Gli Scritti di Maria Valtorta

14. Les époux arrivent à Nazareth.

14. Gli Sposi arrivano a Nazareth.

14.1

Le plus bleu des ciels d’un tiède mois de février s’étend sur les collines de Galilée, ces douces collines que je n’ai encore jamais vues dans ce cycle de l’enfance de la Vierge et qui me sont devenues aussi familières que si j’y étais née.

La voie principale, humide à la suite d’une pluie récente, tombée peut-être la nuit passée, n’est ni poussiéreuse, ni même boueuse. Le sol en est aussi ferme et propre que celui d’une rue de ville. Elle passe entre deux haies d’aubépines en fleurs qui forment une surface enneigée au parfum légèrement amer de bois, entrecoupée d’étendues de cactus aux feuilles grasses et plates, tout hérissées d’aiguilles et garnies de fortes grappes de fruits étranges poussés sans tige au bout des feuilles ; leur couleur et leur forme évoquent toujours pour moi les profondeurs marines, les coraux et les méduses, ou d’autres animaux des fonds marins.

Ces haies servent à délimiter les propriétés, si bien qu’elles s’étirent dans tous les sens, créant un étonnant dessin géomé­trique composé de courbes et d’angles, de losanges, de carrés, de demi-cercles, de triangles aux angles aigus ou obtus les plus invraisemblables, tout un canevas saupoudré de blanc, comme un ruban capricieux qu’on aurait ainsi étendu, le long des champs. Des centaines d’oiseaux y volent, pépient, chantent, tout à la joie de l’amour, ou encore s’activent à reconstruire leur nid. Par-delà ces haies, on aperçoit des champs, avec le blé en herbe, déjà plus haut ici qu’en Judée, ainsi que des prés tout fleuris. Au-dessus, répondant aux légers nuages du ciel auxquels le crépuscule donne des teintes roses, lilas clair, pervenche, opale bleuté ou orange corail, s’étendent par centaines ces nuages végétaux que forment les arbres fruitiers, blancs, roses, rouges, avec toutes les nuances intermédiaires.

La légère brise du soir fait tourbillonner et tomber les pétales des arbres en fleurs ; on dirait un essaim de papillons à la recherche de pollen sur les fleurs des champs. Des guirlandes de vigne vierge encore dénudée grimpent d’un arbre à l’autre et ce n’est qu’à leur sommet, là où le soleil tape davantage, que commence l’ouverture innocente, étonnée, palpitante des premières petites feuilles.

Le soleil se couche paisiblement dans le ciel d’un bleu si doux que la lumière rend encore plus clair ; au loin brillent les neiges de l’Hermon et d’autres cimes lointaines.

14.2

Un chariot passe sur la route, celui qui porte Joseph, Marie et ses cousins. Leur voyage s’achève.

Marie regarde, du regard anxieux de celui qui veut connaître – ou plutôt reconnaître – ce qu’il voit sans se le rappeler, et elle sourit lorsqu’un souvenir imprécis revient et s’arrête comme une lumière sur telle ou telle chose, sur un point particulier. Elisabeth, Zacharie et Joseph l’aident à se souvenir en signalant tel ou tel sommet, telle ou telle maison.

On voit des habitations, désormais, parce que Nazareth apparaît, étendue sur sa colline qui ondule. Eclairée à l’ouest par le soleil couchant, elle dévoile ses petites maisons blanches, larges et basses que surmonte une terrasse teintée de rose. Certaines, encore tout illuminées par le soleil, semblent proches de l’incendie tant leur façade rougit sous le soleil qui fait même briller l’eau des canaux et des puits bas, presque sans parapet, d’où montent en grinçant les seaux pour la famille ou les arrosoirs pour le potager.

Enfants et femmes s’écartent au bord de la route, jetant un coup d’œil dans le chariot, et saluent Joseph, qui est bien connu. Mais ils restent ensuite perplexes et intimidés devant les trois autres.

