The Writings of Maria Valtorta

534. Enseignements et guérisons à la synagogue des affranchis romains.

534. Teachings and healings in the synagogue

534.1

La synagogue des Romains se trouve exactement à l’opposé du Temple, près de l’hippodrome. Il y a des gens qui attendent Jésus et, à peine signale-t-on son arrivée au début de la route, que des femmes, les premières, vont à sa rencontre. Jésus marche avec Pierre et Jude.

« Salut, Maître. Je te remercie de m’avoir exaucée. Tu viens d’entrer en ville ?

– Non. J’y suis depuis l’heure de prime. Je suis allé au Temple.

– Au Temple ? On ne t’y a pas insulté ?

– Non. Il était tôt, et on ignorait ma venue.

– Je t’avais fait appeler pour cela… et aussi parce qu’il y a ici des païens qui voudraient t’écouter. Depuis plusieurs jours, ils allaient t’attendre au Temple, mais on se moquait d’eux, on les menaçait même. Hier, j’y étais moi aussi, et j’ai compris qu’ils t’attendaient pour t’insulter. J’ai envoyé des hommes à toutes les portes. On obtient tout, avec de l’or…

– Je t’en suis reconnaissant. Mais il m’est impossible, à moi qui suis Rabbi d’Israël, de ne pas monter au Temple. Ces femmes, qui sont-elles ?

– Mon affranchie Tusnilde, barbare deux fois, Seigneur, des forêts de Teutoburg[1]. C’est une proie de ces avancées imprudentes qui ont coûté tant de sang humain. Mon père en a fait cadeau à ma mère, qui me l’a donnée pour mon mariage. Elle est passée de ses dieux aux nôtres et des nôtres à toi, car elle suit ce que je fais. Elle est tellement bonne ! Les autres femmes sont des épouses de païens qui t’attendent, de toutes les régions, la plupart souffrantes, venues sur les navires de leurs maris.

– Entrons dans la synagogue… »

Le chef, debout sur le seuil, s’incline et se présente :

« Matthatias Sicule, Maître. A toi louanges et bénédictions.

– Paix à toi.

– Entre. Je ferme la porte pour que nous soyons tranquilles. La haine est telle que les briques ont des yeux et les pierres des oreilles pour t’observer et te dénoncer, Maître. Peut-être ceux-ci, qui nous laissent faire pourvu qu’on ne touche pas à leurs intérêts, valent-ils mieux, dit le vieux chef qui marche à côté de Jésus pour lui faire traverser une petite cour et l’emmener dans une vaste pièce, qui sert de synagogue.

534.2

– Commençons par guérir les malades, Matthatias. Leur foi mérite d’être récompensée » dit Jésus.

Et il passe d’une femme à l’autre en leur imposant les mains.

Quelques-unes sont en bonne santé, mais c’est l’enfant qu’elles tiennent dans leurs bras qui est souffrant, et Jésus guérit l’enfant. Une fillette, complètement paralysée, s’écrie, après avoir été guérie :

« Sitaré te baise les mains, Seigneur ! »

Jésus, qui était déjà passé, se retourne en souriant et demande :

« Tu es syrienne ? »

La mère explique :

« Phénicienne, Seigneur, d’au-delà de Sidon. Nous sommes sur les rives du Tamiri ; j’ai dix fils et deux autres filles, une qui s’appelle Sira et l’autre Tamira. Sira est veuve, bien qu’elle ne soit guère plus âgée qu’une enfant, de sorte qu’étant libre, elle s’est établie auprès de son frère ici, dans la ville ; elle est une de tes fidèles. C’est elle qui nous a appris que tu peux tout.

– Elle n’est pas avec toi ?

– Si, Seigneur, derrière ces femmes.

– Viens » ordonne Jésus.

La femme s’avance, craintive.

« Tu ne dois pas avoir peur de moi si tu m’aimes, dit Jésus pour l’encourager.

– Je t’aime. C’est pour cela que j’ai quitté Alexandroscène : je pensais que j’allais encore t’entendre et… que je pourrais apprendre à accepter ma douleur… »

Elle pleure.

« Quand es-tu devenue veuve ?

– A la fin de votre Adar… Si tu avais été là, Zénos ne serait pas mort. C’est ce qu’il disait… car il t’avait entendu et il croyait en toi…

– Dans ce cas, il n’est pas mort, femme, car celui qui croit en moi vit.

534.3

La vraie vie n’est pas ce temps où vit la chair. La vie est celle que l’on obtient en croyant, en suivant la Voie, la Vérité, la Vie, et en agissant conformément à sa parole. Même s’il s’est agi de croire et de suivre pendant peu de temps, et de travailler pendant peu de temps, vite interrompu par la mort du corps, et même s’il s’agit d’un seul jour, d’une seule heure, je te dis en vérité que cette créature ne connaîtra plus la mort. En effet, mon Père, qui est le Père de tous les hommes, ne tiendra pas compte du temps passé à suivre ma Loi et à croire en moi, mais de la volonté de l’homme de vivre jusqu’à sa mort en conformité avec cette Loi et cette foi.

Je promets la vie éternelle à celui qui croit en moi et agit conformément à mes paroles, en aimant le Sauveur, en propageant cet amour, en mettant en pratique mes enseignements dans le temps qui lui est accordé. Les ouvriers de ma vigne, ce sont tous ceux qui viennent et disent : “ Seigneur, accueille-moi parmi tes ouvriers ”, et qui restent fermes dans cette volonté, jusqu’à ce que mon Père juge terminée leur journée. En vérité, en vérité je vous dis qu’il y aura des ouvriers qui auront travaillé une seule heure, leur dernière heure, et qui auront une récompense plus rapide que ceux qui auront travaillé depuis la première heure, mais toujours avec tiédeur, poussés au travail uniquement par la pensée de ne pas mériter l’enfer, c’est-à-dire par la peur du châtiment. Ce n’est pas cette façon de travailler que mon Père récompense par une gloire immédiate. Au contraire, à ces calculateurs égoïstes qui ont le souci de faire le bien et seulement le peu de bien suffisant pour ne pas obtenir une peine éternelle, le Juge éternel demandera une longue expiation. Ils devront ainsi apprendre à leurs dépens à se donner un esprit actif en amour, et en un amour vrai, tout tourné vers la gloire de Dieu.

