The Writings of Maria Valtorta

223. Un discours de Jésus évite que des pillards s’en prennent à une caravane nuptiale.

223. A speach by Jesus prevents a nuptial caravan

223.1

« Là où nous allons nous rendre, c’est moi qui vais parler », dit le Seigneur, tandis que la troupe s’enfonce progressivement dans des vallées qui partent à l’assaut de la montagne par des chemins difficiles, caillouteux, étroits, qui montent, descendent, perdent l’horizon de vue pour le retrouver ensuite, jusqu’à ce que la petite troupe, enfin arrivée à une vallée profonde après une descente très raide — sur laquelle, comme dit Pierre, seul le bouc se sent à l’aise —, puisse se reposer, dîner et se rafrîchir auprès d’une source au débit abondant.

D’autres personnes sont éparpillées dans l’herbe et les bosquets et prennent leur repas comme Jésus et ses disciples. C’est un endroit où l’on s’arrête parce qu’il est à l’abri des vents, avec des prés agréables et de l’eau. Il y a des pèlerins en route pour Jérusalem, des voyageurs qui se rendent peut-être au Jourdain, des marchands d’agneaux destinés au Temple, des bergers avec leurs troupeaux. Certains font le voyage sur des montures, la plupart à pied.

223.2

Or voilà qu’arrive une caravane nuptiale tout ornée pour la fête. L’or brille sous les voiles dont s’enveloppe l’épouse — qui sort à peine de l’enfance —, accompagnée de deux matrones toutes scintillantes de bracelets et de colliers et d’un homme, peut-être le paranymphe, sans compter deux serviteurs. Ils sont arrivés sur des ânes empanachés et couverts de grelots, et se retirent dans un coin pour dîner, comme s’ils avaient peur qu’un regard des voisins ne viole la petite épouse. Le paranymphe, ou peut-être un parent, monte la garde, l’air menaçant, pendant que les femmes mangent. Ils font en effet l’objet de la curiosité la plus vive et, sous prétexte de demander du sel, un couteau, une goutte de vinaigre, il y a toujours quelqu’un qui va trouver l’un ou l’autre pour savoir si l’épouse est connue, où elle va, et plein de belles choses du même genre…

Quelqu’un, de fait, sait d’où elle vient et où elle va, et il est bien content de raconter tout ce qu’il sait, excité par un autre qui le fait parler en lui versant un vin généreux. Par moments, les détails les plus secrets des deux familles sont étalés : le trousseau que l’épouse emporte dans ses coffres, les richesses qui l’attendent dans la maison de son mari, et ceci et cela. On arrive ainsi à savoir que l’épouse est la fille d’un riche marchand de Joppé et qu’elle va épouser le fils d’un riche marchand de Jérusalem, et que l’époux l’a précédée pour décorer la maison nuptiale, vu l’imminence de son arrivée, et encore que celui qui l’accompagne, l’ami de l’époux, est, lui aussi, fils d’un marchand, Abraham, qui travaille les diamants et les bijoux, alors que l’époux est orfèvre et le père de l’épouse marchand de laine, toile, tapis et rideaux…

223.3

Comme le bavard est tout proche du groupe des apôtres, Thomas l’entend et lui demande :

« Mais l’époux n’est-il pas Nathanaël, fils de Lévi ?

– Exactement. Tu le connais ?

– Je connais bien son père avec qui j’ai fait des affaires, un peu moins Nathanaël. C’est un riche mariage !

– Et l’épouse est heureuse ! Elle est couverte d’or. Abraham, parent de la mère de l’épouse et père de l’ami de l’époux, s’en est fait un point d’honneur, et de même l’époux et son père. On dit qu’il y a dans ces coffres la valeur de plusieurs talents d’or.

– Bigre ! » s’exclame Pierre en sifflant d’étonnement.

Et il ajoute :

« Je vais voir de plus près si la principale marchandise cor­respond au reste. »

Il se lève avec Thomas et ils vont faire un petit tour autour du groupe nuptial ; ils regardent attentivement les trois femmes, qui forment un amas d’étoffes et de voiles d’où é­mergent les mains et les poignets couverts de joyaux et d’où filtrent des scintillements aux oreilles et au cou, et ils dévisagent le paranymphe fanfaron qui paraît devoir repousser des corsaires partis à l’assaut de la jeune fille, tant il fait le bravache.