Mais quand on pénètre dans la ville proprement dite, il n’y a plus ni perplexité ni crainte. Une foule de gens de tout âge se trouve à l’entrée de la bourgade, sous un arc rudimentaire de fleurs et de feuillage et, à peine le chariot apparaît-il de derrière le coude de la dernière maison campagnarde qui échappe à l’alignement qu’une roulade de cris aigus s’élève et on agite rameaux et fleurs. Ce sont les femmes, les jeunes filles et les enfants de Nazareth qui saluent l’épouse. Plus réservés, les hommes se tiennent derrière la haie animée et bruyante des femmes, et saluent gravement.

Le chariot a été découvert avant l’arrivée, car le soleil n’est plus gênant et cela permet à Marie de bien voir sa terre natale. Elle est belle comme une fleur. Blanche et blonde comme un ange, elle sourit avec bonté aux enfants qui lui jettent des fleurs et lui envoient des baisers, aux jeunes filles de son âge qui l’appellent par son nom, aux épouses, aux mères, aux vieilles femmes qui la bénissent de leur voix chantante. Elle s’incline devant les hommes, en particulier devant l’un d’eux, peut-être le rabbin ou le personnage principal de la bourgade.

Le chariot avance au pas dans la rue principale, suivi un bon moment par la foule, pour qui son arrivée est un événement.

14.3

« Voici ta maison, Marie », dit Joseph en indiquant de son fouet une petite maison placée exactement au pied d’une colline ; à l’arrière, un beau et grand jardin tout en fleurs se termine par une minuscule oliveraie. Au-delà, l’habituelle haie d’aubépines et de cactus marque la limite de la propriété. Les champs qui appartenaient autrefois à Joachim s’étendent au loin…

« Tu vois, il te reste peu de choses, dit Zacharie. La maladie de ton père a été longue et coûteuse. Les frais pour réparer les dégâts faits par Rome ont été élevés, eux aussi. Tu vois ? La route a emporté les trois dépendances principales et la maison a été réduite. Pour l’agrandir sans lourdes dépenses, on a utilisé une partie de la colline qui fait grotte. Joachim y gardait les provisions et Anne ses métiers à tisser. Tu en feras ce qui te semblera bon.

– Oh, peu importe que ce soit petit ! Cela me suffira toujours. Je travaillerai…

– Non, Marie. » C’est Joseph qui parle. « C’est moi qui travaillerai. Tu ne feras rien d’autre que tisser ainsi les travaux de couture et de la maison. Je suis jeune et fort, et je suis ton époux. Ne m’humilie pas en travaillant.

– Je ferai comme tu veux.

– Oui, cela, je le veux. Pour tout le reste, tes désirs font loi, mais pas sur ce point. »

14.4

Les voilà arrivés. Le chariot s’arrête. Deux femmes et deux hommes, respectivement dans la quarantaine et dans la cinquantaine, se tiennent sur le seuil, entourés de nombreux enfants et adolescents.

« Que Dieu te donne la paix, Marie », dit l’homme le plus âgé.

Une femme s’approche de Marie et l’embrasse.

« C’est mon frère Alphée et sa femme Marie, et voici leurs enfants. Ils sont venus tout exprès pour te faire fête et te dire que leur maison est la tienne, si tu veux, dit Joseph.

– Oui, viens, Marie, s’il t’est pénible de vivre seule. La campagne est belle au printemps, et notre maison est au milieu des champs en fleurs. Tu seras la plus belle d’entre elles, propose Marie, femme d’Alphée.

– Je te remercie, Marie. C’est bien volontiers que je viendrai. Je viendrai de temps en temps, et sans faute pour les noces. Mais j’ai tellement désiré voir ma maison, la reconnaître… Je l’ai quittée toute petite et j’ai oublié ce à quoi elle ressemble… Je la retrouve aujourd’hui… et j’ai l’impression de retrouver ma mère perdue, mon père bien-aimé, de réentendre l’écho de leurs paroles… le parfum de leur dernier soupir. J’ai l’impression de ne plus être orpheline, puisque je suis entourée de ses murs… Comprends-moi, Marie ! »

La voix de Marie trahit son émotion et des larmes perlent à ses yeux.

