Gli Scritti di Maria Valtorta

106. Jésus chassé de Nazareth

106. Cacciata da Nazareth e conforto alla Madre.

106.1

Je vois une grande pièce carrée. Même si je comprends qu’il s’agit de la synagogue de Nazareth (comme me le dit celui qui m’avertit intérieurement), j’emploie ce terme car il n’y a que des murs nus, peints en jaune et, de côté, une sorte de chaire. Il s’y trouve également un pupitre élevé avec des rouleaux posés dessus. Pupitre, étagère ? Je vous laisse choisir le mot approprié. En somme, c’est une sorte de table inclinée montée sur un pied, et sur laquelle sont rangés des rouleaux.

Des gens qui prient, pas comme nous, mais tous tournés d’un côté, sans joindre les mains, mais à peu près comme un prêtre à l’autel.

Au-dessus du siège et du pupitre, des lampes sont disposées de la manière suivante :

Je ne vois pas le but de cette vision qui demeure ainsi un certain temps sans changer. Mais Jésus me dit de l’écrire et je le fais[1].

[…]

106.2

Je me trouve de nouveau dans la synagogue de Nazareth. Cette fois, le rabbin fait la lecture. J’entends sa voix monotone et nasillarde, mais je ne comprends pas les paroles qu’il prononce dans une langue qui m’est inconnue.

Dans la foule se trouve aussi Jésus en compagnie de ses cousins apôtres et d’autres qui sont certainement eux aussi des parents, mais que je ne connais pas.

Après la lecture, le rabbin tourne les yeux vers la foule, comme en une muette invitation. Jésus s’avance et demande à tenir la réunion aujourd’hui.

Je l’entends lire de sa belle voix le passage[2] d’Isaïe cité par l’Evangile : « L’esprit du Seigneur est sur moi. » Et j’entends le commentaire qu’il en fait en se présentant comme « celui qui apporte la Bonne Nouvelle, la loi d’amour qui remplace l’ancienne rigueur par la miséricorde, afin qu’obtiennent le salut tous ceux dont la faute d’Adam rend l’âme malade et, par contrecoup, la chair, car le péché engendre le vice, et le vice la maladie, même physique. Et aussi pour que tous ceux que l’Esprit du mal retient prisonniers obtiennent leur libération. Je suis venu pour rompre ces chaînes et rouvrir le chemin du Ciel, pour donner la lumière aux âmes aveuglées et l’ouïe aux âmes sourdes. Le temps de la grâce du Seigneur est venu. Elle est parmi vous, c’est elle qui vous parle. Les patriarches ont désiré voir ce jour, dont la voix du Très-Haut a proclamé l’existence et dont les prophètes ont prédit le temps. Et déjà, portée à leur connaissance par un ministère surnaturel, ils savent que l’aube de ce jour s’est levée et que leur entrée au paradis est proche désormais. Elle exulte, l’âme des saints auxquels il ne manque que ma bénédiction pour être citoyens du Ciel. Vous le voyez. Venez à la Lumière qui s’est levée. Dépouillez-vous de vos passions, afin d’avoir l’agilité nécessaire pour suivre le Christ. Ayez la bonne volonté de croire, de devenir meilleurs, de vouloir le salut, et le salut vous sera procuré. Il est entre mes mains, mais je ne le donne qu’à ceux qui font preuve de la bonne volonté de le posséder, car ce serait une offense à la grâce que de le donner à ceux qui désirent continuer à servir Mammon. »

106.3

Un murmure s’élève dans la synagogue.

