Los Escritos de Maria Valtorta

92. Instruction aux disciples près de la maison de Nazareth.

92. Segunda lección a los discípulos

92.1

De nouveau, Jésus instruit les siens qu’il a amenés à l’ombre d’un énorme noyer qui domine le jardin de Marie et étend ses branches tout le long de celui-ci. La journée est sombre et l’orage menace. Peut-être est-ce pour cela que Jésus ne s’éloigne pas beaucoup de la maison. Marie va et vient de la maison au jardin et chaque fois elle lève la tête et sourit à son Jésus assis sur l’herbe près du tronc, entouré de ses disciples.

Jésus dit :

« Je vous ai annoncé hier que ce qui avait provoqué une parole imprudente servirait d’enseignement aujourd’hui. Voici l’instruction.

Croyez fermement – et que cela vous soit une règle de conduite – que rien de ce qui est caché ne le reste pour toujours. Ce peut être Dieu qui prend soin de faire connaître les œuvres de l’un de ses enfants au moyen d’un signe miraculeux, ou bien il le fait par l’intermédiaire des justes qui reconnaissent le mérite d’un frère. Mais ce peut être aussi Satan qui, par la bouche d’un imprudent – je ne veux rien dire de plus –, révèle des choses que les bons auraient préféré taire, pour ne pas pousser au manque de charité, et il déforme la vérité de façon à créer de la confusion dans les pensées. C’est ainsi que le moment vient toujours où ce qui était caché est connu.

Maintenant, gardez toujours cela présent à l’esprit. Que cela vous arrête sur la pente du mal sans vous inciter par ailleurs à publier le bien que vous faites. Combien de fois on agit par bonté, par vraie bonté, mais par bonté tout humaine ! Or, comme cette bonne action n’est qu’humaine et procède d’une intention pas entièrement pure, on désire qu’elle soit connue des hommes ; alors on s’énerve, on s’irrite de voir qu’elle reste inconnue et on étudie des méthodes pour qu’elle soit manifeste. Non, mes amis. Ce n’est pas ce qu’il convient. Faites le bien et abandonnez-le au Seigneur éternel. Lui, saura – si cela vous est profitable –, le faire connaître aussi aux hommes. Si, au contraire, sa divulgation devait enlever toute valeur à vos actions entreprises dans un juste but par l’effet d’une résurgence d’orgueilleuse complaisance, alors le Père le garde secret, et il se réserve de vous en rendre gloire au Ciel en présence de toute la cour des Cieux.

92.2

Ne jugez jamais un acte sur les apparences. N’accusez jamais, car les actions humaines peuvent avoir parfois un aspect déplaisant et cacher des motifs louables. Un père, par exemple, peut dire à un fils paresseux et noceur : “ Va-t’en ” : cela peut passer pour de la dureté et une dérobade à ses devoirs de père. Mais il n’en est pas toujours ainsi. Son : “ Va-t’en ” a un goût de larmes bien amer, plus chez le père que chez le fils, et il s’accompagne de ces mots – et du vœu que cela se vérifie – : “ Tu reviendras quand tu te seras repenti de ta paresse. ” C’est d’ailleurs justice à l’égard des autres enfants, parce que ce comportement empêche qu’un noceur dépense en débauches ce qui appartient aussi aux autres. En revanche, cette parole serait mauvaise si elle venait d’un père lui-même en faute, à l’égard de Dieu ou à l’égard de ses enfants, et qui, par égoïsme, s’estimerait supérieur à Dieu et penserait avoir des droits même sur l’esprit de son fils. Non : l’âme appartient à Dieu, et Dieu ne violente pas la liberté de l’âme de se donner, et dans quelle mesure. Aux yeux du monde, ces actes sont pareils, mais combien l’un est différent de l’autre ! Le premier relève de la justice, et le second d’un arbitraire coupable. Ne jugez donc jamais personne.

