Os Escritos de Maria Valtorta

14. Les époux arrivent à Nazareth.

14. Os Esposos chegam a Nazaré.

14.1

Le plus bleu des ciels d’un tiède mois de février s’étend sur les collines de Galilée, ces douces collines que je n’ai encore jamais vues dans ce cycle de l’enfance de la Vierge et qui me sont devenues aussi familières que si j’y étais née.

La voie principale, humide à la suite d’une pluie récente, tombée peut-être la nuit passée, n’est ni poussiéreuse, ni même boueuse. Le sol en est aussi ferme et propre que celui d’une rue de ville. Elle passe entre deux haies d’aubépines en fleurs qui forment une surface enneigée au parfum légèrement amer de bois, entrecoupée d’étendues de cactus aux feuilles grasses et plates, tout hérissées d’aiguilles et garnies de fortes grappes de fruits étranges poussés sans tige au bout des feuilles ; leur couleur et leur forme évoquent toujours pour moi les profondeurs marines, les coraux et les méduses, ou d’autres animaux des fonds marins.

Ces haies servent à délimiter les propriétés, si bien qu’elles s’étirent dans tous les sens, créant un étonnant dessin géomé­trique composé de courbes et d’angles, de losanges, de carrés, de demi-cercles, de triangles aux angles aigus ou obtus les plus invraisemblables, tout un canevas saupoudré de blanc, comme un ruban capricieux qu’on aurait ainsi étendu, le long des champs. Des centaines d’oiseaux y volent, pépient, chantent, tout à la joie de l’amour, ou encore s’activent à reconstruire leur nid. Par-delà ces haies, on aperçoit des champs, avec le blé en herbe, déjà plus haut ici qu’en Judée, ainsi que des prés tout fleuris. Au-dessus, répondant aux légers nuages du ciel auxquels le crépuscule donne des teintes roses, lilas clair, pervenche, opale bleuté ou orange corail, s’étendent par centaines ces nuages végétaux que forment les arbres fruitiers, blancs, roses, rouges, avec toutes les nuances intermédiaires.

La légère brise du soir fait tourbillonner et tomber les pétales des arbres en fleurs ; on dirait un essaim de papillons à la recherche de pollen sur les fleurs des champs. Des guirlandes de vigne vierge encore dénudée grimpent d’un arbre à l’autre et ce n’est qu’à leur sommet, là où le soleil tape davantage, que commence l’ouverture innocente, étonnée, palpitante des premières petites feuilles.

Le soleil se couche paisiblement dans le ciel d’un bleu si doux que la lumière rend encore plus clair ; au loin brillent les neiges de l’Hermon et d’autres cimes lointaines.

14.2

Un chariot passe sur la route, celui qui porte Joseph, Marie et ses cousins. Leur voyage s’achève.

Marie regarde, du regard anxieux de celui qui veut connaître – ou plutôt reconnaître – ce qu’il voit sans se le rappeler, et elle sourit lorsqu’un souvenir imprécis revient et s’arrête comme une lumière sur telle ou telle chose, sur un point particulier. Elisabeth, Zacharie et Joseph l’aident à se souvenir en signalant tel ou tel sommet, telle ou telle maison.

On voit des habitations, désormais, parce que Nazareth apparaît, étendue sur sa colline qui ondule. Eclairée à l’ouest par le soleil couchant, elle dévoile ses petites maisons blanches, larges et basses que surmonte une terrasse teintée de rose. Certaines, encore tout illuminées par le soleil, semblent proches de l’incendie tant leur façade rougit sous le soleil qui fait même briller l’eau des canaux et des puits bas, presque sans parapet, d’où montent en grinçant les seaux pour la famille ou les arrosoirs pour le potager.

Enfants et femmes s’écartent au bord de la route, jetant un coup d’œil dans le chariot, et saluent Joseph, qui est bien connu. Mais ils restent ensuite perplexes et intimidés devant les trois autres.

