Los Escritos de Maria Valtorta

534. Enseignements et guérisons à la synagogue des affranchis romains.

534. Enseñanzas y curaciones en la sinagoga de los libertos romanos.

534.1

La synagogue des Romains se trouve exactement à l’opposé du Temple, près de l’hippodrome. Il y a des gens qui attendent Jésus et, à peine signale-t-on son arrivée au début de la route, que des femmes, les premières, vont à sa rencontre. Jésus marche avec Pierre et Jude.

« Salut, Maître. Je te remercie de m’avoir exaucée. Tu viens d’entrer en ville ?

– Non. J’y suis depuis l’heure de prime. Je suis allé au Temple.

– Au Temple ? On ne t’y a pas insulté ?

– Non. Il était tôt, et on ignorait ma venue.

– Je t’avais fait appeler pour cela… et aussi parce qu’il y a ici des païens qui voudraient t’écouter. Depuis plusieurs jours, ils allaient t’attendre au Temple, mais on se moquait d’eux, on les menaçait même. Hier, j’y étais moi aussi, et j’ai compris qu’ils t’attendaient pour t’insulter. J’ai envoyé des hommes à toutes les portes. On obtient tout, avec de l’or…

– Je t’en suis reconnaissant. Mais il m’est impossible, à moi qui suis Rabbi d’Israël, de ne pas monter au Temple. Ces femmes, qui sont-elles ?

– Mon affranchie Tusnilde, barbare deux fois, Seigneur, des forêts de Teutoburg[1]. C’est une proie de ces avancées imprudentes qui ont coûté tant de sang humain. Mon père en a fait cadeau à ma mère, qui me l’a donnée pour mon mariage. Elle est passée de ses dieux aux nôtres et des nôtres à toi, car elle suit ce que je fais. Elle est tellement bonne ! Les autres femmes sont des épouses de païens qui t’attendent, de toutes les régions, la plupart souffrantes, venues sur les navires de leurs maris.

– Entrons dans la synagogue… »

Le chef, debout sur le seuil, s’incline et se présente :

« Matthatias Sicule, Maître. A toi louanges et bénédictions.

– Paix à toi.

– Entre. Je ferme la porte pour que nous soyons tranquilles. La haine est telle que les briques ont des yeux et les pierres des oreilles pour t’observer et te dénoncer, Maître. Peut-être ceux-ci, qui nous laissent faire pourvu qu’on ne touche pas à leurs intérêts, valent-ils mieux, dit le vieux chef qui marche à côté de Jésus pour lui faire traverser une petite cour et l’emmener dans une vaste pièce, qui sert de synagogue.

534.2

– Commençons par guérir les malades, Matthatias. Leur foi mérite d’être récompensée » dit Jésus.

Et il passe d’une femme à l’autre en leur imposant les mains.

Quelques-unes sont en bonne santé, mais c’est l’enfant qu’elles tiennent dans leurs bras qui est souffrant, et Jésus guérit l’enfant. Une fillette, complètement paralysée, s’écrie, après avoir été guérie :

« Sitaré te baise les mains, Seigneur ! »

Jésus, qui était déjà passé, se retourne en souriant et demande :

« Tu es syrienne ? »

La mère explique :

« Phénicienne, Seigneur, d’au-delà de Sidon. Nous sommes sur les rives du Tamiri ; j’ai dix fils et deux autres filles, une qui s’appelle Sira et l’autre Tamira. Sira est veuve, bien qu’elle ne soit guère plus âgée qu’une enfant, de sorte qu’étant libre, elle s’est établie auprès de son frère ici, dans la ville ; elle est une de tes fidèles. C’est elle qui nous a appris que tu peux tout.

– Elle n’est pas avec toi ?

– Si, Seigneur, derrière ces femmes.

– Viens » ordonne Jésus.

La femme s’avance, craintive.

« Tu ne dois pas avoir peur de moi si tu m’aimes, dit Jésus pour l’encourager.

– Je t’aime. C’est pour cela que j’ai quitté Alexandroscène : je pensais que j’allais encore t’entendre et… que je pourrais apprendre à accepter ma douleur… »

Elle pleure.

« Quand es-tu devenue veuve ?

– A la fin de votre Adar… Si tu avais été là, Zénos ne serait pas mort. C’est ce qu’il disait… car il t’avait entendu et il croyait en toi…

– Dans ce cas, il n’est pas mort, femme, car celui qui croit en moi vit.

534.3

La vraie vie n’est pas ce temps où vit la chair. La vie est celle que l’on obtient en croyant, en suivant la Voie, la Vérité, la Vie, et en agissant conformément à sa parole. Même s’il s’est agi de croire et de suivre pendant peu de temps, et de travailler pendant peu de temps, vite interrompu par la mort du corps, et même s’il s’agit d’un seul jour, d’une seule heure, je te dis en vérité que cette créature ne connaîtra plus la mort. En effet, mon Père, qui est le Père de tous les hommes, ne tiendra pas compte du temps passé à suivre ma Loi et à croire en moi, mais de la volonté de l’homme de vivre jusqu’à sa mort en conformité avec cette Loi et cette foi.

Je promets la vie éternelle à celui qui croit en moi et agit conformément à mes paroles, en aimant le Sauveur, en propageant cet amour, en mettant en pratique mes enseignements dans le temps qui lui est accordé. Les ouvriers de ma vigne, ce sont tous ceux qui viennent et disent : “ Seigneur, accueille-moi parmi tes ouvriers ”, et qui restent fermes dans cette volonté, jusqu’à ce que mon Père juge terminée leur journée. En vérité, en vérité je vous dis qu’il y aura des ouvriers qui auront travaillé une seule heure, leur dernière heure, et qui auront une récompense plus rapide que ceux qui auront travaillé depuis la première heure, mais toujours avec tiédeur, poussés au travail uniquement par la pensée de ne pas mériter l’enfer, c’est-à-dire par la peur du châtiment. Ce n’est pas cette façon de travailler que mon Père récompense par une gloire immédiate. Au contraire, à ces calculateurs égoïstes qui ont le souci de faire le bien et seulement le peu de bien suffisant pour ne pas obtenir une peine éternelle, le Juge éternel demandera une longue expiation. Ils devront ainsi apprendre à leurs dépens à se donner un esprit actif en amour, et en un amour vrai, tout tourné vers la gloire de Dieu.

