Gli Scritti di Maria Valtorta

200. Aglaé et le parfum de sa joie d’être sauvée.

200. Aglae e il profumo della sua gioia di salvata.

200.1

Jésus rentre seul chez Simon le Zélote. Le soir arrive, tranquille et serein après tant de soleil. Jésus se montre à la porte de la cuisine, salue, puis monte méditer dans la salle de l’étage supérieur, déjà préparée pour le dîner.

Le Seigneur ne semble pas bien gai. Il soupire souvent et va et vient dans la pièce. Il jette de temps à autre un regard sur la campagne environnante que l’on voit par les nombreuses portes de cette vaste pièce qui forme un cube au-dessus du rez-de-chaussée. Il sort aussi se promener sur la terrasse en faisant le tour de la maison, et s’arrête du côté arrière pour regarder Jean d’En-Dor qui, courtoisement, puise de l’eau au puits pour l’apporter à Salomé, tout affairée. Il regarde, secoue la tête, soupire.

La puissance de son regard attire Jean qui se retourne pour regarder et demande :

« Maître, tu as besoin de moi ?

– Non, je t’observais seulement.

– Il est bon, Jean. Il m’aide, dit Salomé.

– De cette aide aussi Dieu le récompensera. »

Sur ces mots, Jésus rentre dans la pièce et s’assied.

200.2

Il est tellement absorbé qu’il ne remarque pas la rumeur de plusieurs voix et le bruit de nombreux pas dans le corridor d’entrée, puis deux pas légers qui montent l’escalier extérieur et s’approchent de la salle. C’est seulement quand Marie l’appelle qu’il lève la tête.

« Mon Fils, Suzanne est arrivée à Jérusalem avec sa famille et m’a aussitôt amené Aglaé. Veux-tu l’entendre pendant que nous sommes seuls ?

– Oui, Mère, dès maintenant ; que personne ne monte jusqu’à ce que tout soit fini. J’espère avoir tout terminé avant le retour des autres. Mais je te prie de veiller à ce qu’il n’y ait pas de curiosités indiscrètes… chez personne… et en particulier chez Judas, fils de Simon.

– J’y veillerai soigneusement… »

Marie sort pour revenir peu après en tenant Aglaé par la main, non plus emmitouflée dans son manteau gris et dans son voile qui lui retombait sur le visage, non plus avec les sandales hautes et compliquées de boucles et de courroies qu’elle portait auparavant, mais en tout point semblable à une femme du pays : des sandales plates et basses, très simples comme celles de Marie, un vêtement bleu foncé sur lequel se drape le manteau, un voile blanc qu’elle porte comme les juives du peuple, c’est-à-dire posé simplement sur la tête avec un coin qui retombe sur les épaules, de sorte que le visage est voilé, mais pas complètement. Ce vêtement commun à une infinité d’autres femmes et le fait d’être dans un groupe de galiléens ont épargné à Aglaé d’être reconnue.

Elle entre, la tête inclinée, rougissant comme une pivoine à chaque pas qu’elle fait, et je crois que, si Marie ne l’avait pas poussée doucement vers Jésus, elle se serait agenouillée sur le seuil.

« Voici, mon Fils, celle qui te cherche depuis fort longtemps. Ecoute-la » dit Marie quand elle arrive auprès de Jésus.

Elle abaisse les rideaux sur les portes ouvertes et ferme celle qui est la plus proche de l’escalier.

200.3

Aglaé enlève le petit sac qu’elle avait sur les épaules, s’agenouille aux pieds de Jésus et fond en larmes. Elle glisse à terre et pleure, la tête appuyée sur ses bras croisés contre le sol.