Et j’ajoute qu’à l’avenir beaucoup — en particulier des païens — seront les ouvriers d’une heure et même de moins d’une heure ; mais deviendront glorieux dans mon Royaume parce que, pendant cette heure unique où ils auront correspondu à la grâce qui les aura invités à entrer dans la vigne du Seigneur, ils auront atteint la perfection héroïque de la charité. Par conséquent rassure-toi, femme : ton mari n’est pas mort, mais il vit. Il n’est pas perdu pour toi, mais uniquement séparé de toi pour quelque temps. Maintenant, comme une épouse qui n’est pas encore entrée dans la maison de l’époux, tu dois te préparer aux vraies noces immortelles avec celui que tu pleures. Ah ! heureuses noces de deux âmes qui se sont sanctifiées et qui se réunissent de nouveau pour l’éternité, là où il n’y a plus de séparation, ni de crainte de désaffection, ni de peine, là où les esprits jubileront dans l’amour de Dieu et dans l’amour réciproque ! La mort, pour les justes, c’est la vraie vie, car rien ne peut menacer la vitalité de l’âme, c’est-à-dire sa permanence dans la justice. Ne pleure pas et ne regrette pas ce qui est caduc, Sira. Elève ton esprit, et vois avec justice et vérité. Dieu t’a aimée en sauvant ton conjoint du danger que les œuvres du monde ruinent sa foi en moi.

– Tu m’as consolée, Seigneur. Je vivrai comme tu dis. Sois béni, et ton Père avec toi, pour l’éternité. »

534.4

Au moment où Jésus va passer, le chef de la synagogue intervient :

« Puis-je te faire une objection, sans que cela te paraisse être une offense ?

– Parle. Je suis ici comme Maître, pour apporter la sagesse à ceux qui m’interrogent.

– Tu as dit que certains deviendront tout de suite glorieux au Ciel. Le Ciel n’est-il pas fermé ? Est-ce que les justes ne sont pas dans les limbes en attendant d’y entrer ?

– Effectivement : le Ciel est fermé, et il ne sera ouvert que par le Rédempteur. Mais son heure est venue. En vérité, je te dis que le jour de la Rédemption pointe déjà à l’orient et que sa clarté illuminera bientôt le monde. En vérité, je te dis qu’il n’y aura plus d’autre fête comme celle-ci, avant ce jour. En vérité, je te dis que déjà je force les portes, car je suis parvenu au sommet du mont de mon sacrifice… Déjà mon sacrifice presse sur les portes du Ciel, parce qu’il a commencé son œuvre. Quand il sera accompli — souviens-t’en, homme —, alors s’ouvriront les rideaux sacrés et les portes célestes. Car Yahvé ne sera plus présent par sa gloire dans le Saint des Saints, et il sera inutile de mettre un voile entre l’Inconnaissable et les mortels. L’humanité qui nous a précédés et qui fut juste retournera à l’endroit qui lui était destiné, à la suite du Premier-né, déjà complet dans sa chair et dans son esprit, et avec ses frères dans le vêtement de lumière qu’ils porteront jusqu’au moment où leurs chairs seront appelées, elles aussi, à la jubilation. »

534.5

Jésus prend le même ton chantant particulier qu’un chef de synagogue ou qu’un rabbi qui répète les paroles bibliques ou les psaumes, et il poursuit[2] :

« Il m’a dit : “ Prophétise sur ces ossements. Tu leur diras : ‘ Ossements desséchés, écoutez la parole du Seigneur… Voici que je vais faire entrer en vous l’esprit, et vous vivrez. Je mettrai sur vous des nerfs, je ferai pousser sur vous de la chair, je tendrai sur vous de la peau, je vous donnerai un esprit et vous vivrez, et vous saurez que je suis le Seigneur… Voici que j’ouvre vos tombeaux… Je vais vous faire remonter de vos tombeaux… Je mettrai en vous mon esprit et vous vivrez, et je vous installerai sur votre terre ’. ” »

Puis il reprend sa manière habituelle de parler, baisse ses bras — qu’il avait tendus en avant —, et dit :

« Il y a deux résurrections de ce qui est desséché, mort à la vie. Elles se reflètent toutes les deux dans les paroles du prophète. La première, c’est la résurrection à la Vie et dans la Vie — c’est-à-dire dans la grâce qui est vie — de ceux qui accueillent la Parole du Seigneur, l’Esprit engendré par le Père. Cet Esprit est Dieu comme le Père dont il est le Fils, et il s’appelle Verbe, le Verbe qui est vie et qui donne la vie, cette vie dont tous ont besoin et dont Israël est privé comme les païens. Car si, pour qu’Israël obtienne la vie éternelle, il lui suffisait jusqu’à présent d’espérer et d’attendre la vie qui vient du Ciel, dorénavant, il lui faudra accueillir la vie pour avoir la vie. Or je suis la Vie. Et en vérité, je vous dis que les membres de mon peuple qui ne m’accueilleront pas n’obtiendront pas la vie. Ma venue sera pour eux une cause de mort, car ils auront repoussé la Vie qui venait à eux pour se donner.

