que, par la porte grande ouverte, je vois le même mobilier que dans celle de Nazareth, dans une des visions préparatoires à la Passion.

La synagogue se trouve sur la place centrale du village. C’est une place nue, seulement entourée de maisons, un bassin au milieu, alimenté par une fontaine d’où coule une belle eau limpide par une bouche unique faite d’une pierre creusée comme une tuile. La vasque sert à abreuver les quadrupèdes et les nombreuses colombes qui volettent d’une maison à l’autre ; la fontaine, elle, sert à remplir les brocs des femmes, de belles amphores dont beaucoup sont en cuivre repoussé, d’autres en cuivre uni, et qui brillent au soleil. Celui-ci est chaud, par ce beau temps. La terre de la place est sèche, jaunâtre, sous un tel soleil. Il n’y a pas un seul arbre, mais des touffes de figuiers et des sarments de vignes débordent par dessus les murets des jardins alignés le long des quatre routes qui débouchent là. Ce doit être la fin de l’été et une fin de journée : il y a du raisin mûr sur les tonnelles, et le soleil ne tombe pas à pic, mais il a les rayons obliques du crépuscule.

Sur la place, des malades attendent Jésus. Je ne vois pourtant pas de miracle parmi eux. Il passe, se penche sur eux, les bénit et les réconforte, mais sans les guérir, du moins en ce moment. Il y a aussi des femmes avec des enfants, et des hommes de tout âge. Le Sauveur semble les connaître, car il les salue par leurs noms et ils se serrent autour de lui avec familiarité. Jésus caresse les enfants en se penchant affectueusement sur eux.

473.2

Dans un coin de la place, se tient une femme avec un petit garçon ou une petite fille (ils sont tous vêtus de la même tunique courte de couleur claire). Elle ne paraît pas être de l’endroit. A mon avis, elle est d’une condition sociale plus élevée que les autres. Son vêtement est plus ouvragé, avec des galons et des plis ; ce n’est pas la simple tunique des femmes du peuple, garnie, à la taille, d’un cordon comme unique ornement et unique commodité. Cette femme a, au contraire, un habit plus compliqué qui, sans être un chef-d’œuvre de toilettes comme celles que portait Marie-Madeleine, est déjà très orné. Sur la tête, elle a un voile beaucoup plus léger que celui des autres femmes qui est de lin fin, alors que le sien est presque de la mousseline tant il est aérien. Fixé avec grâce au milieu de la tête, il laisse entrevoir une chevelure châtain bien peignée : les mèches sont tressées simplement, mais avec plus de soin que celles des autres femmes, qui ont des nattes regroupées sur la nuque ou enroulées sur la tête. Elle porte sur les épaules un véritable manteau — je ne sais si l’étoffe est cousue ou tissée en rond —, dont le col est agrémenté d’un galon, terminé par une boucle d’argent. Très ample, ce manteau tombe avec des plis jusqu’à la cheville.

La femme tient par la main le bel enfant dont j’ai parlé, qui a environ sept ans. Il est même robuste, mais dépourvu de vivacité. Il reste tranquille, la tête penchée, tenant la main de sa maman, indifférent à tout ce qui se passe.

La femme regarde, mais n’ose s’approcher du groupe qui s’est formé autour de Jésus. Elle semble indécise, se demandant si elle va y aller et craignant d’avancer. Finalement, elle prend un moyen terme : attirer l’attention de Jésus. Elle voit qu’il a pris dans ses bras un bébé tout rose et tout riant qu’une mère lui a présenté et que, en parlant avec un petit vieux, il le serre contre son cœur en le berçant. Elle se penche sur son enfant et lui dit quelque chose.

L’enfant lève la tête. Je vois alors un visage triste, aux yeux fermés. Il est aveugle.

« Pitié pour moi, Jésus ! » dit-il.

La plainte de cette voix enfantine déchire l’air tranquille de la place et parvient au groupe.

473.3

Jésus se retourne et voit. Il se déplace immédiatement avec une sollicitude affectueuse, sans même rendre à sa mère le bébé qu’il tient dans ses bras. Grand et très beau, il se dirige vers le pauvre petit aveugle qui, après avoir crié, a de nouveau baissé la tête, et c’est en vain que sa mère le presse de réitérer son appel.

