Comme elle est belle, Marie, dans sa tenue d’épouse, au milieu d’amis et de ses maîtresses en fête ! Elisabeth est parmi elles.
Elle porte une robe de lin d’un blanc éclatant, un lin si doux et si fin qu’on dirait de la soie précieuse. Une ceinture en or et argent travaillée au burin ceint sa fine taille ; elle se compose entièrement de médaillons reliés par des chaînettes, et chaque médaillon est une broderie de fils d’or sur un fond d’argent lourd que le temps a bruni. Sans doute parce qu’elle est trop large pour la fiancée – encore bien jeune ! –, les trois derniers médaillons de cette ceinture pendent sur le devant. Elle descend entre les plis de la robe, très ample, si longue que cela lui fait une courte traîne. Marie porte aux pieds des sandales de peau très blanche, avec des boucles en argent.
Sa robe est retenue au cou par une chaînette à rosettes d’or avec un filigrane d’argent, qui reprend en plus petit le motif de la ceinture. Cette chaînette passe dans les ajourés de son grand décolleté en réunissant les plis qui forment une sorte de petit jabot. Le cou de Marie émerge de ce plissé blanc avec la grâce d’une fleur entourée d’une gaze précieuse et paraît encore plus frêle et blanc : on dirait une fleur de lys qui s’épanouit sur son visage de lys, que l’émotion rend encore plus pâle et plus frais. C’est le visage d’une hostie très pure.
Ses cheveux ne lui tombent plus sur les épaules. Ils sont gracieusement disposés en tresses entrelacées, maintenues depuis le haut de la tête par des épingles à cheveux en argent bruni, faites en broderie à filigrane. Le voile de sa mère est disposé sur ces tresses et retombe en beaux plis au-dessous de la lame précieuse qui enserre son front très blanc. Comme Marie est plus petite que sa mère, il lui tombe jusqu’aux reins et dépasse même les hanches, alors qu’il arrivait à la ceinture d’Anne.
Elle n’a rien aux doigts, mais porte des bracelets aux poignets. Là encore, ses poignets sont si fins que les lourds bracelets de sa mère glissent jusque sur ses mains ; peut-être même que, si elle secouait les mains, ils tomberaient par terre.