Gli Scritti di Maria Valtorta

313. Préparatifs pour le départ de Nazareth après la visite de Simon, fils d’Alphée, et de sa famille.

313. Preparativi di partenza da Nazareth dopo la visita di Simone d’Alfeo con la famiglia.

313.1

Jean, Jacques, Matthieu et André sont déjà arrivés à Nazareth et, en attendant Pierre, ils se promènent dans le jardin de Nazareth, tout en plaisantant avec Marziam ou en discutant. Je ne vois personne d’autre, comme si Jésus était sorti et Marie occupée au ménage. Comme le four fume, je suppose qu’elle est occupée à faire du pain.

Les quatre apôtres sont heureux d’être dans la maison du Maître, et ils le manifestent. Marziam leur dit au moins à trois reprises :

« Ne riez pas comme ça ! »

La troisième fois, Matthieu remarque la recommandation et demande :

« Pourquoi, mon garçon ? N’est-il pas juste d’être contents d’être ici ? Toi, tu as bien profité de cet endroit, hein ? Maintenant, c’est à notre tour ! »

Et il lui donne une chiquenaude amicale. Marziam le regarde avec beaucoup de sérieux, mais il sait se taire.

Jésus rentre avec ses cousins Jude et Jacques qui, avec force démonstrations, saluent les compagnons dont ils ont été séparés pendant de longs jours. Marie, femme d’Alphée, sort la tête du fournil, toute rouge et enfarinée, et elle sourit à ses grands fils.

Simon le Zélote arrive bon dernier en disant:

« J’ai tout fait, Maître. D’ici peu, Simon sera ici.

– Quel Simon ? Mon frère ou Simon, fils de Jonas ?

– Ton frère, Jacques. Il vient avec toute sa famille te saluer. »

313.2

En effet, quelques minutes plus tard, des coups à la porte et tout un bavardage annoncent l’arrivée de Simon, fils d’Alphée, qui entre le premier en tenant par la main un enfant d’environ huit ans. Salomé le suit, entourée de sa nichée. Marie, femme d’Alphée, sort du fournil et embrasse ses petits-enfants, heureuse de les voir là.

« Tu pars donc de nouveau ? demande Simon tandis que ses enfants lient amitié avec Marziam qui, me semble-t-il, ne connaît bien que le seul Alphée qui a été guéri.

– Oui, il est temps.

– Tu auras encore des jours de pluie !

– Peu importe. Chaque jour nous rapproche du printemps.

– Tu vas à Capharnaüm ?

– J’irai certainement, mais pas tout de suite. Maintenant je vais traverser la Galilée et continuer au-delà.

– Je viendrai te trouver quand je te saurai à Capharnaüm. Je t’amènerai ta Mère et la mienne.

– Je t’en serai reconnaissant. Maintenant, ne la néglige pas. Elle reste toute seule. Amène-lui les petits. Ici, ils ne se corrompent pas. Tu peux en être sûr… »

Simon rougit violemment sous l’allusion que fait Jésus à son ancienne manière de voir, et à cause du coup d’œil très significatif de sa femme qui semble lui dire : “ Tu entends ? C’est pour toi ! ”

Mais Simon détourne la conversation en disant :

« Où est ta Mère ?

– Elle est en train de faire le pain, mais elle va arriver… »

Les enfants de Simon, cependant, n’attendent pas davantage, et ils vont, derrière leur grand-mère, dans le fournil. Et voilà qu’une fillette, à peine plus grande que le petit Alphée qui a été guéri, en sort presque aussitôt en disant :

« Marie pleure. Pourquoi ? Hein, Jésus ? Pourquoi est-ce que ta Mère pleure ?

– Elle pleure ? Oh, chérie ! Je vais la trouver » dit Salomé avec empressement.

Mais Jésus explique :

« Elle pleure parce que je pars… Mais tu viendras lui tenir compagnie, n’est-ce pas ? Elle t’apprendra à broder et tu la réjouiras. Me le promets-tu ?

– J’y viendrai moi aussi, maintenant que mon père m’y laisse venir » dit Alphée en mangeant une petite fouace chaude qu’on lui a donnée.

Mais si chaude que soit la fouace, qu’on peut à peine tenir entre les doigts, je la crois froide en comparaison de la chaleur que produit la honte de Simon, fils d’Alphée, quand il entend les mots de son petit garçon. Bien que ce soit une matinée d’hiver très fraîche, avec un vent du nord qui chasse les nuages du ciel mais qui pique aussi la peau, Simon est couvert d’une transpiration abondante, comme en plein été…

Mais Jésus fait mine de ne pas s’en apercevoir et les apôtres paraissent prendre un grand intérêt à ce que disent les enfants de Simon. Ainsi l’incident prend fin :

313.3

Simon peut se ressaisir et demander à Jésus pourquoi tous les apôtres ne sont pas là.

« Simon-Pierre va arriver. Les autres me rejoindront au bon moment. Nous en sommes déjà convenus.

– Tous ?

– Tous.

– Même Judas ?

– Même lui…

– Jésus, viens un moment avec moi » demande instamment son cousin Simon.

Et une fois qu’ils se soient écartés vers le fond du jardin, Simon demande :

« Mais, sais-tu bien qui est Judas ?

