The Writings of Maria Valtorta

13. Fiançailles de la Vierge avec Joseph, instruit par la Sagesse qu’il serait le gardien du Mystère.

13. The wedding of the Virgin and Joseph. The closeness

13.1

Comme elle est belle, Marie, dans sa tenue d’épouse, au milieu d’amis et de ses maîtresses en fête ! Elisabeth est parmi elles.

Elle porte une robe de lin d’un blanc éclatant, un lin si doux et si fin qu’on dirait de la soie précieuse. Une ceinture en or et argent travaillée au burin ceint sa fine taille ; elle se compose entièrement de médaillons reliés par des chaînettes, et chaque médaillon est une broderie de fils d’or sur un fond d’argent lourd que le temps a bruni. Sans doute parce qu’elle est trop large pour la fiancée – encore bien jeune ! –, les trois derniers médaillons de cette ceinture pendent sur le devant. Elle descend entre les plis de la robe, très ample, si longue que cela lui fait une courte traîne. Marie porte aux pieds des sandales de peau très blanche, avec des boucles en argent.

Sa robe est retenue au cou par une chaînette à rosettes d’or avec un filigrane d’argent, qui reprend en plus petit le motif de la ceinture. Cette chaînette passe dans les ajourés de son grand décolleté en réunissant les plis qui forment une sorte de petit jabot. Le cou de Marie émerge de ce plissé blanc avec la grâce d’une fleur entourée d’une gaze précieuse et paraît encore plus frêle et blanc : on dirait une fleur de lys qui s’épanouit sur son visage de lys, que l’émotion rend encore plus pâle et plus frais. C’est le visage d’une hostie très pure.

Ses cheveux ne lui tombent plus sur les épaules. Ils sont gracieusement disposés en tresses entrelacées, maintenues depuis le haut de la tête par des épingles à cheveux en argent bruni, faites en broderie à filigrane. Le voile de sa mère est disposé sur ces tresses et retombe en beaux plis au-dessous de la lame précieuse qui enserre son front très blanc. Comme Marie est plus petite que sa mère, il lui tombe jusqu’aux reins et dépasse même les hanches, alors qu’il arrivait à la ceinture d’Anne.

Elle n’a rien aux doigts, mais porte des bracelets aux poignets. Là encore, ses poignets sont si fins que les lourds bracelets de sa mère glissent jusque sur ses mains ; peut-être même que, si elle secouait les mains, ils tomberaient par terre.

13.2

Ses compagnes la regardent de tous côtés et l’admirent.

Leurs questions et leurs cris d’émerveillement forment un gai gazouillis d’oiseaux.

« Ce sont les bijoux de ta mère ?

– Ils sont anciens, n’est-ce pas ?

– Comme elle est belle, cette ceinture, Sarah !

– Et ce voile, Suzanne ! Vois cette finesse ! Regarde les lys qui y sont tissés !

– Fais-moi voir tes bracelets, Marie ! Ils appartenaient à ta mère ?

– Elle les mettait. Mais ce sont ceux de la mère de Joachim, mon père.

– Oh, regarde ! Ils portent le sceau de Salomon entrelacé à de petits rameaux de palmier et d’olivier et, au milieu, il y a des lys et des roses. Ah, qui a effectué un travail si parfait et si minutieux ?

– Ceux de la maison de David, explique Marie. Cela fait des siècles que les femmes de sa race les portent à leur mariage, et ils se transmettent par héritage.

– C’est vrai, tu es héritière…

– On t’a tout apporté de Nazareth ?

– Non. A la mort de ma mère, ma cousine a pris mon trousseau chez elle pour le garder en bon état. Elle vient de me l’apporter.

– Où est-il ? Où est-il ? Montre-le à tes amies ! »

Marie ne sait comment faire… Elle désirerait être aimable, mais elle veut aussi éviter de déranger toutes ses affaires, disposées dans trois coffres pesants.

Mais les maîtresses viennent à son secours.

« L’époux est sur le point d’arriver. Ce n’est pas le moment de faire du désordre. Laissez-la tranquille, vous la fatiguez, et allez plutôt vous préparer. »

L’essaim des bavardes s’éloigne, un peu boudeur. Marie peut profiter en paix de la présence de ses maîtresses, qui lui adressent louanges et bénédictions.

