Gli Scritti di Maria Valtorta

534. Enseignements et guérisons à la synagogue des affranchis romains.

534. Ammaestramenti e guarigioni nella sinagoga

534.1

La synagogue des Romains se trouve exactement à l’opposé du Temple, près de l’hippodrome. Il y a des gens qui attendent Jésus et, à peine signale-t-on son arrivée au début de la route, que des femmes, les premières, vont à sa rencontre. Jésus marche avec Pierre et Jude.

« Salut, Maître. Je te remercie de m’avoir exaucée. Tu viens d’entrer en ville ?

– Non. J’y suis depuis l’heure de prime. Je suis allé au Temple.

– Au Temple ? On ne t’y a pas insulté ?

– Non. Il était tôt, et on ignorait ma venue.

– Je t’avais fait appeler pour cela… et aussi parce qu’il y a ici des païens qui voudraient t’écouter. Depuis plusieurs jours, ils allaient t’attendre au Temple, mais on se moquait d’eux, on les menaçait même. Hier, j’y étais moi aussi, et j’ai compris qu’ils t’attendaient pour t’insulter. J’ai envoyé des hommes à toutes les portes. On obtient tout, avec de l’or…

– Je t’en suis reconnaissant. Mais il m’est impossible, à moi qui suis Rabbi d’Israël, de ne pas monter au Temple. Ces femmes, qui sont-elles ?

– Mon affranchie Tusnilde, barbare deux fois, Seigneur, des forêts de Teutoburg[1]. C’est une proie de ces avancées imprudentes qui ont coûté tant de sang humain. Mon père en a fait cadeau à ma mère, qui me l’a donnée pour mon mariage. Elle est passée de ses dieux aux nôtres et des nôtres à toi, car elle suit ce que je fais. Elle est tellement bonne ! Les autres femmes sont des épouses de païens qui t’attendent, de toutes les régions, la plupart souffrantes, venues sur les navires de leurs maris.

– Entrons dans la synagogue… »

Le chef, debout sur le seuil, s’incline et se présente :

« Matthatias Sicule, Maître. A toi louanges et bénédictions.

– Paix à toi.

– Entre. Je ferme la porte pour que nous soyons tranquilles. La haine est telle que les briques ont des yeux et les pierres des oreilles pour t’observer et te dénoncer, Maître. Peut-être ceux-ci, qui nous laissent faire pourvu qu’on ne touche pas à leurs intérêts, valent-ils mieux, dit le vieux chef qui marche à côté de Jésus pour lui faire traverser une petite cour et l’emmener dans une vaste pièce, qui sert de synagogue.

534.2

– Commençons par guérir les malades, Matthatias. Leur foi mérite d’être récompensée » dit Jésus.

Et il passe d’une femme à l’autre en leur imposant les mains.

Quelques-unes sont en bonne santé, mais c’est l’enfant qu’elles tiennent dans leurs bras qui est souffrant, et Jésus guérit l’enfant. Une fillette, complètement paralysée, s’écrie, après avoir été guérie :

« Sitaré te baise les mains, Seigneur ! »

Jésus, qui était déjà passé, se retourne en souriant et demande :

« Tu es syrienne ? »

La mère explique :

« Phénicienne, Seigneur, d’au-delà de Sidon. Nous sommes sur les rives du Tamiri ; j’ai dix fils et deux autres filles, une qui s’appelle Sira et l’autre Tamira. Sira est veuve, bien qu’elle ne soit guère plus âgée qu’une enfant, de sorte qu’étant libre, elle s’est établie auprès de son frère ici, dans la ville ; elle est une de tes fidèles. C’est elle qui nous a appris que tu peux tout.

– Elle n’est pas avec toi ?

– Si, Seigneur, derrière ces femmes.

– Viens » ordonne Jésus.

La femme s’avance, craintive.

« Tu ne dois pas avoir peur de moi si tu m’aimes, dit Jésus pour l’encourager.

– Je t’aime. C’est pour cela que j’ai quitté Alexandroscène : je pensais que j’allais encore t’entendre et… que je pourrais apprendre à accepter ma douleur… »

Elle pleure.

« Quand es-tu devenue veuve ?

– A la fin de votre Adar… Si tu avais été là, Zénos ne serait pas mort. C’est ce qu’il disait… car il t’avait entendu et il croyait en toi…

– Dans ce cas, il n’est pas mort, femme, car celui qui croit en moi vit.

534.3

La vraie vie n’est pas ce temps où vit la chair. La vie est celle que l’on obtient en croyant, en suivant la Voie, la Vérité, la Vie, et en agissant conformément à sa parole. Même s’il s’est agi de croire et de suivre pendant peu de temps, et de travailler pendant peu de temps, vite interrompu par la mort du corps, et même s’il s’agit d’un seul jour, d’une seule heure, je te dis en vérité que cette créature ne connaîtra plus la mort. En effet, mon Père, qui est le Père de tous les hommes, ne tiendra pas compte du temps passé à suivre ma Loi et à croire en moi, mais de la volonté de l’homme de vivre jusqu’à sa mort en conformité avec cette Loi et cette foi.

Je promets la vie éternelle à celui qui croit en moi et agit conformément à mes paroles, en aimant le Sauveur, en propageant cet amour, en mettant en pratique mes enseignements dans le temps qui lui est accordé. Les ouvriers de ma vigne, ce sont tous ceux qui viennent et disent : “ Seigneur, accueille-moi parmi tes ouvriers ”, et qui restent fermes dans cette volonté, jusqu’à ce que mon Père juge terminée leur journée. En vérité, en vérité je vous dis qu’il y aura des ouvriers qui auront travaillé une seule heure, leur dernière heure, et qui auront une récompense plus rapide que ceux qui auront travaillé depuis la première heure, mais toujours avec tiédeur, poussés au travail uniquement par la pensée de ne pas mériter l’enfer, c’est-à-dire par la peur du châtiment. Ce n’est pas cette façon de travailler que mon Père récompense par une gloire immédiate. Au contraire, à ces calculateurs égoïstes qui ont le souci de faire le bien et seulement le peu de bien suffisant pour ne pas obtenir une peine éternelle, le Juge éternel demandera une longue expiation. Ils devront ainsi apprendre à leurs dépens à se donner un esprit actif en amour, et en un amour vrai, tout tourné vers la gloire de Dieu.

