Gli Scritti di Maria Valtorta

344. Rencontre avec les disciples à Césarée de Philippe et explication du signe de Jonas.

344. Incontro con i discepoli a Cesarea di Filippo e spiegazione del segno di Giona.

344.1

La ville doit être de construction récente comme Tibériade et Ascalon. Elle a été édifié sur un plan incliné que domine une forteresse hérissée de tours, entourée de murailles cyclopéennes, défendue par des fossés profonds dans lesquels descend en partie l’eau de deux ruisseaux qui, après s’être presque réunis en formant un angle, s’éloignent ensuite en s’écoulant, l’un au-dehors de la ville et l’autre vers l’intérieur. De belles rues, des places, des fontaines, les constructions à la mode de Rome montrent que là aussi l’obéissance servile des Tétrarques s’est manifestée en faisant fi de tout respect pour les usages de la patrie.

La ville, sans doute parce qu’elle est un nœud de grandes routes importantes qu’empruntent les caravanes qui vont à Damas, Tyr, Séphet ou Tibériade, comme le signalent à toutes les portes les bornes indicatrices, est remplie de gens en mouvement : piétons, cavaliers, longues caravanes d’ânes et de chameaux se croisent dans les rues larges et bien tenues, et des groupes de commerçants ou de désœuvrés se tiennent sur les places, sous les portiques, près des habitations luxueuses – peut-être y a-t-il aussi des thermes –, pour parler affaires ou pour passer le temps à de vains bavardages.

344.2

« Sais-tu où nous pourrons les trouver ? demande Jésus à Pierre.

– Oui. Ceux que j’ai interrogés m’ont dit que les disciples du rabbi ont l’habitude de se réunir pour les repas dans une maison de fidèles juifs près de la citadelle. Et ils me l’ont décrite. Je ne peux pas me tromper : c’est une maison d’Israël jusque dans son aspect extérieur, avec une façade sans fenêtres extérieures, un haut portail muni d’un judas, et sur le côté du mur une petite fontaine et les hautes murailles du jardin qui se prolongent de deux côtés dans de petites ruelles, ainsi qu’une terrasse élevée sur un toit rempli de pigeons.

– C’est bien. Dans ce cas, allons-y… »

Ils traversent toute la ville jusqu’à la citadelle. Ils arrivent à la maison qu’ils cherchent, et frappent. Le visage ridé d’une petite vieille se présente au judas.

Jésus s’avance, salue :

« Que la paix soit avec toi, femme. Les disciples du rabbi sont-ils revenus ?

– Non, homme. Ils sont du côté de la “ Grande Source ” avec d’autres, venus de plusieurs pays de l’autre rive pour chercher justement le rabbi. Ils sont tous à l’attendre. Es-tu aussi de ceux-là ?

– Non. Je cherchais les disciples.

– Alors, regarde : tu vois cette route qui est presque en face de la fontaine ? Prends-la et monte jusqu’à ce que tu arrives devant une haute muraille en pierre d’où il sort de l’eau dans une espèce de vasque, qui forme plus loin un petit ruisseau. Tu les trouveras tout près. Mais tu viens de loin ? Veux-tu te rafraîchir, entrer ici pour les attendre ? Si tu veux, je vais appeler mes maîtres. Ce sont de bons juifs, tu sais ? Et ils croient au Messie. Ils sont ses disciples seulement pour l’avoir vu une fois à Jérusalem, au Temple. Mais maintenant les disciples du Messie les ont instruits sur lui, et ils ont fait des miracles ici, parce que…

– C’est bien, brave femme. Je reviendrai plus tard avec les disciples. Paix à toi. Retourne à tes occupations » dit Jésus avec bonté, mais aussi avec autorité pour arrêter ce flot de paroles.

344.3

Ils se remettent en marche, et les plus jeunes des apôtres rient de bon cœur de la scène de la femme et font même sourire Jésus.

« Maître, dit Jean, elle paraissait être elle-même cette “ Grande Source ”, n’est-ce pas ? Ses paroles jaillissaient à flots continus, et elle a fait de nous autant de vasques qui débordent en ruisseaux de paroles…

– Oui. J’espère que les disciples n’auront pas fait de miracle sur sa langue… Ce serait le cas de dire : vous avez fait trop de miracles, dit Jude qui, contrairement à son habitude, rit de bon cœur.

– Le plus beau, c’est quand elle va nous voir revenir, et qu’elle se rendra compte que c’était le Maître ! Qui arrivera à la faire taire ? demande Jacques, fils de Zébédée.