13.3

A son tour, Elisabeth s’est approchée. Tout émue, Marie pleure parce qu’Anne, fille de Phanuel, l’appelle « Ma fille ! » et l’embrasse avec une affection vraiment maternelle. Elisabeth lui dit :

« Marie, ta mère n’est pas là, et pourtant elle est présente. Son âme exulte de joie auprès de toi. Et regarde : ce que tu portes, c’est une caresse qu’elle te fait. Tu y retrouves la saveur de ses baisers. Il y a bien longtemps, le jour où tu es entrée au Temple, elle m’a dit : “ Je lui ai préparé sa robe de mariée et son trousseau. Je veux que ce soit moi qui file le lin et fasse ses vêtements d’épouse, pour ne pas être absente le jour de sa joie. ” Et, tu sais ? Les derniers temps, quand je prenais soin d’elle, elle voulait chaque soir caresser tes premières robes et les vêtements que tu portes maintenant. Elle disait : “ J’y sens l’odeur de jasmin de ma petite fille, et je veux qu’elle sente là-dessus le baiser de sa maman. ” Que de baisers n’a-t-elle pas donnés à ce voile qui te couvre le front ! Plus de baisers qu’il n’y a de fils… Et quand tu mettras les linges qu’elle a tissés, pense que c’est moins le métier qui les a tissés que l’amour de ta mère. Quant à ces colliers… malgré les moments difficiles, ton père les a sauvés pour toi, pour que tu sois belle aujourd’hui, comme il convient à une princesse de David. Sois heureuse, Marie. Tu n’es pas orpheline, les tiens sont avec toi et tu as un époux qui est pour toi père et mère, tant il est parfait…

– Oh oui, c’est vrai ! Je ne peux vraiment pas me plaindre de lui. En moins de deux mois, il est venu deux fois et c’est aujourd’hui la troisième fois qu’il vient, défiant pluies et vents, pour prendre mes ordres… Pense donc : mes ordres ! Moi qui suis une pauvre femme et combien plus jeune que lui ! Et il ne m’a rien refusé. Il n’attend même pas que je le lui demande. On dirait qu’un ange lui souffle ce que je désire, et il m’en parle avant que je n’ouvre la bouche. La dernière fois, il m’a dit : “ Marie, je pense que tu préfèreras rester dans ta maison paternelle. Etant donné que tu es l’héritière, tu peux le faire si tu le crois bon. Je viendrai dans ta maison. Seulement, pour observer le rite, tu iras passer une semaine chez mon frère Alphée. Marie t’aime déjà tellement ! C’est de là que, le soir des noces, le cortège partira pour t’emmener à la maison. ” N’est-ce pas gentil ? Peu lui importe que les gens prétendent que sa maison ne me plaît pas… Elle m’aurait certainement plu, d’ailleurs, puisqu’il s’y trouve, lui qui est si bon. Mais, c’est sûr…, je préfère ma maison… à cause de mes souvenirs… Oh, qu’il est bon, Joseph !

– Qu’a-t-il dit de ton vœu ? Tu ne m’en as pas encore parlé.

– Il n’a fait aucune objection. Mieux, quand il en a su les raisons, il a dit : “ J’unirai mon sacrifice au tien. ”

– C’est un jeune saint », dit Anne, fille de Phanuel.

13.4

Le “ jeune saint ” entre à cet instant, en compagnie de Zacharie.

Il est vraiment superbe. Tout en jaune d’or, on dirait un souverain oriental. Une splendide ceinture porte sa bourse et un poignard, la première en maroquin à broderies d’or, le second, lui aussi, dans un fourreau en maroquin à rayures d’or. Sur la tête, il porte un turban en tissu, la coiffure habituelle qui sert de capuchon à certains peuples d’Afrique, comme les Bédouins. Il est maintenu en place par un cercle précieux, un fin fil d’or auquel sont attachés de petits bouquets de myrte. Il a un manteau tout neuf, plein de franges, dans lequel il se drape majestueusement. Ses yeux pétillent de joie. Il tient des bouquets de myrte en fleurs. Il salue :

« Paix à toi, mon épouse ! Paix à tous ! »

Après avoir été salué en retour, il ajoute :

« J’ai vu ta joie, le jour où je t’ai offert le rameau de ton jardin. J’ai donc pensé à apporter un peu du myrte que j’ai cueilli près de la grotte qui t’est si chère. J’aurais voulu y joindre des roses dont les premières fleurs apparaissent, contre ta maison. Mais elles n’auraient pas supporté plusieurs jours de voyage… Il ne me serait plus resté que les épines à l’arrivée. Or je ne veux t’offrir, ma bien-aimée, que des roses, je veux joncher ton chemin de fleurs délicates et parfumées, pour que tu puisses y poser le pied sans te salir ni trébucher.

