Gli Scritti di Maria Valtorta

223. Un discours de Jésus évite que des pillards s’en prennent à une caravane nuptiale.

223. Un discorso di Gesù evita ad una carovana nuziale l’assalto dei predoni.

223.1

« Là où nous allons nous rendre, c’est moi qui vais parler », dit le Seigneur, tandis que la troupe s’enfonce progressivement dans des vallées qui partent à l’assaut de la montagne par des chemins difficiles, caillouteux, étroits, qui montent, descendent, perdent l’horizon de vue pour le retrouver ensuite, jusqu’à ce que la petite troupe, enfin arrivée à une vallée profonde après une descente très raide — sur laquelle, comme dit Pierre, seul le bouc se sent à l’aise —, puisse se reposer, dîner et se rafrîchir auprès d’une source au débit abondant.

D’autres personnes sont éparpillées dans l’herbe et les bosquets et prennent leur repas comme Jésus et ses disciples. C’est un endroit où l’on s’arrête parce qu’il est à l’abri des vents, avec des prés agréables et de l’eau. Il y a des pèlerins en route pour Jérusalem, des voyageurs qui se rendent peut-être au Jourdain, des marchands d’agneaux destinés au Temple, des bergers avec leurs troupeaux. Certains font le voyage sur des montures, la plupart à pied.

223.2

Or voilà qu’arrive une caravane nuptiale tout ornée pour la fête. L’or brille sous les voiles dont s’enveloppe l’épouse — qui sort à peine de l’enfance —, accompagnée de deux matrones toutes scintillantes de bracelets et de colliers et d’un homme, peut-être le paranymphe, sans compter deux serviteurs. Ils sont arrivés sur des ânes empanachés et couverts de grelots, et se retirent dans un coin pour dîner, comme s’ils avaient peur qu’un regard des voisins ne viole la petite épouse. Le paranymphe, ou peut-être un parent, monte la garde, l’air menaçant, pendant que les femmes mangent. Ils font en effet l’objet de la curiosité la plus vive et, sous prétexte de demander du sel, un couteau, une goutte de vinaigre, il y a toujours quelqu’un qui va trouver l’un ou l’autre pour savoir si l’épouse est connue, où elle va, et plein de belles choses du même genre…

Quelqu’un, de fait, sait d’où elle vient et où elle va, et il est bien content de raconter tout ce qu’il sait, excité par un autre qui le fait parler en lui versant un vin généreux. Par moments, les détails les plus secrets des deux familles sont étalés : le trousseau que l’épouse emporte dans ses coffres, les richesses qui l’attendent dans la maison de son mari, et ceci et cela. On arrive ainsi à savoir que l’épouse est la fille d’un riche marchand de Joppé et qu’elle va épouser le fils d’un riche marchand de Jérusalem, et que l’époux l’a précédée pour décorer la maison nuptiale, vu l’imminence de son arrivée, et encore que celui qui l’accompagne, l’ami de l’époux, est, lui aussi, fils d’un marchand, Abraham, qui travaille les diamants et les bijoux, alors que l’époux est orfèvre et le père de l’épouse marchand de laine, toile, tapis et rideaux…

223.3

Comme le bavard est tout proche du groupe des apôtres, Thomas l’entend et lui demande :

« Mais l’époux n’est-il pas Nathanaël, fils de Lévi ?

– Exactement. Tu le connais ?

– Je connais bien son père avec qui j’ai fait des affaires, un peu moins Nathanaël. C’est un riche mariage !

– Et l’épouse est heureuse ! Elle est couverte d’or. Abraham, parent de la mère de l’épouse et père de l’ami de l’époux, s’en est fait un point d’honneur, et de même l’époux et son père. On dit qu’il y a dans ces coffres la valeur de plusieurs talents d’or.

– Bigre ! » s’exclame Pierre en sifflant d’étonnement.

Et il ajoute :

« Je vais voir de plus près si la principale marchandise cor­respond au reste. »

Il se lève avec Thomas et ils vont faire un petit tour autour du groupe nuptial ; ils regardent attentivement les trois femmes, qui forment un amas d’étoffes et de voiles d’où é­mergent les mains et les poignets couverts de joyaux et d’où filtrent des scintillements aux oreilles et au cou, et ils dévisagent le paranymphe fanfaron qui paraît devoir repousser des corsaires partis à l’assaut de la jeune fille, tant il fait le bravache.

