Los Escritos de Maria Valtorta

503. Les apôtres enquêtent sur le Traître.

503. Los apóstoles indagan acerca del Traidor.

503.1

Une nouvelle fois[1], Jésus parcourt inlassablement les routes de Palestine. Le fleuve à sa droite, il suit le sens de l’eau ; celle-ci est belle, bleue et scintillante là où elle reçoit la caresse du soleil, et bleu-vert près des rives, où l’ombre des arbres la teinte de vert foncé.

Jésus marche au milieu de ses disciples. J’entends Barthélemy lui demander :

« Alors, nous nous dirigeons vraiment vers Jéricho ? Tu ne crains pas quelque embûche ?

– Absolument pas. Je suis arrivé à Jérusalem pour la Pâque par un autre chemin et eux, déçus, ne savent plus où me prendre sans trop attirer l’attention des foules. Crois-moi, Barthélemy, il y a moins de danger pour moi dans une ville très peuplée que sur des sentiers à l’écart. Le peuple est bon et sincère, mais aussi impétueux, et il se soulèverait si on m’arrêtait quand je suis au milieu de lui pour évangéliser et guérir. Les serpents agissent dans la solitude et dans l’ombre. Et puis… J’ai encore un certain temps devant moi pour œuvrer… Après… viendra l’heure du Démon et vous me perdrez. Pour me retrouver ensuite. Croyez-le bien. Et sachez le croire quand il vous semblera que les événements me contredisent plus que jamais. »

Affligés, les apôtres soupirent en le regardant avec amour et douleur ; Jean gémit : « Non ! » et Pierre, de ses bras courts et robustes, l’entoure comme pour le défendre : « Mon Seigneur et Maître ! » Il ne dit rien de plus, mais ces mots contiennent tout.

« C’est ainsi, mes amis. C’est pour cela que je suis venu. Soyez forts. Voyez : je marche avec assurance vers mon but, comme quelqu’un qui avance vers le soleil et sourit au rayon qui lui baise le front. Mon sacrifice sera un soleil pour le monde. La lumière de la grâce descendra dans les cœurs, la paix avec Dieu les rendra féconds, les mérites de mon martyre rendront les hommes capables de gagner le Ciel. Et qu’est-ce que je veux, sinon cela ? Mettre vos mains dans les mains de l’Eternel, mon Père et le vôtre, et dire : « Voilà, je te ramène ces enfants. Regarde, Père, ils sont purs. Ils peuvent revenir vers toi. » Vous voir serrés sur son sein et dire : « Aimez-vous enfin, puisque l’Un et les autres, vous en étiez impatients, et que vous souffriez de n’avoir pu vous aimer profondément. » Voilà ma joie, et chaque jour qui me rapproche de l’accomplissement de ce retour, de ce pardon, de cette union, augmente mon impatience de consommer l’holocauste pour vous donner Dieu et son Royaume. »

En disant cela, Jésus est solennel, presque en extase. Il marche, bien droit dans son vêtement bleu et son manteau plus foncé, tête nue à cette heure encore fraîche du matin, et il paraît sourire à je ne sais quelle vision que ses yeux contemplent sur l’azur d’un ciel serein. Le soleil qui caresse sa joue gauche enflamme encore davantage son regard rayonnant et met des étincelles d’or dans sa chevelure, que soulèvent une légère brise et sa démarche vive. Il fait ressortir le rouge des lèvres qui s’ouvrent pour sourire et il semble éclairer son visage tout entier par une joie qui, en réalité, vient de l’intérieur de son Cœur adorable, enflammé de charité pour nous.

503.2

« Maître, puis-je te dire un mot ? demande Thomas.

– Quoi donc ?

– Avant-hier, tu nous as annoncé que le Rédempteur — toi —, serait livré par un traître. Comment un homme pourra-t-il te trahir, toi, le Fils de Dieu ?

– Un homme, en effet, ne pourrait trahir le Fils de Dieu — qui est Dieu comme le Père. Mais le traître ne sera pas un homme. Ce sera un démon dans un corps d’homme, le plus possédé, le plus obsédé des hommes. Marie de Magdala avait sept démons, et le possédé des jours derniers était dominé par Belzébuth. Mais il y aura en lui Belzébuth et toute sa cour démoniaque… Ah ! comme il est vrai que l’Enfer sera tout entier dans ce cœur pour lui donner l’audace de vendre le Fils de Dieu à ses ennemis, comme on vend un agneau au boucher ! »

Judas intervient :

« Maître, aujourd’hui, cet homme est-il déjà possédé par Satan ?

– Non, Judas. Mais il a une inclination pour Satan : cela veut dire qu’il se met dans les conditions de tomber en lui. »

André demande :

« Et pourquoi ne vient-il pas à toi pour que tu le guérisses de son attrait ? Sait-il qu’il l’a ou bien l’ignore-t-il ?

– S’il l’ignorait, il ne serait pas coupable comme il l’est, car il sait qu’il tend au mal, et qu’il ne persiste pas dans la résolution d’en sortir. S’il persistait, il viendrait à moi… mais il ne vient pas… Le poison pénètre, et le fait que je sois proche ne le purifie pas, car au lieu de désirer la guérison, il la fuit… C’est là l’erreur des hommes. Ils me fuient quand ils ont le plus besoin de moi. »

A son tour, Matthieu demande :

« Mais est-il venu vers toi quelquefois ? Le connais-tu, et nous, le connaissons-nous ?

– Matthieu, je connais les hommes avant même qu’ils me connaissent. Tu le sais, et eux le savent. C’est moi qui vous ai appelés parce que je vous connaissais.

– Mais nous, est-ce que nous le connaissons ? insiste Matthieu.

– Pouvez-vous ne pas connaître ceux qui viennent vers votre Maître ? Vous êtes mes amis et vous partagez avec moi nourriture, repos et fatigues. Je vous ai ouvert jusqu’à ma maison, la maison de ma sainte Mère. Je vous amène à elle pour que ce qui se dégage d’elle vous rende capables de comprendre le Ciel, ses voix et ses commandements. Je vous amène à elle comme un médecin conduit ses malades, à peine sortis des séquelles d’une maladie, à des sources salutaires qui les fortifient en vainquant les restes de maladie qui pourraient redevenir nocifs. Vous n’ignorez donc aucun de ceux qui viennent à moi.

– Dans quelle ville l’as-tu rencontré ?

– Pierre, Pierre !

– C’est vrai, Maître, je suis pire qu’une commère ! Pardonne-moi. Mais c’est l’amour, tu sais…

– Je le sais, et je t’assure que ton défaut ne me rebute pas. Néanmoins, tu dois t’en défaire.

– Oui, mon Seigneur. »

503.3

Pris entre une rangée d’arbres et une rigole, le sentier se rétrécit et le groupe se défait. Jésus parle justement avec Judas, à qui il donne des ordres pour les dépenses et les aumônes. Les autres marchent derrière eux, deux par deux. Pierre est le dernier, tout seul. Il réfléchit. Il marche, la tête inclinée, tellement absorbé dans ses pensées qu’il ne s’aperçoit même pas qu’il reste à grande distance des autres.

« Hé ! toi, l’homme ! l’interpelle un cavalier qui vient à passer. Es-tu avec le Nazaréen ?

– Oui, pourquoi ?

– Vous allez à Jéricho ?

– Tu tiens à le savoir ? Moi, je n’en sais rien. Je marche à la suite du Maître et je ne demande rien. Où qu’il aille, c’est bien. Ce chemin est celui de Jéricho, mais nous pourrions aussi revenir dans la Décapole. Qui sait ! Si tu veux en apprendre davantage, le Maître est là-bas. »

L’homme éperonne son cheval, et Pierre lui fait par derrière une curieuse grimace en bougonnant :

« Je n’ai pas confiance, mon beau seigneur ! Vous n’êtes tous qu’une bande de chiens ! Moi, je ne veux pas être le traître. Je me le jure à moi-même : “ Cette bouche sera scellée. ” Voilà. »

Et il fait un signe sur ses lèvres comme pour les cadenasser.