– Oh, merci à toi, comme tu es bon ! Comment as-tu pu lui garder une telle fraîcheur ?

– J’ai attaché un vase à la selle et j’y ai mis les branches de fleurs en boutons. Elles ont fleuri en chemin. Les voici, Marie. Que ton front s’orne de la guirlande de pureté, symbole de l’épouse, mais d’une pureté toujours bien moindre que celle de ton cœur. »

Elisabeth et les maîtresses parent Marie de cette guirlande fleurie. Elles la forment en fixant au cercle précieux qui ceint son front les touffes blanches de myrte, alternant avec de petites roses blanches prises dans un vase posé sur un coffre.

Marie fait le geste de prendre son ample manteau blanc pour le mettre sur son dos, mais son époux la précède et l’aide à le fixer sur les épaules par deux épingles d’argent. Les maîtresses en arrangent les plis avec amour et grâce.

13.5

Tout est prêt. Pendant qu’on attend je ne sais quoi, Joseph prend Marie à part et lui dit :

« Ces temps-ci, j’ai repensé à ton vœu. Je t’ai dit que je le partageais. Mais, plus j’y pense, plus je me rends compte que le naziréat temporaire ne suffit pas, même si on le renouvelle à plusieurs reprises. Je t’ai comprise, Marie. Je ne mérite pas encore la parole de la Lumière, mais un murmure m’arrive déjà. Et cela me permet de comprendre ton secret, du moins dans ses grandes lignes. Je suis un pauvre ignorant, Marie, un simple ouvrier. Je suis illettré et je ne possède pas de trésors. Mais mon trésor, je le dépose à tes pieds, pour toujours : ma chasteté absolue, pour être digne de me tenir à tes côtés, toi la Vierge de Dieu, ma “ sœur épouse, mon jardin clos, ma source scellée ”, comme l’a dit notre aïeul[1], qui a peut-être écrit le Cantique des cantiques en te voyant, toi… Je serai le gardien de ce jardin parfumé où se trouvent les fruits les plus précieux et dont une source d’eau vive jaillit avec une douce impétuosité : ta douceur, ô mon épouse dont la pureté a conquis mon âme, ô ma toute belle. Tu es plus belle que l’aurore, tu es un soleil resplendissant car c’est ton cœur qui resplendit, ô toi qui es tout amour pour ton Dieu et pour le monde, à qui tu veux donner le Sauveur par le sacrifice de ta vie de femme. Viens, ma bien-aimée. »

Il la prend délicatement par la main et la conduit vers la porte. Les autres les suivent et, à l’extérieur, ses compagnes en fête s’unissent à eux, toutes vêtues de blanc et voilées.

13.6

Ils passent des cours et des portiques, au milieu de la foule qui les observe, et parviennent à un endroit qui n’est plus le Temple, mais qui paraît être une salle consacrée au culte. On y voit en effet des lampes et des rouleaux de parchemin comme dans les synagogues. Les époux s’avancent en face d’un pupitre élevé, une sorte de chaire, et ils attendent. Les autres se mettent en rangs derrière eux. D’autres prêtres et des curieux s’ins­tallent au fond.

Le grand-prêtre entre solennellement. Les curieux chu­­chotent :

« C’est lui qui les marie ?

– Oui, parce que l’épouse est de race royale et sacerdotale, une fleur de David et d’Aaron. C’est une vierge du Temple. L’époux est de la tribu de David. »

Le grand-prêtre met la main droite de l’épouse dans celle de l’époux et les bénit solennellement :

« Que le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob soit avec vous. Qu’il vous unisse et que s’accomplisse en vous sa bénédiction, en vous donnant sa paix et une nombreuse postérité ainsi qu’une longue vie et une mort bienheureuse dans le sein d’Abraham. »

Puis il se retire, aussi solennellement qu’il est entré.

Cette promesse échangée, Marie est l’épouse de Joseph.

Tous sortent et, toujours en bon ordre, ils vont dans une pièce où est rédigé le contrat de mariage. Il y est précisé que Marie, héritière de Joachim, de la descendance de David, et d’Anne, de la descendance d’Aaron, apporte en dot à son époux sa maison et ses biens annexes, son trousseau personnel et tout ce qu’elle a hérité de son père.

Tout est accompli.

13.7

Les époux sortent dans la cour, puis se dirigent vers la sortie, près du quartier des femmes affectées au Temple. Un grand chariot confortable les attend. Une toile sert d’abri, et les lourds coffres de Marie s’y trouvent déjà.

