The Writings of Maria Valtorta

106. Jésus chassé de Nazareth

106. Jesus is driven out of Nazareth. Comfort to

106.1

Je vois une grande pièce carrée. Même si je comprends qu’il s’agit de la synagogue de Nazareth (comme me le dit celui qui m’avertit intérieurement), j’emploie ce terme car il n’y a que des murs nus, peints en jaune et, de côté, une sorte de chaire. Il s’y trouve également un pupitre élevé avec des rouleaux posés dessus. Pupitre, étagère ? Je vous laisse choisir le mot approprié. En somme, c’est une sorte de table inclinée montée sur un pied, et sur laquelle sont rangés des rouleaux.

Des gens qui prient, pas comme nous, mais tous tournés d’un côté, sans joindre les mains, mais à peu près comme un prêtre à l’autel.

Au-dessus du siège et du pupitre, des lampes sont disposées de la manière suivante :

Je ne vois pas le but de cette vision qui demeure ainsi un certain temps sans changer. Mais Jésus me dit de l’écrire et je le fais[1].

[…]

106.2

Je me trouve de nouveau dans la synagogue de Nazareth. Cette fois, le rabbin fait la lecture. J’entends sa voix monotone et nasillarde, mais je ne comprends pas les paroles qu’il prononce dans une langue qui m’est inconnue.

Dans la foule se trouve aussi Jésus en compagnie de ses cousins apôtres et d’autres qui sont certainement eux aussi des parents, mais que je ne connais pas.

Après la lecture, le rabbin tourne les yeux vers la foule, comme en une muette invitation. Jésus s’avance et demande à tenir la réunion aujourd’hui.

Je l’entends lire de sa belle voix le passage[2] d’Isaïe cité par l’Evangile : « L’esprit du Seigneur est sur moi. » Et j’entends le commentaire qu’il en fait en se présentant comme « celui qui apporte la Bonne Nouvelle, la loi d’amour qui remplace l’ancienne rigueur par la miséricorde, afin qu’obtiennent le salut tous ceux dont la faute d’Adam rend l’âme malade et, par contrecoup, la chair, car le péché engendre le vice, et le vice la maladie, même physique. Et aussi pour que tous ceux que l’Esprit du mal retient prisonniers obtiennent leur libération. Je suis venu pour rompre ces chaînes et rouvrir le chemin du Ciel, pour donner la lumière aux âmes aveuglées et l’ouïe aux âmes sourdes. Le temps de la grâce du Seigneur est venu. Elle est parmi vous, c’est elle qui vous parle. Les patriarches ont désiré voir ce jour, dont la voix du Très-Haut a proclamé l’existence et dont les prophètes ont prédit le temps. Et déjà, portée à leur connaissance par un ministère surnaturel, ils savent que l’aube de ce jour s’est levée et que leur entrée au paradis est proche désormais. Elle exulte, l’âme des saints auxquels il ne manque que ma bénédiction pour être citoyens du Ciel. Vous le voyez. Venez à la Lumière qui s’est levée. Dépouillez-vous de vos passions, afin d’avoir l’agilité nécessaire pour suivre le Christ. Ayez la bonne volonté de croire, de devenir meilleurs, de vouloir le salut, et le salut vous sera procuré. Il est entre mes mains, mais je ne le donne qu’à ceux qui font preuve de la bonne volonté de le posséder, car ce serait une offense à la grâce que de le donner à ceux qui désirent continuer à servir Mammon. »

106.3

Un murmure s’élève dans la synagogue.