Et j’ajoute qu’à l’avenir beaucoup — en particulier des païens — seront les ouvriers d’une heure et même de moins d’une heure ; mais deviendront glorieux dans mon Royaume parce que, pendant cette heure unique où ils auront correspondu à la grâce qui les aura invités à entrer dans la vigne du Seigneur, ils auront atteint la perfection héroïque de la charité. Par conséquent rassure-toi, femme : ton mari n’est pas mort, mais il vit. Il n’est pas perdu pour toi, mais uniquement séparé de toi pour quelque temps. Maintenant, comme une épouse qui n’est pas encore entrée dans la maison de l’époux, tu dois te préparer aux vraies noces immortelles avec celui que tu pleures. Ah ! heureuses noces de deux âmes qui se sont sanctifiées et qui se réunissent de nouveau pour l’éternité, là où il n’y a plus de séparation, ni de crainte de désaffection, ni de peine, là où les esprits jubileront dans l’amour de Dieu et dans l’amour réciproque ! La mort, pour les justes, c’est la vraie vie, car rien ne peut menacer la vitalité de l’âme, c’est-à-dire sa permanence dans la justice. Ne pleure pas et ne regrette pas ce qui est caduc, Sira. Elève ton esprit, et vois avec justice et vérité. Dieu t’a aimée en sauvant ton conjoint du danger que les œuvres du monde ruinent sa foi en moi.

– Tu m’as consolée, Seigneur. Je vivrai comme tu dis. Sois béni, et ton Père avec toi, pour l’éternité. »

534.4

Au moment où Jésus va passer, le chef de la synagogue intervient :

« Puis-je te faire une objection, sans que cela te paraisse être une offense ?

– Parle. Je suis ici comme Maître, pour apporter la sagesse à ceux qui m’interrogent.

– Tu as dit que certains deviendront tout de suite glorieux au Ciel. Le Ciel n’est-il pas fermé ? Est-ce que les justes ne sont pas dans les limbes en attendant d’y entrer ?

– Effectivement : le Ciel est fermé, et il ne sera ouvert que par le Rédempteur. Mais son heure est venue. En vérité, je te dis que le jour de la Rédemption pointe déjà à l’orient et que sa clarté illuminera bientôt le monde. En vérité, je te dis qu’il n’y aura plus d’autre fête comme celle-ci, avant ce jour. En vérité, je te dis que déjà je force les portes, car je suis parvenu au sommet du mont de mon sacrifice… Déjà mon sacrifice presse sur les portes du Ciel, parce qu’il a commencé son œuvre. Quand il sera accompli — souviens-t’en, homme —, alors s’ouvriront les rideaux sacrés et les portes célestes. Car Yahvé ne sera plus présent par sa gloire dans le Saint des Saints, et il sera inutile de mettre un voile entre l’Inconnaissable et les mortels. L’humanité qui nous a précédés et qui fut juste retournera à l’endroit qui lui était destiné, à la suite du Premier-né, déjà complet dans sa chair et dans son esprit, et avec ses frères dans le vêtement de lumière qu’ils porteront jusqu’au moment où leurs chairs seront appelées, elles aussi, à la jubilation. »

534.5

Jésus prend le même ton chantant particulier qu’un chef de synagogue ou qu’un rabbi qui répète les paroles bibliques ou les psaumes, et il poursuit[2] :

« Il m’a dit : “ Prophétise sur ces ossements. Tu leur diras : ‘ Ossements desséchés, écoutez la parole du Seigneur… Voici que je vais faire entrer en vous l’esprit, et vous vivrez. Je mettrai sur vous des nerfs, je ferai pousser sur vous de la chair, je tendrai sur vous de la peau, je vous donnerai un esprit et vous vivrez, et vous saurez que je suis le Seigneur… Voici que j’ouvre vos tombeaux… Je vais vous faire remonter de vos tombeaux… Je mettrai en vous mon esprit et vous vivrez, et je vous installerai sur votre terre ’. ” »

Puis il reprend sa manière habituelle de parler, baisse ses bras — qu’il avait tendus en avant —, et dit :

« Il y a deux résurrections de ce qui est desséché, mort à la vie. Elles se reflètent toutes les deux dans les paroles du prophète. La première, c’est la résurrection à la Vie et dans la Vie — c’est-à-dire dans la grâce qui est vie — de ceux qui accueillent la Parole du Seigneur, l’Esprit engendré par le Père. Cet Esprit est Dieu comme le Père dont il est le Fils, et il s’appelle Verbe, le Verbe qui est vie et qui donne la vie, cette vie dont tous ont besoin et dont Israël est privé comme les païens. Car si, pour qu’Israël obtienne la vie éternelle, il lui suffisait jusqu’à présent d’espérer et d’attendre la vie qui vient du Ciel, dorénavant, il lui faudra accueillir la vie pour avoir la vie. Or je suis la Vie. Et en vérité, je vous dis que les membres de mon peuple qui ne m’accueilleront pas n’obtiendront pas la vie. Ma venue sera pour eux une cause de mort, car ils auront repoussé la Vie qui venait à eux pour se donner.

L’heure est venue où Israël sera partagé entre les vivants et les morts. C’est le moment de choisir de vivre ou de mourir. La Parole a parlé, elle a montré son origine et sa puissance, elle a guéri, enseigné, ressuscité, et bientôt elle aura accompli sa mission. Ceux qui ne viennent pas à la vie n’ont plus d’excuse. Le Seigneur passe. Une fois passé, il ne revient pas. Il n’est pas revenu en Egypte rendre la vie aux fils premiers-nés[3] de ceux qui l’avaient méprisé et opprimé en ses enfants. Il ne reviendra pas non plus cette fois-ci, une fois que l’immolation de l’Agneau aura décidé des sorts. Ceux qui ne m’accueillent pas avant mon Passage, ceux qui me haïssent et me haïront, n’auront pas mon sang sur leurs esprits pour les sanctifier ; ils ne vivront pas, et ils n’auront pas leur Dieu avec eux pour le reste de leur pèlerinage sur la terre. Sans la divine Manne, sans la nuée protectrice et lumineuse, sans l’Eau qui vient du Ciel, privés de Dieu, ils erreront comme des vagabonds à travers ce vaste désert qu’est la terre, toute la terre. Elle n’est en effet qu’un désert, s’il manque à ceux qui la parcourent l’union avec le Ciel, la proximité du Père et Ami : Dieu.