Il regarde aussi de travers les deux apôtres. Mais Thomas le prie de saluer Nathanaël, fils de Lévi, de la part de Thomas, surnommé Didyme. Et la paix est faite, si bien faite que, pendant qu’ils bavardent, la petite épouse trouve le moyen de se faire admirer en se levant de façon que le manteau et le voile tombent et qu’elle apparaisse dans toute sa grâce physique et vestimentaire, avec sa richesse d’idole. Elle peut avoir quinze ans tout au plus, et de ces yeux malicieux ! Elle fait la belle, malgré la désapprobation des matrones. Elle défait ses tresses et les réajuste à l’aide d’épingles précieuses, elle serre sa ceinture ornée de pierreries, délace, ôte ses sandales et les remet bien serrées par des boucles en or et, entre-temps, trouve le moyen de montrer sa magnifique chevelure noire, ses belles mains et ses bras gracieux, sa taille fine, sa poitrine et ses hanches bien formées, son petit pied parfait et tous ses colliers qui tintent et brillent aux dernières lueurs du jour et aux flammes du premier feu de bois.

223.4

Pierre et Thomas reviennent. Thomas dit :

« C’est une belle enfant.

– Et une parfaite coquette. Elle sera… mais ton ami Nathanaël apprendra bien vite que quelqu’un lui tient le lit au chaud pendant que, lui, il tiendra l’or au chaud pour le travailler. Et son ami est un parfait imbécile. Il l’a bien confiée, sa petite épouse ! Achève Pierre en s’asseyant parmi ses compagnons.

– L’homme qui faisait parler l’autre imbécile ne m’a pas plu, bougonne Barthélemy. Quand il a appris tout ce qu’il voulait savoir, il est parti du côté de la montagne… C’est un mauvais endroit… Et c’est un temps idéal pour les coups de mains des brigands. Nuits de lune. Chaleur épuisante. Arbres couverts de feuilles. Hum ! Cet endroit ne me plaît pas. Il valait mieux poursuivre notre route.

– Et cet imbécile qui a révélé tant de richesses ! Et cet autre qui joue au héros et au gardien devant les ombres et qui ne voit pas les corps réels… Eh bien, je veillerai sur les feux. Qui vient avec moi ? dit Pierre.

– Moi, Simon, répond Simon le Zélote. Je résiste bien au sommeil. »

Plusieurs, surtout des voyageurs isolés, se sont levés et sont partis par petits groupes. Il reste des bergers avec leurs troupeaux, la troupe nuptiale, celle des apôtres ainsi que trois marchands d’agneaux qui dorment déjà. La petite épouse, elle aussi, dort avec les matrones sous une tente montée par les serviteurs. Les apôtres se cherchent une place, Jésus s’isole pour prier, les bergers font un grand feu au centre de l’emplacement où ils se trouvent. Pierre et Simon en font un autre sur le sentier escarpé par lequel s’est éclipsé l’homme qui a donné des soupçons à Barthélemy.

223.5

Les heures passent, et ceux qui ne ronflent pas somnolent. Jésus prie. Le silence est total. La source semble se taire elle aussi, elle qui resplendit sous les rayons de la lune déjà haute dans le ciel et qui éclaire parfaitement le campement alors que les pentes restent à l’ombre sous les feuillages épais.

Un gros chien de berger gronde. Un berger lève la tête. Le chien se dresse, et son poil se hérisse sur son échine. Il reste à l’arrêt et écoute. Il tremble même quand le sourd grondement qui trahit son émotion se fait plus fort. Simon lui aussi lève la tête et secoue Pierre qui somnole. Un bruissement presque imperceptible provient du bois.

« Allons trouver le Maître et faisons-le venir », se disent-il.

En même temps, le berger réveille ses compagnons. Ils sont tous à l’écoute, sans faire de bruit. Jésus s’est levé lui aussi, avant même qu’on l’appelle, et il va rejoindre les deux apôtres. Ils se réunissent près de leurs compagnons, et donc près des bergers, dont le chien donne des signes de plus en plus manifestes d’agitation.