Jésus tourne les yeux vers l’assistance. Il lit sur les visages et dans les cœurs et continue :

« Je comprends votre pensée. Parce que je suis de Nazareth, vous voudriez une faveur spéciale, un privilège. Mais cela, c’est par égoïsme de votre part et non par la puissance de votre foi. Aussi, je vous dis qu’en vérité aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie. D’autres régions m’ont accueilli et m’accueilleront avec une plus grande foi, même certains dont le nom est pour vous un scandale. J’y trouverai une moisson de disciples, alors que je ne puis rien faire sur cette terre-ci, parce qu’elle m’est fermée et hostile. Mais je vous rappelle[3] Elie et Elisée. Le premier trouva la foi chez une femme phénicienne et le second chez un Syrien. Ils purent donc accomplir un miracle en faveur de l’un et de l’autre. Les gens qui mouraient de faim en Israël n’eurent pas de pain et les lépreux pas de purification, parce qu’il n’y avait pas dans leurs cœurs de bonne volonté, cette perle fine que le prophète avait découverte ailleurs. C’est ce qui vous arrivera, à vous aussi qui êtes hostiles et incrédules à l’égard de la Parole de Dieu. »

106.4

La foule s’agite, lance des imprécations, tente de mettre la main sur Jésus, mais ses apôtres et cousins[4] Jude, Jacques et Simon le défendent. Furieux, les Nazaréens chassent alors Jésus de la ville. Ils le poursuivent avec des menaces – pas seulement verbales – jusqu’au sommet de la colline. Alors Jésus se retourne, les immobilise de son regard magnétique, passe indemne au milieu d’eux et disparaît en gravissant un sentier de la colline.

106.5

Je vois un petit groupe de maisons, un hameau, dirions-nous aujourd’hui. Il est plus élevé que Nazareth, que l’on aperçoit en contrebas à quelques kilomètres. C’est une toute petite bourgade bien misérable.

Assis sur un muret près d’une cabane, Jésus parle avec Marie. Peut-être est-ce une maison amie, ou du moins hospitalière, suivant les lois de l’hospitalité orientale. Jésus s’y est réfugié, après avoir été chassé de Nazareth, pour attendre les apôtres qui s’étaient sûrement éparpillés dans le voisinage, pendant que Jésus se trouvait près de sa Mère.

Seuls les trois apôtres et cousins l’accompagnent. Ils sont rassemblés dans la cuisine et discutent avec une femme plutôt âgée que Jude appelle « mère ». Je comprends donc qu’il s’agit de Marie, femme de Cléophas[5], en qui je reconnais celle qui accompagnait

Marie la très sainte aux noces de Cana[6]. Ses fils et elle se sont certainement retirés là pour laisser à Jésus et à sa Mère toute liberté de converser à leur guise.

106.6

Marie est affligée. Elle a été informée de l’incident de la synagogue et elle en est meurtrie. Jésus la console. Marie supplie son Fils de rester loin de Nazareth, où tous sont mal disposés à son égard, même les autres personnes de sa parenté qui voient en lui un fou qui cherche à susciter brouilles et disputes. Mais Jésus fait un geste en souriant. Il semble dire : « Ici ou ailleurs, cela se vaut. Laisse tomber ! » Mais Marie insiste.

Il répond alors :

« Maman, si le Fils de l’homme devait aller uniquement là où on l’aime, il devrait tourner le dos à cette terre et retourner au Ciel. J’ai partout des ennemis. Car on hait la Vérité et moi je suis la Vérité. Mais je ne suis pas venu pour trouver un amour facile. Je suis venu faire la volonté du Père et racheter l’homme. L’amour, tu l’es, Maman. Tu es mon amour qui compense pour moi tout le reste. Toi et ce petit troupeau qui chaque jour s’accroît de quelque brebis que j’arrache au loup des passions et que j’amène au bercail de Dieu. Pour le reste, c’est mon devoir. Je suis venu accomplir ce devoir, et je dois l’accomplir jusqu’à me briser contre les pierres de leurs cœurs réfractaires au bien. Et même, ce n’est que lorsque je serai tombé, baignant de mon sang ces cœurs, que je les attendrirai en y imprimant mon Signe qui efface celui de l’Ennemi. Maman, c’est pour cela que je suis descendu du Ciel. Je ne puis qu’en désirer l’accomplissement.

– Oh ! Mon Fils ! Mon Fils ! »

Marie a la voix déchirée. Jésus la caresse. Je remarque que, en plus du voile, Marie a aussi son manteau sur la tête. Elle est plus que jamais voilée, comme une prêtresse.

106.7

« Je vais m’absenter quelque temps, pour te faire plaisir. Quand je serai dans le voisinage, je te ferai prévenir.

