Gli Scritti di Maria Valtorta

488. Au Temple pour la fête des Tentes.

488. Al Tempio per la festa dei Tabernacoli.

488.1

Sans se préoccuper le moins du monde des mauvais sentiments d’autrui, Jésus revient au Temple pour la troisième journée. Cependant, il ne doit pas avoir couché à Jérusalem, car ses sandales sont pleines de poussière. Peut-être a-t-il passé la nuit sur les collines qui entourent Jérusalem. Ses frères Jacques et Jude ont dû rester avec lui, ainsi que Joseph (le berger) et Salomon. Il rencontre les autres apôtres et disciples près du mur oriental du Temple.

« Ils sont venus, tu sais ? Aussi bien chez nous que chez les disciples les plus connus. Heureusement que tu n’étais pas là !

– Il nous faudra toujours faire comme ça.

– Bon, mais nous en parlerons plus tard. Allons.

– Une grande foule nous a précédés, qui exaltait tes miracles. Ils sont nombreux à être convaincus et à croire en toi ! Tes frères avaient raison sur ce point, dit l’apôtre Jean.

– Ils sont allés te chercher jusque chez Annalia, tu sais ?

– Et au palais de Jeanne. Mais ils n’ont trouvé que Kouza… et d’une humeur ! Il les a chassés comme des chiens en disant qu’il ne voulait pas d’espions chez lui, et qu’il en avait par-dessus la tête d’eux. C’est ce que nous a rapporté Jonathas, qui s’y trouve avec son maître, dit Daniel (le berger).

– Tu sais ? Les scribes voulaient disperser ceux qui t’attendaient, en les persuadant que tu n’es pas le Christ. Mais eux ont répliqué : “ Ce n’est pas le Christ ? Et qui voulez-vous qu’il soit ? Un autre homme pourra-t-il jamais faire les miracles qu’il accomplit ? Est-ce que ceux qui se prétendaient le Christ en ont fait ? Non, non. Des centaines d’imposteurs — peut-être même soudoyés par vous — prétendant être le Christ pourront bien se lever, aucun ne fera jamais plus de miracles que lui. ” Et comme les scribes et les pharisiens soutenaient que tu les accomplis parce que tu es un Belzébuth, eux ont répliqué : “ Dans ce cas, vous devriez en faire de fracassants, car il est certain que vous êtes des Belzébuth, si on vous compare au Saint » raconte Pierre en riant.

Tous se mettent à rire en commentant la réplique de la foule et l’indignation des scribes et des pharisiens, qui étaient partis scandalisés.

488.2

A peine entrés dans le Temple, ils sont entourés par une foule encore plus nombreuse que les jours précédents.

« Paix à toi, Seigneur ! Paix ! Paix ! crient les juifs.

– Salut, Maître ! disent les païens en guise de salutation.

– Que la paix et la lumière viennent à vous, répond Jésus à tous.

– Nous avions peur qu’ils ne t’aient pris ou que tu ne viennes pas par prudence et par dégoût. Nous nous serions alors dispersés pour te chercher partout » disent plusieurs.

Jésus esquisse un pâle sourire :

« Alors vous ne voulez pas me perdre ?

– Et si nous te perdons, Maître, qui nous donnera les instructions et les grâces que tu nous prodigues ?

– Mes instructions resteront en vous et vous les comprendrez encore mieux après mon départ… Et le fait que je ne sois plus parmi les hommes n’empêchera pas les grâces de descendre sur ceux qui prieront avec foi.

– Oh ! Maître ! Tu veux vraiment t’en aller ? Dis-nous où tu vas et nous te suivrons. Nous avons tant besoin de toi !

– Le Maître parle ainsi pour voir si nous l’aimons. Mais où voulez-vous qu’aille le Rabbi d’Israël sinon ici, en Israël ?

– En vérité, je vous dis que je suis encore avec vous pour peu de temps, et je vais vers ceux à qui le Père m’a envoyé. Ensuite, vous me chercherez et vous ne me trouverez pas. Et là où je suis, vous ne pourrez venir.

488.3

Mais maintenant, laissez-moi aller. Aujourd’hui, je ne vais pas parler ici à l’intérieur. Il y a des pauvres qui m’attendent ailleurs et qui ne peuvent venir parce qu’ils sont très malades. Après la prière, je me rendrai chez eux. »

Et avec l’aide de ses disciples, il se fraye un chemin vers la Cour des Juifs. Ceux qui restent se regardent les uns les autres.

« Où donc va-t-il aller ?