– C’est un homme d’Israël. Rien de plus, rien de moins.

– Oh, tu ne voudras pas me dire qu’il est… »

Il va s’échauffer et élever la voix. Mais Jésus le calme en l’interrompant et en lui mettant la main sur l’épaule, et il lui dit :

« Il est tel que le font les idées dominantes et les gens qui l’approchent. C’est pourquoi, à titre d’exemple, si ici (il appuie fortement sur le mot) il avait trouvé toutes les âmes justes et les esprits intelligents, il n’aurait pas eu le désir de pécher. Mais il ne les a pas trouvés. Au contraire, il a trouvé un milieu tout humain auquel il a adapté tout à son aise son moi très humain qui rêve, voit, travaille pour moi et en moi en tant que roi d’Israël, au sens humain du terme, tout comme tu rêves que je sois, comme tu voudrais me voir et comme tu aurais envie de travailler, toi, et avec toi ton frère Joseph, et avec vous deux, Lévi, le chef de la synagogue de Nazareth, et encore Mattathias, Siméon, Matthias, Benjamin et Jacob et, à part trois ou quatre, vous tous qui êtes de Nazareth. Et pas seulement de Nazareth… Et il a de la peine à se former parce que vous contribuez tous à le déformer. Toujours davantage. C’est le plus faible de mes apôtres. Mais, pour l’instant, il n’est pas plus qu’un faible. Il a de bons mouvements, il a des volontés droites, il a de l’amour pour moi. De l’amour dévié dans sa forme, mais toujours de l’amour. Vous ne l’aidez pas à séparer ces tendances bonnes de celles qui ne le sont pas et qui forment son moi. Vous ne cessez d’aggraver ces dernières en faisant pénétrer en lui vos incrédulités et vos limites humaines.

313.4

Mais allons à la maison, les autres nous y ont précédés…»

Simon le suit, un peu mortifié. Ils sont presque sur le seuil quand il retient Jésus et lui dit :

« Mon Frère, tu es en colère contre moi ?

– Non. Mais j’essaie de te former toi aussi comme je forme tous les autres disciples. Ne m’as-tu pas dit que tu désirais l’être ?

– Oui, Jésus. Mais les autres fois, tu ne parlais pas ainsi, même quand tu faisais des reproches. Tu étais plus doux…

– Et à quoi cela a-t-il servi ? Je l’ai été autrefois. Voici deux ans que je le suis… Vous vous êtes reposés sur ma patience et ma bonté, ou bien vous avez affilé vos crocs et vos griffes. L’amour vous a servi à me nuire. N’est-ce pas vrai ?

– Oui, c’est vrai. Mais alors tu ne seras plus bon ?

– Je serai juste. Et même, en l’étant, je serai toujours celui que vous ne méritez pas, vous les israélites, qui ne voulez pas reconnaître en moi le Messie promis. »

313.5

Ils entrent dans la petite pièce, tellement bondée que plusieurs sont passés dans la cuisine ou dans l’atelier de Joseph : ce sont les apôtres, sauf les deux fils d’Alphée restés près de leur mère et de leur belle-sœur, auxquels s’unissent maintenant Marie qui entre, tenant par la main le petit Alphée. On voit clairement sur le visage de Marie les traces des larmes qu’elle a versées.

Elle est sur le point de répondre à Simon qui lui assure qu’il viendra chez elle tous les jours, quand un petit char s’avance dans la paisible ruelle, et avec un tel bruit de grelots qu’il attire par son vacarme l’attention des fils d’Alphée, de sorte que pendant que l’on frappe du dehors, on ouvre en même temps de l’intérieur. Voici qu’apparaît le visage joyeux de Simon-Pierre, encore assis sur le char, qui frappe avec le manche du fouet… A côté de lui, timide mais souriante, Porphyrée est assise sur des tas de caisses, grosses et petites, qui lui font comme un trône.

Marziam sort en courant pour saluer sa mère adoptive. Les autres sortent aussi, et avec eux Jésus.

« Maître, me voici. J’ai amené mon épouse, et de cette façon, parce que c’est une femme qui ne peut faire une longue route. Marie, que le Seigneur soit avec toi. Et avec toi aussi, Marie, femme d’Alphée. »

Il regarde tout le monde pendant qu’il descend de son véhicule et qu’il aide sa femme à descendre, et il adresse un salut à tous. On voudrait l’aider à décharger le char, mais il s’y oppose énergiquement.

« Plus tard, plus tard » dit-il.

Et, sans façons, il se dirige vers la large porte de l’atelier de Joseph et l’ouvre toute grande en essayant d’y faire entrer le char tout chargé. Mais, naturellement, il ne peut pas passer. Pourtant la manœuvre sert à distraire les hôtes et à leur faire comprendre qu’ils sont de trop… Et, en effet, Simon, fils d’Alphée, prend congé avec toute sa famille…

313.6

« Maintenant que nous sommes seuls, pensons à nous…» dit Simon-Pierre en faisant reculer l’âne qui fait du vacarme comme dix, couvert comme il l’est de sonnailles, au point que Jacques, fils de Zébédée, ne peut s’empêcher de demander en riant :

« Où l’as-tu donc trouvé, ainsi harnaché ? »

Mais Pierre est occupé à prendre les caisses qui étaient sur le char et à les passer à Jean et à André, qui s’attendent à en sentir le poids, mais restent stupéfaits de leur légèreté. Ils expriment tout haut leur étonnement…

« Filez dans le jardin et ne faites pas les moineaux apeurés », ordonne Pierre en descendant à son tour avec une petite caisse réellement lourde qu’il dépose dans un coin de la petite pièce.