– Envoie Jean. Il me semble un peu te voir quand je le vois. Sa mère aussi est pleine d’égards pour moi et pour toi. Elle espère, il est vrai, une place privilégiée pour ses fils. C’est une femme et une maman, Jésus. Il faut l’excuser. Elle t’en parlera à toi aussi. Mais elle t’est sincèrement dévouée. Quand elle sera libérée de l’humanité qui fermente en elle et chez ses fils, comme chez les autres, comme chez tous, mon Fils, elle deviendra une femme de grande foi. Il est douloureux de constater que tous attendent de toi quelque bienfait humain, un bienfait qui, même s’il n’est pas humain, est égoïste. Mais le péché est en eux, avec sa concupiscence. Elle n’est pas encore venue, l’heure bénie et tellement redoutable où tu effaceras le Péché, bien que l’amour de Dieu et de l’homme me la fasse désirer. Oh ! Cette heure ! Comme le cœur de ta Maman tremble devant cette heure ! Que vont-ils te faire, mon Fils Rédempteur dont les prophètes prédisent un tel martyre ?

– N’y pense pas, Maman. Cette heure venue, Dieu t’aidera. Dieu nous aidera, toi et moi. Ensuite, ce sera la paix. Je te le dis, encore une fois. Maintenant, va. La nuit va tomber et le chemin est long. Je te bénis. »

106.8

Jésus dit :

« Petit Jean, nous avons beaucoup de travail aujourd’hui. Mais nous avons un jour de retard et il est impossible d’aller lentement. Je t’en ai donné la force nécessaire, aujourd’hui.

Je t’ai accordé ces quatre contemplations[7] pour pouvoir te parler des douleurs de Marie et des miennes, qui préparent la Passion. J’aurais dû t’en parler hier, samedi, le jour dédié à ma Mère. Mais j’ai eu pitié. Nous reprenons donc aujourd’hui le temps perdu. Après les douleurs que je t’ai fait connaître, Marie a encore subi les suivantes, et moi avec elle.

106.9

Mon regard avait lu dans le cœur de Judas. Nul ne doit penser que la sagesse de Dieu n’a pas été capable de comprendre ce cœur. Mais, comme je l’ai dit à ma Mère, il était nécessaire. Malheur à lui d’avoir été le traître ! Mais il fallait un traître. Plein de duplicité, rusé, avide, assoiffé de luxure, voleur, mais aussi plus intelligent et plus cultivé que la plupart, il avait su s’imposer à tous. Audacieux, il m’aplanissait les voies les plus difficiles. Plus que tout, il aimait se distinguer et faire ressortir sa place de confiance auprès de moi. S’il était serviable, ce n’était pas par instinct de charité, mais uniquement parce que, selon votre expression, il “ faisait la mouche du coche. ” Cela lui permettait de tenir la bourse et d’approcher les femmes. Deux choses qu’il aimait d’une façon effrénée, sans parler de son goût pour les honneurs.

Ce serpent ne pouvait que faire horreur à la femme pure, humble, détachée des richesses terrestres qu’était ma Mère. Moi-même, j’éprouvais du dégoût. Le Père, l’Esprit et moi sommes seuls à savoir combien il m’a fallu me dépasser pour pouvoir supporter sa présence. Mais je te l’expliquerai une autre fois.

106.10

De même, je n’ignorais pas l’hostilité des prêtres, des pharisiens, des scribes et des sadducéens. C’étaient des renards rusés qui cherchaient à me pousser dans leur tanière pour me déchirer. Ils étaient assoiffés de mon sang. Ils essayaient de me tendre des pièges partout pour me capturer, pour avoir un motif d’accusation, pour se débarrasser de moi. Ce piège a duré longtemps, trois ans durant, et ils ne se sont apaisés que lorsqu’ils m’ont su mort. Ce soir-là, ils ont dormi heureux. La voix de leur accusateur s’était éteinte à jamais. Du moins le croyaient-ils. Mais non : elle n’était pas éteinte. Elle ne le sera jamais, elle tonne au contraire et maudit leurs semblables d’aujourd’hui. Quelles douleurs ma Mère n’eut-elle pas à subir à cause d’eux ! Et moi, je ne saurais oublier ces douleurs.