« Ne pleure pas comme cela. Ce n’est plus le moment. Il te fallait pleurer lorsque tu éprouvais de la haine contre Dieu, pas maintenant que tu l’aimes et que tu en es aimée. »

Mais Aglaé continue de pleurer…

« Tu ne crois pas qu’il en est ainsi ? »

Sa voix se fraye un chemin à travers les sanglots :

« Je l’aime, c’est vrai, comme je sais le faire, comme je le peux… mais j’ai beau savoir et croire que Dieu est bonté, je ne puis oser espérer obtenir son amour. J’ai trop péché… Je l’obtiendrai, un jour peut-être… mais je dois encore beaucoup pleurer… Pour l’instant, je suis seule dans mon amour. Je suis seule… Ce n’est plus la solitude désespérée des années passées. C’est une solitude remplie du désir de Dieu et qui n’est donc plus désespérée… mais si triste, si triste…

– Aglaé, comme tu connais mal encore le Seigneur ! Ce désir que tu as de lui est pour toi une preuve que Dieu répond à ton amour, qu’il est pour toi un ami, qu’il t’appelle, qu’il t’invite, qu’il te veut. Dieu est incapable de rester inerte devant le désir de la créature, car ce désir, c’est lui qui l’a allumé dans ce cœur, lui, le Créateur et Seigneur de toute créature. C’est lui qui l’a allumé, car il a aimé d’un amour privilégié l’âme qui maintenant le désire. Le désir de Dieu précède toujours le désir de la créature, car il est le Très-Parfait et son amour est bien plus actif et brûlant que l’amour de la créature.

– Mais comment, comment Dieu peut-il aimer ma boue ?

– Ne cherche pas à comprendre avec ton intelligence. C’est un abîme de miséricorde incompréhensible pour l’esprit humain. Mais ce que l’intelligence de l’homme ne peut comprendre, l’intelligence de l’amour, l’amour de l’esprit le comprend au contraire. Cet amour comprend et entre avec assurance dans le mystère qui est Dieu et dans le mystère des rapports de l’âme avec Dieu. Entre, c’est moi qui te le dis. Entre, parce que Dieu le veut.

– Oh ! Mon Sauveur ! Mais alors, suis-je bien pardonnée ? Suis-je vraiment aimée ? Dois-je le croire ?

– T’ai-je jamais menti ?

– Oh non, Seigneur ! Tout ce que tu m’as dit[1] à Hébron s’est vérifié. Tu m’as sauvée, comme tu l’as dit par ton nom. Tu m’as cherchée, moi, pauvre âme perdue. Tu as redonné la vie à cette âme que je portais en moi, morte. Tu m’as dit que si je te cherchais je te trouverais, et cela s’est vérifié. Tu m’as dit que tu es partout où l’homme a besoin de médecin et de remèdes. Et c’est vrai. Tout, tout ce que tu as dit à la pauvre Aglaé, depuis ces paroles du matin de juin jusqu’à celles de la Belle Eau…

– Par conséquent, tu dois croire à celles-ci aussi.

– Oui, je crois, je crois ! Mais dis-moi, toi : “ Je te pardonne ” !

– Je te pardonne au nom de Dieu et de Jésus.

– Je te remercie…

200.4

Mais maintenant… Maintenant que dois-je faire ? Dis-moi, mon Sauveur, ce que je dois faire pour avoir la vie éternelle ? L’homme se corrompt, rien qu’à me regarder… Je ne peux plus vivre dans la crainte continuelle d’être découverte et harcelée… Durant ce voyage, je tremblais devant chaque regard d’homme… Je ne veux plus pécher ni faire pécher. Indique-moi le chemin à suivre. Quel qu’il soit, je le suivrai. Tu vois que je suis encore forte, malgré les privations… Et même si, à la suite d’un excès de privations, je rencontrais la mort, je n’en aurais pas peur. Je l’appellerais “ mon amie ” car elle me soustrairait aux dangers de la terre, et pour toujours. Parle, mon Sauveur.

– Va dans un lieu désert.

– Où, Seigneur ?

– Là où tu veux. Là où te conduira ton esprit.

– En sera-t-il capable, mon esprit à peine formé ?

– Oui, parce que Dieu te conduit.