Il regarde aussi de travers les deux apôtres. Mais Thomas le prie de saluer Nathanaël, fils de Lévi, de la part de Thomas, surnommé Didyme. Et la paix est faite, si bien faite que, pendant qu’ils bavardent, la petite épouse trouve le moyen de se faire admirer en se levant de façon que le manteau et le voile tombent et qu’elle apparaisse dans toute sa grâce physique et vestimentaire, avec sa richesse d’idole. Elle peut avoir quinze ans tout au plus, et de ces yeux malicieux ! Elle fait la belle, malgré la désapprobation des matrones. Elle défait ses tresses et les réajuste à l’aide d’épingles précieuses, elle serre sa ceinture ornée de pierreries, délace, ôte ses sandales et les remet bien serrées par des boucles en or et, entre-temps, trouve le moyen de montrer sa magnifique chevelure noire, ses belles mains et ses bras gracieux, sa taille fine, sa poitrine et ses hanches bien formées, son petit pied parfait et tous ses colliers qui tintent et brillent aux dernières lueurs du jour et aux flammes du premier feu de bois.

223.4

Pierre et Thomas reviennent. Thomas dit :

« C’est une belle enfant.

– Et une parfaite coquette. Elle sera… mais ton ami Nathanaël apprendra bien vite que quelqu’un lui tient le lit au chaud pendant que, lui, il tiendra l’or au chaud pour le travailler. Et son ami est un parfait imbécile. Il l’a bien confiée, sa petite épouse ! Achève Pierre en s’asseyant parmi ses compagnons.

– L’homme qui faisait parler l’autre imbécile ne m’a pas plu, bougonne Barthélemy. Quand il a appris tout ce qu’il voulait savoir, il est parti du côté de la montagne… C’est un mauvais endroit… Et c’est un temps idéal pour les coups de mains des brigands. Nuits de lune. Chaleur épuisante. Arbres couverts de feuilles. Hum ! Cet endroit ne me plaît pas. Il valait mieux poursuivre notre route.

– Et cet imbécile qui a révélé tant de richesses ! Et cet autre qui joue au héros et au gardien devant les ombres et qui ne voit pas les corps réels… Eh bien, je veillerai sur les feux. Qui vient avec moi ? dit Pierre.

– Moi, Simon, répond Simon le Zélote. Je résiste bien au sommeil. »

Plusieurs, surtout des voyageurs isolés, se sont levés et sont partis par petits groupes. Il reste des bergers avec leurs troupeaux, la troupe nuptiale, celle des apôtres ainsi que trois marchands d’agneaux qui dorment déjà. La petite épouse, elle aussi, dort avec les matrones sous une tente montée par les serviteurs. Les apôtres se cherchent une place, Jésus s’isole pour prier, les bergers font un grand feu au centre de l’emplacement où ils se trouvent. Pierre et Simon en font un autre sur le sentier escarpé par lequel s’est éclipsé l’homme qui a donné des soupçons à Barthélemy.

223.5

Les heures passent, et ceux qui ne ronflent pas somnolent. Jésus prie. Le silence est total. La source semble se taire elle aussi, elle qui resplendit sous les rayons de la lune déjà haute dans le ciel et qui éclaire parfaitement le campement alors que les pentes restent à l’ombre sous les feuillages épais.

Un gros chien de berger gronde. Un berger lève la tête. Le chien se dresse, et son poil se hérisse sur son échine. Il reste à l’arrêt et écoute. Il tremble même quand le sourd grondement qui trahit son émotion se fait plus fort. Simon lui aussi lève la tête et secoue Pierre qui somnole. Un bruissement presque imperceptible provient du bois.

« Allons trouver le Maître et faisons-le venir », se disent-il.

En même temps, le berger réveille ses compagnons. Ils sont tous à l’écoute, sans faire de bruit. Jésus s’est levé lui aussi, avant même qu’on l’appelle, et il va rejoindre les deux apôtres. Ils se réunissent près de leurs compagnons, et donc près des bergers, dont le chien donne des signes de plus en plus manifestes d’agitation.