106.11

Que la foule soit changeante, voilà qui n’est guère nouveau. C’est la bête sauvage qui lèche la main du dompteur si elle est armée d’un fouet ou si elle offre à sa faim un morceau de viande. Mais il suffit que le dompteur tombe et ne puisse plus se servir du fouet, ou bien qu’il n’ait plus de proie pour la rassasier, pour qu’elle se précipite et le déchire. Il suffit de dire la vérité et d’être bon pour être haï par la foule, une fois le premier moment d’enthousiasme passé. La vérité est reproche et avertissement. La bonté prive du fouet et fait en sorte que ceux qui ne sont pas bons n’aient plus à craindre. D’où les : “ Crucifie-le ! ” après les “ Hosannas ! ” Ma vie de Maître est remplie de ces deux cris. Et le dernier fut : “ Crucifie-le ! ” Le hosanna est l’haleine que reprend le chanteur pour avoir le souffle nécessaire pour monter haut. Le soir du vendredi saint, Marie a réentendu tous ces hosannas menteurs devenus hurlements de mort pour son Enfant, et elle en fut transpercée. Cela aussi, je ne l’oublie pas.

106.12

L’humanité des apôtres ! Qu’elle est loude ! Pour les élever au Ciel, je soulevais des masses que leur poids entraînait vers la terre. Même ceux qui n’imaginaient pas devenir des ministres d’un roi terrestre comme Judas Iscariote, ceux qui ne pensaient pas comme lui à monter sur le trône à ma place si besoin était, avaient néanmoins soif de gloire. Un jour est venu où même mon Jean et son frère désirèrent cette gloire qui, même dans le domaine des réalités célestes, vous éblouit comme un mirage. Ce n’est pas seulement le saint désir du paradis que je veux que vous ayez, ni le désir humain que votre sainteté soit reconnue. Pour un peu d’amour donné à Celui auquel je vous ai dit que vous devez vous donner tout entier, c’est aussi une avidité de changeur, d’usurier, qui vous incite à prétendre à une place à ma droite au Ciel.

Non, mes enfants, non. Il faut d’abord savoir boire toute la coupe que j’ai bue. Entièrement : y compris sa charité témoignée en réponse à la haine, sa chasteté en réponse aux voix de la sensualité, son héroïcité dans les épreuves, son sacrifice par amour pour Dieu et pour ses frères. Puis, quand vous aurez rempli intégralement votre devoir, dites encore : “ Nous sommes des serviteurs inutiles ” et attendez que mon Père – qui est aussi le vôtre –, vous accorde, par bonté, une place dans son Royaume. Comme tu m’as vu être dépouillé de mes vêtements au Prétoire, il convient de se dépouiller de tout ce qui est humain et de ne garder que cet indispensable qui est respect envers ce don de Dieu qu’est la vie et envers les frères auxquels nous pouvons être plus utiles du Ciel que sur la terre, puis laisser Dieu vous revêtir de l’étole immortelle purifiée dans le sang de l’Agneau.

106.13

Je t’ai montré les douleurs qui préparent à la Passion. Je t’en montrerai d’autres. Bien que ce soient toujours des douleurs, il a été reposant pour ton âme de les contempler. Maintenant, en voilà assez. Sois en paix. »

106.1

I see a large square room. I call it a large room, although I realise it is the synagogue in Nazareth (as my internal informant tells me) because there is nothing but the bare walls painted pale yellow and a sort of desk on one side. There is also a tall lectern with some rolls on it. Lectern or bookcase, call it as you wish. It is, in short, a kind of an inclined table, supported by one leg, and on which there are some rolls lined up. There are some people praying, but not as we pray, they are all facing in one direction, with their hands not joined, but more or less like a priest stands at the altar. Above the desk and the lectern there are some lamps.

I do not understand the reason for this vision, which does not change but remains fixed for some time. But Jesus tells me to write it and I do so.

[…]

106.2

I am once again in the synagogue in Nazareth. The rabbi is now reading. I hear his singsong nasal voice, but I do not understand the words, which are pronounced in a language unknown to me.