Le cavalier a atteint Jésus et l’interpelle. Cela donne à Pierre la possibilité de rejoindre les autres. Quand l’homme repart, il salue de la main Judas. Personne ne le remarque, sauf Pierre qui arrive le dernier, et paraît ne pas applaudir à ce salut. Il saisit Judas par la manche et lui demande :

« Qui est-ce ? Tu le connais ? Comment ça se fait ?

– De vue. C’est un riche de Jérusalem.

– Tu as des amitiés en haut lieu, toi ! Bien… pourvu que ce soit bien. Dis-moi un peu : c’est cette figure de renard qui te dit tant de choses ?…

– Quelles choses ?

– Mais celles que tu dis connaître sur le Maître !

– Moi ?

– Oui, toi. Tu ne te souviens pas de cette soirée[2] d’eau et de boue, à l’époque de la crue ?

– Ah ! Non ! Non ! Mais tu penses encore à des paroles lancées dans un moment de mauvaise humeur ?

– Je pense à tout ce qui peut faire du mal à Jésus : calomnies, personnes, amis, ennemis… Et je suis toujours prêt à tenir les promesses que je fais à celui qui veut nuire à Jésus. Adieu. »

Judas le regarde partir avec une attitude curieuse. Il y a de la stupeur, de la souffrance, du dépit, et je dirais même plus : de la haine.

503.4

Pierre rejoint Jésus et l’appelle.

« Oh ! Pierre ! Viens ! »

Jésus pose la main sur l’épaule de Pierre.

« Qui était ce Judéen hirsute ?

– Hirsute, Pierre ? Il était tout pomponné et parfumé !

– C’est sa conscience qui est hirsute. Méfie-toi, Jésus !

– Je t’ai dit que mon heure n’était pas encore venue. Et quand elle arrivera, aucune méfiance ne me sauvera… si je voulais me sauver. Les pierres elles-mêmes crieraient et m’enchaîneraient si je voulais me sauver.

– C’est possible… Mais méfie-toi… Maître ?

– Pierre, qu’as-tu ?

– Maître… j’ai une chose à te dire et un poids sur le cœur.

– Une chose ? Un poids ?

– Oui. Le poids est un péché ; la chose est un conseil.

– Commence par le péché.

– Maître… je… je hais… j’éprouve du dégoût, voilà, si je ne hais pas puisque tu ne veux pas que l’on haïsse, pour l’un de nous. Il me semble être près d’une tanière d’où provient une puanteur de serpents en chaleur… et je ne voudrais pas qu’ils en sortent pour te nuire. Cet homme est une tanière de serpents, et lui-même est en chaleur avec le démon.

– D’où déduis-tu cela ?

– Bah !… Je ne sais pas. Je suis rustre et ignorant, mais pas stupide. Je suis habitué à lire dans les vents et les nuages… et il m’arrive aussi de déchiffrer les cœurs. Jésus… j’ai peur.

– Ne juge pas, Pierre. Pas de soupçons. Le soupçon crée des chimères : on voit des choses qui n’existent pas.

– Que le Dieu éternel veuille qu’il n’y ait rien, mais moi, je n’en suis pas sûr.

– De qui s’agit-il, Pierre ?

– De Judas. Il se vante d’avoir des amitiés en haut lieu, et même, tout à l’heure, cet individu louche l’a salué comme on salue une connaissance. Auparavant, il ne les avait pas.

– Judas est celui qui reçoit et distribue. Il a l’occasion de fréquenter les riches. Il sait y faire.

– C’est ça ! Il sait y faire… Maître, dis-moi la vérité. Tu n’as aucun soupçon ?

– Pierre, c’est en raison de ton cœur que tu m’es si cher. Mais je te veux parfait. N’est pas parfait celui qui n’obéit pas. Je te l’ai dit : ne juge pas et ne soupçonne pas.

– Mais en attendant, tu ne me révèles pas…

– Nous allons bientôt arriver près de Jéricho et nous nous y arrêterons pour attendre une femme qui ne peut nous recevoir sous son toit…

– Pourquoi ? C’est une pécheresse ?

– Non, une malheureuse. Ce cavalier qui t’a tant tracassé est venu me dire de l’attendre. Et je l’attendrai, bien que je sache ne pouvoir rien faire pour elle. Et sais-tu qui l’a mise sur mes traces ainsi que le cavalier ? Judas. Tu vois qu’il a une raison honnête de connaître ce Judéen. »

Pierre baisse la tête en silence, confus, peut-être pas vraiment convaincu, et encore curieux. Mais il se tait.

503.5

Jésus s’arrête en dehors des murs de la ville et, fatigué, il s’assied à l’ombre d’un bosquet. Celui-ci protège du soleil une fontaine auprès de laquelle se trouvent des animaux à l’abreuvoir. Les disciples s’asseyent eux aussi en attendant. Ce quartier de la ville doit être de peu d’importance car, hormis les chevaux et les ânes qui appartiennent certainement à des marchands en voyage, il n’y a guère de monde.

Une femme s’avance, enveloppée dans un grand manteau foncé et le visage presque couvert ; un voile épais, foncé lui aussi, lui descend à la moitié du visage. Le cavalier de tout à l’heure, maintenant à pied, ainsi que trois autres hommes somptueusement vêtus l’accompagnent.

« Nous te saluons, Maître.

– Paix à vous.

– Voici la femme. Ecoute-la et exauce son désir.

– Si je le puis.

– Tu peux tout.

– Tu crois cela, toi qui es sadducéen ? »

Le sadducéen, c’est celui qui était à cheval.

« Je crois à ce que je vois.

– Et tu as vu que je peux le faire ?

– Oui.

– Dans ce cas, en connais-tu la raison ? »

Silence.

« Puis-je savoir, moi, comment tu juges que je le peux ? »

Silence.

Jésus ne s’occupe plus de lui ni des autres. Il s’adresse à la femme :

« Que veux-tu ?

– Maître… Maître…

– Parle sans crainte. »

La femme jette un coup d’œil oblique à ceux qui l’accompagnent, ce qu’ils interprètent à leur manière.

« Le mari de cette femme est malade, et elle te demande sa guérison. C’est une personne influente de la cour d’Hérode. Tu as intérêt à l’exaucer.

– Ce n’est pas parce qu’elle est influente, mais parce qu’elle est malheureuse que je l’exaucerai, si je le peux. Je l’ai déjà dit. Qu’a donc ton mari ? Pourquoi n’est-il pas venu ? Et pourquoi ne veux-tu pas que j’aille le trouver ? »

Autre silence, et autre regard oblique.

« Veux-tu me parler sans témoin ? Viens. »

503.6

Ils s’écartent de quelques pas.

« Parle.

– Maître… moi, je crois en toi. Je crois tellement que je suis certaine que tu sais tout de lui, de moi, de notre vie malheureuse… Mais lui ne croit pas… Il te déteste… Il…

– Il ne peut pas guérir, car il n’a pas la foi : non seulement il n’a pas la foi en moi, mais pas même dans le vrai Dieu.

– Ah ! Tu sais cela ? »

La femme pleure désespérément.