Jésus tourne les yeux vers l’assistance. Il lit sur les visages et dans les cœurs et continue :

« Je comprends votre pensée. Parce que je suis de Nazareth, vous voudriez une faveur spéciale, un privilège. Mais cela, c’est par égoïsme de votre part et non par la puissance de votre foi. Aussi, je vous dis qu’en vérité aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie. D’autres régions m’ont accueilli et m’accueilleront avec une plus grande foi, même certains dont le nom est pour vous un scandale. J’y trouverai une moisson de disciples, alors que je ne puis rien faire sur cette terre-ci, parce qu’elle m’est fermée et hostile. Mais je vous rappelle[3] Elie et Elisée. Le premier trouva la foi chez une femme phénicienne et le second chez un Syrien. Ils purent donc accomplir un miracle en faveur de l’un et de l’autre. Les gens qui mouraient de faim en Israël n’eurent pas de pain et les lépreux pas de purification, parce qu’il n’y avait pas dans leurs cœurs de bonne volonté, cette perle fine que le prophète avait découverte ailleurs. C’est ce qui vous arrivera, à vous aussi qui êtes hostiles et incrédules à l’égard de la Parole de Dieu. »

106.4

La foule s’agite, lance des imprécations, tente de mettre la main sur Jésus, mais ses apôtres et cousins[4] Jude, Jacques et Simon le défendent. Furieux, les Nazaréens chassent alors Jésus de la ville. Ils le poursuivent avec des menaces – pas seulement verbales – jusqu’au sommet de la colline. Alors Jésus se retourne, les immobilise de son regard magnétique, passe indemne au milieu d’eux et disparaît en gravissant un sentier de la colline.

106.5

Je vois un petit groupe de maisons, un hameau, dirions-nous aujourd’hui. Il est plus élevé que Nazareth, que l’on aperçoit en contrebas à quelques kilomètres. C’est une toute petite bourgade bien misérable.

Assis sur un muret près d’une cabane, Jésus parle avec Marie. Peut-être est-ce une maison amie, ou du moins hospitalière, suivant les lois de l’hospitalité orientale. Jésus s’y est réfugié, après avoir été chassé de Nazareth, pour attendre les apôtres qui s’étaient sûrement éparpillés dans le voisinage, pendant que Jésus se trouvait près de sa Mère.

Seuls les trois apôtres et cousins l’accompagnent. Ils sont rassemblés dans la cuisine et discutent avec une femme plutôt âgée que Jude appelle « mère ». Je comprends donc qu’il s’agit de Marie, femme de Cléophas[5], en qui je reconnais celle qui accompagnait

Marie la très sainte aux noces de Cana[6]. Ses fils et elle se sont certainement retirés là pour laisser à Jésus et à sa Mère toute liberté de converser à leur guise.

106.6

Marie est affligée. Elle a été informée de l’incident de la synagogue et elle en est meurtrie. Jésus la console. Marie supplie son Fils de rester loin de Nazareth, où tous sont mal disposés à son égard, même les autres personnes de sa parenté qui voient en lui un fou qui cherche à susciter brouilles et disputes. Mais Jésus fait un geste en souriant. Il semble dire : « Ici ou ailleurs, cela se vaut. Laisse tomber ! » Mais Marie insiste.

Il répond alors :

« Maman, si le Fils de l’homme devait aller uniquement là où on l’aime, il devrait tourner le dos à cette terre et retourner au Ciel. J’ai partout des ennemis. Car on hait la Vérité et moi je suis la Vérité. Mais je ne suis pas venu pour trouver un amour facile. Je suis venu faire la volonté du Père et racheter l’homme. L’amour, tu l’es, Maman. Tu es mon amour qui compense pour moi tout le reste. Toi et ce petit troupeau qui chaque jour s’accroît de quelque brebis que j’arrache au loup des passions et que j’amène au bercail de Dieu. Pour le reste, c’est mon devoir. Je suis venu accomplir ce devoir, et je dois l’accomplir jusqu’à me briser contre les pierres de leurs cœurs réfractaires au bien. Et même, ce n’est que lorsque je serai tombé, baignant de mon sang ces cœurs, que je les attendrirai en y imprimant mon Signe qui efface celui de l’Ennemi. Maman, c’est pour cela que je suis descendu du Ciel. Je ne puis qu’en désirer l’accomplissement.

– Oh ! Mon Fils ! Mon Fils ! »

Marie a la voix déchirée. Jésus la caresse. Je remarque que, en plus du voile, Marie a aussi son manteau sur la tête. Elle est plus que jamais voilée, comme une prêtresse.