« Appelez tous ceux qui dorment. Dites-leur de venir ici sans bruit, en particulier les femmes et les serviteurs avec les coffres. Prévenez-les qu’il y a peut-être des brigands. N’avertissez pas les femmes, mais tous les hommes. »

Les apôtres se dispersent pour obéir au Maître qui dit aux bergers :

« Alimentez fortement le feu, afin qu’il donne une flamme très vive. »

Les bergers obéissent et, comme ils paraissent agités, Jésus les rassure :

« Ne craignez rien. On ne vous prendra pas même un flocon de laine. »

Les marchands surviennent et murmurent :

« Ah ! Nos bénéfices ! »

Ils ajoutent une litanie de reproches à l’adresse des gouvernants romains et juifs “ qui ne débarrassent pas le monde des voleurs ”.

« Ne craignez rien. Vous ne perdrez pas une seule pièce de monnaie », dit Jésus pour les calmer.

Les femmes arrivent, en pleurs, affolées, car le courageux paranymphe, mort de peur, les effraye en gémissant :

« C’est la mort ! La mort par la main des brigands !

– Ne craignez rien. On ne vous effleurera pas même d’un regard » dit Jésus pour les réconforter, et il les conduit au milieu de ce petit peuple d’hommes et d’animaux terrifiés.

Les ânes braient, le chien hurle, les brebis bêlent, les femmes sanglotent, les hommes poussent des imprécations ou défaillent plus que les femmes : c’est une vraie cacophonie produite par l’é­pouvante. Jésus, lui, est calme comme si de rien n’était. Avec tout ce tapage, on n’entend plus le bruissement dans le bois. Mais ce sont des branches brisées ou une dégringolade de pierres qui signalent que des brigands sont à l’approche.

« Silence ! » impose Jésus, sur un tel ton que le silence se fait.

223.6

Jésus quitte sa place et s’avance vers le bois en bordure du campement. Il tourne le dos au bois et commence à parler.

« La faim maudite de l’or entraîne les hommes dans des sentiments abjects. C’est par l’or que l’homme se dévoile plus que par toute autre chose. Regardez combien de maux sème ce métal, par son fascinant et inutile éclat. Je crois que l’air de l’enfer a la même couleur tant il possède une nature infernale depuis que l’homme est pécheur.

Le Créateur l’avait laissé à l’intérieur de cet énorme lapis-lazuli qu’est la Terre, créée par sa volonté, pour qu’il soit utile à l’homme par ses sels et serve à la décoration des temples. Mais Satan, en baisant les yeux d’Eve et en mordant le moi de l’homme, a donné une saveur malfaisante à cet innocent métal. Depuis, on tue et on pèche pour de l’or. Pour lui, la femme devient coquette et se laisse entraîner au péché de la chair. Pour lui, l’homme devient voleur, usurpateur, homicide, dur à l’égard de son prochain et à l’égard de son âme qu’il dépouille de son véritable héritage pour se procurer ce qui est éphémère, à l’égard de son âme à laquelle il dérobe son trésor éternel pour lui donner quelques écailles bril­lantes qu’il devra quitter à sa mort.

223.7

A cause de l’or, vous péchez plus ou moins légèrement, plus ou moins gravement. Et plus vous péchez, plus vous vous moquez de ce que vous ont enseigné vos mères et vos maîtres, à savoir qu’il existe une récompense et un châtiment pour les actes qu’on accomplit durant sa vie. Ne réfléchissez-vous donc pas qu’à cause de ce péché, vous perdrez la protection de Dieu, la vie éternelle, la joie, et aurez des remords, des malédictions plein le cœur, la peur pour compagne, la peur des châtiments des hommes, qui n’est rien en comparaison de la peur que vous devriez éprouver et que vous n’éprouvez pas, la peur sainte des punitions de Dieu ? Ne réfléchissez-vous pas que vous pouvez avoir une fin terrible à cause de vos méfaits, s’ils sont joints au crime, et une fin encore plus redoutable parce qu’éternelle, si les fautes que vous avez commises par amour de l’or même si elles n’ont pas provoqué l’effusion de sang, ont méprisé la loi de l’amour et du respect dus au prochain en refusant par avarice de secourir ceux qui ont faim, en volant des situations, de l’argent, en trompant sur le poids, par avidité ?