Jésus parvient en face de la femme. Il la regarde. Elle aussi le dévisage puis, timidement, elle baisse les yeux. Jésus l’aide. Il a rendu l’enfant qu’il avait dans les bras à la femme qui le lui avait donné.

« Femme, c’est ton fils ?

– Oui, Maître, c’est mon premier-né. »

Jésus caresse sa petite tête inclinée. Il paraît ne pas avoir vu la cécité du petit garçon. Mais je pense qu’il le fait intentionnellement pour que sa mère formule sa demande.

« Le Très-Haut a donc béni ta maison avec de nombreux enfants et en te donnant d’abord le garçon consacré au Seigneur.

– Je n’ai qu’un garçon : lui, et trois fillettes, et je n’en aurai pas d’autres… »

Elle sanglote.

« Pourquoi pleures-tu, femme ?

– Parce que mon fils est aveugle, Maître !

– Et tu voudrais qu’il voie. Peux-tu croire ?

– Je crois, Maître. On m’a dit que tu as ouvert des yeux qui étaient fermés. Mais mon petit est né avec des yeux desséchés. Regarde-le, Jésus. Sous les paupières, il n’y a rien… »

Jésus lève vers lui le petit visage précocement sérieux et le regarde en soulevant de son pouce les paupières. Dessous, c’est le vide. Il reprend la parole en tenant d’une main la pauvre frimousse en attente.

« Alors pourquoi es-tu venue, femme ?

– Parce que… je sais que c’est plus difficile pour mon enfant… mais s’il est vrai que tu es l’Attendu, tu peux le faire. Ton Père a créé les mondes… Ne pourrais-tu faire, toi, deux pupilles à mon enfant ?

– Tu crois que je viens du Père, le Seigneur très-haut ?

– Je le crois, et aussi que tu peux tout. »

473.4

Jésus la regarde comme pour apprécier la foi qui est en elle et sa pureté. Il sourit, puis il dit :

« Enfant, viens vers moi. »

Et il le conduit par la main sur un muret haut d’un demi-mètre qui s’élève le long de la route devant une maison, une sorte de parapet pour la protéger de la route, qui tourne à cet endroit.

Quand l’enfant est bien en place sur le muret, Jésus devient sérieux, imposant. La foule se presse autour de lui, de l’enfant et de sa mère anxieuse. Je vois Jésus de côté, de profil, tout enveloppé dans son manteau bleu très foncé sur son vêtement un peu plus clair. Son visage est inspiré. Il paraît plus grand et même plus robuste, comme toujours quand il libère une puissance miraculeuse. C’est même une des fois où il me paraît le plus imposant. Il pose sur la tête de l’enfant ses mains ouvertes, mais avec les deux pouces sur les orbites vides. Il lève la tête et prie intensément, mais sans remuer les lèvres. Il dialogue certainement avec son Père. Puis il dit :

« Vois ! Je le veux ! Et loue le Seigneur ! »

Et à la femme :

« Que ta foi soit récompensée. Voici ton fils qui sera ton honneur et ta paix. Montre-le à ton mari, et son amour pour toi renaîtra, et ta maison connaîtra de nouveaux jours de bonheur. »

473.5

La femme a poussé un cri perçant de joie en voyant qu’une fois enlevés les pouces divins, à la place des orbites vides deux yeux magnifiques bleu foncé, comme ceux du Maître, la fixent, étonnés et heureux, sous la frange des cheveux noirs. Aussitôt, tout en tenant son fils serré contre son cœur, elle s’agenouille aux pieds du Maître et s’écrie :

« Tu sais même cela ? Ah ! Tu es vraiment le Fils de Dieu. »

Elle baise son vêtement et ses sandales, puis se relève, transfigurée par la joie. Elle dit :