« Appelez tous ceux qui dorment. Dites-leur de venir ici sans bruit, en particulier les femmes et les serviteurs avec les coffres. Prévenez-les qu’il y a peut-être des brigands. N’avertissez pas les femmes, mais tous les hommes. »

Les apôtres se dispersent pour obéir au Maître qui dit aux bergers :

« Alimentez fortement le feu, afin qu’il donne une flamme très vive. »

Les bergers obéissent et, comme ils paraissent agités, Jésus les rassure :

« Ne craignez rien. On ne vous prendra pas même un flocon de laine. »

Les marchands surviennent et murmurent :

« Ah ! Nos bénéfices ! »

Ils ajoutent une litanie de reproches à l’adresse des gouvernants romains et juifs “ qui ne débarrassent pas le monde des voleurs ”.

« Ne craignez rien. Vous ne perdrez pas une seule pièce de monnaie », dit Jésus pour les calmer.

Les femmes arrivent, en pleurs, affolées, car le courageux paranymphe, mort de peur, les effraye en gémissant :

« C’est la mort ! La mort par la main des brigands !

– Ne craignez rien. On ne vous effleurera pas même d’un regard » dit Jésus pour les réconforter, et il les conduit au milieu de ce petit peuple d’hommes et d’animaux terrifiés.

Les ânes braient, le chien hurle, les brebis bêlent, les femmes sanglotent, les hommes poussent des imprécations ou défaillent plus que les femmes : c’est une vraie cacophonie produite par l’é­pouvante. Jésus, lui, est calme comme si de rien n’était. Avec tout ce tapage, on n’entend plus le bruissement dans le bois. Mais ce sont des branches brisées ou une dégringolade de pierres qui signalent que des brigands sont à l’approche.

« Silence ! » impose Jésus, sur un tel ton que le silence se fait.

223.6

Jésus quitte sa place et s’avance vers le bois en bordure du campement. Il tourne le dos au bois et commence à parler.

« La faim maudite de l’or entraîne les hommes dans des sentiments abjects. C’est par l’or que l’homme se dévoile plus que par toute autre chose. Regardez combien de maux sème ce métal, par son fascinant et inutile éclat. Je crois que l’air de l’enfer a la même couleur tant il possède une nature infernale depuis que l’homme est pécheur.

Le Créateur l’avait laissé à l’intérieur de cet énorme lapis-lazuli qu’est la Terre, créée par sa volonté, pour qu’il soit utile à l’homme par ses sels et serve à la décoration des temples. Mais Satan, en baisant les yeux d’Eve et en mordant le moi de l’homme, a donné une saveur malfaisante à cet innocent métal. Depuis, on tue et on pèche pour de l’or. Pour lui, la femme devient coquette et se laisse entraîner au péché de la chair. Pour lui, l’homme devient voleur, usurpateur, homicide, dur à l’égard de son prochain et à l’égard de son âme qu’il dépouille de son véritable héritage pour se procurer ce qui est éphémère, à l’égard de son âme à laquelle il dérobe son trésor éternel pour lui donner quelques écailles bril­lantes qu’il devra quitter à sa mort.

223.7

A cause de l’or, vous péchez plus ou moins légèrement, plus ou moins gravement. Et plus vous péchez, plus vous vous moquez de ce que vous ont enseigné vos mères et vos maîtres, à savoir qu’il existe une récompense et un châtiment pour les actes qu’on accomplit durant sa vie. Ne réfléchissez-vous donc pas qu’à cause de ce péché, vous perdrez la protection de Dieu, la vie éternelle, la joie, et aurez des remords, des malédictions plein le cœur, la peur pour compagne, la peur des châtiments des hommes, qui n’est rien en comparaison de la peur que vous devriez éprouver et que vous n’éprouvez pas, la peur sainte des punitions de Dieu ? Ne réfléchissez-vous pas que vous pouvez avoir une fin terrible à cause de vos méfaits, s’ils sont joints au crime, et une fin encore plus redoutable parce qu’éternelle, si les fautes que vous avez commises par amour de l’or même si elles n’ont pas provoqué l’effusion de sang, ont méprisé la loi de l’amour et du respect dus au prochain en refusant par avarice de secourir ceux qui ont faim, en volant des situations, de l’argent, en trompant sur le poids, par avidité ?