L’heure est venue où Israël sera partagé entre les vivants et les morts. C’est le moment de choisir de vivre ou de mourir. La Parole a parlé, elle a montré son origine et sa puissance, elle a guéri, enseigné, ressuscité, et bientôt elle aura accompli sa mission. Ceux qui ne viennent pas à la vie n’ont plus d’excuse. Le Seigneur passe. Une fois passé, il ne revient pas. Il n’est pas revenu en Egypte rendre la vie aux fils premiers-nés[3] de ceux qui l’avaient méprisé et opprimé en ses enfants. Il ne reviendra pas non plus cette fois-ci, une fois que l’immolation de l’Agneau aura décidé des sorts. Ceux qui ne m’accueillent pas avant mon Passage, ceux qui me haïssent et me haïront, n’auront pas mon sang sur leurs esprits pour les sanctifier ; ils ne vivront pas, et ils n’auront pas leur Dieu avec eux pour le reste de leur pèlerinage sur la terre. Sans la divine Manne, sans la nuée protectrice et lumineuse, sans l’Eau qui vient du Ciel, privés de Dieu, ils erreront comme des vagabonds à travers ce vaste désert qu’est la terre, toute la terre. Elle n’est en effet qu’un désert, s’il manque à ceux qui la parcourent l’union avec le Ciel, la proximité du Père et Ami : Dieu.

Il y a ensuite une seconde résurrection, celle-là universelle, dans laquelle les os calcinés et dispersés depuis des siècles redeviendront frais et couverts de nerfs, de chair et de peau. Et ce sera le Jugement. La chair et le sang des justes jubileront avec leur âme dans le Royaume éternel, et la chair et le sang des damnés souffriront avec leur âme dans le châtiment éternel. Je t’aime, Israël ; je t’aime, monde païen ; je t’aime, humanité ! Et c’est pour cet amour que je vous invite à la vie et à la résurrection bienheureuses. »

Les gens rassemblés dans la vaste salle sont comme fascinés. Il n’y a pas de différence entre l’étonnement des Hébreux et celui des autres, qui viennent d’ailleurs ou ont une foi différente. Je dirais même que ceux dont l’étonnement marque le plus de respect, ce sont les étrangers.

534.6

Un vieillard très digne marmonne entre ses dents.

« Qu’as-tu dit, homme ? demande Jésus en se retournant.

– J’ai dit que… Je me répétais des paroles que j’avais entendues de mon maître d’enseignement quand j’étais jeune : “ Il est accordé à l’homme de s’élever par la vertu à la perfection divine. Il y a dans la créature un reflet du Créateur, qui se révèle d’autant mieux qu’elle se perfectionne dans la vertu ; c’est comme si elle brûlait la matière au feu de la vertu. Et il est accordé à l’homme de connaître l’Etre qui, au moins une fois dans la vie d’un homme, se montre à la créature avec une affection sévère ou paternelle, pour qu’elle puisse dire : ‘Je dois être bon. Pauvre de moi si je ne le suis pas ! Parce qu’une Puissance immense a brillé devant moi pour me faire comprendre que la vertu est un devoir et qu’elle est signe de la noble nature de l’homme.’ Vous trouverez cet éclair de la Divinité tantôt dans la beauté de la nature, tantôt dans la parole d’un mourant, dans le regard d’un malheureux qui vous scrute et vous juge, ou encore dans le silence de la personne aimée qui réprouve à part soi une action déshonorante ; vous le trouverez dans la frayeur d’un enfant devant l’un de vos actes de violence, ou dans le silence des nuits quand vous êtes seuls avec vous-mêmes et que, dans la pièce la plus close et la plus isolée, vous percevrez un autre moi, bien plus puissant que le vôtre, qui vous parle avec des mots ineffables. Et ce sera Dieu, ce Dieu qui doit exister, Dieu que la Création adore même sans en avoir conscience, ce Dieu unique qui satisfait vraiment le sentiment des hommes vertueux, eux qui ne se sentent pas satisfaits ni consolés par nos cérémonies et nos doctrines, ni devant les autels complètement vides, bien qu’une statue les surmonte. ” Je connais bien ces paroles, car depuis de nombreux lustres, je les répète comme ma loi et mon espérance. J’ai vécu, travaillé, et aussi souffert et pleuré. Mais j’ai tout supporté et j’espère, avec vertu, rencontrer avant de mourir ce Dieu dont Hermogène m’avait promis que j’allais le connaître. Je me disais à l’instant que je l’ai vraiment vu. Et j’ai entendu sa parole, mais pas comme un éclair ou comme un son sans écho. Mais c’est sous une sereine et très belle forme d’homme que m’est apparu le Divin ; je l’ai entendu, et je suis rempli d’un étonnement sacré. L’âme, cette réalité que les hommes véritables admettent, mon âme t’accueille, ô Perfection, et elle te dit : “ Enseigne-moi ton chemin, ta vie et ta vérité pour qu’un jour moi, qui suis un homme solitaire, je m’unisse à toi, qui es la suprême Beauté. ”

– Nous nous réunirons. Et j’ajoute que, plus tard, tu seras réuni à Hermogène.

– Mais il est mort sans te connaître !

– Ce n’est pas la seule connaissance matérielle qui est nécessaire pour me posséder. L’homme qui arrive par sa vertu à sentir le Dieu inconnu et à vivre en conformité pour rendre hommage à ce Dieu inconnu, peut bien se dire qu’il a connu Dieu : car Dieu s’est révélé à lui pour récompenser sa vie vertueuse. Malheur s’il était nécessaire de me connaître personnellement ! Bientôt, plus personne ne pourrait s’unir à moi. En effet, c’est moi qui vous le dis, bientôt le Vivant quittera le royaume des morts pour retourner au Royaume de la Vie, et les hommes n’auront plus d’autre possibilité de me connaître que par la foi et l’esprit. Mais, au lieu de s’arrêter, la connaissance de ma personne se propagera, et avec perfection, car elle sera exempte de tout ce qui est pesanteur des sens. Dieu parlera, Dieu agira, Dieu vivra, Dieu se révélera aux âmes de ses fidèles avec son inconnaissable et parfaite nature. Les hommes aimeront le Dieu-Homme. Et le Dieu-Homme aimera les hommes avec des moyens nouveaux, avec des moyens ineffables que son amour infini aura laissés sur la terre avant de s’en retourner auprès du Père, une fois que tout aura été accompli.