« Ecoutez-moi tous. Je viens de la terre lointaine de Sidon. Je suis venue parce qu’une autre mère m’a parlé du Rabbi de Nazareth. Mon mari, juif et marchand, a dans cette ville ses comptoirs pour commercer avec Rome. Riche et fidèle à la Loi, il a cessé de m’aimer lorsque, après lui avoir donné un garçon malheureux, je lui ai enfanté trois filles et qu’ensuite je suis devenue stérile. Il s’est éloigné de notre maison et, sans être répudiée, j’étais dans la même situation que si je l’avais été. Je savais déjà qu’il voulait se libérer de moi pour avoir, d’une autre femme, un héritier capable de continuer le commerce et de profiter des richesses paternelles. Avant de partir, je suis allée trouver mon époux et je lui ai dit : “ Attends que je revienne. Si je rentre avec un fils encore aveugle, répudie-moi. Sinon, ne blesse pas à mort mon cœur et ne refuse pas un père à tes enfants. ” Et lui m’a juré : “ Pour la gloire du Seigneur, femme, je te jure que si tu me ramènes l’enfant guéri — je ne sais pas comment tu pourras faire puisque ton ventre n’a pas su lui donner des yeux —, je reviendrai à toi comme aux jours de notre premier amour. ” Le Maître ne pouvait rien savoir de mon chagrin d’épouse, et pourtant il m’a consolée même pour cela. Gloire à Dieu et à toi, Maître et Roi ! »

La femme se jette de nouveau à genoux, pleurant de joie.

473.6

« Va ! Dis à Daniel, ton mari, que Celui qui a créé les mondes, a donné deux claires étoiles pour pupilles au petit garçon consacré au Seigneur. Car Dieu est fidèle à ses promesses, et il a juré que celui qui croit en lui verra toutes sortes de prodiges. Qu’il soit maintenant fidèle au serment qu’il t’a fait et qu’il ne commette pas de péché d’adultère. Dis cela à Daniel. Va, et sois heureuse. Je vous bénis, toi et cet enfant, et avec toi, ceux qui te sont chers. »

La foule forme un chœur de louanges et de félicitations, et Jésus entre dans une maison voisine pour se reposer.

La vision cesse ainsi. Et je vous assure qu’elle m’a profondément frappée.

Le 17 août 1944.

473.7

Jésus dit :

« Pour ceux qui ont foi en lui, Dieu dépasse toujours les demandes de ses enfants : il leur donne encore davantage. Crois-le bien, et croyez-le tous. La femme venue de Sidon pour me trouver, avec les deux épées enfoncées dans le secret de son cœur, n’a osé me parler que de l’une. C’est qu’il est plus pénible de dévoiler certaines souffrances intimes que de dire : “ Je suis malade. ” Mais je lui aussi ai accordé le second miracle.

Aux yeux du monde, il aura semblé — et il semblera toujours — qu’il est beaucoup plus facile de rétablir la concorde entre deux époux séparés pour un problème désormais résolu — et heureusement —, que de donner deux pupilles à deux yeux qui sont nés sans en avoir. Mais non, il n’en est pas ainsi. Pour Celui qui est le Seigneur et le Créateur, faire deux pupilles est une chose très simple, comme de rendre à un cadavre le souffle de la vie. Le Maître de la vie et de la mort, le Maître de tout ce qui existe dans la Création, ne manque certainement pas de souffle vital pour l’infuser de nouveau aux morts et de deux gouttes de liquide humoral pour un œil desséché. Il suffit qu’il le veuille pour le pouvoir. Car cela dépend de sa seule volonté à lui. Mais quand il s’agit de concorde entre les hommes, il faut la “ volonté ” des hommes unie au désir de Dieu. Dieu ne fait que rarement violence à la liberté humaine. La plupart du temps, il vous laisse libres d’agir à votre guise.

Cette femme qui vivait dans un pays d’idolâtres et était restée, comme son époux, croyante dans le Dieu de ses pères, méritait déjà la bienveillance de Dieu. Poussant ensuite sa foi au-delà des limites des mesures humaines, surmontant les doutes et les négations de la majorité des croyants juifs — comme le prouve ce qu’elle dit à son époux : “ Attends mon retour ”, certaine de revenir avec son fils guéri —, elle mérite un double miracle. Elle mérite aussi ce difficile prodige d’ouvrir les yeux de l’esprit à son conjoint, ces yeux qui s’étaient éteints à la vision de l’amour et de la souffrance de son épouse et lui imputaient une faute qui n’existait pas.