– Chez son ami Lazare, certainement. Il est très malade.

– Je demandais où il ira, pas aujourd’hui, mais quand il nous quittera pour toujours. N’avez-vous pas entendu qu’il a dit que nous ne pourrons le trouver ?

– Peut-être ira-t-il rassembler Israël en évangélisant ceux d’entre nous qui sont dispersés dans les nations. La Diaspora espère comme nous dans le Messie.

– Ou bien il ira instruire les païens pour les attirer à son Royaume.

– Non, ce ne doit pas être cela. Nous pourrions toujours le trouver même s’il était dans la lointaine Asie, ou au centre de l’Afrique, ou à Rome, en Gaule, en Ibérie, en Thrace ou dans le pays des Sarmates. S’il dit que nous ne le trouverons pas, même en le cherchant, cela sous-entend qu’il ne sera dans aucun de ces lieux.

– Mais oui ! Que peut bien signifier sa phrase : “ Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas. Et là où je suis, vous ne pourrez venir ” ? “ Je suis… ” et non pas : “ Je serai… ” Où est-il donc ? N’est-il pas ici parmi nous ?

– Moi, je te le dis, Jude, il a l’apparence d’un homme, mais c’est un esprit !

– Mais non ! Parmi les disciples, il y en a qui l’ont vu nouveau-né. Mieux : ils ont vu sa Mère enceinte de lui, quelques heures avant sa naissance.

– Mais est-ce que c’est vraiment ce bébé, maintenant devenu homme ? Qui nous assure que ce n’est pas quelqu’un d’autre ?

– Eh ! non. Il pourrait être un autre et les bergers pourraient se tromper. Mais sa Mère ! Ses frères ! Tout un village !

– Les bergers ont-ils reconnu sa Mère ?

– Bien sûr que oui…

– Alors… pourquoi donc dit-il : “ Où je suis, vous ne pourrez venir ? ” Pour nous, c’est le futur : vous ne pourrez. Pour lui cela reste le présent : je suis. Il n’a donc pas d’avenir, cet Homme ?

– Je ne sais que répondre. C’est comme ça.

– Moi, je vous le dis : c’est un fou !

– C’est toi qui dois l’être, espion du Sanhédrin !

– Moi, un espion ? Je suis un juif qui l’admire. Et n’avez-vous pas dit qu’il se rend chez Lazare ?

– Nous n’avons rien dit, vieux mouchard. Nous ne savons rien. Et si nous le savions, nous le garderions pour nous. Rapporte à ceux qui t’envoient qu’ils doivent le chercher eux-mêmes. Espion ! Cafard ! Vendu !… »

L’homme se rend compte que cela tourne mal, et il s’éclipse.

« Mais nous restons ici ! Si nous étions sortis, nous l’aurions vu. Cours d’un côté ! Cours de l’autre !… Faites-nous savoir quel chemin il a pris. Avertissez-le : il ne doit pas se rendre chez Lazare. »

Ceux qui ont de bonnes jambes partent en vitesse… Et ils reviennent…

« Il n’est plus là… Il s’est mêlé à la foule, et personne ne sait rien… »

La foule, déçue, se sépare lentement…

488.4

… Mais Jésus est bien plus près qu’ils ne le pensent. Sorti par quelque porte, il a fait le tour de l’Antonia et il a quitté la Cité par la Porte du Troupeau pour descendre dans la vallée du Cédron, qui a très peu d’eau au milieu de son lit. Il le franchit en sautant sur les pierres qui émergent de l’eau et se dirige vers le mont des Oliviers. A cet endroit, ils sont touffus et encore mélangés aux maquis qui rendent sombre, je dirais même funèbre, cette partie de Jérusalem, resserrée entre les murailles grises du Temple qui domine de ce côté de toute sa hauteur et le Mont des Oliviers de l’autre côté. Plus au sud, la vallée s’éclaircit et s’élargit, mais ici elle est vraiment étroite, un coup d’ongle d’une griffe gigantesque qui a creusé un sillon profond entre le mont Moriah et le mont des Oliviers.