Mais quand on pénètre dans la ville proprement dite, il n’y a plus ni perplexité ni crainte. Une foule de gens de tout âge se trouve à l’entrée de la bourgade, sous un arc rudimentaire de fleurs et de feuillage et, à peine le chariot apparaît-il de derrière le coude de la dernière maison campagnarde qui échappe à l’alignement qu’une roulade de cris aigus s’élève et on agite rameaux et fleurs. Ce sont les femmes, les jeunes filles et les enfants de Nazareth qui saluent l’épouse. Plus réservés, les hommes se tiennent derrière la haie animée et bruyante des femmes, et saluent gravement.

Le chariot a été découvert avant l’arrivée, car le soleil n’est plus gênant et cela permet à Marie de bien voir sa terre natale. Elle est belle comme une fleur. Blanche et blonde comme un ange, elle sourit avec bonté aux enfants qui lui jettent des fleurs et lui envoient des baisers, aux jeunes filles de son âge qui l’appellent par son nom, aux épouses, aux mères, aux vieilles femmes qui la bénissent de leur voix chantante. Elle s’incline devant les hommes, en particulier devant l’un d’eux, peut-être le rabbin ou le personnage principal de la bourgade.

Le chariot avance au pas dans la rue principale, suivi un bon moment par la foule, pour qui son arrivée est un événement.

14.3

« Voici ta maison, Marie », dit Joseph en indiquant de son fouet une petite maison placée exactement au pied d’une colline ; à l’arrière, un beau et grand jardin tout en fleurs se termine par une minuscule oliveraie. Au-delà, l’habituelle haie d’aubépines et de cactus marque la limite de la propriété. Les champs qui appartenaient autrefois à Joachim s’étendent au loin…

« Tu vois, il te reste peu de choses, dit Zacharie. La maladie de ton père a été longue et coûteuse. Les frais pour réparer les dégâts faits par Rome ont été élevés, eux aussi. Tu vois ? La route a emporté les trois dépendances principales et la maison a été réduite. Pour l’agrandir sans lourdes dépenses, on a utilisé une partie de la colline qui fait grotte. Joachim y gardait les provisions et Anne ses métiers à tisser. Tu en feras ce qui te semblera bon.

– Oh, peu importe que ce soit petit ! Cela me suffira toujours. Je travaillerai…

– Non, Marie. » C’est Joseph qui parle. « C’est moi qui travaillerai. Tu ne feras rien d’autre que tisser ainsi les travaux de couture et de la maison. Je suis jeune et fort, et je suis ton époux. Ne m’humilie pas en travaillant.

– Je ferai comme tu veux.

– Oui, cela, je le veux. Pour tout le reste, tes désirs font loi, mais pas sur ce point. »

14.4

Les voilà arrivés. Le chariot s’arrête. Deux femmes et deux hommes, respectivement dans la quarantaine et dans la cinquantaine, se tiennent sur le seuil, entourés de nombreux enfants et adolescents.

« Que Dieu te donne la paix, Marie », dit l’homme le plus âgé.

Une femme s’approche de Marie et l’embrasse.

« C’est mon frère Alphée et sa femme Marie, et voici leurs enfants. Ils sont venus tout exprès pour te faire fête et te dire que leur maison est la tienne, si tu veux, dit Joseph.

– Oui, viens, Marie, s’il t’est pénible de vivre seule. La campagne est belle au printemps, et notre maison est au milieu des champs en fleurs. Tu seras la plus belle d’entre elles, propose Marie, femme d’Alphée.

– Je te remercie, Marie. C’est bien volontiers que je viendrai. Je viendrai de temps en temps, et sans faute pour les noces. Mais j’ai tellement désiré voir ma maison, la reconnaître… Je l’ai quittée toute petite et j’ai oublié ce à quoi elle ressemble… Je la retrouve aujourd’hui… et j’ai l’impression de retrouver ma mère perdue, mon père bien-aimé, de réentendre l’écho de leurs paroles… le parfum de leur dernier soupir. J’ai l’impression de ne plus être orpheline, puisque je suis entourée de ses murs… Comprends-moi, Marie ! »

La voix de Marie trahit son émotion et des larmes perlent à ses yeux.

