Los Escritos de Maria Valtorta

488. Au Temple pour la fête des Tentes.

488. En el Templo para la fiesta de los Tabernáculos.

488.1

Sans se préoccuper le moins du monde des mauvais sentiments d’autrui, Jésus revient au Temple pour la troisième journée. Cependant, il ne doit pas avoir couché à Jérusalem, car ses sandales sont pleines de poussière. Peut-être a-t-il passé la nuit sur les collines qui entourent Jérusalem. Ses frères Jacques et Jude ont dû rester avec lui, ainsi que Joseph (le berger) et Salomon. Il rencontre les autres apôtres et disciples près du mur oriental du Temple.

« Ils sont venus, tu sais ? Aussi bien chez nous que chez les disciples les plus connus. Heureusement que tu n’étais pas là !

– Il nous faudra toujours faire comme ça.

– Bon, mais nous en parlerons plus tard. Allons.

– Une grande foule nous a précédés, qui exaltait tes miracles. Ils sont nombreux à être convaincus et à croire en toi ! Tes frères avaient raison sur ce point, dit l’apôtre Jean.

– Ils sont allés te chercher jusque chez Annalia, tu sais ?

– Et au palais de Jeanne. Mais ils n’ont trouvé que Kouza… et d’une humeur ! Il les a chassés comme des chiens en disant qu’il ne voulait pas d’espions chez lui, et qu’il en avait par-dessus la tête d’eux. C’est ce que nous a rapporté Jonathas, qui s’y trouve avec son maître, dit Daniel (le berger).

– Tu sais ? Les scribes voulaient disperser ceux qui t’attendaient, en les persuadant que tu n’es pas le Christ. Mais eux ont répliqué : “ Ce n’est pas le Christ ? Et qui voulez-vous qu’il soit ? Un autre homme pourra-t-il jamais faire les miracles qu’il accomplit ? Est-ce que ceux qui se prétendaient le Christ en ont fait ? Non, non. Des centaines d’imposteurs — peut-être même soudoyés par vous — prétendant être le Christ pourront bien se lever, aucun ne fera jamais plus de miracles que lui. ” Et comme les scribes et les pharisiens soutenaient que tu les accomplis parce que tu es un Belzébuth, eux ont répliqué : “ Dans ce cas, vous devriez en faire de fracassants, car il est certain que vous êtes des Belzébuth, si on vous compare au Saint » raconte Pierre en riant.

Tous se mettent à rire en commentant la réplique de la foule et l’indignation des scribes et des pharisiens, qui étaient partis scandalisés.

488.2

A peine entrés dans le Temple, ils sont entourés par une foule encore plus nombreuse que les jours précédents.

« Paix à toi, Seigneur ! Paix ! Paix ! crient les juifs.

– Salut, Maître ! disent les païens en guise de salutation.

– Que la paix et la lumière viennent à vous, répond Jésus à tous.

– Nous avions peur qu’ils ne t’aient pris ou que tu ne viennes pas par prudence et par dégoût. Nous nous serions alors dispersés pour te chercher partout » disent plusieurs.

Jésus esquisse un pâle sourire :

« Alors vous ne voulez pas me perdre ?

– Et si nous te perdons, Maître, qui nous donnera les instructions et les grâces que tu nous prodigues ?

– Mes instructions resteront en vous et vous les comprendrez encore mieux après mon départ… Et le fait que je ne sois plus parmi les hommes n’empêchera pas les grâces de descendre sur ceux qui prieront avec foi.

– Oh ! Maître ! Tu veux vraiment t’en aller ? Dis-nous où tu vas et nous te suivrons. Nous avons tant besoin de toi !

– Le Maître parle ainsi pour voir si nous l’aimons. Mais où voulez-vous qu’aille le Rabbi d’Israël sinon ici, en Israël ?

– En vérité, je vous dis que je suis encore avec vous pour peu de temps, et je vais vers ceux à qui le Père m’a envoyé. Ensuite, vous me chercherez et vous ne me trouverez pas. Et là où je suis, vous ne pourrez venir.

488.3

Mais maintenant, laissez-moi aller. Aujourd’hui, je ne vais pas parler ici à l’intérieur. Il y a des pauvres qui m’attendent ailleurs et qui ne peuvent venir parce qu’ils sont très malades. Après la prière, je me rendrai chez eux. »

Et avec l’aide de ses disciples, il se fraye un chemin vers la Cour des Juifs. Ceux qui restent se regardent les uns les autres.

