Gli Scritti di Maria Valtorta

323. La visite à Antigonée.

323. La visita ad Antigonio.

323.1

« Mon fils Tolmaï est venu pour le marché. Aujourd’hui, à sexte, il retourne à Antigonée. La journée est tiède. Voulez-vous y aller, comme vous le désiriez ? leur demande le vieux Philippe en leur servant du lait fumant.

– Nous allons nous y rendre sans faute. Quand as-tu dit ?

– A sexte. Vous pourrez revenir demain, si vous voulez, ou bien le soir avant le sabbat, si cela vous plaît. A ce moment-là, tous les serviteurs juifs, ou venus à la foi, se joignent aux offices du sabbat.

– C’est ce que nous allons faire.

323.2

Et il n’est pas dit que cet endroit ne soit pas choisi pour leur demeure.

– Cela me fera toujours plaisir, même si je les perds. Car c’est un endroit salubre, et vous pourrez faire beaucoup de bien parmi les serviteurs, dont certains sont encore ceux qu’a laissés le maître. Et d’autres y sont grâce à la maîtresse bénie qui les a rachetés à des maîtres cruels. C’est pourquoi tous ne sont pas israélites. Mais à présent, ils ne sont pas non plus païens. Je parle des femmes. Les hommes sont tous circoncis. N’ayez pas pour eux de dégoût… Mais ils sont encore très loin de la justice d’Israël. Les saints du Temple s’en scandaliseraient, eux qui sont parfaits…

– Eh oui ! Oui ! Oui !… C’est bien ! Désormais ils pourront progresser en aspirant la sagesse et la bonté des envoyés du Seigneur… Vous voyez combien vous avez à faire ? dit Pierre, en s’adressant aux deux disciples.

– Nous le ferons. Nous ne décevrons pas le Maître » promet Syntica.

Et elle sort pour préparer ce qu’elle croit opportun.

Jean d’En-Dor demande à Philippe :

« Crois-tu qu’à Antigonée je pourrais faire un peu de bien aux autres aussi en enseignant comme pédagogue ?

– Beaucoup de bien ! Le vieux Plaute est mort depuis trois lunes et les enfants qui sont païens n’ont plus d’école. Quant aux Hébreux, il n’y a pas de maître, car tous les nôtres fuient ce lieu proche de Daphné. Il faut quelqu’un qui soit… qui soit… comme l’était Théophile… sans dureté pour… pour…

– Oui, en somme sans pharisaïsme, tu veux dire, termine Pierre, expéditif.

– Voilà… oui… Je ne veux pas critiquer… Mais je pense… Maudire ne sert à rien. Il vaudrait mieux aider… Comme le faisait la maîtresse qui, par son sourire, amenait à la Loi plus et mieux qu’un rabbi.

323.3

– C’est pour cela que le Maître m’a envoyé ici ! Je suis justement celui qui a ce qu’il faut… Ah ! Je ferai sa volonté, jusqu’à mon dernier soupir. Maintenant, je crois, je crois vraiment que ma mission n’est pas autre chose qu’une mission de prédilection. Je vais le dire à Syntica. Vous verrez que nous resterons là… Je vais le lui dire. »

Et il sort avec la vivacité qu’il avait autrefois.

« Très-Haut Seigneur, je te remercie et te bénis ! Il souffrira encore, mais pas comme avant… Ah ! Quel soulagement ! » s’écrie Pierre.

Il se sent le devoir d’expliquer un peu à Philippe, comme il le peut, la raison de sa joie :

« Tu dois savoir que Jean a été pris comme point de mire par les… “ durs ” d’Israël. Tu les appelles les “ durs ”…

– Ah ! Je comprends ! Persécuté politique comme… comme… »

Il regarde Simon le Zélote…

« Oui, comme moi et davantage, pour d’autres raisons encore. Car outre la différence de caste, lui les excite par son appartenance au Messie. Par conséquent, et que ce soit dit une fois pour toutes, ils sont confiés à ta fidélité, lui et elle… Tu comprends ?

– Je comprends et je saurai en tenir compte.

– Comment les appelleras-tu auprès des autres ?

– Deux pédagogues recommandés par Lazare, fils de Théophile, lui pour les garçons, elle pour les fillettes. Je vois qu’elle a des broderies et des métiers à tisser… On fait ici beaucoup de travaux féminins, qui sont vendus à Antioche par des étrangers. Mais ce sont des ouvrages grossiers et lourds. Hier, je lui ai vu un travail qui m’a rappelé ma bonne maîtresse… Ils seront très recherchés…

– Et une fois de plus, que le Seigneur soit loué, dit Pierre.

– Oui. Cela diminue pour nous la douleur de notre prochain départ.

– Vous voulez déjà partir ?

– Nous le devons. La tempête nous a retardés. Nous devons être avec le Maître aux premiers jours de Shebat. Il nous attend déjà, car nous sommes en retard » explique Jude.

323.4

Ils se séparent pour aller chacun à ses affaires, Philippe là où l’appelle une femme, les apôtres au soleil, sur la hauteur.

« Nous pourrions partir le lendemain du sabbat. Qu’en dites-vous ? demande Jacques, fils d’Alphée.