Il y a ensuite une seconde résurrection, celle-là universelle, dans laquelle les os calcinés et dispersés depuis des siècles redeviendront frais et couverts de nerfs, de chair et de peau. Et ce sera le Jugement. La chair et le sang des justes jubileront avec leur âme dans le Royaume éternel, et la chair et le sang des damnés souffriront avec leur âme dans le châtiment éternel. Je t’aime, Israël ; je t’aime, monde païen ; je t’aime, humanité ! Et c’est pour cet amour que je vous invite à la vie et à la résurrection bienheureuses. »

Les gens rassemblés dans la vaste salle sont comme fascinés. Il n’y a pas de différence entre l’étonnement des Hébreux et celui des autres, qui viennent d’ailleurs ou ont une foi différente. Je dirais même que ceux dont l’étonnement marque le plus de respect, ce sont les étrangers.

534.6

Un vieillard très digne marmonne entre ses dents.

« Qu’as-tu dit, homme ? demande Jésus en se retournant.

– J’ai dit que… Je me répétais des paroles que j’avais entendues de mon maître d’enseignement quand j’étais jeune : “ Il est accordé à l’homme de s’élever par la vertu à la perfection divine. Il y a dans la créature un reflet du Créateur, qui se révèle d’autant mieux qu’elle se perfectionne dans la vertu ; c’est comme si elle brûlait la matière au feu de la vertu. Et il est accordé à l’homme de connaître l’Etre qui, au moins une fois dans la vie d’un homme, se montre à la créature avec une affection sévère ou paternelle, pour qu’elle puisse dire : ‘Je dois être bon. Pauvre de moi si je ne le suis pas ! Parce qu’une Puissance immense a brillé devant moi pour me faire comprendre que la vertu est un devoir et qu’elle est signe de la noble nature de l’homme.’ Vous trouverez cet éclair de la Divinité tantôt dans la beauté de la nature, tantôt dans la parole d’un mourant, dans le regard d’un malheureux qui vous scrute et vous juge, ou encore dans le silence de la personne aimée qui réprouve à part soi une action déshonorante ; vous le trouverez dans la frayeur d’un enfant devant l’un de vos actes de violence, ou dans le silence des nuits quand vous êtes seuls avec vous-mêmes et que, dans la pièce la plus close et la plus isolée, vous percevrez un autre moi, bien plus puissant que le vôtre, qui vous parle avec des mots ineffables. Et ce sera Dieu, ce Dieu qui doit exister, Dieu que la Création adore même sans en avoir conscience, ce Dieu unique qui satisfait vraiment le sentiment des hommes vertueux, eux qui ne se sentent pas satisfaits ni consolés par nos cérémonies et nos doctrines, ni devant les autels complètement vides, bien qu’une statue les surmonte. ” Je connais bien ces paroles, car depuis de nombreux lustres, je les répète comme ma loi et mon espérance. J’ai vécu, travaillé, et aussi souffert et pleuré. Mais j’ai tout supporté et j’espère, avec vertu, rencontrer avant de mourir ce Dieu dont Hermogène m’avait promis que j’allais le connaître. Je me disais à l’instant que je l’ai vraiment vu. Et j’ai entendu sa parole, mais pas comme un éclair ou comme un son sans écho. Mais c’est sous une sereine et très belle forme d’homme que m’est apparu le Divin ; je l’ai entendu, et je suis rempli d’un étonnement sacré. L’âme, cette réalité que les hommes véritables admettent, mon âme t’accueille, ô Perfection, et elle te dit : “ Enseigne-moi ton chemin, ta vie et ta vérité pour qu’un jour moi, qui suis un homme solitaire, je m’unisse à toi, qui es la suprême Beauté. ”

– Nous nous réunirons. Et j’ajoute que, plus tard, tu seras réuni à Hermogène.

– Mais il est mort sans te connaître !

– Ce n’est pas la seule connaissance matérielle qui est nécessaire pour me posséder. L’homme qui arrive par sa vertu à sentir le Dieu inconnu et à vivre en conformité pour rendre hommage à ce Dieu inconnu, peut bien se dire qu’il a connu Dieu : car Dieu s’est révélé à lui pour récompenser sa vie vertueuse. Malheur s’il était nécessaire de me connaître personnellement ! Bientôt, plus personne ne pourrait s’unir à moi. En effet, c’est moi qui vous le dis, bientôt le Vivant quittera le royaume des morts pour retourner au Royaume de la Vie, et les hommes n’auront plus d’autre possibilité de me connaître que par la foi et l’esprit. Mais, au lieu de s’arrêter, la connaissance de ma personne se propagera, et avec perfection, car elle sera exempte de tout ce qui est pesanteur des sens. Dieu parlera, Dieu agira, Dieu vivra, Dieu se révélera aux âmes de ses fidèles avec son inconnaissable et parfaite nature. Les hommes aimeront le Dieu-Homme. Et le Dieu-Homme aimera les hommes avec des moyens nouveaux, avec des moyens ineffables que son amour infini aura laissés sur la terre avant de s’en retourner auprès du Père, une fois que tout aura été accompli.

534.7

– Oh ! Seigneur ! Seigneur ! » s’écrient plusieurs. « Dis-nous donc comment nous pourrons te trouver et savoir que c’est toi qui nous parles, et où tu seras, quand tu seras parti ! »

Certains ajoutent :

« Nous sommes païens et nous ne connaissons pas ta loi. Nous n’avons pas le temps de rester ici et de te suivre. Comment ferons-nous pour avoir cette vertu qui nous fait mériter de connaître Dieu ? »

Jésus sourit avec une lumineuse beauté, suscitée par la joie des conquêtes qu’il a faites parmi les païens, et il explique doucement :

« Ne vous préoccupez pas de connaître beaucoup de lois. Eux (il pose les mains sur les épaules de Pierre et de Jude) iront apporter ma Loi dans le monde. Mais tant qu’ils ne seront pas venus, prenez pour Loi ce que je vais vous dire : cela résume toute ma Loi de salut.

Aimez Dieu de tout votre cœur. Aimez les autorités, votre famille, vos amis, vos serviteurs, le peuple, et même vos ennemis, comme vous vous aimez vous-mêmes. Et pour être sûrs de ne pas pécher, avant de faire n’importe quelle action — qu’il s’agisse d’un ordre ou qu’elle soit spontanée —, demandez-vous : “ Aimerais-je qu’on me fasse ce que je m’apprête à faire à cette personne ? ” Et si vous voyez que ce n’est pas le cas, renoncez-y.

