Gli Scritti di Maria Valtorta

148. Jésus rend visite à Jean-Baptiste près de Hennon.

148. Gesù visita il Battista presso Enon.

148.1

Le clair de lune est si net que les moindres détails du sol sont visibles ; les champs de blé en herbe ressemblent à des tapis de peluche vert argenté striés par les rubans sombres des sentiers et gardés par les arbres, tout blancs du côté de la lune, tout noirs à l’opposé.

Jésus marche d’un pas sûr, tout seul. Il suit très rapidement son chemin jusqu’à ce qu’il trouve un cours d’eau qui descend en gargouillant vers la plaine en direction nord-est. Il le remonte jusqu’à un endroit solitaire près d’une pente boisée. Il tourne encore, grimpe un sentier et arrive à un abri naturel sur le flanc de la colline.

Il entre et se penche sur un homme étendu qu’on distingue à peine sous la clarté de la lune qui éclaire le sentier, mais ne pénètre pas dans la grotte. Il l’appelle :

« Jean ! »

L’homme se réveille et s’assied, encore tout ensommeillé. Mais il comprend vite qui est celui qui l’appelle et se lève vivement, pour ensuite se prosterner à terre en disant :

« Comment se fait-il que mon Seigneur soit venu jusqu’à moi ?

– Pour réjouir ton cœur et le mien. Tu as désiré me voir, Jean. Me voici. Lève-toi. Sortons au clair de lune et asseyons-nous, pour parler, sur ce rocher près de la grotte. »

Jean obéit, se lève et sort. Mais une fois Jésus assis, il s’agenouille en face du Christ dans sa peau de brebis qui couvre mal son corps très amaigri, renvoie en arrière ses cheveux longs et en désordre, qui lui retombent sur les yeux, pour mieux voir le Fils de Dieu.

Cela fait un très grand contraste : d’un côté Jésus, pâle et blond, aux cheveux soyeux et bien peignés, avec une barbe courte au bas du visage. De l’autre, Jean n’est qu’un buisson de poils très noirs d’où émergent seulement deux yeux enfoncés, que je qualifierais de fiévreux tant ils brillent de leur couleur noir de jais.

148.2

« Je suis venu te dire merci. Tu as accompli et tu accomplis, avec toute la perfection de la grâce qui est en toi, ta mission d’être mon Précurseur. Mon ami bien aimé, quand l’heure viendra, tu entreras au Ciel à mes côtés, car tu auras tout mérité de Dieu. Mais, en attendant, tu seras déjà dans la paix du Seigneur.

– j’entrerai dans la paix très bientôt. Mon Maître et mon Dieu, bénis ton serviteur pour le fortifier dans sa dernière épreuve. Je n’ignore pas qu’elle est désormais très proche et que je dois encore donner un témoignage : celui du sang. Tu sais encore mieux que moi que mon heure va arriver. Ta venue, c’est la miséricordieuse bonté de ton cœur de Dieu qui l’a voulue pour fortifier le dernier martyr d’Israël et le premier martyr des temps nouveaux. Mais dis-moi seulement : devrai-je attendre longtemps ta venue ?

– Non, Jean, pas beaucoup plus qu’il ne s’est écoulé de temps de ta naissance à la mienne.

– Que le Très-Haut en soit béni. Jésus… puis-je t’appeler ainsi ?

– Tu le peux, en raison des liens du sang et de ta sainteté. Ce nom, que prononcent même les pécheurs, peut être dit par le saint d’Israël. Pour eux il est salut, pour toi il se fait douceur. Que veux-tu de Jésus, ton Maître et ton cousin ?

– Je vais mourir. Mais comme un père se préoccupe de ses enfants, je me préoccupe de mes disciples. Mes disciples… Tu es Maître et tu sais combien vif est en nous l’amour que nous leur portons. L’unique peine de ma mort, c’est la crainte qu’ils ne se perdent comme des brebis sans berger. Recueille-les. Je te rends les trois qui sont à toi et qui furent pour moi de parfaits disciples, en t’attendant, toi. La Sagesse est réellement présente en eux, en particulier chez Matthias. J’en ai d’autres, et ils viendront à toi. Mais ceux-ci, permets que je te les confie personnellement. Ce sont les trois qui me sont les plus chers.