Après bien des adieux, embrassements et larmes, bénédictions, conseils et recommandations, Marie monte avec Elisabeth et s’installe à l’intérieur du chariot. Joseph et Zacharie s’asseyent à l’avant. Ils ont enlevé leurs manteaux de fête et sont tous enveloppés dans un grand manteau foncé.

Le chariot part au trot pesant d’un gros cheval de couleur bai-brun. Les murs du Temple s’éloignent, puis ceux de la cité, et voici la campagne, toute renouvelée, fraîche et fleurie sous le premier soleil du printemps. Les blés ont déjà la hauteur d’une main et leurs jeunes feuilles pareilles à des émeraudes ondoient sous une brise légère qui sent les fleurs de pêcher et de pommier, de trèfle et de menthe sauvage.

Marie pleure doucement sous son voile, et, de temps à autre, elle soulève la toile pour jeter un dernier coup d’œil sur le Temple qui s’éloigne, sur la cité qu’elle quitte…

La vision s’arrête là.

13.8

Jésus dit :

« Que dit le livre de la Sagesse[2] pour chanter ses louanges ? “ En elle est, en effet, un esprit intelligent, saint, unique, multiple, subtil. ” Il poursuit par l’énumération de ses dons et ce passage se termine sur ces mots : “ … qui peut tout, surveille tout, pénètre à travers tous les esprits, les intelligents, les purs, les plus subtils… La Sagesse… traverse et pénètre tout à cause de sa pureté. Elle est en effet une effusion de la puissance de Dieu… aussi rien de souillé ne s’introduit en elle. Car elle est… une image de sa bonté. Bien qu’étant seule, elle peut tout, demeurant en elle-même elle renouvelle l’univers et, d’âge en âge passant en des âmes saintes, elle en fait des amis de Dieu et des prophètes. ”

13.9

Tu l’as vu, ce n’est pas par culture humaine, mais grâce à une révélation surnaturelle que Joseph sait lire dans le livre scellé de la Vierge toute pure ; son “ regard ” lui permet de percevoir les vérités prophétiques en pénétrant un mystère surnaturel là où les autres n’auraient vu qu’une grande vertu. Imprégné de cette sagesse, qui est effluve de la vertu de Dieu et émanation certaine du Tout-Puissant, il avance d’une âme assurée dans l’océan de ce mystère de grâce qu’est Marie. Il se met en harmonie avec elle par des échanges spirituels dans lesquels, plus que les lèvres, ce sont deux esprits qui se parlent dans le silence sacré des âmes où ils n’entendent que la voix de Dieu ; or seuls la perçoivent ceux qui sont agréables à Dieu, parce qu’ils le servent fidèlement et sont remplis de lui.

La sagesse du Juste s’accroît par son union à celle qui est pleine de grâce et grâce à sa présence. Elle le prépare à pénétrer les secrets de Dieu les plus élevés et à savoir les protéger et les défendre contre les pièges des hommes ou des démons. Ce faisant, elle le renouvelle. Elle transforme le juste en saint et le saint en gardien de l’Epouse et du Fils de Dieu.

Sans soulever le sceau de Dieu, lui, le chaste qui porte désormais sa chasteté à un héroïsme angélique, peut lire la parole de feu inscrite sur le diamant virginal par le doigt de Dieu ; il y lit ce que, par prudence, il tait, mais qui est bien plus grand que ce que Moïse a pu graver sur les tables de pierre. Et, pour qu’aucun œil profane ne viole ce Mystère, il se place, tel un sceau sur le sceau, en archange de feu sur le seuil du paradis, où l’Eternel prend ses délices “ en se promenant à la brise du soir ” en devisant avec celle qui fait son amour, son Bois de lys en fleurs, sa Brise dont les parfums embaument, son frais Zéphyr du matin, sa belle Etoile, celle qui fait les délices de Dieu. La nouvelle Eve est là devant lui, non pas en tant qu’os de ses os ni chair de sa chair, mais comme la compagne de sa vie. C’est de l’Arche vi­vante de Dieu qu’il reçoit la tutelle, et il doit la rendre à Dieu aussi pure qu’il l’a reçue.