Non. Vous n’y pensez même pas. Vous dites : “ Ce sont des idées folles ! Je les ai écrasées sous le poids de mon or. Et elles n’existent plus. ” Or ce ne sont pas des idées folles. C’est la vérité. Ne prétendez pas : “ Une fois que je serai mort, tout sera fini. ” Non : tout commence. L’autre vie n’est pas, comme vous l’imaginez, un abîme sans pensée et sans souvenir de ce que l’on a vécu, ni sans aspiration vers Dieu. Ce sera une pause dans l’attente de la libération par le Rédempteur. L’autre vie est une attente bienheureuse pour les justes, une attente patiente pour ceux qui ont à expier, une attente affreuse pour les damnés. Pour les premiers dans les limbes, pour les seconds au purgatoire, pour les derniers en enfer. Et, alors que pour les premiers l’attente cessera avec l’entrée aux Cieux à la suite du Rédempteur, pour les seconds après cette heure, l’attente sera réconfortée par l’espérance, pour les troisièmes elle assombrira la terrible certitude de leur malédiction éternelle.

Pensez-y, vous qui péchez. Il n’est jamais trop tard pour se repentir. Changez par un vrai repentir le verdict qui est en train de s’inscrire aux Cieux pour vous. Que le shéol[1] soit pour vous non pas l’enfer, mais une attente pénitente, au moins cela, grâce à votre volonté. Non pas l’obscurité, mais un crépuscule. Non pas déchirement, mais nostalgie. Non pas désespoir, mais espérance.

223.8

Allez. Ne cherchez pas à lutter contre Dieu. Il est le Fort et le Bon. Ne méprisez pas le nom de vos parents. Ecoutez le gémissement de cette source, un gémissement semblable à celui qui brise le cœur de vos mères quand elles vous savent assassins. Ecoutez la plainte du vent dans cette gorge. Elle semble menacer et maudire, tout comme votre père vous maudit pour la vie que vous menez. Ecoutez comment le remords crie dans vos cœurs. Pourquoi voulez-vous souffrir, alors que vous pourriez jouir d’une satisfaction sereine avec le peu qui suffit sur la terre et le tout que vous aurez au Ciel ? Accordez la paix à votre âme ! Accordez la paix aux hommes qui craignent, qui doivent tout craindre de vous comme des fauves ! Accordez-vous la paix à vous-mêmes, pauvres malheureux ! Tournez les yeux vers le ciel, débarrassez votre bouche de la nourriture empoisonnée, purifiez vos mains qui ruissellent du sang de vos frères, purifiez votre cœur.

J’ai foi en vous. C’est pour cela que je vous parle. Car, si le monde entier vous hait et vous craint, moi, je ne vous hais pas, je ne vous crains pas. Mais je vous tends seulement les mains pour vous dire : “ Levez-vous. Venez. Redevenez doux parmi les hommes, hommes parmi les hommes. ” Je vous crains si peu, que je dis maintenant à tous ceux qui sont ici : “ Retournez vous reposer, sans rancœur pour ces pauvres frères. Priez pour eux. Moi, je reste à les regarder d’un regard d’amour et je vous jure qu’il n’arrivera plus rien. Car l’amour désarme les violents et rassasie les avides. Que soit béni l’Amour, vraie force du monde, force inconnue et puissante, force qui est Dieu. ” »

Il se tourne alors vers tous ceux qui campent :

« Allez, allez, ne craignez pas. Il n’y a plus ici de malfaiteurs, mais des hommes effrayés et des hommes qui pleurent. Celui qui pleure ne fait pas de mal. Dieu veuille qu’ils restent comme ils sont maintenant. Ce serait leur rédemption. »

223.1

«Nel luogo in cui andremo parlerò Io», dice il Signore mentre sempre più la comitiva si addentra in vallate che assalgono il monte con vie difficili, sassose, strette, e salgono e scendono perdendo orizzonti, riacquistandoli, finché, giunta ad una valle profonda per una discesa ripidissima sulla quale si sente a suo agio solo il caprone, come dice Pietro, la comitiva prende riposo e consuma il suo pasto presso una sorgiva molto ricca d’acque.

Altre persone sono sparse per i prati ed i boschetti e fanno il loro pasto come Gesù e i suoi. Deve essere un posto di sosta preferito per essere riparato dai venti, con prati soffici e acque. Sono pellegrini che vanno verso Gerusalemme, viaggiatori diretti forse al Giordano, mercanti di agnelli destinati al Tempio, pastori con le loro greggi. Alcuni fanno il viaggio con le cavalcature, i più a piedi.