– Et qui me parlera désormais de Dieu ?

– Ton âme ressuscitée, pour le moment…

– Je ne te verrai jamais plus ?

– Jamais plus sur la terre. Mais d’ici peu, je t’aurai totalement rachetée et alors je viendrai vers ton âme pour te préparer à monter vers Dieu.

– Comment ma complète rédemption adviendra-t-elle, si je ne te vois plus ? Comment me la donneras-tu ?

– En mourant pour tous les pécheurs.

– Oh non ! Toi, mourir ? Non !

– Pour vous donner la vie, je dois me livrer à la mort. C’est pour cela que je suis venu en tant qu’homme. Ne pleure pas… Tu me rejoindras sans tarder là où je serai après mon sacrifice et le tien.

– Mon Seigneur ! Moi aussi, je mourrai pour toi ?

– Oui, mais d’une autre manière. Ta chair mourra d’heure en heure, et par la décision de ta volonté. Cela fait presque un an qu’elle est en train de mourir. Quand elle sera tout à fait morte, je t’appellerai.

– Aurai-je la force de détruire ma chair coupable ?

– Dans la solitude où tu seras et où Satan t’assaillira avec une violence haineuse au fur et à mesure que tu appartiendras davantage au Ciel, tu trouveras un de mes apôtres autrefois pécheur, puis racheté.

– Alors ce n’est pas l’apôtre béni qui me parlait de toi ? Il est trop honnête pour avoir été pécheur.

– Pas celui-là, mais un autre. Il te rejoindra au bon moment. Il te dira ce que tu ne peux encore savoir. Va en paix. Que la bénédiction de Dieu soit sur toi. »

200.5

Aglaé, qui est toujours restée à genoux, se penche pour baiser les pieds du Seigneur. Elle n’ose faire plus. Puis elle reprend son sac et le retourne. Il en tombe des vêtements simples, un petit sac qui résonne et une amphore d’un délicat albâtre rose.

Aglaé remet les vêtements dans le sac et saisit le sachet :

« Voici pour tes pauvres. C’est le reste de mes bijoux. Je n’ai gardé que l’argent de ma nourriture durant le voyage… car, même si tu ne me l’avais pas dit, je serais partie dans un lieu éloigné. Maintenant, ceci c’est pour toi. Certes, c’est moins suave que le parfum de ta sainteté, mais c’est tout ce que la terre peut donner de meilleur. Et je m’en servais pour faire le pire… Le voilà. Que Dieu m’accorde d’exhaler un parfum au moins égal à celui-ci, en ta présence au Ciel. »

Sur ce, elle enlève à l’amphore son bouchon précieux et en renverse le contenu sur le sol. Une odeur pénétrante de roses s’élève à flots du carrelage imprégné de cette essence précieuse.

Aglaé ramasse l’amphore vide :

« En souvenir de cette heure » dit-elle, puis elle s’incline une nouvelle fois pour baiser les pieds de Jésus, se relève, se retire à reculons, sort, ferme la porte…

On entend son pas qui s’éloigne vers l’escalier, sa voix qui échange quelques mots avec Marie, puis le bruit des sandales sur les marches de l’escalier, et plus rien. D’Aglaé, il ne reste que le petit sachet aux pieds de Jésus et l’arôme pénétrant répandu dans toute la pièce.

Jésus se lève… ramasse le sachet et le met sur son sein, se dirige vers une ouverture qui donne sur le chemin, sourit à la vue de la femme qui, seule, s’éloigne dans son manteau de femme juive en direction de Bethléem. Il fait un geste de bénédiction, puis va sur la terrasse et appelle :

« Maman ! »

Marie monte vivement l’escalier :

« Tu l’as rendue heureuse, mon Fils. Elle est partie, courageuse et paisible.

– Oui, Mère. Quand André reviendra, envoie-le-moi avant les autres. »

200.6

Après un certain temps, on entend les voix des apôtres qui reviennent… André accourt :

« Maître, tu me demandes ?