« Où donc va-t-il aller ?

– Chez son ami Lazare, certainement. Il est très malade.

– Je demandais où il ira, pas aujourd’hui, mais quand il nous quittera pour toujours. N’avez-vous pas entendu qu’il a dit que nous ne pourrons le trouver ?

– Peut-être ira-t-il rassembler Israël en évangélisant ceux d’entre nous qui sont dispersés dans les nations. La Diaspora espère comme nous dans le Messie.

– Ou bien il ira instruire les païens pour les attirer à son Royaume.

– Non, ce ne doit pas être cela. Nous pourrions toujours le trouver même s’il était dans la lointaine Asie, ou au centre de l’Afrique, ou à Rome, en Gaule, en Ibérie, en Thrace ou dans le pays des Sarmates. S’il dit que nous ne le trouverons pas, même en le cherchant, cela sous-entend qu’il ne sera dans aucun de ces lieux.

– Mais oui ! Que peut bien signifier sa phrase : “ Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas. Et là où je suis, vous ne pourrez venir ” ? “ Je suis… ” et non pas : “ Je serai… ” Où est-il donc ? N’est-il pas ici parmi nous ?

– Moi, je te le dis, Jude, il a l’apparence d’un homme, mais c’est un esprit !

– Mais non ! Parmi les disciples, il y en a qui l’ont vu nouveau-né. Mieux : ils ont vu sa Mère enceinte de lui, quelques heures avant sa naissance.

– Mais est-ce que c’est vraiment ce bébé, maintenant devenu homme ? Qui nous assure que ce n’est pas quelqu’un d’autre ?

– Eh ! non. Il pourrait être un autre et les bergers pourraient se tromper. Mais sa Mère ! Ses frères ! Tout un village !

– Les bergers ont-ils reconnu sa Mère ?

– Bien sûr que oui…

– Alors… pourquoi donc dit-il : “ Où je suis, vous ne pourrez venir ? ” Pour nous, c’est le futur : vous ne pourrez. Pour lui cela reste le présent : je suis. Il n’a donc pas d’avenir, cet Homme ?

– Je ne sais que répondre. C’est comme ça.

– Moi, je vous le dis : c’est un fou !

– C’est toi qui dois l’être, espion du Sanhédrin !

– Moi, un espion ? Je suis un juif qui l’admire. Et n’avez-vous pas dit qu’il se rend chez Lazare ?

– Nous n’avons rien dit, vieux mouchard. Nous ne savons rien. Et si nous le savions, nous le garderions pour nous. Rapporte à ceux qui t’envoient qu’ils doivent le chercher eux-mêmes. Espion ! Cafard ! Vendu !… »

L’homme se rend compte que cela tourne mal, et il s’éclipse.

« Mais nous restons ici ! Si nous étions sortis, nous l’aurions vu. Cours d’un côté ! Cours de l’autre !… Faites-nous savoir quel chemin il a pris. Avertissez-le : il ne doit pas se rendre chez Lazare. »

Ceux qui ont de bonnes jambes partent en vitesse… Et ils reviennent…

« Il n’est plus là… Il s’est mêlé à la foule, et personne ne sait rien… »

La foule, déçue, se sépare lentement…

488.4

… Mais Jésus est bien plus près qu’ils ne le pensent. Sorti par quelque porte, il a fait le tour de l’Antonia et il a quitté la Cité par la Porte du Troupeau pour descendre dans la vallée du Cédron, qui a très peu d’eau au milieu de son lit. Il le franchit en sautant sur les pierres qui émergent de l’eau et se dirige vers le mont des Oliviers. A cet endroit, ils sont touffus et encore mélangés aux maquis qui rendent sombre, je dirais même funèbre, cette partie de Jérusalem, resserrée entre les murailles grises du Temple qui domine de ce côté de toute sa hauteur et le Mont des Oliviers de l’autre côté. Plus au sud, la vallée s’éclaircit et s’élargit, mais ici elle est vraiment étroite, un coup d’ongle d’une griffe gigantesque qui a creusé un sillon profond entre le mont Moriah et le mont des Oliviers.