Ces quelques mots vous permettront de tracer en vous le chemin par lequel Dieu viendra à vous et par lequel vous irez à lui. En effet, nul n’aimerait qu’un fils soit ingrat envers son père, personne n’aimerait être tué ou volé, nul ne voudrait qu’on lui enlève son épouse, qu’on déshonore sa sœur ou sa fille, qu’on s’empare de sa maison, de ses champs ou de ses fidèles serviteurs. Avec cette règle, vous serez de bons enfants et de bons parents, des maris aimants, des frères affectueux, des commerçants honnêtes, de vrais amis. Ainsi vous serez vertueux, et Dieu viendra à vous.

534.8

J’ai autour de moi non seulement des Hébreux et des prosélytes chez qui il n’y a pas de malice — je veux dire qui ne sont pas venus à moi pour me prendre en défaut comme le font ceux qui vous ont chassés du Temple pour vous empêcher de venir à la Vie —, mais aussi des païens de tous les pays du monde. Je vois des Crétois et des Phéniciens mêlés aux habitants du Pont et de la Phrygie, et il y a aussi des personnes originaires des plages qui bordent la mer inconnue, chemin vers des terres ignorées où je serai aussi aimé. Et je vois des Grecs avec des Sicules et des habitants de la Cyrénaïque avec des Asiatiques. Eh bien, je vous dis : allez ! Faites savoir à vos concitoyens que la Lumière est dans le monde et proposez-leur de venir à la lumière. Prévenez-les que la Sagesse a quitté les Cieux afin de se faire pain pour les hommes, eau pour les hommes affaiblis. Apprenez-leur que la Vie est venue pour guérir et ressusciter ce qui est malade ou mort. Et dites… dites que le temps passe aussi vite qu’un éclair en été. Que vienne celui qui désire Dieu. Son âme connaîtra Dieu. Que vienne celui qui désire guérir. Ma main, tant qu’elle sera libre, accordera la guérison à ceux qui l’invoquent avec foi.

Ajoutez… Oui ! Faites preuve d’empressement et annoncez que le Sauveur attend ceux qui espèrent et désirent une aide divine, à la Pâque, dans la Cité sainte. Parlez-en à ceux qui en ont besoin, aussi bien qu’aux simples curieux. Du mouvement impur de la curiosité peut jaillir pour eux l’étincelle de la foi en moi, de la foi qui sauve. Allez ! Jésus de Nazareth, le Roi d’Israël, le Roi du monde, appelle, pour les rassembler, les représentants du monde afin de leur donner les trésors de ses grâces et les prendre comme témoins de son élévation, qui consacrera son triomphe pour les siècles des siècles, comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Allez ! Allez !

A l’aube de ma vie terrestre vinrent, de divers endroits, les représentants de mon peuple pour adorer le Tout-Petit en qui l’Immense se cachait. La volonté d’un homme, qui se croyait puissant et était un serviteur de la volonté de Dieu, avait ordonné un recensement dans l’Empire. Obéissant à un ordre inconnu et inéluctable du Très-Haut, ce païen devait se faire le héraut de Dieu qui voulait que tous les hommes d’Israël, éparpillés partout sur la terre, viennent dans la terre de ce peuple-là, près de Bethléem Ephrata, pour s’étonner des signes venus du Ciel au premier vagissement d’un Nouveau-Né. Et comme cela ne suffisait pas encore, d’autres signes parlèrent aux païens, et leurs représentants vinrent adorer le Roi des rois, petit, pauvre, loin de son couronnement terrestre, mais déjà Roi en présence des anges.

L’heure est venue où je serai Roi à la face des peuples avant de retourner là d’où je viens.

Au couchant de ma journée terrestre, au soir de ma vie humaine, il est juste qu’il y ait des hommes de tous les peuples pour voir Celui que l’on doit adorer et en qui se cache toute la miséricorde. Que les bons, ces prémices de cette moisson nouvelle, bénéficient de cette miséricorde qui s’ouvrira comme les brumes de Nisan pour gonfler les fleuves des eaux du salut, capables de faire fructifier les arbres plantés sur les rives, comme on le lit[4] dans Ezéchiel. »

534.9

Et Jésus se remet à guérir les malades, hommes et femmes, et il écoute leurs noms, car maintenant tous veulent dire le leur : « Je m’appelle Zilla… Moi, Zabdi… Moi, Gail… Moi, André… Moi, Théophane… Moi, Selima… Moi, Olinto… Moi, Philippe… Moi, Elissa… Moi, Bérénice… Ma fille, Gaia… Moi, Argénide… Moi… Moi… Moi… »

Il a fini. Il voudrait bien partir, mais combien lui demandent de rester, de parler encore !

Un homme — sans doute borgne, car il a un œil couvert d’un bandeau — dit, pour le retenir encore :

« Seigneur, j’ai été frappé par un homme, qui était jaloux de la prospérité de mon commerce. J’ai sauvé avec peine ma vie, mais j’ai perdu un œil, crevé par le coup. Aujourd’hui, mon rival est devenu pauvre et il est mal considéré ; il s’est enfui dans une bourgade près de Corinthe. Moi, je suis de Corinthe. Comment devrais-je me conduire envers celui qui a failli me tuer ? Ne pas faire aux autres ce qu’on n’aimerait pas subir, c’est bien, mais de lui, j’ai déjà subi… du mal, beaucoup de mal… »

Sa figure est si expressive qu’on y lit sa pensée non formulée : « et je devrais donc prendre ma revanche… »

Mais Jésus le regarde avec une lueur de sourire dans son œil bleu saphir, oui, mais avec la dignité d’un Maître sur tout son visage, et il l’interroge :

« C’est toi, un Grec, qui me demandes cela ? Vos grands hommes n’ont-ils peut-être pas dit que les mortels deviennent semblables à Dieu quand ils correspondent à deux dons qu’il leur accorde pour les rendre semblables à lui et qui sont : pouvoir être dans la vérité et faire du bien à son prochain ?

– Ah oui ! Pythagore !

– Et n’ont-ils pas dit que l’homme se rapproche de Dieu, non par la science ou la puissance, ou autrement, mais en faisant du bien ?

– Ah oui ! Démosthène ! Mais, excuse-moi, Maître, si je te pose une question… Tu n’es qu’un Hébreu, or les Hébreux n’aiment pas nos philosophes… D’où tiens-tu ces connaissances ?