Non. Vous n’y pensez même pas. Vous dites : “ Ce sont des idées folles ! Je les ai écrasées sous le poids de mon or. Et elles n’existent plus. ” Or ce ne sont pas des idées folles. C’est la vérité. Ne prétendez pas : “ Une fois que je serai mort, tout sera fini. ” Non : tout commence. L’autre vie n’est pas, comme vous l’imaginez, un abîme sans pensée et sans souvenir de ce que l’on a vécu, ni sans aspiration vers Dieu. Ce sera une pause dans l’attente de la libération par le Rédempteur. L’autre vie est une attente bienheureuse pour les justes, une attente patiente pour ceux qui ont à expier, une attente affreuse pour les damnés. Pour les premiers dans les limbes, pour les seconds au purgatoire, pour les derniers en enfer. Et, alors que pour les premiers l’attente cessera avec l’entrée aux Cieux à la suite du Rédempteur, pour les seconds après cette heure, l’attente sera réconfortée par l’espérance, pour les troisièmes elle assombrira la terrible certitude de leur malédiction éternelle.

Pensez-y, vous qui péchez. Il n’est jamais trop tard pour se repentir. Changez par un vrai repentir le verdict qui est en train de s’inscrire aux Cieux pour vous. Que le shéol[1] soit pour vous non pas l’enfer, mais une attente pénitente, au moins cela, grâce à votre volonté. Non pas l’obscurité, mais un crépuscule. Non pas déchirement, mais nostalgie. Non pas désespoir, mais espérance.

223.8

Allez. Ne cherchez pas à lutter contre Dieu. Il est le Fort et le Bon. Ne méprisez pas le nom de vos parents. Ecoutez le gémissement de cette source, un gémissement semblable à celui qui brise le cœur de vos mères quand elles vous savent assassins. Ecoutez la plainte du vent dans cette gorge. Elle semble menacer et maudire, tout comme votre père vous maudit pour la vie que vous menez. Ecoutez comment le remords crie dans vos cœurs. Pourquoi voulez-vous souffrir, alors que vous pourriez jouir d’une satisfaction sereine avec le peu qui suffit sur la terre et le tout que vous aurez au Ciel ? Accordez la paix à votre âme ! Accordez la paix aux hommes qui craignent, qui doivent tout craindre de vous comme des fauves ! Accordez-vous la paix à vous-mêmes, pauvres malheureux ! Tournez les yeux vers le ciel, débarrassez votre bouche de la nourriture empoisonnée, purifiez vos mains qui ruissellent du sang de vos frères, purifiez votre cœur.

J’ai foi en vous. C’est pour cela que je vous parle. Car, si le monde entier vous hait et vous craint, moi, je ne vous hais pas, je ne vous crains pas. Mais je vous tends seulement les mains pour vous dire : “ Levez-vous. Venez. Redevenez doux parmi les hommes, hommes parmi les hommes. ” Je vous crains si peu, que je dis maintenant à tous ceux qui sont ici : “ Retournez vous reposer, sans rancœur pour ces pauvres frères. Priez pour eux. Moi, je reste à les regarder d’un regard d’amour et je vous jure qu’il n’arrivera plus rien. Car l’amour désarme les violents et rassasie les avides. Que soit béni l’Amour, vraie force du monde, force inconnue et puissante, force qui est Dieu. ” »

Il se tourne alors vers tous ceux qui campent :

« Allez, allez, ne craignez pas. Il n’y a plus ici de malfaiteurs, mais des hommes effrayés et des hommes qui pleurent. Celui qui pleure ne fait pas de mal. Dieu veuille qu’ils restent comme ils sont maintenant. Ce serait leur rédemption. »

223.1

«I will speak in the place where we are going» says the Lord while the group goes more and more into valleys that assail the mountain with hard narrow stony roads, and go up and downhill, losing horizons and reconquering them. Finally, going down a very steep slope, where only the billygoat is at ease, as Peter remarks, they reach a deep valley, where they can rest and take some food near a spring, which is very rich in water.

There are other people spread in the meadows and thickets having their meal, like Jesus and His apostles. It must be a well known resting place preferred by travellers, since it is sheltered from winds and there are soft meadows and plenty of water. They are pilgrims who are going towards Jerusalem, travellers going perhaps to the Jordan, merchants of lambs destined to the Temple, shepherds with their flocks. Some are travelling on horseback, most of them on foot.

