Gli Scritti di Maria Valtorta

217. Les épis cueillis le jour du sabbat.

217. Le spighe colte nel giorno di sabato.

217.1

Toujours le même endroit, mais le soleil est moins implacable car il ne va pas tarder à se coucher.

« Il faut atteindre cette maison » dit Jésus.

Ils marchent, ils y arrivent. Ils demandent du pain et des vivres, mais le régisseur les repousse durement.

« Race de philistins ! Vipères ! Toujours les mêmes ! Ils sont nés du même cep et donnent des fruits empoisonnés, bougonnent les disciples affamés et fatigués. Que vous soit rendu ce que vous donnez !

– Mais pourquoi manquez-vous de charité ? Nous ne sommes plus à l’époque de la loi du talion. Avancez. Il ne fait pas encore nuit et vous ne mourez pas de faim. Un peu de sacrifice pour que ces âmes arrivent à avoir faim de moi » exhorte Jésus.

Mais les disciples — et je crois que c’est plutôt par dépit qu’à cause d’une faim insupportable — entrent au beau milieu d’un champ et se mettent à cueillir des épis. Ils les égrènent dans leurs mains et se mettent à les manger.

« Ils sont bons, Maître, crie Pierre. Tu n’en prends pas ? Ils ont beaucoup de goût… Je voudrais manger tout le champ !

– Tu as raison ! Comme cela, ils vont regretter de ne pas nous avoir donné un pain », enchérissent les autres.

Ils passent à travers le champ de blé, et mangent avidement. Jésus marche tout seul sur la route poussiéreuse. Simon le Zélote et Barthélemy discutent à cinq ou six mètres derrière.

217.2

A un autre carrefour entre la route principale et un chemin secondaire, plusieurs pharisiens hargneux se sont arrêtés. Ils reviennent sûrement des offices du sabbat auxquels ils ont assisté dans le hameau que l’on aperçoit au bout de ce chemin secondaire, large, plat, comme si c’était une grosse bête tapie dans sa tanière.

Jésus les voit, les regarde, doux et souriant, et leur adresse son salut :

« Que la paix soit avec vous. »

Au lieu de répondre à son salut, un des pharisiens lui demande avec arrogance :

« Qui es-tu ?

– Jésus de Nazareth.

– Vous voyez bien que c’est lui ! » dit l’un d’eux aux autres.

Pendant ce temps, Nathanaël et Simon s’approchent du Maître, tandis que les autres, cheminant à travers les sillons, se dirigent vers la route. Ils mâchent encore des grains de blé et en ont dans le creux de la main.

Le pharisien qui a parlé le premier, peut-être le plus puissant, recommence à parler avec Jésus, qui s’est arrêté pour écouter la suite :

« Ah ! C’est donc toi, le fameux Jésus de Nazareth ? Comment se fait-il que tu sois venu jusqu’ici ?

– Parce que, ici aussi, il y a des âmes à sauver.

– Nous y suffisons. Nous savons sauver les nôtres et nous savons sauver celles qui dépendent de nous.

– S’il en est ainsi, vous faites bien. Mais moi, je suis envoyé pour évangéliser et sauver.

– Envoyé ! Envoyé ! Et qu’est-ce qui nous le prouve ? Sûrement pas tes œuvres !

– Pourquoi dis-tu cela ? Tu ne tiens pas à ta vie ?

– Ah, c’est vrai ! C’est toi qui administres la mort à ceux qui ne t’adorent pas. Alors, tu veux tuer toute la classe sacerdotale, celle des pharisiens, celle des scribes et beaucoup d’autres parce qu’ils ne t’adorent pas et ne t’adoreront jamais. Jamais, comprends-tu ? Jamais, nous, les élus d’Israël, nous ne t’adorerons ni ne t’aimerons.

– Je ne vous force pas à m’aimer et je vous dis : “ Adorez Dieu ”, parce que…

– Ou toi, parce que tu es Dieu, n’est-ce pas ? Mais nous ne sommes pas de ces Galiléens pouilleux, ni de ces imbéciles de Judée qui te suivent et délaissent nos rabbins…

– Ne te fâche pas, homme. Je ne demande rien. J’accomplis ma mission. J’enseigne comment aimer Dieu et je reviens rappeler le Décalogue parce qu’il est trop oublié, et surtout parce qu’il est mal appliqué. Je veux donner la vie, celle de l’éternité. Je ne souhaite pas la mort corporelle, et encore moins la mort spirituelle. La vie dont je te demandais si tu ne tenais pas à la perdre, c’était celle de ton âme, car moi, j’aime ton âme, même si elle ne m’aime pas. Et je souffre de voir que tu la tues en offensant le Seigneur et en méprisant son Messie. »