– Ils me sont chers, à moi aussi. Pars tranquille, Jean. Ils ne périront pas. Ni ceux-ci, ni les autres qui sont tes vrais disciples. Je recueille ton héritage et je veillerai sur lui comme sur le trésor le plus cher qui me vient de mon parfait ami et du serviteur du Seigneur. »

148.3

Jean se prosterne jusqu’à terre et, chose qui paraît impossible chez un personnage si austère, il pleure, secoué par de forts sanglots de joie spirituelle.

Jésus lui pose la main sur la tête :

« Tes pleurs, qui sont joie et humilité, font écho à un chant lointain au son duquel ton petit cœur a tressailli d’allégresse. Ce chant et ces pleurs forment le même hymne de louange à l’Eternel qui “ a fait de grandes choses, lui qui est puissant chez les âmes humbles ”. Ma Mère, elle aussi, va de nouveau entonner le cantique qu’elle a chanté alors. Mais ensuite, elle aussi obtiendra la plus grande gloire, comme pour toi : après le martyre. Je t’apporte aussi son salut, ses souhaits les meilleurs et son réconfort. Tu les mérites. Ici ce n’est que la main du Fils de l’homme qui se tient sur ta tête, mais du Ciel ouvert descendent la Lumière et l’Amour pour te bénir, Jean.

– Je n’en mérite pas tant. Je suis ton serviteur.

– Tu es mon Jean. Ce jour-là, au Jourdain, j’étais le Messie qui se manifestait ; ici, en ce moment, c’est le cousin et le Dieu qui veut te donner le viatique de son amour de Dieu et de parent. Lève-toi, Jean. Donnons-nous le baiser d’adieu.

– Je n’en mérite pas tant… Je l’ai toujours désiré, pendant toute ma vie, mais je n’ose faire cet acte sur toi. Tu es mon Dieu.

– Je suis ton Jésus. Adieu. Mon âme sera proche de la tienne jusqu’à la paix. Pour ce qui est de tes disciples, vis et meurs en paix. Je ne puis te donner que cela, à présent. Mais au Ciel je te donnerai le centuple, car tu as trouvé toute grâce aux yeux de Dieu. »

Il l’a relevé, l’a étreint, et ils se sont embrassés sur les joues. Puis Jean s’agenouille encore et Jésus lui impose les mains sur la tête et prie en levant les yeux vers le ciel. On dirait qu’il le consacre. Il est imposant.

Le silence se prolonge ainsi pendant quelque temps, après quoi Jésus prend congé avec son doux salut :

« Que ma paix soit toujours avec toi. »

Puis il prend le chemin du retour.

148.1

Una chiara notte di luna, così nitida che il terreno si svela in tutti i suoi particolari e i campi, col grano di pochi giorni, sembrano tappeti di una felpa verd’argento rigati dai nastri scuri dei sentieri e vegliati dai tronchi degli alberi tutti bianchi dal lato lunare, tutti neri a ponente.

Gesù cammina sicuro e solo. Va molto velocemente per la sua via finché trova un corso d’acqua che scende gorgogliando verso la pianura in direzione nord-est. Lo risale fino ad un posto solitario presso una costa selvosa. Piega ancora, inerpicandosi per un sentiero, e giunge ad un ricovero naturale nel fianco del colle.

Entra e si curva su un essere giacente, che appena si intravede nel chiarore lunare che illumina il sentiero ma che non penetra nello speco. Lo chiama: «Giovanni».

L’uomo si desta e si pone seduto, ancora offuscato di sonno. Ma presto si rende conto di Chi lo chiama e balza in piedi, per poi prostrarsi a terra dicendo: «Come mai è venuto a me il mio Signore?».

«Per fare contento il tuo ed il mio cuore. Mi desideravi, Giovanni. Eccomi. Alzati. Usciamo nella luce lunare e sediamo a colloquio sul masso presso la grotta».

Giovanni ubbidisce con l’alzarsi e l’uscire. Ma quando Gesù è seduto, egli, nella sua pelle di pecora che male lo copre nel corpo magrissimo, si pone in ginocchio di fronte al Cristo, respingendosi indietro i capelli lunghi e scomposti, che gli sono ricaduti sugli occhi, per vedere meglio il Figlio di Dio.

Il contrasto è fortissimo. Gesù pallido e biondo, dai capelli soffici e ravviati e la breve barba al basso del volto, l’altro tutto un cespuglio di peli nerissimi dai quali appena emergono due occhi incavati, direi febbrili, tanto brillano nel loro nero di giaietto.