– Pour moi… tu penses ! Tous les jours, je me lève tourmenté par la pensée de la solitude de Jésus, sans vêtements, sans soins, et toutes les nuits je me couche avec ce tourment. Mais aujourd’hui, nous allons décider.

– Dites-moi : est-ce que le Maître savait tout cela ? Je me demande depuis des jours comment il savait que nous allions trouver le Crétois, comment il a prévu le travail de Jean et de Syntica, comment, comment… Beaucoup de choses, en somme, dit André.

– En réalité, je crois que le Crétois a des époques fixes de séjour à Séleucie. Peut-être Lazare l’a-t-il dit à Jésus, en conséquence de quoi ce dernier a décidé de partir sans attendre la Pâque, explique Simon le Zélote.

– Oui, c’est juste ! Et pour la Pâque, comment fera Jean ? demande Jacques, fils d’Alphée.

– Mais, comme tous les juifs, dit Matthieu.

– Non, ce serait se jeter dans la gueule du loup.

– Mais non ! Qui le trouverait dans une telle foule ?

– L’Iscar… Oh ! Qu’ai-je dit ! N’y pensez pas ! C’est une plaisanterie de ma pensée… »

Pierre est rouge, peiné d’avoir parlé. Jude lui pose une main sur l’épaule, en souriant de son sourire sévère, et dit :

« Allons ! Nous pensons tous la même chose… Mais n’en parlons à personne et bénissons l’Eternel qui a détourné de cette pensée l’esprit de Jean. »

Absorbés, tous gardent le silence. Mais pour eux, qui sont de vrais juifs, c’est un problème de savoir comment le disciple pourra faire la Pâque à Jérusalem, alors qu’il est exilé… et ils se remettent à en parler.

« Je crois que Jésus y pourvoira. Peut-être que Jean le sait. Il n’y a qu’à le lui demander, suggère Matthieu.

– Ne faites pas cela. Ne mettez pas des désirs et des épines là où la paix commence tout juste à renaître, supplie l’apôtre Jean.

– Oui. Il vaut mieux le demander au Maître lui-même, approuve Jacques, fils d’Alphée.

– Quand le verrons-nous ? Qu’en dites-vous ? demande André.

– Si nous partons le lendemain du sabbat, nous serons sûrement à Ptolémaïs à la fin de la lune, dit Jacques, fils de Zébédée.

– Si nous trouvons un navire… » observe Jude.

Et son frère ajoute :

« Et s’il n’y a pas de tempête.

– Quant au bateau, il y en a toujours en partance pour la Palestine et, en payant, nous lui ferons faire escale à Ptolémaïs, même si c’est un bateau direct pour Joppé. Tu as encore de l’argent ? demande le Zélote à Pierre.

– Oui, bien que ce voleur de Crétois m’ait vraiment tondu, en dépit de ses protestations de gentillesse pour Lazare. Mais je dois payer pour la garde de la barque et celle d’Antoine… Quant à l’argent donné pour Jean et Syntica, je n’y touche pas, il est sacré. Même s’il faut jeûner, je le laisse intact.

– Tu fais bien. Cet homme est très malade. Il croit pouvoir travailler comme pédagogue. Je crois que, très vite, il sera seulement un infirme, estime Simon le Zélote.

– Oui, je le pense moi aussi. Syntica, en plus de ses travaux, devra faire des onguents, renchérit Jacques, fils de Zébédée.

– Mais cet onguent, hein ? Quelle merveille ! Syntica m’a confié qu’elle veut en refaire et s’en servir pour pouvoir pénétrer dans les familles d’ici, dit Jean.

– C’est une bonne idée ! Un malade que l’on guérit, c’est toujours un disciple que l’on gagne, et sa famille avec lui, proclame Matthieu.

– Ah ! Ça, non ! S’exclame Pierre.

– Comment ? Tu veux dire que le miracle n’attire pas au Seigneur ? lui demandent André et deux ou trois autres.

– Oh ! Mes petits ! Il me semble que vous tombez du ciel ! Mais vous ne voyez pas comment ils se comportent avec Jésus ? Est-ce qu’Eli de Capharnaüm s’est converti ? Et Doras ? Et Osée de Chorazeïn ? Et Melchias de Bethsaïde ? Et – excusez-moi, vous les Nazaréens – et Nazareth tout entière pour les cinq, six, dix miracles jusqu’au dernier, celui de votre neveu ? » demande Pierre.

Personne ne réplique, parce que c’est l’amère vérité…

« Nous n’avons pas encore trouvé le soldat romain. Jésus l’avait fait comprendre… dit Jean après un moment.

– Nous le dirons à ceux qui restent. Ce sera même un but de plus dans leur vie, répond Simon le Zélote.

323.5

Philippe revient :

« Mon fils[1] est prêt. Il a fait vite. Il est avec sa mère qui prépare des cadeaux pour ses petits-enfants.

– Elle est bonne, ta belle-fille, n’est-ce pas ?