« Ma maison est un enfer ! Un enfer ! Tu délivres les possédés. Tu sais donc ce qu’est le démon. Mais ce démon subtil, intelligent, faux et instruit, le connais-tu ? Sais-tu à quelles perversions, à quels péchés il conduit ? Sais-tu quelles ruines il provoque autour de lui ? Ma maison, est-ce une maison ? Non. C’est le seuil de l’enfer. Mon mari, est-ce mon mari ? Maintenant, il est malade et ne s’occupe pas de moi. Mais quand il était encore fort et désireux d’amour, était-ce un homme qui m’embrassait, qui me tenait, qui me possédait ? Non ! J’étais dans les serres d’un démon, je sentais l’haleine et la viscosité d’un démon. Je l’ai tellement aimé, je l’aime ! Je suis sa femme et il m’a pris ma virginité quand j’étais à peine plus qu’une enfant : j’avais tout juste quatorze ans. Mais quand je me rappelais cette première heure, et qu’avec elle je repensais aux sensations intactes de la première étreinte qui m’a rendue femme, moi, avec d’abord ce qu’il y a de meilleur en moi, puis avec la chair et le sang, je reculais d’horreur quand je me rappelais qu’il est, lui, souillé par la nécromancie. Il me semblait que ce n’était pas mon mari qui était sur moi pour se rassasier de moi, mais les morts qu’il invoquait. Et même maintenant, de le voir mourant et encore plongé dans cette magie me donne du dégoût. Ce n’est pas lui que je vois… C’est Satan. Ah ! quelle douleur est la mienne ! Même dans la mort, je ne serai pas avec lui, car la Loi l’interdit. Sauve-le, Maître. Je te demande de le guérir pour lui donner le temps de se guérir. »

La femme pleure avec angoisse.

« Pauvre femme ! Il m’est impossible de le guérir.

– Pourquoi, Seigneur ?

– Parce qu’il le refuse.

– Si, il a peur de la mort. Si, il le veut.

– Il ne le veut pas. Ce n’est pas un fou, ce n’est pas un possédé qui ne connaît pas son état et qui ne demande pas d’être délivré parce qu’il ne peut penser librement. Ce n’est pas une personne dont la volonté est inhibée. Il veut être tel. Il sait que ce qu’il fait est défendu. Il sait qu’il est maudit par le Dieu d’Israël, mais il persiste. Même si je le guérissais, en commençant par son âme, il reviendrait à sa jouissance satanique. Sa volonté est corrompue. C’est un rebelle. Je ne puis. »

503.7

La femme pleure plus fort. Ceux qui l’ont accompagnée s’en approchent.

« Tu ne l’exauces pas, Maître ?

– Cela m’est impossible.

– Je vous l’avais bien dit, moi. Et la raison ?

– C’est toi, sadducéen, qui le demandes ? Je te renvoie au livre des Rois[3]. Lis ce que Samuel disait à Saül et ce qu’Elie disait à Ochozias. L’esprit du prophète reproche au roi de l’avoir dérangé en l’invoquant du royaume des morts. Il n’est pas permis de le faire. Lis le Lévitique, si tu ne te souviens plus de la parole de Dieu, Créateur et Seigneur de tout ce qui existe, gardien de la vie et de ceux qui sont morts. Morts et vivants sont dans les mains de Dieu et il ne vous est pas permis de les arracher à elles, ni par quelque vaine curiosité, ni par violence sacrilège, ni par quelque maudite incrédulité. Que voulez-vous savoir ? S’il existe un avenir éternel ? Vous dites que vous croyez en Dieu. S’il y a un Dieu, il aura lui aussi une cour. Or que sera-t-elle, si elle n’est pas éternelle comme lui, composée d’esprits éternels ? Si vous prétendez que vous croyez en Dieu, pourquoi ne croyez-vous pas à sa parole ? Sa parole ne dit-elle pas : « Vous ne pratiquerez ni divination ni incantation » ? Ou encore : « Si quelqu’un s’adresse aux mages et aux devins, et se souille avec eux, je retournerai contre lui ma face et l’exterminerai du milieu de son peuple. » N’y est-il pas écrit : « Ne vous faites pas des dieux à votre convenance » ? Or qu’êtes-vous ? Des Samaritains et des hommes perdus, ou bien des fils d’Israël ? Et qu’êtes-vous : des sots, ou des êtres capables de raisonner ? Et si vous raisonnez pour nier l’immortalité de l’âme, pourquoi invoquer les morts ? Si ces parties incorporelles qui animent l’homme ne sont pas immortelles, que reste-t-il d’un homme après sa mort ? De la pourriture et des ossements, des ossements calcinés pleins de vermine. Et si vous ne croyez pas en Dieu, au point de recourir à des idoles et à des signes pour obtenir une guérison, de l’argent, des réponses, comme le fait celui dont vous demandez la santé, pourquoi vous fabriquez-vous des dieux à votre convenance et croyez-vous qu’ils peuvent vous dire des paroles plus vraies, plus saintes, plus divines que celles de Dieu ? Je vous fais donc la même réponse qu’Elie à Ochozias : « Pourquoi as-tu envoyé des messagers interroger Belzébuth, dieu d’Accaron, comme s’il n’y avait pas en Israël un Dieu que l’on puisse consulter ? A cause de cela, tu ne descendras pas du lit sur lequel tu es monté et tu mourras certainement dans ton péché.

503.8

– C’est toujours toi qui nous insultes et nous attaques. Je te le fais remarquer. Nous venons te rencontrer pour…

– Pour m’attirer dans un piège. Mais je lis dans votre cœur ! Bas les masques, hérodiens vendus à l’ennemi d’Israël ! Bas les masques, pharisiens faux et cruels ! Bas les masques, sadducéens, vrais Samaritains ! Bas les masques, scribes dont les paroles sont contraires aux faits ! Bas les masques, vous tous, vous violateurs de la Loi de Dieu, ennemis de la vérité, concubins du mal ! A bas les profanateurs de la Maison de Dieu que vous êtes ! Vous entraînez les consciences faibles ; vous n’êtes que des chacals qui flairez la victime dans le vent qui l’a effleurée, et vous suivez cette piste, vous guettez l’heure favorable pour tuer, vous vous pourléchez les babines sur lesquelles vous savourez d’avance le goût du sang, vous rêvez à cette heure ! Escrocs et fornicateurs que vous êtes, vous vendez pour bien moins qu’une poignée de lentilles votre droit d’aînesse parmi les peuples, et vous n’avez plus les bénédictions. Ce seront d’autres peuples qui se revêtiront de la toison de l’Agneau de Dieu et, comme de vrais Christs, ils apparaîtront aux yeux du Très-Haut. Quand celui-ci sentira le parfum de son Christ émaner d’eux, il dira :

« Voici le parfum de mon Fils, semblable à l’odeur d’un champ fleuri béni par Dieu. Sur vous se déverse la rosée du Ciel : la grâce. En vous vient la fécondité de la terre : les fruits de mon sang. En vous se trouve l’abondance de froment et de vin : mon corps et mon sang, que je donnerai aux hommes pour qu’ils aient la vie et fassent mémoire de moi. Que les peuples vous servent, que les nations s’inclinent devant vous, car là où sera le signe de mon Agneau, là sera le Ciel. Et la terre est soumise au Ciel. Soyez les maîtres de vos frères, car les disciples de mon Christ seront les rois de l’esprit puisqu’ils auront la Lumière, et vers cette Lumière, les autres tourneront les yeux en espérant son aide. Que s’inclinent devant eux les enfants de votre mère : la terre. Oui, tous les enfants de la terre s’inclineront un jour devant mon Signe. Maudit soit celui qui vous maudit et béni soit celui qui vous bénit, car les malédictions et les bénédictions qui vous sont données s’élèvent vers moi, votre Père et votre Dieu. »

Voilà ce qu’il dira, ô fornicateurs qui, pouvant avoir la vraie foi comme épouse aimée de vos âmes, forniquez avec Satan et ses fausses doctrines. C’est cela qu’il vous dira, ô assassins, assassins des consciences et des corps. Ici se trouvent vos victimes. Mais s’il y a deux cœurs assassinés, vous n’aurez un Corps que pour le temps de Jonas, après quoi lui, réuni à son immortelle Essence, vous jugera. »

Jésus est terrible dans ce réquisitoire. Terrible ! A mon avis, c’est plus ou moins ainsi qu’il sera au Dernier Jour.

503.9

« Et où sont ces assassinés ? Tu délires ! Tu es un concubin de Belzébuth. Tu forniques avec lui, et c’est en son nom que tu opères des miracles. Tu n’as pas de pouvoir dans notre cas, car c’est nous qui avons l’amitié de Dieu.