Le pharisien semble pris de convulsions tant il s’agite : il chiffonne ses vêtements, en arrache les franges, enlève son couvre-chef, se passe la main dans les cheveux, et crie :

« Ecoutez ! Ecoutez ! C’est à moi, Jonathas, fils d’Uziel, descendant direct de Simon le Juste, c’est à moi qu’il dit cela ! Moi, offenser le Seigneur ! Je ne sais ce qui me retient de te maudire, mais…

– C’est la peur qui te retient, mais fais-le donc. Tu ne seras pas réduit en cendres pour autant. En temps voulu, tu le seras, alors tu m’appelleras. Mais entre moi et toi, il y aura alors un ruisseau rouge : mon sang.

– D’accord.

217.3

Mais en attendant, toi qui te prétends saint, pourquoi permets-tu certaines choses ? Toi qui te dis Maître, pourquoi n’instruis-tu pas tes apôtres, avant les autres ? Regarde-les, derrière toi ! Les voilà, avec encore l’instrument du péché dans leurs mains ! Tu les vois ? Ils ont cueilli des épis, or c’est le sabbat. Ils ont cueilli des épis qui ne leur appartenaient pas. Ils ont violé le sabbat et ils ont volé. »

Pierre répond :

« Nous avions faim. Nous avons demandé logement et nourri­ture au village où nous sommes arrivés hier soir. Ils nous ont chassés. Seule une petite vieille nous a donné de son pain et une poignée d’olives. Que Dieu le lui rende au centuple, car elle a donné tout ce qu’elle avait et s’est contentée de demander une bénédiction. Nous avons marché pendant un mille, puis nous nous sommes arrêtés, comme la Loi le prescrit, et nous avons bu l’eau d’un ruisseau. Plus tard, au crépuscule, nous sommes allés à cette maison… Ils nous ont repoussés. Tu vois que nous avions la volonté d’obéir à la Loi.

– Mais vous ne l’avez pas fait. Il n’est pas permis, pendant le sabbat, de faire des travaux manuels et il n’est jamais permis de prendre ce qui appartient à autrui. Mes amis et moi, nous en sommes scandalisés.

– Moi, au contraire, je ne le suis pas, dit Jésus. N’avez-vous jamais lu[1] comment David, à Nob, prit les pains consacrés pour se nourrir, lui et ses compagnons ? Les pains consacrés appartenaient à Dieu, dans sa maison, réservés par un ordre éternel aux prêtres. Il est dit[2] : “ Ils appartiendront à Aaron et à ses fils qui les mangeront en un lieu sacré, car c’est une chose très sainte. ” Néanmoins, David les prit pour lui et ses compagnons parce qu’ils avaient faim. Or si le saint roi entra dans la maison de Dieu et mangea les pains consacrés le jour du sabbat, lui à qui il n’était pas permis de s’en nourrir – pourtant la chose ne lui fut pas comptée comme péché puisque Dieu continua encore après cela de lui garder son amour –, comment peux-tu dire que nous sommes pécheurs si nous cueillons sur le sol de Dieu les épis qui ont poussé et mûri par sa volonté, les épis qui appartiennent aussi aux oiseaux ? et tu refuses que les hommes s’en nourrissent, eux qui sont les enfants du Père ?

– Il avait demandé ces pains. Il ne les avait pas pris sans les demander. Et cela change tout ! Et puis, ce n’est pas vrai que Dieu n’a pas compté à David cet acte comme péché. Dieu l’a frappé durement !

– Mais pas pour cette raison. Pour sa luxure, pour son recensement, pas pour…, rétorque Jude.

– Oh ! Assez ! Ce n’est pas permis, voilà tout. Vous n’avez pas le droit de le faire, et vous ne le ferez pas.

217.4

Allez-vous-en ! Nous ne voulons pas de vous sur nos terres. Nous n’avons pas besoin de vous. Nous ne savons que faire de vous.

– Nous allons partir, dit Jésus en empêchant ses disciples de répliquer.

– Et pour toujours, souviens-t’en. Que jamais plus Jonathas, fils d’Uziel, ne te trouve sur son chemin. Va-t’en !