– Non, au contraire, elle restera muette de stupeur, intervient Matthieu en prenant part aux commentaires des jeunes.

– J’en louerai le Très-Haut si la stupeur lui paralyse la langue. C’est sans doute parce que je suis presque à jeun, mais ce qu’il y a de certain, c’est que le tourbillon de ses paroles m’a fait tourner la tête, dit Pierre.

– Et comme elle criait ! Serait-elle donc sourde ? demande Thomas.

– Non : c’est nous qu’elle croyait sourds, dit Judas.

– Laissez-la tranquille, la pauvre vieille ! Elle était bonne et croyante. Son cœur est généreux comme sa langue, dit Jésus, mi-sérieux.

– Alors, mon Maître, cette vieille est héroïque tant elle est généreuse » s’exclame Jean en riant de bon cœur.

344.4

La paroi rocheuse et calcaire est visible et déjà l’on entend le murmure de l’eau qui retombe dans la vasque.

« Voici le ruisseau. Suivons-le… Voilà la fontaine… et là… Benjamin ! Daniel ! Abel ! Philippe ! Hermastée ! Nous sommes ici ! Le Maître est là ! Crie Jean à un important groupe d’hommes rassemblés autour de quelqu’un qu’on ne voit pas.

– Tais-toi, mon garçon, ou tu ressembleras, toi aussi, à cette vieille poule » conseille Pierre.

Les disciples se sont retournés et ils ont vu. Aussitôt, ils se précipitent et sautent en bas de la terrasse. Je vois, maintenant que le groupe compact se disloque, qu’aux nombreux disciples – anciens désormais –, il se mêle des habitants de Cédès et aussi du village du sourd-muet. Ils doivent avoir pris des chemins plus directs car ils ont précédé le Maître.

La joie est grande : questions et réponses fusent. Patiemment, Jésus écoute et répond jusqu’à ce que, avec deux autres, paraisse le maigre et souriant Isaac chargé de provisions.

« Allons à la maison hospitalière, mon Seigneur, et là tu nous diras ce que nous n’avons pas pu dire, parce que nous, nous ne le savions même pas. Ceux-ci, les derniers venus – ils sont avec nous depuis quelques heures à peine –, veulent savoir ce qu’est pour toi le signe de Jonas que tu as promis de donner à la génération perverse qui te persécute, dit Isaac.

– Je l’expliquerai en marchant… »

Marcher ! Ce n’est guère aisé ! Comme si une odeur de fleurs s’était répandue dans l’air au point d’attirer de nombreuses abeilles, des gens accourent de tous côtés pour se joindre à ceux qui entourent Jésus.

« Ce sont nos amis, explique Isaac, des gens qui ont cru et qui t’attendaient…

– Des gens qui ont reçu des grâces de ceux-ci et de lui en particulier » crie quelqu’un de la foule en montrant Isaac.

Isaac rougit et, comme pour s’excuser, il dit :

« Moi, je suis le serviteur. C’est lui le Maître. Vous qui attendez, voici le Maître Jésus ! »

Alors oui ! Ce coin tranquille de Césarée, un peu excentré, confiné comme il l’est à la périphérie, devient plus agité qu’un marché, et plus bruyant. Hosannas ! Acclamations ! Supplications ! Il y a de tout.

Jésus avance très lentement, enserré dans cette tenaille d’amour. Mais il sourit et bénit. Si lentement que certains ont le temps de s’éloigner vivement pour répandre la nouvelle et pour revenir avec des amis ou des parents, en tenant des enfants à bout de bras pour qu’ils puissent parvenir sans dommage jusqu’à Jésus, qui les caresse et les bénit.

344.5

C’est ainsi qu’ils arrivent à la maison d’où ils étaient venus, et ils frappent. La vieille servante de tout à l’heure entend les voix et ouvre sans hésitation. Mais… elle voit Jésus au milieu de la foule qui l’acclame, et elle comprend… Elle tombe à terre en gémissant :

« Pitié, mon Seigneur. Ta servante ne t’avait pas reconnu et ne t’a pas vénéré !

– Ne t’en fais pas, femme. Tu ne connaissais pas l’homme, mais tu croyais en lui. C’est cela qu’il faut pour être aimé de Dieu. Lève-toi et conduis-moi à tes maîtres. »

La petite vieille obéit, tremblante de respect. Mais elle voit ses maîtres anéantis eux aussi par le respect, écrasés contre le mur, au fond de l’entrée un peu obscure. Elle les montre :

« Les voici.

