Gli Scritti di Maria Valtorta

147. Guérison d’une femme de Sychar et conversion de Photinaï.

147. Guarigione di una donna di Sicar e conversione di Fotinai.

147.1

Jésus marche devant, seul, en frôlant une haie de cactacées qui, se riant de toutes les autres plantes sans feuilles, brillent au soleil avec leurs grosses palettes épineuses sur lesquelles il reste quelques fruits que le temps a rendus rouge brique ou sur les­quelles déjà rit quelque fleur précoce jaune teintée de cinabre.

Derrière, les apôtres chuchotent entre eux et il me semble qu’ils ne font vraiment pas des compliments au Maître.

A un certain moment, Jésus se retourne brusquement et dit :

« “ Qui observe le vent ne sème pas, qui reste à regarder les nuages ne moissonne pas. ” C’est un vieux proverbe[1]. Mais je m’y tiens. Et vous voyez que là où vous craigniez de mauvais vents et ne vouliez pas rester, j’ai trouvé un terrain et la possibilité de semer. Malgré “ vos ” nuages – soit dit en passant, ce n’est pas bien que vous les fassiez voir là où la Miséricorde veut montrer son soleil –, je suis certain d’avoir déjà moissonné.

– En attendant, personne ne t’a demandé de miracle. C’est une foi bien étrange qu’ils ont en toi !

– Et tu crois, Thomas, que seule la requête d’un miracle prouve qu’il y a foi ? Tu te trompes. C’est tout le contraire. Celui qui veut un miracle pour pouvoir croire témoigne que, sans le miracle – preuve palpable –, il ne croirait pas. Au contraire, celui qui dit : “ Je crois ” sur la simple parole d’autrui manifeste la foi la plus grande.

– De sorte que les samaritains sont meilleurs que nous, alors !

– Je ne dis pas cela. Mais dans leurs conditions d’affaiblissement spirituel, ils se sont montrés beaucoup plus capables d’entendre Dieu que les fidèles de Palestine. Vous le constaterez fréquemment au cours de votre vie et, je vous en prie, souvenez-vous de cet épisode pour savoir vous conduire sans préjugés à l’égard des âmes qui en viendront à croire au Christ.

– Pourtant, pardonne-moi, Jésus, si je te le dis, il me semble qu’avec toute la haine qui te poursuit, il est nuisible pour toi de susciter de nouvelles accusations. Si les membres du Sanhédrin savaient que tu as eu …

– Mais dis-le simplement : “ de l’amour ”, car c’est cela que j’ai eu, Jacques, et que j’ai encore. Et toi, qui es mon cousin, tu peux comprendre que je ne puis ressentir autre chose que de l’amour. Je t’ai montré que je n’éprouve que de l’amour, même pour ceux qui m’étaient hostiles parmi ceux de mon sang et de mon pays. Devrais-je donc ne pas en éprouver pour ceux-ci, qui m’ont respecté sans me connaître ? Les membres du Sanhédrin peuvent bien faire tout le mal qu’ils veulent. Mais ce ne sera pas la perspective de ce mal à venir qui fermera les digues de mon amour omniprésent et agissant partout. Du reste… même si j’agissais autrement… je n’empêcherais pas le Sanhédrin de trouver, par haine, des motifs d’accusation.

– Mais toi, Maître, tu passes beaucoup de temps en pays idolâtre alors qu’on t’attend en tellement d’endroits en Israël. Tu dis que toute heure doit être consacrée au Seigneur. Est-ce que ce ne sont pas là des heures perdues ?

– Une journée employée à rassembler des brebis égarées n’est pas perdue. Elle n’est pas perdue, Philippe. Il est dit : “ Observer la Loi, c’est multiplier les offrandes… mais faire preuve de miséricorde, c’est offrir un sacrifice. ” Il est dit : “ Donne au Très-Haut comme il t’a donné, avec générosité, selon tes moyens. ” C’est ce que je fais, mon ami. Et offrir un sacrifice n’est pas du temps perdu. Je fais miséricorde et je me sers des moyens que j’ai reçus en offrant mon travail à Dieu. Restez donc dans la paix.