– Oui, nous partons. Toutefois, nous nous retrouverons. Cette fois, ce sera Jonathas qui voudra me voir pour répéter ma condamnation et délivrer pour toujours le monde de moi. Mais ce sera alors le Ciel qui te dira : “ Il ne t’est pas permis de faire cela ”, et cette parole “ il ne t’est pas permis ” résonnera dans ton cœur comme une sonnerie de trompette pendant toute ta vie et au-delà. De même que, le jour du sabbat, les prêtres violent au Temple le repos sabbatique sans pécher, nous aussi, les serviteurs du Seigneur, nous pouvons recevoir amour et secours du Père très saint sans pour autant commettre de faute, puisque l’homme nous refuse l’amour. Il y a ici quelqu’un de bien plus grand que le Temple et qui peut prendre ce qu’il veut de la création, car Dieu a disposé toutes choses pour servir d’escabeau à la Parole. Et moi, je prends et je donne. Il en est ainsi des épis du Père servis sur l’immense table qu’est la terre, comme de la Parole. Je prends et je donne. Aux bons comme aux mauvais, car je suis la Miséricorde. Mais vous ignorez ce qu’est la miséricorde. Si vous saviez ce que cela signifie, vous comprendriez aussi que je ne veux qu’elle. Si vous saviez ce qu’est la miséricorde, vous n’auriez pas condamné des innocents. Mais vous l’ignorez. Vous ne savez pas non plus que je ne vous condamne pas, vous ne savez pas que je vous pardonnerai et que je demanderai même au Père de vous pardonner. Car c’est la miséricorde que je veux, et non le châtiment. Mais vous, vous ne le savez pas. Vous ne voulez pas le savoir. C’est là un péché plus grand que celui que vous m’imputez, que celui que, selon vous, ces innocents ont commis. Du reste, sachez que le sabbat est fait pour l’homme et non pas l’homme pour le sabbat, et que le Fils de l’homme est le maître même du sabbat. Adieu… »

Il se tourne vers ses disciples :

« Venez, allons chercher un lit dans les sables, qui ne sont plus loin maintenant. Nous aurons toujours les étoiles pour compagnes et la rosée nous rafraîchira. Dieu, qui a envoyé la manne à Israël, pourvoira à nous nourrir nous aussi, qui sommes pauvres et qui lui sommes fidèles. »

Jésus plante là le groupe hargneux et part avec ses disciples alors que la nuit tombe avec les premières ombres violettes…

Ils trouvent finalement une haie de figuiers d’Inde aux sommets desquels, hérissées de piquants, des figues commencent à mûrir. Mais tout est bon pour qui a faim et, en se piquant les doigts, ils cueillent les plus mûres et vont à l’endroit où les champs font place à des dunes de sable. De loin arrive la rumeur de la mer.

« Arrêtons-nous ici. Le sable est fin et chaud. Demain, nous entrerons à Ashqelôn », dit Jésus, et tous tombent de fatigue au pied d’une haute dune.

217.1

Ancora lo stesso luogo, ma il sole è meno implacabile perché si avvia al tramonto.

«Occorre andare per raggiungere quella casa», dice Gesù.

E vanno. La raggiungono. Chiedono pane e ristoro. Ma il fattore li respinge duramente.

«Razza di filistei! Vipere! Sempre quelli! Sono nati da quel ceppo e dànno i frutti di veleno», brontolano i discepoli affamati e stanchi. «Vi sia reso ciò che date».

«Ma perché mancate di carità? Non è più il tempo del taglione. Venite avanti. Ancora non è notte, e morenti di fame non siete. Un poco di sacrificio perché queste anime giungano ad avere fame di Me», esorta Gesù.

Ma i discepoli, e credo più per dispetto che per insopportabile fame, entrano nel bel mezzo di un campo e si dànno a cogliere spighe, le sgranano sulle palme e si mettono a mangiarle.

«Sono buone, Maestro», urla Pietro. «Non ne prendi? E poi hanno un doppio sapore… Ne vorrei mangiare tutto il campo».

«Hai ragione! Così si pentirebbero di non averci dato un pane», dicono gli altri e vanno camminando fra le spighe e mangiando di gusto.

Gesù cammina solo sulla strada polverosa. A un cinque o sei metri indietro sono lo Zelote con Bartolomeo, ma parlano fra di loro.

217.2

Un altro quadrivio, per una via secondaria che traversa la via maestra, e fermi a quel punto un gruppo di arcigni farisei, certo di ritorno dalle funzioni del sabato, alle quali hanno assistito[1] nel paesotto che si vede in fondo a questa via secondaria, largo, piatto, come fosse un bestione acquattato nella sua tana.

Gesù li vede, li guarda mite e sorridente, e saluta: «La pace sia con voi».

In luogo della risposta al saluto, uno dei farisei chiede arrogantemente: «Chi sei?».

«Gesù di Nazaret».

«Vedete che è Lui?», dice uno agli altri.

