Gli Scritti di Maria Valtorta

127. Les discours de la Belle Eau :

127. I discorsi dell’Acqua Speciosa: “Non tentare il Signore Iddio tuo”.

127.1

C’est une journée d’hiver des plus sereines. Du soleil et du vent dans un ciel radieux, uni, sans la moindre trace de nuages. Le jour vient de se lever. Il reste une légère couche de givre ou plutôt de rosée presque gelée qui fait l’effet d’une poussière de diamant sur le sol et sur l’herbe.

Trois hommes se dirigent d’un pas décidé vers la maison ; manifestement, ils savent où ils doivent se rendre. Enfin ils aperçoivent Jean qui traverse la cour, chargé de brocs d’eau qu’il a tirée du puits. Ils l’appellent. Jean se retourne, pose les brocs et dit :

« Vous ici ? Soyez les bienvenus ! Le Maître vous verra avec joie. Venez, venez avant que la foule n’arrive. Maintenant il vient beaucoup de monde ici !… »

Ce sont les trois bergers, disciples de Jean-Baptiste, Siméon, Jean et Mathias, et c’est avec plaisir qu’ils suivent l’apôtre.

« Maître, voici trois amis. Regarde, dit Jean en entrant dans la cuisine où flambe gaiement un grand feu de brindilles qui répand une agréable odeur de bois et de laurier brûlé.

– Oh ! Paix à vous, mes amis. Comment se fait-il que vous veniez me voir ? Un malheur est-il arrivé à Jean-Baptiste ?

– Non, Maître. Nous sommes venus avec sa permission. Il te salue et te dit de recommander à Dieu le lion poursuivi par les archers. Il ne se fait pas d’illusions sur son sort, mais, pour l’instant, il est libre. Et il est heureux car il sait que tu as beaucoup de fidèles, même ceux qui tout d’abord étaient les siens. Maître… nous aussi, nous brûlons de venir avec toi, mais… nous ne voulons pas l’abandonner maintenant qu’il est poursuivi. Comprends-nous…, dit Siméon.

– Bien sûr, je vous bénis pour ce que vous faites. Jean-Baptiste mérite le plus grand respect et le plus grand amour.

– Oui, tu as raison. Jean-Baptiste est grand, toujours plus grand. Il rappelle l’agave qui, près de mourir, sort un grand candélabre avec sa fleur à sept pétales qui flamboie et répand son parfum. Lui, c’est pareil. Et il dit toujours : “ Je voudrais seulement le voir une fois encore… ” Te voir. Nous avons recueilli ce cri de son âme et, sans lui en avoir parlé, nous venons t’en faire part. Lui, c’est le “ Pénitent ”, l’“ Abstinent ”. Et il fait encore le sacrifice du désir saint de te voir et de t’entendre. Je suis Tobie, maintenant Mathias, mais je pense que l’archange donné au jeune Tobie ne devait pas être différent de lui. Tout en lui est sagesse.

– Il n’est pas dit que je ne le verrai pas…

127.2

Mais est-ce pour cette seule raison que vous êtes venus ? La marche est pénible en cette saison. Aujourd’hui, il fait beau, mais ces trois jours passés, quelle pluie sur les routes !

– Non, pas pour cette seule raison. Il y a quelques jours, Doras le pharisien est venu pour se purifier. Mais Jean-Baptiste lui a refusé le baptême en disant : “ L’eau ne pénètre pas là où se trouve une pareille croûte de péchés. Le seul qui puisse te pardonner, c’est le Messie. ” Il a alors répondu : “ J’irai le trouver. Je veux guérir, et je pense que ce mal vient de son maléfice. ” Alors Jean-Baptiste l’a chassé comme il aurait chassé Satan. En partant, Doras a rencontré Jean qu’il connaissait depuis le temps où il allait voir Jonas qui était un peu parent avec lui, et il lui a dit : “ J’y vais, tout le monde y va. Même Manahen y est allé et jusqu’aux… courtisanes y vont (je dis ce mot, mais il en a utilisé un autre plus dégoûtant). La Belle Eau est pleine de gens dans l’illusion. Mais, s’il me guérit et me lève l’anathème des terres, creusées comme par des machines de guerre par des armées de taupes, de vers et de courtilières qui déterrent les graines et rongent les racines des arbres fruitiers et des vignes – car il n’y a pas moyen d’en venir à bout –, je deviendrai pour lui un ami. Sinon… malheur à lui ! ” Nous lui avons répondu : “ Et c’est avec ces sentiments que tu y vas ? ” Il a demandé : “ Et qui a foi en ce possédé ? Du reste, puisqu’il reçoit les prostituées, il peut bien faire alliance avec moi. ” Nous avons voulu te prévenir pour que tu puisses savoir à quoi t’en tenir sur Doras.