– Satan ne se chasse pas lui-même. Moi, je chasse les démons. Alors au nom de qui est-ce que je le fais ? »

Silence.

« Répondez !

– Inutile de s’occuper de cet obsédé ! Je vous l’avais bien dit. Vous ne m’avez pas cru. Entendez-le de lui. Réponds, fou de Nazaréen. Connais-tu le shemaflorasc ?

– Je n’en ai nul besoin !

– Vous entendez ça ? Encore une question : n’es-tu pas allé en Egypte ?

– Si.

– Vous voyez ? Qui est le nécromancien, le satan ? Horreur ! Viens, femme. Ton mari est saint en comparaison de lui. Viens !… Il faudra que tu te purifies. Tu as touché Satan !… »

Et ils s’éloignent, avec de vifs gestes de répulsion, en traînant la femme en pleurs.

Jésus, les bras croisés, les suit avec des éclairs dans ses yeux.

503.10

« Maître… Maître… »

Les apôtres sont terrorisés, à la fois par la violence de Jésus et par les paroles des juifs.

Pierre se courbe presque pour demander :

« Qu’ont-ils voulu dire par ces dernières questions ? Qu’est-ce que c’est ?

– Quoi ? Le shemaflorasc[4] ? » (en effet, de quoi peut-il bien s’agir ?)

« Oui. C’est quoi ?

– Ne t’en préoccupe pas. Ils confondent la Vérité avec le Mensonge, Dieu avec Satan, et dans leur orgueil satanique, ils s’imaginent que Dieu, pour se plier aux volontés des hommes, a besoin d’être conjuré par son tétragramme. Le Fils parle avec le Père un langage vrai, et c’est avec Lui, dans l’amour mutuel du Père et du Fils, que s’accomplissent les miracles.

– Mais pourquoi t’a-t-il demandé si tu étais allé en Egypte ?

– Parce que le Mal se sert des ruses les plus subtiles pour en faire un acte d’accusation contre celui qu’il veut frapper. Mon séjour d’enfance dans la terre d’Egypte sera l’un des chefs d’accusation à l’heure où ils se vengeront. Vous et vos successeurs, sachez que, à l’égard de Satan si plein d’astuce et de ses serviteurs fidèles, il faut être deux fois plus rusé. C’est pour cela que je vous ai recommandé[5] : « Soyez rusés comme des serpents et pas seulement simples comme des colombes », pour ne pas laisser la plus petite arme aux mains des démons. Et cela ne sert pas non plus. Allons.

– Où, Maître ? A Jéricho ?

– Non. Nous allons prendre une barque et passer de nouveau dans la Décapole. Nous remonterons le Jourdain jusqu’à la hauteur d’Enon, puis nous débarquerons. Ensuite, sur la rive de Génésareth, nous prendrons une autre barque et nous passerons à Tibériade, et de là à Cana et à Nazareth. J’ai besoin de ma Mère, et vous aussi. Ce que le Christ ne fait pas par sa parole, Marie le fait par son silence. Ce que n’opère pas ma puissance, sa pureté l’opère. Oh ! ma Mère !

– Tu pleures, Maître ? Tu pleures ? Oh ! non ! Nous te défendrons ! Nous t’aimons !

– Je ne pleure pas, et je ne crains pas ceux qui me veulent du mal. Je suis accablé parce que les cœurs sont plus durs que du jaspe et je ne peux rien sur beaucoup d’entre eux. Venez, mes amis. »

Ils descendent sur la rive et remontent le fleuve en barque. Tout finit ainsi.

503.11

Jésus dit :

« Toi et celui qui te conduit spirituellement, méditez beaucoup sur ma réponse à Pierre.

Le monde — et par monde, je n’entends pas seulement les laïcs — nie le surnaturel, mais ensuite, devant les manifestations de Dieu, il a vite fait de les expliquer, non par le surnaturel, mais par des forces cachées, occultes. Il confond deux sources différentes. Maintenant, écoutez-moi : est surnaturel ce qui vient de Dieu. Est occulte ce qui vient d’une puissance extra-terrestre, mais qui n’a pas sa racine en Dieu.

En vérité, je vous dis que les esprits peuvent venir à vous. Mais comment ? De deux façons : sur l’ordre de Dieu ou par la violence de l’homme. Sur l’ordre de Dieu viennent les anges, et les bienheureux, et les âmes qui sont déjà dans la lumière de Dieu. Par la violence de l’homme peuvent venir des esprits sur lesquels un homme même a autorité, parce qu’ils sont plongés dans des régions plus basses que les régions humaines où il y a encore un souvenir de la grâce, même s’il n’y a plus une grâce active. Les premiers viennent spontanément, obéissant à un seul commandement : le mien. Et ils vous apportent la vérité que je veux que vous connaissiez. Les autres viennent par un ensemble de forces conjointes : les forces d’un homme idolâtre unies aux forces de Satan pris comme idole. Peuvent-elles vous donner la vérité ? Non. Jamais. Absolument jamais. Une formule, même si elle est enseignée par Satan, peut-elle soumettre Dieu aux volontés de l’homme ? Non. Dieu vient toujours de lui-même. Une prière peut vous unir à Dieu, pas une formule magique.

Et si l’on objecte : « Samuel est apparu à Saül », je réponds : « Ce n’est pas grâce à la magicienne, mais par ma volonté, dans le but de secouer le roi, qui était rebelle à ma Loi. » Certains diront : « Et les prophètes ? » Les prophètes parlent parce qu’ils connaissent la vérité, infusée en eux directement ou par le ministère des anges. D’autres rétorqueront : « Et la main qui écrivait dans le festin du roi Balthasar ? » Qu’ils lisent la réponse[6] de Daniel : « … même toi, tu t’es dressé contre le Maître du Ciel… en célébrant des dieux d’argent, de bronze, de fer, d’or, de bois, de pierre, qui ne voient, n’entendent ni ne connaissent, et tu n’as pas glorifié ce Dieu entre la main de qui se trouvent toute ta respiration et tout ton mouvement. C’est à cause de cela qu’il a envoyé le doigt (envoyé spontanément, alors que toi, roi aveugle et homme imbécile, tu ne pensais et ne t’occupais qu’à te remplir le ventre et à te gonfler l’esprit) le doigt de cette main qui a écrit ce qui se trouve là. »

Oui, parfois Dieu vous rappelle par des manifestations que vous appelez “ médiumniques ”, qui révèlent en réalité la pitié d’un Amour qui veut vous sauver. Mais vous, vous ne devez pas vouloir les susciter. Celles que vous suscitez ne sont jamais sincères, ne sont jamais utiles, elles n’amènent jamais le bien. Ne vous rendez pas esclaves de ce qui vous détruit. Ne vous dites pas et ne vous croyez pas plus intelligents que les humbles, qui se soumettent à la vérité déposée depuis des siècles dans mon Eglise, seulement parce que vous êtes des orgueilleux qui cherchez dans la désobéissance des permissions pour vos instincts illicites. Rentrez et demeurez dans la discipline, plusieurs fois séculaire. De Moïse au Christ, du Christ à vous, de vous au dernier jour, il n’y a que celle-là, et pas d’autre.

Votre science est-elle vraiment de la science? Non. La science est en moi et dans ma doctrine, et la sagesse de l’homme consiste à m’obéir. Curiosité sans danger ? Non : contagion dont vous subissez ensuite les conséquences. Chassez Satan, si vous voulez avoir le Christ. Je suis le Bon, mais je ne viens pas vivre avec l’esprit du Mal. C’est lui ou moi : choisissez.