– Paix à vous et à cette maison. Que le Seigneur vous bénisse pour votre foi dans le Christ et pour votre charité envers ses disciples » dit Jésus en allant à la rencontre des deux vieux époux, ou bien frère et sœur.

Ils le vénèrent, l’accompagnent dans la vaste véranda où, sous un lourd voile, de nombreuses tables ont été préparées. La vue s’ouvre sur Césarée et sur les montagnes qui s’étendent par derrière et sur les côtés. Les pigeons croisent leurs vols de la terrasse au jardin rempli de plantes et de fleurs.

Pendant qu’un vieux serviteur ajoute des places, Isaac explique :

« Benjamin et Anne nous accueillent, et non seulement nous, mais ceux qui viennent à ta recherche. Ils le font en ton nom.

– Que chaque fois le Ciel les bénisse.

– Ah ! Nous avons les moyens et nous n’avons pas d’héritiers. A la fin de notre vie, nous adoptons comme enfants les pauvres du Seigneur » dit simplement la vieille femme.

Jésus lui pose la main sur sa tête blanchie en disant :

« Et cela te rend mère plus que si tu avais conçu cent fois.

344.6

Mais maintenant, permettez-moi d’expliquer ce que les habitants désiraient savoir, pour pouvoir les congédier ensuite et nous asseoir à table. »

La terrasse est envahie par les gens et il en entre toujours ; ils se serrent dans les endroits libres.

Jésus est assis au milieu d’une couronne d’enfants qui le regardent, l’air extasié, de leurs yeux innocents. Il tourne le dos à la table et sourit à ces enfants, même en abordant ce sujet sérieux. Il semble lire sur les minois candides les mots de la vérité dont on lui demande l’explication.

« Ecoutez : le signe de Jonas que j’ai promis[1] aux méchants, et que je vous promets à vous aussi, non que vous soyez mauvais, mais au contraire pour que vous puissiez arriver à la perfection de la foi quand vous le verrez accompli, le voici : de même que Jonas resta trois jours dans le ventre du monstre marin, puis fut rendu à la terre pour convertir et sauver Ninive, ainsi en sera-t-il pour le Fils de l’homme. Pour calmer les vagues d’une grande tempête satanique, les grands d’Israël croiront utile de sacrifier l’Innocent. Ils ne feront qu’accroître leurs périls, parce qu’en plus de Satan qui les trouble, ils auront Dieu pour les punir après leur crime. Ils pourraient vaincre la tempête de Satan en croyant en moi, mais ils ne le font pas parce qu’ils voient en moi la raison de leurs troubles, de leurs peurs, de leurs dangers et un déni de leur sainteté qui n’est pas sincère. Mais quand l’heure sera venue, le monstre insatiable qu’est le ventre de la terre, qui engloutit tout homme qui meurt, se rouvrira pour rendre la Lumière au monde qui l’a reniée.

Voici donc : de même que Jonas fut pour les Ninivites un signe de la puissance et de la miséricorde du Seigneur, ainsi le Fils de l’homme le sera-t-il pour cette génération. Avec la différence que Ninive s’est convertie alors que Jérusalem ne se convertira pas, car elle est remplie de la génération mauvaise dont j’ai parlé. C’est pourquoi la reine du Midi se lèvera au jour du Jugement contre les hommes de cette génération et la condamnera. Car elle est venue, à son époque, des confins de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, tandis que cette génération qui m’a au milieu d’elle ne veut pas m’entendre et me persécute, me chasse comme un lépreux et un pécheur, moi qui suis beaucoup plus que Salomon. Les Ninivites eux aussi se lèveront au jour du Jugement contre la génération mauvaise qui ne se convertit pas au Seigneur son Dieu, eux qui se sont convertis à la prédication d’un homme. Moi, je suis plus qu’un homme, fût-il même Jonas ou quelque autre prophète.

Je donnerai donc le signe de Jonas à qui demande un signe sans équivoque possible. C’est un et un signe que je donnerai à ceux qui ne veulent pas courber leur front arrogant devant les preuves, que je leur ai déjà données, de vies qui reviennent par ma volonté. Je donnerai tous les signes : celui d’un corps décomposé qui redevient vivant et intact, et celui d’un Corps qui se ressuscite tout seul parce que tout pouvoir est donné à son Esprit. Mais ce ne seront pas des grâces. Elles ne rendront pas moins accablante la situation, ni ici, ni dans les livres éternels. Ce qui est écrit est écrit. Et comme des pierres pour une prochaine lapidation, les preuves s’accumuleront : contre moi, pour me nuire sans y réussir, contre eux, afin de les faire passer pour l’éternité sous la condamnation de Dieu, réservée aux incrédules pervers.