223.2

There is also a nuptial caravan in festive array, which has just arrived. Gold jewels shine through the veil covering the bride, a little older than a girl, in the company of two matron-like women sparkling with bracelets and necklaces, and of a man, perhaps the matchmaker, besides two servants. They arrived on donkeys adorned with ribbons and harness bells and they withdraw to eat in a corner, as if afraid that the glances of the people present might violate the young bride. The matchmaker or relative, whatever he may be, mounts guard in a threatening attitude while the women eat. The curiosity of the other people is greatly aroused and in fact, with the excuse of asking for some salt, or a knife, or a drop of vinegar, there is always someone going here or there, to find out whether anyone knows who the bride is, where she is going, and many other nice things of the kind…

There is in fact one who knows where she comes from, where she is going and is more than happy to tell everything he knows, also because he is prompted by another man who makes him more talkative by pouring out some very good wine for him. In a few moments even the most secret details of two families are disclosed, with information on the trousseau, which the bride is taking in the cases which are there, and on the wealth that is awaiting her in her husband’s house and so on. They thus learn that the bride is the daughter of a rich merchant in Joppa, and is getting married to the son of a rich merchant in Jerusalem, and that the bridegroom has preceded her to adorn the nuptial house for her impending arrival and that the man who is accompanying her is a friend of the groom and also the son of a merchant, of Abraham, who deals in diamonds and gems, whereas the bridegroom is a gold-beater, and the bride’s father is a merchant dealing in woollen and cotton cloths, carpets, curtains…

223.3

As the chatterbox is close to the apostolic group, Thomas hears him and asks: «Is the bridegroom perhaps Nathanael of Levi.»

«Yes, he is. Do you know him?»

«I know the father well, because I did business with him, I am a little less familiar with Nathanael. A wealthy marriage!»

«And a happy bride! She is covered with gold. Abraham, a relative of the bride’s mother and father of the groom’s friend, distinguished himself and so did the groom and his father. They say that the contents of those cases are worth many gold talents.»

«Good Lord!» exclaims Peter and he whistles a tune. He then says: «I am going to have a close look to see whether the main goods correspond to the rest» and he stands up, together with Thomas, and they both go for a short walk around the nuptial group. They watch the three women carefully, three heaps of cloth and veils, from which jewelled hands and wrists emerge and through which they can see ears and necks sparkling with jewels. They also watch the boastful matchmaker, who swaggers so much, as if he had to repel corsairs attacking the little virgin. He looks daggers also at the two apostles. But Thomas begs him to greet Nathanael of Levi on behalf of Thomas, called Didymus. And thus peace is made, so much so that while he is speaking, the bride manages to be admired, as she gets up in such a way that her mantle and veil fall off and she appears in all the gracefulness of her body and clothes showing her wealth worthy of an idol.

She must be fifteen years old, at the most, and her eyes are very alert! She moves about mincingly notwithstanding the two matrons’ disapproval of her affected ways: she unpins her plaits and then fastens them again by means of precious hairpins: she tightens her belt which is studded with gems: she unlaces, takes off and puts on again her shoe-styled sandals, fastening them with gold buckles, and at the same time she displays her beautiful dark hair, her lovely hands and soft arms, a slender waist, well shaped breast and hips, her perfect feet and all her jewels which tinkle and glitter in the twilight or in the light of the flames of the first bonfires.

223.4

Peter and Thomas go back. Thomas says: «She is a beautiful girl.»

«She is a perfect coquette. It may be… but your friend Nathanael will soon find out that there is someone who keeps his bed warm for him, while he warms gold to beat it. And his friend is a perfect fool. He puts his bride in the right hands!» concludes Peter sitting down near his companions.

«I did not like that man who was encouraging that other fool over there to speak. When he had heard all he wanted to know, he went away up the mountain… This is a bad spot. And the weather is just right for highwaymen. Moonlight nights. Exhausting heat. Trees all covered with leaves. H’m! I don’t like this place» grumbles Bartholomew. «It would have been better to go on.»

«And that imbecile who mentioned all the riches! And that other one who plays the hero and the watchman of shadows and cannot see real bodies!… Well, I will keep watch near the fire. Who is coming with me?» asks Peter.

«I am, Simon» replies the Zealot. «I can go without sleeping.»

Many of the people, particularly single travellers, have got up and gone away a few at a time. There are the shepherds with their flocks, the nuptial group, the apostolic one and three lamb merchants, who are already sleeping. The bride is also asleep with the matrons under a tent, which the servants have put up. The apostles look for a place where to rest, while Jesus withdraws to pray. The shepherds light a bonfire in the centre of the clearing where their flocks are. Peter and Simon light another one near the path of the cliff where the man disappeared, the one who had aroused Bartholomew’s suspicion.