Marie, femme d’Alphée, répond :

« Comme tu veux, ma chérie. Je veux que tu sentes que je suis pour toi une sœur, une amie, et peut-être un peu ta mère aussi, puisque je suis bien plus âgée que toi. »

L’autre femme s’avance :

« Marie, je te salue. Je suis Sarah, l’amie de ta mère. Je t’ai vue naître. Et voilà Alphée[1], petit-fils d’Alphée et grand ami de ta maman. Ce que j’ai fait pour ta mère, je le ferai pour toi, si tu veux. Tu vois ? Ma maison est la plus proche de la tienne et tes champs nous appartiennent maintenant. Mais si tu veux venir, tu peux le faire à tout moment. Nous ouvrirons un passage dans la haie et nous serons ensemble, tout en restant chacun chez soi. Et voilà mon mari.

– Je vous remercie tous, et pour tout. De tout le bien que vous avez voulu faire aux miens et que vous souhaitez pour moi. Que le Dieu tout-puissant vous bénisse. »

14.5

Les lourdes caisses sont déchargées et portées dans la maison. On entre ; c’est alors que je reconnais la petite maison de Nazareth telle qu’elle sera plus tard, dans la vie de Jésus.

Joseph prend Marie par la main – c’est un geste habituel chez lui – pour entrer. Sur le pas de la porte, il lui dit :

« Maintenant, sur le seuil de cette maison, j’attends de toi une promesse : que, quoi qu’il puisse t’advenir ou te falloir, tu n’aies pas d’autre ami, pas d’autre aide vers qui te tourner que Joseph et que, pour aucune raison, tu ne doives t’inquiéter seule. Je suis tout à toi, souviens-t’en, et ce sera pour moi une joie de rendre ton chemin heureux et – puisque le bonheur n’est pas toujours en notre pouvoir – de te le rendre du moins paisible et sûr.

– Je te le promets, Joseph. »

On ouvre portes et fenêtres. Pleins de curiosité, les derniers rayons du soleil entrent.

Marie a maintenant ôté son manteau et son voile car, mis à part les fleurs de myrte, elle porte encore sa robe de mariée. Elle sort dans le jardin en fleurs, elle regarde, sourit et, tenant toujours Joseph par la main, elle fait le tour du jardin. Elle semble reprendre possession d’un lieu perdu.

Joseph lui montre ses travaux :

« Tu vois ? Ici, j’ai fait ce fossé pour recueillir l’eau de pluie, car ces vignes ont toujours soif. J’ai coupé les branches les plus vieilles de cet olivier pour lui redonner de la vigueur, et j’ai planté ces pommiers parce que deux étaient morts. Là, j’ai mis des figuiers. Quand ils auront poussé, ils protègeront la maison d’un soleil trop ardent et du regard des curieux. La tonnelle est celle d’autrefois, j’en ai seulement changé les poteaux pourris et je l’ai taillée. Elle donnera beaucoup de raisin, j’espère. Et là, re­garde ! »

Tout fier, il la conduit vers la pente qui s’élève derrière la maison et marque la limite du verger du côté du couchant.

« Là, j’ai creusé une petite grotte et je l’ai étayée ; quand ces petites plantes auront pris racine, elle ressemblera presque à celle que tu avais. Il n’y a pas de source… mais j’espère y amener un filet d’eau. Je travaillerai pendant les longues soirées d’été, quand je viendrai te voir…

14.6

– Comment ? dit Alphée, vous ne faites pas les noces[2] cet été ?

– Non. Marie souhaite filer les étoffes de laine, la seule chose qui manque à son trousseau. Et j’en suis heureux. Marie est si jeune que ce n’est rien pour nous d’attendre un an ou plus. En attendant, elle s’adapte à la maison…

– Ah, tu as toujours été un peu différent des autres et tu le restes. Je me demande qui n’aurait pas hâte d’avoir pour femme une fleur comme Marie. Mais toi, tu laisses passer des mois !

– Joie longuement attendue n’en est que plus intensément savourée », répond Joseph avec un fin sourire.

Son frère hausse les épaules et demande :

« Et alors ? Quand comptes-tu penser aux noces ?

– Quand Marie aura seize ans, après la fête des Tentes. Les soirées d’hiver paraîtront bien douces aux nouveaux époux ! », et il sourit encore en regardant Marie.