Jésus ne va pas vers Gethsémani, mais tout à l’opposé, en direction du nord, en marchant toujours sur la colline, qui s’élargit ensuite en une vallée sauvage où, plus proche d’un autre cirque de petites hauteurs, elles aussi sauvages et pierreuses, court le torrent qui dessine une courbe au nord de la ville. Aux oliviers succèdent les arbustes stériles, épineux, tordus, ébouriffés, mêlés à des ronces qui jettent leurs tentacules de tous côtés. C’est un lieu très triste, solitaire. Il a quelque chose d’infernal, d’apocalyptique. Il s’y trouve quelques tombeaux et rien de plus, pas même des lépreux. Qu’elle est étrange, cette solitude qui contraste avec la foule de la ville, si proche et si pleine de monde et de bruits ! Ici, à part le gargouillement de l’eau sur les pierres et le bruissement du vent dans les arbres qui ont poussé entre les pierres, on n’entend rien. Il manque même la note joyeuse des oiseaux, si nombreux dans les oliviers de Gethsémani et de l’oliveraie. Le vent plutôt fort qui vient du nord-est et soulève des petits tourbillons de poussière, repousse la rumeur de la ville, et le silence, le silence d’un lieu de mort, règne ici, oppressant, presque effrayant.

488.5

« Mais on peut vraiment s’y rendre par là ? demande Pierre à Isaac.

– Oui, oui. On peut aussi passer par d’autres routes, en sortant par la Porte d’Hérode, et de préférence par celle de Damas. Mais il est bon que vous connaissiez les sentiers moins connus. Nous avons fait le tour de tous les environs pour les connaître et vous les montrer. Vous pourrez aller ainsi où bon vous semblera dans les environs, sans prendre les chemins habituels.

– Et… peut-on se fier aux habitants de Nobé ? demande encore Pierre.

– Comme à ceux de ta propre maison. Thomas, l’hiver dernier, Nicodème toujours, le prêtre Jean son disciple, et d’autres ont fait de ce petit village un endroit qui lui appartient.

– Et toi, tu as fait plus que tous, dit Benjamin (le berger).

– Oh, moi… Tout le monde s’y est mis, si moi j’ai agi. Mais crois-moi, Maître, tu as des endroits sûrs tout autour de la ville …

– Rama aussi… précise Thomas, qui tient à sa ville. Mon père et mon beau-frère ont pensé à toi avec Nicodème.

– Alors Emmaüs aussi » ajoute un homme qui ne m’est pas inconnu, mais dont je ne sais dire au juste qui il est.

D’ailleurs, j’ai trouvé plus d’un Emmaüs en Judée, sans parler de cette localité près de Tarichée.

« C’est loin pour aller et venir comme je fais maintenant. Mais je ne manquerai pas d’y revenir quelquefois.

– Chez moi aussi, dit Salomon.

– Certainement, au moins une fois pour saluer le vieil homme.

– Il y a aussi Béther.

– Et Bet-çur.

– Je n’irai pas chez les femmes disciples, mais quand ce sera nécessaire, je les ferai venir.

– J’ai un ami sincère près d’En-Rogel. Sa maison t’est ouverte et personne de ceux qui te haïssent ne pensera que tu es si près d’eux, dit Etienne.

– Le jardinier des Jardins du roi peut te donner l’hospitalité. C’est un intime de Manahen, qui lui a obtenu cette place… et puis… tu l’as guéri un jour…

– Moi ? Je ne le connais pas…

– Il était, à la Pâque, parmi les pauvres que tu as guéris chez Kouza[1]. La lame d’une faux souillée de fumier lui avait fait pourrir la jambe, et son premier maître l’avait renvoyé pour cette raison. Il mendiait pour ses enfants et tu l’as guéri. Manahen, profitant d’un bon moment d’Hérode Antipas pour lui obtenir ce poste, l’a placé aux jardins. Maintenant cet homme fait tout ce que Manahen lui dit. Et pour toi ensuite… dit Mathias (le berger).

488.6

– Je n’ai jamais vu Manahen avec vous… » intervient Jésus en fixant longuement Mathias, qui change de couleur et se trouble. « Viens devant avec moi. »

Le disciple le suit.

« Parle !

– Seigneur… Manahen s’est trompé… et il souffre beaucoup, tout comme Timon et quelques autres encore. Ils n’ont pas de paix car tu…

– Ils ne vont pas croire que j’éprouve de la haine pour eux…

– Non, mais… ils ont peur de tes paroles et de ton visage.

– Quelle erreur ! C’est justement parce qu’ils se sont trompés qu’ils doivent venir au Remède. Sais-tu où ils se trouvent ?

– Oui, Maître.

– Alors va les trouver et dis-leur que je les attends à Nobé. »

Mathias s’éloigne sans perdre de temps.

Le sentier de la montagne s’élève, donnant de Jérusalem une vue complète quand on la voit du nord… Jésus et ses disciples lui tournent le dos en allant précisément dans la direction opposée à la ville.