– Tout est déjà fait.

– Déjà ? Ah ! C’est vrai ! Lui, il a des chars et des chevaux, quand nous n’avons que nos jambes. Quand est-il venu ?

– Hier.

– Et qu’est-il arrivé ?

– Voilà : si vous avez l’intention de vous occuper de Doras, vous pouvez vous rendre chez lui à Jérusalem et participer au deuil. On est en train de le préparer pour le tombeau.

– Il est mort ? !

– Oui, ici. Mais ne parlons pas de lui.

– Bien, Maître…

127.3

Dis-nous seulement une chose. Est-ce vrai, ce qu’il a dit de Manahen ?

– Oui. Cela vous déplaît-il ?

– Oh ! Mais c’est notre joie ! Nous lui avons tant parlé de toi, à lui, à Machéronte ! Et que veut un apôtre, sinon que son Maître soit aimé ? C’est ce que voulait Jean, et nous avec lui.

– Tu parles bien, Mathias, la Sagesse est avec toi.

– Moi… je ne voulais pas croire à ce que ces scribes puissants ont dit. Mais maintenant nous avons rencontré la femme voilée, celle qu’on dit être prostituée… Elle est même venue chez nous te chercher avant la fête des Tentes et nous lui avons dit : “ Celui que tu cherches n’est pas ici, mais il sera bientôt à Jérusalem pour la fête des Tentes. ” Nous lui avons parlé ainsi car Jean-Baptiste nous a dit : “ Voyez cette pécheresse : c’est une croûte d’ordure. Mais à l’intérieur, elle a une flamme qui ne cesse de grandir. Elle deviendra si forte qu’elle rompra la croûte et tout brûlera. L’ordure tombera et il ne restera que la flamme. ” C’est ce qu’il a dit. Mais… est-il vrai qu’elle couche ici, comme sont venus le dire deux scribes puissants ?

– Non, elle se trouve dans une des étables du régisseur, à plus d’un stade d’ici.

– Langues infernales. As-tu entendu ? Et eux !…

– Laisse-les dire. Les bons ne croient pas à leurs paroles, mais à mes œuvres.

– C’est aussi ce que dit Jean.

127.4

Il y a quelques jours, des disciples lui ont dit en notre présence : “ Rabbi, celui qui était avec toi au-delà du Jourdain et à qui tu as rendu témoignage, baptise maintenant. Et tous vont à lui. Tu vas rester sans fidèles. ” Jean a répondu :

“ Bienheureuse mon oreille qui entend cette nouvelle ! Vous ne savez pas quelle joie vous me faites. Sachez que l’homme ne peut rien prendre qui ne lui soit donné par le Ciel. Vous pouvez témoigner que j’ai dit : ‘ Je ne suis pas le Christ, mais celui qui a été envoyé devant lui pour lui préparer le chemin. ’ L’homme juste ne s’approprie pas un nom qui n’est pas le sien et, même si quelqu’un veut le louer en lui disant : ‘ C’est toi, celui-là ’, c’est-à-dire le Saint, il répond : ‘ Non. En vérité, non. Je suis son serviteur. ’ Et il en ressent également une grande joie car il dit : ‘ Voilà, c’est que je lui ressemble un peu si l’on peut me prendre pour lui. ’ Or que veut celui qui aime, si ce n’est ressembler à l’être aimé ? Seule l’épouse jouit de l’époux. Celui qui s’est entremis pour le mariage ne pourrait en jouir car ce serait immoralité et vol. Mais l’ami de l’époux qui se tient dans son voisinage et entend sa voix que remplit la joie nuptiale, éprouve une joie si vive qu’elle est un peu semblable à celle qui rend heureuse la vierge que l’ami a épousée et que cela lui donne un avant-goût du miel des paroles nuptiales. C’est ma joie, et elle est complète. Que fait encore l’ami de l’époux après l’avoir servi des mois durant et après avoir escorté son épouse jusqu’à la maison ? Il se retire et disparaît. Ainsi en est-il de moi ! Un seul reste : l’époux avec l’épouse : l’Homme avec l’Humanité. Ah ! Quelle parole profonde ! Il faut qu’il croisse et que je diminue. Celui qui vient du Ciel est au-dessus de tous. Les patriarches et les prophètes s’effacent à son arrivée, car il est pareil au soleil qui éclaire tout et d’une lumière si vive que les astres et les planètes, dont la lumière est éteinte, s’en revêtent ; quant à ceux qui ne sont que ténèbres par eux-mêmes, ils disparaissent dans sa suprême splendeur. Il en est ainsi, car, lui, il vient du Ciel, tandis que les patriarches et les prophètes doivent monter au Ciel, mais n’en proviennent pas. Celui qui vient du Ciel est au-dessus de tous et il annonce ce qu’il a vu et entendu. Mais celui qui ne tend pas vers le Ciel ne peut accepter son témoignage, et par conséquent il renie Dieu. Ceux qui acceptent le témoignage de celui qui est descendu du Ciel scellent leur foi en Dieu Vérité, et non pas fable sans vérité ; ils entendent la Vérité parce qu’ils ont une âme qui la recherche. Car Celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu lui a donné l’Esprit avec plénitude ; or l’Esprit dit : ‘ Me voici. Prends-moi, Je veux être avec toi, qui es le délice de notre amour. ’ Car le Père aime le Fils sans mesure et lui a tout remis en main. Ceux donc qui croient au Fils possèdent la vie éternelle. Mais ceux qui refusent de croire au Fils ne verront pas la Vie et la colère de Dieu restera en eux et sur eux. ”