Et j’ajoute qu’à l’avenir beaucoup — en particulier des païens — seront les ouvriers d’une heure et même de moins d’une heure ; mais deviendront glorieux dans mon Royaume parce que, pendant cette heure unique où ils auront correspondu à la grâce qui les aura invités à entrer dans la vigne du Seigneur, ils auront atteint la perfection héroïque de la charité. Par conséquent rassure-toi, femme : ton mari n’est pas mort, mais il vit. Il n’est pas perdu pour toi, mais uniquement séparé de toi pour quelque temps. Maintenant, comme une épouse qui n’est pas encore entrée dans la maison de l’époux, tu dois te préparer aux vraies noces immortelles avec celui que tu pleures. Ah ! heureuses noces de deux âmes qui se sont sanctifiées et qui se réunissent de nouveau pour l’éternité, là où il n’y a plus de séparation, ni de crainte de désaffection, ni de peine, là où les esprits jubileront dans l’amour de Dieu et dans l’amour réciproque ! La mort, pour les justes, c’est la vraie vie, car rien ne peut menacer la vitalité de l’âme, c’est-à-dire sa permanence dans la justice. Ne pleure pas et ne regrette pas ce qui est caduc, Sira. Elève ton esprit, et vois avec justice et vérité. Dieu t’a aimée en sauvant ton conjoint du danger que les œuvres du monde ruinent sa foi en moi.

– Tu m’as consolée, Seigneur. Je vivrai comme tu dis. Sois béni, et ton Père avec toi, pour l’éternité. »

534.4

Au moment où Jésus va passer, le chef de la synagogue intervient :

« Puis-je te faire une objection, sans que cela te paraisse être une offense ?

– Parle. Je suis ici comme Maître, pour apporter la sagesse à ceux qui m’interrogent.

– Tu as dit que certains deviendront tout de suite glorieux au Ciel. Le Ciel n’est-il pas fermé ? Est-ce que les justes ne sont pas dans les limbes en attendant d’y entrer ?

– Effectivement : le Ciel est fermé, et il ne sera ouvert que par le Rédempteur. Mais son heure est venue. En vérité, je te dis que le jour de la Rédemption pointe déjà à l’orient et que sa clarté illuminera bientôt le monde. En vérité, je te dis qu’il n’y aura plus d’autre fête comme celle-ci, avant ce jour. En vérité, je te dis que déjà je force les portes, car je suis parvenu au sommet du mont de mon sacrifice… Déjà mon sacrifice presse sur les portes du Ciel, parce qu’il a commencé son œuvre. Quand il sera accompli — souviens-t’en, homme —, alors s’ouvriront les rideaux sacrés et les portes célestes. Car Yahvé ne sera plus présent par sa gloire dans le Saint des Saints, et il sera inutile de mettre un voile entre l’Inconnaissable et les mortels. L’humanité qui nous a précédés et qui fut juste retournera à l’endroit qui lui était destiné, à la suite du Premier-né, déjà complet dans sa chair et dans son esprit, et avec ses frères dans le vêtement de lumière qu’ils porteront jusqu’au moment où leurs chairs seront appelées, elles aussi, à la jubilation. »

534.5

Jésus prend le même ton chantant particulier qu’un chef de synagogue ou qu’un rabbi qui répète les paroles bibliques ou les psaumes, et il poursuit[2] :

« Il m’a dit : “ Prophétise sur ces ossements. Tu leur diras : ‘ Ossements desséchés, écoutez la parole du Seigneur… Voici que je vais faire entrer en vous l’esprit, et vous vivrez. Je mettrai sur vous des nerfs, je ferai pousser sur vous de la chair, je tendrai sur vous de la peau, je vous donnerai un esprit et vous vivrez, et vous saurez que je suis le Seigneur… Voici que j’ouvre vos tombeaux… Je vais vous faire remonter de vos tombeaux… Je mettrai en vous mon esprit et vous vivrez, et je vous installerai sur votre terre ’. ” »

Puis il reprend sa manière habituelle de parler, baisse ses bras — qu’il avait tendus en avant —, et dit :

« Il y a deux résurrections de ce qui est desséché, mort à la vie. Elles se reflètent toutes les deux dans les paroles du prophète. La première, c’est la résurrection à la Vie et dans la Vie — c’est-à-dire dans la grâce qui est vie — de ceux qui accueillent la Parole du Seigneur, l’Esprit engendré par le Père. Cet Esprit est Dieu comme le Père dont il est le Fils, et il s’appelle Verbe, le Verbe qui est vie et qui donne la vie, cette vie dont tous ont besoin et dont Israël est privé comme les païens. Car si, pour qu’Israël obtienne la vie éternelle, il lui suffisait jusqu’à présent d’espérer et d’attendre la vie qui vient du Ciel, dorénavant, il lui faudra accueillir la vie pour avoir la vie. Or je suis la Vie. Et en vérité, je vous dis que les membres de mon peuple qui ne m’accueilleront pas n’obtiendront pas la vie. Ma venue sera pour eux une cause de mort, car ils auront repoussé la Vie qui venait à eux pour se donner.

L’heure est venue où Israël sera partagé entre les vivants et les morts. C’est le moment de choisir de vivre ou de mourir. La Parole a parlé, elle a montré son origine et sa puissance, elle a guéri, enseigné, ressuscité, et bientôt elle aura accompli sa mission. Ceux qui ne viennent pas à la vie n’ont plus d’excuse. Le Seigneur passe. Une fois passé, il ne revient pas. Il n’est pas revenu en Egypte rendre la vie aux fils premiers-nés[3] de ceux qui l’avaient méprisé et opprimé en ses enfants. Il ne reviendra pas non plus cette fois-ci, une fois que l’immolation de l’Agneau aura décidé des sorts. Ceux qui ne m’accueillent pas avant mon Passage, ceux qui me haïssent et me haïront, n’auront pas mon sang sur leurs esprits pour les sanctifier ; ils ne vivront pas, et ils n’auront pas leur Dieu avec eux pour le reste de leur pèlerinage sur la terre. Sans la divine Manne, sans la nuée protectrice et lumineuse, sans l’Eau qui vient du Ciel, privés de Dieu, ils erreront comme des vagabonds à travers ce vaste désert qu’est la terre, toute la terre. Elle n’est en effet qu’un désert, s’il manque à ceux qui la parcourent l’union avec le Ciel, la proximité du Père et Ami : Dieu.