488.1

Senza preoccuparsi affatto del malanimo altrui, Gesù torna al Tempio per la terza giornata. Non deve però aver dormito in Gerusalemme, perché i suoi sandali mostrano di essere per bene impolverati. Forse ha passato la notte sui colli che sono intorno alla città. E con Lui devono essere stati i suoi fratelli Giacomo e Giuda insieme a Giuseppe (pastore) e a Salomon. Si incontra con gli altri apostoli e discepoli presso la muraglia orientale del Tempio.

«Sono venuti, sai? Tanto da noi, come dai discepoli più noti. Bene è stato che Tu non ci fossi!».

«Dobbiamo sempre fare così».

«Sta bene. Ma ne parleremo dopo. Andiamo».

«Una gran turba ti ha e ci ha preceduti esaltando i tuoi miracoli. Quanti si sono persuasi e credono in Te! Avevano ragione i tuoi fratelli, in questo», dice Giovanni apostolo.

«Sono andati a cercarti persino da Annalia, sai?».

«E al palazzo di Giovanna. Ma non hanno trovato altro che Cusa… e con un umore! Li ha cacciati come cani, dicendo che in casa sua non vuole spie e che ne ha avuto basta[1] di loro. Ce lo ha detto Gionata, che è qui col padrone», dice Daniele (pastore).

«Sai? Gli scribi volevano disperdere quelli che ti attendevano col persuaderli che Tu non sei il Cristo. Ma essi hanno risposto: “Il Cristo non è? E chi volete allora che sia? Potrà mai un altro uomo fare i miracoli che fa Lui? Li hanno forse fatti gli altri che si dicevano il Cristo? No, no. Potranno sorgere cento e mille impostori, magari creati da voi, e che dicano di essere il Cristo. Ma nessuno che possa venire farà mai più miracoli come quelli che Egli fa e tanti quanti Lui ne fa”. E perché scribi e farisei sostenevano che li fai perché sei un Belzebù, essi hanno risposto: “Oh! allora voi ne dovreste fare di strepitosi, perché certo che sì che voi siete dei Belzebù rispetto al Santo”», racconta Pietro, e ride, e ridono tutti ricordando l’usci­ta della folla e lo scandalo degli scribi e farisei che se ne erano andati sdegnati.

488.2

Sono ormai dentro al Tempio e vengono subito circondati dalla folla ancor più numerosa che non fosse gli scorsi giorni.

«Pace a Te, Signore! Pace! Pace!», gridano gli israeliti.

«Salve, Maestro!», salutano i gentili.

«La pace e la luce vengano a voi», risponde Gesù con un unico saluto.

«Temevamo che ti avessero preso, o che non venissi per prudenza e per disgusto. E ci saremmo sparsi a cercarti per ogni luogo», dicono molti.

Gesù ha un pallido sorriso e domanda: «Allora non mi volete perdere?».

«E se ti perdiamo, Maestro, chi ci darà più le lezioni e le grazie che Tu ci dai?».

«Le mie lezioni resteranno in voi e ancor più le capirete quando Io me ne sarò andato… E per la mia assenza di fra mezzo agli uomini non cesseranno le grazie di scendere su coloro che pregheranno con fede».

«Oh! Maestro! Ma te ne vuoi proprio andare? Di’ dove vai e noi ti verremo dietro. Abbiamo tanto bisogno di Te!».

«Il Maestro lo dice per sentire se lo amiamo. Ma dove volete che vada il Rabbi d’Israele se non in Israele, qui?».

«In verità vi dico che ancora per poco tempo Io sono con voi e vado da quelli ai quali il Padre mi ha mandato. Dopo mi cercherete e non mi troverete. E dove Io sono voi non potrete venire.

488.3

Ma ora lasciatemi andare. Oggi Io non parlerò qui dentro.

Ho dei poveri che mi attendono altrove e non possono venire perché molto ammalati. Dopo la preghiera Io andrò da essi».

E con l’aiuto dei suoi discepoli si fa largo andando verso il cortile degli Israeliti. Quelli che restano si guardano fra loro.

«Dove mai andrà?».

«Dal suo amico Lazzaro certo. È molto malato».

«Io dicevo: dove andrà, non oggi, ma quando ci lascerà per sempre. Non avete sentito che ha detto che noi non potremo trovarlo?».

«Forse andrà a radunare Israele, evangelizzando i dispersi di noi fra le nazioni. La Diaspora spera come noi nel Messia».