Voilà ce qu’il a dit. J’ai gravé ces paroles dans mon esprit pour te les rapporter, dit Mathias.

– Et moi, je t’en loue et t’en remercie.

127.5

Le dernier des prophètes d’Israël n’est pas celui qui descend du Ciel mais, comme il a reçu les bienfaits des dons divins dès le sein de sa mère – vous ne le savez pas, mais moi, je vous le dis –, c’est celui qui est le plus proche du Ciel.

– Quoi ? Quoi ? Oh, raconte ! Il dit de lui-même : “ Je suis le pécheur. ” »

Les trois bergers sont impatients de savoir et les disciples eux aussi ont le même désir.

« Quand ma Mère me portait, enceinte de moi qui suis Dieu, parce qu’elle est la Femme humble et aimante, elle alla rendre service à la mère de Jean qui était sa cousine par sa mère et avait conçu pendant sa vieillesse. Jean-Baptiste avait déjà son âme car il en était au septième mois[1] de sa formation ; ce germe d’homme, enfermé dans le sein de sa mère, tressaillit de joie en entendant la voix de l’Epouse de Dieu. Il fut aussi le Précurseur par le fait qu’il devança les rachetés car d’un sein à l’autre se répandit la grâce ; et elle y pénétra et le péché originel disparut de l’âme de l’enfant. C’est la raison pour laquelle je dis que, sur la terre, trois personnes possèdent la sagesse, comme au Ciel il y en a trois qui sont la Sagesse : le Verbe, sa Mère, le Précurseur sur la terre ; le Père, le Fils, l’Esprit Saint au Ciel.

– Notre âme est remplie d’étonnement… Presque comme lorsqu’on nous a dit : “ Le Messie est né… ” Car tu es l’abîme de la miséricorde et notre Jean est l’abîme de l’humilité.

– Et ma Mère est l’abîme de la pureté, de la grâce, de la charité, de l’obéissance, de l’humilité, de toute autre vertu dont la source est en Dieu et dont Dieu comble ses saints.

127.6

– Maître, dit Jacques, fils de Zébédée, il est arrivé beaucoup de monde.

– Allons-y. Venez, vous aussi. »

Il y a foule.

« Que la paix soit avec vous » dit Jésus, souriant plus qu’à l’accoutumée.

Les gens bavardent et le montrent du doigt. Il y a beaucoup de curieux.

« “ Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu ”, est-il dit[2].

Trop souvent on oublie ce commandement. On tente Dieu quand on veut lui imposer notre propre volonté. On tente Dieu quand on agit imprudemment contre les préceptes de la Loi, qui est sainte et parfaite et dont le côté spirituel, le principal, s’occupe et se préoccupe jusque de la chair que Dieu a créée. On tente Dieu quand, après avoir reçu son pardon, on recommence à pécher. On tente Dieu quand, après avoir reçu ses dons, on fait naître un dommage de ces bienfaits, alors que nous les avons reçus pour qu’ils soient utilisés pour notre bien et nous tournent vers Dieu.