– Homme, j’étais la Sagesse qui inspirait aux intelligences ce qu’expriment ces paroles. Je suis là où le bien est actif. Toi qui es grec, écoute les conseils des sages à travers lesquels c’est encore moi qui parle. Fais du bien à celui qui t’a nui, et tu seras appelé saint par Dieu. Et maintenant, laissez-moi partir. D’autres m’attendent. Adieu, Valéria[5], et ne crains rien pour moi. Ce n’est pas encore mon heure. Quand l’heure sera venue, toutes les armées de César seront incapables d’opposer une barrière à mes adversaires.

– Salut, Maître, et prie pour moi.

– Pour que la paix te possède. Adieu. Paix à toi, chef de synagogue. Paix à ceux qui croient et à ceux qui tendent à la paix. »

Et avec un geste qui se veut tout à la fois salut et bénédiction, il sort de la salle, traverse la cour et reprend son chemin…

534.1

La sinagoga de los romanos está justo enfrente del Templo, cerca del Hípico. Un grupo de gente espera a Jesús, y, cuando le señalan a la entrada de la calle, unas mujeres son las primeras que van a su encuentro. Jesús está con Pedro y Judas Tadeo.

«¡Hola, Maestro! Te agradezco que hayas aceptado mi petición. ¿Entras ahora en la ciudad?».

«No. Estoy ya desde la hora primera. He estado en el Templo».

«¿En el Templo? ¿No te han injuriado?».

«No. La hora era temprana e ignoraban mi venida».

«Te había llamado por este motivo… y también porque aquí hay gentiles que querrían oírte. Desde hace días van al Templo a esperarte. Pero se han burlado de ellos e incluso los han amenazado. Ayer estaba yo también y comprendí que se te espera para injuriarte. He mandado hombres a todas las puertas. Con el oro todo se obtiene…».

«Te lo agradezco. Pero Yo, Rabí de Israel, no puedo no subir al Templo. ¿Estas mujeres quiénes son?».

«Mi liberta Tusnilde. Dos veces bárbara, Señor. De los bosques de Teotuburgo. Botín de esas imprudentes avanzadas que tanta sangre han costado. Mi padre se la regaló a mi madre, y ella a mí, para mi boda. De sus dioses a los nuestros. De los nuestros a ti, porque ella hace lo que yo hago. Es muy buena. Las otras son las mujeres de los gentiles que te esperan. De todas las regiones. La mayor parte enfermas. Han venido con las naves de sus maridos».

«Vamos a entrar en la sinagoga…».

El arquisinagogo, erguido en el umbral de la puerta, se inclina y se presenta: «Matatías Sículo, Maestro. Alabado y bendito seas».

«Paz a ti».

«Entra. Cierro la puerta para estar tranquilos. Es tanto el odio, que los ladrillos son ojos y las piedras oídos para observarte y denunciarte, Maestro. Quizás son mejores estos que, con tal de que no se toquen sus intereses, no se meten con nosotros» dice el anciano arquisinagogo, mientras va andando al lado de Jesús para llevarle, pasado un pequeño patio, a una amplia estancia, que es la sinagoga.

534.2

«Curemos primero a los enfermos, Matatías. Su fe merece premio» dice Jesús. Y pasa de una a otra mujer imponiendo las manos. Algunas están sanas, pero el enfermo es el hijito que tienen en brazos, y Jesús le cura.

Una es una niña paralizada completamente; una vez curada, grita: «¡Sitaré te besa las manos, Señor!».

Jesús, que ya había pasado adelante, se vuelve sonriendo y pregunta: «¿Eres sira?».

La madre explica: «Fenicia, Señor. De allende Sidón. Estamos en las orillas del Tamiri. Y tengo otros diez hijos y otras dos hijas, una de nombre Sira y la otra Tamira. Y Sira es viuda, a pesar de ser poco más que una niña. Así que, siendo ya libre, se ha establecido en casa de su hermano, aquí en la ciudad, y es seguidora tuya. Ella nos dijo que Tú lo podías todo».

«¿No está aquí contigo?».

«Sí, Señor. Está ahí, detrás de esas mujeres».

«Acércate» manda Jesús.

La mujer, temerosa, avanza entre el grupo de mujeres.

«No tienes que tener miedo de mí si me amas» la conforta Jesús.

«Te amo. Por eso he dejado Alejandrocenas. Porque pensaba que te podría oír otras veces y… que aprendería a aceptar mi dolor…». Llora.

«¿Cuándo te has quedado viuda?».

«Al final de vuestro Adar… Si hubieras estado, Zeno no habría muerto. Él lo decía… porque te había oído hablar y creía en ti».

«Entonces no está muerto, mujer. Porque quien cree en mí vive.

534.3

La verdadera vida no es este día en que vive la carne. La vida es aquella que se obtiene creyendo y yendo en pos de quien es Camino, Verdad y Vida, y obrando según su palabra. Aunque este creer y seguir fuera durante poco tiempo, y obrar por poco tiempo, un tiempo pronto truncado por la muerte del cuerpo, aunque fuera un solo día, una sola hora, en verdad te digo que esa criatura no conocerá ya la muerte. Porque el Padre mío y de todos los hombres no calculará el tiempo transcurrido en mi Ley y Fe, sino la voluntad del hombre de vivir hasta la muerte en esa Ley y Fe. Yo prometo la Vida eterna y quien cree en mí y obra según lo que digo, amando al Salvador, propagando este amor, practicando mis enseñanzas durante el tiempo que se le conceda. Los obreros de mi viña son todos aquellos que vienen y dicen: “Señor, recíbenos entre tus obreros”, y en esa voluntad permanecen hasta que el Padre mío juzga terminada su jornada. En verdad, en verdad os digo que habrá obreros que habrán trabajado una sola hora, su última hora, y que tendrán más inmediato el premio que aquellos que hayan trabajado desde la primera hora pero siempre con tibieza, movidos al trabajo únicamente por la idea de no merecer el infierno, o sea, movidos por el miedo al castigo. No es éste el modo de trabajar que mi Padre premia con una gloria inmediata. Es más, a estos calculadores egoístas —que sienten el apremio de hacer el bien, el bien estrictamente necesario, por no atraerse una pena eterna— el Juez eterno les dará una larga expiación. Deberán aprender, a expensas de sí mismos, con una larga expiación, a darse un espíritu solícito en amor, y en amor verdadero, orientado todo a la gloria de Dios. Y os digo también que en el futuro muchos serán, especialmente entre los gentiles, los que estarán entre los obreros de una hora, e incluso de menos de una hora, y que serán gloriosos en mi Reino, porque en esa única hora de respuesta a la Gracia, que los habrá invitado a entrar en la viña de Dios, habrán alcanzado la perfección heroica de la caridad. Ten, pues, buen ánimo, mujer. Tu marido no está muerto sino que vive. No le has perdido; solamente está separado de ti un tiempo. Ahora tú, como esposa que no hubiera entrado todavía en casa del esposo, debes prepararte para las verdaderas nupcias inmortales con aquel que lloras. ¡Oh, dichosas nupcias de dos espíritus que se han santificado y que se unen de nuevo, para siempre, en donde no existe ya la separación ni el temor del desamor ni las penas, en donde los espíritus exultarán en el amor de Dios y en el amor recíproco! La muerte para los justos es verdadera vida, porque ya nada podrá amenazar la vitalidad del espíritu, o sea, su permanencia en la Justicia. Lo caduco ni lo llores ni lo añores, Sira. Alza tu espíritu y ve las cosas con justicia y verdad. Dios te ha amado salvando a tu consorte del peligro de que las obras del mundo destruyeran su fe en mí».