147.2

D’ailleurs… voici de quoi satisfaire ceux d’entre vous qui exigeaient une demande de miracle pour être convaincus que les gens de Sychar croient en moi : cet homme qui nous suit a sûrement une bonne raison de le faire. Arrêtons-nous. »

En effet un homme s’avance. Il paraît courbé sous une lourde charge qu’il porte en équilibre sur ses épaules. Il voit que le groupe s’arrête et il s’arrête lui aussi.

« Il nous veut du mal. Il s’arrête parce qu’il voit que nous nous en sommes aperçus. Ah ! Ces samaritains !

– En es-tu certain, Pierre ?

– Absolument !

– Alors, restez ici. Moi, je vais à sa rencontre.

– Non, Seigneur, pas ça. Si tu y vas, je viens aussi.

– Alors viens. »

Jésus se dirige vers l’homme. Pierre trottine à ses côtés, à la fois curieux et hostile. Quand ils sont à quelques mètres l’un de l’autre, Jésus dit :

« Que veux-tu, homme ? Qui cherches-tu ?

– Toi.

– Pourquoi ne m’as-tu pas cherché en ville ?

– Je n’osais pas… Si tu m’avais repoussé devant tout le monde, j’en aurais éprouvé trop de douleur et de honte.

– Tu pouvais m’appeler dès que j’ai été seul avec mes disciples.

– J’espérais te rejoindre quand tu aurais été seul, comme Photinaï. J’ai aussi une grande raison d’être seul avec toi…

– Que veux-tu ? Que portes-tu sur tes épaules avec tant de peine ?

– Ma femme. Un esprit en a pris possession et a fait d’elle un corps mort et une intelligence éteinte. Je dois la faire manger, l’habiller, la porter comme un bébé. Cela l’a prise à l’improviste, sans maladie… On l’appelle la “ possédée ”. J’en souffre. Je peine et j’ai des dépenses. Regarde. »

L’homme dépose sur le sol son fardeau de chairs inertes enveloppées dans un manteau comme dans un sac et découvre le visage d’une femme encore jeune, mais qu’on pourrait croire morte si elle ne respirait pas. Les yeux clos, la bouche entrouverte… la physionomie d’une personne qui a rendu le dernier soupir.

Jésus se penche sur la malheureuse, couchée par terre ; il la regarde, regarde l’homme :

« Tu crois que je le peux ? Pourquoi le crois-tu ?

– Parce que tu es le Christ.

– Mais tu n’as rien vu qui le prouve.

– J’ai entendu ta parole. Elle me suffit.

147.3

– Pierre, tu l’entends ? A ton avis, qu’est ce que je dois faire maintenant, devant une foi aussi parfaite ?

– Mais… Maître… Toi… Moi… Bref, fais-le, toi. »

Pierre est très gêné.

« Oui. Je le fais. Homme, regarde. »

Jésus saisit la femme par la main et ordonne :

« Quitte-la. Je le veux. »

La femme, jusqu’alors inerte, est prise d’une horrible convulsion d’abord muette, mais bientôt suivie de cris et des plaintes qui se terminent par un grand cri durant lequel elle ouvre les yeux – jusqu’alors fermés –. Elle se frotte les yeux comme si elle s’éveillait d’un cauchemar. Enfin elle se calme, regarde autour d’elle d’un air un peu abasourdi, et dévisage d’abord Jésus, cet inconnu qui lui sourit… elle regarde la poussière du chemin sur lequel elle est allongée, une touffe d’herbe qui a poussé au bord du chemin et sur laquelle les têtes blanc-rouge des pâquerettes sont comme des perles tout près de s’épanouir. Elle regarde la haie de cactées, le ciel si bleu, puis elle tourne les yeux et voit son mari… son mari qui la regarde avec anxiété et observe attentivement tous ses mouvements. Elle sourit et puis, avec la complète liberté qui lui est revenue, elle saute sur ses pieds et se réfugie sur la poitrine de son époux, qui la caresse et l’embrasse en pleurant.