On ne se moque pas de Dieu. Trop souvent, cela arrive. Hier, vous avez vu le châtiment qui attend ceux qui se moquent de Dieu. Le Dieu éternel, plein de pitié pour celui qui se repent, fait en revanche montre d’une grande sévérité à l’égard de celui qui ne se repent pas et n’accepte pas de changer.

Vous venez à moi pour entendre la parole de Dieu. Vous venez à moi pour obtenir un miracle. Vous venez à moi pour être pardonnés. Et le Père vous donne la parole, le miracle et le pardon. Et moi, je ne regrette pas le Ciel parce que je peux vous donner le miracle et le pardon, et vous faire connaître Dieu.

127.7

L’homme est tombé hier, foudroyé comme Nadab et Abiu[3] par le feu de la colère divine. Mais en ce qui vous concerne, abstenez-vous de le juger. Seulement que ce qui est arrivé, ce nouveau miracle, vous fasse réfléchir sur la manière d’agir qui convient pour avoir l’amitié de Dieu. Lui, il voulait l’eau de la pénitence, mais sans esprit surnaturel. Il la voulait avec une mentalité humaine : comme une pratique magique qui le guérisse de la maladie et le délivre du malheur. Il n’avait pas d’autre but que son corps et sa récolte. Rien pour sa pauvre âme : elle n’avait pas de valeur pour lui. Ce qui comptait pour lui, c’étaient la vie et l’argent.

Je le déclare : “ Le cœur est là où est le trésor et le trésor est là où est le cœur. C’est donc dans le cœur que se trouve le trésor. ”

Il n’avait rien d’autre au fond du cœur que la soif de vivre et de posséder beaucoup d’argent. Comment se le procurer ? Tout moyen était bon, même le crime. Dans ce cas, demander le baptême n’était-ce pas se moquer de Dieu et le tenter ? Il aurait suffi d’un repentir sincère de sa longue vie de péché pour lui procurer une sainte mort et même ce qu’il était juste d’obtenir sur terre. Mais il était impénitent. N’ayant jamais aimé personne en dehors de lui-même, il en arriva à ne pas s’aimer lui-même car la haine tue jusqu’à l’amour animal et égoïste qu’on a pour soi. Les larmes d’un repentir sincère auraient dû être son eau lustrale. Et qu’il en soit ainsi pour vous tous qui m’écoutez. Car personne n’étant sans péché, vous avez tous besoin de cette eau. Elle descend, pressée par le cœur, elle lave, rend la virginité à ce qui était profané, relève celui qui est tombé, rend la vigueur à celui que la faute avait saigné à blanc.

Cet homme ne se préoccupait que des malheurs de la terre. Mais il n’y a qu’un malheur qui doit faire réfléchir l’homme : c’est le malheur éternel de perdre Dieu. Cet homme n’oubliait pas de faire les offrandes rituelles, mais il ne savait pas offrir à Dieu un sacrifice spirituel, c’est-à-dire s’éloigner du péché, faire pénitence, demander par ses actes le pardon. Les offrandes hypocrites, faites avec des richesses provenant de biens mal acquis, reviennent à inviter Dieu à se faire complice des mauvaises actions de l’homme. Cela peut-il donc arriver ? N’est-ce pas se moquer de Dieu que d’avoir cette audace ? Dieu repousse celui qui dit : “ Voilà mon sacrifice ”, mais brûle de continuer sa vie de péché. Est-ce que le jeûne corporel sert à quelque chose lorsque l’âme ne s’impose pas le jeûne du péché ?

Que la mort de l’homme qui a eu lieu ici vous fasse réfléchir sur les conditions nécessaires pour être vraiment aimés par Dieu. Maintenant, dans son riche palais, les parents et les pleureurs mènent le deuil sur sa dépouille que l’on va bientôt conduire au tombeau. Ah ! Quel vrai deuil, quelle vraie dépouille ! Il n’est plus qu’une dépouille ! Rien d’autre qu’un deuil sans espérance. Car son âme déjà morte sera pour toujours séparée de ceux qu’il a aimés en raison d’une parenté ou d’affinité d’idées. Même si un séjour identique les unit pour toujours, la haine qui y règne les séparera. La mort est alors une “ vraie ” séparation. Il vaudrait mieux que, au lieu des autres, ce soit l’homme qui pleure sur lui-même quand il a tué son âme, et que, par ces larmes d’un homme contrit et humble, Dieu rende la vie à cette âme en lui pardonnant.