223.2

Giunge anche una carovana nuziale tutta bardata a festa. Gli ori tralucono sotto il velo che avviluppa la sposa, una poco più che fanciulla, accompagnata da due matrone tutte scintillanti di bracciali e collane, e da un uomo, forse il paraninfo, oltre che da due servi. Sono arrivati su asini pieni di fiocchi e sonagli, e si ritirano in un angolo per mangiare, come avessero paura che l’occhio dei presenti violasse la sposina. Il paraninfo, o parente che sia, monta la guardia minaccioso mentre le donne mangiano. Vi è della curiosità molto viva, infatti, e con la scusa di chiedersi del sale, un coltello, un goccio di aceto, vi è sempre qualcuno che va da questo o quello per interrogare se è conosciuta la sposa e dove va, e tante belle cose del genere… C’è uno, infatti, che sa da dove viene e dove va e che è ben felice di raccontare tutto quanto sa, stuzzicato da un altro che gli apre sempre più l’ugola col versargli vino generoso. A momenti vengono sciorinati anche i più segreti particolari di due famiglie, del corredo che la sposa porta in quei cassoni, delle ricchezze che l’attendono nella casa dello sposo, e così via. Si viene così a sapere che la sposa è figlia di un ricco mercante di Joppe, e che va sposa al figlio di un ricco mercante di Gerusalemme, e che lo sposo l’ha preceduta per ornare la casa nuziale nell’imminenza del suo arrivo, e che quello che l’accompagna, l’amico dello sposo, è lui pure figlio di un mercante, di Abramo, colui che lavora i diamanti e le gemme, mentre lo sposo è battiloro, e il padre della sposa mercante di lane, tele, tappeti, tende…

223.3

Dato che il chiacchierone è prossimo al gruppo apostolico, Tommaso sente e chiede: «Ma è forse Natanaele di Levi, lo sposo?».

«È proprio lui. Lo conosci?».

«Conosco bene il padre per scambio di affari, un poco meno Natanaele. Matrimonio ricco!».

«E sposa felice! È ricoperta d’oro. Abramo, parente della madre della sposa e padre dell’amico dello sposo, si è fatto onore, e così lo sposo e il padre di lui. Si dice che in quelle casse è il valore di molti talenti d’oro».

«Salute!», esclama Pietro e fa una fischiatina. E aggiunge:

«Vado a vedere da vicino se la merce principale corrisponde al resto», e si alza insieme a Tommaso, e vanno a fare un giretto intorno al gruppo nuziale e guardano ben bene le tre donne, un ammasso di stoffe e di veli dai quali emergono le mani e i polsi ingioiellati e trapelano scintillii dalle orecchie e dal collo, e guardano il rodomantesco paraninfo che sembra debba respingere un assalto di corsari alla verginella, tanto fa il bravaccio.

Guarda male anche i due apostoli. Ma Tommaso lo prega di salutare, a nome di Tommaso detto Didimo, Natanaele di Levi. E la pace è fatta, tanto fatta che, mentre lui chiacchiera, la sposina trova il modo di farsi ammirare, alzandosi in modo che il mantello e il velo cadano ed ella appaia in tutta la sua leggiadria di corpo e di vesti e nella sua ricchezza di idolo. Avrà quindici anni al massimo, e certi occhi furbi! Si muove vezzosa nonostante la disapprovazione delle matrone, si spunta le trecce e se le riaggiusta con l’aiuto di forcine preziose, si stringe la cintura gemmata, si slaccia, sfila e si rimette i sandali a scarpetta, ben serrati dalle fibbie in oro sul piedino, e intanto ha modo di mostrare le magnifiche chiome morate, le belle mani e le morbide braccia, la vita sottile, il petto e le anche ben modellati, il piedino perfetto, e tutti i monili che tintinnano e sfaccettano alle ultime luci del giorno e alle fiamme dei primi falò.

223.4

Pietro e Tommaso tornano indietro. Tommaso dice: «È una bella fanciulla».

«E una perfetta civetta. Sarà… ma il tuo amico Natanaele conoscerà presto che c’è chi gli tiene caldo il letto mentre lui tiene caldo l’oro per lavorarlo. E il suo amico è un perfetto sciocco. L’ha affidata bene la sposina!», termina Pietro sedendosi presso i compagni.

«A me non è piaciuto quell’uomo che faceva parlare quell’altro sciocco là. Quando ha saputo tutto quanto voleva sapere, se ne è andato su per il monte… Sono posti brutti questi. E il tempo è quello buono per i colpi da malandrini. Notti di luna. Calore che spossa. Alberi pieni di fronde. Hum! non mi piace questo posto», brontola Bartolomeo. «Era meglio proseguire».