« Et maintenant, au tour de l’âne et du char. L’âne et le char ? L’âne et le char !… ça, c’est difficile !… Et pourtant, il faut que tout entre dans la maison…

– Dans le jardin, Simon » dit Marie à mi-voix. « Il y a un abri dans la haie, au fond. Il n’est pas visible parce qu’il est couvert de branches… Mais il y en a un. Suis le sentier le long de la maison, entre elle et le jardin voisin, et je vais venir te montrer où est l’entrée… Qui vient dégager les ronces qui la couvrent ?

– Moi ! Moi ! »

Tous courent au fond du jardin pendant que Pierre s’éloigne avec son bruyant équipage et que Marie, femme d’Alphée, ferme la porte… On dégage à coups de faucille la grille rudimentaire et on ouvre l’abri où l’on fait entrer l’âne et le char.

« C’est bien ! Et maintenant, enlevons tout ça : ça me casse les oreilles ! »

Et Pierre se hâte de couper tous les liens qui tiennent les sonnailles attachées au harnachement.

« Mais pourquoi donc as-tu laissé tout cela ? demande André.

– Pour que tout Nazareth m’entende arriver. Et j’y suis parvenu… Maintenant, je les enlève pour que tout Nazareth ne nous entende pas partir. C’est pour cela que j’ai mis les caisses vides… Nous partirons avec les caisses pleines, et personne, si quelqu’un nous voit, ne s’étonnera de voir une femme assise sur les caisses à côté de moi. Celui qui est loin d’ici se vante d’avoir du bon sens et le sens pratique. Mais quand je veux, j’en ai moi aussi…

– Mais pourquoi, mon frère, tout cela est-il nécessaire ? demande André qui a donné à boire à l’âne, en l’amenant près du bûcher rudimentaire à côté du four.

– Pourquoi ? Mais tu ne sais donc pas ?… Maître, ils ne sont au courant de rien ?

– Non, Simon. Je t’attendais pour parler. Venez tous dans l’atelier. Les femmes sont bien, là où elles sont, et tu as bien fait d’agir ainsi. »

313.7

Ils vont dans l’atelier tandis que Porphyrée avec l’enfant et les deux Marie restent dans la maison.

« J’ai voulu que vous veniez ici parce que vous devez m’aider à faire partir très loin Jean et Syntica. C’est depuis la fête des Tentes que j’ai pris cette décision. Vous avez bien vu qu’il était impossible de les garder avec nous et même de les garder ici, sous peine de mettre en danger leur paix. Comme toujours, Lazare de Béthanie m’aide dans cette œuvre. Ils sont déjà prévenus. Simon-Pierre le sait depuis quelques jours. Vous, le savez désormais. Cette nuit, nous allons quitter Nazareth, même s’il y a de l’eau et du vent au lieu de la première lune. Nous aurions dû déjà être partis, mais je suppose que Simon a eu des difficultés pour trouver le moyen de transport…

– Et comment ! J’allais désespérer de le trouver. Mais grâce à un Grec dégoûtant de Tibériade, j’ai finalement pu l’obtenir… Et ce sera commode…

– Oui. Ce sera commode, surtout pour Jean d’En-Dor.

– Où est-il, on ne le voit pas ? demande Pierre.

– Dans sa chambre, avec Syntica.

– Et… comment a-t-il pris la nouvelle ? demande encore Pierre.

– Avec beaucoup de douleur ; la femme aussi…

– Et toi aussi, Maître. Ton front est marqué d’une ride qui n’y était pas, et tu as l’œil sévère et triste, observe Jean.

– C’est vrai. Cela m’a beaucoup éprouvé…

313.8

Mais parlons de ce que nous devons faire. Ecoutez-moi bien, car ensuite nous devrons nous quitter. Nous partirons ce soir, au milieu de la première veille[1]. Nous partirons comme des gens qui s’enfuient… parce qu’ils sont coupables. Au contraire, nous n’allons pas faire du mal, nous ne nous enfuyons pas pour avoir mal agi. Mais nous nous en allons pour empêcher d’autres d’en faire à ceux qui n’auraient pas la force de le supporter. Nous partirons donc… Nous prendrons la route de Séphoris… Et nous ferons une pause à mi-chemin, dans une maison, pour repartir à l’aube. C’est une maison avec beaucoup de portiques pour les animaux. Il s’y trouve des bergers amis d’Isaac. Je les connais, ils m’abriteront sans rien demander. Puis nous devrons absolument atteindre Jiphtaël avant le soir et y faire halte. Penses-tu que l’animal le puisse ?

– Bien sûr ! Il me l’a fait payer, ce sale Grec, mais c’est une bonne bête, solide.