Allez, sans haine ou commentaire, sans rien d’autre que l’humilité. Comme moi qui ai parlé de lui sans haine, mais en portant sur lui une juste appréciation. La vie et la mort enseignent à bien vivre et à bien mourir, pour conquérir la Vie qui n’est pas sujette à la mort. Que la paix soit avec vous. »

127.8

Il n’y a ni malades ni miracles, et Pierre dit aux trois disciples de Jean-Baptiste :

« J’en suis désolé pour vous.

– Oh, il ne faut pas l’être. Nous croyons sans voir. Nous avons eu le miracle de sa naissance pour nous rendre croyants. Et maintenant nous avons sa parole pour confirmer notre foi. Nous ne demandons qu’à y rester fidèles jusqu’au Ciel comme Jonas, notre frère. »

Tout prend fin.

127.1

Una serenissima giornata d’inverno. Sole e vento e un cielo sereno, unito, senza neppure il più piccolo ricordo di nuvola. Le prime ore del giorno. Ancora un leggero velo di brina, meglio di rugiada quasi gelata, fa da spolvero diamantifero sul suolo e sulle erbe.

Vengono verso la casa tre uomini, che camminano sicuri come chi sa dove si reca. Infine vedono Giovanni che traversa la corte carico di secchi d’acqua attinta al pozzo. E lo chiamano.

Giovanni si volge, posa le brocche e dice: «Voi qui? Benvenuti! Il Maestro vi vedrà con gioia. Venite, venite, prima che sia qui la gente. Ora ne viene tanta!…».

Sono i tre pastori discepoli di Giovanni Battista. Simeone, Giovanni e Mattia seguono contenti l’apostolo.

«Maestro, ci sono tre amici. Guarda», dice Giovanni entrando nella cucina, dove arde allegro un grande fuoco di stipe spandendo un odore grato di bosco e di alloro bruciato.

«Oh! La pace a voi, amici miei. Come mai venite a Me?

Sventura al Battista?».

«No, Maestro. Con sua licenza siamo venuti. Egli ti saluta e dice di raccomandare a Dio il leone inseguito dagli arcieri. Non si illude sulla sua sorte. Ma per ora è libero. Ed è felice perché sa che Tu hai molti fedeli. Anche quelli che prima erano suoi. Maestro… noi pure ardiamo di esserlo, ma… non vogliamo abbandonarlo ora che è perseguitato. Comprendici…», dice Simeone.

«Vi benedico perché lo fate, anzi. Il Battista merita ogni rispetto e amore».

«Sì. Dici bene. È grande il Battista e sempre più giganteggia. Sembra l’agave che, quando è presso a morire, fa il grande candelabro del settiforme fiore e fiammeggia con esso e profuma. Così lui. E sempre dice: “Solo vorrei vederlo una volta ancora…”. Vedere Te. Noi abbiamo raccolto questo suo grido d’anima e, senza dirglielo, te lo portiamo. Egli è “il Penitente”, “l’Astinente” è. E si macera anche del desiderio santo di vederti e di udirti. Io sono Tobia, or Mattia. Ma penso che non di verso da lui doveva essere l’arcangelo dato a Tobiolo. Tutto in lui è saggezza».

«Non è detto che Io non lo veda…

127.2

Ma per questo solo siete venuti? È penoso l’andare di questa stagione. Oggi è sereno. Ma, fino a tre giorni or sono, quanta pioggia sulle vie!».

«Non per questo solo. Giorni fa è venuto Doras, il fariseo, a purificarsi. Ma il Battista gli ha negato il rito dicendo: “Non giunge l’acqua dove è sì grande crosta di peccato. Uno solo ti può perdonare. Il Messia”. E lui allora ha detto: “Andrò a Lui. Voglio guarire e penso che questo male sia il suo maleficio”. Allora il Battista lo ha cacciato come avrebbe cacciato Satana. E lui nell’andarsene ha incontrato Giovanni, che egli conosceva da quando andava da Giona di cui era un poco parente, e gli ha detto: “Io vado. Tutti vanno. Vi è stato anche Mannanen e fin le… (io dico meretrici, ma lui ha detto un più sozzo nome) vi vanno. L’Acqua Speciosa è piena di illusi. Ora se mi guarisce e mi ritira l’anatema dalle terre, scavate come da macchine di guerra da eserciti di talpe e vermi e grillovampiri che scavano i grani e rodono le radici degli alberi da frutto e delle vigne, e non c’è nulla che li vinca, gli diverrò amico. Ma altrimenti… guai a Lui!”. Noi gli abbiamo risposto: “E con questo cuore vai là?”. E lui ha risposto: “E chi ci crede al satanasso? Del resto, come fa casa con le meretrici può fare alleanza anche con me”. Noi abbiamo voluto venire a dirtelo, perché Tu ti possa regolare con Doras».