«Me has consolado, Señor. Viviré como dices. Bendito seas Tú, y contigo el Padre tuyo, eternamente».

534.4

Jesús hace ademán de seguir adelante y el arquisinagogo dice: «¿Puedo ponerte un reparo, sin que te parezca ofensa?».

«Habla. Aquí soy Maestro para dar sabiduría a quien me pregunte».

«Has dicho que algunos serán gloriosos en seguida en el Cielo. ¿No está cerrado el Cielo? ¿No están los justos en el Limbo en espera de entrar en el Cielo?».

«Así es. El Cielo está cerrado. Y sólo lo abrirá el Redentor. Pero su hora ha llegado. En verdad te digo que el día de la Redención ya clarece en Oriente y pronto estará en su cenit. En verdad te digo que no vendrá otra fiesta después de ésta, antes de ese día. En verdad te digo que estando ya en la cima del monte de mi sacrificio fuerzo ya las puertas… Mi sacrificio ya empuja en las puertas del Cielo, porque está ya en acción. Cuando esté cumplido —¡recuérdalo, oh hombre!—, se abrirán las sagradas cortinas y las celestes puertas. Porque Yeohveh ya no estará presente con su gloria en el Debir[1], e inútil será poner un velo entre el Incognoscible y los mortales, y la Humanidad que nos ha precedido y que fue justa volverá al lugar a donde había sido destinada, con el Primogénito a la cabeza, ya completo en carne y espíritu, y sus hermanos vestidos con la vestidura de luz que tendrán hasta que también sus carnes sean llamadas al júbilo».

534.5

Jesús pasa al tono de canto, propio de cuando un arquisinagogo o un rabí repite palabras bíblicas[2] o salmos, y dice:

«Y Él me dijo: “Profetiza a estos huesos y diles: ‘Huesos secos, es-cuchad la palabra del Señor… Ved que infundiré en vosotros el espíritu y viviréis. Pondré alrededor de vosotros los nervios, haré crecer a vuestro alrededor las carnes, extenderé la piel, os daré el espíritu y viviréis y sabréis que soy el Señor… Ved que abriré vuestras tumbas… os sacaré de los sepulcros… Cuando infunda en vosotros mi espíritu tendréis vida y haré que descanséis en vuestra tierra’”».

Toma de nuevo su modo habitual de hablar, baja los brazos —los había extendido hacia adelante—, y dice:

«Son dos estas resurrecciones de lo seco, de lo muerto, a la vida. Dos resurrecciones que están celadas en las palabras del profeta. La primera es la resurrección a la Vida y en la Vida, o sea, en la Gracia que es Vida, de todos aquellos que acogen a la Palabra del Señor, al Espíritu engendrado por el Padre, que es Dios como el Padre del que es Hijo, y que se llama Verbo, el Verbo que es Vida y da la Vida. La Vida de la que todos tienen necesidad y de la que está privado Israel tanto como los gentiles. Porque, si para Israel hasta ahora era suficiente para tener la eterna Vida tener esperanza en la Vida (la Vida que viene del Cielo) y esperarla; de ahora en adelante, para tener vida, Israel deberá acoger a la Vida. En verdad os digo que aquellos de mi pueblo que no me acogen a Mí-Vida no tendrán Vida, y mi venida será para ellos razón de muerte, porque habrán rechazado a la Vida que venía a ellos para comunicarse. Ha llegado la hora en que Israel quedará dividido en los vivos y los muertos. Es la hora de elegir, y de vivir o morir. La Palabra ha hablado, ha mostrado su Origen y Poder, ha curado, ha enseñado, resucitado, y pronto habrá cumplido su misión. Ya no hay disculpa para los que no vienen a la Vida. El Señor pasa. Una vez que haya pasado, no vuelve. No volvió a Egipto para dar vida nueva a los hijos primogénitos de aquellos que le habían escarnecido y avasallado en sus hijos. No regresará tampoco esta vez, cuando la inmolación del Cordero haya decidido los destinos. Los que no me acogen antes de mi Paso, y me odian y odiarán, no tendrán sobre su espíritu mi Sangre para santificarlos, y no vivirán, y no tendrán a su Dios con ellos para el resto del peregrinaje sobre la Tierra. Sin el divino Maná, sin la nube protectora y luminosa, sin el Agua que viene del Cielo, privados de Dios, irán vagando por el vasto desierto que es la Tierra, toda la Tierra, toda ella un desierto si para quien la recorre falta la unión con el Cielo, la cercanía del Padre y Amigo: Dios. Y hay una segunda resurrección, la universal, en que los huesos, blancos y dispersados a causa de los siglos, volverán a estar frescos y cubiertos de nervios, carne y piel. Y se llevará a cabo el Juicio. Y la carne y la sangre de los justos exultarán con el espíritu en el eterno Reino; y la carne y la sangre de los réprobos sufrirán con el espíritu en el eterno castigo. ¡Yo te amo, Israel; Yo te amo, Gentilismo; Yo te amo, Humanidad! Y por este amor os invito a la Vida y a la Resurrección bienaventurada».

Los que llenan la amplia estancia están como hechizados. No hay distinción entre el estupor de los hebreos y el de los otros, de otros lugares y religiones; es más, yo diría que los más reverentemente asombrados son los extranjeros.

534.6

Uno, un hombre entrado en años y de grave porte, está susurrando algo.

Jesús se vuelve y pregunta: «¿Qué has dicho, oh hombre?».

