Gli Scritti di Maria Valtorta

164. La retraite sur la montagne avant le choix des apôtres.

164. Il ritiro sul monte per l’elezione apostolica.

164.1

Les barques de Pierre et de Jean voguent sur le lac paisible, suivies, dirait-on, de toutes les embarcations des rives de Tibériade, vu le nombre des bateaux et des barques qui vont et viennent, cherchant à rejoindre la barque de Jésus, à la dépasser, puis à repasser derrière. Prières, supplications, clameurs, demandes se croisent sur les flots bleus.

Jésus a pris dans sa barque Marie ainsi que la mère de Jacques et de Jude. Dans l’autre barque se trouvent Marie Salomé, son fils Jean et Suzanne. Jésus promet, répond et bénit inlassablement.

« Je reviendrai, oui, je vous le promets. Soyez bons. Souvenez-vous de mes paroles pour les unir à celles que je vous dirai plus tard. La séparation sera brève. Ne soyez pas égoïstes. Je suis venu pour les autres aussi. Du calme ! Vous allez vous faire du mal. Oui, je prierai pour vous. Je serai toujours proche de vous. Que le Seigneur soit avec vous. Bien sûr, je me souviendrai de tes larmes et tu seras consolé. Espère, aie foi. »

Et c’est ainsi, accompagnée de bénédictions et de promesses, que la barque aborde à l’autre rive. Ce n’est pas Tibériade, mais un petit hameau, à peine un groupe de maisons, pauvres, presque abandonnées. Jésus et ses disciples descendent, et leurs barques rebroussent chemin, conduites par les employés et par Zébédée. Les autres embarcations font de même, mais certains passagers qui s’y trouvent descendent à leur tour et veulent à tout prix suivre Jésus. Je vois parmi eux Isaac et ses deux protégés : Joseph et Timon. Je n’en reconnais pas d’autres parmi la foule nombreuse de tout âge, des adolescents aux vieillards.

164.2

Jésus quitte le village dont les rares habitants, en haillons, restent indifférents. Jésus leur fait distribuer des aumônes et rejoint la grand-route. Il s’arrête.

« Maintenant, séparons-nous, dit-il. Mère, Marie, Salomé et toi allez à Nazareth. Suzanne peut rentrer à cana. Je serai bientôt de retour. Vous savez ce qu’il faut faire. Que Dieu soit avec vous ! »

Mais il salue sa Mère plus particulièrement, avec un grand sourire, et lorsque Marie, donnant l’exemple aux autres, s’agenouille pour être bénie, Jésus sourit avec une extrême douceur.

Les femmes, avec lesquelles se trouvent Alphée, fils de Sarah, et Simon, regagnent leur ville.

Jésus se tourne vers ceux qui restent :

« Je vous quitte, mais je ne vous renvoie pas. Je vous laisse pour quelque temps pour me retirer avec eux dans ces gorges que vous voyez là-bas. Que ceux d’entre vous qui désirent m’attendre restent dans cette plaine, et que les autres rentrent chez eux. Je me retire pour prier parce que je suis à la veille de grandes choses. Que ceux qui aiment la cause du Père prient en s’unissant en esprit à moi. Que la paix soit avec vous, mes enfants. Isaac, tu sais ce que tu dois faire. Je te bénis, mon petit berger. »

Jésus sourit au pauvre Isaac, désormais pasteur d’hommes qui se regroupent autour de lui.

164.3

Jésus marche en tournant maintenant le dos au lac. Il se dirige avec assurance vers une gorge située entre les collines qui vont du lac vers l’ouest, en lignes presque parallèles. Entre deux collines rocheuses, rocailleuses, qui tombent à pic comme un fjord, un petit torrent plein d’écume descend en grondant ; au-dessus s’élève un mont sauvage où des plantes ont poussé comme elles ont pu, entre les pierres. Un sentier de mule monte à l’assaut de la colline la plus rocailleuse. C’est justement celui que Jésus prend.

