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aidé par un batelier qui l’a accueilli dans sa petite embarcation, Jésus débarque sur le ponton du jardin de Kouza. Déjà, un jardinier l’a aperçu et accourt pour lui ouvrir la grille qui interdit aux étrangers d’entrer dans la propriété du côté du lac. C’est une grande grille solide dissimulée par une haute haie touffue de lauriers et de buis à l’extérieur, et de roses de toutes les couleurs à l’intérieur, du côté de la maison. Ces superbes rosiers fleurissent les feuillages couleur bronze des lauriers et des buis, s’insinuent entre les ramilles, passent de l’autre côté, ou encore grimpent par-dessus cette barrière de verdure pour faire retomber leur tignasse fleurie au-delà. A un seul endroit, à la hauteur d’un sentier, la grille est découverte, et c’est là qu’elle s’ouvre pour laisser passer ceux qui viennent du lac ou s’y rendent.
« Paix à cette maison et à toi, Joanna. Où est ta maîtresse ?
– Là-bas, avec ses amies. Je vais l’appeler. Elles t’attendent depuis trois jours par crainte d’arriver en retard. »
Jésus sourit. Le serviteur court appeler Jeanne. En attendant, Jésus marche lentement vers l’endroit que le serviteur lui a indiqué, tout en admirant le superbe jardin, la splendide roseraie pourrait-on dire, que Kouza a fait planter pour sa femme. Dans cette anse du lac bien à l’abri, de magnifiques roses précoces et de toutes couleurs, tailles et formes s’épanouissent déjà. Il y a bien d’autres plantes à fleur, mais elles ne sont pas encore fleuries et elles occupent une place minime face à la multitude des rosiers.