Marie, femme d’Alphée, répond :

« Comme tu veux, ma chérie. Je veux que tu sentes que je suis pour toi une sœur, une amie, et peut-être un peu ta mère aussi, puisque je suis bien plus âgée que toi. »

L’autre femme s’avance :

« Marie, je te salue. Je suis Sarah, l’amie de ta mère. Je t’ai vue naître. Et voilà Alphée[1], petit-fils d’Alphée et grand ami de ta maman. Ce que j’ai fait pour ta mère, je le ferai pour toi, si tu veux. Tu vois ? Ma maison est la plus proche de la tienne et tes champs nous appartiennent maintenant. Mais si tu veux venir, tu peux le faire à tout moment. Nous ouvrirons un passage dans la haie et nous serons ensemble, tout en restant chacun chez soi. Et voilà mon mari.

– Je vous remercie tous, et pour tout. De tout le bien que vous avez voulu faire aux miens et que vous souhaitez pour moi. Que le Dieu tout-puissant vous bénisse. »

14.5

Les lourdes caisses sont déchargées et portées dans la maison. On entre ; c’est alors que je reconnais la petite maison de Nazareth telle qu’elle sera plus tard, dans la vie de Jésus.

Joseph prend Marie par la main – c’est un geste habituel chez lui – pour entrer. Sur le pas de la porte, il lui dit :

« Maintenant, sur le seuil de cette maison, j’attends de toi une promesse : que, quoi qu’il puisse t’advenir ou te falloir, tu n’aies pas d’autre ami, pas d’autre aide vers qui te tourner que Joseph et que, pour aucune raison, tu ne doives t’inquiéter seule. Je suis tout à toi, souviens-t’en, et ce sera pour moi une joie de rendre ton chemin heureux et – puisque le bonheur n’est pas toujours en notre pouvoir – de te le rendre du moins paisible et sûr.

– Je te le promets, Joseph. »

On ouvre portes et fenêtres. Pleins de curiosité, les derniers rayons du soleil entrent.

Marie a maintenant ôté son manteau et son voile car, mis à part les fleurs de myrte, elle porte encore sa robe de mariée. Elle sort dans le jardin en fleurs, elle regarde, sourit et, tenant toujours Joseph par la main, elle fait le tour du jardin. Elle semble reprendre possession d’un lieu perdu.

Joseph lui montre ses travaux :

« Tu vois ? Ici, j’ai fait ce fossé pour recueillir l’eau de pluie, car ces vignes ont toujours soif. J’ai coupé les branches les plus vieilles de cet olivier pour lui redonner de la vigueur, et j’ai planté ces pommiers parce que deux étaient morts. Là, j’ai mis des figuiers. Quand ils auront poussé, ils protègeront la maison d’un soleil trop ardent et du regard des curieux. La tonnelle est celle d’autrefois, j’en ai seulement changé les poteaux pourris et je l’ai taillée. Elle donnera beaucoup de raisin, j’espère. Et là, re­garde ! »

Tout fier, il la conduit vers la pente qui s’élève derrière la maison et marque la limite du verger du côté du couchant.

« Là, j’ai creusé une petite grotte et je l’ai étayée ; quand ces petites plantes auront pris racine, elle ressemblera presque à celle que tu avais. Il n’y a pas de source… mais j’espère y amener un filet d’eau. Je travaillerai pendant les longues soirées d’été, quand je viendrai te voir…

14.6

– Comment ? dit Alphée, vous ne faites pas les noces[2] cet été ?

– Non. Marie souhaite filer les étoffes de laine, la seule chose qui manque à son trousseau. Et j’en suis heureux. Marie est si jeune que ce n’est rien pour nous d’attendre un an ou plus. En attendant, elle s’adapte à la maison…

– Ah, tu as toujours été un peu différent des autres et tu le restes. Je me demande qui n’aurait pas hâte d’avoir pour femme une fleur comme Marie. Mais toi, tu laisses passer des mois !

– Joie longuement attendue n’en est que plus intensément savourée », répond Joseph avec un fin sourire.

Son frère hausse les épaules et demande :

« Et alors ? Quand comptes-tu penser aux noces ?