Voilà le signe de Jonas dont j’ai parlé. Avez-vous autre chose à demander ?

– Non, Maître. Nous le rapporterons au chef de notre synagogue dont le jugement sur le signe promis était très proche de la vérité.

– Matthias est un juste.

344.7

La vérité se révèle aux justes comme elle se révèle à ces innocents qui, mieux que tout autre, savent qui je suis. Avant de vous congédier, permettez-moi d’entendre louer la miséricorde de Dieu par les anges de la terre. Venez, mes petits. »

Les enfants qui, jusque là, étaient restés tranquilles avec peine, accourent vers lui.

« Dites-moi, mes enfants sans malice, pour vous quel est mon signe ?

– Que tu es bon.

– Que tu as fait guérir maman par ton Nom.

– Que tu es gentil avec tout le monde.

– Que tu es beau, pas comme peut l’être un homme.

– Que tu rends bon même celui qui était mauvais comme mon père. »

Chaque petite bouche d’enfant énonce une douce particularité de Jésus et révèle les peines que Jésus a changées en sourires.

Mais le plus gentil de tous est un petit diable de quatre ans qui grimpe sur les genoux de Jésus et se serre à son cou en disant :

« Je pense que ton signe, c’est que tu aimes tous les enfants et que les enfants t’aiment. Ils t’aiment comme ça… »

Et il ouvre ses petits bras potelés, et rit, pour se serrer de nouveau au cou de Jésus en frottant sa petite joue d’enfant à la joue de Jésus, qui l’embrasse en demandant :

« Mais pourquoi m’aimez-vous puisque vous ne m’avez jamais vu auparavant ?

– Parce que tu ressembles à l’ange du Seigneur.

– Tu ne l’as jamais vu, mon petit… » dit en souriant Jésus pour l’éprouver.

L’enfant reste un moment interdit, puis il rit en montrant ses petites dents :

« Mais mon âme l’a bien vu ! Maman dit qu’elle est en moi, et elle est ici, et Dieu la voit, et l’âme a vu Dieu et les anges, et elle les voit. Et mon âme te connaît parce que tu es le Seigneur. »

Jésus l’embrasse sur le front en disant :

« Que par ce baiser la lumière croisse dans ton intelligence. »

Puis il le dépose par terre, et l’enfant court en sautillant vers son père en tenant sa main appliquée sur le front, à l’endroit où il a reçu le baiser. Il s’écrie :

« A maman, à maman ! Qu’elle me donne un baiser au même endroit que le Seigneur et que la voix lui revienne et qu’elle ne pleure plus. »

On explique à Jésus que cette femme a une maladie de la gorge, qu’elle désire un miracle et n’a pas été guérie par les disciples qui n’ont pu atteindre ce mal tant il est profond.

« Elle sera guérie par le plus petit disciple, son petit garçon. Va en paix, homme. Et aie foi comme ton fils » dit Jésus en congédiant le père du petit garçon.

Il embrasse les autres enfants qui sont restés pour obtenir le même baiser sur le front, et il congédie les habitants. Il reste les disciples ainsi que les habitants de Cédès et de l’autre localité.

344.8

Pendant que l’on s’occupe des vivres, Jésus ordonne le départ pour le lendemain de tous les disciples qui le précéderont à Capharnaüm pour s’unir à d’autres venus d’ailleurs.

« Vous prendrez ensuite avec vous Salomé, les épouses et les filles de Nathanaël et de Philippe, ainsi que Jeanne et Suzanne à mesure que vous descendrez vers Nazareth. Là, vous prendrez ma Mère et la mère de mes frères, et vous les accompagnerez à Béthanie, dans la maison où se trouve Joseph, sur les terres de Lazare. Nous viendrons par la Décapole.

– Et Marziam ? demande Pierre.

– J’ai dit : “ Précédez-moi à Capharnaüm. ” Je n’ai pas dit : “ Allez. ” Mais de Capharnaüm, on pourra prévenir les femmes de notre arrivée, de façon qu’elles soient prêtes quand nous irons à Jérusalem par la Décapole. Marziam, qui est maintenant un jeune homme, fera route avec les disciples en escortant les femmes…

– C’est que… je voulais amener aussi ma femme à Jérusalem, la pauvre. Elle l’a toujours désiré et… elle n’était jamais venue parce que je ne voulais pas d’ennuis… Mais je voudrais lui faire plaisir, cette année. Elle est si bonne !