– C’est bien. Le lendemain, nous irons à Ptolémaïs et nous nous séparerons. Vous, sous la conduite de Pierre qui est votre chef et à qui vous devrez obéir aveuglément, vous irez par mer jusqu’à Tyr. Là, vous trouverez un bateau en partance pour Antioche. Vous y monterez en donnant cette lettre à lire au patron du navire. Elle est de Lazare, fils de Théophile. Vous passerez pour ses serviteurs, envoyés sur ses terres d’Antioche, ou plutôt à ses jardins d’Antigonée. C’est ce que vous êtes pour tous. Sachez être attentifs, sérieux, prudents et silencieux. En arrivant à Antioche, allez aussitôt chez Philippe, l’intendant de Lazare, à qui vous donnerez cette lettre…

– Maître, il me connaît, dit Simon le Zélote.

– Très bien.

– Mais comment me prendra-t-il pour un serviteur ?

– Pour Philippe, ce n’est pas nécessaire. Il sait qu’il doit accueillir et héberger deux amis de Lazare et les aider en tout. C’est ce qui est écrit. Quant à vous, vous les avez accompagnés. Rien de plus. Il vous appelle : “ ses chers amis de Palestine ”. Et c’est ce que vous êtes, unis tous ensemble dans la foi et par l’entreprise que vous menez à bien. Vous vous reposerez jusqu’à ce que le navire, après avoir terminé ses opérations de déchargement et de chargement, reparte pour Tyr. De Tyr, vous viendrez en barque jusqu’à Ptolémaïs et, de là, vous me rejoindrez à Aczib…

– Pourquoi ne viens-tu pas avec nous, Seigneur ? dit Jean en soupirant.

– Je reste pour prier pour vous et spécialement pour ces malheureux. Je reste pour prier.

313.9

Ainsi commence ma troisième année de vie publique. Elle commence par un départ bien triste, comme la première et la deuxième. Elle commence par une grande prière et une grande pénitence comme la première… Car celle-ci a les difficultés douloureuses de la première, et davantage encore. A ce moment-là, je me préparais à convertir le monde, maintenant je me prépare à une œuvre bien plus vaste et bien plus puissante. Mais écoutez-moi bien : sachez que si la première année j’ai été l’Homme-Maître, le Sage qui appelle à la Sagesse par une humanité parfaite et la perfection de l’intelligence, et si la seconde, j’ai été le Sauveur et l’Ami, le Miséricordieux qui passe en accueillant, en pardonnant, en compatissant, en supportant, la troisième année je serai le Dieu Rédempteur et Roi, le Juste. Ne vous étonnez donc pas si vous voyez en moi des apparences nouvelles et si, dans l’Agneau, vous voyez briller le Fort. Comment Israël a-t-il répondu à mon invitation d’amour, à mes bras ouverts qui disaient : “ Viens : j’aime et je pardonne ” ? Par une fermeture, une dureté de cœur toujours croissante, par le mensonge et les pièges. Eh bien, soit !

J’en avais appelé à toutes les classes, en abaissant mon front jusqu’à la poussière. Sur la Sainteté qui s’humiliait, il a craché.

Je l’avais invité à se sanctifier. Il m’a répondu en se livrant au démon.

J’ai fait mon devoir, en tout. Mon devoir, il l’a appelé “ péché ”.

Je me suis tu. Mon silence, il l’a appelé “ preuve de culpabilité ”.

J’ai parlé. Ma parole, il l’a appelée “ blasphème ”.

Maintenant, en voilà assez ! Il ne m’a pas laissé un seul moment de répit. Il ne m’a pas accordé la moindre joie. Or la joie, pour moi, c’était de voir grandir dans la vie spirituelle ceux qui venaient de naître à la grâce. Ils leur ont tendu des pièges, ils les ont arrachés à mon cœur en leur causant, en même temps qu’à moi, la douleur des pères et des enfants arrachés l’un à l’autre, pour les protéger contre un Israël mauvais.

Eux, les puissants d’Israël qui se prétendent “ sanctificateurs ” et se vantent de l’être, m’empêchent, voudraient m’empêcher, de sauver et de jouir de ceux que j’ai sauvés. Cela fait maintenant des mois que j’ai un Lévi publicain pour ami et à mon service, et le monde voit si Matthieu est scandale ou émulation, mais l’accusation ne tombe pas. Et elle se perpétuera de même pour Marie, sœur de Lazare, et pour tant, tant d’autres que je sauverai !

Maintenant, en voilà assez ! Je marche sur ma route toujours plus âpre et baignée de pleurs… Je marche… Mais aucune de mes larmes ne tombera inutilement. Elles crient vers mon Père… Plus tard, c’est une humeur bien plus puissante qui criera. Moi, je m’en vais. Qui m’aime me suive et se virilise, car l’heure de la sévérité arrive. Je ne m’arrête pas. Rien ne m’arrête. Eux non plus ne s’arrêteront pas… Mais malheur à eux ! Malheur à eux ! Malheur à ceux pour qui l’Amour devient Justice !… Le signe du temps nouveau sera d’une justice sévère pour tous ceux qui se sont obstinés dans leur péché contre les paroles du Seigneur et contre l’action du Verbe du Seigneur !… »

313.10

Jésus a l’air d’un archange punisseur. Je dirais qu’il flamboie contre le mur noir de fumée, tant ses yeux resplendissent… On dirait que sa voix elle-même resplendit, tant elle prend les tons aigus du bronze et de l’argent quand on les frappe violemment.