Jésus ne va pas vers Gethsémani, mais tout à l’opposé, en direction du nord, en marchant toujours sur la colline, qui s’élargit ensuite en une vallée sauvage où, plus proche d’un autre cirque de petites hauteurs, elles aussi sauvages et pierreuses, court le torrent qui dessine une courbe au nord de la ville. Aux oliviers succèdent les arbustes stériles, épineux, tordus, ébouriffés, mêlés à des ronces qui jettent leurs tentacules de tous côtés. C’est un lieu très triste, solitaire. Il a quelque chose d’infernal, d’apocalyptique. Il s’y trouve quelques tombeaux et rien de plus, pas même des lépreux. Qu’elle est étrange, cette solitude qui contraste avec la foule de la ville, si proche et si pleine de monde et de bruits ! Ici, à part le gargouillement de l’eau sur les pierres et le bruissement du vent dans les arbres qui ont poussé entre les pierres, on n’entend rien. Il manque même la note joyeuse des oiseaux, si nombreux dans les oliviers de Gethsémani et de l’oliveraie. Le vent plutôt fort qui vient du nord-est et soulève des petits tourbillons de poussière, repousse la rumeur de la ville, et le silence, le silence d’un lieu de mort, règne ici, oppressant, presque effrayant.

488.5

« Mais on peut vraiment s’y rendre par là ? demande Pierre à Isaac.

– Oui, oui. On peut aussi passer par d’autres routes, en sortant par la Porte d’Hérode, et de préférence par celle de Damas. Mais il est bon que vous connaissiez les sentiers moins connus. Nous avons fait le tour de tous les environs pour les connaître et vous les montrer. Vous pourrez aller ainsi où bon vous semblera dans les environs, sans prendre les chemins habituels.

– Et… peut-on se fier aux habitants de Nobé ? demande encore Pierre.

– Comme à ceux de ta propre maison. Thomas, l’hiver dernier, Nicodème toujours, le prêtre Jean son disciple, et d’autres ont fait de ce petit village un endroit qui lui appartient.

– Et toi, tu as fait plus que tous, dit Benjamin (le berger).

– Oh, moi… Tout le monde s’y est mis, si moi j’ai agi. Mais crois-moi, Maître, tu as des endroits sûrs tout autour de la ville …

– Rama aussi… précise Thomas, qui tient à sa ville. Mon père et mon beau-frère ont pensé à toi avec Nicodème.

– Alors Emmaüs aussi » ajoute un homme qui ne m’est pas inconnu, mais dont je ne sais dire au juste qui il est.

D’ailleurs, j’ai trouvé plus d’un Emmaüs en Judée, sans parler de cette localité près de Tarichée.

« C’est loin pour aller et venir comme je fais maintenant. Mais je ne manquerai pas d’y revenir quelquefois.

– Chez moi aussi, dit Salomon.

– Certainement, au moins une fois pour saluer le vieil homme.

– Il y a aussi Béther.

– Et Bet-çur.

– Je n’irai pas chez les femmes disciples, mais quand ce sera nécessaire, je les ferai venir.

– J’ai un ami sincère près d’En-Rogel. Sa maison t’est ouverte et personne de ceux qui te haïssent ne pensera que tu es si près d’eux, dit Etienne.

– Le jardinier des Jardins du roi peut te donner l’hospitalité. C’est un intime de Manahen, qui lui a obtenu cette place… et puis… tu l’as guéri un jour…

– Moi ? Je ne le connais pas…

– Il était, à la Pâque, parmi les pauvres que tu as guéris chez Kouza[1]. La lame d’une faux souillée de fumier lui avait fait pourrir la jambe, et son premier maître l’avait renvoyé pour cette raison. Il mendiait pour ses enfants et tu l’as guéri. Manahen, profitant d’un bon moment d’Hérode Antipas pour lui obtenir ce poste, l’a placé aux jardins. Maintenant cet homme fait tout ce que Manahen lui dit. Et pour toi ensuite… dit Mathias (le berger).

488.6

– Je n’ai jamais vu Manahen avec vous… » intervient Jésus en fixant longuement Mathias, qui change de couleur et se trouble. « Viens devant avec moi. »

Le disciple le suit.

« Parle !

– Seigneur… Manahen s’est trompé… et il souffre beaucoup, tout comme Timon et quelques autres encore. Ils n’ont pas de paix car tu…

– Ils ne vont pas croire que j’éprouve de la haine pour eux…

– Non, mais… ils ont peur de tes paroles et de ton visage.

– Quelle erreur ! C’est justement parce qu’ils se sont trompés qu’ils doivent venir au Remède. Sais-tu où ils se trouvent ?

