Gli Scritti di Maria Valtorta

165. L’élection des douze apôtres.

165. L’elezione dei Dodici ad apostoli.

165.1

L’aube blanchit les montagnes et semble adoucir cette pente sauvage où l’on n’entend que le bruit du petit torrent qui bondit au fond, mugissement qui, répercuté par les monts truffés de cavernes, résonne bien particulièrement. A l’endroit où ont fait halte les disciples, on n’entend qu’un timide bruissement dans les frondaisons et les plantes : celui des premiers oiseaux qui s’éveillent, ou des derniers animaux qui regagnent leur tanière.

Une bande de lièvres ou de lapins sauvages en train de ronger un mûrier bas s’enfuient, effrayés par la chute d’une pierre. Puis ils reviennent prudemment, en tendant l’oreille pour écouter le moindre bruit ; voyant que tout est paisible, ils retournent à leur buisson. La rosée humecte feuillages et pierres, et la forêt exhale une forte odeur de mousse, de menthe et de marjolaine.

Un rouge-gorge descend jusqu’au rebord d’une caverne à laquelle une pierre en saillie sert de toit et, bien droit sur ses pattes soyeuses, prêt à s’enfuir, il bouge la tête, regarde à l’intérieur, regarde par terre, lance quelques tchip tchip interrogateurs et… gourmands à la vue de miettes de pain par terre. Mais il ne se décide à descendre que lorsqu’il se voit devancé par un gros merle qui s’avance en sautillant de biais ; avec son air de gamin et son profil de vieux notaire à qui il ne manque que des lunettes pour faire vrai, il est amusant. Alors le rouge-gorge descend lui aussi et se met derrière ce hardi monsieur qui, de temps à autre, plonge son bec jaune dans la terre humide à la recherche… d’archéologie comestible, puis s’en va sur un tchop ou un bref sifflement tout à fait polisson. Le rouge-gorge se gave de miettes et semble ébahi de voir le merle, qui est entré avec assurance dans la caverne silencieuse, en ressortir avec une croûte de fromage, qu’il bat tant et plus sur une pierre pour la fragmenter et s’en faire un copieux repas. Puis il retourne à l’intérieur, jette un regard furtif et comme il ne trouve rien, il fait un beau sifflement moqueur et s’envole finir son chant sur la cime d’un rouvre dans l’azur du matin. A son tour, le rouge-gorge s’envole à cause d’un bruit qu’il entend venir de l’intérieur de la caverne… et il reste sur une petite branche qui pend au-dessus du vide.

165.2

Jésus s’avance sur le seuil et émiette du pain en appelant doucement les oiseaux par un sifflement modulé qui imite bien le pépiement de plusieurs petits oiseaux. Puis il s’écarte, monte plus haut et s’immobilise contre une paroi rocheuse pour ne pas effrayer ses amis, qui descendent vivement : d’abord le rouge-gorge, puis beaucoup d’autres de différentes espèces. J’aime à penser – et j’en ai fait l’expérience – que les animaux les plus méfiants n’hésitent pas à s’approcher de ceux que, d’instinct, ils reconnaissent, non pas comme des ennemis, mais comme des protecteurs. L’immobilité de Jésus ou même son regard font que bien vite les oiseaux sautillent à quelques centimètres de lui. Le rouge-gorge, maintenant rassasié, vole au-dessus du rocher où s’appuie Jésus, s’agrippe à un brin de clématite et se balance au-dessus de Jésus avec le désir de descendre sur sa tête blonde ou sur son épaule.

Le repas est fini. Le soleil dore le sommet des montagnes puis les plus hautes branches des fourrés, tandis que la vallée est encore plongée dans la pâle lueur de l’aube. Satisfaits et repus, les oiseaux s’envolent vers le soleil et chantent à plein gosier.

165.3

« Maintenant, allons réveiller mes autres enfants » dit Jésus. Comme sa grotte est la plus élevée, il descend et, passant d’une grotte à l’autre, il appelle par leur nom les douze dormeurs.

Simon, Barthélemy, Philippe, Jacques et André répondent aussitôt. Matthieu, Pierre et Thomas sont plus lents. Et alors que Jude vient à la rencontre de Jésus dès qu’il le voit sur le seuil, déjà prêt et bien éveillé, l’autre cousin, Judas et Jean dorment à poings fermés, à tel point que Jésus doit les secouer sur leur lit de feuillage pour les réveiller.

Jean, appelé le dernier, dort si profondément qu’il ne reconnaît pas celui qui l’appelle. Dans les brumes de son sommeil à demi interrompu, il marmonne : « Oui, maman, j’arrive tout de suite… », puis il se retourne.

Jésus sourit, s’assied sur la couche de feuilles ramassées dans les bois, et se penche pour déposer un baiser sur la joue de son Jean, qui ouvre les yeux et reste un instant ébahi de voir Jésus. Il s’assied d’un seul coup et dit :

« Tu as besoin de moi ? Me voici.

