Chevauchant des montures de luxe, un groupe important de juifs pompeux arrive à Béthanie. Il s’agit de scribes et de pharisiens, sans compter quelques sadducéens et hérodiens, que j’ai déjà vus une autre fois, si je ne me trompe au banquet de Kouza, lorsqu’ils ont tenté Jésus pour qu’il se proclame roi. Ils sont suivis de serviteurs à pied.
Le cortège traverse lentement la petite ville, et le bruit des sabots sur le terrain durci, le tintement des harnachements, les voix des hommes attirent hors de chez eux les habitants qui regardent, et, avec une frayeur visible, s’inclinent en salutations profondes pour ensuite se redresser et se réunir en groupes volubiles.
« Vous avez vu ?
– Tous les membres du Sanhédrin de Jérusalem !
– Non : Joseph l’Ancien, Nicodème et d’autres n’étaient pas là.
– Il y avait même les pharisiens les plus connus.
– Et les scribes.
– Et celui qui était à cheval, qui était-ce ?
– Ils vont sûrement chez Lazare.
– Il doit être près de sa fin.
– Je n’arrive pas à comprendre pourquoi le Rabbi est absent.
– Comment pourrait-il en être autrement, puisque ceux de Jérusalem le cherchent pour le faire mourir ?
– Tu as raison. Qui plus est, ces serpents viennent certainement pour voir si le Rabbi est ici.
– Dieu soit loué, il n’y est pas !