Les disciples le suivent avec peine, en file indienne, dans le silence le plus absolu. Quand Jésus s’arrête pour leur permettre de souffler, à un endroit un peu plus large du sentier, qui ressemble à une écorchure sur ce mont inaccessible, alors seulement ils se regardent, sans mot dire. Ils s’interrogent du regard :

« Mais où nous conduit-il ? »

Mais ils ne disent rien, ils se regardent seulement, et d’un air toujours plus désolé quand ils voient Jésus reprendre sa marche dans la gorge sauvage, pleine de grottes, de fentes, de rochers qui rendent la progression difficile, sans compter les ronces et un fouillis d’autres plantes qui accrochent les vêtements de tous côtés, griffent, font trébucher et frappent le visage. Même les plus jeunes, chargés de sacs pesants, ont perdu leur bonne humeur.

164.4

Finalement Jésus s’arrête :

« Nous resterons ici une semaine en prière. Pour vous préparer à une grande chose. C’est pour cela que j’ai voulu m’isoler ainsi, dans un lieu désert, loin de tout chemin comme de tout village. Il y a là des grottes qui ont déjà servi à des hommes. Elles nous serviront à nous aussi. Il y a aussi des eaux fraîches et abondantes alors que le sol est sec. Nous avons suffisamment de pain et de nourriture pour notre séjour. Ceux qui, l’an dernier, ont été avec moi au désert savent comment j’y ai vécu. Ici, c’est un palais royal en comparaison, et la saison désormais clémente enlève à la fois la rigueur du gel et du soleil à notre asile. Veuillez donc y séjourner de bon cœur. Il ne nous arrivera peut-être plus jamais d’être ainsi tous ensemble et complètement seuls. Ce moment doit vous unir et faire de vous, non plus douze hommes, mais une seule institution.

Vous ne dites rien ? Vous n’avez pas de question ? Déposez sur ce rocher les fardeaux que vous portez et jetez au fond de la vallée l’autre poids que vous avez sur le cœur : votre humanité. Je vous ai amenés ici pour parler à votre âme, pour vous nourrir spirituellement, pour vous rendre esprit. Je ne dirai pas grand chose. J’ai tellement parlé depuis un an environ que je suis avec vous ! C’est suffisant. Si c’était par la parole que je devais vous changer, je devrais vous garder encore une bonne centaine d’années, et encore vous seriez toujours imparfaits.

Il est temps désormais que je me serve de vous. Mais, pour cela, je dois vous former. Je vais recourir au grand remède, à la grande arme : la prière. J’ai toujours prié pour vous. Maintenant, je veux que vous priiez par vous-mêmes. Je ne vous enseigne pas encore ma prière, mais je vous fais connaître comment on prie et ce qu’est la prière. C’est une conversation de fils à Père, d’esprit à Esprit de façon ouverte, chaleureuse, confiante, recueillie, franche. La prière est tout : aveu, connaissance de soi, pleurs sur soi, engagement envers nous-mêmes et envers Dieu, demande à Dieu, le tout aux pieds du Père. Elle ne peut se faire dans le vacarme, dans la distraction, à moins d’être des géants de la prière. D’ailleurs, même eux souffrent des chocs et des bruits du monde dans leurs heures de prière. Or vous n’êtes pas des géants, mais des pygmées. Spirituellement parlant, vous n’êtes encore que des enfants, des déficients. Ici, vous allez atteindre l’âge de raison spirituel. Le reste viendra plus tard.

Le matin, à midi et le soir, nous nous réunirons pour prier ensemble avec les anciennes paroles d’Israël et pour rompre le pain, puis chacun rentrera dans sa grotte en restant en face de Dieu et de son âme, de tout ce que je vous ai dit sur votre mission et sur vos moyens. Mesurez-vous, écoutez-vous, décidez. C’est la dernière fois que je vous le dis. Mais ensuite, vous devrez être parfaits, autant que vous le pourrez, sans fatigue ni sentiments seulement humains. Vous ne serez plus Simon ni Judas, vous ne serez plus André ou Jean, Matthieu ou Thomas : vous serez mes ministres.

Allez, chacun de votre côté. Moi, je serai dans cette grotte. Toujours présent. Mais ne venez pas sans raison sérieuse. Vous devez apprendre à agir par vous-même, à vous suffire à vous-même. Car, en vérité je vous le dis : il y a un an, nous étions sur le point de nous connaître, et dans deux ans nous serons sur le point de nous quitter. Malheur à vous et malheur à moi si vous n’avez pas appris à vous débrouiller. Que Dieu soit avec vous ! Judas, Jean, portez les vivres à l’intérieur de ma grotte, celle-ci. Ils doivent durer et c’est moi qui ferai la distribution.