106.7

« Je vais m’absenter quelque temps, pour te faire plaisir. Quand je serai dans le voisinage, je te ferai prévenir.

– Envoie Jean. Il me semble un peu te voir quand je le vois. Sa mère aussi est pleine d’égards pour moi et pour toi. Elle espère, il est vrai, une place privilégiée pour ses fils. C’est une femme et une maman, Jésus. Il faut l’excuser. Elle t’en parlera à toi aussi. Mais elle t’est sincèrement dévouée. Quand elle sera libérée de l’humanité qui fermente en elle et chez ses fils, comme chez les autres, comme chez tous, mon Fils, elle deviendra une femme de grande foi. Il est douloureux de constater que tous attendent de toi quelque bienfait humain, un bienfait qui, même s’il n’est pas humain, est égoïste. Mais le péché est en eux, avec sa concupiscence. Elle n’est pas encore venue, l’heure bénie et tellement redoutable où tu effaceras le Péché, bien que l’amour de Dieu et de l’homme me la fasse désirer. Oh ! Cette heure ! Comme le cœur de ta Maman tremble devant cette heure ! Que vont-ils te faire, mon Fils Rédempteur dont les prophètes prédisent un tel martyre ?

– N’y pense pas, Maman. Cette heure venue, Dieu t’aidera. Dieu nous aidera, toi et moi. Ensuite, ce sera la paix. Je te le dis, encore une fois. Maintenant, va. La nuit va tomber et le chemin est long. Je te bénis. »

106.8

Jésus dit :

« Petit Jean, nous avons beaucoup de travail aujourd’hui. Mais nous avons un jour de retard et il est impossible d’aller lentement. Je t’en ai donné la force nécessaire, aujourd’hui.

Je t’ai accordé ces quatre contemplations[7] pour pouvoir te parler des douleurs de Marie et des miennes, qui préparent la Passion. J’aurais dû t’en parler hier, samedi, le jour dédié à ma Mère. Mais j’ai eu pitié. Nous reprenons donc aujourd’hui le temps perdu. Après les douleurs que je t’ai fait connaître, Marie a encore subi les suivantes, et moi avec elle.

106.9

Mon regard avait lu dans le cœur de Judas. Nul ne doit penser que la sagesse de Dieu n’a pas été capable de comprendre ce cœur. Mais, comme je l’ai dit à ma Mère, il était nécessaire. Malheur à lui d’avoir été le traître ! Mais il fallait un traître. Plein de duplicité, rusé, avide, assoiffé de luxure, voleur, mais aussi plus intelligent et plus cultivé que la plupart, il avait su s’imposer à tous. Audacieux, il m’aplanissait les voies les plus difficiles. Plus que tout, il aimait se distinguer et faire ressortir sa place de confiance auprès de moi. S’il était serviable, ce n’était pas par instinct de charité, mais uniquement parce que, selon votre expression, il “ faisait la mouche du coche. ” Cela lui permettait de tenir la bourse et d’approcher les femmes. Deux choses qu’il aimait d’une façon effrénée, sans parler de son goût pour les honneurs.

Ce serpent ne pouvait que faire horreur à la femme pure, humble, détachée des richesses terrestres qu’était ma Mère. Moi-même, j’éprouvais du dégoût. Le Père, l’Esprit et moi sommes seuls à savoir combien il m’a fallu me dépasser pour pouvoir supporter sa présence. Mais je te l’expliquerai une autre fois.

106.10

De même, je n’ignorais pas l’hostilité des prêtres, des pharisiens, des scribes et des sadducéens. C’étaient des renards rusés qui cherchaient à me pousser dans leur tanière pour me déchirer. Ils étaient assoiffés de mon sang. Ils essayaient de me tendre des pièges partout pour me capturer, pour avoir un motif d’accusation, pour se débarrasser de moi. Ce piège a duré longtemps, trois ans durant, et ils ne se sont apaisés que lorsqu’ils m’ont su mort. Ce soir-là, ils ont dormi heureux. La voix de leur accusateur s’était éteinte à jamais. Du moins le croyaient-ils. Mais non : elle n’était pas éteinte. Elle ne le sera jamais, elle tonne au contraire et maudit leurs semblables d’aujourd’hui. Quelles douleurs ma Mère n’eut-elle pas à subir à cause d’eux ! Et moi, je ne saurais oublier ces douleurs.