– Oui, viens ici. Que personne ne le sache, mais à toi, il est juste que je te le dise : André, merci au nom du Seigneur et d’une âme.

– Merci ? De quoi ?

– ne sens-tu pas ce parfum ? C’est le souvenir de la femme voilée. Elle est venue. Elle est sauvée. »

André rougit comme une pivoine, tombe à genoux et ne sait que dire… Finalement, il murmure :

« Maintenant je suis content. Que le Seigneur soit béni !

– Oui, lève-toi. Ne dis pas aux autres qu’elle est venue.

– Je me tairai, Seigneur.

– Va. Ecoute : Judas est-il encore là ?

– Oui, il a voulu nous accompagner… en disant… beaucoup de mensonges. Pourquoi agit-il ainsi, Seigneur ?

– Parce que c’est un enfant gâté. Dis-moi la vérité : vous vous êtes disputés ?

– Non. Mon frère était trop heureux avec son enfant pour en avoir le désir, et les autres… tu sais… sont plus prudents. Mais il est certain que, dans notre cœur, nous sommes tous dégoûtés. Mais il s’en va après le dîner… D’autres amis… dit-il. Ah ! Et il méprise les prostituées !

– Sois bon, André. Toi aussi, tu dois être heureux ce soir…

– Oui, Maître. Moi aussi, j’ai mon invisible, mais douce paternité. Je m’en vais. »

200.7

Après quelque temps, les apôtres montent en groupe avec l’enfant et Jean d’En-Dor. Les femmes les suivent avec les plats et les lampes. Lazare arrive en dernier en compagnie de Simon.

A peine entrés dans la pièce, ils s’exclament :

« Ah, cela venait d’ici ! » en humant l’air empli du parfum de roses, malgré les portes grandes ouvertes.

« Mais qui a parfumé ainsi cette pièce ? Marthe, peut-être ? demandent plusieurs.

– Ma sœur n’a pas quitté la maison de la journée, après les repas, répond Lazare.

– Alors qui ? Quelque satrape assyrien ? plaisante Pierre.

– L’amour d’une femme rachetée, dit sérieusement Jésus.

– Elle pouvait faire l’économie de cet inutile étalage de rédemption et donner aux pauvres ce qu’elle a dépensé. Il y en a tellement ! Et ils savent que nous faisons des distributions. Je n’ai plus le moindre sou, intervient Judas sur un ton irrité. Or il nous faut acheter l’agneau, louer une pièce pour le repas de Pâque et…

– Mais je vous ai tout offert moi-même, rétorque Lazare.

– Ce n’est pas juste. Le rite perd de son charme. La Loi dit : “ Tu prendras l’agneau pour toi et ta maison. ” Elle ne dit pas : “ Tu accepteras l’agneau. ” »

Barthélemy se retourne brusquement, ouvre la bouche, puis la referme. Pierre devient cramoisi sous l’effort qu’il fait pour se taire. Mais Simon le Zélote, qui est chez lui, croit pouvoir parler :

« Tout cela, ce sont des subtilités rabbiniques… Je te prie de les laisser tomber et, en échange, de rester respectueux envers mon ami Lazare.

– Bravo, Simon ! »

S’il ne parle pas, Pierre va éclater.

« Bravo ! Il me semble aussi qu’on oublie un peu trop que seul le Maître a le droit d’enseigner… »

Pierre dit “ on oublie ” en faisant un effort héroïque pour ne pas préciser : “ Judas oublie. ”

« C’est vrai… mais… je suis nerveux, voilà. Excuse-moi, Maître.