« Comment se fait-il que je sois ici ? Pourquoi ? Qui est cet homme ?

– C’est Jésus, le Messie. Tu étais malade. Il t’a guérie. Dis-lui que tu l’aimes bien.

– Oh ! Oui ! Merci… Mais qu’est-ce que j’avais ? Mes enfants… Simon… Je ne me souviens pas d’hier, mais je me rappelle que j’ai des enfants… »

Jésus parle :

« Il ne faut pas te rappeler hier. Souviens-toi toujours d’aujourd’hui. Et sois bonne. Adieu. Soyez bons et Dieu sera avec vous. »

Et Jésus, suivi par les bénédictions du couple, se retire rapidement. Quand il rejoint les autres, toujours adossés à la haie, il ne leur parle pas. Mais il s’adresse à Pierre :

« Et maintenant, toi qui étais sûr que cet homme voulait me faire du mal, que dis-tu ? Simon, Simon ! Que de choses il te manque encore pour être parfait ! Que de choses il vous manque ! Excepté l’idolâtrie évidente, vous avez tous les péchés de ces gens-là, auxquels s’ajoute l’orgueil dans vos jugements. Maintenant, prenons notre repas. Nous ne pouvons arriver où je voulais avant la nuit. Nous dormirons dans quelque grange à foin si nous ne trouvons pas mieux. »

Les douze, avec au cœur le sentiment du reproche, s’assoient sans parler et mangent leurs provisions. Le soleil d’une journée paisible illumine la campagne qui descend en douces ondulations vers une plaine.

147.4

Le repas fini, leur halte se prolonge encore quelque temps jusqu’à ce que Jésus se lève et dise :

« Viens, toi André, et toi Simon. Je vais voir si cette maison nous est amie ou hostile. »

Et il s’en va pendant que les autres demeurent en silence jusqu’à ce que Jacques, fils d’Alphée, dise à Judas :

« Mais cette femme qui arrive, n’est-ce pas la femme de Sychar ?

– Oui, c’est bien elle. Je la reconnais à son vêtement. Que peut-elle donc vouloir ?

– Passer son chemin, répond Pierre, boudeur.

– Non, elle nous fixe trop, en se protégeant les yeux de sa main. »

Ils l’observent jusqu’à ce qu’elle arrive près d’eux et leur demande, tout humble :

« Où est votre Maître ?

– Passe ton chemin. Pourquoi le demandes-tu ?

– J’avais besoin de lui …

– Il ne se perd pas avec les femmes, répond Pierre sèchement.

– Je le sais. Avec les femmes, non. Mais je suis une âme de femme qui a besoin de lui.

– Laisse-la faire » conseille Jude.

Et il répond à Photinaï :

« Attends. Il va bientôt revenir. »

La femme se met dans un coin de la route à un tournant et reste immobile et silencieuse. Tous la délaissent. Mais Jésus revient vite et Pierre dit :

« Voici le Maître. Dis-lui ce que tu veux, dépêche-toi ! »

Sans même lui répondre, la femme tombe aux pieds de Jésus et s’incline jusqu’au sol en silence.

« Photinaï, qu’attends-tu de moi ?

– Ton aide, Seigneur. Je suis bien faible, mais je ne veux plus pécher. Je l’ai déjà dit à l’homme. Mais maintenant que je ne suis plus une pécheresse, je ne sais plus rien. Le bien, je l’ignore. Que dois-je faire ? Dis-le-moi, toi. Je ne suis que fange. Mais tes pieds foulent la route pour aller vers les âmes. Foule au pied ma fange, mais viens toucher mon âme par tes conseils. »

Elle pleure.