– Oui, Maître.

– Alors va les trouver et dis-leur que je les attends à Nobé. »

Mathias s’éloigne sans perdre de temps.

Le sentier de la montagne s’élève, donnant de Jérusalem une vue complète quand on la voit du nord… Jésus et ses disciples lui tournent le dos en allant précisément dans la direction opposée à la ville.

488.1

Sin preocuparse lo más mínimo de la malevolencia ajena, Jesús vuelve al Templo el tercer día. No debe haber dormido en Jerusalén, porque sus sandalias muestran abundante polvo del camino. Quizás ha pasado la noche en las colinas que hay alrededor de la ciudad. Y con Él deben haber estado sus hermanos Santiago y Judas, junto con José (pastor) y Salomón. Se encuentra con los otros apóstoles y discípulos al pie de la muralla oriental del Templo.

«Han venido, ¿sabes? Tanto a nosotros como a los discípulos más conocidos. ¡Buena cosa ha sido que no estuvieras!».

«Siempre tenemos que hacerlo así».

«Está bien. Pero hablaremos de ello después. Vamos».

«Una gran turba te ha, y nos ha, precedido exaltando tus milagros. ¡Cuántos se han persuadido y creen en ti! Tenían razón tus hermanos, en esto» dice Juan apóstol.

«Han ido a buscar incluso a casa de Analía, ¿sabes?».

«Y al palacio de Juana. Pero han encontrado sólo a Cusa… ¡y con un humor! Los ha echado como a perros, diciendo que en su casa no quiere espías y que ya está aburrido de ellos. Nos lo ha dicho Jonatán, que está aquí con su jefe» dice Daniel (pastor).

«¿Sabes? Los escribas querían dispersar a los que te esperaban, convenciéndolos de que no eres el Cristo. Pero ellos respondieron: “¿No es el Cristo? Y entonces, según vosotros, ¿quién lo es? ¿Podrá, acaso, otro hombre hacer los milagros que hace Él? ¿Acaso los han hecho los otros que se presentaban como el Cristo? No, no. Podrán surgir cien, mil impostores —a lo mejor, incluso, creados por vosotros—, y que digan que son el Cristo. Pero ninguno de los que puedan venir hará jamás milagros como los que Él hace, ni tantos como hace”. Y, dado que los escribas y fariseos sostenían que los haces porque eres un Belcebú, ellos respondieron: ¡Entonces vosotros debíais hacer milagros estrepitosos, porque está claro que sois unos Belcebúes respecto al Santo”» cuenta Pedro, y se ríe, y se ríen todos recordando la salida de la gente y el escándalo de los escribas y fariseos, que se habían marchado enojados.

488.2

Ya están dentro del Templo. En seguida los rodea una multitud, aún más numerosa de la de los días precedentes.

«¡Paz a ti, Señor!» saludan los gentiles.

«La paz y la luz vengan a vosotros» responde Jesús con un único saludo.

«Temíamos que te hubieran apresado, o que no vinieras por prudencia o por desagrado. Y nos hubiéramos desparramado buscándote por todas partes» dicen muchos.

Jesús sonríe levemente, y pregunta: «¿Entonces no queréis perderme?».

«Y si te perdemos, Maestro, ¿quién nos va a dar las lecciones y gracias que Tú nos das?».

«Mis lecciones permanecerán en vosotros, y las comprenderéis aún más cuando Yo me haya ido… Y no cesarán, a pesar de mi ausencia entre los hombres, de descender las gracias a aquellos que oren con fe».

«¡Oh! ¡Maestro! ¿Pero estás decidido a marcharte? Di a dónde vas y nosotros te seguiremos. ¡Tenemos mucha necesidad de ti!».

«El Maestro lo dice para experimentar si le amamos. Pero, ¿a dónde pensáis que puede ir el Rabí de Israel, sino quedarse aquí, en Israel?».

«En verdad os digo que todavía un poco estaré con vosotros, y que voy donde aquellos a quienes el Padre me ha enviado. Después me buscaréis y no me encontraréis. Y a donde Yo estoy vosotros no podréis ir.

488.3

Pero ahora dejadme irme. Hoy no voy a hablar aquí dentro. Tengo unos pobres que me esperan en otro lugar y no pueden venir, porque están muy enfermos. Después de la oración iré donde ellos».

Y, con la ayuda de los discípulos se abre paso, para ir al patio de los Israelitas. Los que se quedan se miran unos a otros.