– Non, je t’ai réveillé comme tous les autres. Mais tu m’as pris pour ta mère, alors je t’ai donné un baiser, comme une mère. »

Jean ne porte que ses sous-vêtements car il a mis son habit et son manteau comme couvertures. Il saisit Jésus par le cou, se réfugie contre lui, la tête entre l’épaule et la joue et s’exclame :

« Oh, pour moi tu es bien plus qu’elle ! Je l’ai quittée pour toi, mais toi, je ne te quitterais pas pour elle ! Elle m’a enfanté sur la terre, mais toi tu m’enfantes au Ciel. Ah ! Je le sais bien !

165.4

– Que sais-tu de plus que les autres ?

– Ce que le Seigneur m’a dit dans cette grotte. Tu vois, je ne suis jamais venu te trouver et je suppose que mes compagnons t’auront dit que c’était par indifférence et orgueil. Mais ce qu’ils pensent ne m’intéresse guère. Je sais que tu connais la vérité. Je ne suis pas venu à Jésus Christ, le Fils de Dieu incarné, mais à ce que tu es au sein du Feu qu’est l’Amour éternel de la très sainte Trinité, sa nature, son essence, sa véritable essence, je suis venu à ce que tu es, toi la deuxième Personne de l’ineffable Mystère qui est Dieu et que je pénètre, car il m’a aspiré à lui, je l’ai toujours eu avec moi… Ah ! Je ne saurais redire tout ce que j’ai compris dans cette grotte sombre, noire, qui est devenue pour moi pleine de lumières, dans cette froide caverne où j’ai été brûlé d’un feu invisible, mais qui est descendu au plus profond de mon être et l’a enflammé d’un doux martyre, dans cet antre silencieux qui m’a chanté des vérités célestes[1]. Tous mes désirs, toutes mes larmes, toutes mes demandes, je les ai déversés sur ton sein divin, à toi le Verbe de Dieu. De tout ce que j’ai pu entendre de ta part, jamais aucune parole n’a été aussi vaste que celle que tu m’as dite ici, toi le Fils de Dieu, qui es Dieu comme le Père et Dieu comme l’Esprit Saint, toi qui es le pivot de la Trinité… Ah ! Je blasphème peut-être, mais c’est ce qu’il me semble, car si tu n’existais pas, toi, l’Amour venu du Père et qui retourne au Père, il manquerait l’Amour, l’Amour divin, et la Divinité ne serait plus trine, il y manquerait l’attribut le plus essentiel de Dieu : son amour ! Ah, j’ai tant ici ! Mais c’est comme de l’eau qui bouillonne contre une écluse et ne peut sortir… j’ai l’impression de mourir tant est violent et sublime le tumulte qui m’est descendu dans le cœur à partir du moment où je t’ai compris… mais pour rien au monde je ne voudrais en être libéré… Fais-moi mourir de cet amour, mon doux Dieu ! »

Jean sourit et pleure, haletant, enflammé d’amour, et il s’abandonne sur la poitrine de Jésus comme si cette flamme l’épuisait. Jésus, brûlant d’amour à son tour, le caresse.

Jean se ressaisit sous un flot d’humilité qui le fait supplier :

« Ne répète pas aux autres ce que je t’ai dit. Eux aussi ont certainement su vivre de Dieu comme je l’ai fait ces jours-ci. Mais pose sur mon secret la pierre du silence.

– Sois tranquille, Jean, personne ne saura rien de tes noces avec l’Amour. Habille-toi, et viens. Nous devons partir. »

165.5

Jésus sort sur le sentier où les autres se trouvent déjà. Leurs visages paraissent plus vénérables, plus recueillis. Les plus âgés ressemblent à des patriarches ; les jeunes ont quelque chose de plus mûr, de plus digne, ce qu’auparavant leur jeunesse dissimulait. Judas regarde Jésus avec un timide sourire sur un visage marqué par les larmes. En passant, Jésus lui fait une caresse. Pierre… ne parle pas. C’est si étrange chez lui que cela étonne plus que tout autre changement. Il regarde attentivement Jésus, mais avec une dignité nouvelle qui paraît lui agrandir le front aux tempes, un peu dégarnies, et rendre plus sévère son regard où jusqu’alors brillait toujours une lueur de malice. Jésus l’appelle à venir auprès de lui et le tient tout proche en attendant Jean, qui sort finalement. Je ne saurais dire si son visage est plus pâle ou plus rouge, mais toujours est-il qu’il y brille une flamme qui n’en change pas la couleur, mais est pourtant visible. Tous le regardent.

« Viens ici près de moi, mon Jean, et toi aussi, André, et toi, Jacques, fils de Zébédée. Puis toi aussi, Simon, et Barthélemy, Philippe, et vous, mes frères, et puis Matthieu. Judas, viens là, face à moi. Thomas, viens ici. Asseyez-vous. J’ai à vous parler. »

Calmes comme des enfants, ils s’asseyent, tous un peu absorbés par leur monde intérieur et pourtant attentifs à Jésus comme jamais ils ne l’ont été.