106.11

Que la foule soit changeante, voilà qui n’est guère nouveau. C’est la bête sauvage qui lèche la main du dompteur si elle est armée d’un fouet ou si elle offre à sa faim un morceau de viande. Mais il suffit que le dompteur tombe et ne puisse plus se servir du fouet, ou bien qu’il n’ait plus de proie pour la rassasier, pour qu’elle se précipite et le déchire. Il suffit de dire la vérité et d’être bon pour être haï par la foule, une fois le premier moment d’enthousiasme passé. La vérité est reproche et avertissement. La bonté prive du fouet et fait en sorte que ceux qui ne sont pas bons n’aient plus à craindre. D’où les : “ Crucifie-le ! ” après les “ Hosannas ! ” Ma vie de Maître est remplie de ces deux cris. Et le dernier fut : “ Crucifie-le ! ” Le hosanna est l’haleine que reprend le chanteur pour avoir le souffle nécessaire pour monter haut. Le soir du vendredi saint, Marie a réentendu tous ces hosannas menteurs devenus hurlements de mort pour son Enfant, et elle en fut transpercée. Cela aussi, je ne l’oublie pas.

106.12

L’humanité des apôtres ! Qu’elle est loude ! Pour les élever au Ciel, je soulevais des masses que leur poids entraînait vers la terre. Même ceux qui n’imaginaient pas devenir des ministres d’un roi terrestre comme Judas Iscariote, ceux qui ne pensaient pas comme lui à monter sur le trône à ma place si besoin était, avaient néanmoins soif de gloire. Un jour est venu où même mon Jean et son frère désirèrent cette gloire qui, même dans le domaine des réalités célestes, vous éblouit comme un mirage. Ce n’est pas seulement le saint désir du paradis que je veux que vous ayez, ni le désir humain que votre sainteté soit reconnue. Pour un peu d’amour donné à Celui auquel je vous ai dit que vous devez vous donner tout entier, c’est aussi une avidité de changeur, d’usurier, qui vous incite à prétendre à une place à ma droite au Ciel.

Non, mes enfants, non. Il faut d’abord savoir boire toute la coupe que j’ai bue. Entièrement : y compris sa charité témoignée en réponse à la haine, sa chasteté en réponse aux voix de la sensualité, son héroïcité dans les épreuves, son sacrifice par amour pour Dieu et pour ses frères. Puis, quand vous aurez rempli intégralement votre devoir, dites encore : “ Nous sommes des serviteurs inutiles ” et attendez que mon Père – qui est aussi le vôtre –, vous accorde, par bonté, une place dans son Royaume. Comme tu m’as vu être dépouillé de mes vêtements au Prétoire, il convient de se dépouiller de tout ce qui est humain et de ne garder que cet indispensable qui est respect envers ce don de Dieu qu’est la vie et envers les frères auxquels nous pouvons être plus utiles du Ciel que sur la terre, puis laisser Dieu vous revêtir de l’étole immortelle purifiée dans le sang de l’Agneau.

106.13

Je t’ai montré les douleurs qui préparent à la Passion. Je t’en montrerai d’autres. Bien que ce soient toujours des douleurs, il a été reposant pour ton âme de les contempler. Maintenant, en voilà assez. Sois en paix. »

106.1

Vedo uno stanzone quadrato. Dico stanzone, per quanto capisca che è la sinagoga di Nazareth (come mi dice l’interno ammonitore) perché non c’è altro che le pareti nude tinte di giallino e una specie di cattedra da un parte. Vi è anche un alto leggio con sopra dei rotoli. Leggio, scansia, dica come crede. È, insomma, una specie di tavola inclinata, sorretta su un piede e sulla quale sono allineati dei rotoli.

Vi è della gente che prega, non come preghiamo noi, ma volti tutti da un lato con le mani non congiunte ma come su per giù sta un sacerdote all’altare.