« Comme tu es seule, femme, tu ne pourrais marcher à ma suite. Mais si tu veux réellement ne plus pécher et connaître la science de ne pas recommencer, retourne chez toi dans un esprit de pénitence et attends. Un jour viendra où, femme parmi d’autres également rachetées, tu pourras être proche de ton Rédempteur et apprendre la science du bien. Va. N’aie pas peur. Sois fidèle à ta volonté actuelle de ne pas pécher. Adieu. »

La femme baise la poussière, se relève et s’éloigne à reculons pendant quelques mètres, puis elle repart vers Sychar…

147.1

Gesù cammina avanti, solo, rasentando una siepe di cactacee[1] che, irridendo tutte le altre piante spoglie, splendono al sole con le loro grasse palette spinose, su cui è qualche superstite frutto che il tempo ha reso di un rosso di mattone o su cui già ride qualche precoce fiore col suo giallo pennellato di cinabro.

Dietro, gli apostoli bisbigliano fra loro, e non mi pare che facciano veramente delle lodi al Maestro.

Il quale ad un certo momento si volge di scatto e dice: «“Chi guarda ai venti non semina e chi sta a guardare le nuvole non miete mai”. È proverbio[2] antico. Ma Io lo seguo. E voi vedete che dove voi temevate perversi venti e volevate non sostare Io ho trovato terreno e modo di seminare. E nonostante le “vostre” nuvole che, vi sia detto, non è bene le mostriate là dove la Misericordia vuole mostrare il suo sole, Io sono certo di avere già mietuto».

«Ma intanto nessuno ti ha chiesto un miracolo. Una fede molto strana hanno in Te!».

«E tu credi, Tommaso, che solo la richiesta del miracolo provi che vi è fede? Sbagli. È tutto il contrario. Chi vuole un miracolo per poter credere è segno che senza il miracolo, prova tangibile, non crederebbe. Invece chi dice: “credo” sulla parola altrui mostra la massima fede».

«Sicché allora i samaritani sono migliori di noi!».

«Non dico questo. Ma nella loro condizione di menomazione spirituale hanno mostrato una capacità di intendere Iddio molto più dei fedeli di Palestina. Questo lo troverete molte volte nella vostra vita e, ve ne prego, ricordate anche questo episodio per sapervi regolare senza preconcetti verso le anime che verranno alla fede nel Cristo».

«Però, perdona Gesù se io te lo dico, mi pare che con tutto l’odio che Tu hai dietro sia nocivo per Te creare nuove accuse. Se i sinedristi sapessero che Tu hai avuto…».

«Ma di’ pure: “amore”, perché questo ho avuto ed ho, Giacomo. E tu, che sei cugino, puoi capire che Io non posso avere altro che amore. Ti ho mostrato che non ho che amore, anche per chi mi era nemico fra quelli del mio sangue e del mio suolo. E dovrei con questi, che mi hanno rispettato pur non conoscendomi, non avere amore? I sinedristi possono fare tutto il male che vogliono. Ma non sarà la considerazione di questo male futuro che chiuderà le dighe del mio amore onnipresente e onnioperante. Del resto… anche lo facessi… non impedirei al Sinedrio di trovare nel suo odio le accuse».

«Ma Tu, Maestro, perdi il tuo tempo in paese idolatra mentre tanto luogo in Israele ti attende. Tu dici che ogni ora va consacrata al Signore. Non sono queste ore perdute?».

«Non è perduta la giornata spesa a raccogliere le pecore sperse. Non è perduta, Filippo. È detto: “Fa molte oblazioni chi rispetta la Legge… ma chi usa misericordia offre un sacrificio”. È detto: “Da’ all’Altissimo in proporzione di quanto t’ha donato e offri con occhio lieto secondo le tue facoltà”. Lo faccio, amico. E non è tempo perduto quello del sacrificio. Io faccio misericordia e uso delle facoltà che ho avuto offrendo il mio lavoro a Dio. State dunque calmi.