«Oppure andrà a insegnare ai pagani per attirarli al suo Regno».

«No. Non deve essere così. Sempre potremmo trovarlo, anche fosse nell’Asia lontana, o nel centro dell’Africa, o in Roma, in Gallia, in Iberia, o in Tracia o fra i Sarmati. Se Egli dice che non lo troveremmo anche cercandolo, segno è che non sarà in nessuno di questi luoghi».

«Ma già! Che vorrà dire questo suo dire: “Mi cercherete e non mi troverete, e dove Io sono voi non potrete venire”? Io sono… Non: Io sarò… Dove è dunque? Non è qui fra noi?».

«Io te lo dico, Giuda! Egli pare uomo, ma è uno spirito!».

«Ma no! Fra i discepoli vi sono quelli che lo hanno visto neonato. Anzi, più ancora! Hanno visto la Madre gravida di Lui poche ore prima che nascesse».

«Ma sarà poi proprio quel fanciullino, ora divenuto uomo? Chi ci assicura che non sia un altro essere?».

«Eh! no. Egli potrebbe essere un altro e i pastori sbagliarsi. Ma la Madre! Ma i fratelli! Ma tutto un paese!».

«I pastori hanno riconosciuto la Madre?».

«Certo che sì…».

«Allora… Ma perché allora dice: “Dove Io sono voi non potrete venire”? Per noi c’è il futuro: potrete. Per Lui resta il presente: sono. Non ha dunque futuro questo Uomo?».

«Non so che ti dire. È così».

«Io ve lo dico. È un pazzo».

«Lo sarai tu, spia del Sinedrio».

«Io spia? Io sono un giudeo che lo ammira. E avete detto che va da Lazzaro?».

«Nulla abbiamo detto, vecchio spione. Non sappiamo nulla. E se sapessimo non te lo diremmo. Va’ a dire a chi ti manda che lo cerchino di loro. Spia! Spia! Pagato!…».

L’uomo vede la mal parata e se la svigna.

«Ma noi stiamo qui! Fossimo usciti, lo avremmo visto. Corri di là! Corri di qua!… Diteci che via ha preso. Ditegli che non vada da Lazzaro».

Quelli di gambe leste galoppano via… E tornano… «Non c’è più… Nella folla si è mescolato e nessuno sa dire…».

Delusa, la folla si scioglie lentamente…

488.4

…Ma Gesù è molto più vicino di quanto essi non credano. Uscito da qualche porta, ha girato intorno all’Antonia ed è uscito dalla città per la porta del Gregge, scendendo nella valle del Cedron, che ha pochissima acqua al centro del letto. Gesù lo passa saltando sulle pietre che emergono dall’acqua e si avvia per il monte degli Ulivi, che in quel punto sono folti e mescolati ancora ai macchioni che fanno tetra, direi funebre, questa parte di Gerusalemme, stretta fra le fosche muraglie del Tempio che domina da quel lato con tutto il suo monte, e il monte Uliveto dall’altro. Più a sud la valle si schiarisce e si allarga, ma qui è proprio stretta, una unghiata di gigantesco artiglio che ha scavato un solco profondo fra i due monti Moria e Uliveto.

Gesù non va verso il Getsemani, anzi va tutto in senso opposto, verso nord, sempre camminando sul monte che poi si allarga in una valle selvaggia dove, più addossato ad un altro giro di colli bassi e pure selvaggi e sassosi, scorre il torrente che fa un arco al nord della città. Agli ulivi subentrano là alberelli sterili, spinosi, contorti, scapigliati, mescolati a rovi che gettano i loro tentacoli da ogni lato. Un luogo molto triste, molto solitario. Ha qualche cosa di luogo infernale, apocalittico. Qualche sepolcro, e nulla più. Neppure dei lebbrosi. Ed è strana questa solitudine contrastante con la folla della città, così vicina e così piena di gente e di rumore. Qui, tolto il gorgoglio dell’acqua sui sassi e il fruscio del vento fra le piante nate fra le pietre, non si sente nessun rumore. Manca persino la nota allegra degli uccelli, così numerosi fra gli ulivi del Getsemani e dell’Uliveto. Il vento piuttosto forte che viene da nord-est, sollevando piccoli mulinelli di polvere, respinge il rumore della città, e il silenzio, un silenzio da luogo di morte, regna nel luogo, opprimente, quasi pauroso.

488.5

«Ma si va proprio per di qui?», chiede Pietro a Isacco.