Vi sono delle lampade messe sopra alla cattedra e al leggio.

Non vedo lo scopo di questa veduta, che non si cambia e che mi resta fissa così per del tempo. Ma Gesù mi dice di scriverla e lo faccio[1]. […].

106.2

Mi trovo nella sinagoga di Nazareth, da capo. Ora il rabbino legge. Sento la cantilena della voce nasale, ma non capisco le parole dette in una lingua a me ignota.

Fra la gente vi è anche Gesù coi cugini apostoli e con altri che sono certo parenti essi pure, ma che non conosco.

Dopo la lettura, il rabbino volge lo sguardo sulla folla in muta domanda. Gesù si fa avanti e chiede di tenere Lui l’adunanza, oggi.

Odo la sua bella voce leggere il passo[2] di Isaia citato dal Vangelo: «Lo spirito del Signore è sopra di Me…». E odo il commento che Egli ne fa, dicendosi «il portatore della Buona Novella, della legge d’amore che sostituisce il rigore di prima con la misericordia, per cui tutti coloro che la colpa d’Adamo fa malati nello spirito, e nella carne per riflesso, perché il peccato sempre suscita vizio, e il vizio malattia anche fisica, otterranno la salute. Per cui tutti coloro che sono prigionieri dello Spirito del male avranno liberazione. Io sono venuto a rompere queste catene, a riaprire la via dei Cieli, a dar luce alle anime acciecate e udito alle anime sorde. È venuto il tempo della Grazia del Signore. Ella è fra voi, Ella è questa che vi parla. I Patriarchi hanno desiderato vedere questo giorno, di cui la voce dell’Altissimo ha proclamato l’esistenza ed i Profeti hanno predetto il tempo. E già, portata a loro da ministero soprannaturale, conoscono che l’alba di questo giorno s’è levata, e il loro ingresso nel Paradiso è ormai vicino e ne esultano coi loro spiriti, santi ai quali non manca che la mia benedizione per esser cittadini dei Cieli. Voi lo vedete. Venite alla Luce che è sorta. Spogliatevi delle vostre passioni per esser agili a seguire il Cristo. Abbiate la buona volontà di credere, di migliorare, di volere la salute, e la salute vi sarà data. Essa è in mia mano. Ma non la do che a chi ha buona volontà di averla. Perché sarebbe offesa alla Grazia darla a chi vuol continuare a servire Mammona».

106.3

Il mormorio si leva per la sinagoga.

Gesù gira lo sguardo. Legge sui volti e nei cuori e prosegue: «Comprendo il vostro pensiero. Voi, poiché sono di Nazareth, vorreste un favore di privilegio. Ma questo per il vostro egoismo, non per potenza di fede. Onde Io vi dico che in verità nessun profeta è bene accetto nella sua patria. Altri paesi mi hanno accolto e mi accoglieranno con maggior fede, anche quelli il cui nome è scandalo fra di voi. Là Io mieterò i miei seguaci, mentre in questa terra nulla potrò fare, perché m’è chiusa e ostile. Ma vi ricordo[3] di Elia e d’Eliseo. Il primo trovò fede in una donna fenicia e il secondo in un siro. E a quella e a questo poterono operare il miracolo. I morenti di fame d’Israele ed i lebbrosi d’Israele non ebbero pane e mondezza, perché il loro cuore non aveva la buona volontà come perla fine che il Profeta vedeva. Questo succederà a voi pure, che siete ostili e increduli alla Parola di Dio».

106.4

La folla tumultua e impreca e tenta mettere le mani addosso a Gesù. Ma gli apostoli-cugini[4] – Giuda, Giacomo e Simone – lo difendono, ed allora gli infuriati nazareni cacciano fuori dalla città Gesù. Lo inseguono con minacce, non solamente verbali, sino al ciglio del monte. Ma Gesù si volge e li immobilizza col suo sguardo magnetico, e passa incolume in mezzo a loro, scomparendo su per un sentiero del monte.