«¿Y a dónde irá?».

«Sin duda, a casa de su amigo Lázaro. Está muy enfermo».

«Yo decía: dónde irá no hoy, sino cuando nos deje para siempre. ¿No habéis oído que ha dicho que no podremos encontrarle?».

«Quizá vaya a reunir a Israel, evangelizando a los dispersos de nosotros en las naciones. La Diáspora espera como nosotros al Mesías».

«O quizás vaya a enseñar a los paganos, para atraerlos hacia su Reino».

«No. No debe ser así. Siempre podríamos encontrarle, aunque estuviera en la Asia lejana, a en el centro de África, o en Roma, o en Galia, o en Iberia, o en Tracia o entre los Sármatas. Si dice que no le encontraremos ni siquiera buscándole, es señal de que no estará en ninguno de estos lugares».

«¡Claro! ¿Qué querrán decir estas palabras suyas: “Me buscaréis y no me encontraréis, y a donde Yo estoy vosotros no podréis ir”? “Yo estoy…”. No: “Yo estaré…”. ¿Dónde está, pues? ¿No está aquí entre nosotros?».

«¡Te lo voy a decir yo, Judas! ¡Parece un hombre, pero es un espíritu!».

«¡No, hombre, no! Entre los discípulos hay algunos que le vieron recién nacido. ¡Más todavía! Vieron a su Madre cuando le llevaba en su seno pocas horas antes de nacer».

«¿Pero y será el mismo aquel niño que ahora se ha hecho hombre? ¿Quién nos asegura que no es otro ser?».

«¡No, eh! Podría ser otro. Podrían equivocarse los pastores. ¡Pero la Madre? ¡Y los hermanos? ¡Y todo el pueblo?».

«¿Los pastores han reconocido a la Madre?».

«Por supuesto…».

«Entonces… Pero ¿por qué dice entonces: “A dónde Yo estoy vosotros no podréis ir”? Para nosotros, el futuro: podréis. Para Él queda el presente: estoy. ¿Es que no tiene un mañana este Hombre?».

«No sé qué decirte. Es así».

«Yo os digo que es un loco».

«Loco lo serás tú, espía del Sanedrín».

«¿Yo espía? Yo soy un judío que le admira. ¿Y habéis dicho que va a casa de Lázaro?».

«Nada hemos dicho, viejo soplón. No sabemos nada. Y si lo supiéramos no te lo diríamos. Ve a decir a los que te mandan que le busquen por sí mismos. ¡Espía! ¡Espía! ¡Pagado!…».

El hombre ve el peligro que corre y pone tierra por medio.

«¡Y nosotros estamos aquí? Si hubiéramos salido, le habríamos visto. ¡Corre por esa parte! ¡Corre por esta otra!… Decidnos qué camino ha tomado. Decidle que no vaya donde Lázaro».

Los que tienen piernas ligeras se marchan a todo correr… Y vuelven… «Ya no está… Se ha mezclado entre la multitud. Ninguno sabe dar razón de Él…».

Desilusionada, la aglomeración se disuelve lentamente…

488.4

…Pero Jesús está mucho más cerca de lo que creen. Habiendo salido por alguna puerta, ha dado la vuelta a la torre Antonia y ha salido de la ciudad por la puerta del Rebaño, para bajar luego al valle del Cedrón, que en el centro de su lecho lleva poquísima agua. Jesús lo atraviesa saltando por las piedras que sobresalen del agua, y entra en el Monte de los Olivos, denso en ese lugar e incluso mezclado con espesuras que hacen tétrica —yo diría: fúnebre— esta parte de Jerusalén, comprendida entre las sombrías murallas del Templo —que, con todo su monte, domina por ese lado— y el Monte de los Olivos. Más al Sur, el valle se aclara y se ensancha; pero aquí es verdaderamente estrecho, una uñada de gigantesca garfa que ha excavado un surco profundo entre los dos montes: el Moria y el de los Olivos.