“ Epouse de Dieu ”, était-il écrit dans ce livre mystique aux pages immaculées… Lorsque, à l’heure de l’épreuve, le soupçon le tortura, il souffrit comme personne, à la fois en tant qu’homme et en tant que serviteur de Dieu, du sacrilège qu’il suspectait. Mais cette épreuve était encore à venir. En ce moment, en ce temps de grâce, il voit et se met au service de Dieu de la manière la plus authentique qui soit. C’est plus tard que viendra l’orage de l’épreuve, comme pour tous les saints, pour que, ainsi éprouvés, ils deviennent des coadjuteurs de Dieu.

13.10

Que lit-on[3] dans le Lévitique ? “ Parle à Aaron ton frère : qu’il n’entre pas à n’importe quel moment dans le sanctuaire derrière le voile, en face du propitiatoire qui se trouve sur l’arche. Il pourrait mourir, car j’apparais au-dessus du propitiatoire dans une nuée. Voici comment il pénètrera dans le sanctuaire : avec un taureau destiné à un sacrifice pour le péché et un bélier pour un holocauste. Il revêtira une tunique de lin consacrée, il portera à même le corps un caleçon de lin. ”

Au moment où Dieu le veut et autant qu’il le veut, Joseph pénètre réellement dans le sanctuaire de Dieu, de l’autre côté du voile qui cache l’arche sur laquelle plane l’Esprit de Dieu ; il s’offre lui-même et offrira l’Agneau en holocauste pour le péché du monde et l’expiation de ce péché. Il le fait, vêtu de lin et avec sa virilité mortifiée, pour en abolir les instincts qui, un jour, au commencement des temps, ont triomphé, lésant les droits de Dieu sur l’homme, mais vont être écrasés dans le Fils, sa Mère et son père putatif, afin que les hommes reviennent à la grâce et pour rendre à Dieu ses droits sur l’homme. C’est par sa chasteté perpétuelle qu’il accomplit tout cela.

Joseph n’était pas au Golgotha ? Vous semble-t-il qu’il ne soit pas au nombre des corédempteurs ? En vérité, je vous dis qu’il fut le premier d’entre eux. C’est pourquoi il est grand aux yeux de Dieu, grand en raison de son sacrifice, de sa patience, de sa constance et de sa foi. Qui a la foi la plus profonde, sinon celui qui croit sans avoir vu les miracles du Messie ?

13.11

Que soit loué mon père putatif, cet exemple pour vous de ce qui vous manque le plus : la pureté, la fidélité et le parfait amour. Que soit loué celui qui a merveilleusement lu le Livre scellé, instruit par la Sagesse pour savoir comprendre les mystères de la grâce, l’homme élu par Dieu pour protéger le Salut du monde contre les pièges de tous ses ennemis. »

13.1

How beautiful Mary is dressed as a bride, among Her joyful friends and teachers! There is also Elizabeth amongst them.

She is dressed in snow-white linen, so soft and refined that it looks like precious silk. She is wearing around Her slender waist a burin wrought belt in gold and silver, made of medallions held together by little chains — each medallion is an embroidery of gold threads on heavy silver burnished by age. Probably because the belt is too long for Her, still a gentle girl, the last three medallions hang down in the front and fall amongst the folds of the very wide dress that is so long as to form a sort of train. On Her feet She is wearing white leather sandals with silver buckles.

Around Her neck the dress is held by a chain of small gold roses and silver filigree, reproducing on a smaller scale the design of the belt. Running through large holes on the loosely cut neck, the chain gathers the cloth and forms a kind of small frill. Mary’s neck emerges from the white pleated cloth with the grace of a stem wrapped in a precious fabric and seems even more slender and whiter than ever, the stem of a lily ending in a lily-like face, which is even paler than usual for the excitement – and purer. The face of a most pure victim.

Her hair no longer hangs over Her shoulders. It is arranged in a knot of plaits in a charming style, and precious burnished silver hairpins, all made with embroidered filigree at the top, hold it in position. Her mother’s veil is placed over the plaits and it falls in beautiful folds under the precious thin plate that encircles Her snow-white forehead. The veil falls down Her sides and since Mary is not as tall as Her mother, it falls lower than Her hips, whereas it reached Anne’s waist. She has nothing on Her hands, but is wearing bracelets on Her wrists. Her wrists are so thin that the heavy bracelets of Her mother cover the back of Her hands and would fall to the ground if She tossed Her hands.

13.2

Her friends gaze upon Her and admire Her. They twitter gaily like sparrows asking questions and expressing their admiration.

«Are they Your mother’s?»

«They are antique, are they not?»

«How beautiful, Sarah, this belt is!»

«And what about this veil, Susan? How refined it is. Just look at those lilies woven in it!»

«Let me see Your bracelets, Mary. Were they Your mother’s?»