– Très bonne. Bérénice m’a consolé de la perte de mon Joseph. Elle est comme une fille pour moi. Elle était servante d’Euchérie qui l’avait formée. Venez vous restaurer avant de partir, les autres sont déjà en train de le faire. »…

… Précédés par le char de Tolmaï, le petit-fils de Philippe, ils avancent au trot vers Antigonée…

Ils ont tôt fait d’atteindre la petite ville. Enclose dans la fertilité de ses jardins, à l’abri des vents grâce aux montagnes qui l’entourent – suffisamment lointaines pour ne pas lui faire de l’ombre, mais assez proches pour la protéger et répandre sur elle les effluves de ses bois d’arbres résineux ou aromatiques –, tout ensoleillée, elle réjouit la vue et le cœur, pour qu’on la traverse.

323.6

Les jardins de Lazare sont au sud de la ville, précédés par une avenue, aux arbres maintenant dépouillés, le long de laquelle se trouvent les habitations des préposés aux jardins. Ce sont des maisonnettes basses, bien tenues, sur le seuil desquelles se montrent de jeunes enfants et des femmes qui regardent avec curiosité et saluent en souriant. La diversité des visages révèle les différences de races.

Dès que Tolmaï a franchi le portail d’entrée de la propriété, il fait, en passant devant chaque maison, un bruit de fouet spécial. Ce doit être un signal. Les habitants de chacune, après avoir regardé, entrent dans leur demeure, puis en ressortent en fermant les portes ; ils suivent l’avenue derrière les deux chars qui avancent au pas pour s’arrêter ensuite au centre d’un carrefour d’où partent plusieurs sentiers en étoile, comme les rayons d’une roue. Ils travesent des champs innombrables séparés en plates-bandes, les unes dépouillées, les autres toujours vertes, garnies de lauriers, d’acacias ou de plantes du même genre, d’autres arbres dont les entailles laissent sortir un lait odoriférant et des résines. Il flotte dans l’air un mélange d’odeurs balsamiques, résineuses, aromatiques. Il y a partout des ruches et des bassins d’irrigation où boivent des colombes toutes blanches. A certains endroits, des poules, blanches elles aussi, surveillées par des fillettes, grattent une terre nue qui vient d’être piochée.

323.7

Tolmaï fait claquer son fouet plusieurs fois, jusqu’à ce que les sujets de ce petit royaume soient réunis autour des arrivants, puis il commence son petit discours :

« Voilà : Philippe, notre chef, et père de mon père, envoie et recommande ces saints d’Israël venus ici par la volonté de notre maître. Que Dieu soit toujours avec lui et avec sa maison. Nous nous lamentions beaucoup parce qu’il nous manquait la voix des saints rabbins. Voilà que la bonté du Seigneur et celle de notre maître, au loin, mais qui nous aime tant – que Dieu lui rende le bien qu’il fait à ses serviteurs –, nous procurent ce que notre cœur désirait. En Israël s’est levé Celui qui était promis aux nations. On nous l’avait dit pendant les fêtes au Temple et dans la maison de Lazare. Mais maintenant, le temps de la grâce est réellement venu pour nous, car le Roi d’Israël a pensé à ses plus petits serviteurs et nous a envoyé ses ministres pour nous apporter ses paroles. Voici ses disciples, et deux d’entre eux vont vivre parmi nous, ici ou à Antioche, pour nous enseigner la sagesse, pour nous enseigner la science du Ciel et celle de la terre. Jean, pédagogue et disciple du Christ, enseignera à nos enfants l’une et l’autre sagesse. Syntica, disciple et maîtresse de couture, enseignera la science de l’amour de Dieu et l’art du travail féminin aux fillettes. Accueillez-les comme une bénédiction du Ciel, et aimez-les comme les aiment Lazare, fils de Théophile, et d’Euchérie – gloire à leurs âmes et paix – et comme les aiment les filles de Théophile : Marthe et Marie, nos maîtresses bien-aimées et disciples de Jésus de Nazareth, le Rabbi d’Israël, le Promis, le Roi. »

Le petit peuple des hommes, aux tuniques courtes et aux mains pleines de terre qui portent des outils de jardinage, des femmes, des enfants de tous âges, écoute avec étonnement, puis chuchote, enfin s’incline profondément.

Tolmaï commence les présentations :

« Simon, fils de Jonas, le chef des envoyés du Seigneur ; Simon le Cananéen, l’ami de notre maître, Jacques et Jude, frères du Seigneur, Jacques et Jean, André et Matthieu. »

Et aux apôtres et aux disciples :

« Anne, ma femme, de la tribu de Juda comme ma mère d’ailleurs, parce que nous sommes purs, venus avec Euchérie de Juda. Joseph, le garçon consacré au Seigneur, et Théochérie, ma fille aînée qui porte dans son nom le souvenir des justes maîtres, fille sage et amie de Dieu, en véritable israélite ; Nicolaï et Dosithée. Nicolaï est consacré au naziréat, Dosithée, le troisième, (et un gros soupir accompagne la présentation) est déjà marié depuis plusieurs années à Hermione.

323.8

Viens ici, femme… »

Une très jeune brunette s’avance, un bébé dans les bras.