223.5

Time passes and those who are not snoring, are nodding. Jesus is praying. There is dead silence. Also the spring shining in the moonlight seems to be silent. The moon is now high in the sky and the clearing is brightly lit up, whereas the edges are shadowed by thick foliage.

A big sheep dog snarls. A herdsman raises his head. The dog stands up raising the hair on its back and pointing in an alert position. It even trembles in its deep excitement while its hollow snarling becomes louder and louder. Simon, too, raises his head and shakes Peter who is dozing. A slight rustle can be heard in the wood.

«Let us go to the Master. We will bring Him with us» say the two apostles. In the meantime the herdsman wakes up his companions. They are all listening silently. Also Jesus has got up, before being called and is going towards the two apostles. They gather near their companions, that is, near the shepherds, whose dog is becoming more and more excited.

«Call those who are sleeping. Everybody. Tell them to come here, without making any noise, particularly the women and the servants with the coffers. Tell them that perhaps there are highwaymen about. But do not tell the women, only the men.» The apostles spread out obeying the Master Who says to the shepherds: «Put a lot of wood on the fire so that it will give a good light.» The shepherds obey, and as they look excited, Jesus says to them: «Do not be afraid. Not one flock of wool will be taken off you.»

The merchants arrive and whisper: «Oh! Our profits!» and they add a string of abuse against the Roman and Jewish governors who do not clear the world of robbers.

«Do not be afraid. You will not lose one single little coin» says Jesus comforting them.

The weeping women arrive and they are frightened, because the brave matchmaker, trembling with fear, is terrorising them moaning: «It will be our death! The robbers will kill us!»

«Do not be afraid. No one will touch you. They will not even look at you» says Jesus to comfort them and He takes the women to the centre of the little group of men and frightened animals.

The donkeys are braying, the dog is barking, the sheep are bleating, the women are sobbing and the men are cursing or swooning more than the women, a real cacophony caused by fear.

Jesus is calm, as if nothing had happened. The rustling in the wood can no longer be heard because of the uproar. But the presence of approaching robbers in the wood is evidenced by the noise of breaking branches and rolling stones.

223.6

«Silence!» orders Jesus. And He orders it in such a way that everything becomes quiet.

Jesus leaves His place and goes towards the wood, at the edge of the clearing. He turns His back to the wood and begins to speak.

«The wicked craving for gold drives men to base feelings. Man makes himself known because of his hunger for gold more than anything else. Consider how much evil is caused by this metal through its alluring but useless brightness. I think that the air in Hell is of the same shade, so hellish is its nature since man became a sinner. The Creator had left it in the bowels of that huge lapis-lazuli which is the earth, created by His will, that it might be useful to man with its salts and an ornament to temples. But Satan, kissing Eve’s eyes, and biting man’s ego, gave the savour of witchcraft to the innocent metal. And since then man kills and sins for the sake of gold. Woman for its sake becomes a coquette and inclined to carnal sin. Man for its sake becomes a thief, usurper, murderer, harsh against his neighbour and his own soul, which he deprives of its true inheritance, to follow transient things, and he deprives it also of the eternal treasure for the sake of a few shining scales, which he will have to leave at his death.

223.7

You, who for the sake of gold, sin more or less lightly, or more or less seriously, and the more you sin, the more you laugh at what your mothers and teachers taught you, namely, that there is a reward or a punishment for actions done during life, will you not consider that because of such a sin you will lose God’s protection, eternal life and joy, and you will have in your hearts remorse and malediction, while fear will be your companion, fear of human punishment, which is nothing when compared to the fear, which you should have, but you have not, of divine punishment? Will you not consider that you may have a dreadful end because of your misdeeds, if you have gone as far as being criminals; and an even more dreadful end, because it will be an everlasting one, if for the sake of gold, your misdeeds have not gone as far as shedding blood, but have despised the law of love and of respect for your neighbour, by denying assistance to those who are starving through your avarice, or stealing positions or money or defrauding by means of false weights, through your greed? No. You do not consider all that. You say: “It’s all an idle story! And I have crushed such idle stories under the weight of my gold. And they no longer exist”.

It is not an idle story. It is the truth. Do not say: “Well, when I am dead, that is the end of everything”. No. That is the beginning. The next life is not an abyss without thought and without remembrance of the past you have lived or without longing for God, as you think the period of expectation of liberation by the Redeemer is. Next life is a happy expectation for the just, a patient expectation for the expiating, a dreadful expectation for the damned. For the first in Limbo, for the second in Purgatory, for the third in Hell. And while the expectation will end for the first when they enter Heaven after the Redeemer, it will be comforted for the second by a greater hope after that hour, whilst the dreadful certainty of eternal malediction will be confirmed for the third.