503.12

O mon “ porte-parole ”, rapporte cela à ceux à qui il faut le dire. C’est la dernière parole qui ira vers eux. Ton directeur de conscience et toi, soyez prudents. Les preuves deviennent des contre-preuves aux mains de l’Ennemi et des ennemis de mes amis. Soyez vigilants ! Allez avec ma paix. »

503.1

Y todavía Jesús que sigue andando[1] incansablemente por los caminos de Palestina. El río está aún a su derecha, y Él camina en el mismo sentido de la bonita agua: azul y resplendente en los lugares donde el Sol la besa; verde-turquí en las orillas, donde la sombra de los árboles se refleja con sus verdes oscuros.

Jesús está en medio de sus discípulos. Oigo a Bartolomé que le pregunta: «¿Entonces vamos realmente hacia Jericó? ¿No temes alguna asechanza?».

«No temo. Llegué a Jerusalén para la Pascua por otro camino y ellos, frustrados, ya no saben dónde prenderme sin llamar demasiado la atención de la gente. Créeme, Bartolomé: para mí hay menos peligro en una ciudad muy poblada que por senderos lejanos. El pueblo es bueno y sincero, pero también es impetuoso. Se amotinaría, si me capturaran estando Yo entre ellos para evangelizar y curar. Las serpientes trabajan en la soledad y en la sombra. Y además… tengo todavía hoy y hoy y hoy para trabajar… Luego… vendrá la hora del Demonio y vosotros me perderéis. Para hallarme de nuevo después. Creed esto. Y sabed creerlo cuando los hechos parezcan desmentirme más que nunca».

Los apóstoles suspiran, afligidos, y le miran con amor y pena, y Juan emite un gemido: «¡No!», y Pedro le rodea con sus cortos y robustos brazos, como para defenderle, y dice: «¡Oh, mi Señor y Maestro!». No dice nada más. Pero hay mucho en esas pocas palabras.

«Así es, amigos. Para esto he venido. Sed fuertes. Ya veis cómo voy seguro hacia mi meta, como uno que va hacia el Sol, y sonríe a este Sol que le besa en la frente. Mi Sacrificio será un Sol para el mundo. La luz de la Gracia bajará a los corazones, la paz con Dios los hará fecundos, los méritos de mi martirio harán a los hombres capaces de ganarse el Cielo. ¿Y qué quiero sino esto? Poner vuestras manos en las manos del Eterno, Padre mío y vuestro, y decir: “Mira, conduzco de nuevo a ti a estos hijos. Mira, Padre, están limpios. Pueden volver a ti”. Veros arropados en su seno y decir: “Amaos finalmente, porque el Uno y los otros ansiáis esto, y sufríais agudamente por no haberos podido amar”. Ésta es mi alegría. Y cada día que me acerca al cumplimiento de este retorno, de este perdón, de esta unión, aumenta mi ansia de consumar el holocausto para daros a Dios y su Reino».

Jesús está solemne y casi extático mientras dice esto. Anda erguido, con su túnica azul y su manto más oscuro, la cabeza descubierta, en esta hora aún fresca de la mañana. Parece sonreír a una visión —¡quién sabe cuál!— que sus ojos ven, contra el fondo azul de un cielo sereno. El Sol, que le besa en la mejilla izquierda, enciende más aún su esplendorosa mirada y coloca relumbres de oro en sus cabellos movidos por un leve viento y por su paso, y acentúa el rojo de los labios abiertos para la sonrisa, y parece encender todo el rostro de una alegría que en realidad viene del interior de su adorable Corazón, encendido por la caridad hacia nosotros.

503.2

«Maestro, ¿puedo decirte una palabra?» pregunta Tomás.

«¿Cuál?».

«Anteayer dijiste que el Redentor, Tú, tendrá un traidor. ¿Cómo podrá un hombre traicionarte a ti, Hijo de Dios?».

«Un hombre, efectivamente, no podría traicionar al Hijo de Dios, Dios como el Padre. Pero éste no será un hombre. Será un demonio en cuerpo de hombre. El más poseído, el más endemoniado de los hombres. María de Magdala tenía siete demonios, y el endemoniado de hace unos días estaba dominado por Belcebú. Pero en éste estará Belcebú y toda su corte demoniaca… ¡Oh, verdaderamente el Infierno estará en ese corazón dándole coraje para vender, como cordero al jifero, el Hijo de Dios a sus enemigos!».

«Maestro, ¿ahora este hombre está ya en posesión de Satanás?».

«No, Judas. Pero se inclina hacia Satanás, e inclinarse hacia Satanás quiere decir ponerse en las condiciones de caer en él» (Jesús habla a Judas Iscariote).

«¿Y por qué no viene a ti para curarse de su inclinación? ¿Sabe que la tiene o lo ignora?».

«Si lo ignorara no sería culpable, como lo es, porque sabe que tiende al mal y que no persevera en las resoluciones de salir de él. Si perseverara vendría a mí… pero no viene… El veneno penetra y mi cercanía no le purifica, porque no la desea sino que huye de ella… ¡Éste es, hombres, vuestro error! Cuanta más necesidad tenéis de mí, más huís de mí» (Jesús ha respondido a Andrés).

«¿Pero ha venido a ti alguna vez? ¿Le conoces? ¿Y nosotros le conocemos?».

«Mateo, Yo conozco a los hombres antes incluso de que ellos me conozcan. Y tú lo sabes y éstos lo saben. Yo soy el que os llamé porque os conocía».

«¿Pero nosotros le conocemos?» insiste Mateo.

«¿Podéis no conocer a uno que se acerca a vuestro Maestro? Vosotros sois mis amigos y compartís conmigo el alimento, el descanso y las fatigas. Hasta mi casa os he abierto, la casa de mi Madre santa. Os llevo a mi casa para que el aura que en ella suavemente sopla os haga capaces de comprender el Cielo con sus voces y mandatos. Os llevo a mi casa como un médico lleva a sus enfermos, poco antes resurgidos de una serie de enfermedades, a fuentes saludables que los fortalezcan venciendo los restos de las enfermedades que siempre pueden hacerse de nuevo nocivas. Por tanto, no tenéis desconocimiento de ninguno de los que se acercan a mí».

«¿En qué ciudad le has visto?».

«¡Pedro, Pedro!».

«Es verdad, Maestro, soy peor que una mujer chismosa. Perdóname. Pero es el amor, ya sabes…».

«Ya sé. Y por esto te digo que no siento aversión por este defecto tuyo. Pero, quítatelo también».

«Sí, Señor mío».

503.3

El sendero, encajonado entre una hilera de árboles y una pequeña acequia, se estrecha, y el grupo se hace más lineal. Jesús va hablando precisamente con Judas Iscariote, al cual da indicaciones para las compras y las limosnas. Detrás, de dos en dos, van los otros. En la cola, solo, Pedro. Piensa. Camina cabizbajo, tan recogido en sus pensamientos, que ni siquiera se da cuenta de que se va quedando distanciado de los otros.

«¡Eh, tú, hombre!» se dirige a él uno que pasa a caballo. «¿Estás con el Nazareno?».

«Sí. ¿Por qué?».

«¿Vais a Jericó?».

«¿Te preocupa saberlo? Yo no sé nada. Sigo al Maestro y no pregunto nada. Dondequiera que vaya, bien hecho está. El camino es el de Jericó, pero no hay que descartar que regresáramos a la Decápolis. ¡Quién sabe! Si quieres saber más, allí está el Maestro».

El hombre espolea y Pedro le hace detrás una mueca curiosa y barbota: «No me fío, mi señorote. ¡Sois todos una masa de perros! No quiero ser yo el traidor. Me juro a mí mismo: “Esta boca quedará sigilada”. Esto es» y hace una señal en sus labios como si los cerrara con candado.

El hombre que va a caballo ya ha llegado donde Jesús. Le pregunta. Ello da la manera a Pedro de alcanzar a los otros.

Cuando el hombre se marcha, hace un gesto de saludo a Judas Iscariote. Ninguno lo advierte, menos Pedro, que viene el último, y que parece no aplaudir ese saludo. Toma a Judas de una manga y le pregunta: «¿Quién es? ¿Le conoces? ¿Y por qué?».