– Mais oui, Simon. Raison de plus pour que Marziam aille avec elle. Ils feront le voyage lentement et nous nous retrouverons tous là-bas… »

Le vieux maître de maison demande :

« Vous passez si peu de temps chez moi ?

– Père, j’ai encore beaucoup à faire, et je veux être à Jérusalem au moins huit jours avant la Pâque. Rends-toi compte que la première phase de la lune d’Adar est terminée…

– C’est vrai. Mais je t’ai tant désiré !… Près de toi, il me semble que je suis dans la Lumière du Ciel… et la lumière doit s’éteindre à ton départ.

– Non, père. Je te la laisserai dans le cœur, et à ta femme aussi. A toute cette maison hospitalière. »

Ils s’asseyent aux tables ; Jésus fait l’offrande et bénit la nourriture que le serviteur distribue ensuite aux différentes tables.

344.1

La città deve essere di recente costruzione come lo è Tiberiade e Ascalona. Messa a piano inclinato, culmina nella fortezza massiccia irta di torri, fiancheggiata da muraglie ciclopiche, difesa da fossati profondi nei quali scende parte dell’acqua di due fiumiciattoli che, quasi uniti ad angolo prima, si allontanano poi, scorrendo uno al di fuori della città e uno al di dentro. Belle vie, piazze, fontane, un atteggiarsi delle costruzioni alla moda di Roma, dicono che anche qui l’ossequio servile dei Tetrarchi si è manifestato calpestando ogni rispetto alle usanze della Patria.

La città, forse perché nodo di importanti strade maestre e carovaniere per Damasco, Tiro, Sefet e Tiberiade, come indicano ad ogni porta i cippi indicatori, è piena di movimento e di folla. Pedoni, cavalieri, lunghe carovane di asini e di cammelli si incrociano per le vie ampie e ben tenute, e crocchi di negozianti o di sfaccendati sostano nelle piazze, sotto i portici, presso le abitazioni lussuose — forse vi sono anche delle terme — trattando di affari o oziando in chiacchiericci fatui.

344.2

«Sai dove potremmo trovarli?», chiede Gesù a Pietro.

«Sì. Mi hanno detto quelli che ho interrogato che i discepoli del Rabbi sogliono radunarsi per i pasti in una casa di fedeli israeliti, presso la cittadella. E me l’hanno descritta. Non posso sbagliare: una casa d’Israele anche all’aspetto esterno, con una facciata senza finestre esterne e un alto portone con lo spioncino, con sul fianco del muro una piccola fontana e le muraglie alte del giardino che si prolungano per due lati in piccoli vicoli, e una terrazza alta sul tetto piena di colombi».

«Va bene. Allora andiamo»…

Traversano tutta la città fino alla cittadella. Raggiungono la casa ricercata, bussano. Allo spioncino si affaccia il viso rugoso di una vecchia.

Gesù si fa avanti, saluta: «La pace sia con te, donna. Sono tornati i discepoli del Rabbi?».

«No, uomo. Sono verso la “grande sorgente” con altri venuti da molti paesi dell’altra sponda a cercare proprio del Rabbi. Sono tutti in attesa di Lui. Anche Tu sei di quelli?».

«No. Io cercavo i discepoli».

«Allora guarda: vedi quella via quasi di fronte alla fontanella? Prendi quella e va’ in su, fino a che ti trovi di faccia ad un muraglione di rocce dal quale esce dell’acqua in una specie di vasca che poi diventa come un fiumicello. Lì vicino li troverai. Ma vieni da lontano? Vuoi rinfrescarti, entrare qui ad attenderli? Se vuoi, chiamo i padroni miei. Sono buoni israeliti, sai? E credono nel Messia. Discepoli solo per averlo visto una volta a Gerusalemme nel Tempio. Ma ora i discepoli del Messia li hanno istruiti su Lui e hanno fatto miracoli qui, perché…».

«Va bene, buona donna. Tornerò più tardi coi discepoli. La pace a te. Torna pure alle tue faccende», dice Gesù con bontà ma anche con autorità per fermare quella valanga di parole.

344.3

Si rimettono in cammino e i più giovani degli apostoli ridono di gusto per la scenetta della donna e fanno sorridere anche Gesù.

«Maestro», dice Giovanni, «pareva lei la “grande sorgente”.

Non ti pare? Gettava parole a onda continua e ha fatto di noi tante vasche che si mutano in ruscello perché sono piene di parole…».