C’est un sourire d’entente secrète et pleine de douceur, d’une consolante chasteté fraternelle. Puis il reprend son tour :

« Voici la pièce creusée dans la colline. Si tu veux, j’en ferai mon atelier quand je viendrai. Elle communique avec la maison, mais n’en fait pas partie. Comme cela, le bruit et le désordre ne te dérangeront pas. Mais si tu veux en faire quelque chose d’autre…

– Non, Joseph, c’est très bien comme ça. »

14.7

Ils rentrent dans la maison et allument les lampes.

« Marie est fatiguée, dit Joseph. Laissons-la tranquille avec ses cousins. »

Après avoir salué, tous s’en vont. Joseph reste encore quelques instants, et discute à mi-voix avec Zacharie.

« Ton cousin te laisse Elisabeth quelque temps. Tu es contente ? Moi oui. Elle va t’aider à… devenir une parfaite maîtresse de maison. Tu pourras avec elle disposer à ton goût tes affaires et décorer la maison, et je viendrai t’aider tous les soirs. Tu pourras avec elle acheter de la laine et tout ce qu’il te faut. Je règlerai les dépenses. Souviens-toi que tu m’as promis de t’adresser à moi pour tout. Adieu, Marie. Dors de ton premier sommeil de maîtresse de maison, et que l’ange de Dieu te le rende paisible. Que le Seigneur soit toujours avec toi !

– Adieu, Joseph. Sois toi aussi sous l’aile de l’ange de Dieu. Merci, Joseph, merci de tout. Autant que je le peux, mon amour répondra au tien. »

Joseph salue les cousins et sort.

C’est ainsi que la vision s’achève.

14.1

O céu muito azul, de um fevereiro sereno, se estende por sobre as colinas da Galiléia. São amenas estas colinas que, nesta fase da virgem menina, eu ainda não tinha visto, mas que agora já são tão familiares aos meus olhos, como se eu tivesse nascido entre essas colinas.

Na estrada mestra agora a temperatura está agradável, por causa da chuva que parece ter caído na noite passada. Na estrada não há poeira, nem lama; está firme e limpa como uma rua de cidade, e vai-se estendendo por entre duas sebes de espinheiro-alvar em flor. A neve que caiu veio trazendo dos bosques um cheiro levemente amargo, mas depois foi desfeita pelas singulares aglomerações dos cáctus de folhas grossas e em forma de pequenas pás, todas rígidas e cheias de espinhos, ornadas com as grandes granadas, que são os seus estranhos frutos, nascidos sem pedúnculos, mas saindo diretamente das folhas, as quais, pela cor e pela forma, me fazem lembrar das profundezas do mar, dos bosques de coral e das medusas, ou de outros bichos dos mares profundos.

As sebes cuja função é separar as várias propriedades, estendidas em todas as direções, formando um esquisito desenho geométrico cheio de curvas e de ângulos, de losangos, quadrados, semicírculos e triângulos de agudezas e obtusidades incríveis, um desenho, todo borrifado de branco, como uma fita excêntrica estendida ao longo dos campos, como sinal de alegria, e sobre a qual voam, piam e cantam centenas de passarinhos de toda espécie, na alegria do amor, ou no trabalho da reconstrução de seus ninhos. Adiante das sebes, estão os campos, com os trigais já mais crescidos do que os dos campos da Judéia, prados já cobertos de flores. Como uma resposta às nuvenzinhas que passam ligeiras pelo céu e que o pôr-do-sol que torna ou róseas, ou de um lilás delicado, um roxo pervinca, um opalino azulado, um laranja coral, assim também as centenas de nuvens vegetais, com suas árvores frutíferas, são brancas, róseas, vermelhas, em todas as nuances das cores branca, rosa e vermelha.

Ao suave vento da tarde, as primeiras pétalas das árvores floridas borboleteiam pelo ar e vão caindo, parecendo enxames de pequenas borboletas, à procura do pólen sobre as flores dos campos. Entre uma árvore e outra, nos sarmentos das videiras ainda nuas, nas pontas, onde o sol bate, as primeiras folhinhas vão-se abrindo aos poucos, ingênuas, assombradas e palpitantes de vida.

Plácido em seu ocaso, o sol está para sumir no horizonte, e o céu já tão bonito em seu azul, torna-se de um azul mais claro com os raios de luz. Lá longe está brilhando o branco das neves do monte Hermon e de outros picos mais afastados.