165.6

« Savez-vous ce que je vous ai fait ? Vous le savez tous. Votre âme l’a dit à votre raison. Mais l’âme, la reine de ces derniers jours, a enseigné à la raison deux grandes vertus : l’humilité et le silence, fils de l’humilité et de la prudence, elles-mêmes filles de la charité. Il y a huit jours seulement, vous seriez venus, comme des enfants désireux d’épater et de surpasser leur rival, proclamer vos prouesses, vos nouvelles connaissances. Maintenant, vous vous taisez. D’enfants, vous êtes devenus des adolescents. Vous savez désormais qu’en agissant ainsi vous pourriez humilier votre compagnon peut-être moins favorisé par Dieu, donc vous gardez le silence.

Vous êtes en outre comme des jeunes filles qui ne sont plus impubères. Il est né en vous une sainte pudeur sur les métamorphoses que vous a révélées le mystère nuptial des âmes avec Dieu. Le premier jour, ces grottes vous ont paru froides, hostiles, repoussantes… et vous les regardez aujourd’hui comme des chambres nuptiales parfumées et lumineuses. C’est là que vous avez connu Dieu. Auparavant, vous saviez quelque chose de lui, mais vous ne le connaissiez pas dans cette intimité qui, de deux êtres, en fait un seul. Il y a parmi vous des hommes qui sont mariés depuis des années, d’autres qui ont eu avec les femmes des rapports fallacieux, d’autres encore qui, pour diverses raisons, sont chastes. Mais les chastes savent ce qu’est l’amour parfait autant que ceux qui sont mariés. Je peux même dire que personne ne le sait mieux que celui qui ignore le désir de la chair. Car Dieu se révèle aux vierges dans toute sa plénitude, en raison de la joie qu’il trouve à se donner à une personne pure, car il retrouve quelque chose de lui-même, le très Pur, dans la créature pure de toute luxure, et pour compenser ce qu’elle se refuse par amour pour lui.

165.7

En vérité, je vous dis qu’en raison de l’amour que j’éprouve pour vous et de la sagesse que je possède, si je n’avais pas le devoir d’accomplir l’œuvre du Père, je désirerais vous garder ici et rester avec vous, isolés ; je serais alors certain de faire rapidement de vous de grands saints, sans plus de défaillances, de défections, de chutes, de ralentissements ou de retours en arrière. Mais je ne puis. Je dois partir. Vous devez partir. Le monde nous attend, ce monde profané et profanateur qui a besoin de maîtres et de rédempteurs. J’ai voulu vous faire connaître Dieu pour que vous le préfériez de loin au monde dont toutes les affections ne valent pas un seul sourire de Dieu. J’ai voulu que vous puissiez méditer sur ce qu’est le monde et sur ce qu’est Dieu pour vous faire désirer le meilleur. En ce moment, vous n’aspirez qu’à Dieu. Ah ! Si je pouvais vous garder à cette heure-ci, à ce désir ! Mais le monde nous attend. Et nous allons vers le monde qui nous attend, au nom de la sainte charité : de même qu’elle m’a envoyé dans le monde, elle vous envoie elle aussi, par mon commandement. Mais je vous en conjure ! Comme on garde une perle dans son écrin, gardez bien le trésor de ces jours où vous vous êtes regardés, soignés, relevés, revêtus, unis à Dieu. Telles les pierres du témoignage élevées par les patriarches en souvenir des alliances avec Dieu, conservez ces précieux souvenirs dans votre cœur.

165.8

A compter de ce jour, vous n’êtes plus mes disciples préférés, mais mes apôtres, les chefs de mon Eglise. Dans les siècles des siècles, c’est de vous que proviendront ses hiérarchies, on vous appellera maîtres, car vous avez pour Maître votre Dieu et sa triple puissance, sagesse et charité.

Je ne vous ai pas choisis parce que vous êtes les plus méritants mais pour tout un ensemble de raisons qu’il n’est pas nécessaire que vous connaissiez aujourd’hui. Je vous ai choisis à la place des bergers qui sont mes disciples depuis l’époque où j’étais un bébé vagissant. Pourquoi donc ? Parce qu’il convenait de le faire. Il y a parmi vous des Galiléens et des Judéens, des hommes instruits et des ignorants, des riches et des pauvres. Tout cela du point de vue du monde. Afin que l’on ne puisse m’accuser d’avoir préféré une seule catégorie de disciples. Mais vous ne suffirez pas pour tout le travail à accomplir, ni maintenant ni plus tard.

Vous n’avez pas tous présent à la mémoire un passage du Livre. Je vous le rappelle. Au deuxième livre des Paralipomènes, au chapitre 29, il est raconté[2] comment Ezéchias, roi de Juda, fit purifier le Temple. Après cette purification, il fit faire des sacrifices pour les péchés, pour le royaume, pour le sanctuaire et pour Judas, après quoi commença l’offrande individuelle. Mais comme les prêtres ne suffisaient pas pour les immolations, on appela à l’aide les lévites, consacrés par un rite plus court que les prêtres.