«È già tutto fatto».

«Già fatto? Ah! è vero! Lui ha carri e cavalli, noi le gambe soltanto. Quando è venuto?».

«Ieri».

«E che è avvenuto?».

«Questo: che, se preferite occuparvi di Doras, potete andare nella sua casa di Gerusalemme e fare cordoglio per lui. Stanno preparandolo per il sepolcro».

«Morto?!!».

«Morto. Qui. Ma non parliamo di lui».

«Sì, Maestro…

127.3

Solo… dicci una cosa. È vero quanto ha detto di Mannanen?».

«Sì. Ve ne spiace?».

«Oh! ma è la nostra gioia! Tanto abbiamo parlato di Te a lui in Macheronte! E che vuole l’apostolo se non che sia amato il Maestro? Ciò vuole Giovanni, e noi con lui».

«Bene parli, Mattia. La sapienza è con te».

«E… io non lo credo. Ma ora l’abbiamo incontrata…[1] Fu anche da noi a cercare Te avanti i Tabernacoli. E le dicemmo: “Ciò che tu cerchi non è qui. Ma presto sarà a Gerusalemme per i Tabernacoli”. Così dicemmo perché il Battista ci disse: “Vedete quella peccatrice: è una crosta di lordura, ma dentro ha una fiamma che va alimentata. Diverrà così forte che eromperà dalla crosta e tutto arderà. Cadrà la lordura e resterà solo la fiamma”. Così ha detto. Ma… è vero che dorme qui, come sono venuti a dirci due scribi potenti?».

«No. È in una delle stalle del fattore, ad oltre uno stadio di qui».

«Lingue d’inferno! Hai udito? E loro!…».

«Lasciateli dire. I buoni non credono alle loro parole ma alle mie opere».

«Lo dice anche Giovanni.

127.4

Giorni or sono alcuni discepoli suoi gli hanno detto, noi presenti: “Rabbi, Colui che era con te al di là del Giordano e al quale tu hai reso testimonianza, ora battezza. E tutti vanno da Lui. Resterai senza fedeli”. E Giovanni ha risposto: “Beato il mio orecchio che ode questo annuncio! Voi non sapete che gioia mi date. Sappiate che l’uomo non può prendere nulla se non gli è dato dal Cielo. Voi potete testimoniare che io ho detto: ‘Io non sono il Cristo, ma colui che sono stato mandato innanzi a Lui a preparargli la via’. L’uomo giusto non si appropria di un nome non suo e, anche se l’uomo vuol dargli lode col dirgli: ‘Sei quello’, ossia il santo, egli dice: ‘No. Per la verità, no. Io sono il suo servo’. E ne ha ugualmente grande gioia perché dice: ‘Ecco, un poco io gli somiglio se l’uomo può scambiarmi con Lui’. E che vuole colui che ama se non assomigliare all’amato suo? Solo la sposa gode dello sposo. Il paraninfo non potrebbe goderne, perché sarebbe immoralità e furto. Ma l’amico dello sposo, che gli sta vicino e ne ascolta la parola piena di gioia nuziale, prova una gioia tanto viva da essere quasi simile a quella che fa beata la vergine a lui sposata, che in essa pregusta il miele delle parole nuziali. Questa è la mia gioia, ed è completa. Che fa ancora l’amico dello sposo, dopo avere per mesi servito l’amico ed avergli scortato alla casa la sposa? Si ritira e scompare. Così io! Così io! Uno solo resta, lo sposo con la sposa: l’Uomo con l’Umanità. Oh! profonda parola! Bisogna che Egli cresca e che io diminuisca. Chi viene dal Cielo è al di sopra di tutti. Patriarchi e Profeti scompaiono al suo venire, perché Egli è pari al sole che tutto illumina e di così viva luce che gli astri e pianeti, spenti di luce, se ne vestono, e quelli che spenti non sono si annullano nel suo supremo splendore. Così avviene perché Egli viene dal Cielo, mentre i Patriarchi ed i Profeti andranno al Cielo, ma dal Cielo non vengono. Chi viene dal Cielo è superiore a tutti. E annunzia ciò che ha visto e udito. Ma nessuno può accettare la sua testimonianza fra quelli che al Cielo non tendono e perciò rinnegano Iddio. Chi accetta la testimonianza di Colui che dal Cielo è disceso suggella, con questo suo credere, la sua fede che Dio è vero e non fola senza verità, e sente la Verità perché ha l’animo volonteroso di lei. Perché Colui che Dio ha inviato pronunzia parole di Dio, perché Dio gli dà lo Spirito con plenitudine, e lo Spirito dice: ‘Eccomi. Prendimi, ché voglio essere teco, Tu delizia del nostro amore’. Perché il Padre ama il Figlio senza misura e tutte le cose ha messo in sua mano. Perciò chi crede nel Figlio ha la vita eterna. Ma chi rifiuta di credere nel Figlio non vedrà la Vita. E la collera di Dio resterà in lui e su lui”.