92.3

Hier, Pierre a dit à Judas : “ Quel maître as-tu eu ? ” Qu’il ne le dise plus. Que personne n’accuse autrui de ce qu’il voit en quelqu’un d’autre ou en lui-même. Les maîtres ne tiennent qu’un seul langage pour tous leurs élèves. Comment se fait-il alors que dix deviennent justes et dix mauvais ? C’est parce que chacun y ajoute du sien, de ce qu’il a dans le cœur, et c’est cela qui incline vers le bien ou vers le mal. Dans ce cas, comment peut-on accuser le maître d’avoir donné un mauvais enseignement si le bien qu’il cherche à inculquer est anéanti par l’excès de mal qui règne dans un cœur ? Le premier facteur de réussite est en vous. Le maître travaille votre moi. Mais si vous n’êtes pas susceptibles d’amélioration, que peut-il faire ? Qui suis-je, moi ? En vérité, je vous dis que vous n’aurez pas de maître plus sage, plus patient et plus parfait que moi. Et pourtant l’on dira même de l’un de mes disciples : “ Mais quel maître avait-il ? ”

92.4

Ne vous laissez jamais dominer, dans vos jugements, par des motifs personnels. Hier Judas, par un amour exagéré de sa région, a estimé voir en moi une injustice envers elle. L’homme est souvent influencé par ces éléments impondérables que sont l’amour de la patrie ou d’une idée, et il dévie de son but comme un alcyon désorienté. Le but, c’est Dieu. Voyez tout en Dieu pour y voir clair. Ne placez rien, et surtout pas vous-mêmes, au-dessus de Dieu. Et s’il arrive que quelqu’un se trompe… ô Pierre ! ô vous tous ! Ne soyez pas intransigeants. L’erreur de l’autre qui vous choque tant, est-il bien sûr que vous ne l’ayez jamais faite ? En êtes-vous bien certains ? Et, en admettant que vous ne l’ayez jamais commise, que vous reste-t-il à faire ? Vous devez remercier Dieu, et c’est tout. Et être vigilants, extrêmement vigilants, continuellement, pour ne pas tomber demain dans ce que vous avez évité jusqu’à ce jour. Vous voyez ? Aujourd’hui le ciel est sombre, à cause d’une chute de grêle imminente. En observant le ciel, nous nous sommes dit : “ Ne nous éloignons pas de la maison. ” Eh bien, si nous savons ainsi juger des choses qui, pour dangereuses qu’elles soient, ne sont rien en comparaison de la perte de l’amitié de Dieu par le péché, pourquoi ne savons-nous pas juger de ce qui peut mettre l’âme en péril ?

92.5

Voyez ma Mère : pouvez-vous imaginer qu’il puisse y avoir en elle la moindre tendance au mal ? Eh bien, étant donné que l’amour la pousse à me suivre, elle quittera sa maison quand mon amour le voudra. Ce matin, elle m’en a encore prié ; alors que c’est elle qui m’a instruit, elle me disait : “ Au nombre de tes disciples, fais qu’il y ait aussi ta Mère, mon Fils. Je veux apprendre ta doctrine. ” Elle, qui a possédé cette doctrine en son sein et d’abord en son esprit, par un don de Dieu à la future Mère de son Verbe incarné, elle me disait : “ Cependant… c’est à toi de juger si je puis venir sans risquer de perdre l’union à Dieu, sans que ce monde, dont tu me dis qu’il pénètre partout avec ses puanteurs, puisse corrompre mon cœur, qui a été, est, et ne veut être qu’à Dieu. Je m’examine et, autant que je sache, il me semble pouvoir le faire, parce que… (et là, elle s’est fait le plus grand éloge sans même y penser), parce que je ne trouve pas de différence entre la paix candide de l’époque où j’étais une fleur du Temple et celle que je possède en moi, maintenant que cela fait plus de trente ans que je suis la maîtresse de la maison. Mais je suis une indigne servante qui connaît mal et juge plus mal encore des choses de l’esprit. Toi, tu es le Verbe, la Sagesse, la Lumière et tu peux être lumière pour ta pauvre Maman qui accepte de ne plus te voir plutôt que de n’être pas agréable au Seigneur. ” Et moi, j’ai dû lui dire, le cœur tremblant d’admiration : “ Maman, je te l’affirme : ce n’est pas le monde qui pourra te corrompre, mais c’est lui qui sera embaumé par toi. ”

Ma Mère, vous l’entendez, a su voir les dangers de la vie au milieu du monde. Même pour elle, ce sont des dangers, même pour elle. Et vous, hommes, vous ne les voyez pas ?

92.6

Ah ! Vraiment Satan est aux aguets ! Seuls les vigilants seront victorieux. Et les autres ? Vous vous interrogez sur les autres ? Pour les autres, ce qui est écrit sera.