– Il y en a peu, objecte quelqu’un.

– Le nécessaire pour survivre. Un estomac trop rassasié appesantit l’esprit. Je veux vous élever et non vous alourdir. »

164.1

Le barche di Pietro e Giovanni veleggiano sul lago quieto, seguite da tutte le imbarcazioni che sono sulle rive di Tiberiade, io credo, tante sono le barche e barchette che vanno e vengono cercando di raggiungere, di superare, per poi mettersi in coda di nuovo, la barca di Gesù. E preghiere, suppliche, clamori, richieste si incrociano sull’onde azzurre.

Gesù, che nella sua barca ha anche Maria e la madre di Giacomo e Giuda, mentre nell’altra barca, col figlio Giovanni, è anche Maria Salome con Susanna, promette, risponde, benedice instancabile. «Tornerò. Sì. Ve lo prometto. Siate buoni. Ricordate le mie parole, per unirle a quelle che vi dirò poi. Sarà una breve separazione. Non siate egoisti. Sono venuto anche per gli altri. Buoni! Buoni! Vi farete del male. Sì. Pregherò per voi. Mi avrete sempre vicino. Il Signore sia con voi. Certo, mi ricorderò del tuo pianto e sarai consolato. Spera, abbi fede».

E così, andando, benedicendo, promettendo, la barca giunge a riva. Non è Tiberiade, ma è un minuscolo paesello, proprio un pugno di case, povere, quasi abbandonate. Gesù e i suoi scendono, e le barche tornano indietro guidate dai garzoni e da Zebedeo. Anche le altre le imitano, però molti che sono in esse scendono pure e vogliono a tutti i costi seguire Gesù. Fra questi vedo Isacco coi suoi due patrocinati: Giuseppe e Timoneo. Non riconosco altri fra i molti di tutte le età, dagli adolescenti ai vecchi.

164.2

Gesù lascia il paese, che resta indifferente nei suoi pochi abitanti molto cenciosi, ai quali Gesù fa dare degli oboli, e raggiunge la via maestra. Si ferma. «Ed ora dividiamoci», dice. «Madre, tu con Maria e con Salome vai pure a Nazaret. Susanna può tornare a Cana. Presto Io tornerò. Sapete ciò che è da fare. Dio sia con voi!».

Ma per sua Madre ha uno speciale saluto pieno di sorriso, ed anche quando Maria si inginocchia, dando l’esempio alle altre, per essere benedetta, Gesù sorride con tanta dolcezza.

Le donne, con le quali sono Alfeo di Sara e Simone, vanno verso la loro città.

Gesù si volge ai rimasti: «Io vi lascio. Ma non vi rimando. Vi lascio per qualche tempo, ritirandomi con questi in quelle gole che vedete là. Chi vuole attendermi mi attenda in questa pianura, chi non vuole torni alla sua casa. Io mi ritiro in preghiera perché sono alla vigilia di grandi cose. Chi ama la causa del Padre preghi, unendosi in spirito a Me. La pace sia con voi, figli. Isacco, tu sai ciò che devi fare. Ti benedico, piccolo pastore». Gesù sorride allo scarno Isacco, pastore ormai di uomini che si raggruppano intorno a lui.

164.3

Gesù cammina ora volgendo le spalle al lago, dirigendosi sicuro verso una gola fra le colline che vanno dal lago verso ovest in righe direi quasi parallele. Fra l’una e l’altra collina rocciosa, scabra, che si apre a picco come un fiordo, scende un torrentello spumoso dal molto fragore e sopra sale il monte selvaggio, con piantacce cresciute in ogni senso, come hanno potuto, fra pietra e pietra. Un sentiero da capre attacca la collina più scabra. E Gesù prende proprio quello.