Les huit apôtres sont pâles et comme recroquevillés par la crainte. Jésus les regarde avec pitié et amour. Il dit :

« Je ne dis pas cela pour vous, mes amis. Ces menaces ne s’adressent pas à vous. Vous êtes mes apôtres, et c’est moi qui vous ai choisis.»

Sa voix est devenue douce et profonde. Il achève :

« Passons dans l’autre pièce. Faisons sentir aux deux persécutés – et je vous rappelle qu’ils croient partir me préparer mes voies à Antioche – que nous les aimons plus que nous-mêmes. Venez… »

313.1

Giovanni, Giacomo, Matteo e Andrea sono già arrivati a Nazaret e, in attesa di Pietro, si aggirano per l’orto di Nazaret scherzando con Marziam oppure parlando fra di loro. Non vedo nessun altro, quasi che Gesù fosse fuori di casa e Maria fosse occupata in faccende. Dal forno che fuma direi che è là dentro intenta al pane.

Sono contenti i quattro apostoli di essere in casa del Maestro e lo dimostrano anche. Marziam per ben tre volte dice loro: «Non ridete così!». E la terza volta la raccomandazione è notata da Matteo che chiede: «Perché, ragazzo? Non è giusto essere contenti di essere qui? Tu te lo sei goduto questo posto, eh? Ora ce lo godiamo noi», e gli dà bonariamente un buffetto. Marziam lo guarda molto serio. Ma sa tacere.

Rientra Gesù insieme ai cugini Giuda e Giacomo, che con molta espansione salutano i compagni dai quali furono divisi per molti giorni. Maria d’Alfeo mette il capo fuori dal forno, tutta rossa e infarinata, e sorride ai suoi figlioloni.

Ultimo, ritorna lo Zelote dicendo: «Ho fatto tutto, Maestro.

Fra poco Simone sarà qui».

«Quale Simone? Mio fratello o Simone di Giona?».

«Tuo fratello, Giacomo. Viene con tutta la famiglia a salutarti».

313.2

Infatti, dopo pochi minuti, dei colpi alla porta e un chiacchiericcio fitto fitto annunciano l’arrivo della famiglia di Simone d’Alfeo, che entra per primo avendo per mano un bambinello di circa otto anni; dietro di lui è Salome, contornata dalla sua chiocciata. Maria d’Alfeo corre fuori dalla stanza del forno e si bacia i nipoti, felice di vederli lì.

«Tu parti, dunque, di nuovo?», chiede Simone mentre i suoi figli stringono amicizia con Marziam che, mi sembra, conosce bene solo il guarito Alfeo.

«Sì. È tempo».

«Avrai ancora giorni piovosi».

«Non importa. Ogni giorno ci avvicina a primavera».

«Vai a Cafarnao?».

«Andrò certo anche là. Ma non subito. Ora anderò per la Galilea e oltre».

«Ti verrò a trovare quando ti saprò a Cafarnao. Ti accompagnerò la tua e la mia madre».

«Te ne sarò grato. Per ora non trascurarla. Rimane tutta sola. Portale i bambini. Qui non si corrompono. Stànne sicuro…».

Simone diventa di bragia per l’allusione di Gesù a suoi pensieri passati e per l’occhiata molto chiara della moglie, che pare dica: «Lo senti? Ti sta ben detto». Ma Simone volta il discorso dicendo: «Dove è tua Madre?».

«Sta facendo il pane. Ma ora verrà…».

I figli di Simone, però, non attendono di più e nel forno, dietro alla nonna, ci vanno loro. E una bambinella, di poco più grande del guarito Alfeo, ne esce quasi subito dicendo: «Maria piange. Perché? Eh! Gesù? Perché piange tua Madre?».

«Piange? Oh! cara! Vado da Lei», dice Salome premurosa.

E Gesù spiega: «Piange perché vado via… Ma tu verrai a tenerle compagnia, non è vero? Ti insegnerà a ricamare e tu la rallegrerai. Me lo prometti?».

«Ci verrò anche io, ora che il padre mi ci lascia venire», dice Alfeo mangiando una focaccella calda che gli è stata data.

Ma, per quanto questa sia tanto calda che non può quasi essere tenuta fra le dita, io credo sia sempre gelida rispetto al calore di vergogna che investe Simone d’Alfeo per le parole del figliolino. Nonostante sia una mattinata d’inverno piuttosto freddina, per un venticello di borea che spazza le nubi dal cielo ma frizza anche sull’epidermide, Simone si copre di una perspirazione abbondante, come fosse piena estate…

Ma Gesù mostra di non avvedersene e gli apostoli fingono un grande interesse per ciò che raccontano i figli di Simone, e così ha termine l’incidente

313.3

e Simone può riprendersi e domandare a Gesù perché non sono presenti tutti gli apostoli.

«Simone di Giona sta per giungere. Gli altri mi raggiungeranno al momento buono. È già detto».

«Tutti?».

«Tutti».

«Anche Giuda di Keriot?».

«Anche lui…».

«Gesù, vieni un momento con me», prega il cugino Simone.

E, scostàti che siano verso il fondo dell’orto, Simone chiede:

«Ma lo sai bene chi è Giuda di Simone?».

«È un uomo d’Israele. Nulla di più, nulla di meno».