106.5

Vedo una piccola, piccolissima borgata. Un pugno di case. Una frazione, diremmo noi ora. È più alta di Nazareth, che si vede più sotto, e dista dalla stessa pochi chilometri. Una borgatella misera misera.

Gesù parla con Maria stando seduto su un muretto presso una casuccia. Forse è una casa amica, o per lo meno ospitale secondo le leggi dell’ospitalità orientale. E Gesù ci si è rifugiato dopo esser stato scacciato da Nazareth, per attendere gli apostoli che certo si erano sparsi nella zona mentre Egli era presso la Madre.

Con Lui non ci sono che i tre apostoli-cugini, i quali, in questo momento, sono raccolti nell’interno della cucina e parlano con una donna anziana che Taddeo chiama «madre». Perciò capisco che è Maria di Cleofa. È una donna piuttosto anziana e la riconosco per quella che era con Maria Ss. alle nozze di Cana. Certo Maria di Cleofa e i figli si sono ritirati là per lasciare liberi Gesù e la Madre di parlare.

106.6

Maria è afflitta. Ha saputo del fatto della sinagoga ed è addolorata. Gesù la consola. Maria supplica il Figlio di stare lontano da Nazareth, dove tutti sono maldisposti verso di Lui, anche gli altri parenti, che lo giudicano un pazzo desideroso di suscitare rancori e dispute. Ma Gesù fa un gesto sorridendo. Pare dica: «Ci vuol altro, lascia perdere!». Ma Maria insiste.

Allora Egli risponde: «Mamma, se il Figlio dell’uomo dovesse andare unicamente là dove è amato, dovrebbe volgere il suo passo da questa Terra e tornare al Cielo. Ho ovunque dei nemici. Perché la Verità è odiata, ed Io sono Verità. Ma Io non sono venuto per trovare facile amore. Io sono venuto per fare la volontà del Padre e redimere l’uomo. L’amore sei tu, Mamma, il mio amore, quello che mi compensa di tutto. Tu e questo piccolo gregge, che tutti i giorni si accresce di qualche pecorella che Io strappo ai lupi delle passioni e porto nell’ovile di Dio. Il resto è il dovere. Sono venuto per compiere questo dovere e lo devo compiere anche fino a sfracellarmi contro le pietre dei cuori tetragoni al bene. Anzi, solo quando sarò caduto, bagnando di sangue quei cuori, Io li ammollirò stampandovi il mio segno che annulla quello del Nemico. Mamma, sono sceso dal Cielo per questo. Non posso che desiderare di compiere questo».

«Oh! Figlio! Figlio mio!». Maria ha la voce straziata. Gesù la carezza. Noto che Maria ha sul capo, oltre il velo, anche il manto. È più che mai velata, come una sacerdotessa.

106.7

«Starò assente qualche tempo, per farti contenta. Quando sarò vicino manderò ad avvisarti».

«Manda Giovanni. Mi pare di vedere un poco Te nel vedere Giovanni. Anche la madre sua è piena di cure per me e per Te. Ella spera, è vero, un posto di privilegio per i suoi figli. È donna ed è mamma, Gesù. Bisogna compatirla. Ne parlerà anche a Te. Ma ti è devota sinceramente. E quando sarà liberata dall’umanità, che fermenta in lei come nei suoi figli, come negli altri, come in tutti, Figlio mio, sarà grande nella fede. È doloroso che tutti sperino da Te un bene umano, un bene che, anche se non è umano, è egoista. Ma il peccato è in loro con la sua concupiscenza. Ancora l’ora benedetta, e tanto, tanto temuta, per quanto l’amore di Dio e dell’uomo me la faccia desiderare, in cui Tu annullerai il Peccato, non è venuta. Oh! quell’ora! Come trema il cuore della tua Mamma per quell’ora! Che ti faranno, Figlio? Figlio Redentore, di cui i Profeti dicono tanto martirio?».

«Non ci pensare, Mamma. Dio ti aiuterà in quell’ora. Me e te aiuterà Dio. E dopo sarà la pace. Te lo dico una volta ancora. Ora va’, ché la sera scende e lungo è il cammino. Io ti benedico».