Il y a ensuite une seconde résurrection, celle-là universelle, dans laquelle les os calcinés et dispersés depuis des siècles redeviendront frais et couverts de nerfs, de chair et de peau. Et ce sera le Jugement. La chair et le sang des justes jubileront avec leur âme dans le Royaume éternel, et la chair et le sang des damnés souffriront avec leur âme dans le châtiment éternel. Je t’aime, Israël ; je t’aime, monde païen ; je t’aime, humanité ! Et c’est pour cet amour que je vous invite à la vie et à la résurrection bienheureuses. »

Les gens rassemblés dans la vaste salle sont comme fascinés. Il n’y a pas de différence entre l’étonnement des Hébreux et celui des autres, qui viennent d’ailleurs ou ont une foi différente. Je dirais même que ceux dont l’étonnement marque le plus de respect, ce sont les étrangers.

534.6

Un vieillard très digne marmonne entre ses dents.

« Qu’as-tu dit, homme ? demande Jésus en se retournant.

– J’ai dit que… Je me répétais des paroles que j’avais entendues de mon maître d’enseignement quand j’étais jeune : “ Il est accordé à l’homme de s’élever par la vertu à la perfection divine. Il y a dans la créature un reflet du Créateur, qui se révèle d’autant mieux qu’elle se perfectionne dans la vertu ; c’est comme si elle brûlait la matière au feu de la vertu. Et il est accordé à l’homme de connaître l’Etre qui, au moins une fois dans la vie d’un homme, se montre à la créature avec une affection sévère ou paternelle, pour qu’elle puisse dire : ‘Je dois être bon. Pauvre de moi si je ne le suis pas ! Parce qu’une Puissance immense a brillé devant moi pour me faire comprendre que la vertu est un devoir et qu’elle est signe de la noble nature de l’homme.’ Vous trouverez cet éclair de la Divinité tantôt dans la beauté de la nature, tantôt dans la parole d’un mourant, dans le regard d’un malheureux qui vous scrute et vous juge, ou encore dans le silence de la personne aimée qui réprouve à part soi une action déshonorante ; vous le trouverez dans la frayeur d’un enfant devant l’un de vos actes de violence, ou dans le silence des nuits quand vous êtes seuls avec vous-mêmes et que, dans la pièce la plus close et la plus isolée, vous percevrez un autre moi, bien plus puissant que le vôtre, qui vous parle avec des mots ineffables. Et ce sera Dieu, ce Dieu qui doit exister, Dieu que la Création adore même sans en avoir conscience, ce Dieu unique qui satisfait vraiment le sentiment des hommes vertueux, eux qui ne se sentent pas satisfaits ni consolés par nos cérémonies et nos doctrines, ni devant les autels complètement vides, bien qu’une statue les surmonte. ” Je connais bien ces paroles, car depuis de nombreux lustres, je les répète comme ma loi et mon espérance. J’ai vécu, travaillé, et aussi souffert et pleuré. Mais j’ai tout supporté et j’espère, avec vertu, rencontrer avant de mourir ce Dieu dont Hermogène m’avait promis que j’allais le connaître. Je me disais à l’instant que je l’ai vraiment vu. Et j’ai entendu sa parole, mais pas comme un éclair ou comme un son sans écho. Mais c’est sous une sereine et très belle forme d’homme que m’est apparu le Divin ; je l’ai entendu, et je suis rempli d’un étonnement sacré. L’âme, cette réalité que les hommes véritables admettent, mon âme t’accueille, ô Perfection, et elle te dit : “ Enseigne-moi ton chemin, ta vie et ta vérité pour qu’un jour moi, qui suis un homme solitaire, je m’unisse à toi, qui es la suprême Beauté. ”

– Nous nous réunirons. Et j’ajoute que, plus tard, tu seras réuni à Hermogène.

– Mais il est mort sans te connaître !

– Ce n’est pas la seule connaissance matérielle qui est nécessaire pour me posséder. L’homme qui arrive par sa vertu à sentir le Dieu inconnu et à vivre en conformité pour rendre hommage à ce Dieu inconnu, peut bien se dire qu’il a connu Dieu : car Dieu s’est révélé à lui pour récompenser sa vie vertueuse. Malheur s’il était nécessaire de me connaître personnellement ! Bientôt, plus personne ne pourrait s’unir à moi. En effet, c’est moi qui vous le dis, bientôt le Vivant quittera le royaume des morts pour retourner au Royaume de la Vie, et les hommes n’auront plus d’autre possibilité de me connaître que par la foi et l’esprit. Mais, au lieu de s’arrêter, la connaissance de ma personne se propagera, et avec perfection, car elle sera exempte de tout ce qui est pesanteur des sens. Dieu parlera, Dieu agira, Dieu vivra, Dieu se révélera aux âmes de ses fidèles avec son inconnaissable et parfaite nature. Les hommes aimeront le Dieu-Homme. Et le Dieu-Homme aimera les hommes avec des moyens nouveaux, avec des moyens ineffables que son amour infini aura laissés sur la terre avant de s’en retourner auprès du Père, une fois que tout aura été accompli.

534.7

– Oh ! Seigneur ! Seigneur ! » s’écrient plusieurs. « Dis-nous donc comment nous pourrons te trouver et savoir que c’est toi qui nous parles, et où tu seras, quand tu seras parti ! »

Certains ajoutent :

« Nous sommes païens et nous ne connaissons pas ta loi. Nous n’avons pas le temps de rester ici et de te suivre. Comment ferons-nous pour avoir cette vertu qui nous fait mériter de connaître Dieu ? »

Jésus sourit avec une lumineuse beauté, suscitée par la joie des conquêtes qu’il a faites parmi les païens, et il explique doucement :

« Ne vous préoccupez pas de connaître beaucoup de lois. Eux (il pose les mains sur les épaules de Pierre et de Jude) iront apporter ma Loi dans le monde. Mais tant qu’ils ne seront pas venus, prenez pour Loi ce que je vais vous dire : cela résume toute ma Loi de salut.

Aimez Dieu de tout votre cœur. Aimez les autorités, votre famille, vos amis, vos serviteurs, le peuple, et même vos ennemis, comme vous vous aimez vous-mêmes. Et pour être sûrs de ne pas pécher, avant de faire n’importe quelle action — qu’il s’agisse d’un ordre ou qu’elle soit spontanée —, demandez-vous : “ Aimerais-je qu’on me fasse ce que je m’apprête à faire à cette personne ? ” Et si vous voyez que ce n’est pas le cas, renoncez-y.