Amongst the people there is also Jesus with His apostle-cousins and with others who are obviously relatives, but I do not know them.

After the reading the rabbi looks at the crowd in a mute invitation.

Jesus comes forward and asks to preside at the meeting today. I hear His beautiful voice reading the passage[1] of Isaiah quoted by the Gospel: «The spirit of the Lord has been given to me…» And I hear the comment He makes, calling Himself «the bearer of the Gospel, of the law of love that replaces the previous rigour with mercy, so that health will be granted to all those who on account of the sin of Adam were contaminated in their souls and indirectly also in their bodies, because sin always gives rise to vice and vice to bodily illness. Therefore all those who are prisoners of the Evil Spirit will be freed. I have come to break their chains, to reopen the way to Heaven, to give light to blind souls and hearing to the deaf. The time of the Grace of the Lord has come. The Grace is amongst you and is speaking to you. The Patriarchs desired to see this day, the existence of which was proclaimed by the Most High and its time was foretold by the Prophets. And informed by a supernatural inspiration, they already know that the dawn of this day has risen and their entry to Paradise is now close at hand and they exult in their souls, saints who require only My blessing to be citizens of Heaven. You see it. Come to the light which has risen. Divest yourselves of your passions to be agile in following Christ. Have goodwill to believe, to improve yourselves, to desire health and you will be given health. It is in My hands. But I only give it to those who have a goodwill to receive it. Because it would be an offence to Grace to give it to those who want to continue to serve Mammon.»

106.3

A murmur runs through the synagogue. Jesus looks around. He reads on faces and into hearts and goes on: «I understand your thoughts. Because I am from Nazareth, you would like a privileged favour. But you want it not out of power of faith, but out of selfishness. So I solemnly tell you that no prophet is made welcome in his own country. Other countries have accepted Me and will accept Me with greater faith, also those, whose names are a scandal for you. There I will gather My followers, whereas I will not be able to do anything in this country, because it is closed and hostile to Me. But I wish to remind you of Elijah and Elisha. The former found faith in a Phoenician woman, the latter in a Syrian. And they were able to work a miracle for her and for him. The people dying of starvation in Israel and the lepers in Israel did not receive bread and cleanliness, because their hearts had not the goodwill, the fine pearl, that the Prophets could see. The same will happen also to you, who are hostile to and incredulous of the Word of God.»

106.4

The crowds become enraged, they curse and endeavour to lay their hands on Jesus. But the apostle-cousins, Judas, James and Simon, defend Him and the enraged Nazarenes then hustle Jesus out of the town. They follow Him as far as the brow of the hill, threatening Him, not only with words. But Jesus turns round, immobilises them with His magnetic glance and walks through them uninjured and disappears along a mountain path.

106.5

I see a small, very small village. A handful of houses. A hamlet, as we would call it nowadays. It is higher up than Nazareth which can be seen below and it is only a few miles from it. A very poor hamlet.

Jesus is speaking to Mary sitting on a low wall near a little house. It is perhaps the house of friends or perhaps a hospitable one, according to the eastern laws of hospitality. And Jesus has taken shelter there after He was driven out of Nazareth, waiting for His apostles, who have certainly scattered through the countryside, while Jesus was with His Mother.

His three apostle-cousins are not with Him just now. They are inside, in the kitchen, and they are talking to an elderly woman whom Thaddeus calls «mother». I thus understand that she is Mary of Clopas. She is a rather elderly woman and I recognise her as the woman who was with the Most Holy Virgin at the wedding at Cana. Mary of Clopas and her sons have certainly withdrawn there to leave Jesus and Mary free to speak.

106.6

Mary is distressed. She has heard what happened at the synagogue and She is sorrowful. Jesus comforts Her. Mary begs Her Son to keep away from Nazareth, where everybody is ill-disposed towards Him, even their other relatives, who consider Him a madman anxious to give rise to ill-feeling and discussions. But Jesus makes a gesture smiling. He seems to be saying: «It takes more than that! Never mind!» But Mary insists.