«De vista. Es un rico de Jerusalén».

«Tienes amistades encumbradas tú, ¿eh? Bien… si es que es bien. Pero… dime: ¿es ese cara de zorra el que te dice tantas cosas?…».

«¿Qué cosas?».

«¡Hombre, pues las que dices que sabes sobre el Maestro!».

«¿Yo?».

«Sí. Tú. ¿No te acuerdas de aquel atardecer[2] de agua y barro, cuando la crecida?».

«¡Ah! No, no. ¿Pero piensas todavía en unas palabras dichas en un momento de malhumor?».

«Yo pienso en todo lo que puede perjudicar a Jesús: cosas, personas, amigos, enemigos… Y siempre estoy dispuesto a mantener las promesas que hago a quien quiera perjudicar a Jesús. Adiós».

Judas le mira de forma curiosa mientras se marcha. En su mirada hay estupor, dolor, enojo, y diría incluso más: hay odio.

503.4

Pedro llega donde Jesús y le llama.

«¡Oh! ¡Pedro! ¡Ven!». Jesús le pone un brazo en los hombros.

«¿Quién era ese híspido judío?».

«¿Híspido, Pedro? ¡Si estaba todo liso y perfumado!».

«Tenía híspida la conciencia. Desconfía, Jesús».

«Te he dicho que no es todavía mi tiempo. Y cuando ese tiempo llegue, ninguna desconfianza me salvará… si es que quisiese salvarme. Si Yo quisiera salvarme, hasta las piedras gritarían y me formarían una cadena en torno».

«Será así… Pero, desconfía… ¿Maestro!».

«¿Pedro? ¿Que te sucede?».

«Maestro… tengo una cosa que decirte y un peso en el corazón».

«¿Una cosa? ¿Un peso?».

«Sí. El peso es un pecado. La cosa es un consejo».

«Empieza por el pecado».

«Maestro… yo… yo odio… yo siento repulsa, eso es, si es que no es odio —porque Tú no quieres que haya odios—, por uno de nosotros. Me da la impresión de estar cerca de una hura de donde sale hedor de serpientes en celo… y temo que salgan para dañarte. Ese hombre es una madriguera de serpientes y él mismo está en celo con el demonio».

«¿Cómo lo deduces?».

«Bueno, pues… No sé. Soy rudo e ignorante, pero tonto no soy. Estoy acostumbrado a leer en los vientos y en las nubes… y me ha venido ojo también para los corazones. Jesús… tengo miedo».

«No juzgues, Pedro. Y no sospeches. La sospecha crea quimeras. Se ve lo que no existe».

«Dios eterno quiera que no haya nada. Pero yo no estoy seguro».

«¿Quién es, Pedro?».

«Judas de Keriot. Se jacta de tener amistades encumbradas. Incluso hace poco ese mala facha le ha saludado como se saluda a uno bien conocido. Antes no las tenía».

«Judas es el que recibe y reparte. Tiene posibilidades de tratar con los ricos. Es hábil».

«¡Ya! Es hábil… Maestro, dime la verdad, ¿Tú no sospechas?».

«Pedro, te quiero entrañablemente por tu corazón. Pero quiero que seas perfecto, y perfecto no es el que no obedece. Te he dicho: no juzgues y no sospeches».

«Sí pero no me dices…».

«Dentro de poco estaremos cerca de Jericó y nos pararemos a esperar a una mujer que no puede recibirnos en su casa…».

«¿Por qué? ¿Es una pecadora?».

«No. Es una desdichada. Ese hombre a caballo que tanto fastidio te ha dado ha venido a decirme que la espere. Y la voy a esperar, aunque sé que nada puedo hacer por ella. ¿Y sabes quién ha puesto sobre mis pasos a la mujer y a ese hombre? Judas. Como ves, por motivo honesto conoce a ese judío».

Pedro agacha la cabeza y calla, confuso. Quizás no convencido y curioso todavía. Pero calla.

503.5

Jesús se detiene fuera de los muros de la ciudad, y, cansado, se sienta a la sombra fresca de un sotillo que da sombra a una fuente cabe la cual hay cuadrúpedos abrevándose. Los discípulos se sientan, también esperando. Debe ser una parte muy secundaria de la ciudad, porque, aparte de estos caballos y asnos, sin duda de mercaderes en viaje, no hay gente.

Viene una mujer, toda arropada en un manto oscuro y con el rostro muy cubierto. El velo, tupido y oscuro, baja hasta la mitad de la cara. Viene con ella el hombre de antes, ahora a pie, y otros tres hombres pomposamente vestidos.

«Te saludamos, Maestro».

«Paz a vosotros».

«Ésta es la mujer. Escúchala y concédele lo que desea».

«Si puedo».

«Tú puedes todo».

«¿Lo crees, saduceo?». El saduceo es el que iba a caballo.

«Creo en lo que veo».

«¿Y has visto que puedo?».

«Lo he visto».

«¿Y sabes por qué puedo?». Silencio. «¿Puedo saber cómo juzgas que puedo?». Silencio.

Jesús deja de ocuparse de él y de los otros. Habla a la mujer: «¿Qué quieres?».

«Maestro… Maestro…».

«Habla, pues, sin temor».

La mujer mira oblicuamente a sus acompañadores, los cuales lo interpretan a su manera.

«Esta mujer tiene a su marido enfermo y te pide su curación. Es persona influyente, de la corte de Herodes. Te conviene concederle lo que te pide».

«No por ser influyente, sino por su infelicidad, se lo concederé si puedo. Ya lo he dicho. ¿Qué le pasa a tu marido? ¿Por qué no ha venido? ¿Por qué no quieres que yo vaya a verle?».

Nuevo silencio y nueva mirada oblicua.

«¿Quieres hablarme sin testigos? Ven».

503.6

Se separan unos pasos. «Habla».

«Maestro… yo creo en ti. Creo tanto, que estoy segura de que sabes todo sobre él, sobre mí, sobre nuestra desgraciada vida… Pero él no cree… Y te odia… Y él…».

«Y él no puede sanar porque no tiene fe. No sólo no tiene fe en mí, es que tampoco tiene fe en el Dios verdadero».

«¡Ah! ¡Tú sabes!». La mujer llora desesperadamente. «¡Es un infierno mi casa! ¡Un infierno! Tú liberas a los poseídos. Sabes, por tanto, lo que es el demonio. ¿Pero a este demonio sutil, inteligente, falso e instruido, le conoces? ¿Sabes a qué perversiones conduce? ¿Sabes a qué pecados? ¿Sabes la destrucción que causa en torno a sí? ¿Mi casa? ¿Es una casa? No. Es el umbral del Infierno. ¿Mi marido? ¿Es mi marido? Ahora está enfermo y no se cuida de mí. Pero, incluso cuando estaba fuerte y deseoso de amor, ¿era un hombre el que me abrazaba, el que me tenía, el que me poseía? ¡No! Yo estaba entre las espiras de un demonio, sentía el hálito y la baba de un demonio. Le he querido mucho, le quiero. Soy su mujer y me tomó la virginidad cuando yo era poco más que niña: tenía poco más de catorce años. Pero, aunque la hora me transportase a aquella primera hora, y con ella me recordase las sensaciones intactas del primer abrazo que me hizo mujer, yo, con la parte más elevada de mí lo primero y luego con la carne y la sangre, sentía repulsa, repulsa de horror, cuando me daba cuenta de que él estaba ensuciado de nigromancia. Me parecía que, no mi marido, sino los muertos que él invocaba estuvieran sobre mí, saciándose de mí… Y también ahora, ahora, con sólo mirarle, moribundo y todavía abismado en esa magia, siento repulsión. No le veo a él… veo a Satanás. ¡Oh, dolor mío! Ni siquiera en la muerte estaré con él, porque la Ley lo prohíbe. Sálvale, Maestro. Te pido que le cures para darle tiempo de curarse». La mujer llora angustiosamente.