C’est ce que je ferai. Vous êtes les prêtres que moi, le Prêtre éternel, j’ai longuement et soigneusement préparés. Mais vous ne suffisez pas à la tâche toujours plus vaste des immolations individuelles à leur Seigneur Dieu. C’est pourquoi je vous associe ceux qui restent disciples, ceux qui attendent au pied de la montagne, ceux qui sont déjà un peu plus élevés, ceux qui sont répandus sur la terre d’Israël et seront plus tard disséminés aux quatre coins du monde. Il leur sera attribué des fonctions de même importance : car, si la mission est unique, leur classement aux yeux du monde sera différent. Mais pas aux yeux de Dieu auprès de qui réside la Justice. Ainsi, le disciple obscur, ignoré des apôtres et de ses confrères, qui vivra saintement en conduisant des âmes à Dieu sera plus grand que l’apôtre renommé connu qui n’aura d’apôtre que le nom et rabaissera sa dignité apostolique en poursuivant des buts humains.

La tâche des apôtres et des disciples sera toujours celle des prêtres et des lévites d’Ezéchias : pratiquer le culte, abattre les idolâtries, purifier les cœurs et les lieux, annoncer le Seigneur et sa Parole. Il n’est pas de tâche plus sainte sur la terre, ni de dignité plus élevée que la vôtre. C’est bien pour cette raison que je vous ai dit : “ Ecoutez-vous, examinez-vous. ”

165.9

Malheur à l’apôtre qui tombe ! Il entraîne beaucoup de disciples, qui à leur tour entraînent un nombre encore plus grand de fidèles. Cette ruine grossit sans cesse, comme une avalanche qui tombe ou le cercle qui s’étend sur le lac si l’on lance des pierres au même endroit.

Serez-vous tous parfaits ? Non. L’esprit qui vous anime actuellement durera-t-il ? Non. Le monde lancera ses tentacules pour étrangler votre âme. Ce sera la victoire du monde, fils de Satan pour les cinq dixièmes, esclave de Satan pour encore trois dixièmes, indifférent à Dieu pour les deux dixièmes qui restent. Cette victoire éteindra la lumière dans le cœur des saints. Défendez-vous tout seuls contre vous-mêmes, contre le monde, la chair, le démon. Mais surtout défendez-vous de vous-mêmes. Soyez en garde, mes enfants, contre l’orgueil, la sensualité, la duplicité, la tiédeur, l’assoupissement spirituel, et encore contre l’avarice ! Quand votre “ moi inférieur ” élève la voix et pleurniche sous prétexte de cruautés à son endroit, faites-le taire par ces mots : “ pour un instant de privation que je te cause, je te procure, et pour l’éternité, le banquet extatique que tu as eu dans la caverne de la montagne à la fin de la lune de Shebat[3]. ”

165.10

Partons. Allons à la rencontre des autres : ils sont nombreux à attendre ma venue. Ensuite, j’irai pour quelques heures à Tibériade et vous, vous parlerez de moi en allant m’attendre au pied de la montagne sur la route directe de Tibériade à la mer. J’y viendrai et je monterai pour prêcher. Prenez les sacs et les manteaux. Notre séjour est terminé et votre élection est faite. »

Le 17 mai 1945.

165.11

Jésus dit :

« Tu vas mal et je te laisse tranquille. Je te fais seulement remarquer comment une seule phrase omise ou un mot mal retranscrit peut tout changer. Et toi qui écris, tu es vive et tu peux réparer l’erreur aussitôt. Réfléchis donc et comprends comment vingt siècles ont pu priver l’Evangile apostolique de certaines parties ; certes, cela ne nuit pas à la doctrine, mais à la facilité de comprendre l’Evangile apostolique. Cela explique bien des choses. Si nous remontons aux origines, nous y découvrons encore une fois une manœuvre du Désordre, et l’on en attribue aux fils du Désordre beaucoup d’autres. Tu vois comme il est facile de faire des erreurs de transcription… Petit Jean, sois bon aujourd’hui. Tu es une fleur brisée. Je passerai plus tard moi-même redresser ta tige. Pour aujourd’hui, les larmes de ta blessure me sont nécessaires. Dieu est avec toi. »

165.1

Vi è un’alba che imbianca i monti e sembra ammorbidire questa selvaggia costa in cui ha voce solo il torrentello che spuma nel fondo, una voce che ripercossa dai monti, pieni di caverne, acquista un singolare rumore. Lì, nel posto dove hanno sostato i discepoli, non c’è che qualche cauto fruscio fra le fronde e le erbe: dei primi uccelli che si destano, degli ultimi animali notturni che si rintanano.

Un gruppo di lepri o di conigli selvatici, che sta rodendo un basso cespuglio di more, fugge spaurito per il precipitare di un sasso. Poi tornano cauti, muovendo le orecchie per raccogliere ogni suono e, visto che tutto è pace, tornano al loro cespuglio. La guazza lava tutte le fronde, tutte le pietre, e il bosco odora forte di musco, di mentucce e maggiorane.