14.2

Um carro de boi está indo pela estrada. É o carro que leva José e Maria com seus primos. A viagem está chegando ao fim.

Maria olha, com aqueles olhos cheios de ansiedade de quem quer conhecer, ou melhor, reconhecer, aquilo que ela já viu, mas de que não se lembra mais, e sorri, quando alguma sombra de lembrança volta à sua memória e se detém, como uma luz que mostra esta ou aquela coisa, este ou aquele ponto. Isabel, Zacarias e José, ajudam Maria a se lembrar, mostrando uma elevação do terreno, ou uma ou outra casa.

Desta forma, Nazaré começa a despontar, estendida por cima das ondulações de sua colina. Olhada pelo lado esquerdo do sol poente, Nazaré nos mostra a cor branca rosada de suas casinhas largas e baixas com seus terraços sobrepostos. Algumas delas, atingidas em cheio pelo sol, parecem estar para pegar fogo, pois, a fachada fica tão vermelha com o sol, que incendeia até a água dos regos e dos poços rasos, quase sem peitoril por onde os cântaros com água para a casa e os odres para a horta sobem chiando.

Meninos e mulheres aparecem à beira da estrada para olhar o car­ro, saúdam José, que é muito conhecido. Mas depois ficam perplexos e atemorizados, ao verem os outros três.

Quando chegam a entrar na pequena cidade propriamente dita, não encontram mais nenhuma perplexidade, nem temor. Muitas pessoas, de todas as idades, estão na entrada da cidade, sob um arco rústico com flores e folhagens. Mal o carro de boi aponta atrás do cotovelo formado pela última casa, construída enviesada, ouve-se um trilar de vozes agudas, acompanhado pelo rumor de ramos e flores agitados. São as mulheres e as crianças de Nazaré que saúdam os esposos. Os homens, mais sisudos, estão atrás da cerca viva dos cantores, saudando-os com moderação.

O carro já foi descoberto, pois tiraram o toldo, antes de chegarem à cidade, visto que o sol não mais incomoda, e Maria assim tem oportunidade de ver melho­r a sua terra natal. Portanto, agora ela também aparece em sua beleza, como uma flor. Branca e loira como um anjo, ela sorri com bondade para as crianças, que lhe jogam flores e beijos, para as jovens de sua idade, que a chamam pelo nome, para as esposas, para as mães, para as velhas que a abençoam cantando. Ela faz uma inclinação para os homens, e especialmente para um que parece ser o rabino, ou a pessoa mais influente da cidade.

Enquanto isso, o carro continua lentamente pela rua principal, acompanhado, durante um bom tempo, pela multidão, para a qual aquela chegada foi um agradável acontecimento.

14.3

– Aqui está a tua casa Maria –diz José, mostrando, com o chicote que está em sua mão, uma casinha que fica precisamente ao pé de uma das ondulações da colina, tendo aos fundos um belo e vasto jardim todo florido, e que termina em um pequenino olival. Do outro lado, está a costumeira sebe com o espinheiro-alvar e as cactáceas, marcando o limite da propriedade. Os campos, que antes pertenciam a Joaquim, estão atrás da sebe.

– Como estás vendo, te restou pouca coisa –diz Zacarias–. A doença de teu pai foi longa e se gastou muito com ela. Também se gastou bastante com as despesas para reparar os prejuízos dados por Roma. Estás vendo? A estrada feita pelos romanos levou os três principais cômodos da casa, deixando-a muito diminuída. Para torná-la mais ampla, sem que fossem necessárias despesas excessivas, foi aproveitada uma parte do monte onde há uma gruta. Era lá que Joaquim guardava as suas provisões, e Ana os seus teares. Tu farás aí o que achares bom.

– Oh! Que seja pouca coisa, não tem importância! Sempre para mim bastará. Eu vou trabalhar…

– Não, Maria. –É José que está falando–. Eu é que trabalharei. Tu não farás mais do que tecer e costurar as coisas da casa. Eu estou jovem e forte, e sou teu esposo. Não me faças ficar envergonhado com o teu trabalho.

– Farei como queres.

– Sim, neste ponto eu quero. Em qualquer outra coisa o teu desejo é lei. Exceto isto.

14.4

Chegaram. O carro pára.