«He dicho que… Me estaba repitiendo a mí mismo las palabras oídas a mi pedagogo en mi juventud. “Le está concedido al hombre subir con la virtud a divina perfección. En la criatura está el resplandor del Creador, que, cuanto más el hombre se ennoblece a sí mismo en la virtud, casi como consumiendo la materia en el fuego de la virtud, más se revela. Y le está concedido al hombre conocer al Ente que, al menos una vez en la vida de un hombre, o con severo o con paterno aspecto, se muestra a él para que pueda decir: ‘Debo ser bueno. ¡Mísero de mí si no lo soy! Porque un Poder inmenso ha refulgido ante mí para hacerme comprender que la virtud es deber y signo de la noble naturaleza del hombre’. Hallaréis este resplandor de la Divinidad, unas veces, en la hermosura de la naturaleza, otras, en la palabra de un moribundo, o en la mirada de un desdichado que os mira y juzga, o en el silencio de la persona amada, que, callando, censura una acción vuestra deshonrosa; lo hallaréis en el terror de un niño ante un acto vuestro de violencia, o en el silencio de las noches mientras estéis solos con vosotros mismos y en la habitación más cerrada y solitaria advirtáis un otro Yo, mucho más poderoso que el vuestro y que os habla con un sonido sin sonido. Y ése será el Dios, este Dios que debe ser, este Dios al que la Creación adora, aun quizás sin saber que lo está haciendo, este Dios que, Único, verdaderamente satisface el sentimiento de los hombres virtuosos, que no se sienten ni saciados ni consolados por nuestras ceremonias y nuestras doctrinas, ni ante las aras vacías, bien vacías aunque una estatua las presida”. Sé bien estas palabras, porque desde hace muchos lustros las repito como mi código y mi esperanza. He visto, he trabajado, y también he sufrido y llorado. Pero lo he soportado todo, y mantengo la esperanza con virtud, esperando encontrar antes de la muerte a este Dios que Hermógenes me había prometido que conocería. Ahora yo me decía que verdaderamente le he visto. Y no como un fulgor, y no como un sonido sin sonido he oído su palabra; sino que en una serena y bellísima forma de hombre se me ha aparecido el Divino, y yo le he sentido y estoy lleno de un sagrado estupor. El alma, esta cosa que los verdaderos hombres admiten, el alma mía te acoge, oh Perfección, y te dice: “Enséñame tu Camino y tu Vida y tu Verdad, para que un día yo, hombre solitario, me una de nuevo contigo, suprema Belleza”».

«Nos uniremos. Y te digo también que, más tarde, te unirás con Hermógenes».

«¡Pero si murió sin conocerte!».

«No es el conocimiento material el único necesario para poseerme. El hombre que por su virtud llega a sentir al Dios desconocido y a vivir virtuosamente en homenaje a este Dios, bien se puede decir que ha conocido a Dios, porque Dios se ha revelado a él como premio de su vivir virtuoso. ¡Ay si fuera necesario conocerme personalmente! Pronto ya alguno no dispondría de un modo de reunirse conmigo. Porque, os lo digo, pronto el Viviente dejará el reino de los muertos para volver al Reino de la Vida, y ya los hombres no tendrán otra manera de conocerme sino por la fe y el espíritu. Pero, en vez de detenerse, el conocimiento de mí se propagará, y será perfecto porque estará libre de todo lo que significa el lastre de la carne. Dios hablará, Dios actuará, Dios vivirá, Dios se revelará a las almas de sus fieles con su incognoscible y perfecta Naturaleza. Y los hombres amarán al Dios-Hombre. Y el Dios-Hombre amará a los hombres con los medios nuevos, con los inefables medios que su infinito amor dejará en la Tierra antes de volver al Padre tras haber cumplido todo».

534.7

«¡Oh! ¡Señor! ¡Señor! ¡Dinos cómo podremos encontrarte y saber que eres Tú el que nos habla, y saber dónde estás, una vez que te hayas marchado!» exclaman bastantes. Y algunos prosiguen: «Somos gentiles y no conocemos tu código. No tenemos tiempo de quedarnos aquí y seguirte. ¿Cómo nos las vamos a arreglar para tener esa virtud que hace merecedores de conocer a Dios?».

Jesús sonríe, luminosamente hermoso con la felicidad de estas conquistas suyas en la gentilidad, y dulcemente explica:

«No os preocupéis de saber muchas leyes. Irán éstos (y pone las manos en los hombros de Pedro y Judas Tadeo) a llevar mi Ley al mundo. Pero, hasta que vayan, tened como norma de ley las siguientes pocas frases en que está compendiada mi Ley de salud. Amad a Dios con todo vuestro corazón. Amad a las autoridades, a los parientes, a los amigos, a los siervos, al pueblo, y también a los enemigos, como os amáis a vosotros mismos. Y para estar seguros de no pecar, antes de cumplir cualquier acción, sea que os haya sido ordenada, sea que sea espontánea, preguntaos: “¿Me gustaría que lo que voy a hacerle a éste se me hiciera a mí?”. Y, si sentís que no os gustaría, no lo hagáis. Con estas sencillas líneas podéis trazar en vosotros el camino por el que irá Dios a vosotros y vosotros iréis a Dios. Porque a ninguno le gustaría que un hijo fuera con él un ingrato, o que uno le matara, que otro le robara o le quitara a su mujer o deshonrase a su hermana o a su hija o le usurpara la casa, los campos o los servidores fieles. Con esta regla seréis buenos hijos y buenos padres, buenos maridos, hermanos, comerciantes, amigos. Por tanto, seréis virtuosos, y Dios irá a vosotros.

534.8

Tengo alrededor de mí no sólo a hebreos y prosélitos en que no hay malicia; quiero decir que han venido a mí no para pillarme en renuncio, como hacen los que os han arrojado del Templo para que no vinierais a la Vida. Tengo también a gentiles de todas las partes del mundo. Veo a cretenses y fenicios mezclados con habitantes del Ponto y de la Frigia, y hay uno de las playas donde se abre el mar desconocido, vía para tierras desconocidas donde también seré amado. Y veo a griegos con sículos y cirenaicos con asiáticos. Pues bien, os digo: ¡Id! Decid en vuestros países que la Luz está en el mundo y que vengan a la Luz. Decid que la Sabiduría ha dejado los Cielos para hacerse pan para los hombres, agua para los hombres que languidecen. Decid que la Vida ha venido a sanar lo que está enfermo y a resucitar lo que está muerto. Y decid… decid que el tiempo pasa veloz como un relámpago de verano. Quien tenga deseos de Dios que venga. Su espíritu conocerá a Dios. Quien tenga deseos de curación que venga. Mi mano, mientras esté libre, otorgará curación a los que la invoquen con fe.