«Yes, she wore them. But they belonged to My father’s mother.»

«Oh! Look. They have the seal of Solomon interwoven with thin little branches of palm and olive-trees and amongst these there are lilies and roses. Oh! Who did such perfect and refined work?»

«They belong to the House of David» explains Mary. «The women of the family have worn them for centuries, when they get married and they are left in heritage to the heiress.»

«Certainly! You are the heiress…»

«Did they bring You everything from Nazareth?»

«No, they did not. When My mother died, My cousin took My trousseau to her house to keep it safely. Now she has brought it back to Me.»

«Where is it? Where is it? Show it to Your friends.»

Mary does not know what to do… She would like to be kind, but she is not anxious to pull out all the things which are nicely laid in three heavy trunks.

Her teachers come to Her help: «The groom is about to arrive» they point out. «This is not the moment to cause confusion. Leave Mary alone. You are tiring Her. Go and get ready.»

The chattering group go away somewhat sulkily. Mary can now enjoy in peace the company of Her teachers who say words of praise and blessing to Her.

13.3

Elizabeth has also approached. And as Mary, deeply moved, is crying because Anna of Phanuel has called Her «daughter» and has kissed Her with true motherly love, Elizabeth says to Her: «Mary, Your mother is not here, and yet she is present. Her soul is rejoicing with Yours. Look, the things that You are wearing are giving You her caresses once again. You can still find in them the flavour of her kisses. One day, a long time ago, the day You came to the Temple, she said to me: “I have prepared Her dresses and Her trousseau, because I wish to be the one who weaves Her linen and makes Her bridal dresses, so that I shall not be absent on the day of Her joy”. And listen. In the last days, when I was assisting her, every evening she wanted to caress Your first little dresses and the ones You are now wearing and she would say: “I can smell the jasmine perfume of my little one and I want Her to perceive here the kiss of Her mummy”. How many kisses on this veil that is now shading Your forehead! There are more kisses than threads!… And when You will wear the cloth woven by her, just think that it was woven more by her motherly love than by the spool. And these jewels… Even in hard circumstances they were saved by Your father for You, that You might be beautiful in this hour, as befits a princess of the House of David. Be happy and cheerful, Mary. You are not an orphan, because Your parents are with You and Your husband is a father and a mother to You, such is his perfection…»

«Yes, that is true! I certainly cannot complain. In two months he has been here twice, and today he has come for the third time, facing the rain and the windy weather, to take orders from Me… Fancy: orders from Me, a poor woman and much younger than he is! And he has denied Me nothing. He does not even wait for Me to ask. I think an angel must tell him what I want, because he tells Me before I can speak. The last time he said: “Mary, I think that You prefer to stay in Your father’s house. Since You are a daughter heiress, You can do so, if that is Your wish. I will come to Your house. However, in order to accomplish the rite, You will go for one week to my brother Alphaeus’ house. Mary already loves You so much. And from there the procession will start that will take You to Your house in the evening of the wedding day”. Was that not very kind of him? It did not even matter to him if the people should say that he has not a house which I would like… I would have liked it, because he is there and he is so good. Certainly… I prefer My own house… because of memories… Oh! Joseph is so good!»

«What did he say about Your vow? You haven’t told me yet.»

«He made no objection. On the contrary, when I told him the reasons, he said: “I will join my sacrifice to Yours”.»

«He is a holy young man» says Anna of Phanuel.

13.4

The «holy young man» is coming in just now in the company of Zacharias.

He is really magnificent. All dressed in gold yellow he seems an eastern sovereign. A splendid belt supports his pouch and his dagger, the former of morocco embroidered in gold, the latter with a morocco sheath and gold decorations. On his head he is wearing a turban, that is the usual piece of cloth worn like a hood, as is still customary amongst certain people in Africa, such as the bedouins, and it is held by a precious ring, a thin wire of gold, to which small bunches of myrtle are tied. He has on a new mantle, with fringes, and he wears it with great dignity. He is sparkling with joy. He has in his hands small bunches of myrtle in bloom.

«Peace to you, my spouse!» he greets Her. «Peace to everyone.» When he has received a reply to his greetings, he says: «I saw Your joy the day I gave You a branch from Your garden. I thought I should bring You some myrtle which I picked near the grotto You love so much. I wanted to bring You some of the roses that are already beginning to bloom near Your house. But roses do not last long. After a journey of several days I would have arrived here with only the thorns. And I want to offer You, my dear, only roses and spread Your way with soft scented flowers, so that Your feet may rest on them without touching anything dirty or harsh.»