Think about it, you sinners. It is never too late to repent. Change the verdict which is being written in Heaven against you, by means of true repentance. Do not let Sheol[1] be hell for you, but an expiating expectation, at least that, through your own will. Do not let it be darkness, but twilight, not torture, but nostalgia, not despair, but hope.

223.8

Go. Do not endeavour to fight against God. He is the Strong and Good One. Do not insult the names of your relatives. Listen to the wail of that fountain, it is like the wail that breaks the hearts of your mothers knowing that you are murderers. Listen to the howling of the wind in that gorge. It seems to be threatening and cursing. As your fathers curse you for the life you lead. Listen to remorse crying in your hearts. Why do you want to suffer whilst you could be peacefully satisfied with little on the earth and everything in Heaven? Grant peace to your spirits! Give peace to men who are afraid, who must be afraid of you as if you were as many wild beasts! Grant peace to yourselves, poor wretches! Raise your eyes to Heaven, detach your mouths from the poisonous food, purify your hands dripping with the blood of your brothers, purify your hearts.

I have faith in you. That is why I am speaking to you. Because if the whole world hates and fears you, I do not hate you or fear you. But I stretch out My hand to say to you: “Rise. Come. Become meek amongst men, men amongst men”. I am so little afraid of you that now I say to everybody here: “Go back and rest. Bear your poor brothers no ill-will, but pray for them. I will remain here looking at them with loving eyes, and I swear that nothing will happen. Because love disarms the violent and satisfies the greedy. Blessed be Love, the true strength of the world, the unknown but powerful strength, the strength that is God”.»

And addressing everybody Jesus says: «You may go now. Be not afraid. There are no longer evil-doers over there, but dismayed men who are weeping. He who weeps does no harm. I wish to God they remained as they are now. It would be their redemption.»


Notes

  1. le shéol : Ce mot se retrouve en d’autres passages (par exemple en 357.11). C’était le nom qu’on donnait au royaume des morts (aussi appelé Hadès, enfers, limbes, sein d’Abraham). Les justes s’y trouvaient de même que les pécheurs, puisque tous étaient privés de la vision de Dieu. C’était donc des limbes, c’est-à-dire un lieu indéfini, provisoire, “ d’attente ” : attente bienheureuse pour les justes (que le Rédempteur allait introduire dans le paradis éternel), attente patiente pour ceux qui doivent encore souffrir (qui ont besoin de purification dans le purgatoire, lui aussi transitoire, et dont nous traitons dans deux notes : en 272.4 et 444.2), attente horrible pour les damnés (destinés à l’enfer éternel). La définition du sein d’Abraham est bien adaptée à la condition d’attente bienheureuse des justes d’Israël. En harmonie avec la doctrine catholique, l’œuvre de Maria Valtorta affirme que Jésus, avant de ressusciter, est descendu aux enfers, précisément pour délivrer ces “ justes ” du peuple élu qui l’avaient précédé comme chrétiens potentiels, c’est-à-dire qui croyaient en la venue du Christ et l’espéraient. De plus, l’œuvre affirme que, en ce qui concerne tous les autres “ justes ” (les non-chrétiens de bonne volonté, ou du moins dénués de mauvaise volonté), l’attente dans les limbes durera jusqu’à la fin du monde, quand même ces “ justes ” obtiendront la béatitude éternelle. Car, comme il est dit en 444.6, des quatre demeures des défunts (limbes, purgatoire, enfer, paradis) seules deux subsisteront : le paradis et l’enfer. Il est encore fait mention des Royaumes de l’au-delà en : 191.6 ; 239.6/7 ; 272.4 ; 300.4 ; 356.4 ; 377.4 ; 385.6 ; 406.10 ; 424.2 ; 456.5 ; 491.3 ; 534.4 ; 550.4 ; 575.13 ; 596.50 ; 618.4 ; 630.7 ; 634.7.

Notes

  1. Sheol, a word that can be found in other points (for example in 357.11). It was the name given to the kingdom of the dead (also known as Hades, Limbo, the bosom of Abraham) in which the good and the bad remained, as they were all precluded, before the redemption, the vision of God. It was in any case a temporary “waiting” area.