«Oh! non mi vorrai dire che è…». Sta per accalorarsi e alzare la voce.

Ma Gesù lo placa interrompendolo e posandogli una mano sulla spalla, dicendo: «È quale lo fanno le idee imperanti e coloro che lo avvicinano. Perché, per esempio, se qui (e calca molto le parole) avesse trovato tutti animi giusti e menti intelligenti, non avrebbe trovato gusto a peccare. Ma non li ha trovati. All’opposto ha trovato un elemento tutto umano, nel quale egli ha adagiato con assoluto comodo il suo io molto umano che sogna, vede, lavora per Me e in Me re d’Israele, nel senso umano del termine, così come mi sogni e mi vorresti vedere e ti sentiresti di lavorare tu, e con te Giuseppe tuo fratello, e con voi due Levi sinagogo di Nazaret, e Matatia e Simeone e Mattia e Beniamino e Giacobbe e, meno tre o quattro, tutti voi di Nazaret. E non solo di Nazaret… Egli stenta a formarsi perché voi tutti contribuite a sformarlo. Sempre più. È il più debole dei miei apostoli. Ma non è, per ora, più che un debole. Ha impulsi buoni, ha volontà rette, ha amore per Me. Deviato nella sua forma, ma amore sempre. Voi non lo aiutate a dimalgamare queste parti buone dalle parti non buone che formano il suo io, ma sempre più le aggravate gettandovi dentro le vostre incredulità e limitatezze umane.

313.4

Ma andiamo in casa. Gli altri ci hanno preceduti in essa…».

Simone lo segue un poco mortificato. Sono quasi sulla soglia quando trattiene Gesù e dice: «Fratello mio, sei Tu in collera con me?».

«No. Ma cerco di formare anche te come formo tutti gli altri discepoli. Non hai detto che vuoi essere tale?».

«Sì, Gesù. Ma le altre volte non parlavi così, neppure quando rimproveravi. Eri più dolce…».

«E a che ha servito? Un tempo lo ero. Sono due anni che lo sono… Sulla mia pazienza e bontà avete impoltrito oppure avete affilato zanne e unghioni. L’amore vi ha servito a nuocermi. Non è così?…».

«È così. È vero. Ma allora non sarai più buono?».

«Sarò giusto. Ed anche essendo questo, sarò sempre quale non lo meritate, o voi d’Israele che non volete riconoscere in Me il promesso Messia».

313.5

Entrano nella stanzetta, tanto stipata di persone che molti sono finiti in cucina o nel laboratorio di Giuseppe. E questi sono gli apostoli, meno i due figli di Alfeo rimasti presso la madre e la cognata, alle quali si unisce ora Maria che entra tenendo per mano il piccolo Alfeo. Sul viso di Maria sono chiari segni di pianto versato.

Ma, mentre Ella sta per rispondere a Simone che le assicura che verrà da Lei tutti i giorni, nella vietta quieta si avanza un carretto e con un tal rumore di bubboli che attira, per il baccano che fa, l’attenzione dei figli d’Alfeo e, mentre di fuori si bussa, di dentro si apre, contemporaneamente. Appare il volto allegro di Simon Pietro, ancora seduto sul carro, che bussa con il manico della frusta… Al suo fianco, timida ma sorridente, è Porfirea, seduta su casse e cassette come fossero un trono.

Marziam corre fuori e si arrampica sul carro per salutare la sua madre adottiva. Escono anche gli altri fra i quali Gesù.

«Maestro, eccomi. Ho portato la moglie e con questo mezzo, perché è donna che non regge al cammino. Maria, il Signore sia con te. Anche con te, Maria d’Alfeo». Guarda tutti, mentre scende dal suo veicolo e aiuta a scendere la moglie, e saluta cumulativamente.

Vorrebbero aiutarlo a scaricare il carretto. Ma egli si oppone energicamente. «Dopo, dopo», dice. E poi, senza complimenti, va alla larga porta del laboratorio di Giuseppe e la spalanca cercando farvi entrare il carretto così come sta. Non ci passa, naturalmente. Ma la manovra serve a distrarre gli ospiti e a far capire che sono di troppo… E infatti Simone d’Alfeo si accomiata con tutta la sua famiglia…

313.6

«Oh! ora che siamo soli, pensiamo a noi…», dice Simone di Giona facendo retrocedere l’asinello, che fa baccano per dieci, coperto come è di sonagli, tanto che Giacomo di Zebedeo non può trattenersi dal chiedere ridendo: «Ma dove lo hai trovato, così bardato?».

Ma Pietro è intento a prendere le casse che erano sul carretto e a porgerle a Giovanni e Andrea, che credono di dovere sentire del peso e restano di stucco perché le casse sono leggere, e lo dicono…

«Filate nell’orto e non fate le passere spaventate», ordina Pietro scendendo a sua volta con una cassettina realmente pesante, che depone in un angolo della stanzetta.

«E ora l’asino e il carro. L’asino e il carro? L’asino e il carro!… Questo è il difficile!… Eppure deve essere tutto in casa…».

«Dall’orto, Simone», dice sottovoce Maria. «Vi è una chiudenda nella siepe in fondo. Non sembra che ci sia perché è coperta di rami… Ma c’è. Segui il sentiero sul fianco della casa, fra questa e l’orto vicino, e io ti verrò a mostrare dove è la chiudenda… Chi viene a scansare i rovi che la coprono?».