Ces quelques mots vous permettront de tracer en vous le chemin par lequel Dieu viendra à vous et par lequel vous irez à lui. En effet, nul n’aimerait qu’un fils soit ingrat envers son père, personne n’aimerait être tué ou volé, nul ne voudrait qu’on lui enlève son épouse, qu’on déshonore sa sœur ou sa fille, qu’on s’empare de sa maison, de ses champs ou de ses fidèles serviteurs. Avec cette règle, vous serez de bons enfants et de bons parents, des maris aimants, des frères affectueux, des commerçants honnêtes, de vrais amis. Ainsi vous serez vertueux, et Dieu viendra à vous.

534.8

J’ai autour de moi non seulement des Hébreux et des prosélytes chez qui il n’y a pas de malice — je veux dire qui ne sont pas venus à moi pour me prendre en défaut comme le font ceux qui vous ont chassés du Temple pour vous empêcher de venir à la Vie —, mais aussi des païens de tous les pays du monde. Je vois des Crétois et des Phéniciens mêlés aux habitants du Pont et de la Phrygie, et il y a aussi des personnes originaires des plages qui bordent la mer inconnue, chemin vers des terres ignorées où je serai aussi aimé. Et je vois des Grecs avec des Sicules et des habitants de la Cyrénaïque avec des Asiatiques. Eh bien, je vous dis : allez ! Faites savoir à vos concitoyens que la Lumière est dans le monde et proposez-leur de venir à la lumière. Prévenez-les que la Sagesse a quitté les Cieux afin de se faire pain pour les hommes, eau pour les hommes affaiblis. Apprenez-leur que la Vie est venue pour guérir et ressusciter ce qui est malade ou mort. Et dites… dites que le temps passe aussi vite qu’un éclair en été. Que vienne celui qui désire Dieu. Son âme connaîtra Dieu. Que vienne celui qui désire guérir. Ma main, tant qu’elle sera libre, accordera la guérison à ceux qui l’invoquent avec foi.

Ajoutez… Oui ! Faites preuve d’empressement et annoncez que le Sauveur attend ceux qui espèrent et désirent une aide divine, à la Pâque, dans la Cité sainte. Parlez-en à ceux qui en ont besoin, aussi bien qu’aux simples curieux. Du mouvement impur de la curiosité peut jaillir pour eux l’étincelle de la foi en moi, de la foi qui sauve. Allez ! Jésus de Nazareth, le Roi d’Israël, le Roi du monde, appelle, pour les rassembler, les représentants du monde afin de leur donner les trésors de ses grâces et les prendre comme témoins de son élévation, qui consacrera son triomphe pour les siècles des siècles, comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Allez ! Allez !

A l’aube de ma vie terrestre vinrent, de divers endroits, les représentants de mon peuple pour adorer le Tout-Petit en qui l’Immense se cachait. La volonté d’un homme, qui se croyait puissant et était un serviteur de la volonté de Dieu, avait ordonné un recensement dans l’Empire. Obéissant à un ordre inconnu et inéluctable du Très-Haut, ce païen devait se faire le héraut de Dieu qui voulait que tous les hommes d’Israël, éparpillés partout sur la terre, viennent dans la terre de ce peuple-là, près de Bethléem Ephrata, pour s’étonner des signes venus du Ciel au premier vagissement d’un Nouveau-Né. Et comme cela ne suffisait pas encore, d’autres signes parlèrent aux païens, et leurs représentants vinrent adorer le Roi des rois, petit, pauvre, loin de son couronnement terrestre, mais déjà Roi en présence des anges.

L’heure est venue où je serai Roi à la face des peuples avant de retourner là d’où je viens.

Au couchant de ma journée terrestre, au soir de ma vie humaine, il est juste qu’il y ait des hommes de tous les peuples pour voir Celui que l’on doit adorer et en qui se cache toute la miséricorde. Que les bons, ces prémices de cette moisson nouvelle, bénéficient de cette miséricorde qui s’ouvrira comme les brumes de Nisan pour gonfler les fleuves des eaux du salut, capables de faire fructifier les arbres plantés sur les rives, comme on le lit[4] dans Ezéchiel. »

534.9

Et Jésus se remet à guérir les malades, hommes et femmes, et il écoute leurs noms, car maintenant tous veulent dire le leur : « Je m’appelle Zilla… Moi, Zabdi… Moi, Gail… Moi, André… Moi, Théophane… Moi, Selima… Moi, Olinto… Moi, Philippe… Moi, Elissa… Moi, Bérénice… Ma fille, Gaia… Moi, Argénide… Moi… Moi… Moi… »

Il a fini. Il voudrait bien partir, mais combien lui demandent de rester, de parler encore !

Un homme — sans doute borgne, car il a un œil couvert d’un bandeau — dit, pour le retenir encore :

« Seigneur, j’ai été frappé par un homme, qui était jaloux de la prospérité de mon commerce. J’ai sauvé avec peine ma vie, mais j’ai perdu un œil, crevé par le coup. Aujourd’hui, mon rival est devenu pauvre et il est mal considéré ; il s’est enfui dans une bourgade près de Corinthe. Moi, je suis de Corinthe. Comment devrais-je me conduire envers celui qui a failli me tuer ? Ne pas faire aux autres ce qu’on n’aimerait pas subir, c’est bien, mais de lui, j’ai déjà subi… du mal, beaucoup de mal… »

Sa figure est si expressive qu’on y lit sa pensée non formulée : « et je devrais donc prendre ma revanche… »

Mais Jésus le regarde avec une lueur de sourire dans son œil bleu saphir, oui, mais avec la dignité d’un Maître sur tout son visage, et il l’interroge :

« C’est toi, un Grec, qui me demandes cela ? Vos grands hommes n’ont-ils peut-être pas dit que les mortels deviennent semblables à Dieu quand ils correspondent à deux dons qu’il leur accorde pour les rendre semblables à lui et qui sont : pouvoir être dans la vérité et faire du bien à son prochain ?

– Ah oui ! Pythagore !

– Et n’ont-ils pas dit que l’homme se rapproche de Dieu, non par la science ou la puissance, ou autrement, mais en faisant du bien ?

– Ah oui ! Démosthène ! Mais, excuse-moi, Maître, si je te pose une question… Tu n’es qu’un Hébreu, or les Hébreux n’aiment pas nos philosophes… D’où tiens-tu ces connaissances ?