473.8

Je veux aussi — et cela pour les épouses — que l’on réfléchisse à l’humilité respectueuse de leur sœur : “ Je suis allée trouver mon époux, et je lui ai dit : ‘Attends, seigneur.’ ”

Elle avait pour elle la raison, car reprocher à une mère un défaut de naissance, c’est de la sottise et de la cruauté. Son cœur est déjà brisé par la vue de son enfant malheureux. Elle a deux fois pour elle la raison car, abandonnée par son mari depuis qu’elle est stérile et connaissant son intention de divorcer, elle reste cependant “ l’épouse ”, c’est-à-dire la compagne fidèle et soumise à son compagnon, comme cela est voulu par Dieu et enseigné par l’Ecriture. Pas de révolte ni de soif de vengeance, pas d’intention de trouver un autre homme pour ne pas être “ la femme seule ”.

“ Si je ne reviens pas avec l’enfant guéri, répudie-moi. Mais, autrement, ne blesse pas mon cœur à mort et ne refuse pas un père à tes enfants. ”

Ne croirait-on pas entendre parler Sarah et les femmes hébraïques d’autrefois ?

Ô épouses, comme il est différent, votre langage d’aujourd’hui ! Mais aussi, comme est différent ce que vous obtenez de Dieu et de votre époux ! Et les familles se détruisent de plus en plus.

473.9

Comme toujours, en accomplissant ce miracle, j’ai dû donner un signe qui le rende encore plus incisif. Je devais persuader une foule enfermée dans les barrières de toute une manière de penser séculaire, et dirigée par une secte qui m’était hostile. Il était donc nécessaire de faire resplendir clairement mon pouvoir surnaturel. Mais l’enseignement de la vision n’est pas là. Il est dans la foi, dans l’humilité, dans la fidélité au conjoint, dans le bon chemin qu’il vous faut prendre, ô épouses et mères qui avez trouvé des épines là où vous vous promettiez des roses, pour voir naître, au lieu des piquants qui vous blessent, de nouvelles branches fleuries.

Tournez-vous vers le Seigneur votre Dieu qui a établi le mariage pour que l’homme et la femme ne restent pas seuls mais s’aiment en formant pour toujours une seule chair indissoluble, puisqu’elle a été unie. Il vous a aussi donné le sacrement pour que sa bénédiction descende sur votre union, et que grâce à moi vous ayez ce qui vous est nécessaire dans votre nouvelle vie de conjoints et de parents. Et pour vous tourner vers lui, avec une âme et un visage bien assurés, soyez honnêtes, bonnes, respectueuses, fidèles, de vraies compagnes de votre époux, non pas de simples hôtes de sa maison ou, pis encore, des étrangères que le hasard réunit sous un même toit, comme le hasard réunit des pèlerins dans un hôtel.

Cela arrive trop souvent, actuellement. L’homme manque-t-il à ses devoirs ? Il agit mal. Mais cela ne justifie pas la manière d’agir de trop d’épouses. Cela la justifie encore moins quand vous ne savez pas rendre à un bon compagnon le bien pour le bien et l’amour pour l’amour. Je ne veux même pas m’arrêter au cas trop fréquent de vos infidélités charnelles, qui ne vous rendent pas différentes des prostituées, avec la circonstance aggravante d’être hypocritement vicieuses, et de souiller l’autel de la famille autour duquel se trouvent les âmes angéliques de vos enfants innocents. Mais je parle de votre infidélité morale au pacte d’amour juré devant mon autel.

Eh bien, j’ai dit[1] : “ Celui qui regarde une femme en la désirant, commet l’adultère dans son cœur ” ; j’ai dit : “ Celui qui renvoie son épouse avec un acte de divorce, l’expose à l’adultère. ” Mais maintenant, maintenant que trop de femmes sont des étrangères pour leur mari, je dis : “ Celles qui n’aiment pas leur compagnon avec leur âme, leur esprit et leur chair, le poussent à l’adultère. Et, de même que je demanderai raison à l’homme de son péché, je le ferai aussi pour celle qui ne l’a pas commis, mais en est la cause. ” Il faut savoir comprendre la Loi de Dieu dans toute son étendue et toute sa profondeur, et il faut savoir la vivre en pleine vérité.