«Io. Io». Tutti corrono nel fondo dell’orto, mentre Pietro se ne va col suo chiassoso equipaggio e Maria d’Alfeo chiude la porta… E lavorando con un falcetto viene liberata la rustica cancellata e aperto il varco dal quale entra asino e carretto.

«Oh! bene! E ora leviamo tutto questo. Ne ho rotte le orecchie!», e Pietro si affretta a tagliare i lacci che tengono legati i sonagli alla bardatura.

«Ma perché ce li hai tenuti, allora?», chiede Andrea.

«Perché tutta Nazaret mi sentisse arrivare. E ci sono riuscito… Ora li levo perché tutta Nazaret non ci senta partire. E così ho messo le casse vuote… Partiremo con le casse piene, e nessuno, se alcuno ci vedrà, si stupirà di vedere una donna seduta sulle casse al mio fianco. Quello che è lontano si vanta di possedere buon senso e senso pratico. Ma quando voglio ce l’ho anche io…».

«Ma scusa, fratello. Perché è necessario tutto questo?», chiede Andrea, che ha dato da bere all’asino portandolo presso la rozza legnaia vicina al forno.

«Perché? Ma non sai?… Maestro, ma non sanno ancora niente?».

«No, Simone. Attendevo te per parlare. Venite tutti nel laboratorio. Le donne stanno bene là dove sono. E bene hai fatto a fare così, Simone di Giona».

313.7

Vanno nel laboratorio mentre Porfirea col bambino e le due Marie sono rimaste in casa.

«Vi ho voluti qui perché mi dovete aiutare a fare andare via, molto lontano, Giovanni e Sintica. È dai Tabernacoli che ho deciso così. Voi avete ben veduto che non era possibile tenerli con noi e neppure tenerli qui, a meno di mettere in repentaglio la loro pace. Come sempre, Lazzaro di Betania mi aiuta in quest’opera. Essi sono già avvisati. Simon Pietro lo sa da pochi giorni. Voi lo sapete ora. Questa notte lasceremo Nazaret. Anche se ci fosse acqua e vento in luogo della prima luna. Avremmo già dovuto essere partiti. Ma suppongo che Simone di Giona abbia avuto ostacoli nel trovare il trasporto…».

«E come! Ormai disperavo di trovarlo. Ma da un laido greco di Tiberiade ho potuto averlo, finalmente… E farà comodo…».

«Sì. Farà comodo, specie per Giovanni di Endor».

«Dove è, che non si vede?», chiede Pietro.

«Nella sua stanza con Sintica».

«E… come ha preso la cosa?», chiede ancora Pietro.

«Con molto dolore. Anche la donna…».

«E anche Tu, Maestro. La tua fronte è segnata da una ruga che non c’era, e hai l’occhio severo e triste», osserva Giovanni.

«È vero. Ho molto dolore…

313.8

Ma parliamo di ciò che dobbiamo fare. Ascoltatemi bene, perché poi ci dovremo lasciare. Partiremo questa sera, a metà della prima vigilia[1]. Partiremo come persone che fuggono… perché sono colpevoli. Invece noi non andiamo a fare del male, non fuggiamo perché lo abbiamo fatto. Ma ce ne andiamo per impedire che altri lo faccia a chi non avrebbe forza di sopportarlo. Partiremo dunque… Andremo per la via di Sefori… E sosteremo in una casa a mezza strada per partire all’alba. È una casa con molti porticati per le bestie. Vi sono pastori amici di Isacco. Li conosco. Mi ospiteranno senza chiedere nulla. Poi dovremo assolutamente raggiungere Jiftael entro sera e sostarvi. Pensi che la bestia lo possa?».

«Altro che! Me lo ha fatto pagare, quel sudicio greco, ma mi ha dato una bestia buona e forte».

«Ciò è bene. Al mattino di poi andremo a Tolemaide e ci separeremo. Voi, sotto la guida di Pietro, che è il vostro capo e che dovrete ubbidire ciecamente, anderete per mare fino a Tiro. Là troverete una nave in partenza per Antiochia. Vi salirete dando questa lettera da vedere al padrone della nave. È di Lazzaro di Teofilo. Voi passate per suoi servi, mandati alle sue terre di Antiochia, o meglio ai suoi giardini di Antigonio. Così siete per tutti. Sappiate essere attenti, seri, prudenti e silenziosi. Giungendo ad Antiochia andate subito da Filippo, l’intendente di Lazzaro, al quale darete questa lettera…».

«Maestro, egli mi conosce», dice lo Zelote.

«Molto bene».

«Ma come mi crederà servo?».

«Per Filippo non occorre. Egli sa che deve ricevere e ospitare due amici di Lazzaro e aiutarli in tutto. Così è scritto. Voi li avete accompagnati. Nulla più. Egli vi chiama “suoi cari amici di Palestina”. E tali siete, accomunati dalla fede e dall’azione che compite. Riposerete fino a che la nave, compiute le sue operazioni di scarico e carico, ripartirà per Tiro. Da Tiro con la barca verrete a Tolemaide e da lì mi raggiungerete ad Aczib…».