148.2

«Sono venuto a dirti “grazie”. Tu hai compito e compi, con la perfezione della Grazia che è in te, la tua missione di mio Precursore. Quando l’ora sarà, al mio fianco entrerai in Cielo, perché tutto avrai meritato da Dio. Ma nell’attesa sarai già nella pace del Signore, amico mio diletto».

«Molto presto entrerò nella pace. Mio Maestro e Dio, benedici il tuo servo per fortificarlo nell’ultima prova. Non mi è ignoto che essa è prossima ormai e che ancora una testimonianza io devo dare: quella del sangue. E a Te, più ancora che a me, non è ignoto che sta per giungere la mia ora. La tua venuta è stata la misericordiosa bontà del tuo cuore di Dio che l’ha voluta, per fortificare l’ultimo martire di Israele e il primo martire del nuovo tempo. Ma dimmi solo: molto avrò da attendere la tua venuta?».

«No, Giovanni. Non molto di più di quanto decorse dalla tua alla mia nascita».

«Ne sia benedetto l’Altissimo. Gesù… Posso dirti così?».

«Lo puoi, per il sangue e per la santità. Quel Nome, che anche i peccatori dicono, può essere detto dal santo di Israele. Ad essi è salvezza, a te sia dolcezza. Che vuoi da Gesù, tuo Maestro e cugino?».

«Io vado a morire. Ma come un padre si preoccupa dei figli suoi, io dei miei discepoli mi preoccupo. I miei discepoli… Tu sei Maestro e sai come per essi è vivo in noi l’amore. L’unica pena del mio morire è la tema che essi si perdano come pecore senza pastore. Raccoglili Tu. Io ti rendo i tre che sono tuoi e che mi furono perfetti discepoli in attesa di Te. In essi, e specie in Mattia, è realmente presente la Sapienza. Altri ne ho. E a Te verranno. Ma questi, lascia che io te li affidi personalmente.

Sono i tre più cari».

«Ed Io cari li ho. Va’ tranquillo, Giovanni. Non periranno.

Né questi né gli altri che hai, veri discepoli. Io raccolgo la tua eredità e la veglierò come il tesoro più caro venuto dal perfetto amico mio e servo del Signore».

148.3

Giovanni si prostra fino a terra e, cosa che pare impossibile in un così austero personaggio, piange con forti singhiozzi di gioia spirituale.

Gesù gli posa la mano sul capo: «Il tuo pianto, che è gioia e umiltà, ha riscontro in un canto lontano, al suono del quale il tuo piccolo cuore ha balzato di giubilo. Sono, quel canto e questo pianto, lo stesso inno di lode all’Eterno che “ha fatto grandi cose, Lui che è potente negli spiriti umili”. Anche mia Madre sta per intonare di nuovo il suo canto, già cantato allora. Ma, dopo, anche per Lei verrà la più grande gloria, come per te dopo il martirio. Ti porto anche il saluto di Lei. Tutti i commiati e tutti i conforti. Lo meriti. Qui non è che la mano del Figlio dell’uomo che sta sul tuo capo, ma dal Cielo aperto scende la Luce e l’Amore a benedirti, Giovanni».

«Non merito tanto. Io sono il tuo servo».

«Tu sei il mio Giovanni. Quel giorno, al Giordano, Io ero il Messia che si manifestava; qui, ora, è il cugino e il Dio che ti vuole dare il viatico del suo amore di Dio e di parente. Alzati, Giovanni. Diamoci il bacio d’addio».

«Non merito tanto… L’ho sempre desiderato, per tutta la vita. Ma non oso compiere questo atto su Te. Sei il mio Dio».

«Sono il tuo Gesù. Addio. La mia anima sarà vicino alla tua fino alla pace. E vivi e muori in pace, per i tuoi discepoli. Non posso darti che questo, ora. Ma in Cielo ti darò il centuplo perché tu hai trovato ogni grazia agli occhi di Dio».

Lo ha alzato e lo ha abbracciato baciandolo sulle guance ed essendone baciato. Poi Giovanni si inginocchia ancora e Gesù gli impone le mani sul capo e prega con gli occhi volti al cielo. Pare lo consacri. È imponente.

Il silenzio si prolunga per qualche tempo così. Poi Gesù si accomiata con il suo dolce saluto: «La pace mia sia sempre con te», e riprende la via fatta prima.