He then answers: «Mother, if the Son of man should go only where He is loved, He should turn His step from this world and go back to Heaven. I have enemies everywhere. Because the Truth is hated, and I am the Truth. But I did not come to find easy love. I came to do the will of the Father and to redeem man. You are love, Mother, My love, that compensates Me for everything. You, and this little herd, which grows in numbers everyday with some little sheep that I snatch from the wolves of passions and I lead to the fold of God. All the rest is duty. I have come to fulfil this duty and I must accomplish it even to the extent of crashing against the stony hearts unyielding to good. In fact, only after I have fallen, wetting their hearts with blood, I will soften them, stamping on them My Sign that will cancel the Enemy’s sign. Mother, I descended from Heaven for that. I can only wish to accomplish that.»

«Oh! Son! My Son!» Mary’s voice is heart-rending. Jesus caresses Her. I notice that Mary is wearing on Her head, besides a veil, also Her mantle. She is more than ever veiled, like a priestess.

106.7

«I shall be away for some time, to make You happy. When I am nearby, I will send someone to inform You.»

«Send John. I seem to be seeing you, somehow, when I see John. Also his mother is full of care for Me and for You. It is true that she hopes to have privileged positions for her sons. She is a woman and a mother, Jesus. We must bear with her. She will speak also to You about it. But she is sincerely affectionate. And when she is freed from the humanity which ferments in her as in her sons, as in the others, as in everybody, My Son, she will be great in her faith. It is painful that everybody should hope to receive worldly welfare from You, a welfare, that even if it is not human, is selfish. But sin is in them with its lust. The blessed hour, so much dreaded, although the love of God and of man makes Me desire it, when You will cancel Sin, has not yet come. Oh! that hour! How Your Mother’s heart trembles because of that hour! What will they do to You, Son? Son Redeemer, of Whom the Prophets predict such a martyrdom?»

«Do not think about it, Mother. God will help You at that hour. God will help Me and You. And after there will be peace. I tell You once again. Now go, because it is growing dark and You have a long way to go. I bless You.»

106.8

Jesus says:

«Little John, there is a lot of work today. But we are one day late and it is not possible to go slow. That is why I have given you strength today. I granted you the four contemplations[2] to be able to speak to you of Mary’s sorrows and Mine, in preparation for My passion. I should have spoken to you about them yesterday, Saturday, the day dedicated to My Mother. But I had pity on you. Today we must make up for lost time. After the sorrows which I have made known to you, Mary had also these. And I with Her.

106.9

My eyes had seen into the heart of Judas Iscariot. No one must think that the Wisdom of God has not been able to understand that heart. But, as I told My Mother, he was necessary. Woe to him for being the traitor! But a traitor was necessary. Deceitful, shrewd, greedy, lustful, dishonest, more intelligent and cultured than the masses, he had been able to impose himself on everybody. Daring as he was, he prepared the way for Me, also when the way was a difficult one. He was above all fond of standing out and showing his position of trust near Me. He was not obliging out of instinctive charity, but only because he was one of those whom you would call a “hustler”. That enabled him also to look after the purse and approach women. Two things which he loved without restraint, together with a third one: position amongst men.

The Pure, Humble Virgin, detached from earthly wealth, could but feel disgust for that serpent. I felt disgust, too. And only I and the Father and the Spirit know what I had to overcome to be able to endure him at My side. But I will tell you later.

106.10

Likewise I was aware of the hostility of priests, Pharisees, Scribes and Sadducees. They were shrewd foxes who endeavoured to drive Me into their dens to tear Me to pieces. They were thirsty for My blood. And they tried to set traps for Me everywhere to catch Me, to make accusations against Me and get rid of Me. Their intrigue lasted three long years and it was appeased only when they learned that I was dead. They slept happily that night. The voice of the accuser had been silenced forever. That is what they thought. No. It was not yet dead. It will never be and it thunders and thunders and curses those who nowadays are like them. How much pain My Mother suffered through their fault! And I cannot forget that pain.