Così ha detto. Me le sono stampate nella mente per dirtele, queste parole», dice Mattia.

«Ed Io te ne do lode e grazie.

127.5

Il Profeta ultimo di Israele non è Colui che dal Cielo discende, ma, per essere stato beneficato dei divini doni dal ventre della madre – voi non lo sapete ma Io ve lo dico – è colui che più al Cielo si accosta».

«Che? Che? Oh! racconta! Egli dice di sé: “Io sono il peccatore”». I tre pastori sono ansiosi di sapere e anche i discepoli sono lo stesso vogliosi di sapere.

«Quando la Madre mi portava, di Me-Dio essendo incinta, andò a servire, perché è l’Umile e Amorosa, la madre di Giovanni, cugina a Lei per madre, e gravida in vecchiezza. Già il Battista aveva la sua anima, perché era al settimo mese[2] della sua formazione. E il germe dell’uomo, chiuso nel seno materno, trabalzò di gioia nel sentire la voce della Sposa di Dio. Precursore anche in questo, egli precorse i redenti, perché da seno a seno si effuse la Grazia, e penetrò, e cadde la Colpa d’origine dall’anima del fanciullo. Onde Io dico che sulla Terra tre sono i possessori della Sapienza, così come in Cielo tre sono coloro che Sapienza sono: il Verbo, la Madre, il Precursore sulla Terra; il Padre, il Figlio, lo Spirito Santo in Cielo».

«Il nostro animo è ricolmo di stupore… Quasi come quando ci fu detto: “È nato il Messia…”. Perché Tu eri l’abisso della misericordia e questo nostro Giovanni è l’abisso della umiltà».

«E mia Madre è l’abisso della purezza, della grazia, della carità, dell’ubbidienza, dell’umiltà, di ogni altra virtù che è di Dio e che Dio infonde ai suoi santi».

127.6

«Maestro», dice Giacomo di Zebedeo. «Vi è molta gente».

«Andiamo. Venite voi pure».

La gente è moltissima.

«La pace sia con voi», dice Gesù. È sorridente come poche volte. La gente bisbiglia e lo accenna. Vi è molta curiosità.

«“Non tentare il Signore Iddio tuo”, è detto[3]. Troppe volte si dimentica questo comando. Si tenta Dio quando si vuole imporre a Lui la nostra volontà. Si tenta Dio quando imprudentemente si agisce contro le regole della Legge, che è santa e perfetta e nel suo lato spirituale, il principale, si occupa e preoccupa anche di quella carne che Dio ha creata. Si tenta Dio quando, perdonati da Lui, si torna a peccare. Si tenta Dio quando, beneficati da Lui, si volge a danno il beneficio ricevuto perché fosse un bene per noi e ci richiamasse a Dio.

Dio non si irride e non si deride. Troppe volte questo avviene. Ieri avete visto quale castigo attende i derisori di Dio. L’eterno Iddio, tutto pietoso a chi si pente, è all’opposto tutto severità coll’impenitente che per nessuna cosa modifica se stesso.

Voi venite a Me per udire la parola di Dio. Vi venite per avere miracolo. Vi venite per avere perdono. E il Padre vi dà parola, miracolo e perdono. Ed Io non rimpiango il Cielo, perché vi posso dare miracolo e perdono e posso farvi conoscere Iddio.

127.7

L’uomo è caduto ieri fulminato, come Nadab ed Abiu[4], dal fuoco del divino corruccio. Ma voi astenetevi dal giudicarlo.

Solo quanto è avvenuto, miracolo nuovo, vi faccia meditare sul come occorre agire per avere amico Iddio. Egli voleva l’acqua penitenziale ma senza spirito soprannaturale. La voleva per spirito umano. Come una pratica magica che lo sanasse dal morbo e lo liberasse dalla iattura. Il corpo e il raccolto. Ecco i suoi fini. Non la povera anima sua. Quella non aveva valore per lui. Il valore per lui era la vita e il denaro.