Intanto Natanaele e Simone si accostano al Maestro mentre gli altri, camminando fra i solchi, vengono verso la via. Masticano ancora e hanno nel cavo delle mani chicchi di grano.

Il fariseo che ha parlato per primo, forse il più potente, torna a parlare con Gesù che si è fermato in attesa di sentire il resto: «Ah! Tu dunque sei il famoso Gesù di Nazaret? Come mai fin qui?».

«Perché anche qui vi sono anime da salvare».

«Bastiamo noi a questo. Noi sappiamo salvare le nostre e sappiamo salvare quelle dei nostri dipendenti».

«Se così è, bene fate. Ma Io sono stato mandato per evangelizzare e salvare».

«Mandato! Mandato! E chi ce lo prova? Non le tue opere certo!».

«Perché dici così? Non ti preme la tua vita?».

«Ah! già! Tu sei quello che amministri la morte a quelli che non ti adorano. Vuoi allora uccidere tutta la classe sacerdotale, farisaica, quella degli scribi e molte altre, perché esse non ti adorano e non ti adoreranno mai. Mai, capisci? Mai, noi, gli eletti di Israele, ti adoreremo. E neppure ti ameremo».

«Non vi forzo ad amarmi e vi dico: “Adorate Dio”, perché…».

«Ossia Te, perché Tu sei Dio, vero? Ma noi non siamo i pidocchiosi popolani galilei, né gli stolti di Giuda che vengono dietro a Te dimenticando i nostri rabbi…».

«Non ti inquietare, uomo. Io non chiedo nulla. Compio la mia missione, insegno ad amare Dio e torno a ripetere il Decalogo perché è troppo dimenticato e, ancor di più, è male applicato. Io voglio dare la Vita. Quella eterna. Io non auguro morte corporale, né, meno ancora, morte spirituale. La vita che ti domandavo se non ti premeva di perdere, era quella dell’anima tua, perché Io la tua anima l’amo, anche se essa non mi ama. E mi addoloro vedendo che tu la uccidi coll’offendere il Signore spregiando il suo Messia».

Il fariseo sembra preso da una convulsione tanto si agita, si scompone le vesti, si spennacchia le frange, si leva il copricapo e si arruffa i capelli, e grida: «Udite! Udite! A me, a Gionata di Uziel, discendente diretto di Simone il Giusto, a me, questo si dice. Io offendere il Signore! Non so chi mi tenga da maledirti, ma…».

«La paura ti tiene. Ma fàllo pure. Non ne sarai incenerito lo stesso. A suo tempo lo sarai e mi invocherai allora. Ma fra Me e te vi sarà, allora, un ruscello rosso: il mio Sangue».

«Va bene.

217.3

Ma intanto, Tu, che ti dici santo, perché permetti certe cose? Tu, che ti dici Maestro, perché non istruisci i tuoi apostoli prima degli altri? Guardali lì, dietro a Te!… Eccoli con ancora lo strumento del peccato fra le mani! Li vedi? Hanno colto delle spighe, ed è sabato. Hanno colto delle spighe non loro. Hanno violato il sabato e hanno rubato».

«Avevamo fame. Abbiamo chiesto al paese, dove siamo giunti ieri sera, alloggio e cibo. Ci hanno cacciati. Solo una vecchierella ci ha dato del suo pane e un pugno d’ulive. Dio glielo renda centuplicato perché ha dato tutto ciò che aveva, chiedendo soltanto una benedizione. Abbiamo camminato per un miglio e poi abbiamo sostato, come di legge, bevendo l’acqua di un rio. Poi, venuto il tramonto, siamo andati a quella casa… Ci hanno respinto. Tu vedi che in noi c’era volontà di ubbidire alla Legge», risponde Pietro[2].

«Ma non lo avete fatto. Non è lecito in sabato fare opera manuale e non è mai lecito prendere ciò che è di altri. Io e i miei amici ne siamo scandalizzati».

«Io, invece, no. Non avete mai letto[3] come Davide a Nobe prese i pani sacri della Proposizione per cibarsi lui ed i suoi compagni? I pani sacri erano di Dio, nella sua casa, riserbati per ordine eterno ai sacerdoti. È detto: “Apparterranno ad Aronne e ai suoi figli che li mangeranno in luogo santo perché sono cosa santissima”. Eppure Davide li prese per sé e per i suoi compagni, perché ebbe fame. Or dunque, se il santo re entrò nella casa di Dio e mangiò i pani della Proposizione in sabato, lui a cui non era lecito cibarsene, eppure non gli fu ascritto a peccato, perché Dio continuò anche dopo questo ad averlo caro, come puoi tu dire che noi siamo peccatori se cogliamo sul suolo di Dio le spighe cresciute e maturate per suo volere, le spighe che sono anche degli uccelli, e che tu neghi che se ne cibino gli uomini, figli del Padre?», chiede Gesù.

