The Writings of Maria Valtorta

344. Rencontre avec les disciples à Césarée de Philippe et explication du signe de Jonas.

344. Meeting with the disciples in Cesarea Philippi

344.1

La ville doit être de construction récente comme Tibériade et Ascalon. Elle a été édifié sur un plan incliné que domine une forteresse hérissée de tours, entourée de murailles cyclopéennes, défendue par des fossés profonds dans lesquels descend en partie l’eau de deux ruisseaux qui, après s’être presque réunis en formant un angle, s’éloignent ensuite en s’écoulant, l’un au-dehors de la ville et l’autre vers l’intérieur. De belles rues, des places, des fontaines, les constructions à la mode de Rome montrent que là aussi l’obéissance servile des Tétrarques s’est manifestée en faisant fi de tout respect pour les usages de la patrie.

La ville, sans doute parce qu’elle est un nœud de grandes routes importantes qu’empruntent les caravanes qui vont à Damas, Tyr, Séphet ou Tibériade, comme le signalent à toutes les portes les bornes indicatrices, est remplie de gens en mouvement : piétons, cavaliers, longues caravanes d’ânes et de chameaux se croisent dans les rues larges et bien tenues, et des groupes de commerçants ou de désœuvrés se tiennent sur les places, sous les portiques, près des habitations luxueuses – peut-être y a-t-il aussi des thermes –, pour parler affaires ou pour passer le temps à de vains bavardages.

344.2

« Sais-tu où nous pourrons les trouver ? demande Jésus à Pierre.

– Oui. Ceux que j’ai interrogés m’ont dit que les disciples du rabbi ont l’habitude de se réunir pour les repas dans une maison de fidèles juifs près de la citadelle. Et ils me l’ont décrite. Je ne peux pas me tromper : c’est une maison d’Israël jusque dans son aspect extérieur, avec une façade sans fenêtres extérieures, un haut portail muni d’un judas, et sur le côté du mur une petite fontaine et les hautes murailles du jardin qui se prolongent de deux côtés dans de petites ruelles, ainsi qu’une terrasse élevée sur un toit rempli de pigeons.

– C’est bien. Dans ce cas, allons-y… »

Ils traversent toute la ville jusqu’à la citadelle. Ils arrivent à la maison qu’ils cherchent, et frappent. Le visage ridé d’une petite vieille se présente au judas.

Jésus s’avance, salue :

« Que la paix soit avec toi, femme. Les disciples du rabbi sont-ils revenus ?

– Non, homme. Ils sont du côté de la “ Grande Source ” avec d’autres, venus de plusieurs pays de l’autre rive pour chercher justement le rabbi. Ils sont tous à l’attendre. Es-tu aussi de ceux-là ?

– Non. Je cherchais les disciples.

– Alors, regarde : tu vois cette route qui est presque en face de la fontaine ? Prends-la et monte jusqu’à ce que tu arrives devant une haute muraille en pierre d’où il sort de l’eau dans une espèce de vasque, qui forme plus loin un petit ruisseau. Tu les trouveras tout près. Mais tu viens de loin ? Veux-tu te rafraîchir, entrer ici pour les attendre ? Si tu veux, je vais appeler mes maîtres. Ce sont de bons juifs, tu sais ? Et ils croient au Messie. Ils sont ses disciples seulement pour l’avoir vu une fois à Jérusalem, au Temple. Mais maintenant les disciples du Messie les ont instruits sur lui, et ils ont fait des miracles ici, parce que…

– C’est bien, brave femme. Je reviendrai plus tard avec les disciples. Paix à toi. Retourne à tes occupations » dit Jésus avec bonté, mais aussi avec autorité pour arrêter ce flot de paroles.

344.3

Ils se remettent en marche, et les plus jeunes des apôtres rient de bon cœur de la scène de la femme et font même sourire Jésus.

« Maître, dit Jean, elle paraissait être elle-même cette “ Grande Source ”, n’est-ce pas ? Ses paroles jaillissaient à flots continus, et elle a fait de nous autant de vasques qui débordent en ruisseaux de paroles…

– Oui. J’espère que les disciples n’auront pas fait de miracle sur sa langue… Ce serait le cas de dire : vous avez fait trop de miracles, dit Jude qui, contrairement à son habitude, rit de bon cœur.

– Le plus beau, c’est quand elle va nous voir revenir, et qu’elle se rendra compte que c’était le Maître ! Qui arrivera à la faire taire ? demande Jacques, fils de Zébédée.