«Sì. Io spero che i discepoli non avranno fatto miracoli sulla sua lingua… Sarebbe da dire: avete fatto troppo miracolo», dice il Taddeo, che contrariamente al solito ride di gusto.

«Il bello sarà quando ci vedrà ritornare e conoscerà il Maestro per quello che è! Chi la farà più tacere?», chiede Giacomo di Zebedeo.

«No, anzi resterà muta dallo stupore», dice, prendendo parte ai giovanili commenti, Matteo.

«Ne loderò l’Altissimo se lo stupore le paralizzerà la lingua. Sarà perché sono quasi digiuno, ma il certo è che le sue parole a turbine mi hanno dato il capogiro», dice Pietro.

«E come strillava! Che sia sorda?», chiede Tommaso.

«No. Credeva sordi noi», risponde l’Iscariota.

«Lasciatela stare, povera vecchietta! Era buona e credente. Il suo cuore è generoso come la sua lingua», dice semiserio Gesù.

«Oh! allora! Maestro mio, allora quella vecchia è eroica tanto è generosa», dice ridendo di gusto Giovanni.

344.4

La parete rocciosa e calcarea è già visibile e già si ode il mormorio dell’acque che ricadono nel bacino.

«Ecco il ruscello. Seguiamolo… Ecco la fonte… e là… Beniamino! Daniele! Abele! Filippo! Ermasteo! Siamo qui! C’è il Maestro!», grida Giovanni ad un folto gruppo di uomini che sono raccolti intorno ad uno che non si vede.

«Taci, ragazzo, o sarai simile tu pure a quella vecchia gallina», consiglia Pietro.

I discepoli si sono voltati. Hanno visto. E vedere e precipitarsi a salti giù dallo scaglione è stata tutta una cosa. Vedo, ora che si snodano dal gruppo serrato, che ai molti discepoli, anziani ormai, sono mescolati abitanti di Cédès e anche del paese del sordomuto. Devono aver preso vie più dirette, perché hanno preceduto il Maestro.

La gioia è molta. Le domande e le risposte anche. Gesù, paziente, ascolta e risponde finché, con altri due, spunta il magro e sorridente Isacco, carico di provviste.

«Andiamo alla casa ospitale, mio Signore. E là ci dirai ciò che noi non abbiamo potuto dire perché neppure noi lo sappiamo. Questi, gli ultimi venuti — e sono con noi da poche ore — vogliono sapere ciò che è per Te il segno di Giona che Tu hai promesso di dare alla generazione malvagia che ti perseguita», dice Isacco.

«Lo spiegherò loro nell’andare…».

Andare! È una parola! Come se un odore di fiori si fosse sparso nell’aria e numerose api fossero accorse ad esso, da ogni parte accorre gente per unirsi a quelli che stanno intorno a Gesù.

«Sono i nostri amici», spiega Isacco. «Gente che ha creduto e che ti attendeva…».

«Gente che da questi, e da lui in specie, ha avuto grazie», urla uno della folla accennando Isacco.

Isacco si fa di bragia e quasi per scusarsi dice: «Ma io sono il servo. Questo è il Padrone. Voi che attendete, ecco il Maestro Gesù!».

Allora sì! L’angolo quieto di Cesarea, un poco fuori mano, confinato come è alla periferia, diviene più movimentato di un mercato. E più rumoroso. Osanna! Acclamazioni! Suppliche! Di tutto c’è.

Gesù procede molto lentamente, stretto in quella tenaglia d’amore. Ma sorride e benedice. Tanto lentamente che alcuni fanno a tempo a correre via, a spargere la notizia e a ritornare con amici o parenti, tenendo alti i bambini perché possano giungere senza danno fino a Gesù, che li carezza e benedice.

344.5

Giungono così alla casa di prima e bussano.

La vecchia serva di prima, sentendo le voci, apre senza ritegno. Ma… vede Gesù framezzo alla folla acclamante e capisce… Piomba al suolo gemendo: «Pietà, mio Signore. La tua serva non ti aveva conosciuto e non ti ha venerato!».

«Nulla di male, o donna. Tu non conoscevi l’Uomo, ma credevi in Lui. Questo è quello che ci vuole per essere amati da Dio. Alzati e conducimi dai tuoi padroni».

La vecchia ubbidisce, tremebonda di rispetto. Ma vede i padroni, pure annichiliti di rispetto, schiacciati contro la parete nel fondo dell’androne un poco oscuro. Li accenna: «Eccoli».

«La pace a voi e a questa casa. Vi benedica il Signore per la vostra fede nel Cristo e per la vostra carità ai suoi discepoli», dice Gesù andando incontro ai due vecchi coniugi, o fratello e sorella.