« La voilà : c’est la fille d’un prosélyte[2] et d’une Grecque. Mon fils a fait sa connaissance à Alexandroscène de Phénicie quand il y est allé pour le commerce et elle lui a plu… et Lazare ne s’y est pas opposé ; il a dit au contraire : “ Cela vaut mieux que la débauche. ” Et ce n’est pas un mal. Mais moi, je voulais un sang d’Israël… »

La pauvre Hermione baisse la tête comme une accusée. Dosithée frémit et souffre. Anne, la mère et belle-mère, a un regard attristé… Bien qu’il soit le plus jeune de tous, Jean sent la nécessité de relever les esprits humiliés, et il dit :

« Dans le Royaume du Seigneur, il n’y a plus de Grecs ou de juifs, de Romains ou de Phéniciens, mais seulement des enfants de Dieu. Quand tu connaîtras la Parole de Dieu par ceux qui sont venus ici, elle élèvera ton cœur vers de nouvelles lumières et elle ne sera plus “ l’étrangère ” mais la disciple, comme toi et comme tous, de notre Seigneur Jésus. »

Auparavant humiliée, Hermione relève la tête et, reconnaissante, sourit à Jean. La même expression de reconnaissance est visible sur le visage de Dosithée et d’Anne.

Tolmaï, austère, répond :

« Dieu veuille qu’il en soit ainsi car, à part son origine, je n’ai rien à reprocher à ma belle-fille.

323.9

Celui qui est dans ses bras, c’est Alphée, le dernier-né, qui a pris le nom de son père à elle, le prosélyte. La petite aux yeux couleur de ciel sous ses boucles d’ébène, c’est Myrtica, du nom de la mère d’Hermione et celui-ci, l’aîné, c’est Lazare, suivant la volonté du maître ; quant à l’autre, c’est Hermas.

– Le cinquième doit s’appeler Tolmaï et la sixième Anne, pour dire au Seigneur et au monde que ton cœur s’est ouvert à une nouvelle compréhension » dit encore Jean.

Tolmaï s’incline sans parler. Puis il reprend les présentations :

« Ceux-ci sont deux frères d’Israël : Myriam et Sylvain de la tribu de Nephtali. Et voici Elbonide, Danita et Siméon le Judéen. Puis voilà les prosélytes, autrefois Romains ou fils de Romains ; Euchérie, en mettant en œuvre sa charité, les a arrachés à la servitude et au paganisme : ce sont Lucius, Marcel, et Solon, fils d’Elatée.

– Nom grec, relève Syntica.

– De Thessalonique. Esclave d’un serviteur de Rome. »

Son mépris est manifeste, quand il dit : “ serviteur de Rome ”.

«Euchérie l’a pris en même temps que son père mourant, dans une heure trouble, et, si le père est mort païen, Solon est prosélyte. Priscilla, avance avec tes enfants…»

Une grande femme élancée au visage aquilin s’avance en poussant une fillette et un garçon, avec deux petites filles accrochées à ses jupes.

« Voici la femme de Solon, autrefois affranchie d’une Romaine aujourd’hui morte, et Marius, Cornélie, Marie et Martille, des jumelles. Priscilla est experte en essences. Amiclée, viens avec tes enfants ! Elle est fille de prosélytes, et ses deux fils Cassius et Théodore le sont. Técla, ne te cache pas. C’est la femme de Marcel. Elle souffre d’être stérile. Fille de prosélytes elle aussi. Ceux-ci sont les colons.

323.10

Maintenant, allons aux jardins. Venez. »

Il les conduit à travers le vaste domaine, suivi par les jardiniers qui expliquent les cultures et les travaux pendant que les fillettes retournent à leurs poules, qui ont profité de l’absence de leurs gardiennes pour s’éloigner.

Tolmaï explique :

« On les amène ici pour débarrasser la terre des chenilles avant les semailles annuelles. »

Jean d’En-Dor sourit aux poules qui caquettent :

« Je crois retrouver les miennes d’autrefois… »

Il se penche pour leur jeter des miettes de pain qu’il prend dans son sac jusqu’à ce qu’il soit entouré de poulettes et il rit, parce que l’une d’elles, effrontée, vient lui becqueter le pain dans la main.

« Quel bonheur ! » s’écrie Pierre en donnant un coup de coude à Matthieu pour lui montrer Jean qui joue avec les poules, et Syntica qui parle grec avec Solon et Hermione. Puis ils reviennent à la maison de Tolmaï qui explique :

« Voilà l’endroit. Mais si vous voulez enseigner ici, on pourra vous aménager une place. Vous restez ici ou bien…

– Oui, Syntica ! Ici ! C’est plus beau ! Antioche m’accable à cause des souvenirs… dit doucement Jean à sa compagne.

– Mais oui… Comme tu veux, pourvu que tu sois bien. Pour moi, tout m’est égal. Moi, je ne regarde plus en arrière, rien qu’en avant… Allons, Jean ! Ici, nous serons bien. Des enfants, des fleurs, des colombes et des poules pour nous, pauvres créatures. Et pour notre âme la joie de servir le Seigneur. Qu’en dites-vous ? demande-t-elle en s’adressant aux apôtres.

– Nous pensons comme toi, femme.

– Alors, c’est entendu.

– Très bien, nous partirons contents…

– Oh ! Ne partez pas ! Je ne vous verrai plus ! Pourquoi si tôt ? Pourquoi ? »

Jean retombe dans son chagrin.