534.7

– Oh ! Seigneur ! Seigneur ! » s’écrient plusieurs. « Dis-nous donc comment nous pourrons te trouver et savoir que c’est toi qui nous parles, et où tu seras, quand tu seras parti ! »

Certains ajoutent :

« Nous sommes païens et nous ne connaissons pas ta loi. Nous n’avons pas le temps de rester ici et de te suivre. Comment ferons-nous pour avoir cette vertu qui nous fait mériter de connaître Dieu ? »

Jésus sourit avec une lumineuse beauté, suscitée par la joie des conquêtes qu’il a faites parmi les païens, et il explique doucement :

« Ne vous préoccupez pas de connaître beaucoup de lois. Eux (il pose les mains sur les épaules de Pierre et de Jude) iront apporter ma Loi dans le monde. Mais tant qu’ils ne seront pas venus, prenez pour Loi ce que je vais vous dire : cela résume toute ma Loi de salut.

Aimez Dieu de tout votre cœur. Aimez les autorités, votre famille, vos amis, vos serviteurs, le peuple, et même vos ennemis, comme vous vous aimez vous-mêmes. Et pour être sûrs de ne pas pécher, avant de faire n’importe quelle action — qu’il s’agisse d’un ordre ou qu’elle soit spontanée —, demandez-vous : “ Aimerais-je qu’on me fasse ce que je m’apprête à faire à cette personne ? ” Et si vous voyez que ce n’est pas le cas, renoncez-y.

Ces quelques mots vous permettront de tracer en vous le chemin par lequel Dieu viendra à vous et par lequel vous irez à lui. En effet, nul n’aimerait qu’un fils soit ingrat envers son père, personne n’aimerait être tué ou volé, nul ne voudrait qu’on lui enlève son épouse, qu’on déshonore sa sœur ou sa fille, qu’on s’empare de sa maison, de ses champs ou de ses fidèles serviteurs. Avec cette règle, vous serez de bons enfants et de bons parents, des maris aimants, des frères affectueux, des commerçants honnêtes, de vrais amis. Ainsi vous serez vertueux, et Dieu viendra à vous.

534.8

J’ai autour de moi non seulement des Hébreux et des prosélytes chez qui il n’y a pas de malice — je veux dire qui ne sont pas venus à moi pour me prendre en défaut comme le font ceux qui vous ont chassés du Temple pour vous empêcher de venir à la Vie —, mais aussi des païens de tous les pays du monde. Je vois des Crétois et des Phéniciens mêlés aux habitants du Pont et de la Phrygie, et il y a aussi des personnes originaires des plages qui bordent la mer inconnue, chemin vers des terres ignorées où je serai aussi aimé. Et je vois des Grecs avec des Sicules et des habitants de la Cyrénaïque avec des Asiatiques. Eh bien, je vous dis : allez ! Faites savoir à vos concitoyens que la Lumière est dans le monde et proposez-leur de venir à la lumière. Prévenez-les que la Sagesse a quitté les Cieux afin de se faire pain pour les hommes, eau pour les hommes affaiblis. Apprenez-leur que la Vie est venue pour guérir et ressusciter ce qui est malade ou mort. Et dites… dites que le temps passe aussi vite qu’un éclair en été. Que vienne celui qui désire Dieu. Son âme connaîtra Dieu. Que vienne celui qui désire guérir. Ma main, tant qu’elle sera libre, accordera la guérison à ceux qui l’invoquent avec foi.

Ajoutez… Oui ! Faites preuve d’empressement et annoncez que le Sauveur attend ceux qui espèrent et désirent une aide divine, à la Pâque, dans la Cité sainte. Parlez-en à ceux qui en ont besoin, aussi bien qu’aux simples curieux. Du mouvement impur de la curiosité peut jaillir pour eux l’étincelle de la foi en moi, de la foi qui sauve. Allez ! Jésus de Nazareth, le Roi d’Israël, le Roi du monde, appelle, pour les rassembler, les représentants du monde afin de leur donner les trésors de ses grâces et les prendre comme témoins de son élévation, qui consacrera son triomphe pour les siècles des siècles, comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Allez ! Allez !

A l’aube de ma vie terrestre vinrent, de divers endroits, les représentants de mon peuple pour adorer le Tout-Petit en qui l’Immense se cachait. La volonté d’un homme, qui se croyait puissant et était un serviteur de la volonté de Dieu, avait ordonné un recensement dans l’Empire. Obéissant à un ordre inconnu et inéluctable du Très-Haut, ce païen devait se faire le héraut de Dieu qui voulait que tous les hommes d’Israël, éparpillés partout sur la terre, viennent dans la terre de ce peuple-là, près de Bethléem Ephrata, pour s’étonner des signes venus du Ciel au premier vagissement d’un Nouveau-Né. Et comme cela ne suffisait pas encore, d’autres signes parlèrent aux païens, et leurs représentants vinrent adorer le Roi des rois, petit, pauvre, loin de son couronnement terrestre, mais déjà Roi en présence des anges.

L’heure est venue où je serai Roi à la face des peuples avant de retourner là d’où je viens.