«Li avevano chiesti quei pani, non li avevano presi senza chiedere. E ciò cambia aspetto. E poi non è vero che Dio non ascrisse questo a peccato a Davide. Lo colpì ben duramente Dio!».

«Ma non per questo. Per la lussuria, per il censimento, non per…», ribatte il Taddeo.

«Oh! basta! Non è lecito e non è lecito. Non avete diritto di farlo e non lo farete.

217.4

Andatevene. Non vi vogliamo nelle nostre terre. Non abbiamo bisogno di voi. Non sappiamo che fare di voi».

«Ce ne andremo», dice Gesù impedendo ai suoi di ribattere oltre.

«E per sempre, ricordalo. Che mai più Gionata di Uziel ti trovi al suo cospetto. Via!».

«Sì. Via. Eppure ci troveremo ancora. E allora sarà Gionata quello che mi vorrà vedere per ripetere la condanna e per liberare per sempre il mondo di Me. Ma allora sarà il Cielo che ti dirà: “Non ti è lecito di farlo”, e quel “non ti è lecito” ti suonerà nel cuore come urlo di buccina per tutta la vita, e oltre la vita. Come nei giorni di sabato i sacerdoti nel Tempio violano il riposo sabatico e non fanno peccato, così noi, servi del Signore, possiamo, posto che l’uomo ci nega l’amore, attingere amore e soccorso dal Padre santissimo, senza per questo commettere colpe. Qui c’è Uno che è ben più grande del Tempio e può prendere ciò che vuole di quanto è nel creato, perché Dio ha messo tutto a far da sgabello alla Parola. Ed Io prendo e dono. Così le spighe del Padre, posate sulla immensa tavola che è la Terra, come la Parola. Prendo e dono. Ai buoni come ai malvagi. Perché Misericordia sono. Ma voi non sapete cosa è la Misericordia. Se sapeste cosa vuol dire il mio essere Misericordia, capireste anche che Io non voglio che quella. Se voi sapeste cosa è la Misericordia non avreste condannato degli innocenti. Ma voi non lo sapete. Voi non sapete neppure che Io non vi condanno, voi non sapete che Io vi perdonerò, che chiederò, anzi, perdono al Padre per voi. Perché Io voglio misericordia e non castigo. Ma voi non sapete. Non volete sapere. E questo è un peccato più grande di quello che mi ascrivete, di quello che dite abbiano fatto questi innocenti. Del resto sappiate che il sabato è stato fatto per l’uomo e non l’uomo per il sabato, e che il Figlio dell’uomo è padrone anche del sabato. Addio…».

Si volge ai discepoli: «Venite. Andiamo a cercare un letto fra le sabbie che sono ormai vicine. Avremo sempre a compagne le stelle e ci daranno ristoro le rugiade. Dio provvederà, Lui che mandò la manna ad Israele, a nutrire noi pure, poveri e fedeli a Lui».

E Gesù lascia in asso il gruppo astioso e se ne va coi suoi, mentre la sera scende con le prime ombre violette… Trovano finalmente una siepe di fichi d’India sulla cui cima, irta di palette pungenti, sono dei fichi che iniziano a maturare. Ma tutto è buono per chi ha fame. E, pungendosi, colgono i più maturi e vanno, finché i campi cessano in dune sabbiose. Viene da lontano un rumore di mare.

«Sostiamo qui. La sabbia è soffice e calda. Domani entreremo in Ascalona», dice Gesù, e tutti cadono stanchi ai piedi di un’alta duna.


Notes

  1. lu, en : 1 S 21, 1-7.
  2. dit, en : Lv 24, 9. Les vrais péchés de David, dont Jude fait mention, furent la luxure (voir en 94.7), et le recensement (en 2 S 24, 1-17 ; 1 Ch 21, 1-17).

Note

  1. alle quali hanno assistito, al posto di assistite, è correzione nostra.
  2. risponde Pietro e i successivi chiede Gesù, ribatte il Taddeo, dice Gesù impedendo ai suoi di ribattere oltre, sono delle aggiunte di MV su una copia dattiloscritta.
  3. letto, in: 1 Samuele 21, 1-7; detto, in: Levitico 24, 9. Veri peccati di Davide, cui accenna il Taddeo, furono la lussuria (già in 94.7) e il censimento (in: 2 Samuele 24, 1-17; 1 Cronache 21, 1-17).