– Qu’est-ce qui est écrit, Maître ?

– “ Caïn se jeta sur Abel et le tua. Le Seigneur demanda à Caïn : ‘ Où est ton frère ? Qu’en as-tu fait ? La voix de son sang crie vers moi. Voici : tu seras maudit sur toute la terre qui a connu le goût du sang humain par la main d’un frère qui a ouvert les veines de son frère, et jamais plus cette horrible soif de la terre pour le sang humain ne cessera. La terre, empoisonnée par ce sang, sera pour toi stérile plus qu’une femme dont l’âge a tari la fécondité. Tu fuiras en cherchant la paix et du pain, et tu ne les trouveras pas. Ton remords te fera voir du sang sur toute fleur, sur toute plante, sur toute eau et sur toute nourriture. Le ciel et la mer te paraîtront être du sang, et du ciel comme de la terre et de la mer te parviendront trois voix : celle de Dieu, celle de l’Innocent, celle du Démon. Et pour ne pas les entendre, tu te donneras la mort. ’ ”

– La Genèse ne dit pas[1] cela, observe Pierre.

– Non, pas la Genèse. C’est moi qui le dis, et je ne me trompe pas. Je le dis pour les nouveaux Caïn des nouveaux Abel. Pour ceux qui, pour n’avoir pas veillé sur eux-mêmes et sur l’Ennemi, ne feront qu’un avec lui.

– Mais il n’y en aura pas parmi nous, n’est-ce pas, Maître ?

– Jean, quand le voile du Temple se déchirera, une grande vérité brillera sur Sion tout entière.

– Quelle vérité, mon Seigneur ?

– Que les fils des ténèbres ont été en vain au contact de la Lumière. Gardes-en le souvenir, Jean.

– Serai-je, moi, un fils des ténèbres ?

– Non, pas toi, mais souviens-t’en pour expliquer le Crime au monde.

– Quel crime, Seigneur ? Celui de Caïn ?

– Non, celui-là était le premier accord de l’hymne de Satan. Je parle du Crime parfait, du Crime inconcevable. Pour le comprendre, il faut le regarder au soleil de l’Amour divin et à travers l’esprit de Satan. Car seul l’Amour parfait et la Haine parfaite, seuls le Bien infini et le Mal infini peuvent expliquer une telle offrande et un tel péché. Vous entendez ? On dirait que Satan écoute et hurle son désir de l’accomplir. Partons avant que le nuage n’é­clate en éclairs et en grêle. »

Et ils descendent en courant, bondissant et sautant dans le jardin de Marie, pendant que la tempête se déchaîne avec violence.

92.1

Jesús ha llevado a los suyos a la sombra de un enorme nogal, que pende desde donde está — elevado respecto al huerto de María — hasta el mismo huerto. Jesús continúa instruyéndolos. El día está borrascoso, se avecina una tormenta; quizás por eso Jesús no se ha alejado mucho de la casa. María va y viene de la casa al huerto y del huerto a la casa, y cada vez que lo hace alza la cabeza y sonríe a su Jesús, que está sentado en la hierba, junto al tronco, rodeado de sus discípulos. Jesús dice:

«Ayer os anuncié que lo que había provocado una palabra imprudente habría servido de lección hoy. La lección es ésta: Tened por seguro — y sea regla en vuestro actuar — que nada de cuanto está escondido permanece siempre oculto. O Dios se ocupa de dar a conocer las obras de un hijo suyo a través de sus signos milagrosos, o a través de las palabras de los justos que reconocen los méritos de un hermano; o es Satanás quien, a través de la boca de un imprudente — no quiero decir más —, revela lo que los buenos, para no incitar a la anticaridad, han preferido callar, o altera las verdades, creando así confusión en los pensamientos. Por tanto, siempre llega el momento en que lo oculto se da a conocer.

Tened, pues, siempre esto presente en vuestro pensamiento. Sea para vosotros freno respecto al mal, sin que por otro lado os sintáis incitados a proclamar el bien que realizáis. ¡Cuántas veces uno actúa por bondad, verdadera bondad, pero humana! Y, siendo humana su actuación, o sea, de no perfecta intención, desea que los hombres la conozcan, y rabia y se amarga viendo que pasa desapercibida, y estudia la forma de manifestarla. No, amigos; así no. Haced el bien y dádselo al Señor eterno. Él sabrá darlo a conocer también a los hombres, si es bueno para vosotros. Si, por el contrario, ello pudiera anular, bajo un reflujo de complacencia de orgullo, vuestro comportamiento justo, entonces el Padre lo mantendrá secreto, reservándose el daros en el Cielo la gloria correspondiente, en presencia de toda la Corte celeste.