Reste avec ma paix, toi que cela ne regarde pas, et garde ton cœur fixé en moi. »

473.1

Veo a Jesús saliendo de una sinagoga, rodeado de los apóstoles y de gente. Comprendo que es una sinagoga porque por la puerta abierta de par en par veo el mismo mobiliario que vi en la de Nazaret, en una de las visiones preparadoras de la Pasión.

La sinagoga está en la plaza central del pueblo. Una plaza desnuda, sólo con casas alrededor y, en el centro, un pilón alimentado por una fuente que echa un agua bonita, cristalina, por su única boca, formada por una piedra ahuecada en forma de teja. El pilón sirve para dar de beber a los cuadrúpedos y a las muchas palomas que se lanzan en vuelo de una a otra casa; la fuente, para llenar las ánforas de las mujeres, bonitas ánforas de cobre —muchas, trabajadas a golpe de martillo; otras, lisas— que resplandecen al sol (porque hace sol y calor). La tierra de la plaza está seca y amarillenta, como está cuando un intenso sol la seca. No hay un solo árbol en la plaza. Pero penachos de higueras y sarmientos de uva rebosan por las tapias de los huertos que orillan las cuatro calles que desembocan en la plaza. Debe ser un final de verano (en las pérgolas hay uva madura) y un final de día (el sol no cae a plomada, sino que sus rayos son oblicuos como en el ocaso).

En la plaza, una serie de enfermos esperan a Jesús. Pero no veo en éstos ningún milagro. Él pasa, se inclina hacia ellos, los bendice y consuela, pero no los cura, al menos por el momento. Hay también mujeres con niños, y hombres de todas las edades. Parece que el Salvador los conoce, porque los saluda por el nombre y ellos se arremolinan en torno a Él con familiaridad. Jesús acaricia a los niños, agachándose amoroso hacia ellos.

473.2

En un ángulo de la plaza hay una mujer con un niño o niña (van todos vestidos con una misma tuniquita de colores claros). No parece del lugar. Yo diría que es de condición social más elevada que los demás. La túnica está más trabajada, con galones y pliegues; no es la simple túnica de las aldeanas, que lleva como único adorno y modelado un cordón a la cintura. Esta mujer lleva, por el contrario, vestiduras más complicadas, las cuales, sin llegar a ser aquella obra maestra de vestuario que eran los vestidos de la Magdalena, tienen ya mucha galanura. En la cabeza lleva un velo ligero, mucho más que el que llevan las otras, que no es más que una tela de lino sutil, mientras que éste es casi muselina, pues es muy liviano. Está prendido en el centro de la cabeza, con gracia, y deja ver y entrever los cabellos castaños bien peinados, con trenzas sencillas, pero hechas con más experto cuidado que no las otras mujeres, que llevan trenzas recogidas en moño en la nuca o pasadas por la cabeza circularmente. Cubre sus espaldas un verdadero manto, o sea, una pieza de tela —no sé si cosida o continua— que tiene en torno al cuello un galón terminado en un broche de plata. La tela del manto cae amplia hasta el tobillo formando bellos pliegues.

La mujer tiene de la mano al niño o niña que he dicho. Un bonito niño de unos siete años. Y es robusto, pero de vivaracho no tiene nada. Está muy quieto, cabizbajo, de la mano de su mamá, sin prestar atención a lo que sucede a su alrededor.

La mujer mira, pero no se atreve a acercarse al grupo que se ha arremolinado en torno a Jesús. Parece indecisa, debatiéndose entre las ganas de ir y el miedo a acercarse… Decide una cosa intermedia: atraer la atención de Jesús. Ve que Él ha tomado en brazos a un angelote todo rosado y sonriente, que una madre le ha ofrecido. Y ve que, mientras habla con un viejecillo, aprieta contra su pecho al niño, meciéndole. Entonces se agacha hacia su niño y le dice algo.