«E quell’imbecille che ha raccontato tante ricchezze! E quell’altro che fa l’eroe e il guardiano alle ombre e non vede i corpi veri!… Ebbene, io veglierò ai fuochi. Chi viene con me?», dice Pietro.

«Io, Simone», risponde lo Zelote. «Resisto bene al sonno».

Molti del campo, specie i viaggiatori isolati, si sono alzati e se ne sono andati alla spicciolata. Restano dei pastori coi greggi, la comitiva degli sposi, quella apostolica e tre mercanti di agnelli che dormono già. Anche la sposina dorme con le matrone sotto una tenda che i servi hanno montato. Gli apostoli si cercano un posto, Gesù si isola in preghiera, i pastori fanno un gran fuoco al centro dello spiazzo in cui sono. Pietro e Simone ne fanno un altro presso il sentiero del greppo su cui si è imbucato l’uomo che ha dato sospetto a Bartolomeo.

223.5

Passano le ore e chi non russa ciondola col capo. Gesù prega. Il silenzio è totale. Pare che taccia anche la fonte che splende alla luna, ormai alta nel cielo e illuminante alla perfezione lo spiazzo mentre le coste restano in ombra sotto al frascame fitto.

Un grosso cane da pastore ringhia. Un mandriano alza il capo. Il cane si drizza e alza il pelo sulla schiena, puntandosi in atto di difesa e di ascolto. Trema persino mentre il ringhio sordo che gli bolle dentro si fa sempre più forte. Simone alza anche lui la testa e scuote Pietro che sonnecchia. Un fruscio cauto viene dal bosco.

«Andiamo dal Maestro. Portiamolo con noi», dicono i due.

E intanto il mandriano sveglia i compagni. Sono tutti in ascolto e senza fare rumore. Gesù pure si è alzato, prima ancora di essere chiamato, e va verso i due apostoli. Si riuniscono presso i compagni e perciò presso i pastori, il cui cane dà segni sempre più manifesti di agitazione.

«Chiamate coloro che dormono. Tutti. Dite che vengano qui senza rumore, e specie le donne e i servi coi cofani. Dite che forse ci sono dei malandrini. Ma non alle donne. A tutti gli uomini».

Gli apostoli si spargono ubbidendo al Maestro, che dice ai pastori: «Nutrite il fuoco, ben forte, che faccia fiamma molto viva».

I pastori ubbidiscono e, poiché appaiono agitati, Gesù dice:

«Non temete. Non vi sarà tolto un bioccolo di lana».

Sopraggiungono i mercanti e sussurrano: «Oh! i nostri guadagni!», e aggiungono una litania di improperi ai governanti romani e giudei che non ripuliscono il mondo dai ladroni.

«Non temete. Non perderete uno spicciolo», conforta Gesù.

Giungono le donne piangenti, spaurite, perché il coraggioso paraninfo, fra i tremiti di una paura colossale, le terrorizza gemendo: «È la morte! La morte per mano dei predoni!».

«Non temete. Non sarete sfiorate neppure con uno sguardo», conforta Gesù conducendo le donne al centro del piccolo popolo di uomini e bestie spaventate.

Gli asini ragliano, il cane ulula, le pecore belano, le donne singhiozzano, gli uomini imprecano, o basiscono peggio delle donne, in una cacofonia data dallo spavento. Gesù è calmo come nulla fosse. Il fruscio nel bosco non si può più sentire in questo baccano. Ma che nel bosco ci siano dei malviventi che si avvicinano lo denunciano dei rami che si schiantano o delle pietre che rotolano.

«Silenzio!», impone Gesù. E lo dice in un modo tale che il silenzio si fa.

223.6

Gesù lascia il suo posto e va verso il bosco, al limite dello spiazzo. Volge le spalle al bosco e inizia a parlare.

«La malvagia fame dell’oro travolge gli uomini in sentimenti abbietti. Per l’oro si svela l’uomo più che per altre cose. Guardate quanto male semina col suo affascinante e inutile splendore questo metallo. Io credo che del suo colore sia l’aria dell’Inferno, tanto esso è di natura infernale da quando l’uomo è peccatore.