Un pettirosso scende fin sullo scrimolo di una caverna a cui fa da tetto uno scheggione sporgente e, muovendo il capino, ben ritto sulle zampine di seta, pronto a fuggire, guarda dentro, guarda per terra, mormora i suoi cip cip d’interrogazione e di… golosità per delle briciole di pane che sono al suolo, ma non si decide a scendere altro che quando si vede preceduto da un grosso merlo che avanza saltellando di sbieco, buffo nel suo fare da monello e nel suo profilo di vecchio notaio al quale mancano solo gli occhiali per essere compito. Allora scende anche il pettirosso e si mette in coda all’ardito messere, che ogni tanto ficca il becco giallo nella terra umida in ricerche di… archeologia cibareccia e poi va oltre dopo un ciop o dopo un fischio breve, proprio da monellaccio. Il pettirosso si ingozza delle mollichine e resta stupito quando vede che il merlo, penetrato sicuro nella caverna silenziosa, ne esce con una crosta di formaggio, che sbatte e risbatte su una pietra per sminuzzarla facendosene un lauto pasto. Poi torna dentro, sbircia e, non trovando più nulla, fa una bella fischiata di beffa e vola via per finire la cantata in cima ad un rovere, che tuffa la sua vetta nell’azzurro mattutino. Anche il pettirosso vola via, per un rumore che sente venire dall’interno della caverna… e resta su un rametto sottile che spenzola nel vuoto.

165.2

Gesù si avanza sul limitare e sbriciola del pane chiamando piano piano gli uccellini, con un fischio modulato che ben imita il cinguettio di molti piccoli pennuti. Poi si scosta e va più su, immobilizzandosi contro una parete rocciosa per non spaventare i suoi amici che presto scendono: primo il pettirosso e poi molti altri di varie specie. L’immobilità di Gesù o anche il suo sguardo – io amo pensare così, perché ho l’esperienza che le bestie anche più diffidenti si avvicinano a coloro che per istinto sentono non nemici ma protettori – fanno sì che dopo poco, a pochi centimetri da Gesù, saltellano gli uccellini, e il pettirosso, ormai sazio, vola in alto del masso a cui è appoggiato Gesù e si aggrappa ad un esilissimo rametto di vitalba e si altalena sul capo di Gesù con una voglia di scendere sulla testa bionda o sulla spalla.

Il pasto è finito. Il sole indora la cima del monte e poi i più alti rami della boscaglia, mentre a valle ancora tutto è nella luce pallida dell’alba. Gli uccellini volano, soddisfatti e sazi, al sole e cantano con tutte le loro piccole gole.

165.3

162.3«Ed ora andiamo a svegliare questi altri miei figli», dice Gesù e scende, perché la sua caverna è la più alta, entrando di volta in volta nelle grotte e chiamando a nome i dodici dormenti.

Simone, Bartolomeo, Filippo, Giacomo, Andrea rispondono subito. Matteo, Pietro e Tommaso sono più tardi a rispondere. E mentre Giuda Taddeo si fa incontro a Gesù non appena lo vede farsi sulla soglia, già pronto e ben desto, l’altro cugino, e con lui l’Iscariota e Giovanni, dormono sodo, tanto che Gesù deve scuoterli sul loro letto di foglie perché si destino.

Giovanni, ultimo chiamato, dorme così profondamente che non si raccapezza di chi lo chiama, e nelle nebbie del sonno per metà interrotto dice fra le labbra: «Sì, mamma. Vengo subito…». Ma poi si gira di là.

Gesù sorride, si siede sul silvestre pagliericcio di fogliame raccolto nel bosco, si china e bacia sulla guancia il suo Giovanni, che apre gli occhi e resta di stucco nel vedere lì Gesù. Si siede di scatto e dice: «Hai bisogno di me? Eccomi».

«No. Ti ho svegliato come tutti. Ma tu mi hai creduto tua mamma. E allora ti ho baciato, per fare quello che fanno le mamme».

Giovanni, seminudo nella sottoveste, perché si è messo il vestito e il mantello come coperta, si attacca al collo di Gesù e ci si rifugia col capo fra la spalla e la guancia dicendo: «Oh! sei ben più della mamma Tu! Lei l’ho lasciata per Te. Ma Tu, non ti lascerei per essa! Lei mi ha partorito alla Terra. Ma Tu mi partorisci al Cielo. Oh! lo so!».

165.4

«Che sai di più degli altri?».