147.2

E del resto… chi di voi voleva una richiesta di miracolo, per persuadersi che quelli di Sicar credono in Me, ecco, è accontentato. Quell’uomo certo ci segue per qualche motivo. Fermiamoci».

Infatti un uomo viene avanti. Pare curvo sotto un grande fagotto che porta a bilico sulle spalle. Vede che il gruppo si ferma e si ferma lui pure.

«Vuole farci del male. Si ferma perché vede che ce ne siamo accorti. Eh! sono samaritani!».

«Ne sei certo, Pietro?».

«Oh! sicuro!».

«Allora state qui. Io gli vado incontro».

«Questo no, Signore! Se Tu vai vengo anche io».

«E allora vieni».

Gesù va verso l’uomo. Pietro gli trotterella al fianco curioso e ostile insieme. Quando sono a pochi metri l’uno dall’altro Gesù dice: «Che vuoi, uomo? Chi cerchi?».

«Te».

«E perché non mi hai cercato in città?».

«Non osavo… Se mi avessi respinto alla presenza di tutti ne avrei avuto troppo dolore e vergogna».

«Potevi chiamarmi non appena solo coi miei».

«Speravo raggiungerti quando eri solo, come Fotinai. Ho io pure un grande motivo di essere solo con Te…».

«Che vuoi? Che porti sulle spalle con tanta fatica?».

«La donna mia. Uno spirito me l’ha posseduta e ne ha fatto un corpo morto e una intelligenza spenta. La devo imboccare, vestire, portare come un pargolo. Così fu d’improvviso, senza malattia… La chiamano “l’indemoniata”. Ne ho dolore. E fatica. E spesa. Guarda».

L’uomo cala al suolo il suo fagotto di inerti carni avvolte in un mantello come fosse un sacco, e scopre un volto di donna ancora giovane ma che se non respirasse potrebbe dirsi morta. Occhi chiusi, bocca socchiusa… il viso di uno che è spirato.

Gesù si curva sulla infelice coricata per terra, la guarda, guarda l’uomo: «Tu credi che Io possa? Perché lo credi?».

«Perché sei il Cristo».

«Ma tu non hai visto nulla che lo provi».

«Ho sentito la tua parola. Basta quella».

147.3

«Pietro, lo senti? Che dici che Io faccia ora, davanti ad una fede così buona?».

«Ma… Maestro… Tu… Io… Ma fa’ Tu, insomma». Pietro è molto impacciato.

«Sì. Faccio. Uomo, guarda». Gesù prende per mano la donna e ordina: «Vattene da costei. Lo voglio».

La donna, fino allora inerte, ha una orrenda convulsione prima muta e poi di urla e lamenti che terminano con un grande grido, durante il quale apre gli occhi fino allora chiusi, sbarrandoli come chi si sveglia da un sogno d’incubo. Poi si calma e un poco sbalordita si guarda intorno, fissando per primo Gesù, lo Sconosciuto che le sorride… guarda la polvere della via su cui giace, un ciuffo di erba nato al ciglio della via e su cui il capolino bianco rosso delle pratoline mette come delle perle prossime ad aprirsi in raggiera, guarda la siepe di cactacee, il cielo così azzurro, e poi gira l’occhio e vede il suo uomo… il suo uomo che la guarda ansioso e la scruta in ogni suo movimento. Ha un sorriso e poi, nella completa libertà che torna, ha un balzo in piedi e si rifugia sul petto del marito, che la carezza e abbraccia piangendo.

«Come? Come qui? Perché? Chi è quell’uomo?».

«È Gesù, il Messia. Eri malata. Ti ha guarita. Digli che gli vuoi bene».

«Oh! sì! Grazie… Ma che avevo? I miei bambini… Simone…

io non ricordo ieri, ma ricordo di avere dei bambini…».