92.2

Quien vea un acto jamás juzgue por las apariencias. No acuséis nunca a nadie, porque las acciones de los hombres pueden en ocasiones presentar feo aspecto y celar otros motivos. Un padre, por ejemplo, puede decirle a un hijo suyo ocioso y entregado a la crápula: “Vete”, y ello puede parecer crueldad e incumplimiento de los deberes paternos; mas no siempre lo es. Su “vete” está sazonado con un llanto amarguísimo (más del padre que del hijo); a su “vete” le acompañan las palabras “volverás cuando te hayas arrepentido de tu ociosidad” y el voto de que se cumplan. Por otra parte, es un acto de justicia hacia los otros hijos, porque impide que un crapuloso consuma en vicios no sólo lo suyo, sino también lo de los demás. Malo será, en cambio, si esa palabra la dice un padre que se encuentre en culpa respecto a Dios y respecto a la prole, porque en su egoísmo se juzgará a sí mismo superior a Dios y considerará que su derecho se extiende también al espíritu de su hijo. No. El espíritu es de Dios, y ni siquiera Dios violenta la libertad del espíritu a donarse o no donarse. Para el mundo parecen iguales estos actos, y, sin embargo, ¡qué distintos son el uno del otro! El primero es justicia, el segundo es arbitrio culpable. Por tanto, no juzguéis nunca a nadie.

92.3

Ayer Pedro le dijo a Judas: “¿Qué maestro has tenido?”. Que no vuelva a decirlo. Que nadie eche la culpa a los otros de lo que ve en uno o en sí mismo. Los maestros tienen una misma palabra para todos los escolares. ¿Por qué, entonces, diez escolares resultan justos y diez malvados? Porque cada uno añade por su parte lo que tiene en el corazón, y ello pesa hacia el bien o hacia el mal. ¿Cómo es posible, entonces, acusar al maestro de haber enseñado mal porque el bien que ha inculcado quede anulado por el exceso de mal que reina en un corazón determinado? El primer factor de éxito está en vosotros. El maestro trabaja vuestro yo. Pero si vosotros no sois susceptibles de mejora, ¿qué puede hacer el maestro? ¿Qué soy Yo? En verdad os digo que no habrá maestro más sabio, paciente y perfecto que Yo. Y, no obstante, incluso de alguno de los míos se dirá: “Pero, ¿quién fue su maestro?”.

92.4

No os dejéis vencer nunca, al juzgar, por motivos personales. Ayer Judas, amando su tierra más de lo justo, estimó que en mí había injusticia hacia ella. Frecuentemente el hombre subyace bajo estos elementos imponderables que son el amor patrio o el amor a una idea, y se desvía, como alción desorientado, de su meta. La meta es Dios. Ver todo en Dios para ver bien. No ponerse a sí mismo, no poner ninguna cosa por encima de Dios. Y si uno realmente se equivoca... ¡Pedro!, ¡todos!, no seáis intransigentes. El error que tanto os fastidia, cometido por uno de vosotros, ¿realmente no lo habéis cometido nunca vosotros? ¿Estáis seguros? Y, aun admitiendo que no lo hayáis cometido nunca, ¿qué habréis de hacer? Pues agradecérselo a Dios. Nada más. Y velar. Vigilar mucho. Continuamente. Para no caer mañana en lo que hasta hoy ha podido ser evitado. ¿Veis? Hoy el cielo está nublado porque el granizo está próximo. Nosotros, escrutando el cielo, hemos dicho: “No nos alejemos de casa”. Ahora bien, ¿por qué no sabemos juzgar dónde puede haber peligro para el alma?, si sabemos juzgar así respecto a las cosas que, a pesar de ser peligrosas, no son nada en relación a los peligros que hay, pecando, de perder la amistad de Dios.