– Homme, j’étais la Sagesse qui inspirait aux intelligences ce qu’expriment ces paroles. Je suis là où le bien est actif. Toi qui es grec, écoute les conseils des sages à travers lesquels c’est encore moi qui parle. Fais du bien à celui qui t’a nui, et tu seras appelé saint par Dieu. Et maintenant, laissez-moi partir. D’autres m’attendent. Adieu, Valéria[5], et ne crains rien pour moi. Ce n’est pas encore mon heure. Quand l’heure sera venue, toutes les armées de César seront incapables d’opposer une barrière à mes adversaires.

– Salut, Maître, et prie pour moi.

– Pour que la paix te possède. Adieu. Paix à toi, chef de synagogue. Paix à ceux qui croient et à ceux qui tendent à la paix. »

Et avec un geste qui se veut tout à la fois salut et bénédiction, il sort de la salle, traverse la cour et reprend son chemin…

534.1

La sinagoga dei romani è proprio all’opposto del Tempio, presso l’Ippico. Della gente è in attesa di Gesù. E quando è segnalato al principio della via, delle donne gli vengono incontro per prime. Gesù è con Pietro e il Taddeo.

«Salve, Maestro. Io ti sono grata di avermi esaudita. Entri ora in città?».

«No. Vi sono dall’ora di prima. Sono stato al Tempio».

«Al Tempio? Non ti hanno insultato?».

«No. L’ora era mattutina e la mia venuta ignorata».

«Ti avevo fatto chiamare per questo… e anche perché qui sono dei gentili che vorrebbero sentirti parlare. Da giorni andavano al Tempio in tua attesa. Ma erano beffati, e minacciati anche. Ieri c’ero anche io ed ho capito che ti si attende per insultarti. Ho mandato uomini a tutte le porte. Con l’oro tutto si ottiene…».

«Io ti sono riconoscente. Ma non posso non salire al Tempio, Io, Rabbi d’Israele. Queste donne chi sono?».

«La mia liberta Tusnilde. Barbara due volte, Signore. Delle foreste di Teotuburgo. Una preda di quelle imprudenti avanzate che tanto sangue hanno costato. Mio padre la regalò a mia madre, ed ella a me, alle mie nozze. Dai suoi dèi ai nostri. Dai nostri a Te, perché essa fa ciò che io faccio. È buona tanto. Le altre donne sono mogli ai gentili che ti attendono. Di ogni regione. Per lo più sofferenti. Venute con le navi dei mariti».

«Entriamo nella sinagoga…».

Il sinagogo, ritto sulla soglia, si inchina e si presenta: «Matatia Siculo, Maestro. A Te lode e benedizione».

«La pace a te».

«Entra. Chiudo la porta per rimanere tranquilli. Tanto è l’odio che i mattoni sono occhi e le pietre orecchie per osservarti e denunciarti, Maestro. Forse sono meglio costoro che, purché non si tocchino i loro interessi, ci lasciano fare», dice il vecchio sinagogo camminando a fianco di Gesù per condurlo, oltre un piccolo cortile, in una vasta stanza che è la sinagoga.

534.2

«Guariamo prima i malati, Matatia. La loro fede merita pre­­mio», dice Gesù. E passa da donna a donna imponendo le mani. Alcune sono sane ma è sofferente il figliolino che hanno fra le braccia, e Gesù guarisce il figliolino.

Una è una bambina paralizzata completamente e, guarita che è, grida: «Sitaré ti bacia le mani, Signore!».

Gesù, che era già passato avanti, si volge sorridendo e interroga: «Sei sira?».

La madre spiega: «Fenicia, Signore. Di oltre Sidone. Siamo sulle rive del Tamiri. Ed ho altri dieci figli e due altre figlie, una di nome Sira e l’altra Tamira. E vedova è Sira, pur essendo poco più che fanciulla. Tanto che, libera di sé, si è stabilita presso il fratello, qui nella città, e ti è seguace. Lei ci ha detto che Tu puoi tutto».

«Non è con te?».

«Sì, Signore. Là è. Dietro quelle donne».

«Vieni avanti», comanda Gesù.

La donna si inoltra timorosa.

«Non devi temere di Me se mi ami», la conforta Gesù.

«Ti amo. Per questo ho lasciato Alessandroscene. Perché pensavo che ti avrei sentito ancora e… avrei imparato ad accettare il mio dolore…». Piange.

«Quando sei rimasta vedova?».

«Alla fine del vostro adar… Se Tu ci fossi stato, Zeno non sarebbe morto. Egli lo diceva… perché ti aveva sentito e credeva in Te».

«E allora non è morto, o donna. Perché chi crede in Me vive.

534.3

Non è questo giorno in cui vive la carne la vera vita. La vita è quella che si ottiene credendo e seguendo la Via, la Verità, la Vita, e operando secondo la sua parola. Anche se fosse il credere e seguire per poco tempo, e operare per poco tempo, presto troncato dalla morte del corpo, anche fosse per un solo giorno, una sola ora, Io te lo dico in verità che quella creatura non conoscerà più morte. Perché il Padre mio e di tutti gli uomini non calcolerà il tempo trascorso nella mia Legge e Fede, ma la volontà dell’uomo di vivere sino alla morte in quella Legge e Fede. Io prometto la vita eterna a chi crede in Me e opera secondo ciò che dico, amando il Salvatore, propagando questo amore, praticando nel tempo che gli è concesso i miei insegnamenti. Gli operai della mia vigna sono tutti quelli che vengono e dicono: “Signore, accoglimi fra i tuoi operai”, e in quella volontà restano finché il Padre mio non giudica terminata la loro giornata. In verità, in verità vi dico che vi saranno operai che avranno lavorato un’ora sola, la loro ultima ora, e che avranno premio più pronto di quelli che avranno lavorato sin dalla prima ora, ma sempre con tiepidezza, spinti al lavoro unicamente dall’idea di non meritare l’inferno, ossia dalla paura del castigo. Non è questo il modo di lavorare che il Padre mio premia con una gloria immediata. Anzi, a questi calcolatori egoisti, che hanno premura di fare il bene e quel tanto di bene che è sufficiente per non darsi eterna pena, il Giudice eterno darà lunga espiazione. Dovranno imparare a loro spese, con una lunga espiazione, a darsi uno spirito alacre in amore, e in amore vero, tutto volto alla gloria di Dio. E ancora vi dico che in futuro molti saranno, specie fra i gentili, coloro che saranno gli operai di un’ora e anche di men di ora, che diverranno gloriosi nel mio Regno perché in quell’unica ora di rispondenza alla Grazia, che li avrà invitati ad entrare nella vigna di Dio, avranno raggiunto la perfezione eroica della carità. Sta’ dunque di buon animo, donna. Tuo marito non è morto, ma vive. Non è perduto per te, ma unicamente separato per qualche tempo da te. Ora tu, come una sposa non ancor entrata nella casa dello sposo, devi prepararti alle vere nozze immortali con colui che piangi. Oh! felici nozze di due spiriti che si sono santificati e che si ricongiungono in eterno là dove non è più separazione, né tema di disamore, né pena; là dove gli spiriti giubileranno nell’amore di Dio e reciproco! La morte per i giusti è vera vita, perché nulla può più minacciare la vitalità dello spirito, ossia la sua permanenza nella Giustizia. Non piangere e rimpiangere ciò che è caduco, o Sira. Alza il tuo spirito e vedi con giustizia e verità. Dio ti ha amata salvando il tuo consorte dal pericolo che le opere del mondo rovinassero la sua fede in Me».