«¡Pobre mujer! No, Yo no puedo curarle»

«¿Por qué, Señor?».

«Porque él no quiere».

«Sí. Tiene miedo de la muerte. Sí, sí que quiere».

«No quiere. No es un demente, no es un poseído que no conozca su estado y que no pida la liberación porque no tenga la facultad del pensamiento libre. No es uno que tenga impedida la voluntad. Es uno que quiere ser lo que es. Sabe que lo que hace está prohibido. Sabe que está maldecido por el Dios de Israel. Pero persiste. Aunque le curase —y empezaría por el alma— él volvería a su satánico disfrute. Su voluntad está corrompida. Es rebelde. No puedo».

503.7

La mujer llora más fuerte. Se acercan los que la han acompañado. «¿No la complaces en lo que te pide, Maestro?».

«No puedo».

«¿No os lo había dicho? ¿Y las razones?».

«Tú, saduceo, ¿las pides? Te remito al libro de los Reyes[3]. Lee lo que dijo Samuel a Saúl y lo que dijo Elías a Ocozías. El espíritu del profeta recrimina al rey el haberle molestado llamándole del reino de los muertos. No es lícito hacerlo. Lee el Levítico, si es que ya no te acuerdas de la palabra de Dios, Creador y Señor de todo lo que existe, Tutor de la vida y de los que están en la muerte. Muertos y vivos están en las manos de Dios y no os es lícito arrancárselos de sus manos. Ni por vana curiosidad ni por sacrílega violencia ni por incredulidad maldita. ¿Qué queréis saber? ¿Si hay un futuro eterno? Y decís que creéis en Dios. Si Dios existe, tendrá una corte ¿no? ¿Y qué corte será, sino una corte eterna como Él, compuesta por espíritus eternos? Si decís que creéis en Dios, ¿por qué no creéis en su palabra? ¿No dice su palabra: “No practicaréis adivinación ni observaréis los sueños”? ¿No dice: “Si uno se dirige a los magos y a los adivinos y fornica con ellos, volveré contra él mi rostro y le exterminaré de en medio de su pueblo”? ¿No dice: “No os hagáis dioses de fundición”? ¿Y qué sois vosotros? ¿Samaritanos y perdidos, o sois hijos de Israel? ¿Y qué sois: hombres sin raciocinio o capaces de razonar? Y si, razonando, negáis la inmortalidad del alma, ¿por qué invocáis a los muertos? ¿Si no son inmortales esas partes incorpóreas que animan al hombre, qué otra cosa queda de un hombre después de la muerte? Podredumbre y huesos, blancos huesos emergentes de una gusanera. Y, si no creéis en Dios —tanto como que recurrís a ídolos y señales para obtener curación, dinero, oráculos, como ha hecho este cuya salud pedís—, ¿por qué sí os hacéis dioses de fundición y creéis que ellos os pueden decir palabras más verdaderas, más santas, más divinas que las que Dios os dice? Ahora Yo os doy la misma respuesta que diera Elías a Ocozías: “Por haber enviado mensajeros a consultar a Belcebú, dios de Acarón, como si no hubiera un Dios en Israel a quien poder consultar, por ello, no bajarás de la cama a que has subido, y ciertamente morirás en tu pecado”».

503.8

«Siempre eres Tú el que insulta y nos ataca. Es una observación que te hago. Nosotros venimos hacia ti para…».

«Para hacerme caer en una trampa. Pero Yo os leo el corazón. ¡Quitaos la máscara, herodianos vendidos al enemigo de Israel! ¡Quitaos la máscara, fariseos falsos y crueles! ¡Quitaos la máscara, saduceos, verdaderos samaritanos! ¡Quitaos la máscara, escribas de palabra contraria a las obras! ¡Quitaos la máscara, todos vosotros violadores de la Ley de Dios, enemigos de la Verdad, cuyos del Mal! ¡Quitáosla, profanadores de la Casa de Dios! ¡Quitáosla, agitadores de las conciencias débiles! ¡Quitaos la máscara, chacales que oléis la víctima en el viento que la ha tocado y seguís esa pista y aguaitáis, esperando la hora propicia para matar, y os relaméis los labios ante aquel cuya sangre anticipadamente saboreáis, y soñáis que llegue esa hora!… ¡Oh, chalanes y fornicadores, que vendéis por mucho menos de un puñado de lentejas vuestra primogenitura entre los pueblos! Ya no tendréis bendición, porque otros pueblos se vestirán con la zalea del Cordero de Dios, y verdaderos Cristos serán a los ojos del Altísimo, quien, sintiendo emanar de ellos la fragancia de su Cristo, dirá: “¡Éste es el olor de mi Hijo! Semejante al olor de un florido campo bendecido por Dios. Para vosotros el rocío del Cielo: la Gracia. En vosotros, la copiosidad de la Tierra (los frutos de mi Sangre). En vosotros, abundancia de trigo y de vino (mi Cuerpo y mi Sangre, que daré a los hombres para vida y para recuerdo de mí). Que os sirvan los pueblos y ante vosotros se inclinen las gentes, porque donde esté el signo de mi Cordero estará el Cielo. Y la Tierra está subordinada al Cielo. Dominad a vuestros hermanos, porque los seguidores de mi Cristo serán los reyes del espíritu, teniendo como tienen la Luz, y a esta Luz los otros volverán la mirada esperando en su auxilio. Se inclinen ante vosotros los hijos de vuestra madre: la Tierra. Sí, todos los hijos de la Tierra se inclinarán un día ante mi Signo. Maldito quien os maldice y bendito quien os bendice, porque tanto la bendición como la maldición que recae sobre vosotros a mí viene, a mí, Padre y Dios vuestro”. Esto dirá. Esto, fornicadores que pudiendo tener como amada esposa del alma la verdadera fe fornicáis con Satanás y con sus falsas doctrinas. Esto es lo que dirá, asesinos, asesinos de conciencias y asesinos de cuerpos. Aquí hay víctimas vuestras. Y, si bien dos corazones son asesinados, un Cuerpo lo tendréis sólo durante el tiempo de Jonás. Y luego ese Cuerpo, unido a su inmortal Esencia, os juzgará».

Jesús se muestra terrible en esta invectiva. ¡Terrible! Creo que más o menos se mostrará así en el Último Día.

503.9

«¿Y dónde están estos asesinados? ¡Tú deliras! ¡Tú eres un cuyo de Belcebú! Tú fornicas con él y en su nombre obras milagros. Y en nuestro caso no puedes porque tenemos la amistad de Dios».

«Satanás no se expulsa a sí mismo. Yo expulso los demonios. ¿En nombre de quién, entonces?». Silencio. «¡Responded!».

«Pero no merece la pena ocuparse de este endemoniado. Ya os lo había dicho. Vosotros no lo creíais. Oídlo de sus labios. Responde, Nazareno demente. ¿Conoces el siemanflorás?».

«¡No necesito conocerlo!».

«¿Oís? Una pregunta más: ¿No has estado en Egipto?».

«Sí».

«¿Lo veis? ¿Quién es el nigromante, el satanás? ¡Horror! Ven, mujer. Tu marido es santo respecto a éste. ¡Ven!… Necesitarás purificarte. ¡Has tocado a Satanás!…». Y se marchan con vivos gestos de repulsa y arrastrando a la mujer, que llora.

Jesús, con los brazos cruzados, los sigue con los relámpagos de sus miradas.

503.10

«Maestro… Maestro…». Los apóstoles están aterrorizados, por la violencia de Jesús y por las palabras de los judíos.

Pedro pregunta (incluso un poco agachado al decirlo): «¿Qué han querido decir con esas últimas preguntas? ¿Qué es esa cosa?».

«¿Qué? ¿El siemanflorás?» (¡Eso! ¿Qué chisme es ése?).

«Sí. ¿Qué es?».