– Oui. Et je te réponds aussi. La reconnaissance est une grande vertu. Je suis reconnaissant à Lazare, comme cette femme rachetée m’a été reconnaissante. Moi, je répands sur Lazare le parfum de ma bénédiction, même pour ceux de mes apôtres qui ne savent pas le faire, moi qui suis votre chef à tous. Cette femme a répandu à mes pieds le parfum de sa joie d’être sauvée. Elle a reconnu le Roi, et elle est venue à lui avant beaucoup d’autres sur lesquels le Roi a répandu plus d’amour que sur elle. Laissez-la faire sans la critiquer. Elle ne pourra assister à ma proclamation ni à mon onction. Sa croix est déjà sur ses épaules. Pierre, tu as demandé s’il était venu ici un satrape assyrien. En vérité, je te dis que même l’encens des Mages, si pur et si précieux qu’il ait pu être, n’était pas plus suave, plus précieux que ceci. L’essence s’est détrempée dans ses larmes, et c’est pour cela qu’elle est si pénétrante : l’humilité soutient l’amour et le rend parfait. Mettons-nous à table, mes amis… »

Et la vision cesse avec l’offrande de la nourriture.

200.1

Gesù rientra solo nella casa dello Zelote. La sera sta scendendo, placida e serena dopo tanto sole. Gesù si affaccia alla porta della cucina, saluta e poi sale a meditare nella stanza superiore, già preparata per la cena.

Non pare molto lieto il Signore. Sospira spesso e passeggia avanti e indietro per lo stanzone, gettando ogni tanto uno sguardo sulla campagna circostante, che è visibile dalle molte porte di questa ampia stanza che fa da cubo sopra il piano terreno. Esce anche a passeggiare sulla terrazza, facendo il giro della casa, e si immobilizza sul lato posteriore a guardare Giovanni di Endor, che cortesemente attinge acqua ad un pozzo per offrirla alla indaffarata Salome. Guarda, scrolla il capo, sospira.

La potenza del suo sguardo attira Giovanni, che si volge a guardare e che chiede: «Maestro, mi vuoi?».

«No, ti guardavo solamente».

«È buono Giovanni. Mi aiuta», dice Salome.

«Anche di questo aiuto Dio gliene darà compenso».

Gesù, dopo queste parole, rientra nella stanza e si siede.

200.2

È tanto assorto che non avverte il brusio di molte voci e lo scalpiccio di molti passi entro il corridoio di entrata, e poi due pedate leggere che salgono la scaletta esterna e si avvicinano allo stanzone. Solo quando Maria lo chiama alza il capo.

«Figlio, è giunta a Gerusalemme Susanna con la famiglia e mi ha subito accompagnato Aglae. La vuoi udire mentre siamo soli?».

«Sì, Madre. Subito. E che non salga nessuno finché tutto è finito. Spero avere tutto finito prima del ritorno degli altri. Ma ti prego di vegliare acciò non ci siano curiosità indiscrete… in nessuno… e specie per Giuda di Simone».

«Sorveglierò con cura…».

Maria esce per tornare dopo poco tenendo per mano Aglae, non più infagottata nel suo mantellone grigio e nel suo velo calato sul davanti, non più con i sandali alti e complicati di fibbie e di strisce che aveva prima, ma resa in tutto simile ad una ebrea per i sandali piatti e bassi, semplicissimi come quelli di Maria, per la veste di un azzurro cupo sulla quale è drappeggiato il manto, e per il velo bianco messo come lo usano le donne ebree popolane, ossia semplicemente sul capo con un lembo gettato sulle spalle di modo che il viso ne è velato ma non totalmente. L’abito comune a quello di infinite altre donne, e l’essere in un gruppo di galilei, hanno risparmiato ad Aglae di essere riconosciuta.

Entra a capo chino, divenendo di porpora ad ogni passo che fa, e credo che, se Maria non la tirasse dolcemente verso Gesù, si sarebbe inginocchiata sulla soglia.

«Ecco, Figlio, colei che ti cerca da tanto tempo. Ascoltala», dice Maria quando è presso a Gesù e poi si ritira, abbassando le tende sulle porte spalancate e chiudendo quella che è più prossima alla scaletta.