«Sì, sì. Ci si va anche da altre strade, uscendo dalla porta di Erode, e meglio da quella di Damasco. Ma è bene che voi conosciate i sentieri meno noti. Noi abbiamo girato tutti i dintorni per conoscerli e per insegnarveli. Potrete andare così dove volete, nelle vicinanze, senza passare per le vie solite».

«E… c’è da fidarsi di quei di Nobe?», dice ancora Pietro.

«Come della tua casa stessa. Tommaso lo scorso inverno, Nicodemo sempre, il sacerdote Giovanni suo discepolo e altri hanno fatto del piccolo paese un luogo suo».

«E tu hai fatto più di tutti», dice Beniamino (pastore).

«Oh! io!! Allora tutti si è fatto, se io ho fatto. Ma credi, Maestro, che ora tutto intorno alla città hai dei luoghi sicuri…».

«Anche Rama…», dice Tommaso che ci tiene alla sua città. «Mio padre e mio cognato hanno pensato a Te con Nicodemo».

«Allora anche Emmaus», dice un uomo che non mi è nuovo, ma non so dire di preciso chi è, anche perché di Emmaus ne ho trovate più di una in Giudea, senza parlare di quel luogo presso Tarichea.

«È lontana per andare e venire come faccio ora. Ma non mancherò di venirci qualche volta».

«E a casa mia», dice Salomon.

«Là certamente almeno una volta per salutare il vecchio».

«C’è anche Bétèr».

«E Betsur».

«Non andrò in casa delle discepole, ma quando sarà necessario le chiamerò a Me».

«Io ho un amico sincero presso En Rogel. La sua casa ti è aperta. E nessuno penserà, di quelli che ti odiano, che Tu sei così vicino a loro», dice Stefano.

«Il giardiniere dei Giardini reali ti può ospitare. È tutt’uno con Mannaen, che gli ha ottenuto quel posto… e poi… Tu lo hai guarito un giorno…».

«Io? Non lo conosco…».

«Era, a Pasqua, fra i poveri che Tu guaristi da Cusa[2]. Un colpo di falce sporca di letame gli faceva marcire una gamba, e il suo primo padrone lo aveva cacciato per questo. Mendicava per i suoi figli. E Tu lo hai guarito. Mannaen lo ha poi messo ai Giardini, ottenendogli il posto in un momento buono dell’Antipa. Ora quell’uomo fa tutto ciò che Mannaen dice. E per Te poi…», dice Mattia (pastore).

488.6

«Non ho mai visto Mannaen con voi…», dice Gesù fissando molto Mattia, che cambia colore e si turba. «Vieni avanti con Me». Il discepolo lo segue. «Parla!».

«Signore… Mannaen ha sbagliato… e soffre molto, e con lui Timoneo e qualche altro ancora. Non hanno pace perché Tu…».

«Non crederanno che ho odio per loro…».

«Noooh! Ma… Hanno paura delle tue parole e del tuo volto».

«Oh! che errore! Proprio perché hanno sbagliato devono venire alla Medicina. Sai dove sono?».

«Sì, Maestro».

«Allora va’ da essi e di’ loro che li aspetto a Nobe».

Mattia se ne va senza perdere tempo.

Il sentiero sul monte si alza di modo che è visibile tutta Gerusalemme vista da nord… Gesù con i suoi le volge le spalle, andando proprio in senso opposto alla città.


Notes

  1. chez Kouza, en 370.24.

Note

  1. basta sta per abbastanza. Simile espressione, tipica dell’ambiente della scrittrice – vissuta soprattutto in Toscana: a Firenze per circa un decennio e a Viareggio negli ultimi 37 anni della sua non lunga vita – è stata già sulla bocca di Pietro in 196.6: “Ne ho basta dei miei” e la ritroviamo, per esempio, in 357.8: “Roma ne ha basta di falsi dèi”, e in 628.6: “deve averne basta di avvilirsi”. Altri toscanismi sono: ingrazionirsi per ingraziarsi (in 263.2), peso per pesante (in 273.4 e altre volte), ruggini per rugginosi (in 530.2), se ne tiene per farsene un vanto (in 600.12 e 630.11) e, con molta frequenza, forme verbali impersonali. Queste ultime (sul tipo di noi si va invece di noi andiamo) sono usuali e di immediata comprensione, tranne qualcuna da interpretare nel contesto (come in 302.1: se ne potrebbe partire col bambino, che significa: potremmo partircene col bambino).
  2. da Cusa, in 370.24.