« Mais nous ne partons pas maintenant ! Nous restons ici jusqu’à… jusqu’à ce que tu sois… »

Pierre ne sait pas dire ce que sera Jean, et pour ne pas faire voir les larmes qui emplissent ses yeux, il embrasse Jean qui pleure, espérant le consoler ainsi.

323.1

«Mio figlio Tolmai è venuto per i mercati. Oggi a sesta torna ad Antigonio. Tiepido è il giorno. Volete andare, secondo che desideravate?», chiede il vecchio Filippo mentre serve agli ospiti del latte fumante.

«Andremo senza fallo. Quando hai detto?».

«A sesta. Potrete tornare domani, se volete, oppure la sera avanti il sabato, se più vi piace. Allora tutti i servi ebrei, o entrati nella fede, vengono per le funzioni del sabato».

«Così faremo.

323.2

E non è detto che non sia scelto quel luogo per dimora di questi».

«Ne avrò sempre piacere, anche se li perdo. Perché è luogo salubre. E molto bene potreste fare fra i servi che, alcuni, sono ancora i servi lasciati dal padrone. E alcuni sono bontà della padrona benedetta che li ha riscattati da padroni crudeli. Perciò non tutti sono israeliti. Ma ormai non sono più neppure pagani. Parlo delle donne. Gli uomini sono tutti circoncisi. Non ne abbiate ribrezzo… Ma sono molto lontani ancora dalla giustizia d’Israele. I santi del Tempio se ne scandalizzerebbero, loro che perfetti sono…».

«Eh! già! già! già!… Bene! Ora potranno progredire aspirando sapienza e bontà dai messi del Signore… Sentite quanto avete da fare?», termina Pietro rivolgendosi ai due.

«Lo faremo. Non deluderemo il Maestro», promette Sintica. Ed esce per preparare ciò che crede opportuno.

Giovanni di Endor chiede a Filippo: «Credi che ad Antigonio potrei fare un poco di bene anche ad altri, insegnando come pedagogo?».

«Molto bene. Il vecchio Plauto è morto da tre lune e i fanciulli gentili non hanno scuola. Quanto agli ebrei non c’è maestro, perché tutti i nostri fuggono da quel luogo prossimo a Dafne. Ci vuole uno che sia… che sia… come era Teofilo… senza rigidezze per… per…».

«Sì, insomma, senza fariseismo, vuoi dire», termina Pietro spicciativo.

«Ecco… sì… Non voglio criticare… Ma penso… Maledire non serve. Meglio sarebbe aiutare… Come faceva la padrona che col suo sorriso portava alla Legge più e meglio di un rabbi».

323.3

«Ecco perché mi ha mandato qui il Maestro! Io sono proprio l’uomo che ha i requisiti giusti… Oh! farò la sua volontà. Fino all’ultimo respiro. Ora credo, credo proprio che non è altro che una missione di predilezione la mia. Lo vado a dire a Sintica. Vedrete che ci fermiamo là… Vado, vado a dirglielo», ed esce, animato come da tempo non era.

«Altissimo Signore, io ti ringrazio e benedico! Soffrirà ancora, ma non come prima… Ah! che sollievo!», esclama Pietro. E poi sente il dovere di spiegare a Filippo un poco, e come lo può fare, il perché della sua gioia: «Devi sapere che Giovanni è stato preso di mira dai… “rigidi” di Israele. Tu li chiami: “rigidi”…».

«Ah! comprendo! Perseguitato politico come… come…», e guarda lo Zelote.

«Sì, come me e più, per altro ancora. Perché, oltre che per la casta diversa, egli li eccita con il suo essere del Messia. Onde, e sia detto una volta per tutte, alla tua fedeltà sono affidati lui e lei… Comprendi?».

«Comprendo. E mi saprò regolare».

«Come li chiamerai presso gli altri?».

«Due pedagoghi raccomandati da Lazzaro di Teofilo, lui per i fanciulli, ella per le bambine. Vedo che ha ricami e telai… Molti lavori donneschi si fanno e si vendono ad Antiochia, da gente straniera. Ma sono lavori rozzi e pesanti. Ieri le ho visto un lavoro che mi ha ricordato la buona padrona mia… Saranno molto ricercati…».

«E una volta di più sia lodato il Signore», dice Pietro.

«Sì. Ciò diminuisce in noi il dolore della prossima partenza».

«Già volete partire?».

«Dobbiamo. Ci ha ritardato la tempesta. Ai primi di scebat dobbiamo essere col Maestro. Ci attende già, ché in ritardo siamo», spiega il Taddeo.

323.4

Si separano andando ognuno per le sue incombenze, ossia Filippo dove lo chiama una donna, gli apostoli al sole, sull’altana.

«Potremmo partire il giorno dopo il sabato. Che dite?», chiede Giacomo d’Alfeo.

«Per me!… Figurati! Tutti i giorni mi alzo col tormento di Gesù solo, senza vesti, senza cure, e tutte le notti mi corico con questo tormento. Ma oggi decideremo».

«Dite un po’. Ma il Maestro sapeva tutto ciò? Io mi chiedo da giorni come sapeva che avremmo trovato il cretese, come ha preveduto il lavoro di Giovanni e Sintica, come, come… Tante cose, insomma», dice Andrea.