106.8

Dice Gesù: «Piccolo Giovanni, molto lavoro oggi. Ma siamo indietro di un giorno e non si può andare piano. Ti ho dato la forza per questo, oggi.

Le quattro contemplazioni[5] te le ho concesse per poterti parlare sui dolori di Maria e miei, preparatori alla Passione. Avrei dovuto parlarne ieri, sabato, giorno dedicato a mia Madre. Ma ho avuto pietà. Oggi si riprende il tempo perduto. Dopo i dolori che ti ho fatto conoscere, Maria ha avuto anche questi. Ed Io con Lei.

106.9

Il mio sguardo aveva letto nel cuore di Giuda Iscariota.

Nessuno deve pensare che la Sapienza di Dio non sia stata capace di comprendere quel cuore. Ma, come ho detto a mia Madre, egli ci voleva. Guai a lui per esser stato il traditore! Ma un traditore ci voleva. Doppio, astuto, avido, lussurioso, ladro, e intelligente e colto più della massa, egli aveva saputo imporsi a tutti. Audace, mi spianava la via, anche se era via difficile. Gli piaceva, oltre tutto, emergere e far risaltare il suo posto di fiducia presso di Me. Non era servizievole per istinto di carità. Ma unicamente perché era uno di quelli che voi chiamereste “faccendoni”. Ciò gli permetteva anche di tenere la borsa e di avvicinare la donna. Due cose che, insieme alla terza, la carica umana, amava sfrenatamente.

La Pura, l’Umile, la Distaccata dalle ricchezze terrene, non poteva non avere ribrezzo di quel serpe. Io pure ne avevo ribrezzo. Ed Io solo ed il Padre e lo Spirito sappiamo quali superamenti ho dovuto sostenere per poterlo sopportare vicino. Ma te li spiegherò in altro tempo.

106.10

Ugualmente non ignoravo l’ostilità dei sacerdoti, farisei, scribi e sadducei. Erano volpi astute che cercavano spingermi nella loro tana per sbranarmi. Avevano fame del mio sangue. E cercavano di mettermi trappole ovunque per catturarmi, per avere arma di accusa, per levarmi di mezzo. Per tre anni è stata lunga l’insidia e non si è placata altro che quando mi hanno saputo morto. Quella sera hanno dormito felici. La voce del loro accusatore era per sempre estinta. Lo credevano. No. Non è ancora spenta. Non lo sarà mai e tuona, tuona e maledice i loro simili di ora. Quanto dolore ebbe mia Madre per colpa di loro! Ed Io quel dolore non lo dimentico.

106.11

Che la folla fosse volubile, non era cosa nuova. Essa è la belva che lecca la mano del domatore, se è armata di scudiscio o se offre un pezzo di carne alla sua fame. Ma, basta che il domatore cada e non possa più usare lo scudiscio, oppure non abbia più prede per la sua fame, che essa si avventa e lo sbrana. Basta dire la verità ed essere dei buoni per essere odiati dalla folla dopo il primo momento di entusiasmo. La verità è rimprovero e monito. La bontà spoglia dello scudiscio e fa sì che i non buoni non temano più. Onde: “crucifige”, dopo aver detto: “osanna”. La mia vita di Maestro è satura di queste due voci. E l’ultima è stata “crucifige”. L’osanna è come l’anelito che prende il cantore per aver fiato di fare l’acuto. Maria, nella sera del Venerdì Santo, ha riudito in sé tutti gli osanna bugiardi, divenuti urli di morte per la sua Creatura, e ne è rimasta trafitta. Anche questo Io non lo dimentico.

106.12

L’umanità degli apostoli! Quanta! Portavo sulle braccia, per alzarli al Cielo, dei massi che pesavano verso terra. Anche coloro che non si vedevano ministri di un re terreno come Giuda Iscariota, coloro che non pensavano come lui di salire, all’occorrenza, in mia vece sul trono, erano sempre, però, ansiosi di gloria. Venne il giorno che anche il mio Giovanni e suo fratello appetirono a questa gloria, che vi abbaglia come un miraggio anche nelle cose celesti. Non santo anelito al Paradiso, che voglio che abbiate. Ma desiderio umano che la vostra santità sia conosciuta. Non solo, ma esosità di cambiavalute, di usuraio per cui, per un poco di amore dato a Colui al quale Io vi ho detto dovete dare tutti voi stessi, pretendete un posto alla sua destra in Cielo.

