Ils sont à présent sur l’autre rive. Ils ont à leur droite le mont Thabor et le petit Hermon, à leur gauche les montagnes de Samarie, par derrière le Jourdain, et en face, au-delà de la plaine, les collines devant lesquelles se trouve Megiddo (si j’ai bonne mémoire, c’est le nom que j’ai entendu dans une vision désormais lointaine[1], celle où Jésus retrouva Judas et Thomas, après la séparation causée par la nécessité de tenir caché le départ de Syntica et de Jean d’En-Dor).
Voici comment l’endroit se présente.[2]
Ils ont dû faire halte toute la journée dans quelque maison hospitalière, car le soir est venu, et il est visible qu’ils se sont reposés. Il fait encore chaud, mais la rosée commence déjà à tomber, tempérant la chaleur. Les ombres violacées du crépuscule descendent, succédant aux dernières rougeurs d’un brûlant coucher de soleil.
« Ici, la marche est aisée, observe Matthieu, tout content.
– Oui. Si nous continuons ainsi, nous serons à Megiddo avant le chant du coq, lui répond Simon le Zélote.
– Et, à l’aube, au-delà des collines, en vue de la plaine de Saron, ajoute Jean.
– Et de ta mer, hein ? lui dit son frère pour le taquiner.
– Oui, de ma mer…, répond Jean en souriant.