«Oh! Thank you, you are so good! But what did you do to keep it so fresh?»

«I tied a vase to the saddle and I put the branches of the flowers in bud in it. During the journey they have burst into flower. Here they are, Mary. May Your forehead be garlanded with purity, the symbol of a bride, which, however, is much inferior to the purity of Your heart.»

Elizabeth and the teachers adorn Mary with a little garland of flowers which they form attaching the little white bunches of myrtle to the precious ring and they insert small white roses which they take from a vase placed on a small chest.

Mary is on the point of taking Her large white mantle to put it on Her shoulders, but Joseph precedes Her and helps Her to fasten it at the top of Her shoulders with two silver buckles. The teachers then arrange the folds with loving care.

13.5

Everything is ready. While they are awaiting I do not know what, Joseph takes Mary to one side and says to Her: «I have pondered a lot on Your vow these last days. I told You that I will share it with You. But the more I think of it, the more I realise that a temporary Naziritism is not sufficient, even if renewed several times. I have understood You, Mary. I do not yet deserve the word of Light, but a murmur of it comes to me. And it causes me to read Your secret, at least in its main lines. I am a poor ignorant man, Mary. A poor workman. I know nothing of letters and I have no treasures. But I place at Your feet my treasure: my absolute chastity, forever, to be worthy of being beside You, Virgin of God, “my sister spouse, enclosed garden[1], sealed fountain”, as our Ancestor says, who perhaps wrote the Song of Songs seeing You… I shall be the guardian of this garden of spices containing the most precious fruits and from which a spring of living water gushes out in a gentle surge: Your kindness, oh spouse, has conquered my soul with Your innocence, oh most beautiful one. You are more beautiful than dawn, You are a sun that shines because Your heart shines, You are full of love for Your God and for the world, to which You wish to give a Saviour with Your sacrifice of a woman. Come, my beloved spouse» and he takes Her gently by the hand and leads Her towards the door. All the others follow them and outside the joyful companions, all dressed in white and wearing veils, join them.

13.6

They go through yards and porches, among the crowds that watch them, up to a point that is not the Temple, but seems to be a hall used for ceremonies, because there are lamps and rolls of parchment as in synagogues. They go as far as a tall lectern, almost a desk, and they wait. The others stand in an orderly fashion behind them. Other priests and curious people gather at the end.

The High Priest enters solemnly.

There is whispering amongst the curious crowd: «Is he going to marry them?»

«Yes, because She is of royal and sacerdotal rank. A flower of David and Aaron, the bride is a virgin of the Temple. The groom is of the tribe of David.»

The Pontiff joins the right hand of the bride with the right hand of the groom and he blesses them solemnly: «May the God of Abraham, Isaac and Jacob be with you. May He join you and fulfil His blessing in you giving you His peace and numerous descendants with a long life and a happy death in the bosom of Abraham.» He then withdraws as solemn as when he entered.

The promise has been exchanged. Mary is Joseph’s spouse[2].

They all go out and they move in an orderly fashion to a hall where they stipulate the wedding contract which states that Mary, the daughter heiress of Joachim of David and of Anne of Aaron gives Joseph, as Her dowry, Her house and the estate attached to it, Her personal property and what She has inherited from Her father.

It is now all over.

13.7

The betrothed go out into the yard and they move towards the exit near the dwellings of the women assigned to the Temple. A comfortable heavy waggon is waiting for them. A tent is laid over it as a shelter and Mary’s heavy trunks are already loaded on it.

After farewell words, kisses and tears, blessings and advice, Mary gets into the waggon with Elizabeth, while Joseph and Zacharias sit in the front. They have taken off their best mantles and are all wearing dark ones.

The waggon departs at the heavy trot of a big dark horse. The Temple walls and then the city walls are receding and here is the country, new, fresh, blooming in the early springtime sunshine, with the corn a few inches off the ground, its little leaves, which look like emeralds, waving at a gentle breeze, which carries the scent of peach and apple flowers, of clover flowers and of wild mint.

Mary is weeping silently, under Her veil, and now and again She removes the tent and looks at the far away Temple and the city She has left…

The vision ends in this way.

13.8

Jesus says:

«What does the Book of Wisdom[3] say, singing her praises? “Within wisdom is a spirit intelligent, holy, unique, manifold, subtle”. And it goes on listing her endowments, ending the period with the words… “almighty, all-surveying, penetrating all intelligent, pure and most subtle spirits. She is so pure she pervades and permeates all things. She is a breath of the power of God, hence nothing impure can find a way into her… image of His goodness. Although alone she can do all, herself unchanging, she makes all things new, she passes into holy souls, she makes them friends of God and Prophets”.