Duas mulheres e dois homens, respectivamente com os seus quarenta e cinqüenta anos, estão à porta, rodeados por muitas crianças e adolescentes.

– A paz de Deus esteja contigo, Maria –diz o homem mais velho, enquanto uma das mulheres se aproxima de Maria, a abraça e beija.

– É o meu irmão Alfeu e Maria, sua mulher, e estes são os filhos dele. Vieram de propósito para te fazerem festa e para te dizerem que a casa deles é tua, se quiseres –diz José.

– Sim, vem, Maria, se te for penoso ficar vivendo sozinha. O campo é belo na primavera, e nossa casa fica no meio dos campos em flor. Entre as outras flores, tu serás a mais bela –diz Maria de Alfeu.

– Eu te agradeço, Maria. Eu iria de muito boa vontade. Irei em alguma oportunidade, irei sem falta para as núpcias. Mas estou com tanto desejo de ver, de reconhecer a minha casa. Eu a deixei, quando ainda era pequena, e tinha perdido a sua lembrança… Agora eu a reencontro… parece-me reencontrar a minha mãe, que se foi, e o meu amado pai, com o eco de suas palavras… e o perfume do seu último suspiro. Parece-me não estar mais órfã, porque tenho de novo, ao redor de mim, o abraço destas paredes… Compreende-me, Maria.

Maria está, um pouco, com pranto na voz e nos olhos.

Maria de Alfeu lhe responde:

– Como quiseres, querida. Quero que me consideres irmã e amiga e também um pouco mãe, porque sou muito mais velha do que tu.

A outra mulher vem para a frente:

– Maria, eu te saúdo. Sou Sara, amiga de tua mãe. Eu te vi nascer. E este é o Alfeu[1], sobrinho de Alfeu e grande amigo de tua mãe. O que eu fiz por tua mãe, farei por ti, se quiseres. Estás vendo? A minha casa é a que está mais perto da tua, e os teus campos agora são nossos. Mas, se quiseres vir, faze-o a qualquer hora. Nós abriremos uma passagem na sebe, e estaremos juntas, mesmo se estiver cada uma em sua casa. Este é o meu marido.

– Eu vos agradeço a todos, e por tudo. Por todo o bem que desejastes aos meus e desejais a mim. Que o Senhor Onipotente vos abençoe por isso.

14.5

As caixas pesadas são descarregadas e levadas para casa. Entram. Agora eu reconheço a casinha de Nazaré como é vista, mais tarde, na vida de Jesus Cristo.

Como costume, José toma Maria pela mão para entrar na casa. Na entrada, ele lhe diz:

– Agora, na soleira desta porta, quero de ti uma promessa. Que qualquer coisa que te aconteça, ou que te suceda, não tenhas outro amigo, outra ajuda, para a qual te voltes, a não ser José, e que, por nenhum motivo tenhas que ficar-te atormentando sozinha. Eu sou tudo para ti, lembra-te disso, e será minha alegria tornar feliz o teu caminho, pois, se a felicidade nem sempre depende do nosso poder, pelo menos posso tornar este caminho para ti calmo e seguro.

– Prometo, José.

Abrem-se as portas e janelas. Os últimos raios de sol, curiosos, entram.

Maria tirou o manto e o véu, porque tendo, por enquanto, tirado só as flores de mirto, ainda está com as vestes das núpcias. Sai para o jardim florido. E fica olhando, sorri e, sempre segura pela mão de José, dá uma volta pelo jardim. Parece estar tomando de novo posse de um lugar perdido.

José fala dos seus trabalhos:

– Estás vendo? Aqui eu fiz esta cava para receber a água da chuva, pois estas videiras sempre sofrem com o calor. Eu cortei os ramos mais velhos desta oliveira, para dar-lhe um novo vigor, pus no lugar definitivo estas macieiras, porque duas delas já estavam mortas. Mais adiante, plantei duas figueiras. Quando elas crescerem, protegerão a casa do ardor do sol e dos olhares dos curiosos. A armação da parreira é a antiga. Nada mais fiz do que mudar os mourões que estavam podres e trabalhar com a tesoura. Espero que esta parreira dê muita uva. E aqui, olha — enquanto a leva, orgulhoso, para a encosta que se ergue atrás da casa, cercando o pomar do lado norte — aqui escavei uma pequena gruta, reforçando-a para que quando estas plantinhas pegarem, fique quase igual àquela que tinhas. Falta a nascente… mas eu espero trazer até aqui um fio de água da nascente. Vou trabalhar nas longas tardes do verão, quando eu vier te ver…

14.6

– Mas como? –diz Alfeu–. Não ireis casar-vos[2] neste verão?