Jesús no va hacia el Getsemaní. Es más, va en dirección opuesta, hacia el Norte. Sigue caminando por el monte, que luego se ensancha formando un valle agreste, por donde —más pegado a otra hilera corva de colinas bajas, aunque agrestes y pedregosas— fluye el torrente, que dibuja un arco al norte de la ciudad. En vez de olivos, ahí hay arbolillos estériles, espinosos, retorcidos, de enmarañadas frondas, mezclados con zarzas que, hacia todas las partes, lanzan sus tentáculos. Un lugar muy triste, muy solitario. Tiene algo de lugar infernal, apocalíptico. Algún sepulcro, y nada más; ni siquiera leprosos. Y es extraña esta soledad que contrasta con el gentío de la ciudad, tan cercana y tan llena de gente y ruido. Aquí, aparte del gorgoteo del agua entre los cantos y el frufrú del viento entre las plantas nacidas entre las piedras, no se oye ningún ruido. Falta, incluso, la nota alegre de los pájaros, tan numerosos entre los olivos del Getsemaní y del Monte de los Olivos. El viento, más bien fuerte, que viene del nordeste y levanta pequeños remolinos de tierra, rechaza el ruido de la ciudad; y el silencio, un silencio de lugar de muerte, reina en el paraje, oprimente, casi aterrador.

488.5

«¿Pero se va exactamente por aquí?» pregunta Pedro a Isaac.

«Sí, sí. Se va también por otros caminos, saliendo por la puerta de Herodes, y mejor por la de Damasco. Pero os conviene saber los senderos menos conocidos. Nosotros hemos recorrido todos los alrededores para conocerlos y para enseñároslos. Así podréis ir a donde queráis, en las cercanías, sin pasar por los caminos habituales».

«Y… ¿se puede uno fiar de los de Nob?» dice Pedro.

«Como de tu misma casa. Tomás el año pasado, Nicodemo siempre, el sacerdote Juan, discípulo de Él, y otros, han hecho de ese pueblecito un lugar suyo».

«Y tú has hecho más que todos» dice Benjamín (pastor).

«¡¡Yo?? Entonces todos hemos hecho, si yo he hecho. Pero, créeme, Maestro: ahora todo alrededor de la ciudad tienes lugares seguros…».

«También Rama…» dice Tomás, que tiene amor a su ciudad. «Mi padre y mi cuñado, con Nicodemo, han pensado en ti».

«Entonces también Emaús» dice un hombre que no me resulta nuevo, aunque no sé decir exactamente quién es… bueno, incluso porque he encontrado más de una Emaús en Judea, sin hablar de aquel lugar cercano a Tariquea.

«Está lejos para ir y venir, como hago ahora. Pero no dejaré de ir alguna vez».

«Y a mi casa» dice Salomón.

«Allí, sin duda, al menos una vez, para saludar al anciano».

«También está Béter».

«Y Betsur».

«No iré a casa de las discípulas. Pero, cuando llegue la necesidad, las llamaré».

«Yo tengo un amigo sincero en En Royel. Su casa está abierta para ti. Y nadie pensará, de los que te odian, que estás tan cerca de ellos» dice Esteban.

«El jardinero de los jardines reales te puede hospedar. Manahén —que le consiguió ese puesto— y él son una misma cosa… Y además… le curaste un día…».

«¿Yo? No le conozco…».

«Estaba, durante la Pascua, entre los pobres que curaste en casa de Cusa[1]. Un golpe de hoz sucia de estiércol le estaba descomponiendo una pierna, y su primer jefe le había echado por esto. Mendigaba para sus hijos. Y Tú le curaste. Manahén, luego, obteniéndole el puesto en un momento bueno de Antipas, le puso en los Jardines. Ahora ese hombre hace todo lo que Manahén dice. Y si además es por ti…» dice Matías (pastor).

488.6

«No he visto nunca a Manahén con vosotros…» dice Jesús mirando fijamente a Matías, que cambia de color y se turba. «Ven adelante conmigo». El discípulo le sigue. «¡Habla!».

«Señor… Manahén ha cometido un error… y sufre mucho, y con él Timoneo y algún otro más. No tienen paz porque Tú…».

«No creerán que los aborrezco…».

«¡Nooo! Pero… tienen miedo de tus palabras y de tu rostro».

«¡Oh! ¡Qué error! Precisamente por haber errado deben venir a la Medicina. ¿Sabes dónde están?».

«Sí, Maestro».

«Entonces ve a ellos y diles que los espero en Nob».

Matías se va sin perder tiempo.

El sendero del monte sube, de forma que es visible toda Jerusalén vista desde el Norte… Jesús con los suyos, yendo justo en dirección contraria a la ciudad, le vuelve las espaldas.


Notes

  1. chez Kouza, en 370.24.

Notas

  1. de Cusa, en 370.24.