Au couchant de ma journée terrestre, au soir de ma vie humaine, il est juste qu’il y ait des hommes de tous les peuples pour voir Celui que l’on doit adorer et en qui se cache toute la miséricorde. Que les bons, ces prémices de cette moisson nouvelle, bénéficient de cette miséricorde qui s’ouvrira comme les brumes de Nisan pour gonfler les fleuves des eaux du salut, capables de faire fructifier les arbres plantés sur les rives, comme on le lit[4] dans Ezéchiel. »

534.9

Et Jésus se remet à guérir les malades, hommes et femmes, et il écoute leurs noms, car maintenant tous veulent dire le leur : « Je m’appelle Zilla… Moi, Zabdi… Moi, Gail… Moi, André… Moi, Théophane… Moi, Selima… Moi, Olinto… Moi, Philippe… Moi, Elissa… Moi, Bérénice… Ma fille, Gaia… Moi, Argénide… Moi… Moi… Moi… »

Il a fini. Il voudrait bien partir, mais combien lui demandent de rester, de parler encore !

Un homme — sans doute borgne, car il a un œil couvert d’un bandeau — dit, pour le retenir encore :

« Seigneur, j’ai été frappé par un homme, qui était jaloux de la prospérité de mon commerce. J’ai sauvé avec peine ma vie, mais j’ai perdu un œil, crevé par le coup. Aujourd’hui, mon rival est devenu pauvre et il est mal considéré ; il s’est enfui dans une bourgade près de Corinthe. Moi, je suis de Corinthe. Comment devrais-je me conduire envers celui qui a failli me tuer ? Ne pas faire aux autres ce qu’on n’aimerait pas subir, c’est bien, mais de lui, j’ai déjà subi… du mal, beaucoup de mal… »

Sa figure est si expressive qu’on y lit sa pensée non formulée : « et je devrais donc prendre ma revanche… »

Mais Jésus le regarde avec une lueur de sourire dans son œil bleu saphir, oui, mais avec la dignité d’un Maître sur tout son visage, et il l’interroge :

« C’est toi, un Grec, qui me demandes cela ? Vos grands hommes n’ont-ils peut-être pas dit que les mortels deviennent semblables à Dieu quand ils correspondent à deux dons qu’il leur accorde pour les rendre semblables à lui et qui sont : pouvoir être dans la vérité et faire du bien à son prochain ?

– Ah oui ! Pythagore !

– Et n’ont-ils pas dit que l’homme se rapproche de Dieu, non par la science ou la puissance, ou autrement, mais en faisant du bien ?

– Ah oui ! Démosthène ! Mais, excuse-moi, Maître, si je te pose une question… Tu n’es qu’un Hébreu, or les Hébreux n’aiment pas nos philosophes… D’où tiens-tu ces connaissances ?

– Homme, j’étais la Sagesse qui inspirait aux intelligences ce qu’expriment ces paroles. Je suis là où le bien est actif. Toi qui es grec, écoute les conseils des sages à travers lesquels c’est encore moi qui parle. Fais du bien à celui qui t’a nui, et tu seras appelé saint par Dieu. Et maintenant, laissez-moi partir. D’autres m’attendent. Adieu, Valéria[5], et ne crains rien pour moi. Ce n’est pas encore mon heure. Quand l’heure sera venue, toutes les armées de César seront incapables d’opposer une barrière à mes adversaires.

– Salut, Maître, et prie pour moi.

– Pour que la paix te possède. Adieu. Paix à toi, chef de synagogue. Paix à ceux qui croient et à ceux qui tendent à la paix. »

Et avec un geste qui se veut tout à la fois salut et bénédiction, il sort de la salle, traverse la cour et reprend son chemin…

534.1

The synagogue of the Romans is exactly on the other side of the Temple, near the Hippicus tower. People are waiting for Jesus. And when He is pointed out at the beginning of the street, some women are the first to meet Him. Jesus is with Peter and Thaddeus.

«Hail, Master. I am grateful to You for hearing me. Have You come into town just now?»

«No, I have been here since the first hour. I went to the Temple.»

«The Temple? Did they not insult You?»

«No. It was early morning and people were not aware of My com­ing.»

«That is why I sent for You… and also because there are some Gentiles who would like to hear You speak. For days they have been going to the Temple waiting for You. But they were derided and even threatened. I was there as well yesterday and I realised that they are waiting for You to insult You. I sent men to each gate. With gold one achieves everything…»

«I am grateful to you. But it is not possible for Me not to go up to the Temple, as I am the Rabbi of Israel. Who are these women?»

«My freed woman Tusnilde. Twice a barbarian, Lord. She comes from the Teutoburger Wald. A prey of those rash advances that have cost so much blood. My father gave her to my mother, who gave her to me, at my wedding. She passed from her gods to ours, and from ours to You, because she does what I do. She is so good. The other women are the wives of Gentiles waiting for You. They come from every region. Most of them are suffering. They came in the husbands’ ships.»

«Let us go into the synagogue…»

The synagogue leader, standing at the door, bows and introduces himself:

«Mattathias, a Sicilian, Master. Praise and blessings to You.»

«Peace to you.»

«Come in. I will close the door so that we may be at peace. Such is the hatred that the bricks are eyes and the stones ears to watch You and denounce You, Master. Perhaps these people are better, as providing one does not interfere with their business, they leave us alone» says the old synagogue leader walking beside Jesus, tak­ing Him through a little yard into a large room, which is the synagogue.

534.2

«Let us cure the sick people first, Mattathias. Their faith deserves a reward» says Jesus. And He passes from one woman to another imposing His hands. Some are healthy, but the little son they are holding in their arms is ill, and Jesus cures the child.

One is a little girl completely paralysed, and as soon as she is cured, she shouts: «Sitare kisses Your hands, Lord!»