– Quand Marie aura seize ans, après la fête des Tentes. Les soirées d’hiver paraîtront bien douces aux nouveaux époux ! », et il sourit encore en regardant Marie.

C’est un sourire d’entente secrète et pleine de douceur, d’une consolante chasteté fraternelle. Puis il reprend son tour :

« Voici la pièce creusée dans la colline. Si tu veux, j’en ferai mon atelier quand je viendrai. Elle communique avec la maison, mais n’en fait pas partie. Comme cela, le bruit et le désordre ne te dérangeront pas. Mais si tu veux en faire quelque chose d’autre…

– Non, Joseph, c’est très bien comme ça. »

14.7

Ils rentrent dans la maison et allument les lampes.

« Marie est fatiguée, dit Joseph. Laissons-la tranquille avec ses cousins. »

Après avoir salué, tous s’en vont. Joseph reste encore quelques instants, et discute à mi-voix avec Zacharie.

« Ton cousin te laisse Elisabeth quelque temps. Tu es contente ? Moi oui. Elle va t’aider à… devenir une parfaite maîtresse de maison. Tu pourras avec elle disposer à ton goût tes affaires et décorer la maison, et je viendrai t’aider tous les soirs. Tu pourras avec elle acheter de la laine et tout ce qu’il te faut. Je règlerai les dépenses. Souviens-toi que tu m’as promis de t’adresser à moi pour tout. Adieu, Marie. Dors de ton premier sommeil de maîtresse de maison, et que l’ange de Dieu te le rende paisible. Que le Seigneur soit toujours avec toi !

– Adieu, Joseph. Sois toi aussi sous l’aile de l’ange de Dieu. Merci, Joseph, merci de tout. Autant que je le peux, mon amour répondra au tien. »

Joseph salue les cousins et sort.

C’est ainsi que la vision s’achève.

14.1

Il più azzurro cielo di un mite febbraio si stende sulle colline di Galilea. Le dolci colline che in questo ciclo della Vergine fanciulla non ho mai visto, e che mi sono ormai così familiari all’occhio come se fra esse io fossi nata.

La via maestra, fresca per nuova pioggia caduta forse la notte passata, non ha polvere, ma neppure ha fango. È compatta e pulita, come fosse una via cittadina, e si snoda fra due siepi di biancospini in fiore. Una nevicata che sa di amarognolo e di bosco, spezzata dalle mostruose agglomerazioni dei cactus, dalle foglie grasse a paletta, tutte irte di pungiglioni e decorate delle enormi granate dei frutti bizzarri, nati senza stelo in cima alle foglie che, per colore e forma, evocano sempre in me profondità marine e boschi di coralli e meduse, o altre bestie dei mari profondi.

Oltre le siepi — la cui funzione[1] è di recingere le proprietà dei singoli, per cui si allungano in ogni senso, facendo un bizzarro disegno geometrico di curve e di angoli, di rombi, losanghe, quadrati, semicircoli, triangoli dalle acutezze o ottusità più inverosimili, un disegno tutto spruzzato di bianco, come un nastro capriccioso che avessero steso così, per gioia, lungo le campagne e sul quale volano, pigolano, cantano a centinaia uccellini d’ogni specie, nella gioia dell’amore e nell’opra dei nidi da ricostruire — oltre le siepi, la campagna, coi grani in erba, qui già più alti che nelle campagne di Giudea, e prati tutti in fiore, e su essi — in risposta alle leggere nuvolette del cielo che il tramonto fa rosee, fa di un lilla tenue, di un viola pervinca, di un opalino tinto d’azzurro, di un arancio-corallo — a cento e cento, le nuvole vegetali degli alberi da frutto, bianche, rosee, rosse, in tutte le sfumature del bianco, rosa e rosso.

Al lieve vento della sera sfarfallano e cadono i primi petali dagli alberi fioriti, e sembrano sciami di farfalline in cerca di polline sui fiori del campo. E, fra albero ed albero, festoni di vite ancor nuda, che solo nei sommi dei festoni, dove più colpisce il sole, hanno uno schiudersi innocente, stupito, palpitante delle prime foglioline.