Il Creatore lo aveva lasciato nelle viscere di quell’enorme lapislazzuli che è la Terra, creatasi per suo volere, perché fosse utile all’uomo coi suoi sali e fosse di bellezza nei suoi templi.

Ma Satana, baciando gli occhi di Eva e mordendo l’io dell’uomo, dette un sapore di maleficio al metallo innocente. E da allora per l’oro si uccide e si pecca. La donna per esso diviene civetta e facile al peccato carnale. L’uomo per esso diviene ladro, usurpatore, omicida, duro al suo prossimo e alla sua anima che egli spoglia della sua vera eredità per darsi una effimera cosa, all’anima alla quale egli depreda il tesoro eterno per darsi poche scaglie lucenti che alla morte vanno abbandonate.

223.7

O voi, che per l’oro peccate più o meno leggermente, più o meno gravemente, e tanto più peccate e tanto più vi ridete di quanto vi è stato insegnato dalla madre e dai maestri, ossia che vi è un premio e un castigo per le azioni fatte durante l’esistenza, non riflettete dunque che per questo peccato voi perderete la protezione di Dio, la vita eterna, la gioia, e avrete rimorsi, maledizioni nel cuore, la paura a compagna, la paura delle punizioni umane, sempre un niente rispetto alla paura, che dovreste avere e non avete, alla santa paura delle punizioni divine? Non riflettete che potrete avere una fine tremenda per i vostri misfatti, se essi sono giunti al delitto; e una fine ancor più tremenda perché eterna, se i vostri misfatti per amore dell’oro non sono giunti allo spargimento di sangue ma hanno vilipeso la legge dell’amore e del rispetto al prossimo, negando soccorsi a chi ha fame per l’avarizia, rubando posti, o pesi, o denari, per ingordigia?

No. Non ci pensate. Dite: “Tutto è fola! Io ho schiacciato queste fole sotto il peso del mio oro. E non vivono più”. Non sono fole. Sono verità. Non dite: “Ebbene, morto che io sia, tutto è finito”. No. Tutto incomincia. L’altra vita non è l’abisso senza pensiero e senza ricordo per il passato vissuto e senza aspirazione a Dio che voi credete sarà la sosta in attesa della liberazione del Redentore. L’altra vita è attesa beata per i giusti, attesa paziente per i penanti, attesa orrenda per i dannati. Per i primi nel Limbo, per i secondi nel Purgatorio, per gli ultimi nell’Inferno. E mentre ai primi l’attesa cesserà con l’entrata nei Cieli dietro al Redentore, nei secondi dopo quell’ora si farà più confortata di speranza, mentre per i terzi incupirà la sua tremenda certezza di maledizione eterna.

Pensateci, voi che peccate. Non è mai tardi per ravvedersi. Mutate il verdetto, che si sta scrivendo nei Cieli per voi, con un vero pentimento. Lo sceol[1] sia per voi non inferno, ma penitente attesa, quella almeno, per il vostro volere. Non buio ma crepuscolo di luce. Non strazio ma nostalgia. Non disperazione ma speranza.

223.8

Andate. Non cercate lottare con Dio. Egli è il Forte e il Buono. Non vilipendete il nome dei vostri parenti. Udite come quella fonte ha gemito, un gemito simile a quello che spezza il cuore alle vostre madri sapendovi assassini. Udite come mugola il vento nella gola. Pare che minacci e maledica. Come vi maledice il padre per la vita che conducete. Udite come ulula il rimorso nei vostri cuori. Perché volete soffrire mentre potreste essere serenamente paghi col poco sulla Terra e col tutto in Cielo? Date pace al vostro spirito! Date pace agli uomini che temono, che devono temere di voi come di altrettante belve! Datevi pace, poveri sciagurati! Alzate lo sguardo al Cielo, staccate la bocca dal velenoso cibo, purificatevi le mani che grondano di sangue fraterno, purificatevi il cuore.

Io ho fede in voi. Per questo vi parlo. Perché, se tutto il mondo vi odia e vi teme, Io non vi odio e non vi temo. Ma solo vi tendo la mano per dirvi: “Sorgete. Venite. Tornate mansueti fra gli uomini, uomini fra gli uomini”. Tanto poco vi temo che ora dico a questi tutti: “Tornate al riposo. Senza rancore per i poveri fratelli. Pregate per loro. Io resto qui a guardarli con occhi di amore e vi giuro che nulla accadrà più. Perché l’amore disarma i violenti e sazia gli avidi. Sia benedetto l’Amore, forza vera del mondo. Forza sconosciuta e potente. Forza che è Dio”».