«Veramente credo che il cretese abbia epoche fisse di sosta a Seleucia. Forse Lazzaro lo disse a Gesù, e Lui perciò ha deciso di partire senza attendere la Pasqua…», spiega lo Zelote.

«Già! Giusto! E per la Pasqua come farà Giovanni?», chiede Giacomo d’Alfeo.

«Ma come tutti gli israeliti!…», dice Matteo.

«No. Sarebbe cadere in bocca al lupo!».

«Macché! Fra tanta gente, chi lo pesca?».

«L’Iscar… Oh! che ho detto! Non ci pensate. È uno scherzo della mia mente…». Pietro è rosso, afflitto di avere parlato.

Giuda d’Alfeo gli mette una mano sulla spalla, sorridendo del suo sorriso severo, e dice: «Va’ là! Pensiamo tutti la stessa cosa… Ma non diciamola a nessuno. E benediciamo l’Eterno che ha deviato da questo pensiero la mente di Giovanni».

Tacciono tutti, assorti. Ma per loro, veri israeliti, è un pensiero il come potrà fare la Pasqua in Gerusalemme il discepolo esiliato… e tornano a parlare di questo.

«Io credo che Gesù provvederà. Forse Giovanni lo sa. Non c’è che chiederglielo», dice Matteo.

«Non lo fate. Non mettete desideri e spine dove appena si rifà pace», supplica Giovanni apostolo.

«Sì. È meglio chiederlo al Maestro stesso», conferma Giacomo d’Alfeo.

«Quando lo vedremo? Che dite?», chiede Andrea.

«Oh! Se partiamo il giorno dopo il sabato, per la fine della luna saremo certo a Tolemaide…», dice Giacomo di Zebedeo.

«Se troviamo naviglio…», osserva Giuda Taddeo. E suo fratello aggiunge: «E se non c’è tempesta».

«Per il naviglio ce ne è sempre in partenza per la Palestina.

E pagando faremo fare scalo a Tolemaide anche se è nave diretta a Joppe. Ne hai ancora, Simone?», chiede lo Zelote a Pietro.

«Sì. Per quanto quel ladro del cretese mi abbia pelato a dovere, nonostante le sue proteste di volere fare gentilezza a Lazzaro. Ma ho da pagare la sosta della barca e quella di Antonio… E i denari dati per Giovanni e Sintica non li tocco. Sacri.

A costo di non mangiare, li lascio intatti».

«Fai bene. Quell’uomo è molto malato. Lui crede di potere fare il pedagogo. Credo farà solo l’infermo, presto…», giudica lo Zelote.

«Sì, lo penso io pure. Sintica, più che i lavori, dovrà fare gli unguenti», conferma Giacomo di Zebedeo.

«Ma quell’unguento, eh? Che prodigio! Sintica mi ha detto che lo vuole rifare e usarlo per poter penetrare in famiglie di qui», dice Giovanni.

«Buona idea! Uno, malato, che guarisce è sempre un discepolo acquistato, e con lui i suoi», proclama Matteo.

«Ah! questo no!», esclama Pietro.

«Come? Vuoi dire che il miracolo non attira al Signore?», gli chiede Andrea e con lui due o tre altri.

«Oh! pargoletti! Sembra che veniate ora dal Cielo! Ma non vedete come fanno a Gesù? Si è convertito Eli di Cafarnao? E Doras? E Osea di Corozim? E Melchia di Betsaida? E — scusate, voi di Nazaret — e tutta Nazaret per i cinque, sei, dieci miracoli fatti, fino all’ultimo, quello di vostro nipote?», chiede Pietro.

Nessuno replica perché è l’amara verità…

«Non abbiamo trovato ancora il soldato romano. Gesù lo aveva fatto capire…», dice Giovanni dopo un poco.

«Lo diremo a quelli che restano. Anzi sarà uno scopo di più nella loro vita», risponde lo Zelote.

323.5

Ritorna Filippo: «Mio figlio[1] è pronto. Ha fatto presto. È con a madre che prepara regali per i nipoti».

«È buona tua nuora, non è vero?».

«Buona. Mi ha consolato della perdita del mio Giuseppe.

Come una figlia è. Era ancella di Eucheria, educata da lei. Venite a prendere ristoro avanti la partenza. Gli altri lo stanno facendo già»…

…E preceduti dal carro di Tolmai, nipote di Filippo, trottano verso Antigonio…

La cittadina è presto raggiunta. Seppellita nell’ubertosità dei suoi giardini, riparata dalle correnti per le catene di monti che ha intorno, abbastanza lontane per non opprimerla ma abbastanza vicine per proteggerla e per versare su di essa gli effluvi dei suoi boschi di piante resinose ed essenziali, tutta piena di sole, rallegra vista e cuore solo a traversarla.

323.6

I giardini di Lazzaro sono al sud della città e sono preceduti da un viale per ora spoglio, lungo il quale sono le case degli addetti ai giardini. Casette basse, ma ben tenute, sulle soglie delle quali si affacciano visi di bimbi e di donne che osservano curiosi e salutano sorridendo. Le razze diverse appaiono nelle diversità dei volti.