Il sole tramonta placido nel cielo, così mite nel suo azzurro che la luce fa ancor più chiaro, e lontano ne brillano le nevi dell’Hermon e di altre cime lontane.

14.2

Un carro va per la via. Il carro che porta Giuseppe e Maria ed i cugini di Lei. Il viaggio è al termine.

Maria guarda con l’occhio ansioso di chi vuol conoscere, anzi riconoscere, ciò che già vide, e non lo ricorda più, e sorride quando qualche larva di ricordo torna e si appoggia come una luce su questa o quella cosa, su questo o quel punto. Elisabetta, e con lei Zaccaria e Giuseppe, aiutano questo suo ricordare, accennando a questa o quella cima, a questa o quella casa.

Case, ormai, perché Nazareth già si mostra, stesa sull’ondulazione della sua collina. Presa da sinistra dal sole occiduo, mostra il bianco delle sue casette, larghe e basse, che la terrazza sormonta, pennellato di rosa. E alcune, colpite in pieno, paiono presso ad un incendio, tanto la facciata si fa rossa di sole che accende anche l’acqua delle gore e dei pozzi bassi, quasi senza parapetto, da cui salgono cigolando le secchie per la casa o le ghirbe per l’ortaglia.

Bambini e donne si fanno sul ciglio della via, occhieggiando nel carro, e salutano Giuseppe, molto conosciuto. Ma poi restano perplessi e intimoriti davanti agli altri tre.

Ma, quando proprio s’entra nella cittadina, non vi è perplessità e timore. Molta e molta gente di ogni età è all’inizio del paese sotto un arco rustico di fiori e fronde, e appena il carro spunta, da dietro il gomito dell’ultima casa di campagna messa di sghembo, è un trillio di voci acute e un agitar di rami e fiori. Sono le donne, le fanciulle e i bambini di Nazareth, che salutano la sposa. Gli uomini, più gravi, stanno dietro alla siepe irrequieta e trillante, e salutano con gravità.

Maria, ora che il carro è stato scoperto della sua tenda — l’hanno levata prima di giungere al paese, perché ormai il sole non dava noia e per permettere a Maria di vedere bene la terra natia — appare nella sua bellezza di fiore. Bianca e bionda come un angelo, Ella sorride con bontà ai bambini che le gettano fiori e baci, alle fanciulle della sua età che la chiamano a nome, alle spose, alle madri, alle vecchie che la benedicono con le loro voci cantanti. Si inchina agli uomini, e specie ad uno che forse è il rabbino o il maggiorente del paese.

Il carro prosegue per la via principale a passo lento, seguito per un buon tratto dalla folla per la quale l’arrivo è un avvenimento.

14.3

«Ecco la tua casa, Maria», dice Giuseppe accennando con la frusta ad una casetta, che è proprio sotto lo scrimolo di una ondulazione della collina e che ha sul dietro un bello e vasto orto tutto in fiore, che termina con un piccolissimo uliveto. Oltre questo, la solita siepe di biancospino e cactee segna il limite della proprietà. I campi, un tempo di Gioacchino, sono oltre…

«Poco, vedi, ti è rimasto», dice Zaccaria. «La malattia del padre tuo fu lunga e costosa. E costose le spese per riparare il danno fatto da Roma. Vedi? La strada ha portato via i tre principali ambienti e la casa si è ridotta, e per farla più ampia, senza spese soverchie, fu presa una parte del monte che fa grotta. Gioacchino vi teneva le provviste e Anna i suoi telai. Tu farai ciò che credi».

«Oh! che sia poca cosa non importa! Sempre mi basterà. Lavorerò…».

«No, Maria». È Giuseppe che parla. «Io lavorerò. Tu non farai che tessere e cucire le cose della casa. Sono giovane e forte, e sono il tuo sposo. Non mi mortificare col tuo lavoro».

«Farò come tu vuoi».

«Sì, in questo io voglio. Per ogni altra cosa ogni tuo desiderio è legge. Ma in questo no».