200.3

Aglae si libera del sacchetto che ha sulle spalle e poi si inginocchia ai piedi di Gesù con un grande scoppio di pianto. Scivola fino a terra e piange col capo appoggiato sulle braccia incrociate al suolo.

«Non piangere così. Non è più tempo. Piangere dovevi quando eri in odio a Dio. Non ora che lo ami e ne sei amata».

Ma Aglae continua a piangere… «Non credi che così è?».

La voce si fa strada fra i singhiozzi: «Io lo amo, è vero, come so, come posso… Ma, per quanto io sappia e creda che Dio è Bontà, non posso osare di sperare di avere il suo amore. Ho troppo peccato… Lo avrò, forse, un giorno… Ma devo piangere tanto ancora… Per ora sono sola nel mio amore. Sono sola… Non è la disperata solitudine degli anni passati. È una solitudine piena del desiderio di Dio, perciò non più disperata… ma così triste, così triste…».

«Aglae, come male ancora conosci il Signore! Questo desiderio di Lui ti è prova che Dio risponde al tuo amore, che ti è amico, che ti chiama, che ti invita, che ti vuole. Dio è incapace di rimanere inerte davanti al desiderio della creatura, perché quel desiderio lo ha acceso Lui, Creatore e Signore di ogni creatura, in quel cuore. Lo ha acceso Lui perché ha amato di privilegiato amore l’anima che ora lo desidera. Il desiderio di Dio sempre precede il desiderio della creatura, perché Egli è il Perfettissimo e perciò il suo amore è ben più solerte e acceso dell’amore della creatura».

«Ma come, come può Dio amare il mio fango?».

«Non cercare di comprendere con la tua intelligenza. È un abisso di misericordia, incomprensibile a mente umana. Ma là dove l’intelligenza dell’uomo non può comprendere, comprende invece l’intelligenza dell’amore, l’amore dello spirito. Questo comprende ed entra sicuro nel mistero che è Dio e nel mistero dei rapporti dell’anima con Dio. Entra, Io te lo dico. Entra poiché Dio lo vuole».

«Oh! Salvatore mio! Ma allora io sono proprio perdonata?

Amata proprio io sono? Lo devo credere?».

«Ti ho mai mentito?».

«Oh! no, Signore! Tutto quanto mi hai detto[1] ad Ebron si è avverato. Tu mi hai salvata come è detto dal tuo Nome. Tu mi hai cercata, povera anima perduta. Tu mi hai dato la vita di quest’anima che io portavo in me morta. Tu mi hai detto che se ti avessi cercato ti avrei trovato. E fu vero. Tu mi hai detto che sei dovunque l’uomo ha bisogno di medico e medicina. Ed è vero. Tutto, tutto quanto hai detto alla povera Aglae, da quelle parole del mattino di giugno, alle altre dell’Acqua Speciosa…».

«Devi allora credere anche a queste».

«Sì, credo, credo! Ma Tu dimmi: “Io ti perdono !”».

«Io ti perdono in nome di Dio e di Gesù».

«Grazie…

200.4

Ma ora… Ora che devo fare? Dimmi, Salvatore mio, che cosa devo fare per avere la Vita eterna? L’uomo si corrompe solo nel guardarmi… Io non posso vivere col tremito continuo di essere scoperta e circuita… In questo viaggio io tremavo ad ogni sguardo d’uomo… Io non voglio più peccare né fare peccare. Dammi la via da seguire. Qual che sia la seguirò. Tu vedi che sono forte anche negli stenti… E anche se per troppo stento incontrassi la morte non ne ho paura. La chiamerò “amica mia” perché mi leverà dai pericoli della Terra, e per sempre. Parla, mio Salvatore».

«Va’ in luogo deserto».

«Dove, Signore?».

«Dove vuoi. Dove ti porterà il tuo spirito».

«Sarà capace di tanto il mio spirito appena formato?».

«Sì, perché Dio ti conduce».

«E chi mi parlerà più di Dio?».

«La tua anima risorta, per ora…».