«Tu mi hai consolata, o Signore. Vivrò come Tu dici. Che Tu sia benedetto e con Te il Padre tuo, in eterno».

534.4

Il sinagogo, mentre Gesù fa per passare avanti, dice: «Posso farti un’obbiezione, senza che ciò ti paia offesa?».

«Parla. Sono qui Maestro per dare sapienza a chi mi interroga».

«Tu hai detto che taluni diverranno subito gloriosi in Cielo. Non è chiuso il Cielo? Non stanno i giusti nel Limbo in attesa di entrarvi?».

«Così è. Il Cielo è chiuso. E non sarà aperto che dal Redentore. Ma la sua ora è venuta. In verità ti dico che il giorno della Redenzione già albeggia ad oriente e presto sarà pieno. In verità ti dico che non verrà altra festa dopo questa, prima di quel giorno. In verità ti dico che già Io forzo le porte, essendo già in cima del monte del mio sacrificio… Il mio sacrificio già preme sulle porte dei Cieli perché è già in azione. Quando sarà compiuto, ricordalo, o uomo, si apriranno le sacre cortine e le celesti porte. Perché Jeové non sarà più presente con la sua gloria

nel debir, e inutile sarà mettere un velo fra l’Inconoscibile ed i mortali, e l’Umanità che ci ha preceduto e che fu giusta ritornerà là dove era destinata, col Primogenito alla testa, già completo in carne e spirito, ed i suoi fratelli nella veste di luce che avranno sinché anche le loro carni saranno chiamate al giubi­lo».

534.5

Gesù prende il tono cantante, proprio di quando un sinagogo o un rabbi ripete parole bibliche o salmi, e dice[1]: «Ed Egli mi disse: “Profetizza a queste ossa e di’ loro: ‘Ossa aride, ascoltate la parola del Signore… Ecco! Io infonderò in voi lo spirito e vivrete. Metterò sopra di voi i nervi, farò crescere su voi le carni, stenderò la pelle, vi darò lo spirito e vivrete e saprete che sono il Signore… Ecco! Io aprirò le vostre tombe… vi trarrò dai sepolcri… Quando avrò infuso in voi il mio spirito, avrete vita e vi farò riposare sopra la terra che è vostra’”».

Riprende il modo di parlare suo abituale e riabbassa le braccia che aveva stese in avanti, e dice:

«Due sono queste risurrezioni di ciò che è arido, morto alla vita. Due, adombrate nelle parole del profeta. La prima è la risurrezione alla Vita e nella Vita, ossia nella Grazia che è Vita, di quanti accolgono la Parola del Signore, lo Spirito generato dal Padre, che è Dio come il Padre di cui è Figlio, e che Verbo si chiama, il Verbo che è Vita e dà la Vita. Quella Vita di cui tutti hanno bisogno, e ne è privo Israele come i gentili. Ché, se per Israele sino ad ora era sufficiente, per aver l’eterna Vita, sperare e attendere la Vita veniente dal Cielo, d’ora innanzi per aver vita Israele dovrà accogliere la Vita. In verità vi dico che quelli del mio popolo che non accolgono Me-Vita non avranno Vita, e la mia venuta sarà per loro cagione di morte, perché avranno respinto la Vita che veniva a loro per comunicarsi. L’ora è venuta in cui Israele sarà diviso fra quelli vivi e quelli morti. È l’ora dello scegliere, e del vivere o morire. La Parola ha parlato, ha mostrato la sua Origine e Potenza, ha guarito, insegnato, risuscitato, e presto avrà compiuto la sua missione. Non c’è più scusa per quelli che non vengono alla Vita. Il Signore passa. Passato che è, non torna. Non è tornato in Egitto a ridare vita ai figli primogeniti[2] di coloro che lo avevano schernito e oppresso nei suoi figli. Non tornerà neppur questa volta, dopo che l’immolazione dell’Agnello avrà deciso le sorti. Coloro che non mi accolgono prima del Passaggio, e che mi odiano e odieranno, non avranno il mio Sangue a santificazione sul loro spirito, e non vivranno, e non avranno il loro Dio con loro per il resto del pellegrinaggio sulla Terra. Senza la divina Manna, senza la nube protettiva e luminosa, senza l’Acqua veniente dal Cielo, privi di Dio, andranno vagando per il vasto deserto che è la Terra, tutta la Terra, tutta un deserto se per chi la percorre manca l’unione col Cielo, la vicinanza del Padre e Amico: Dio. E vi è una seconda risurrezione, quella universale, nella quale le ossa calcinate e disperse da secoli torneranno fresche e coperte di nervi, carni e pelle. E il Giudizio sarà. E la carne e il sangue dei giusti giubilerà con lo spirito nell’eterno Regno, e la carne ed il sangue dei dannati soffrirà con lo spirito nell’eterno castigo. Io ti amo, o Israele; Io ti amo, o Gentilesimo; Io ti amo, o Umanità! E per questo amore vi invito alla Vita e alla Risurrezione beata».

Gli adunati nella vasta sala sono come affascinati. Non vi è distinzione fra lo stupore degli ebrei e quello di altri, di altri luoghi e religioni. Anzi, direi che i più reverentemente stupiti sono gli stranieri.