– Não. Maria quer fiar os tecidos de lã, as últimas coisas que estão faltando para o enxoval. E eu estou contente que seja assim. Maria é tão jovem, que esperar um ano, ou até mais, não é nada. Enquanto isso, ela se vai acostumando com a casa…

– Ora, ora! Tu sempre foste um pouco diferente dos outros, e ainda continuas o mesmo. Não sei se poderia haver alguém que não tivesse pressa em ter por mulher uma flor, como Maria. E tu ainda queres esperar meses!…

– Alegria longamente esperada, é alegria mais intensamente gozada –responde José com um amável sorriso.

O irmão encolhe os ombros, e pergunta:

– E então? Quando achas que sairá o casamento?

– Quando Maria fizer dezesseis anos. Depois da Festa dos Tabernáculos. Assim, serão doces as tardes de inverno para os novos esposos!…

E sorri outra vez, olhando para Maria. É um sorriso suave, que faz parte de uma combinação secreta. Faz parte de uma castidade fraterna e consoladora.

Depois, José retorna ao seu passeio:

– Este é o quarto grande, do lado do monte. Se achas bom, dele farei a minha oficina, quando vier aqui. Ele está perto da casa sem fazer parte dela. Assim não perturbarei ninguém, fazendo barulho ou desordem. Mas, se quiseres de outro modo…

– Não, José. Está muito bem assim.

14.7

Tornam a entrar em casa e acendem as lâmpadas.

– Maria está cansada –diz José–. Deixemo-la descansar com os primos.

Todos se despedem. José fica ali ainda alguns minutos e fala com Zacarias em voz baixa.

– Teu primo deixa contigo Isabel, por algum tempo. Estás contente? Eu sim. Porque ela vai te ajudar… para que te tornes uma perfeita dona de casa. Com ela poderás pôr em ordem, como gostas, as tuas coisas e tuas alfaias, e eu virei todas as tardes também para te ajudar. Com ela poderás ir comprar lã e o mais que for preciso. Eu responderei pela despesa. Lembra-te que prometeste me procurar para tudo. Adeus, Maria. Dorme o primeiro sono nesta tua casa, e o anjo de Deus torne o teu sono tranqüilo. O Senhor esteja sempre contigo.

– Adeus, José. Que tu também estejas sob as asas do anjo de Deus. Obrigada, José. Por tudo. Na medida que eu puder, vou te dar, com o meu amor, uma compensação ao teu amor por mim.

José saúda os primos e sai.

E com isto cessa a visão.


Notes

  1. Alphée que nous avons rencontré enfant en 2.2/3 ainsi qu’en 12.6 à l’âge de dix-huit ans et qui sera toujours appelé Alphée, fils de Sarah.
  2. les noces. Selon la coutume juive, elle suivaient les fiançailles, qui consistaient en un contrat (cf. 13.6) aussi contraignant qu’un mariage, mais qui doit encore être amené à sa perfection par la cohabitation, à partir du jour des noces (cf. 26.5). On trouvera un exemple de noces à accomplir en 300.2. De même, en 374.6, Annalia est dite l’épouse de Samuel bien que leurs noces n’aient pas encore eu lieu.

Notas

  1. Alfeu, aparece rapazinho em 2.2/3 e em idade de dezoito anos em 12.6, será sempre chamado Alfeu de Sara.
  2. ireis casar-vos, que segundo o costume hebraico seguia-se ao namoro ou ao noivado, o qual consistia num contrato (vimo-lo em 13.6) vinculativo como um matrimónio, mas a aperfeiçoar com a coabitação a partir do dia do casamento (como veremos em 26.5). De casamento por realizar se fala também em 300.2; assim como em 374.6 se fala de Anália como esposa de Samuel apesar de não se ter realizado o casamento.