14.4

Sono arrivati. Il carro si ferma. Due donne e due uomini, rispettivamente sui quaranta e cinquant’anni, sono sull’uscio, e molti bambini e giovinetti sono con loro.

«Dio ti dia pace, Maria», dice l’uomo più anziano, e una donna si accosta a Maria e l’abbraccia e bacia.

«È mio fratello Alfeo e Maria sua moglie, e questi sono i figli loro. Sono venuti apposta per farti festa e dirti che la loro casa è tua, se tu vuoi», dice Giuseppe.

«Sì, vieni, Maria, se ti è penoso vivere sola. La campagna è bella in primavera e la nostra casa è in mezzo a campi in fiore. Tu sarai il più bel fiore in essi», dice Maria di Alfeo.

«Io ti ringrazio, Maria. Tanto volentieri verrei. E verrò qualche volta, verrò senza fallo per le nozze. Ma ho tanto desiderio di vedere, di riconoscere la mia casa. L’ho lasciata piccina e ho perduto il suo volto… Ora lo ritrovo… e mi pare di ritrovare la mia madre perduta, il padre amato, di ritrovare l’eco delle loro parole… e il profumo del loro ultimo respiro. Mi pare non esser più orfana, poiché ho intorno di nuovo l’abbraccio di queste mura… Capiscimi, Maria». Maria ha un poco di pianto nella voce e sulle ciglia.

Maria di Alfeo risponde: «Come tu vuoi, cara. Voglio che tu mi senta sorella e amica e un poco anche madre, perché di tanto sono più anziana di te».

L’altra donna si è fatta avanti: «Maria, io ti saluto. Sono Sara[2], l’amica di tua madre. Ti ho vista nascere. E questo è Alfeo, nipote d’Alfeo e grande amico della madre tua. Quel che ho fatto per tua madre farò per te, se vuoi. Vedi? La mia casa è la più vicina alla tua e i tuoi campi sono ora di noi. Ma se vi vuoi venire, fallo ad ogni ora. Apriremo un varco nella siepe e saremo insieme, pur essendo ognuna in casa nostra. Questo è mio marito».

«Io vi ringrazio tutti e di tutto. Di tutto il bene che avete voluto ai miei e che mi volete. Ve ne benedica Iddio onnipotente».

14.5

Le casse pesanti sono scaricate e portate in casa. Si entra. E riconosco ora la casetta di Nazareth quale è poi nella vita di Gesù.

Giuseppe prende per mano — il solito gesto — Maria, ed entra così. Sulla soglia le dice: «Ed ora, su questa soglia, io voglio da te una promessa. Che qualunque cosa ti avvenga o ti occorra, tu non abbia altro amico, altro aiuto a cui volgerti che Giuseppe, e che per nessun motivo tu ti abbia a crucciare da sola. Io sono tutto per te, ricordalo, e sarà mia gioia farti felice il cammino e, poiché la felicità non è sempre in nostro potere, almeno fartelo quieto e sicuro».

«Te lo prometto, Giuseppe».

Vengono aperte porte e finestre. L’ultimo sole entra curioso.

Maria ora si è levato il manto e il velo, perché, meno i fiori di mirto, ha ancora la veste di nozze. Esce nell’orto in fiore. E guarda, e sorride e, sempre tenuta per mano da Giuseppe, fa un giro nell’orto. Pare riprenda possesso del luogo perduto.

E Giuseppe mostra le sue fatiche: «Vedi? Qui ho fatto questo scasso per raccogliere l’acqua piovana, ché queste viti hanno sempre arsura. A questo ulivo ho risegato i rami più vecchi per dargli vigore, e ho messo a dimora questi meli perché due erano morti. E poi là ho messo dei fichi. Quando saranno cresciuti ripareranno la casa dal troppo sole e da sguardi curiosi. La pergola è quella antica. Non ho fatto che cambiare i pali marciti e lavorare di cesoie. Darà molta uva, spero. E qua, guarda», e la conduce orgoglioso verso la costa che si alza a ridosso della casa e che fa limite al brolo dal lato di tramontana, «e qua ho scavato una grotticella e l’ho rinforzata e, quando saranno attecchite queste piantine, sarà quasi uguale a quella che avevi. Non vi è la sorgente… ma spero portarne un filo. Lavorerò nelle lunghe sere estive, mentre ti verrò a trovare…».