92.5

Mirad: ved allí a mi Madre. ¿Podéis pensar que en Ella haya tendencia alguna al mal? Pues bien, dado que el amor la impulsa a seguirme, dejará su casa cuando mi amor lo desee. Pero esta mañana, después de habérmelo pedido una vez más — porque Ella, mi Maestra, me decía: “Que entre tus discípulos esté también tu Madre, Hijo; Yo quiero aprender tu doctrina”; Ella, que ya poseía esta doctrina en su seno y antes aún en su espíritu, por don dado por Dios a la futura Madre de su Verbo Encarnado — Ella ha dicho: “No obstante... juzga si puedo ir contigo sin la posibilidad de perder la unión con Dios; sin que eso que es mundo, y que Tú dices que penetra con sus hedores, pueda corromper este corazón mío que fue y es y quiere ser sólo de Dios. Yo me someto a examen y, por cuanto sé, me parece que puedo hacerlo, porque... (y en esto, sin saberlo, se ha procurado la más alta alabanza) porque no encuentro diferencia entre mi paz cándida de cuando era una flor del Templo y esta que tengo en mí, ahora que desde hace más de seis lustros soy la mujer de casa. Pero yo soy indigna sierva que conoce mal, y juzga aún peor, las cosas del espíritu. Tú eres el Verbo, la Sabiduría, la Luz, y puedes ser luz para tu pobre Mamá, que acepta el no volver a verte antes que ser no grata al Señor”. Y Yo le he tenido que decir, temblándome el corazón de admiración: “Mamá, Yo te lo digo, no serás corrompida por el mundo; antes bien, el mundo será embalsamado por ti”.

Mi Madre — lo acabáis de oír — ha sabido ver los peligros de vivir en el mundo, que son peligros también para Ella, también para Ella. Y vosotros, hombres, ¿pretendéis no verlos?

92.6

¡Ay!, Satanás verdaderamente está al acecho, y sólo los que vigilen resultarán vencedores. ¿Los demás? ¿Preguntáis acerca de los demás? Para los demás, lo que está escrito».

«¿Qué está escrito, Maestro?».

«“Y Caín se abalanzó sobre Abel y le mató. Y el Señor le dijo a Caín: ‘¿Dónde está tu hermano? ¿Qué has hecho de él? El grito de su sangre llega hasta mí. Por tanto, serás maldito sobre la tierra que ha conocido el sabor de la sangre humana por mano de un hermano que ha abierto las venas a su hermano, y no cesará esta horrible hambre de la tierra de sangre humana. Y la tierra, envenenada por esta sangre, te será más estéril que una mujer seca por la edad. Y huirás, buscando paz y pan. Y no lo encontrarás. Tu remordimiento te hará ver sangre en cada flor y en cada tallo de hierba, en toda agua y alimento. El cielo te parecerá sangre, y sangre el mar. Del cielo, de la tierra, del mar, llegarán a ti tres voces: la de Dios, la del Inocente, la del Demonio; y, para no oírlas, te darás muerte’”».

«No habla así el Génesis» observa Pedro.

«No, el Génesis no; Yo lo digo, y no yerro. Lo digo para los nuevos Caínes de los nuevos Abeles, para quienes, por no vigilar respecto a sí mismos y al Enemigo, vendrán a ser una cosa con él».

«Pero, entre nosotros, no habrá de esos, ¿no es cierto, Maestro?».

«Juan, cuando sea desgarrado el Velo del Templo, una gran verdad brillará escrita en toda Sión».

«¿Cuál, mi Señor?».

«Que los hijos de las tinieblas en vano han estado en contacto con la Luz. Recuérdalo, Juan».

«¿Seré yo, Maestro, un hijo de las tinieblas?».

«No, tú no. Pero recuérdalo para explicar el Delito al mundo».

«¿Qué delito, Señor? ¿El de Caín?».

«No. Ese es el primer acorde del himno de Satanás. Hablo del Delito perfecto, el inconcebible Delito, aquel que, para comprenderle hay que mirarle a través del sol del divino Amor y a través de la mente de Satanás; porque sólo el Amor perfecto y el perfecto Odio, sólo el infinito Bien y el infinito Mal pueden explicar tal Donación y tal Pecado. ¿Oís? Parece como si Satanás estuviera oyendo y gritase de deseo de llevarlo a cabo. Vámonos, antes de que la nube rompa en relámpagos y granizo».

Y bajan corriendo por la pendiente, saltando al huerto de María mientras la tormenta estalla vehemente.


Notes

  1. ne dit pas cela : cf. Gn 4, 8-16.