Jesus, Who had already passed on, turns around smiling and asks: «Are you Syrian?»

Her mother explains: «Phoenician, Lord. From beyond Sidon. We live on the banks of the Tamiri. And I have ten more sons and two more daughters, one is Syra, the other Tamira. And Syra, although little more than a girl, is a widow. So much so, that being free, she settled here in town with her brother, and is one of Your believers. She told us that You can do everything.»

«Is she not with you?»

«Yes, Lord, she is. She is over there, behind those women.»

«Come forward» says Jesus.

The woman comes forward timidly.

«You must not be afraid of Me, if you love Me» says Jesus en­couraging her.

«I do love You. That is why I left Alexandroscene. Because I thought that I would hear You again… and I would learn to accept my sorrow…» She weeps.

«When did you become a widow?»

«At the end of your month of Adar… If You had been there, Zeno would not have died. He said so… because he had heard You and he believed in You.»

«Then he is not dead, woman. Because he who believes in Me, lives.

534.3

The true life is not lived by the body in these few days. The true life is achieved believing in and following the Way, the Truth, the Life, and acting according to His word. Even if a person believes and follows for a short time, and acts for a short time, soon interrupted by the death of the body, even if it were for one day only, for one hour only, I solemnly tell you that that person will not know death any more. Because My Father, Who is also the Father of all men, will not take into account the time spent in My Law and in My Faith, but the will of man to live until death in that Law and Faith. I promise eternal Life to those who believe in Me and act according to what I say, loving the Saviour, propagating that love and practicing My teaching during the time granted to them. The workers of My vineyard are all those who come and say: “Lord, accept me among Your workers”, and they persevere in that will until My Father considers that their day has come to an end. I solemnly tell you that there will be workers who have worked for one hour only, their last hour, and will receive their reward more promptly than those who have worked since the first hour, but always with tepidness, urged to work only by the idea of not deserving hell, that is by the fear of punishment. That is not the way to work that My Father rewards with immediate glory. On the contrary such clever selfish people, who are anxious to do good and only so much of it as is sufficient not to deserve eternal punishment, will be given a long expiation by the eternal Judge. They will have to learn at their own expense, through a long expia­tion, to achieve a spirit active in love, and in true love, entirely directed to the glory of God. And I also tell you that in future there will be many, particularly among the Gentiles, who will be the workers of one hour and even less than one hour, and they will become glorious in My Kingdom, because in that hour of harmony with Grace inviting them to enter the Vineyard of God, they reached heroical perfection of Charity. So be cheerful, woman. Your husband is not dead, he lives. You have not lost him, he is only separated from you for some time. Now, like a bride who has not yet entered the house of her bridegroom, you must prepare yourself for the true Im­mortal wedding with him whom you are mourning. Oh! the happy wedding of two spirits who have become sanctified and are rejoined forever where there is no separation, no fear of estrangement, no pain, where the spirits will rejoice in the love of God and in their mutual fondness! Death is true life for the just, because nothing can threaten the vitality of the spirit, that is its permanency in Justice. Do not weep for or mourn what is transient, o Syra. Raise your spirit, and see with justice and truth. God has loved you by sav­ing your husband from the danger that the deeds of the world might demolish his faith in Me.»

«You have consoled me, Lord. I will live as You say. May You be blessed and may Your Father be blessed with You, forever.»

534.4

The leader of the synagogue, while Jesus is about to move forward, says: «May I make an objection, without meaning any offence?»

«Tell Me. I am here, the Master, to give wisdom to those who ask for it.»

«You said that some will become glorious at once in Heaven. Is Heaven not closed? Are the just not in Limbo awaiting to enter it?»

«It is so. Heaven is closed. And it will be opened only by the Redeemer. But His hour has come. I solemnly tell you that the day of Redemption is already dawning in the east and it will soon be broad daylight. I solemnly tell you that no other feast will come, after this one, before that day. I solemnly tell you that I am already forcing the gates, as I am already on the top of the moun­tain of My sacrifice… My sacrifice is already pressing against the gates of Heaven because it is already active. Remember, man, that when it is accomplished, the sacred curtains and the celestial gates will be opened. Because Jehovah will no longer be present with His glory in the Holy of Holies, and it will be useless to put a veil between the Incognoscible One and mortals, and Mankind, who preceded us and was just, will go back to where it was destined, with the First-Born heading it, already a complete whole in body and spirit, and His brothers wearing the garment of light that they will have until also their bodies are called to the jubilation.»

534.5

Jesus in the singing tone used by synagogue leaders and rabbis repeating biblical words or psalms, says[1]: «And He said to me: “Prophesy over these bones and say to them: ‘Dry bones, hear the word of the Lord… I am going to inspire the spirit into you and you will live. I shall put sinews in you, I shall make flesh grow on you, I shall cover you with skin and give your breath and you will live and you will learn that I am the Lord… I am now going to open your graves… I shall raise you from your graves… When I put My spirit in you, you will live and I shall resettle you on your own soil’”.»

