473.1
Je vois Jésus sortir d’une synagogue, entouré des apôtres et du peuple. Je comprends que c’est une synagogue parce que, par la porte grande ouverte, je vois le même mobilier que dans celle de Nazareth, dans une des visions préparatoires à la Passion.
La synagogue se trouve sur la place centrale du village. C’est une place nue, seulement entourée de maisons, un bassin au milieu, alimenté par une fontaine d’où coule une belle eau limpide par une bouche unique faite d’une pierre creusée comme une tuile. La vasque sert à abreuver les quadrupèdes et les nombreuses colombes qui volettent d’une maison à l’autre ; la fontaine, elle, sert à remplir les brocs des femmes, de belles amphores dont beaucoup sont en cuivre repoussé, d’autres en cuivre uni, et qui brillent au soleil. Celui-ci est chaud, par ce beau temps. La terre de la place est sèche, jaunâtre, sous un tel soleil. Il n’y a pas un seul arbre, mais des touffes de figuiers et des sarments de vignes débordent par dessus les murets des jardins alignés le long des quatre routes qui débouchent là. Ce doit être la fin de l’été et une fin de journée : il y a du raisin mûr sur les tonnelles, et le soleil ne tombe pas à pic, mais il a les rayons obliques du crépuscule.
Sur la place, des malades attendent Jésus. Je ne vois pourtant pas de miracle parmi eux. Il passe, se penche sur eux, les bénit et les réconforte, mais sans les guérir, du moins en ce moment. Il y a aussi des femmes avec des enfants, et des hommes de tout âge. Le Sauveur semble les connaître, car il les salue par leurs noms et ils se serrent autour de lui avec familiarité. Jésus caresse les enfants en se penchant affectueusement sur eux.