Lo venerano, lo accompagnano sull’ampia veranda dove sono preparate molte mense sotto un velario pesante. La vista spazia su Cesarea e sui monti che ha alle spalle e ai fianchi. I colombi intrecciano voli dalla terrazza al giardino pieno di piante in fiore.

Mentre un vecchio servo aumenta i posti, Isacco spiega:

«Beniamino e Anna non accolgono solo noi ma quanti vengono alla tua ricerca. Lo fanno in tuo Nome».

«Li benedica ogni volta il Cielo».

«Oh! abbiamo mezzi e non abbiamo eredi. Al termine della vita adottiamo per figli i poveri del Signore», dice semplicemente la vecchia.

E Gesù le pone la mano sul capo canuto dicendo: «E questo ti fa madre più che se avessi concepito sette e sette volte.

344.6

Ma ora permettete che spieghi a questi ciò che desideravano sapere, per potere congedare poi i cittadini e sederci a mensa».

La terrazza è invasa di gente, e sempre ne entra e si accalca negli spazi liberi.

Gesù è seduto fra una corona di bambini che lo guardano estatici coi loro occhioni innocenti. Volge le spalle alla tavola e sorride a questi fanciulli anche parlando del grave argomento. Sembra che legga sulle faccine innocenti le parole della verità richiesta.

«Udite. Il segno di Giona che ho promesso[1] ai malvagi e che prometto anche a voi, non perché siate malvagi, ma anzi perché possiate raggiungere la perfezione del credere quando lo vedrete compito, è questo.

Come Giona rimase tre giorni nel ventre del mostro marino e poi fu reso alla terra per convertire e salvare Ninive, così ugualmente sarà per il Figlio dell’uomo. Per calmare i marosi di una grande satanica tempesta, i grandi di Israele crederanno utile sacrificare l’Innocente. Non faranno che aumentare i loro pericoli, perché oltre Satana conturbatore avranno Dio punitore dopo il loro delitto. Potrebbero vincere la tempesta di Satana credendo in Me. Ma essi non lo fanno perché vedono in Me la ragione dei loro turbamenti, paure, pericoli e smentite alla loro insincera santità. Ma quando sarà l’ora, il mostro insaziabile che è il ventre della Terra, che inghiotte ogni uomo che muore, si riaprirà per restituire la Luce al mondo che l’ha rinnegata.

Ecco dunque che, come Giona fu un segno per i Niniviti della potenza e della misericordia del Signore, così il Figlio dell’uomo lo sarà per questa generazione. Con la differenza che Ninive si convertì, mentre Gerusalemme non si convertirà, perché piena della generazione malvagia di cui ho parlato. Perciò la Regina del Mezzogiorno sorgerà nel Giorno del Giudizio contro gli uomini di questa generazione e li condannerà. Perché ella venne, ai suoi giorni, dai confini della Terra per udire la sapienza di Salomone, mentre questa generazione che mi ha fra mezzo ad essa non vuole udirmi e mi perseguita e caccia come un lebbroso e un peccatore, Io che sono assai più di Salomone. Anche i Niniviti sorgeranno nel dì del Giudizio contro la generazione malvagia che non si converte al Signore Iddio suo, essi che si convertirono alla predicazione di un uomo. Io sono da più di un uomo, fosse egli pure un Giona o qualunque altro Profeta.

Perciò darò il segno di Giona a chi chiede un segno senza possibili equivoci. Uno e un segno darò a chi non piega la fronte proterva davanti alle prove già date di vite che tornano per mio volere. Darò tutti i segni. E quello di un corpo disfatto che torna vivo e integro, e quello di un Corpo che da Sé si risuscita perché al suo Spirito è dato ogni potere. Ma non saranno grazie codeste. Non saranno alleggerimento della situazione. Né qui, né nei libri eterni. Ciò che è scritto è scritto. E come pietre per una prossima lapidazione, le prove si accumuleranno. Contro di Me per nuocermi senza riuscirvi. Contro di loro per travolgerli in eterno sotto la condanna di Dio agli increduli malvagi.

Ecco il segno di Giona di cui ho parlato. Avete altro da chiedere?».

«No, Maestro. Lo riporteremo al nostro sinagogo, che era molto vicino alla verità nel giudicare il segno promesso».

«Mattia è un giusto.

344.7

La Verità si svela ai giusti come si svela a questi innocenti che meglio di ogni altro sanno chi Io sono. Lasciatemi, prima di congedarvi, che Io senta lodare la misericordia di Dio dagli angeli della Terra. Venite, fanciulli».