E volgendosi a tutti: «Andate, andate. Non temete. Là non sono più dei malfattori. Ma uomini sbigottiti e uomini che piangono. Chi piange non fa male. Volesse Iddio che così, come ora, essi rimanessero. Sarebbe la loro redenzione».


Notes

  1. le shéol : Ce mot se retrouve en d’autres passages (par exemple en 357.11). C’était le nom qu’on donnait au royaume des morts (aussi appelé Hadès, enfers, limbes, sein d’Abraham). Les justes s’y trouvaient de même que les pécheurs, puisque tous étaient privés de la vision de Dieu. C’était donc des limbes, c’est-à-dire un lieu indéfini, provisoire, “ d’attente ” : attente bienheureuse pour les justes (que le Rédempteur allait introduire dans le paradis éternel), attente patiente pour ceux qui doivent encore souffrir (qui ont besoin de purification dans le purgatoire, lui aussi transitoire, et dont nous traitons dans deux notes : en 272.4 et 444.2), attente horrible pour les damnés (destinés à l’enfer éternel). La définition du sein d’Abraham est bien adaptée à la condition d’attente bienheureuse des justes d’Israël. En harmonie avec la doctrine catholique, l’œuvre de Maria Valtorta affirme que Jésus, avant de ressusciter, est descendu aux enfers, précisément pour délivrer ces “ justes ” du peuple élu qui l’avaient précédé comme chrétiens potentiels, c’est-à-dire qui croyaient en la venue du Christ et l’espéraient. De plus, l’œuvre affirme que, en ce qui concerne tous les autres “ justes ” (les non-chrétiens de bonne volonté, ou du moins dénués de mauvaise volonté), l’attente dans les limbes durera jusqu’à la fin du monde, quand même ces “ justes ” obtiendront la béatitude éternelle. Car, comme il est dit en 444.6, des quatre demeures des défunts (limbes, purgatoire, enfer, paradis) seules deux subsisteront : le paradis et l’enfer. Il est encore fait mention des Royaumes de l’au-delà en : 191.6 ; 239.6/7 ; 272.4 ; 300.4 ; 356.4 ; 377.4 ; 385.6 ; 406.10 ; 424.2 ; 456.5 ; 491.3 ; 534.4 ; 550.4 ; 575.13 ; 596.50 ; 618.4 ; 630.7 ; 634.7.

Note

  1. sceol (o sheol), parola che si ritrova in altri punti (ad esempio in 357.11), era il nome che si dava al regno dei morti (chiamato anche ade, ìnferi, limbo, seno di Abramo) nel quale sostavano sia i giusti che i peccatori, essendo a tutti preclusa, prima della redenzione, la visione di Dio. Era comunque un limbo, cioè un luogo indefinito, provvisorio, di “attesa”: attesa beata per i giusti (che il Redentore avrebbe introdotto nell’eterno Paradiso), attesa paziente per i penanti (bisognosi di purificazione nel Purgatorio, anch’esso transitorio, di cui trattiamo in due note: al testo di 272.4 e a quello di 444.2), attesa orrenda per i dannati (destinati all’eterno Inferno). La definizione di seno di Abramo ben si adatta alla condizione di beata attesa dei giusti d’Israele. In armonia con la dottrina cattolica, l’opera afferma che Gesù, prima di risorgere da morte, discese agli ìnferi proprio per liberare quei “giusti” del popolo eletto che lo avevano preceduto come potenziali cristiani, cioè credendo e sperando nel Cristo che doveva venire. In più l’opera afferma che per tutti gli altri “giusti” (i non cristiani di buona volontà, o almeno privi di mala volontà) l’attesa nel limbo durerà fino alla fine del mondo, quando anche questi “giusti” conseguiranno la beatitudine eterna, poiché – come è detto in 444.6 – delle quattro dimore dei trapassati (limbo, purgatorio, inferno, paradiso) due sole sussisteranno, ossia il Paradiso e l’Inferno. Dei regni dell’aldilà si parla anche in: 191.6 - 239.6/7 - 272.4 - 300.4 - 356.4 - 377.4 - 385.6 - 406.10 424.2 - 456.5 - 491.3 - 534.4 - 550.4 - 575.13 - 596.50 - 618.4 - 630.7 - 634.7.