534.6

Uno, un vecchiotto dignitoso, mormora fra i denti.

«Che hai detto, o uomo?», chiede Gesù volgendosi.

«Ho detto che… Mi ripetevo le parole sentite in giovinezza dal mio pedagogo: “È concesso all’uomo con la virtù salire a perfezione divina. Nella creatura è il bagliore del Creatore, che tanto più si disvela quanto più l’uomo nobilita se stesso nella virtù, quasi consumando la materia nel fuoco della virtù. Ed è concesso all’uomo di conoscere l’Ente il quale, almeno una volta nella vita di un uomo, o con severo o con paterno aspetto, si mostra alla creatura perché essa possa dire: ‘Devo esser buono. Me misero se tale non sarò! Poiché un Potere immenso ha balenato a me davanti per farmi comprendere che la virtù è dovere ed è segno della nobile natura dell’uomo’. Troverete questo bagliore della Divinità talora nel bello della natura, talaltra nella parola del morente, o anche nello sguardo di un infelice che vi guarda e giudica, o nel silenzio della persona amata che tacendo rimprovera una vostra azione disonorevole, lo troverete nello spavento di un bambino davanti ad una vostra violenza, o nel silenzio delle notti mentre siete soli con voi stessi e, nella stanza più chiusa e solitaria, avvertirete un altro Io, ben più potente del vostro, che vi parla con un suono senza suono. E quello sarà il Dio, questo Dio che deve essere, questo Dio che il Creato adora anche senza forse sapere di farlo, questo Dio che, Unico, veramente soddisfa il sentimento degli uomini virtuosi, che non si sentono saziati e consolati per le nostre cerimonie e le nostre dottrine, né davanti alle are vuote, ben vuote, nonostante che una statua le sovrasti”. So bene queste parole, perché da molti lustri le ripeto come mio codice e mia speranza. Ho vissuto, lavorato, e anche sofferto e pianto. Ma tutto ho sopportato, e spero con virtù, sperando di incontrare prima della morte questo Dio che Ermogene mi aveva promesso che avrei conosciuto. Ora io mi dicevo che veramente io l’ho visto. E non come un baleno, non come un suono senza suono ne ho sentito la parola. Ma in una serena e bellissima forma d’uomo mi è apparso il Divino, ed io l’ho sentito e sono ripieno di uno stupore sacro. L’anima, questa cosa che i veri uomini ammettono, l’anima mia ti accoglie, o Perfezione, e ti dice: “Insegnami la tua Via e la tua Vita e la tua Verità, perché un giorno io, uomo solitario, mi ricongiunga con Te, suprema Bellezza”».

«Ci ricongiungeremo. E ancor ti dico che, più tardi, ricongiunto sarai con Ermogene».

«Ma è morto senza conoscerti!».

«Non è la conoscenza materiale l’unica necessaria per possedermi. L’uomo che per sua virtù giunge a sentire il Dio ignoto e a vivere virtuoso in omaggio a questo Dio, ben si può dire che ha conosciuto Dio, perché Dio si è rivelato a lui, a premio del suo vivere virtuoso. Guai se fosse necessario di conoscermi di persona! Presto più alcuno non avrebbe modo di riunirsi a Me. Perché, Io ve lo dico, presto il Vivente lascerà il regno dei morti per tornare al Regno della Vita, né più gli uomini avranno altro modo di conoscermi che per la fede e lo spirito. Ma, anziché arrestarsi, la conoscenza di Me si propagherà, e perfetta, perché priva di tutto ciò che è pesantezza di senso. Dio parlerà, Dio opererà, Dio vivrà, Dio si svelerà agli animi dei suoi fedeli con la sua inconoscibile e perfetta Natura. E gli uomini ameranno il Dio-Uomo. E il Dio-Uomo amerà gli uomini coi mezzi nuovi, con gli ineffabili mezzi che il suo infinito amore avrà lasciato sulla Terra prima di tornarsene al Padre dopo aver tutto compiuto».

534.7

«Oh! Signore! Signore! Dicci dunque come potremo trovarti e conoscere che Tu sei che ci parli e dove sei, dopo che te ne sarai andato!», esclamano in diversi. E alcuni proseguono: «Noi siamo gentili e non sappiamo il tuo codice. Tempo non abbiamo da restare qui e seguirti. Come faremo per avere quella virtù che fa meritevoli di conoscere Dio?».

Gesù sorride, luminosamente bello nella felicità di queste sue conquiste nel gentilesimo, e dolcemente spiega:

«Non preoccupatevi di sapere molte leggi. Verranno costoro (e pone le mani sulle spalle di Pietro e del Taddeo) a portare la mia Legge nel mondo. Ma finché non saranno venuti, abbiate a norma di legge le seguenti poche frasi nelle quali è tutta compendiata la mia Legge di salute. Amate Dio con tutto il vostro cuore. Amate le autorità, i parenti, gli amici, i servi, il popolo, e anche nemici, come amate voi stessi. E per essere sicuri di non peccare, prima di fare ogni azione, sia che vi venga comandata o che sia spontanea, chiedetevi: “Amerei che ciò che sto per fare a costui mi fosse fatto?”. E se sentite che non lo amereste, non lo fate. Con queste semplici linee voi potete tracciare in voi la via per la quale verrà Dio a voi e voi andrete a Dio. Perché nessuno amerebbe che un figlio gli fosse ingrato, che uno lo uccidesse, che un altro lo derubasse o gli levasse la sposa o disonorasse la sorella o la figlia o gli usurpasse la casa, i campi, o i servi fedeli. Con questa regola sarete buoni figli e buoni genitori, buoni mariti, fratelli, negozianti, amici. Perciò sarete virtuosi, e Dio verrà a voi.

534.8

Io ho intorno a Me non solo ebrei e proseliti nei quali non è malizia, voglio dire venuti a Me non per cogliermi in fallo, come fanno coloro che vi hanno cacciati dal Tempio perché non veniste alla Vita. Ma anche gentili di ogni parte del mondo. Vedo cretesi e fenici misti con abitanti del Ponto e della Frigia, e vi è uno delle spiagge dove s’apre lo sconosciuto mare, via a sconosciute terre dove pure sarò amato. E vedo greci con siculi e cirenaici con asiatici. Ebbene, Io vi dico: andate! Dite nei vostri paesi che la Luce è nel mondo e che vengano alla Luce. Dite che la Sapienza ha lasciato i Cieli per farsi pane agli uomini, acqua agli uomini languenti. Dite che la Vita è venuta a risanare e risuscitare ciò che è malato o morto. E dite… dite che il tempo scorre rapido come un baleno estivo. Chi ha desiderio di Dio venga. Il suo spirito conoscerà Dio. Chi ha desiderio di guarigione venga. La mia mano, finché sarà libera, darà guarigione a quelli che l’invocano con fede.