«Quello che mi ha detto il Signore in questo speco. Vedi, io non sono mai venuto da Te e penso che i compagni abbiano detto che ciò era indifferenza e superbia. Ma di ciò che pensano non mi importa. So che Tu sai la verità. Io non venivo da Gesù Cristo, Figlio di Dio incarnato; ma ciò che Tu sei in seno del Fuoco che è l’Amore eterno della Trinità Ss., la sua Natura, la sua Essenza, la sua vera Essenza – oh! che non so dire tutto quanto ho pure capito in questa tetra grotta oscura che mi è divenuta così piena di luci, in questa fredda caverna in cui sono stato arso da un fuoco senza aspetto ma che mi è sceso nel profondo e lo ha acceso di un dolce martirio, in questo antro senza voce ma che mi ha cantato delle verità celesti[1] – ma ciò che Tu sei, Seconda Persona dell’ineffabile Mistero che è Dio e che io penetro perché Dio a Sé mi ha aspirato, io l’ho avuto sempre con me. E tutti i miei desideri, tutti i miei pianti, tutte le mie domande, le ho versate sul tuo seno divino, Verbo di Dio. Né ci fu mai parola, fra le tante che da Te ho udite, vasta così come quella che mi dicesti qui, Tu, Dio Figlio; Tu, Dio come il Padre; Tu, Dio come lo Spirito Santo; Tu, Tu che sei il perno della Triade… oh! forse bestemmio! ma così mi pare perché se Tu non fossi, amore del Padre e amore al Padre, ecco che mancherebbe l’Amore, il divino Amore, e la Divinità più non sarebbe Trina, e mancherebbe ad Essa il più confacente attributo di Dio: il suo amore! Oh! ho tanto qui, ma è come dell’acqua che gorgoglia contro una chiusa e non può uscire… mi sembra di morirne tanto è violento e sublime il tumulto che mi è sceso in cuore da quando ti ho capito… ma per nulla al mondo vorrei esserne liberato… Fammi morire di questo amore, mio dolce Iddio!».

Giovanni sorride e piange, affannato, acceso dal suo amore, abbandonato sul petto di Gesù, come se la fiamma lo spossasse. E Gesù se lo carezza, ardendo di amore a sua volta.

Giovanni si riprende sotto un’onda di umiltà che lo fa supplicare: «Non dire agli altri quanto io ti ho detto. Certo essi pure hanno saputo vivere di Dio come io vissi in questi giorni.

Ma lascia sul mio segreto la pietra del silenzio».

«Sta’ sicuro, Giovanni. Nessuno saprà le tue nozze con l’Amore. Vestiti, vieni. Dobbiamo partire».

165.5

Gesù esce sul sentiero dove già sono gli altri. I volti hanno un aspetto più venerabile, più raccolto. Gli anziani sembrano patriarchi, i giovani hanno un che di maturo, di dignitoso, che prima la gioventù nascondeva. L’Iscariota guarda Gesù con un timido sorriso sul volto segnato di pianto. Gesù lo carezza nel passare. Pietro… non parla. Ed è così strano in lui che stupisce più di ogni altro mutamento. Guarda attentamente Gesù, ma con una dignità nuova che pare fargli più spaziosa la fronte un poco stempiata e più severo l’occhio fino allora tutto un brillio d’arguzie. Gesù se lo chiama vicino e se lo tiene vicino in attesa di Giovanni, che finalmente esce col volto non so se dire più pallido o più rosso, ma certo acceso da una fiamma che non muta il colore ma pure è palese. Tutti lo guardano.

«Vieni qui, Giovanni, presso a Me. E anche tu, Andrea, e tu Giacomo di Zebedeo. Poi tu Simone e tu Bartolomeo, Filippo e voi, fratelli miei, e Matteo. Giuda di Simone qui, di fronte a Me. Tommaso, vieni qui. Sedete. Vi devo parlare».

Si siedono quieti come bambini, tutti un poco assorti nel loro mondo interiore e pure attenti a Gesù come non furono mai.

165.6

«Sapete che vi ho fatto? Tutti lo sapete. L’anima lo ha detto alla ragione. Ma l’anima, che in questi giorni fu regina, ha insegnato alla ragione due grandi virtù: l’umiltà e il silenzio, figlio dell’umiltà e della prudenza, le quali sono le figlie della carità. Solo otto giorni or sono sareste venuti a proclamare, come bravi bambini che vogliono stupire e superare il rivale, le vostre bravure, le vostre nuove cognizioni. Ora tacete. Vi siete mutati da bambini in adolescenti e già sapete che questa proclamazione potrebbe mortificare il compagno forse meno beneficato da Dio, e non parlate.

Siete inoltre come fanciulle non più impuberi. È nato in voi il santo pudore sulla metamorfosi che vi ha rivelato il mistero nuziale delle anime con Dio. Queste caverne il primo giorno vi parvero fredde, ostili, repellenti… ora le guardate come profumate e luminose camere nuziali. In esse avete conosciuto Dio. Prima sapevate di Lui. Ma non lo conoscevate nell’intimità che fa di due uno. Fra voi sono uomini che da anni sono sposati, altri che non ebbero che fallaci rapporti con donne, alcuni che per cause diverse sono casti. Ma i casti sanno ora cosa è l’amore perfetto così come lo sanno gli sposati. Anzi posso dire che nessuno come l’ignaro di ogni carnale appetito sa cosa è l’amore perfetto. Perché Dio si rivela ai vergini in tutta la sua pienezza, e per sua delizia di darsi a chi è puro, ritrovando parte di Sé, Purissimo, nella creatura monda di lussuria, e per compensarla di quanto essa si nega per amore di Lui.