Parla Gesù: «Non occorre che tu ricordi ieri. Sovvieniti sempre di oggi. E sii buona. Addio. Siate buoni e Dio sarà con voi». E Gesù, seguito dalle benedizioni dei due, si ritira velocemente.

Quando raggiunge gli altri rimasti addossati alla siepe, non parla loro. Ma parla a Pietro: «E ora? Tu, che eri sicuro che quell’uomo voleva farmi del male, che dici? Simone, Simone! Quanto ancora ti manca ad essere perfetto! Quanto vi manca! Avete, meno la palese idolatria, tutti i peccati di questi e in più la superbia di giudizio. Ora prendiamo il nostro pasto. Non possiamo giungere dove volevo prima di notte. Dormiremo in qualche fienile, se non troveremo di meglio».

I dodici, col sapore del rimprovero nel cuore, siedono senza parlare e mangiano le loro cibarie. Il sole di un placido giorno illumina la campagna che scende per molli ondulazioni verso una pianura.

147.4

Finito il pasto, sostano ancora qualche tempo, finché Gesù si alza e dice: «Venite, tu Andrea e tu Simone. Vado a vedere se quella casa è amica o nemica»; e se ne va mentre gli altri restano e tacciono, finché Giacomo di Alfeo dice a Giuda Iscariota: «Ma questa che viene non è la donna di Sicar?».

«Sì. È lei. La riconosco alla veste. Che vorrà?».

«Andare per la sua strada», risponde Pietro imbronciato.

«No. Guarda troppo noi, facendosi solecchio con la mano».

L’osservano finché essa giunge vicina e dice, tutta sommessa: «Il vostro Maestro dove è?».

«Via[3]. Perché ne chiedi?».

«Avevo bisogno di Lui…».

«Non si perde con le donne», risponde asciutto Pietro.

«Lo so. Con le donne no. Ma io sono un’anima di donna che ha bisogno di Lui».

«Lasciala fare», consiglia Giuda d’Alfeo. E risponde a Fotinai: «Aspetta. Fra poco torna».

La donna si pone in un angoletto della via che svolta e sta ferma e zitta mentre tutti la trascurano. Ma Gesù presto torna e Pietro dice: «Eccolo il Maestro. Digli ciò che vuoi e spicciati». La donna neppure gli risponde, ma va ai piedi di Gesù e si curva fino al suolo, tacendo.

«Fotinai, che vuoi da Me?».

«Il tuo aiuto, Signore. Sono tanto debole. E non voglio più peccare. Ho già detto questo all’uomo. Ma, ora che non sono più peccatrice, non so più nulla. Il bene io lo ignoro. Che devo fare? Dimmelo Tu. Io sono fango. Ma il tuo piede pure calpesta la via per andare dalle anime. Calpesta il mio fango, ma vieni all’anima mia con il tuo consiglio», e piange.

«Dietro a Me, donna sola, non potresti venire. Ma se proprio vuoi non più peccare e conoscere la scienza del non peccare, torna alla tua casa con spirito di penitenza e attendi. Verrà il giorno in cui, donna fra molte altre ugualmente redente, potrai essere vicino al tuo Redentore e imparare la scienza del Bene. Vai. Non avere paura. Sii fedele alla presente volontà di non peccare. Addio».

La donna bacia la polvere, si alza e si ritira a ritroso per qualche metro, poi va via, verso Sicar…


Notes

  1. proverbe qui se trouve en : Qo 11, 4 ; les citations suivantes sont tirées de Sir 35, 1-2.9.

Note

  1. cactacee, invece di cactee, qui e in 147.3, è correzione nostra. La stessa correzione sarà ripetuta, senza essere annotata, in 221.1 (due volte) e in 335.1.
  2. proverbio, che è in: Qoèlet 11, 4; seguono citazioni da: Siracide 35, 1-2.9.
  3. Via sta per: È andato via, non c’è.