Dite… Sì! Andate, e andate solleciti, e dite che il Salvatore attende coloro che aspettano e desiderano un superno aiuto alla Pasqua, nella Città santa. Ditelo a quelli che hanno bisogno e anche a quelli che sono semplicemente curiosi. Dal movimento impuro della curiosità può scaturire per essi la scintilla della fede in Me, della Fede che salva. Andate! Gesù di Nazaret, il Re d’Israele, il Re del mondo, chiama a raccolta le rappresentanze del mondo per dar loro i tesori delle sue grazie e averli testimoni della sua assunzione, che lo consacrerà trionfante, per i secoli dei secoli, Re dei re e Signore dei signori. Andate! Andate!

Nell’alba della mia terrena vita, da punti diversi, vennero le rappresentanze del popolo mio ad adorare il Pargolo nel quale l’Immenso si celava. Il volere di un uomo, che si credeva potente ed era un servo del volere di Dio, aveva ordinato il censo nell’Impero. Ubbidendo ad uno sconosciuto e inderogabile ordine dell’Altissimo, quell’uomo pagano doveva farsi il banditore di Dio che voleva tutti gli uomini di Israele, sparsi in ogni parte della Terra, nella terra di questo popolo, presso Betlem Efrata, a stupire dei segni venuti dal Cielo al primo vagito di un Nato. E ancor non bastando, altri segni parlarono ai gentili, e la rappresentanza di essi venne ad adorare il Re dei re piccolo, povero, lontano dalla sua incoronazione terrena, ma già, oh! ma già Re al cospetto degli angeli.

È venuta l’ora in cui sarò Re al cospetto dei popoli. Re, prima di ritornare donde vengo. Nel tramonto del mio giorno terreno, nella mia sera d’Uomo, giusto è che qui siano uomini di ogni popolo a vedere Colui che va adorato e nel quale si cela tutta la Misericordia. E fruiscano i buoni, le primizie di questa messe nuova, di questa Misericordia che si aprirà come nube di nisam per gonfiare i fiumi delle acque salutari, atti a fare fruttiferi gli alberi piantati sulle rive, come si legge[3] in Ezechiele».

534.9

E Gesù riprende a sanare i malati e le malate, e ne raccoglie i nomi, perché ora tutti vogliono dire il loro: «Io Zilla… Io Zabdì… Io Gail… Io Andrea… Io Teofane… Io Selima… Io Olinto… Io Filippo. Io Elissa… Io Berenice… Mia figlia Gaia… Io Argenide… Io… Io… Io…».

Ha finito. Vorrebbe andare. Ma quanto lo pregano di restare, di parlare ancora!

E uno, forse guercio perché tiene un occhio coperto da una benda, dice, per trattenerlo ancora: «Signore, io fui colpito da uno, geloso dei miei buoni commerci. Mi salvai la vita a stento. Ma un occhio si perse, crepato dal colpo. Ora il mio rivale è divenuto povero e malvisto, ed è fuggito in un paese presso Corinto. Io son di Corinto. Che dovrei fare per costui che per poco mi uccise? Non fare agli altri ciò che a me non piacerebbe ricevere, sta bene. Ma io da costui ho già ricevuto… e del male; male molto…», ed è espressivo tanto il suo volto che si legge su esso il pensiero non detto: «e perciò dovrei dargli la rivalsa…».

Ma Gesù lo guarda, con una luce di sorriso nell’occhio zaffireo, sì, ma con dignità di Maestro in tutto il volto, e dice: «E tu, della Grecia, me lo chiedi? Non hanno forse detto i vostri grandi che i mortali divengono simili a Dio quando rispondono ai due doni che loro concede Iddio per farli simili a Lui, e che sono: poter essere nella verità e beneficare il prossimo?».

«Ah! sì! Pitagora!».

«E non hanno detto che l’uomo si avvicina a Dio non con la scienza e il potere o altro, ma col fare del bene?».

«Ah! sì! Demostene! Ma, scusa, Maestro, se te lo chiedo… Tu non sei che un ebreo, e gli ebrei non amano i nostri filosofi… Come Tu sai queste cose?».

«Uomo, perché Io ero Sapienza ispiratrice nelle intelligenze che pensarono quelle parole. Io sono là dove il Bene è in atto. Tu, greco, ascolta i consigli dei saggi, nei quali consigli Io ancora parlo. Fa’ il bene a chi ti ha fatto del male, e sarai detto santo da Dio. Ed ora lasciatemi andare. Ho altri che mi attendono. Addio, Valeria[4]. E non temere per Me. Non è ancora la mia ora. Quando sarà l’ora, neppure tutti gli eserciti di Cesare potranno far argine ai miei avversari».

«Salve, Maestro. E prega per me».

«Perché la pace ti possieda. Addio. La pace a te, sinagogo. La pace ai credenti e a coloro che tendono alla pace».

E con un gesto che è saluto e benedizione esce dalla sala, traversa il cortile ed esce nella via…


Notes

  1. des forêts de Teutoburg : le nom de ces forêts reste lié à la célèbre défaite du général romain Varus, qui valut à la Germanie de rester indépendante et de ne pas être incluse dans l’Empire romain.
  2. poursuit en citant Ez 37, 4-6.12-14.
  3. fils premiers-nés, dont parle Ex 11, 4-8 ; 12, 29-30.
  4. on le lit dans Ez 17, 5-8 ; 19, 10-11.
  5. Valéria est la Romaine qui a accueilli et salué Jésus au commencement de la vision. Déjà connue, son nom est indiqué à la fin du chapitre précédent (533.5).

Note

  1. dice, citando da: Ezechiele 37, 4-6.12-14.
  2. figli primogeniti, dei quali si narra in: Esodo 11, 4-8; 12, 29-30.
  3. si legge, in: Ezechiele 17, 5-8; 19, 10-11.
  4. Valeria è la romana innominata che lo ha accolto e salutato all’inizio. Già nota, è nominata verso la fine del capitolo precedente (533.5).