Tolmai, non appena superato il cancello che inizia la proprietà, fa, passando davanti ad ogni casa, uno schiocco di frusta speciale; deve essere come un segno. E gli abitanti di ogni casa, dopo avere osservato, entrano nelle dimore ed escono poi chiudendo le porte e camminando per il viale dietro ai due carri, che camminano al passo e che si fermano poi al centro di una raggiera di sentieri diretti in ogni senso come i raggi di una ruota, fra campi e campi messi ad aiuole, quali spoglie, quali perenni nel loro verde, vegliate da lauri, da acacie o piante simili, da altre piante che da tagli fatti nel tronco esprimono latte odorifero e resine. Un odore misto di aromi balsamici, resinosi, aromatici, è nell’aria. Alveari per ogni dove. E vasche di irrigazione dove bevono colombi bianchissimi. E in speciali zone, dalla terra nuda, zappata di fresco, razzolano gallinelle pure bianche sorvegliate da fanciulle.

323.7

Tolmai schiocca la sua frusta ripetutamente, finché tutti i sudditi del piccolo regno sono riuniti intorno ai sopraggiunti. E allora inizia il suo discorsetto:

«Ecco. Filippo, capo nostro e padre del padre mio, manda e raccomanda questi santi di Israele, qui venuti per volontà del padrone nostro, che Dio sia sempre con lui e la sua casa. Molto ci lamentavamo perché qui mancavano le voci dei rabbi santi. Ecco che la bontà del Signore e del padrone nostro, lontano ma tanto di noi amoroso — gli renda Dio il bene che egli dà ai suoi servi — ci procurano ciò che il cuore nostro sognava. In Israele è sorto il Promesso alle genti. Ce lo avevano detto nelle feste al Tempio e nella casa di Lazzaro. Ma ora realmente è venuto per noi il tempo della grazia, perché il Re d’Israele ha pensato ai minimi suoi servi ed ha mandato i suoi ministri a portarci le sue parole. Questi sono i suoi discepoli, e due di questi vivranno fra noi, qui o in Antiochia, insegnando la sapienza per essere dotti al Cielo e l’altra che necessita per la Terra. Giovanni, pedagogo e discepolo di Cristo, insegnerà ai nostri bambini l’una e l’altra sapienza. Sintica, discepola e maestra d’ago, insegnerà la scienza dell’amor di Dio e l’arte del lavoro donnesco alle fanciulle. Riceveteli come benedizione del Cielo e amateli come li ama Lazzaro di Teofilo ed Eucheria — gloria alle loro anime e pace — e come li amano le figlie di Teofilo, Marta e Maria, nostre amate padrone e discepole di Gesù di Nazaret, il Rabbi d’Israele, il Promesso, il Re».

Il piccolo popolo di uomini, dalle corte tuniche, dalle mani terrose che sorreggono arnesi di giardinaggio, di donne, di fanciulli d’ogni età, ascolta stupito, poi bisbiglia, infine si inchina profondamente.

Tolmai inizia le presentazioni: «Simone di Giona, il capo dei messi del Signore; Simone il Cananeo, amico del padrone nostro; Giacomo e Giuda, fratelli del Signore; Giacomo e Giovanni, Andrea e Matteo»; e poi agli apostoli e discepoli: «Anna, mia moglie, della tribù di Giuda, come mia madre d’altronde, perché puri siamo, venuti con Eucheria di Giuda. Giuseppe, il maschio sacro al Signore, e Teocheria, primogenita, che nel nome ha il ricordo dei giusti padroni, saggia figlia e amante di Dio da vera israelita, Nicolai e Dositeo. Nicolai è nazareo; Dosideo, terzogenito, è già sposo (e un grosso sospirone accompagna l’annuncio) da più anni ad Ermione.

323.8

Vieni qui, donna…».

Si avanza una giovanissima brunetta con un bambino lattante in braccio.

«Eccola. È figlia di un proselite[2] e di una greca. Mio figlio la vide ad Alessandroscene di Fenicia quando vi fu per commerci… e la volle… e Lazzaro non si oppose, ma anzi mi disse: “Meglio così che al male”. E male non è. Ma volevo un sangue d’Israele io…».

La povera Ermione sta a testa china come un’accusata. Dositeo freme e soffre. Anna, la madre e suocera, guarda con occhi dolenti…

Giovanni, per quanto più giovane di tutti, sente la necessità di rialzare gli spiriti umiliati e dice: «Nel Regno del Signore non sono più greci o israeliti, romani o fenici, ma solo figli di Dio. Quando da questi che qui sono venuti conoscerai la Parola di Dio, ti si solleverà il cuore a nuove luci, e costei non sarà più “la straniera” ma la discepola, come te e come tutti, del Signore nostro Gesù».

Ermione alza il capo avvilito e sorride con gratitudine a Giovanni, e nel volto di Dositeo e di Anna è la stessa espressione di riconoscenza.

Tolmai risponde austero: «E così voglia Dio che avvenga, perché, fuor che l’origine, nulla ho da rimproverare alla nuora.

323.9

Quello che è nelle sue braccia è Alfeo, l’ultimo nato, che dal padre di lei, proselite, ha preso il nome. La piccola dagli occhi di cielo sotto i ricci d’ebano è Mirtica, dal nome della madre d’Ermione, e questo, il primogenito, è Lazzaro, perché il padrone così volle, e l’altro è Erma».