Decid… ¡Sí! Id, id diligentes, y decid que el Salvador espera a aquellos que esperan y desean una ayuda celestial, para la Pascua, en la Ciudad santa. Decídselo a los que tienen necesidad y a los que son simplemente curiosos. Del movimiento impuro de la curiosidad puede brotar para ellos la chispa de la fe en mí, de la Fe que salva. ¡Id! Jesús de Nazaret, el Rey de Israel, el Rey del mundo, convoca a los legados del mundo para darles los tesoros de sus gracias y tenerlos como testigos de su asunción, que le consagrará triunfador, por los siglos de los siglos, Rey de reyes y Señor de señores. ¡Id! ¡Id!

En el alba de mi vida terrena, desde lugares distintos, vinieron los legados del pueblo mío a adorar al Infante en que el Inmenso se celaba. La voluntad de un hombre, que se creía poderoso y era un siervo de la voluntad de Dios, había ordenado un empadronamiento en el Imperio. Obedeciendo a una desconocida y perentoria orden del Altísimo, aquel hombre pagano había de ser heraldo respecto a Dios, que quería a todos los hombres de Israel, esparcidos por todos los lugares de la Tierra, en la tierra de este pueblo, cerca de Belén Efratá, para que se maravillaran con las señales venidas del Cielo con el primer vagido de un Niño. Y no bastando aún, otras señales hablaron a los gentiles, y sus legados vinieron a adorar al Rey de los reyes, pequeño, pobre, lejano de su coronación terrena, pero que ya era, ¡oh!, ya era Rey ante los ángeles.

Ha llegado la hora en que seré Rey ante los pueblos; Rey, antes de regresar al lugar de donde vengo. En el ocaso de mi día terreno, en mi atardecer de hombre, justo es que aquí haya hombres de todos los pueblos para ver a Aquel al que le corresponde ser adorado y en quien se cela toda la Misericordia. Y que gocen los buenos de las primicias de esta nueva mies, de esta Misericordia que se va a abrir como nube de Nisán para hinchar las corrientes de aguas saludables que pueden hacer fructíferas a los árboles plantados en sus orillas, como se lee[3] en Ezequiel».

534.9

Y Jesús, de nuevo, sana a enfermos y enfermas, y recoge sus nombres, porque ahora todos quieren decirlo: «Yo, Zila… Yo, Zabdí… Yo, Gaíl… Yo, Andrés… Yo, Teófanes… Yo, Selima… Yo, Olinto… Yo, Felipe. Yo, Elisa… Yo, Berenice… Mi hija Gaya… Yo, Argenides… Yo… Yo… Yo…».

Ha acabado. Quisiera marcharse. ¡Pero cuánto le ruegan que se quede más, que hable más!

Y uno, quizás tuerto porque tiene un ojo tapado con una venda, dice, para retenerle más tiempo: «Señor, fui agredido por uno que envidiaba mis buenos negocios. Me salvé la vida a duras penas. Pero un ojo se perdió, reventado por el golpe. Ahora mi rival es un pobre y una persona mal considerada, y ha huido a un pueblo cercano a Corinto. Yo soy de Corinto. ¿Qué debería hacer por este que por poco me mata? No hacer a los demás lo que a mí no me gustaría recibir, está bien. Pero yo de éste ya he recibido… y un mal… mucho mal…», y tan expresivo es su rostro, que se lee en él el pensamiento que no ha dicho: «y, por tanto, debería darle el talión…».

Mas Jesús le mira con luz de sonrisa en sus ojos zafíreos pero con dignidad de Maestro en la totalidad del rostro y dice: «¿Y tú, de Grecia, me lo preguntas? ¿No dijeron, acaso, vuestros grandes que los mortales vienen a ser parecidos a Dios cuando responden a los dos dones que Dios les concede para hacerlos parecidos a Él, y que son: poder estar en la verdad y hacer el bien al prójimo?».

«¡Ah, sí, Pitágoras!».

«¿Y no dijeron que el hombre se acerca a Dios no con la ciencia y el poder u otra cosa, sino haciendo el bien».

«¡Ah, sí, Demóstenes! Pero, perdona si te lo pregunto, Maestro… Tú no eres sino un hebreo, y los hebreos no estiman a nuestros filósofos… ¿Cómo es que sabes estas cosas?».

«Mira, porque Yo era Sabiduría inspiradora en las inteligencias que pensaron esas palabras. Donde el Bien está en acto, allí estoy Yo. Tú, griego, escucha de los sabios los consejos, en los que todavía hablo Yo. Haz el bien a quien te ha hecho el mal, y Dios te llamará santo. Y ahora dejadme marcharme. Tengo otros que me esperan.

Adiós, Valeria[4]. Y no temas por mí. No es todavía mi hora. Cuando llegue la hora, ni todos los ejércitos de César podrán poner freno a mis adversarios».

«Adiós, Maestro. Y ora por mí».

«Para que la paz te posea. Adiós. La paz a ti, arquisinagogo. La paz a los creyentes y a los que tienden a ella».

Y haciendo un gesto que es saludo y bendición, sale de la sala, atraviesa el patio y sale a la calle…


Notes

  1. des forêts de Teutoburg : le nom de ces forêts reste lié à la célèbre défaite du général romain Varus, qui valut à la Germanie de rester indépendante et de ne pas être incluse dans l’Empire romain.
  2. poursuit en citant Ez 37, 4-6.12-14.
  3. fils premiers-nés, dont parle Ex 11, 4-8 ; 12, 29-30.
  4. on le lit dans Ez 17, 5-8 ; 19, 10-11.
  5. Valéria est la Romaine qui a accueilli et salué Jésus au commencement de la vision. Déjà connue, son nom est indiqué à la fin du chapitre précédent (533.5).

Notas

  1. Debir era el antiguo nombre del Santo de los santos, la parte más sagrada del Templo.
  2. palabras bíblicas, que aquí están sacadas de Ezequiel 37, 4-6.12-14.
  3. se lee, en Ezequiel 17, 5-8; 19, 10-11.
  4. Valeria es la romana no nombrada que le ha recibido y saludado al principio. Ya conocida. Ha sido nombrada hacia el final del capítulo precedente (533.4).