14.6

«Ma come?», dice Alfeo. «Non fate nozze[3] quest’estate?».

«No. Maria desidera filare i pannilani, uniche cose che manchino al corredo. Ed io sono contento che così sia. È tanto giovane, Maria, che nulla è se si attende un anno e oltre. Intanto si ambienta alla casa…».

«Mah! Tu sei sempre stato un poco diverso dagli altri e lo sei anche ora. Non so chi non avrebbe fretta di avere in moglie un fiore come è Maria, e tu ci metti dei mesi fra mezzo!…».

«Gioia lungamente attesa, gioia più intensamente goduta», risponde Giuseppe con un fine sorriso.

Il fratello si stringe nelle spalle e chiede: «E allora? Quando conti pensare alle nozze?».

«Al sedicesimo anno di Maria. Dopo la festa dei Tabernacoli. Saran dolci le sere d’inverno per i novelli sposi!…», e sorride ancora guardando Maria. Un sorriso d’intesa segreta e soave. Di una castità fraterna che consola.

Poi riprende il suo giro: «Questo è lo stanzone nel monte. Se credi, ne farò la mia officina quando verrò. È unito, ma non nella casa. Così non darò disturbo di rumori e di disordine. Se però vuoi diversamente…».

«No, Giuseppe. Va benissimo così».

14.7

Rientrano in casa e si accendono le lampade.

«Maria è stanca», dice Giuseppe. «Lasciamola alla sua quiete, coi cugini».

Saluti di tutti, che se ne vanno. Resta Giuseppe, ancora qualche minuto, e parla con Zaccaria sottovoce.

«Tuo cugino ti lascia qualche tempo Elisabetta. Sei contenta? Io sì. Perché ti aiuterà a… farti una perfetta donna di casa. Con lei potrai disporre come vuoi le tue cose e i tuoi arredi, ed io verrò ogni sera ad aiutarti. Con lei potrai acquistare lana e quanto ti occorre. Ed io provvederò alla spesa. Ricordati che lo hai promesso di venire a me per ogni cosa. Addio, Maria. Dormi il primo sonno di signora in questa tua casa e l’angelo di Dio te lo renda sereno. Il Signore sia sempre con te».

«Addio, Giuseppe. Anche tu sii sotto l’ali dell’angelo di Dio. Grazie, Giuseppe. Di tutto. Per quanto posso, ti compenserò del tuo amore col mio».

Giuseppe saluta i cugini ed esce.

E con lui cessa la visione.


Notes

  1. Alphée que nous avons rencontré enfant en 2.2/3 ainsi qu’en 12.6 à l’âge de dix-huit ans et qui sera toujours appelé Alphée, fils de Sarah.
  2. les noces. Selon la coutume juive, elle suivaient les fiançailles, qui consistaient en un contrat (cf. 13.6) aussi contraignant qu’un mariage, mais qui doit encore être amené à sa perfection par la cohabitation, à partir du jour des noces (cf. 26.5). On trouvera un exemple de noces à accomplir en 300.2. De même, en 374.6, Annalia est dite l’épouse de Samuel bien que leurs noces n’aient pas encore eu lieu.

Note

  1. funzione, invece di missione, è correzione di MV su una copia dattiloscritta.
  2. Sara, invece di Lia, è la corretta trascrizione dattiloscritta. Alfeo, incontrato bambino in 2.2/3 e diciottenne in 12.6, sarà sempre chiamato Alfeo di Sara.
  3. nozze, che secondo il costume ebraico seguivano al fidanzamento o sposalizio, il quale consisteva in un contratto (lo abbiamo visto in 13.6) vincolante già come un matrimonio, ma da perfezionare con la coabitazione a partire dal giorno delle nozze (come vedremo in 26.5). Di nozze da compiere si parla anche, per esempio, in 300.2; così come in 374.6 si parla di Annalia come sposa di Samuele pur non essendosi compiute le loro nozze.