«Ti vedrò mai più?».

«Mai più sulla Terra. Ma fra poco ti avrò redenta del tutto e allora verrò al tuo spirito per prepararti all’ascesa a Dio».

«Come avverrà la mia completa redenzione se non ti vedrò più? Come me la darai?».

«Morendo per tutti i peccatori».

«Oh! no! Tu no, morire!».

«Per darvi la Vita devo darmi la morte. Sono venuto per questo in veste umana. Non piangere… Mi raggiungerai presto dove Io sarò dopo il sacrificio mio e tuo».

«Mio, Signore? Io pure morrò per Te?».

«Sì. Ma in altra maniera. Morirà ora per ora la tua carne e per volere della tua volontà. È quasi un anno che sta morendo. Quando essa sarà tutta morta, Io ti chiamerò».

«Avrò la forza di distruggere la mia carne colpevole?».

«Nella solitudine dove sarai e dove Satana ti assalirà con livida violenza quanto più tu diverrai dei Cieli, troverai un mio apostolo, già peccatore e poi redento».

«Allora non il benedetto che mi parlava di Te? Egli è troppo onesto per essere stato peccatore».

«Non quello. Un altro. Ti raggiungerà all’ora giusta. Ti dirà quanto ancora non puoi sapere. Va’ in pace. La benedizione di Dio sia su di te».

200.5

Aglae, che è sempre stata in ginocchio, si curva a baciare i piedi del Signore. Non osa di più. Poi afferra il suo sacco, lo capovolge. Ne cadono semplici vesti, un piccolo sacchetto che risuona e un’anfora di un delicato alabastro rosa.

Aglae ripone le vesti, raccoglie il sacchetto e dice: «Questo per i tuoi poveri. È il resto dei miei gioielli. Non ho serbato che delle monete per viatico durante il viaggio… perché, se anche Tu non lo avessi detto, sarei andata in luogo remoto. E questo è per Te. Meno soave del profumo della tua santità. Ma è tutto quello che può dare di meglio la Terra. E mi serviva per fare il peggio… Ecco. Dio mi conceda di odorare almeno come questo, al tuo cospetto, in Cielo», e stappa l’anfora dal tappo prezioso spargendone il contenuto al suolo. Un odore acuto di rose sale a ondate dai mattoni che si impregnano dell’essenza preziosa.

Aglae ritira l’anfora vuota. «Per ricordo di quest’ora», dice e poi si curva ancora a baciare i piedi di Gesù e si rialza, si ritira a ritroso, esce, chiude la porta… Si sente il suo passo allontanarsi verso la scala, la sua voce scambiare poche parole con Maria, e poi il rumore dei sandali che scendono la scala, e poi più nulla. Di Aglae non resta che il sacchettino ai piedi di Gesù e l’aroma acutissimo per tutta la stanza.

Gesù si alza… raccoglie il sacchetto e se lo pone in seno, va ad una apertura che guarda sulla via, sorride vedendo la donna sola che si allontana nel suo mantello ebraico verso Betlemme. Fa un gesto di benedizione e poi va sulla terrazza e chiama: «Mamma».

Maria sale lesta la scala: «L’hai fatta felice, Figlio mio. È andata, con fortezza e con pace».

«Sì, Madre. Quando tornerà Andrea, mandamelo per primo».

200.6

Passa del tempo, poi si sentono le voci degli apostoli che ritornano… Accorre Andrea: «Maestro, mi vuoi?».

«Sì, vieni qui. Nessuno lo saprà, ma per te è giustizia dirlo.

Andrea, grazie in nome di Dio e di un’anima».

«Grazie? Di che?».

«Non senti questo profumo? È il ricordo della Velata. È venuta. È salvata».

Andrea diviene rosso come una fragola, scivola in ginocchio e non trova una parola… Infine dice: «Ora sono contento. Sia benedetto il Signore!».

«Sì. Alzati. Non dire agli altri che è venuta».