«Perché non vieni con noi, Signore?», sospira Giovanni.

«Perché resto a pregare per voi e specie per quei poverini.

Resto a pregare.

313.9

Si inizia così il mio terzo anno di vita pubblica. Si inizia con una partenza ben triste; come il primo ed il secondo. Si inizia con una grande preghiera e penitenza come il primo… Perché questo ha le difficoltà dolorose del primo, e più ancora. Allora mi preparavo a convertire il mondo. Ora mi preparo a ben più vasta e potente opera. Ma, ascoltatemi bene, ma sappiate che, se nel primo fui l’Uomo-Maestro, il Sapiente che chiama alla sapienza con umanità perfetta e intellettuale perfezione, e nel secondo fui il Salvatore e Amico, il Misericorde che passa accogliendo, perdonando, compatendo, sopportando, nel terzo Io sarò il Dio Redentore e Re, il Giusto. Non stupite perciò se vedrete in Me forme nuove, se nell’Agnello vedrete balenare il Forte. Cosa ha risposto Israele al mio invito di amore, al mio aprire ad esso le braccia dicendo: “Vieni, Io amo e perdono”? Con la sempre crescente, voluta ottusità e durezza di cuore, con la menzogna, con l’insidia. Ebbene sia. Lo avevo chiamato, in ogni sua classe, curvando la mia fronte fino alla polvere. Sulla Santità che si umiliava esso ha sputato. Lo avevo invitato a santificarsi. Mi ha risposto indemoniandosi. Ho fatto il mio dovere, in tutto. Il mio dovere lo ha chiamato “peccato”. Ho taciuto. Il mio silenzio lo ha chiamato “prova di colpevolezza”. Ho parlato. La mia parola l’ha chiamata “bestemmia”. Ora basta! Non mi ha lasciato respiro. Non mi ha concesso una gioia. E la gioia per Me era crescermi nella vita dello spirito i neonati alla Grazia. Mi vengono insidiati e me li devo strappare dal petto, dando a loro e a Me spasimo di genitori e di figli strappati l’uno all’altro, per metterli in salvo da Israele malevolo. Essi, i potenti d’Israele che si dicono “santificatori” e si vantano di esserlo, impediscono a Me, vorrebbero impedirmi, di salvare e di gioire dei miei salvati. Ho da ormai molti e molti mesi un Levi pubblicano nella mia amicizia e al mio servizio, e il mondo vede se Matteo è scandalo o emulazione. Ma non cade l’accusa. E non cadrà per Maria di Lazzaro e per quanti e quanti altri Io salverò. Ora basta! Io vado sulla mia via sempre più aspra e bagnata di pianto… Vado… Non una delle mie lacrime cadrà inutilmente. Esse gridano al Padre mio… E poi griderà un ben più potente umore. Io vado. Chi mi ama mi segua e si virilizzi, perché viene l’ora severa. Io non mi arresto. Nulla mi arresta. Anche essi non si arresteranno… Ma guai a loro! Guai a loro! Guai a quelli per cui l’Amore diviene Giustizia!… Il segno del nuovo tempo sarà di una Giustizia severa per tutti coloro che sono ostinati nel loro peccato contro le parole del Signore e l’azione del Verbo del Signore!…».

313.10

Gesù sembra un arcangelo punitore. Direi che fiammeggia contro la parete fumosa, tanto i suoi occhi splendono… Pare che splenda persino la sua voce, che ha toni acuti di bronzo e argento percosso con violenza.

Gli otto apostoli sono impalliditi e quasi impiccoliti dal timore. Gesù li guarda… con pietà e amore. Dice: «Non dico a voi, amici miei. Non sono per voi queste minacce. Voi siete i miei apostoli ed Io vi ho scelto». La voce si è fatta dolce e profonda. Termina: «Andiamo di là. Facciamo sentire ai due perseguitati — e vi ricordo che essi credono di partire per prepararmi la via ad Antiochia — che li amiamo più di noi stessi. Venite…».


Notes

  1. au milieu de la première veille peut correspondre pour nous, à 19 h / 20 h. Le jour juif allait d’un crépuscule du soleil à l’autre et était partagé en deux parties : la première partie du jour, la nuit, se composait de quatre vigiles de trois heures chacunes (le “ chant du coq ” était le nom donné à la troisième veille). La seconde partie du jour, c’est-à-dire la partie diurne, comprenait les douze heures restantes. Puisque les deux parties du jour étaient réglées, respectivement, par le coucher et le lever du soleil, la longueur des heures nocturnes (regroupées en vigiles) et diurnes variaient d’une saison à l’autre.

Note

  1. a metà della prima vigilia può corrispondere, nei nostri tempi, alle ore sette/otto circa della sera. Il giorno ebraico andava da un tramonto all’altro del sole e si divideva in due parti. La prima parte del giorno, quella notturna, si componeva di quattro vigilie di tre ore ciascuna. (Gallicinio, che significa canto del gallo, era il nome che si dava alla terza vigilia). La seconda parte del giorno, quella diurna, comprendeva le restanti dodici ore. Poiché le due parti del giorno erano regolate, rispettivamente, dal tramonto e dalla levata del sole, la lunghezza delle ore notturne (raggruppate in vigilie) e di quelle diurne variava da una stagione all’altra.