Io dico: “Il cuore è là dove è il tesoro, e il tesoro è là dove è il cuore. Perciò il tesoro è nel cuore”.

Egli nel cuore aveva la sete di vivere e di avere molto denaro. Come averlo? Con qualunque modo. Anche col delitto. E allora chiedere il battesimo non era irridere e tentare Iddio? Sarebbe bastato il pentimento sincero per la sua lunga vita di peccato a dargli santa morte e anche quanto era giusto avere sulla Terra. Ma egli era l’impenitente. Non avendo mai amato nessuno fuorché se stesso, giunse a non amare neppure se stesso. Perché l’odio uccide anche l’animale amore egoista dell’uomo a se stesso. Il pianto del pentimento sincero doveva essere la sua acqua lustrale. E così sia per tutti voi che udite. Perché senza peccato non vi è alcuno, e tutti perciò avete bisogno di quest’acqua. Essa scende, spremuta dal cuore, e lava, rinverginizza chi è profanato, rialza chi è prostrato, rinvigorisce chi è dissanguato dalla colpa.

Quell’uomo si preoccupava solo della miseria della Terra. Ma un’unica miseria deve rendere pensoso l’uomo. Ed è l’eterna miseria del perdere Iddio. Quell’uomo non mancava di fare le offerte rituali. Ma non sapeva offrire a Dio sacrificio di spirito, ossia allontanarsi dal peccato, fare penitenza, chiedere con gli atti il perdono. Le ipocrite offerte fatte con ricchezze di male acquisto sono simili a inviti a Dio perché si faccia complice del male operare dell’uomo. Può mai questo avvenire?

Non è irridere Dio osare questo? Dio rigetta da Sé colui che dice: “Ecco, sacrifico”, ma arde di continuare il suo peccato. Giova forse il digiuno corporale quando l’anima non digiuna dal peccato?

La morte dell’uomo qui avvenuta vi faccia meditare sulle condizioni necessarie per essere bene amati da Dio. Ora nel suo ricco palazzo i parenti e le piangenti fanno cordoglio sulla salma che fra poco verrà portata al sepolcro. Oh! vero cordoglio e vera salma! Non più che una salma! Non altro che uno sconfortato cordoglio. Perché l’anima già morta sarà per sempre separata da coloro che amò per parentela e affinità d’idee. Anche se un’uguale dimora li unirà in sempiterno, l’odio che là regna li farà divisi. E allora la morte è “vera” separazione. Meglio sarebbe che, in luogo degli altri, fosse l’uomo che fa pianto su se stesso, quando ha l’anima uccisa. E per quel pianto di contrito ed umile cuore, rendere all’anima la vita col perdono di Dio.

Andate. Senza odio o commenti. Senza altro che umiltà. Come Io che, senza odio, ma per giustizia ho parlato di lui. La vita e la morte sono maestre per ben vivere e ben morire, e per conquistare la Vita senza morte. La pace sia con voi».

127.8

Non vi sono malati né miracoli, e Pietro dice ai tre discepoli del Battista: «Me ne spiace per voi».

«Oh! non occorre. Noi crediamo senza vedere. Abbiamo avuto il miracolo del suo natale a farci credenti. E ora abbiamo la sua parola a confermare la nostra fede. Non chiediamo che di servirla sino al Cielo come Giona, fratello nostro».

Tutto ha fine.


Notes

  1. Jean-Baptiste avait déjà son âme car il en était au septième mois… Ces mots, adressés à des gens simples, ne permettent pas d’exclure que l’âme est infusée dès le premier instant de la conception du corps.
  2. dit, en: Dt 6, 16.
  3. Nadab et Abiu : voir le récit de leur mort en Lv 10, 1-2 ; Nb 3, 4 ; 26, 61 ; 1 Ch 24, 2.

Note

  1. … io non lo credo. Ma ora l’abbiamo incontrata… è un modo troppo sbrigativo per dire: io non volevo credere a quello che ci hanno detto, però ora l’abbiamo incontrata la donna…
  2. aveva la sua anima, perché era al settimo mese… Queste parole, rivolte a persone semplici, non obbligano ad escludere che l’anima venga infusa nello stesso istante del concepimento del corpo, anche perché la sacralità della vita umana fin dal suo inizio è stata affermata poco prima, in 126.4/5.
  3. è detto, in: Deuteronomio 6, 16.
  4. Nadab ed Abiu, della cui morte si dice in: Levitico 10, 1-2; Numeri 3, 4; 26, 61; 1 Cronache 24, 2.