«Il quinto si deve chiamare Tolmai e la sesta Anna, per dire al Signore e al mondo che il tuo cuore si è aperto a nuove comprensioni», dice ancora Giovanni.

Tolmai si inchina senza parlare. Poi riprende le presentazioni: «Questi sono due fratelli di Israele: Miriam e Silviano, della tribù di Neftali. E questi sono Elbonide Danita e Simeone giudeo. Poi ecco i proseliti, già romani, o almeno di romani, carità di Eucheria fatta opera, da lei strappati al giogo e al gentilesimo: Lucio, Marcello, Solone figlio di Elateo».

«Nome greco», osserva Sintica.

«Di Tessalonica. Schiavo di un servo di Roma», e lo sprezzo è palese nel dire “servo di Roma”. «Eucheria lo prese insieme col padre morente, in un’ora torbida, e se il padre morì pagano, Solone proselite è… Priscilla, vieni avanti coi figli…».

Una donna alta e sottile, dal volto aquilino, si fa avanti spingendo una fanciulla e un fanciullo, alle gonne ha due frugoline.

«Ecco la moglie di Solone, già liberta di una romana ora morta, e Mario, Cornelia, Maria e Martilla, gemelle. Priscilla è esperta in essenze. Amiclea, vieni tu coi figli. Costei è figlia di proseliti. E proseliti sono i due fanciulli Cassio e Teodoro. Tecla, non ti nascondere. È la moglie di Marcello. Il suo dolore è essere sterile. Figlia di proseliti essa pure. Questi i coloni.

323.10

Ora ai giardini. Venite».

E li conduce per la vasta possessione, seguito dai giardinieri che spiegano le colture e i lavori, mentre le fanciulle tornano alle loro gallinelle che hanno approfittato dell’assenza delle guardiane per sconfinare altrove.

Tolmai spiega: «Vengono condotte qui per liberare la terra dai bruchi prima della semina delle culture annue».

Giovanni di Endor sorride alle gallinelle croccolanti e dice:

«Sembrano le mie di un tempo…», e si curva gettando minuzzoli di pane preso nella sacca, finché è circondato da pollastrelle e ride perché una, petulante, gli strappa il pane dalle dita.

«Meno male!», esclama Pietro dando di gomito a Matteo e accennando a Giovanni che scherza coi polli e a Sintica, che parla greco con Solone e Ermione.

Poi tornano verso la casa di Tolmai, che spiega: «Questo è il luogo. Ma se vorrete insegnare vi è modo di fare posto. Rimanete qui o…».

«Sì, Sintica! Qui! È più bello! Antiochia mi opprime di ricordi…», prega piano Giovanni alla compagna.

«Ma sì… Come vuoi. Purché tu stia bene. Per me tutto mi è uguale. Non guardo più indietro io… Solo avanti, avanti… Su, Giovanni! Qui staremo bene. Bambini, fiori, colombi e gallinelle per noi, povere creature. E per l’anima nostra la gioia di servire il Signore. Che ne dite voi?», interroga volgendosi agli apostoli.

«Noi pensiamo come te, donna».

«Allora è detto così».

«Molto bene. Partiremo contenti…».

«Oh! non partite! Non vi vedrò più! Perché così presto? Perché?…». Giovanni ricade nel suo dolore.

«Ma non andiamo via ora! Stiamo qui fino… fino che tu sei…». Pietro non sa dire cosa sarà Giovanni e, per non far vedere che è gonfio anche lui di lacrime, abbraccia il piangente Giovanni e cerca consolarlo così.


Notes

  1. Mon fils : le vieux Philippe qualifie Tolmaï de mon fils, alors qu’il est son grand-père, le père de son père Joseph. Les juifs appelaient leurs petits-enfants fils ou fille, de même qu’on disait père et mère pour les grands-parents ; on employait pour les cousins et les beaux-frères ou belles-sœurs le terme de frères ou sœurs. On ne parlait pas d’oncle et de tante (comme en 100.12). Dans l’œuvre de Maria Valtorta, les degrés de parenté sont exprimés parfois comme à l’époque de Jésus, et parfois comme de nos jours (en particulier « tante » en 95.5/6).
  2. prosélyte : c’était un païen converti à la religion juive et circoncis. La figure du prosélyte est récurrente dans l’œuvre de Maria Valtorta, et elle prend un relief particulier dans le contexte de ce chapitre.

Note

  1. Mio figlio viene chiamato Tolmai dal vecchio Filippo, suo nonno, padre di suo padre Giuseppe. Gli ebrei chiamavano figlio anche il nipote, così come chiamavano padre e madre anche i nonni; e ai cugini e ai cognati estendevano la qualifica di fratello o sorella. Era “inusato” (così in 100.12) dire zio e zia. Nell’opera valtortiana si trovano entrambi i modi di chiamare i vari gradi di parentela: quello dei tempi di Gesù e quello dei nostri tempi (in specie “zia” in 95.5/6).
  2. proselite era il pagano convertito alla religione giudaica e circonciso. Ricorrente nell’opera valtortiana, la figura del proselite trova una particolare accentuazione nel contesto del presente capitolo.