El niño levanta la cabeza. Veo entonces una carita triste, con los ojos cerrados. Es ciego. «¡Piedad de mí, Jesús!» dice. La vocecita infantil hiende el aire quieto de la plaza y llega con su lamento hasta el grupo.

473.3

Jesús se vuelve. Ve. Se mueve inmediatamente, con amorosa solicitud. Ni siquiera devuelve a su madre al niño que tiene en brazos. Va, alto y guapísimo, hacia el pobre cieguito, que tras su grito ha bajado de nuevo la cabeza, inútilmente instado por la madre a que repita el grito.

Jesús está frente a la mujer. La mira. También ella le mira; luego, tímidamente, baja la mirada. Jesús la ayuda. Ha devuelto, a la mujer que se lo había ofrecido, el niño que llevaba en brazos.

«Mujer, ¿es tuyo este hijo?».

«Sí, Maestro, es mi primogénito».

Jesús acaricia la cabecita —agachada— del niño. Jesús parece no haber visto la ceguera del pequeño. Pero creo que lo hace conscientemente, para dar pie a la madre a formular su petición.

«Así pues, el Altísimo ha bendecido tu casa con numerosa prole, y dándote en primer lugar el varón consagrado al Señor».

«Tengo sólo un varón, éste; y otras tres niñas. Y no voy a tener otros…». Un sollozo.

«¿Por qué lloras, mujer?».

«¡Porque mi hijo es ciego, Maestro!».

«Y querrías que viera. ¿Puedes creer?».

«Creo, Maestro. Me han dicho que abriste ojos que estaban cerrados. Pero mi niño ha nacido con los ojos secos. Mírale, Jesús. Debajo de los párpados no hay nada…».

Jesús alza hacia sí esta carita precozmente seria y, alzando con el pulgar los párpados, mira. Debajo hay un vacío. Vuelve a hablar, teniendo levantada con una mano hacia sí la carita.

«¿Por qué has venido, entonces, mujer?».

«Porque… sé que para mi niño es más difícil… pero si es verdad que eres el Esperado, lo puedes hacer. Tu Padre ha hecho los mundos… ¿No ibas a poder hacerle Tú dos pupilas a mi criatura?».

«¿Crees que vengo del Padre, Señor altísimo?».

«Creo esto y que Tú todo lo puedes».

473.4

Jesús la mira como para discernir cuánta fe hay en ella y de qué pureza es esa fe. Sonríe. Luego dice: «Niño, ven a mí» y le lleva de la mano a un murete de aproximadamente medio metro de altura, y le pone encima. El murete se alza desde el camino hacia una casa: una especie de parapeto para proteger a ésta del camino, que tuerce en ese punto.

Cuando el niño está bien seguro encima de ese realce, Jesús adquiere aspecto serio, imponente. La gente se agolpa en torno a Él, al niño y a la madre temblorosa. Yo veo a Jesús de lado, de perfil. Solemnemente cubierto con su manto azul obscurísimo encima de la túnica apenas un poco más clara, muestra un rostro inspirado. Parece más alto, y hasta más fuerte, como siempre cuando emana potencia de milagro. Y esta vez es una de las que me parece más imponente. Pone las manos encima de la cabeza del niño, las manos abiertas, pero apoyando los dos pulgares en las órbitas vacías. Levanta la cabeza y ora intensamente, pero sin mover los labios. Ciertamente, un coloquio con su Padre. Luego dice: «¡Ve! ¡Lo quiero! ¡Y alaba al Señor!», y a la mujer: «Sea premiada tu fe. Aquí tienes al hijo que será tu honor y tu paz. Muéstrasele a tu marido. Él volverá a tu amor y nuevos días felices conocerá tu casa».