«No pienses en ello. Confunden la Verdad con la Mentira, a Dios con Satanás, y en su soberbia satánica piensan que haya que conjurar a Dios con su tetragama, para que condescienda con los deseos humanos. El Hijo habla con el Padre el lenguaje verdadero, y con él, por amor recíproco de Padre e Hijo, se cumplen los milagros».

«¿Pero por qué te ha preguntado si has estado en Egipto?».

«Porque el Mal se sirve de las cosas más inocuas para sacar de ellas acusaciones contra aquel a quien desea asestar el golpe. Mi estancia infantil en tierra de Egipto estará entre las imputaciones en su hora de venganza. Sabed, vosotros y los futuros, que con el astuto Satanás y sus fieles servidores hay que tener doble astucia. Por esto he dicho: “Sed astutos como serpientes, además de sencillos como palomas”. Esto es para poner el mínimo de armas en manos de los demonios. Y, de todas formas, no sirve. Vamos».

«¿A dónde, Maestro? ¿A Jericó?».

«No. Tomaremos una barca y pasaremos de nuevo a la Decápolis. Remontaremos el Jordán hasta la altura de Enón y luego bajaremos a tierra. Después, en las riberas de Genesaret, tomaremos otra barca y pasaremos a Tiberíades, y de allí a Caná y a Nazaret. Tengo necesidad de mi Madre. Y también vosotros. Lo que el Cristo no hace con su Palabra lo hace María con su silencio. Lo que no hace mi poder lo hace su pureza. ¡Oh, Madre mía!».

«¿Estás llorando, Maestro? ¿Estás llorando? ¡Oh, no! ¡Nosotros te defenderemos! ¡Nosotros te queremos!».

«No lloro ni temo por los que me aborrecen. Lloro porque los corazones son más duros que el diaspro y nada puedo en muchos de ellos. Venid, amigos».

Y bajan a la orilla y en la barca de uno remontan el río. Todo termina así.

503.11

Dice Jesús:

«Tú y quien te guía meditad mucho mi respuesta a Pedro.

El mundo —y por mundo entiendo no sólo los laicos— niega lo sobrenatural, y, luego, ante las manifestaciones de Dios, está dispuesto a sacar a colación no lo sobrenatural sino lo oculto. Confunden una cosa con la otra. Ahora escuchad: sobrenatural es lo que de Dios viene. Oculto es lo que viene de fuente extraterrena pero no tiene raíz en Dios.

En verdad os digo que los espíritus pueden venir a vosotros. ¿Pero cómo? En dos modos. Por mandato de Dios o por violencia del hombre. Por mandato de Dios vienen ángeles y beatos y espíritus que ya están en la luz de Dios. Por violencia del hombre pueden venir espíritus sobre los cuales un hombre puede tener mando, por estar sumergidos en regiones más bajas que las humanas, donde todavía hay un recuerdo de Gracia, si ya no hay Gracia activa. Los primeros van espontáneamente, obedeciendo a una sola autoridad: la mía. Y consigo llevan la verdad que quiero que conozcáis. Los otros van por un complejo de fuerzas unificadas: fuerzas del hombre idólatra con fuerzas de Satanás-ídolo. ¿Pueden daros la verdad? No. Jamás. Jamás en términos absolutos. ¿Puede una fórmula, incluso habiendo sido enseñada por Satanás, doblegar a Dios a la voluntad del hombre? No. Dios viene siempre de forma espontánea. Una oración os puede unir a Él, no una fórmula mágica.

Y si alguno objeta: “Samuel se apareció a Saúl”, Yo digo: “No por mérito de la maga, sino por voluntad mía, con la finalidad de hacer reaccionar al rey, rebelde a mi Ley”. Algunos dirán: “¿Y los profetas?”. Los profetas hablan por conocimiento de la Verdad, que se les infunde o directamente o por ministerio angélico. Otros objetarán:

“¿Y la mano que escribió[4] en el banquete del rey Baltasar?”. Lean éstos la respuesta de Daniel: “…tú también te has engreído contra el Dominador del Cielo… celebrando a los dioses de plata, bronce, hierro, oro, madera, piedra, los cuales no ven ni oyen ni conocen, y no has glorificado al Dios en cuyas manos están todos tus respiros y movimientos. Por ello, Él ha mandado el dedo —espontáneamente mandado, mientras que tú, rey necio y necio hombre, no pensabas en ello y te preocupabas de llenar tu vientre y engreírte la mente— de esa mano que ha escrito lo que ahí se encuentra”.

Sí. Alguna vez Dios os llama con manifestaciones que vosotros consideráis de un médium, y que son en realidad manifestaciones de piedad de un Amor que quiere salvaros. Pero no debéis querer crearlas vosotros. Las que creáis no son nunca sinceras, no son nunca útiles, nunca traen un bien. No os hagáis esclavos de lo que os destruye. No queráis consideraros y creeros más inteligentes que los humildes, que se doblegan ante la Verdad depositada desde hace siglos en mi Iglesia, por el solo hecho de que sois unos soberbios que buscáis en la desobediencia permisos para vuestros ilícitos instintos. Volved a la Disciplina varias veces secular y permaneced en ella: desde Moisés hasta Cristo, desde Cristo a vosotros, desde vosotros al último día, es ésa y no otra.

¿Es ciencia esta vuestra? No. La ciencia está en mí y en mi doctrina, y la sabiduría del hombre está en obedecerme. ¿Es curiosidad sin peligro? No. Es contagio cuyas consecuencias sufrís luego. Fuera Satanás si queréis tener a Cristo. Soy el Bueno y no desciendo a convivencia con el Espíritu del Mal. O Yo o él. Elegid.

503.12

¡Oh “portavoz” mío, di esto a quien hay que decírselo! Es la última voz que se les dirige. Y tú y quien te dirige sed cautos. Las pruebas se transforman en pruebas contrarias en manos del Enemigo y de los enemigos de mis amigos. ¡Tened cuidado! Id con mi paz».


Notes

  1. Une nouvelle fois fait référence à la « vision » du jour précédent, rapportée au chapitre 419.
  2. cette soirée…, en 481.5/7.
  3. au livre des Rois, plus précisément : 1 S 28, 15-19 ; 2 R 1, 16 ; Lv 19, 4.26.31 ; 20, 6.
  4. shemaflorasc: Ce mot n’apparaît dans aucun dictionnaire. D’après le contexte, on peut supposer qu’il s’agit de quelque incantation magique. Mais dans un ouvrage rare et ancien de l’abbé Bullet, on trouve un début d’explication. Il y a tout lieu de lire ici l’expression hébraïque Shem hamphoras, c’est-à-dire le nom ineffable de Dieu, que Maria Valtorta a rapportée avec une orthographe phonétique très approximative. Ce nom ineffable de Dieu était prononcé une fois par an par le grand-prêtre dans le Temple, nom grâce auquel il prétendait pouvoir interroger Dieu. Quiconque de non autorisé l’aurait alors entendu prononcer ce nom aurait encouru immédiatement la peine de mort. Ensuite, ce nom fut remplacé par le Tétragramme. La réponse de Jésus ils s’imaginent que Dieu, pour se plier aux volontés des hommes, a besoin d’être conjuré par son tétragramme prend alors tout son sens. De nos jours, le Shem Hamphoras est devenue un article de magie, vendu comme talisman dans certaines boutiques de magie et d’ésotérisme.
  5. je vous ai recommandé, en 265.7.
  6. la main qui écrivait… la réponse, en Dn 5.

Notas

  1. Y todavía Jesús que sigue andando… está escrito en relación a la “visión” del día anterior, reseñada en el capítulo 419.
  2. aquel atardecer…, en 481.5/7.
  3. Te remito al libro de los Reyes, es decir: 1 Samuel 28, 15-19; 2 Reyes 1, 16. Lee el Levítico, en Levítico 19, 4.26.31; 20, 6.
  4. la mano que escribió… la respuesta de Daniel…, en Daniel 5.