No, figli. No. Prima occorre saper bere tutto il calice che Io ho bevuto. Tutto: con la sua carità data in compenso dell’odio, con la sua castità contro le voci del senso, con la sua eroicità nelle prove, col suo olocausto per amore di Dio e dei fratelli. Poi, quando s’è tutto compiuto del proprio dovere, dire ancora: “Siamo servi inutili”, e attendere che il Padre mio e vostro vi conceda, per sua bontà, un posto nel suo Regno. Occorre spogliarsi, come mi hai visto spogliato nel Pretorio, di tutto ciò che è umano, tenendo solo quell’indispensabile che è rispetto verso il dono di Dio che è la vita, e verso i fratelli ai quali possiamo essere utili più dal Cielo che sulla Terra, e lasciare che Dio vi rivesta della stola immortale, fatta candida nel sangue dell’Agnello.

106.13

Ti ho mostrato i dolori preparatori della Passione. Altri te li mostrerò. Per quanto siano sempre dolori, è stato riposo per l’anima tua il contemplarli. Ora basta. Sta’ in pace».


Notes

  1. et je le fais. Sur le cahier manuscrit, la vision qui a formé le chapitre 101 suit immédiatement.
  2. le passage, c’est-à-dire celui d’Is 61, 1-2, cité par Lc 4, 18-19.
  3. je vous rappelle, voir 1 R 17 ; 2 R 5.
  4. les apôtres et cousins sont Jacques et Jude. C’est par erreur que l’écrivain qualifie Simon – présent lui aussi – d’apôtre, ce que Jésus a corrigé en 105.6. Cette erreur se répète à la page suivante.
  5. Marie, femme de Cléophas : Pour désigner la belle-sœur de Jésus, Maria Valtorta écrit indifféremment Marie de Cléophas et Marie d’Alphée. Mais c’est une seule et même personne. On peut supposer que Cléophas est le second prénom d’Alphée, les deux prénoms étant derives de l’araméen Chalpi (ou Cheleph) (voir Maccabées 11,70). La forme Cléophas vient de la Vulgate, mais les textes primitifs disent “ Clopas ”. C’est cette forme qu’ont reprise les traductions modernes de la Bible (comme la Bible de Jérusalem ou la Tob) : Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas (Jn 19,25).
  6. aux noces de Cana : cf. chapitres 51.
  7. les quatre contemplations par lesquelles le commentaire commence ont été écrites aussitôt après la date du 13 février 1944 au soir. Mais elles ont été placées à des endroits différents : la première correspond à 106.1, la seconde au chapitre 101 tout entier, la troisième à 106.2/4, la quatrième à 106.5/7, et est suivie du commentaire (106.8/13).

Note

  1. e lo faccio. Segue immediatamente, sul quaderno autografo, la visione che ha formato il capitolo 101.
  2. il passo, quello di Isaia 61, 1-2, citato da Luca 4, 18-19.
  3. vi ricordo ciò che si narra in: 1 Re 17; 2 Re 5.
  4. gli apostoli-cugini sono Giuda e Giacomo. Il cugino Simone, anch’egli presente, è chiamato erroneamente apostolo dalla scrittrice, corretta da Gesù in 105.6. L’errore si ripete più sotto: i tre apostoli-cugini.
  5. Le quattro contemplazioni, delle quali inizia qui il commento, sono state scritte di seguito sotto la stessa data: Sera del 13 febbraio 1944; ma hanno avuto collocazioni diverse. La prima corrisponde a 106.1; la seconda corrisponde all’intero capitolo 101; la terza corrisponde a 106.2/4; la quarta corrisponde a 106.5/7 ed è seguita dal commento (106.8/13).