165.7

In verità vi dico che per l’amore che ho per voi e per la sapienza che posseggo, se non avessi il dovere di compiere l’opera del Padre, Io vorrei tenervi qui e stare con voi, isolati, certo che così farei di voi, e sollecitamente, dei grandi santi, senza più smarrimenti, senza defezioni, cadute, rallentamenti, ritorni. Ma non posso. Io devo andare. E voi dovete andare. Il mondo ci aspetta. Il profanato e profanatore mondo che ha bisogno di maestri e redentori. Io vi ho voluto fare conoscere Dio perché lo amaste ben più del mondo, che con tutti i suoi affetti non vale un solo sorriso di Dio. Ho voluto che poteste meditare su ciò che è il mondo e su ciò che è Dio per farvi anelanti del migliore. In questo momento voi non siete anelanti che di Dio. Oh! potessi fissarvi in quest’ora, in questo anelito! Ma il mondo ci aspetta. E noi andremo al mondo che aspetta. Per la santa Carità che, come ha mandato Me al mondo, così manda voi, per mio ordine, al mondo. Ma ve ne scongiuro! Come perla nello scrigno chiudetevi il tesoro di questi giorni – in cui vi siete guardati, curati, alzati, rivestiti, disposati a Dio – nel vostro cuore e, come le pietre della testimonianza elevate dai Patriarchi a ricordo delle alleanze con Dio, conservate e guardate questi preziosi ricordi nel vostro cuore.

165.8

Da oggi non siete più i prediletti discepoli, ma gli apostoli, i capi della mia Chiesa. Da voi verranno, nei secoli dei secoli, tutte le gerarchie della stessa e maestri sarete detti, avendo a Maestro vostro Dio nella sua triplice potenza, sapienza, carità.

Non ho scelto voi perché siete i più meritevoli. Ma per un complesso di cause che non necessita voi conosciate ora. Vi ho scelti al posto dei pastori che sono i miei discepoli da quando vagivo. Perché l’ho fatto? Perché così era bene di fare. Fra di voi sono galilei e giudei, dotti e indotti, ricchi e poveri. Questo per il mondo. Acciò non dica che ho preferito una sola categoria. Ma voi non bastereste a tutto quanto c’è da fare. Né ora, né poi.

Non tutti avrete presente un punto del Libro. Ve lo ricordo.

Nel II° dei Paralipomeni, al 29° capitolo, è narrato[2] come Ezechia, re di Giuda, fece purificare il Tempio e, dopo che fu purificato, fece sacrificare per il peccato, per il regno, per il santuario e per Giuda, e poscia ebbe inizio l’offerta dei singoli. Ma non bastando alle immolazioni i sacerdoti, furono chiamati in aiuto i leviti, consacrati con rito più breve che i sacerdoti.

Questo è quello che Io farò. Voi siete i sacerdoti, preparati con lunga cura da Me, Pontefice eterno. Ma non bastate al lavoro sempre più vasto di immolazione dei singoli al Signore Iddio loro. Onde Io vi associo i discepoli che tali restano, quelli che ci attendono ai piedi del monte, quelli che già stanno più su, quelli che sparsi sono per la terra d’Israele e che saranno poi sparsi per ogni punto della Terra. A loro verranno dati compiti uguali, perché unica è la missione, ma diversa sarà la loro classifica agli occhi del mondo. Non agli occhi di Dio presso il quale è giustizia, di modo che l’oscuro discepolo, ignorato da apostoli e confratelli, che vivrà santamente portando a Dio anime, sarà più grande del conosciuto apostolo che di apostolo non ha che il nome e che abbassa la sua dignità di apostolo a scopi umani.

Compito di apostoli e di discepoli sarà sempre quello dei sacerdoti e leviti di Ezechia: praticare il culto, abbattere le idolatrie, purificare i cuori e i luoghi, predicare il Signore e la sua Parola. Compito più santo non c’è sulla Terra. Dignità più alta della vostra neppure. Ma è per questo che vi ho detto: “Ascoltatevi, esaminatevi”.

165.9

Guai all’apostolo che cade! Seco trascina molti discepoli, ed essi trascinano un ancor più grande numero di fedeli, e la rovina sempre più cresce come valanga che cade o come cerchio che si estende sul lago per un susseguirsi di pietre lanciate nello stesso punto.

Sarete tutti perfetti? No. Lo spirito di ora durerà? No. Il mondo lancerà i suoi tentacoli per strozzare la vostra anima. Vittoria del mondo, figlio di Satana per cinque parti, servo di Satana per altre tre, apatico verso Dio nelle altre due, quella di spegnere le luci dei cuori dei santi. Difendete voi stessi da voi stessi contro di voi, contro il mondo, la carne, il demonio. Ma soprattutto difendetevi da voi stessi. Sulle difese, o figli, contro la superbia, la sensualità, la doppiezza, la tiepidezza, il sopore spirituale, contro l’avarizia! Quando l’io inferiore parla e piagnucola sopra pretese crudeltà a suo danno, mettetelo a tacere dicendo: “Per un attimo di privazione che ti do, ti procuro, ed eternamente, il banchetto d’estasi avuto nella caverna montana al finire della luna di scebat”.