He resumes His normal way of speaking and lowering His arms that He had stretched out He says: «Two are the resurrections of what is arid and dead to life. Two are outlined in the words of the prophet. The first is resurrection to Life and in Life, that is, in Grace which is Life, of all those who receive the Word of the Lord, the spirit generated by the Father, and is God like the Father, Whose Son He is, and is named Word, the Word Who is Life and gives Life. That Life of which everybody is in need, and of which Israel, like the Gentiles, is devoid. Because if so far it was suffi­cient for Israel to hope for and await the Life coming from Heaven, in order to have eternal Life, from now on Israel will have to ac­cept the Life in order to live. I solemnly tell you that those of My people who do not accept Me-Life, will not have the Life, and My coming will be for them cause of death, because they will have re­jected the Life that was coming to them to be communicated to them. The hour has come when Israel will be divided into those who are alive and those who are dead. It is the hour to choose to live or die. The Word has spoken, He has shown His Origin and Power, He has cured, taught, raised people from the dead, and He will soon have accomplished His mission. There is no more excuse for those who do not come to the Life. The Lord passes by. Once He has passed, He does not come back. He did not go back into Egypt to give life back to the first-born[2] of those who had scoffed at and oppressed Him in His children. He will not come back this time either, after the sacrifice of the Lamb has decided destinies. Those who do not receive Me before My passing, and who hate and will hate Me will not have My Blood to sanctify their spirits, they will not live and will not have their God with them for the remainder of their pilgrimage on the Earth. Without Divine Manna, without the protective bright cloud, without the Water coming from Heaven, devoid of God, they will go wandering through the vast desert that is the Earth, all the Earth, entirely a desert, if those who cross it lack union with Heaven, the closeness of the Father and Friend: God. And there is a second resurrection: the universal one when the bones which have been dry and scattered for ages, will become fresh and covered with sinews, flesh and skin. And it will be the Judgement. And the flesh and blood of the just will re­joice with their spirits in the eternal Kingdom, and the flesh and blood of the damned will suffer with their spirits in the eternal punishment. I love you, o Israel; I love you, o Gentilism; I love you, o Mankind! And because of this love I invite you to Life and to the blissful Resurrection.»

Those who have gathered in the vast hall are fascinated. There is no difference between the amazement of the Hebrews and that of the others, from different places and religions. Nay, I would say that the ones to be most reverently surprised are the foreigners.

534.6

A dignified old man, murmurs between his teeth.

«What did you say, man?» asks Jesus turning around.

«I said that… I was repeating to myself the words I heard in my youth from my teacher: “Man has been granted to rise to divine perfection through virtue. In man there is the brightness of the Creator and the more man ennobles himself through virtue, by almost consuming matter in the fire of virtue, the more that brightness is revealed. And man has been granted to know the Be­ing Who, at least once in man’s lifetime, with severe or paternal af­fection shows Himself to man, so that he may say: ‘I must be good. Poor me, if I am not so! Because an immense Power flashed in front of me to make me understand that virtue is an obligation and a sign of the noble nature of man’. You will find that flash of Divinity in the beauty of nature, or in the word of a dying man, or in the glance of an unhappy person who looks at you and judges, or in the silence of a beloved person who, by being quiet, reproaches a shameful action of yours. You will find it in the fear of a child seeing a violent action of yours, or in the silence of night when you are all alone with yourselves, and in the most closed and solitary room. You will become aware of another I, much more powerful than yours, Who speaks with a soundless sound. And that will be the God, this God Who must exist, this God Whom Creation wor­ships perhaps without being aware of it, this God, Who the Only One, really satisfies the feelings of virtuous men, who are not sated and comforted by our ceremonies and our doctrines, or before the empty altars, quite empty, notwithstanding that a statue dominates them”. I know these words well because for many years I have been repeating them as my code and my hope. I have lived, worked, and I have suffered and wept. But I endured everything, and I hope virtuously, hoping to meet, before my death, this God that Hermogenes promised that I would meet. Now I was saying to myself that I have really seen Him. And not as a flash, and I have not heard His word as a soundless sound. But the Divine One has appeared to me in the clear and most beautiful shape of man, and I heard Him and I am replete with sacred astonishment. The soul, this thing that true men admit, my soul receives You, o Perfection, and says to You: “Teach me Your Way and Your Life and Your Truth, so that one day I, a lonely man, may be joined to You, Supreme Beauty”.»

«We shall be rejoined. And I tell you that, later, you will be united again to Hermogenes.»

«But he died without knowing You!»

«Material knowledge is not the only necessary one to possess Me. The man who through his virtue succeeds in feeling the unknown God and in living virtuously in homage to that God, can be really said to have known God, because God revealed Himself to him, as a reward for his virtuous life. It would be dreadful if it were necessary to know Me personally. Very soon it would not be pos­sible for anyone to be united to Me. Because, I tell you, the Living One will soon leave the kingdom of the dead to go back to the Kingdom of Life, and men will have no further possibility to know, except through faith and the spirit. But the knowledge of Me will not stop, nay it will spread and in a perfect way, as it will be devoid of everything that makes senses dull. God will speak, God will act, God will live, God will reveal Himself to the souls of His believers by means of His unknowable and perfect Nature. And men will love the God-Man. And the God-Man will love men with the new means, with the ineffable means that His infinite love will leave on the Earth before going back to the Father, after everything has been accomplished by Him.»

534.7

«Oh! Lord! Lord! Tell us how we shall be able to find You and to know that it is You Who are speaking to us and where You are, after You have gone away!» many of them exclaim. And some go on: «We are Gentiles, and we do not know Your law. We have not enough time to stay here and follow You. How shall we acquire that virtue that makes one worthy of knowing God?»

Jesus smiles, brightly handsome in the happiness of His con­quests in Gentilism and He kindly explains:

«Do not worry about learning many laws. These will come (and He lays His hands on the shoulders of Peter and Thaddeus) to bring My Law to the world. But until they come, follow as a rule the following few sentences in which all My Law of Salvation is sum­marised. Love God with all your hearts. Love authorities, relatives, friends, servants, people, and also your enemies, as you love yourselves. And to be sure that you do not commit sin, before every action, whether you have been ordered to do it or it is a spon­taneous one, ask yourselves: “Would I like what I am about to do to this fellow, to be done to me?”. And if you feel that you would not like it, do not do it. With these simple lines you are able to trace in yourselves the way by which God will come to you and you will go to God. Because no man would be pleased if a son were ungrateful, or if someone killed him, or another robbed him, or took his wife, or seduced his sister or his daughter or usurped his house, his fields, or his faithful servants. With that rule you will be good children and good parents, good husbands, brothers, mer­chants, friends. So you will be virtuous, and God will come to you.