I discepoli lo seguono faticosamente, in fila indiana, nel più assoluto silenzio. Solo quando Gesù si ferma, per dare loro respiro, in qualche posto un poco più largo del sentiero che pare una graffiatura sulla costa impervia, essi si guardano senza parlare. I loro sguardi dicono: «Ma dove ci porta?». Ma non parlano. Solo si guardano, e sempre più desolatamente quanto più vedono che Gesù sempre riprende l’andare per la gola selvaggia, piena di caverne, di spacchi, di massi su cui è difficile l’andare e per gli stessi, e per i rovi e mille altre piantacce che afferrano le vesti da ogni parte, e graffiano, e fanno incespicare, e battono sul viso. Anche i più giovani, carichi di pesanti borse, hanno perduto il buon umore.

164.4

Infine Gesù si ferma e dice:

«E qui resteremo per una settimana in orazione. Per prepararvi ad una grande cosa. Per questo ho voluto isolarmi così, in luogo deserto, lontano da ogni carovaniera, da ogni paese. Qui vi sono grotte che hanno servito altre volte a uomini. Serviranno anche a noi. Qui vi sono acque fresche e abbondanti, mentre il terreno è asciutto. Abbiamo pane e cibo sufficiente per la sosta. Quelli che lo scorso anno sono stati con Me nel deserto sanno come Io vissi. Questa è una reggia rispetto a quel luogo, e la stagione, ormai buona, leva l’asprezza del gelo e quella del sole alla sosta. Vogliate perciò starvi di buon animo. Forse mai più saremo così tutti insieme e tutti soli. Questa sosta deve unirvi, facendo di voi non più dodici uomini, ma una sola istituzione.

Non parlate? Non mi chiedete nulla? Deponete su quel masso i pesi che portate e gettate a valle l’altro peso che avete nel cuore: la vostra umanità. Qui vi ho portato per parlarvi allo spirito, per nutrirvi lo spirito, per farvi spirito. E non dirò molte parole. Ve ne ho dette tante in un anno circa che sono con voi! Ora basta di questo. Se dovessi mutarvi con la parola dovrei tenervi dieci e cento anni ed ancora sareste sempre imperfetti.

Ora è tempo che Io vi usi. Per usarvi vi devo formare. Ricorro alla grande medicina, alla grande arma: la preghiera. Io ho sempre pregato per voi. Ma ora voglio che voi preghiate da voi. Non ancora vi insegno la mia preghiera. Ma vi rendo cogniti del modo come si prega e di cosa è la preghiera. Essa è colloquio di figli col Padre, di spiriti a Spirito, aperto, caldo, confidente, raccolto, schietto. Tutto è la preghiera: è confessione, è conoscenza di noi stessi, è pianto su noi stessi, è promessa a noi stessi e a Dio, è richiesta a Dio, tutto fatto ai piedi del Padre. E non può farsi nel frastuono, fra le distrazioni, a meno di essere colossi nell’orazione. Ed anche i colossi ne soffrono di questo urto e rumore del mondo nelle loro ore di orazione. Voi non siete colossi, siete pigmei. Non siete che infanti nello spirito. Non siete che deficienti dello spirito. Qui raggiungerete la età della ragione spirituale. Il resto verrà poi.

Mattina, mezzogiorno e sera ci riuniremo per pregare insieme con le antiche parole d’Israele e per spezzare il pane, e poi ognuno tornerà nella sua grotta, stando di fronte a Dio e alla sua anima, stando di fronte a quanto vi ho detto sulla vostra missione e alle vostre capacità. Misuratevi, ascoltatevi, decidete. È l’ultima volta che ve lo dico. Ma dopo dovrete essere perfetti, per quanto potete, senza stanchezze né umanità. Dopo non sarete più Simone di Giona e Giuda di Simone. Non sarete più Andrea o Giovanni, Matteo o Tommaso. Ma sarete i miei ministri.

Andate. Ognuno da solo. Io sarò in quella grotta. Sempre presente. Ma non venite senza seria ragione. Dovete imparare a fare da voi ed a stare da voi. Perché, in verità ve lo dico, un anno fa stavamo per conoscerci e fra due staremo per lasciarci. Guai a voi e guai a Me se non aveste imparato a fare da voi. Dio sia con voi.

Giuda, Giovanni, portate dentro alla mia grotta, quella, le cibarie. Devono durare ed Io le distribuirò».

«Saranno poche!…», obbietta qualcuno.

«Il sufficiente per non morire. Il ventre troppo satollo appesantisce lo spirito. Io vi voglio elevare e non rendervi zavorra».