165.10

Andiamo. Andiamo incontro agli altri che in gran numero attendono la mia venuta. E poi Io andrò per poche ore a Tiberiade e voi, predicando di Me, mi andrete ad attendere ai piedi del monte che è sulla strada diretta da Tiberiade al mare. Io verrò là e salirò a predicare. Prendete borse e mantelli. La sosta è finita e l’elezione è avvenuta».

17 maggio 1945.

165.11

Dice Gesù:

«Stai male e ti lascio quieta. Solo ti faccio osservare come può cambiare tutto una sola frase omessa o una parola male trascritta. E tu, scrivente, sei viva e puoi riparare subito. Pensa dunque e comprendi come venti secoli abbiano potuto privare di parti, non deleterie alla dottrina ma alla facilità di comprendere il Vangelo, il Vangelo apostolico. Questo, opera che se risaliamo alle origini scopriamo ancora fatica del Disordine, spiega tante cose e si presta ai figli del Disordine per tante altre cose. E tu vedi come è facile cadere in errore di trascrizione… Piccolo Giovanni, sta’ buono oggi. Sei un fiore spezzato. Passerò poi Io a ristorare il tuo stelo. Per oggi mi occorrono le lacrime della tua ferita. Dio è con te».


Notes

  1. m’a chanté des vérités célestes : Maria Valtorta note sur une copie dactylographiée : “ Ces mots de l’apôtre de l’Amour illustrent bien le mystère de l’inhabitation de Dieu en nous. Dans le sanctuaire de l’âme, l’Esprit divin rencontre notre esprit. Alors Dieu parle, se dévoile et se révèle à l’âme, il l’instruit à l’amour de lui et lui communique ainsi une ressemblance plus vive avec lui, il la transforme en lui, non pas substantiellement puisque Dieu seul est Dieu, mais par participation. ” Sur cette même copie, au passage qui se trouve en 170.11, Maria Valtorta inscrit la note suivante : “ L’Esprit de Dieu éclaire et révèle d’autant plus qu’elle peut mieux faire sa demeure dans une âme pure, vide des ‘riens’ qui emplissent l’homme qui n’est pas spirituel. Quand l’homme libère son ‘moi’ des réalités terrestres et passagères, alors Dieu comble ce vide de lui-même, et l’homme, devenu pur – et mieux encore s’il le reste – voit et comprend Dieu de façon intellectuelle, il le possède mystérieusement comme il en est possédé et autant que peut l’être l’homme encore en exil, il le possède par son ardent désir auquel répond le désir de Dieu de posséder ses enfants. Cela constitue le petit paradis sur terre, annonciateur de la Béatitude éternelle et complète du Ciel. ” Ce thème de la possession divine, opposée à celle de Satan, sera traité en 502.2. L’amour chez l’apôtre Jean est traité en particulier en 88.2, 149.6, 166.9/11, 224.3/4, 356.6, 597.3, 602.8, 649.6, 650.10.
  2. il est raconté en : 2 Ch 29.
  3. fin de la lune de Shebat : février.

Note

  1. mi ha cantato delle verità celesti: Queste parole dell’Apostolo dell’amore – così annota MV su una copia dattiloscritta – illustrano molto bene il mistero dell’inabitazione di Dio in noi. Nel santuario dell’anima lo Spirito Divino s’incontra con lo spirito nostro e Dio parla e si svela e rivela all’anima, istruendola all’amore di Lui e quindi comunicandogli la somiglianza più viva di Lui, trasformandola in Lui, non sostanzialmente, perché solo Dio è Dio, ma per partecipazione. Sulla stessa copia dattiloscritta, al brano che è in 170.11, MV mette la seguente nota: Lo Spirito di Dio tanto più illumina e rivela quanto più può far dimora in uno spirito puro, vuoto dai “nulla” che empiono l’uomo non spirituale. Quando l’uomo libera il suo “io” dalle cose terrene e caduche, allora Dio empie quel vuoto di Sé e l’uomo, divenuto puro, meglio ancora se conservatosi tale, vede e comprende intellettivamente Dio, misteriosamente lo possiede come ne è posseduto e come può esserlo mentre l’uomo è ancora nel suo esilio, lo possiede per l’ardente desiderio al quale risponde il desiderio di Dio di possedere i suoi figli, e ciò costituisce il piccolo paradiso della Terra, prodromo della Beatitudine eterna e completa del Cielo. Il tema della possessione divina, contrapposta a quella diabolica, sarà trattato in 502.2. L’amore nell’apostolo Giovanni è trattato particolarmente in: 88.2 - 149.6 - 166.9/11 - 224.3/4 - 356.6 - 597.3 - 602.8 - 649.6 - 650.10.
  2. è narrato, in: 2 Cronache 29.