534.8

I have around Me not only Hebrews and proselytes, in whom there is no wickedness, I mean that they do not come to Me to catch Me at fault, as those do who drove you out of the Temple so that you might not come to the Life, but I have also Gentiles from every part of the world. I see Cretans and Phoenicians mingled with peo­ple from Pontus and Phrygia and there is one from the shores of the unknown sea, a route to unknown lands where I will also be loved. And I see Greeks with Sicilians and people from Cyrenaica and Asia. Well, I say to you: go! Tell the people in your countries that the Light is in the world, and let them come to the Light. Tell them that Wisdom left Heaven to become bread for men, water for languishing men. Tell them that Life has come to cure and to revive what is sick or dead. And tell them that… time flows as rapidly as lightning in summer. Let those come who wish to have God. Their spirits will know God. Let those come who want to be cured. As long as My hand is free, it will cure those who invoke it with faith.

Say… Yes! Go quickly and say that the Saviour is waiting for those who expect and wish to have divine assistance at Passover in the holy City. Tell those who are in need and also those who are on­ly curious. The spark of faith in Me, of the Faith that saves, may originate from an impure impulse of curiosity. Go! Jesus of Nazareth, the King of Israel, the King of the world assembles the representatives of the world to give them the treasures of His graces and have them witnesses of His exaltation that will consecrate Him triumpher forever and ever, King of kings and Lord of lords. Go!

At the dawn of My earthly life the representatives of My People came from different areas to worship the Child in Whom the Im­mense One was concealed. The will of a man, who considered himself powerful and was a servant of the will of God, had ordered the census of the Empire. As he obeyed an unknown and intrans­gressible order of the Most High, that pagan was to become the herald of God, Who wanted all the men of Israel, spread all over the world, in the Land of this people, near Bethlehem Ephrathah, to wonder at the signs that had come from Heaven at the first wail­ing of a new-born Baby. And as if it were not enough, other signs spoke to the Gentiles and their representatives came to worship the little poor King of kings, Who was then far from His earthly coronation, but was already King in the eyes of angels.

The hour has come when I will be King in the sight of peoples, before I return whence I came. At the end of My earthly day, in the evening of My human lifetime, it is fair that men of all peoples should be here to see Him Who is to be worshipped and in Whom all Mercy is concealed. And may all good people enjoy the early fruit of this new harvest, of this Mercy that will burst like a cloud in Nisan to swell rivers with wholesome waters, capable of mak­ing fructiferous the trees planted on their banks, as we read[3] in Ezekiel.»

534.9

And Jesus resumes curing sick people and listens to their names, as now they all wish to say their own: «I Zilla… I Zabdi… I Gail… I Andrew… I Theophanus… I Selina… I Olyntus… I Philip… I Elissa… I Berenice… My daughter Gaia… I Argenide… I… I… I…»

He has finished and He would like to go away. But how in­sistently they beg Him to stay, to speak again!

And a man, probably blind in one eye, that is covered with a ban­dage, in order to keep Him a little longer, says: «Lord, I was struck by a man, who was jealous of my good trade. I saved myself with difficulty. But I lost an eye, burst by the blow. Now my enemy has become poor and unpopular and he has fled to a village near Cor­inth. I come from Corinth. What should I do to him who almost killed me? It is fair that I should not do to other people what I would not like to receive. But I have already received from him… harm; much harm…» and his face is so expressive that one can read on it the thought he has not spoken: «so I should take my revenge on him…»

Jesus looks at him with His smiling sapphire eyes, but with the dignified countenance of the Master, and says: «And you, a man from Greece, are asking Me? Did your great men not say that mor­tals become like God when they respond to the two gifts that God grants them to make them like Himself, that is: to be able to be in the truth and to assist one’s neighbour?»

«Of course, Pythagoras!»

«And did they not say that man approaches God not through science power or other means, but by doing good?»

«Yes, Demosthenes! But excuse me, Master, if I ask You… You are a Hebrew and Hebrews are not fond of our philosophers…How do You know such things?»

«Man because I am the Wisdom that inspired the minds that thought those words. I am wherever Good is active. You, a Greek, should listen to the advice of the wise men, through which advice I still speak. Do good to those who have done you wrong, and God will say that you are holy. And now let Me go. I have other people waiting for Me. Goodbye, Valeria. And do not be afraid for Me. It is not yet my hour. And when My hour comes, not even Caesar s ar­mies could stop My enemies.»

«Hail, Master. And pray for me.»

«That peace may possess you. Goodbye. Peace to you, leader of the synagogue. Peace to my believers and to those who seek peace.»

And with a gesture that is a greeting and a blessing, He leaves the hall, He goes across the yard and out into the street…


Notes

  1. des forêts de Teutoburg : le nom de ces forêts reste lié à la célèbre défaite du général romain Varus, qui valut à la Germanie de rester indépendante et de ne pas être incluse dans l’Empire romain.
  2. poursuit en citant Ez 37, 4-6.12-14.
  3. fils premiers-nés, dont parle Ex 11, 4-8 ; 12, 29-30.
  4. on le lit dans Ez 17, 5-8 ; 19, 10-11.
  5. Valéria est la Romaine qui a accueilli et salué Jésus au commencement de la vision. Déjà connue, son nom est indiqué à la fin du chapitre précédent (533.5).

Notes

  1. says, quoting from: Ezekiel 37,4-6.12-14.
  2. first-born, of the ones narrated in: Exodus 11,4-8; 12,29-30.
  3. we read, in: Ezekiel 17,5-8; 189,10-11.