473.5

La mujer —que ya ha lanzado un grito agudísimo de alegría al ver que, quitados los pulgares divinos, en las órbitas vacías dos espléndidos ojos azul oscuro como los del Maestro la miran, fijamente, asombrados y felices bajo el flequillo de los cabellos morenos obscuros— lanza otro grito, y, a pesar de tener a su hijo apretado contra su corazón, se arrodilla a los pies de Jesús diciendo: «¿También sabes esto? ¡Ah! Tú eres verdaderamente el Hijo de Dios» y le besa la túnica y las sandalias, y luego se levanta transfigurada de alegría y dice: «Oíd todos. Vengo de la lejana tierra de Sidón. He venido porque otra madre me habló del Rabí de Nazaret. Mi marido, judío y mercader, tiene en esa ciudad sus almacenes para el comercio con Roma. Rico y fiel a la Ley, me dejó de amar desde que, después de haberle dado un varón desdichado, le di tres niñas y luego me quedé estéril. Él se alejó de su casa; yo, aunque no había sido repudiada, vivía en las condiciones de una repudiada, y ya sabía que quería desembarazarse de mí para tener de otra mujer un heredero capaz de continuar el comercio y gozar de las riquezas paternas. Antes de salir fui donde mi esposo y le dije: “Espera, señor. Espera a que vuelva. Si vuelvo con el hijo todavía ciego, repúdiame. Pero si no, no hieras a muerte mi corazón y no niegues un padre a tus hijos”. Y él me juró: “Por la gloria del Señor, mujer, te juro que si me traes a mi hijo sano —no sé cómo vas a poder hacerlo, porque tu vientre no supo darle ojos— volveré a ti como en los días del primer amor”. El Maestro no podía saber nada de mi dolor de esposa, y a pesar de ello me ha consolado también en esto. Gloria a Dios y a ti, Maestro y Rey». La mujer está de nuevo arrodillada y llora de alegría.

473.6

«Ve. Dile a Daniel, tu marido, que el que creó los mundos, ha dado dos claras estrellas por pupilas al pequeño consagrado al Señor. Porque Dios es fiel a sus promesas y ha jurado que quien crea en Él verá todo tipo de prodigios. Sea ahora fiel él al juramento que hizo y no cometa pecado de adulterio. Dile esto a Daniel. Ve. Sé feliz. Os bendigo a ti y a este niño, y contigo a los que tú amas».

Un coro de alabanzas y felicitaciones se eleva de la multitud, y Jesús entra en una casa cercana como para descansar.

La visión termina aquí. Y le aseguro que me ha impresionado profundamente.

17 de agosto de 1944.

473.7

Dice Jesús:

«Dios, para los que tienen fe en Él, supera siempre las peticiones de sus hijos y da más todavía. Cree esto. Creedlo todos. A la mujer que de Sidón había venido a mí con las dos espadas clavadas en lo secreto del corazón y se atreve sólo a decirme el nombre de una de ellas —revelar ciertas íntimas desdichas es más penoso que decir: “Estoy enfermo”—, le doy también este segundo milagro.

A los ojos del mundo habrá parecido, y parecerá todavía, que es mucho más fácil rehacer la concordia entre dos cónyuges separados por un motivo que ya está superado, y además felizmente, que no dar dos pupilas a dos ojos que nacieron sin ellas. Pero no, no es así. Hacer dos pupilas, para el Señor y Creador, es una cosa sencillísima, como devolver a un cadáver el soplo de la vida. El Amo de la Vida y de la Muerte, el Amo de todo lo que hay en la creación, no carece, ciertamente, de un soplo vital que infundir de nuevo en los muertos, ni de dos gotas de humor para un ojo seco. Le basta querer para poder. Porque ello depende sólo de su deseo. Pero, cuando se trata de concordia entre seres humanos, hace falta, juntamente con el deseo de Dios, la “voluntad” de los hombres. Dios sólo raramente violenta la libertad humana. En general os deja libres de actuar como queráis.

Aquella mujer, que vivía en tierra de idólatras y seguía creyendo, como su esposo, en el Dios de sus padres, ya por ello merece la benignidad de Dios. Llevando luego su fe más allá del límite de las medidas humanas, superando las dudas y la oposición de la mayoría de los creyentes judíos —esto lo prueban sus palabras a su esposo: “Espera a que regrese”, segura de que volvería con su hijo curado— merece un doble milagro. Merece también este difícil milagro de abrir los ojos del espíritu a su consorte, ojos que se habían apagado para el amor y el dolor de su esposa, y le echaban la culpa a ella de algo que no es culpa.