I bambini, che erano stati fermi con pena fino a quel punto, corrono a Lui.

«Ditemi, creature senza malizia, per voi quale è il mio segno?».

«Che Tu sei buono».

«Che fai guarire la mamma col tuo Nome».

«Che vuoi bene a tutti».

«Che sei bello non come può esserlo un uomo».

«Che fai buono anche chi era cattivo come mio padre».

Ogni bocchina infantile o fanciulla annuncia una dolce proprietà di Gesù e denuncia pene che Gesù ha mutato in sorrisi.

Ma più caro di tutti è un frugolo di un quattro anni, che si arrampica sul grembo di Gesù e gli si stringe al collo dicendo:

«Il tuo segno è che vuoi bene a tutti i bambini e che i bambini ti vogliono bene. Un bene grande così…», e spalanca le braccette grassottelle e ride, per poi stringersi di nuovo al collo di Gesù strofinando la guancia infantile alla guancia di Gesù che lo bacia chiedendo: «Ma perché mi volete bene se non mi avete mai visto prima d’ora?».

«Perché sembri l’angelo del Signore».

«Tu non lo hai visto, piccino…», tenta Gesù sorridendo.

Il bambino resta un momento interdetto. Ma poi ride scoprendo tutti i dentini e dice: «Ma lo ha ben visto la mia anima! Lo dice la mamma che ce l’ho, ed è qui, e Dio la vede, e l’anima ha visto Dio e gli angeli, e li vede. E la mia anima ti conosce perché sei il Signore».

Gesù lo bacia sulla fronte dicendo: «Ti si aumenti per questo bacio la luce nell’intelletto», e lo depone in terra, e il bambino corre saltellando dal padre, tenendosi la mano premuta sulla fronte dove è stato baciato, e grida: «Dalla mamma, dalla mamma! Che baci qui dove ha baciato il Signore e le torni la voce e non pianga più».

Spiegano a Gesù che è una sposa malata nella gola, desiderosa di miracolo e non miracolata dai discepoli, che non hanno potuto guarire quel male intoccabile tanto è profondo.

«La guarirà il più piccolo discepolo, il figlioletto suo. Va’ in pace, uomo. E abbi fede come tuo figlio», dice congedando il padre del fanciullino.

Bacia gli altri bimbi, che sono rimasti vogliosi dello stesso bacio sulla fronte, e congeda i cittadini. Restano i discepoli e quelli di Cédès e dell’altro luogo.

344.8

Mentre si attendono i cibi, Gesù ordina la partenza per l’indomani di tutti i discepoli, che lo precederanno a Cafarnao per unirsi con gli altri venuti da altri luoghi. «Prenderete poi con voi Salome e le mogli e figlie di Natanaele e Filippo, e Giovanna e Susanna, man mano che scendete verso Nazaret. Là prenderete con voi mia Madre e la madre dei miei fratelli e le accompagnerete a Betania, nella casa dove è Giuseppe, nelle terre di Lazzaro. Noi verremo dalla Decapoli».

«E Marziam?», chiede Pietro.

«Ho detto “precedetemi a Cafarnao”. Non “andate”. Ma da Cafarnao potranno avvisare le donne del nostro arrivo, di modo che siano pronte, quando noi andremo verso Gerusalemme per la Decapoli. Marziam, ormai giovanetto, andrà coi discepoli scortando le donne…» «È che… volevo portare anche la moglie a Gerusalemme, poverina. Lo ha sempre desiderato e… non c’è mai venuta perché non volevo noie io… Ma vorrei farla contenta quest’anno.

È tanto buona!».

«Ma sì, Simone. Ragione di più che Marziam vada con lei. Faranno lentamente il viaggio e ci ritroveremo tutti là…».

Il vecchio padrone di casa dice: «Così poco da me?».

«Padre, molto ancora ho da fare, e voglio essere a Gerusalemme otto giorni almeno avanti la Pasqua. Considera che la prima fase della luna di adar è finita…».

«È vero. Ma tanto ti ho desiderato!… Mi pare di essere nella luce del Cielo ad averti… e che la luce si debba spegnere come Tu parti».

«No, padre. Te la lascerò in cuore. E alla moglie tua. A tutta questa casa ospitale».

Si siedono alle tavole e Gesù offre e benedice i cibi, che poi il servo distribuisce alle diverse tavole.


Notes

  1. promis en 269.10 et 342.7.

Note

  1. promesso, in 269.10 e 342.7.