13.9

You have seen how Joseph, not by human culture, but by supernatural education can read in the sealed book of the Immaculate Virgin and how he borders upon prophetic truths by his “seeing” a superhuman mystery where others could only see a great virtue. Since he is imbued with this wisdom, which is a breath of the power of God and a definite emanation of the Almighty, he sails with a secure spirit the sea of this mystery of grace which is Mary. He penetrates with Her spiritual contacts, in which, rather than the lips, the two spirits speak to each other in the sacred silence of their souls, where God only can hear voices and those who are well liked by God, because they are His faithful servants and are full of Him.

The wisdom of the Just man, which increases by his union and closeness to Mary, Full of Grace, prepares him to penetrate the deepest secrets of God and enables him to protect and defend them from the snares of man and demon. And in the meantime it invigorates him. It makes the just man a saint, and the saint the guardian of the Spouse and of the Son of God.

Without removing the seal of God, he, a chaste man, now elevating his chastity to angelical heroism, can read the word of fire written by God on the virginal diamond, and he reads what his wisdom does not repeat, but is greater than what Moses read on the stone tablets. And to prevent profane eyes from prying into the mystery, he places himself, seal upon the seal, as an archangel of fire on the threshold of Paradise, within which the Eternal Father takes His delight, “walking in the cool of the evening” and talking to Her Who is His love, Garden of lilies in bloom, Air scented with perfumes, fresh morning Breeze, lovely Star, Delight of God. The new Eve is there, in front of him, not bone from his bones, nor flesh from his flesh, but companion of his life, living Ark of God, Whom he receives in guardianship and Whom he must return to God as pure as he received Her.

“Spouse to God” was written in the immaculate pages of that mystical book… And when in the hour of trial suspicion hissed its torture, he suffered as a man and as a servant of God, as no man suffered, because of the suspected sacrilege. But this was to be the future trial. Now, in this time of grace, he sees and he puts himself at the most true service of God. Then the storm of the trial will come, as for all saints, to be tested and made coadjutors of God.

13.10

What do you read[4] in Leviticus? “Tell Aaron, your brother, that he must not enter the sanctuary beyond the Veil in front of the Throne of mercy that is over the Ark, whenever he chooses. He may die; for I appear in a cloud on the Throne of mercy, unless he has done these things first: he will offer a young bull for a sacrifice for sin and a ram for holocaust, he is to wear a linen tunic and cover his nakedness with a linen girdle”.

And Joseph really enters the sanctuary of God, when and as far as God wants, beyond the veil that conceals the Ark on which the Spirit of God hovers and he offers himself and will offer the Lamb, a holocaust for the sin of the world and in expiation of such sin. And he does that dressed in linen, and mortifying his virile limbs to abolish their faculty of sensation, which once, at the beginning of times, did triumph, impairing the rights of God on man and which will now be crushed in the Son, in the Mother and in the putative father, to lead men back to Grace and restore the right of God on man. He does that with his perpetual chastity.

Was Joseph not on Golgotha? Do you think he is not amongst the co-redeemers? I tell you solemnly that he was the first and therefore he is great in the eyes of God. Great for his sacrifice, his patience, his perseverance, his faith. Which faith is greater than this one that believed without seeing the miracles of the Messiah?

13.11

Praise be to My putative father, an example to you of what you lack most: purity, faithfulness and perfect love. Praise be to the magnificent reader of the sealed Book, filled with Wisdom to be able to understand the mysteries of Grace and chosen to protect the Salvation of the world from the snares of all enemies.»


Notes

  1. notre aïeul est Salomon, dans : Ct 4, 12.
  2. Que dit le livre de la Sagesse, en : Sg 7, 22-27.
  3. Que lit-on… en : Lv 16, 2-4.

Notes

  1. enclose garden, Song of Songs 4:12.
  2. spouse. In Israel, also at the time of Our Lady, a marriage comprised two phases: the engagement and the wedding. The rite of the engagement, by which the marriage was essentially established, implied that the young couple should be blessed by a priest while holding each other’s hand; a legal contract was made in regard to property and rights. During this first phase they did not live together. The wedding was the solemn accomplishment of the contract and the couple began to live together.
  3. Book of Wisdom, 7: 22-27.
  4. What do you read in: Leviticus 16:2-4.