106.11

That the crowd was inconstant, was nothing new. It is the beast that licks the hand of the tamer if it is armed with a whip or offers a piece of meat to satisfy its hunger. But if the tamer falls and can no longer make use of the lash, or if he has no more food for his hunger, then it rushes at him and tears him to pieces. It is sufficient to tell the truth and to be good, to be hated by the crowd, after the first moment of enthusiasm. The truth is a reproach and a warning. Goodness deprives one of the lash and causes those who are not good to be no longer afraid. Thus: “crucify Him”, after shouting: “hosanna”. My life as a Master is overwhelmed by these two voices. And the last one was “crucify Him”. The hosanna is like the deep breath taken by a singer before high notes. Mary, on Good Friday evening, heard once again within Herself all the false hosannas, which had turned into shouts for the death of Her Creature, and She was pierced by them. I will not forget that either.

106.12

The humanity of the apostles! How much of it! I was carrying in My arms, to lift them up to Heaven, stones which weighed down towards the earth. Even those who did not contemplate the possibility of becoming ministers of an earthly king, as Judas Iscariot did, those who did not think of coming to the throne in My place, if need be, as he did, were still eager for glory. The day came when also My John and his brother craved for that glory, that dazzles you like a mirage also in celestial matters. It is not the holy longing for Paradise, that I want you to avoid. But it is a human desire that your holiness may be known. Not only, but it is the greediness of a money-changer of a usurer, whereby, in exchange for a little love given to Him to Whom I told you that you must give yourselves entirely, you claim a place at His right hand side in Heaven.

No, My children. No. Before that you must be able to drink all the chalice that I drank. All of it: with its charity given in return for hatred, its chastity against the allurements of sensuality, with its heroism in trials, with its holocaust for the love of God and one’s brothers. Then, when you have fulfilled your duty completely, you must still say: “We are useless servants”, and wait for My Father and yours to grant you, out of His goodness, a place in His Kingdom. You must strip yourselves, as you saw Me stripped in the Praetorium, of everything that is human, keeping only the indispensable, which is respect towards the gift of God, that is life, and towards your brothers to whom we may be more useful from Heaven than on the earth, and leaving to God to clothe you with the immortal stole, made immaculate in the blood of the Lamb.

106.13

I have shown you the sorrows preparatory to My Passion. I shall show you more. Although they are sorrows, your soul rested contemplating them. That is enough now. Be in peace.»


Notes

  1. et je le fais. Sur le cahier manuscrit, la vision qui a formé le chapitre 101 suit immédiatement.
  2. le passage, c’est-à-dire celui d’Is 61, 1-2, cité par Lc 4, 18-19.
  3. je vous rappelle, voir 1 R 17 ; 2 R 5.
  4. les apôtres et cousins sont Jacques et Jude. C’est par erreur que l’écrivain qualifie Simon – présent lui aussi – d’apôtre, ce que Jésus a corrigé en 105.6. Cette erreur se répète à la page suivante.
  5. Marie, femme de Cléophas : Pour désigner la belle-sœur de Jésus, Maria Valtorta écrit indifféremment Marie de Cléophas et Marie d’Alphée. Mais c’est une seule et même personne. On peut supposer que Cléophas est le second prénom d’Alphée, les deux prénoms étant derives de l’araméen Chalpi (ou Cheleph) (voir Maccabées 11,70). La forme Cléophas vient de la Vulgate, mais les textes primitifs disent “ Clopas ”. C’est cette forme qu’ont reprise les traductions modernes de la Bible (comme la Bible de Jérusalem ou la Tob) : Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas (Jn 19,25).
  6. aux noces de Cana : cf. chapitres 51.
  7. les quatre contemplations par lesquelles le commentaire commence ont été écrites aussitôt après la date du 13 février 1944 au soir. Mais elles ont été placées à des endroits différents : la première correspond à 106.1, la seconde au chapitre 101 tout entier, la troisième à 106.2/4, la quatrième à 106.5/7, et est suivie du commentaire (106.8/13).

Notes

  1. passage: Isaiah 61: 1-2; Luke 4: 18-19.
  2. the four contemplations: – the comment of which starts here – were all written on “the evening 13th February 1944”. They are reported as follows: the first in 106.1; the second in 101 (complete chapter); the third in 106.2/4; the fourth in 106.5/7.