473.8

Quiero también —y esto es para las esposas— que se reflexione en la humildad respetuosa de esta hermana suya. “Fui donde mi esposo y le dije: ‘Espera, señor’”.

La razón estaba de su parte, porque echar la culpa a una madre de un defecto de nacimiento es necedad y cosa cruel. Ya su corazón está quebrantado ante la vista de su criatura desdichada. Doblemente la razón está de su parte, porque su marido la había marginado desde que había sabido que era estéril, y además tiene noticia de la intención de divorcio de su marido, y, a pesar de ello, sigue siendo la “esposa”. O sea, la compañera fiel y sujeta a su compañero, como Dios quiere que sea y la Escritura enseña. No hay rebelión ni sed de venganza o intención de hallar otro hombre para no ser la “mujer sola”.

“Si no regreso con el hijo curado, repúdiame. Pero, si sí, no hieras mortalmente mi corazón ni niegues un padre a tus hijos”. ¿No parece estar oyendo hablar a Sara y a las antiguas mujeres hebreas? ¡Qué distinto es, mujeres, vuestro lenguaje de ahora! Mas también: ¡qué distinto es lo que obtenéis de Dios y de vuestro esposo! Y las familias se destruyen cada vez más.

473.9

Como siempre, cumpliendo el milagro, he tenido que poner un signo que lo hiciera aún más incisivo. Tenía ante mí todo un mundo para persuadirlo, un mundo cerrado en las barreras de toda una secular manera de pensar, y guiado por una secta enemiga mía. Se ve, pues, la necesidad de hacer resplandecer claramente mi poder sobrenatural. Mas la enseñanza de la visión no está aquí. Está en la fe, en la humildad y, no obstante, fidelidad al cónyuge, en la elección del camino adecuado —oh esposas y madres que habéis encontrado espinas donde esperabais rosas— para ver nacer donde os hirieron las espinas nuevas ramas florecidas.

Volveos hacia el Señor Dios vuestro, que ha creado la unión matrimonial para que el hombre y la mujer no estuvieran solos y se amaran formando una carne sola e indisoluble, puesto que fue unida junta, y que os ha dado el Sacramento para que sobre las nupcias descendiera su bendición y por mis méritos tuvierais todo lo que necesitáis en el nuevo camino de cónyuges y procreadores. Y, para volveros hacia Él con rostro y corazón seguros, sed honestas, buenas, respetuosas, fieles, verdaderas compañeras de vuestro esposo, no simples huéspedes de su casa o, peor todavía, advenedizas que una coincidencia reúne bajo un mismo techo, como dos que coinciden en una posada de peregrinos.

Esto sucede ahora demasiadas veces. ¿El hombre falta? Hace mal. Pero esto no justifica la manera de actuar de demasiadas esposas. Y todavía menos la justifica cuando a un buen compañero no sabéis corresponderle con bien el bien y con amor el amor. Y no quiero ni detenerme en el caso, demasiado común, de vuestras infidelidades carnales, que no os hacen distintas de las meretrices, con el agravante de practicar hipócritamente el vicio y de manchar el altar de la familia, a cuyo alrededor están las almas angélicas de vuestros inocentes. Pero estoy hablando de vuestra infidelidad moral al pacto de amor jurado ante mi altar.

Pues bien, Yo dije: “El que mira a una mujer con deseo comete adulterio en su corazón”; dije: “El que despide a su mujer con libelo de divorcio la expone al adulterio”. Pero ahora, ahora que demasiadas mujeres son advenedizas para su marido, digo: “Las que no aman en alma, mente y carne a su compañero, le impulsan al adulterio, y, si bien le pediré a él explicación de su pecado, no menos lo haré con aquella que no fue la ejecutora del pecado pero sí su creadora”. Hay que saber comprender en toda su extensión y profundidad la Ley de Dios, y hay que saber vivirla en plena verdad.

Tú, que no tienes relación con esto, quédate con mi paz y ten tu corazón fijo en mí».


Notes

  1. j’ai dit, en 174.13.18.19.