«Tacerò, Signore».

«Vai pure. Ascolta, c’è ancora Giuda di Simone?».

«Sì, ci ha voluto accompagnare… dicendo… tante menzogne. Perché fa così, Signore?».

«Perché è un ragazzo viziato. Dimmi la verità: vi siete litigati?».

«No. Mio fratello è troppo felice col suo bambino per avere voglia di farlo, e gli altri… lo sai… sono più prudenti. Ma certo, in cuor nostro, siamo tutti disgustati. Ma dopo cena torna via… Altri amici… dice lui. Oh! e sprezza le meretrici!…».

«Sii buono, Andrea. Anche tu devi essere felice questa sera…».

«Sì, Maestro. Ho anche io la mia invisibile ma dolce paternità. Vado».

200.7

Ancora qualche tempo, poi salgono in gruppo gli apostoli col bambino e Giovanni di Endor. Li seguono le donne con le pietanze e i lumi. Ultimo viene Lazzaro con Simone.

Appena entrano nella stanza esclamano: «Ah! ma veniva di qui!!!», e fiutano l’aria satura di profumo di rose, satura nonostante le porte spalancate. «Ma chi ha profumato così questa stanza? Marta forse?», chiedono in molti.

«Mia sorella non si è mossa di casa, oggi, dopo le mense», risponde Lazzaro.

«E chi allora? Qualche satrapo assiro?», scherza Pietro.

«L’amore di una redenta», dice serio Gesù.

«Poteva risparmiarsi questo inutile sfoggio di redenzione e dare quanto ha speso per i poveri. Sono tanti e sanno che noi diamo. Io non ho più un picciolo», dice irritato l’Iscariota. «E dobbiamo comperare l’agnello, affittare la stanza per il Cenacolo e…».

«Ma vi ho offerto tutto io…», dice Lazzaro.

«Non è giusto. Perde il bello, il rito. La Legge dice: “Prenderai l’agnello per te e la tua casa”. Non dice: “Accetterai l’agnello”».

Bartolomeo si volta di scatto, apre la bocca, ma poi la chiude. Pietro diviene cremisi nello sforzo di tacere. Ma lo Zelote, che è in casa sua, sente di poter parlare e dice: «Queste sono sottigliezze rabbiniche… Ti prego di lasciarle perdere e di conservare, in cambio, rispetto al mio amico Lazzaro».

«Bravo, Simone!». Pietro scoppia se non parla. «Bravo! Mi pare anche che ci si dimentichi un poco troppo che solo il Maestro ha diritto di insegnare…». Pietro dice quel «ci si dimentichi» con uno sforzo eroico per non dire: «che Giuda dimentica».

«È vero… ma… sono nervoso, ecco. Scusa, Maestro».

«Sì. E anche ti rispondo. La gratitudine è una grande virtù.

Io sono grato a Lazzaro. Come quella redenta fu grata a Me. Io spargo su Lazzaro il profumo della mia benedizione, anche per quelli, fra i miei apostoli, che non lo sanno fare, Io, capo di voi tutti. La donna ha sparso ai miei piedi il profumo della sua gioia di salvata. Ha riconosciuto il Re, ed è venuta al Re, prima di molti altri sui quali il Re ha effuso molto più amore che non su di lei. Lasciatela fare senza criticarla. Non potrà essere presente alla mia acclamazione, né alla mia unzione. La sua croce è già sulla sua spalla. Pietro, tu hai detto se era venuto qui un satrapo assiro. In verità ti dico che neppure l’incenso dei Magi, tanto puro e prezioso, era più soave di questo, più prezioso di questo. L’essenza è stemperata nel pianto, e per questo è così acuta: l’umiltà sostiene l’amore e lo rende perfetto. Sediamo a mensa, amici…».

E con l’offerta del cibo cessa la visione.


Notes

  1. tout ce que tu m’as dit : en 77.7.

Note

  1. mi hai detto, in 77.7.