– Non, au contraire, elle restera muette de stupeur, intervient Matthieu en prenant part aux commentaires des jeunes.

– J’en louerai le Très-Haut si la stupeur lui paralyse la langue. C’est sans doute parce que je suis presque à jeun, mais ce qu’il y a de certain, c’est que le tourbillon de ses paroles m’a fait tourner la tête, dit Pierre.

– Et comme elle criait ! Serait-elle donc sourde ? demande Thomas.

– Non : c’est nous qu’elle croyait sourds, dit Judas.

– Laissez-la tranquille, la pauvre vieille ! Elle était bonne et croyante. Son cœur est généreux comme sa langue, dit Jésus, mi-sérieux.

– Alors, mon Maître, cette vieille est héroïque tant elle est généreuse » s’exclame Jean en riant de bon cœur.

344.4

La paroi rocheuse et calcaire est visible et déjà l’on entend le murmure de l’eau qui retombe dans la vasque.

« Voici le ruisseau. Suivons-le… Voilà la fontaine… et là… Benjamin ! Daniel ! Abel ! Philippe ! Hermastée ! Nous sommes ici ! Le Maître est là ! Crie Jean à un important groupe d’hommes rassemblés autour de quelqu’un qu’on ne voit pas.

– Tais-toi, mon garçon, ou tu ressembleras, toi aussi, à cette vieille poule » conseille Pierre.

Les disciples se sont retournés et ils ont vu. Aussitôt, ils se précipitent et sautent en bas de la terrasse. Je vois, maintenant que le groupe compact se disloque, qu’aux nombreux disciples – anciens désormais –, il se mêle des habitants de Cédès et aussi du village du sourd-muet. Ils doivent avoir pris des chemins plus directs car ils ont précédé le Maître.

La joie est grande : questions et réponses fusent. Patiemment, Jésus écoute et répond jusqu’à ce que, avec deux autres, paraisse le maigre et souriant Isaac chargé de provisions.

« Allons à la maison hospitalière, mon Seigneur, et là tu nous diras ce que nous n’avons pas pu dire, parce que nous, nous ne le savions même pas. Ceux-ci, les derniers venus – ils sont avec nous depuis quelques heures à peine –, veulent savoir ce qu’est pour toi le signe de Jonas que tu as promis de donner à la génération perverse qui te persécute, dit Isaac.

– Je l’expliquerai en marchant… »

Marcher ! Ce n’est guère aisé ! Comme si une odeur de fleurs s’était répandue dans l’air au point d’attirer de nombreuses abeilles, des gens accourent de tous côtés pour se joindre à ceux qui entourent Jésus.

« Ce sont nos amis, explique Isaac, des gens qui ont cru et qui t’attendaient…

– Des gens qui ont reçu des grâces de ceux-ci et de lui en particulier » crie quelqu’un de la foule en montrant Isaac.

Isaac rougit et, comme pour s’excuser, il dit :

« Moi, je suis le serviteur. C’est lui le Maître. Vous qui attendez, voici le Maître Jésus ! »

Alors oui ! Ce coin tranquille de Césarée, un peu excentré, confiné comme il l’est à la périphérie, devient plus agité qu’un marché, et plus bruyant. Hosannas ! Acclamations ! Supplications ! Il y a de tout.

Jésus avance très lentement, enserré dans cette tenaille d’amour. Mais il sourit et bénit. Si lentement que certains ont le temps de s’éloigner vivement pour répandre la nouvelle et pour revenir avec des amis ou des parents, en tenant des enfants à bout de bras pour qu’ils puissent parvenir sans dommage jusqu’à Jésus, qui les caresse et les bénit.

344.5

C’est ainsi qu’ils arrivent à la maison d’où ils étaient venus, et ils frappent. La vieille servante de tout à l’heure entend les voix et ouvre sans hésitation. Mais… elle voit Jésus au milieu de la foule qui l’acclame, et elle comprend… Elle tombe à terre en gémissant :

« Pitié, mon Seigneur. Ta servante ne t’avait pas reconnu et ne t’a pas vénéré !

– Ne t’en fais pas, femme. Tu ne connaissais pas l’homme, mais tu croyais en lui. C’est cela qu’il faut pour être aimé de Dieu. Lève-toi et conduis-moi à tes maîtres. »

La petite vieille obéit, tremblante de respect. Mais elle voit ses maîtres anéantis eux aussi par le respect, écrasés contre le mur, au fond de l’entrée un peu obscure. Elle les montre :

« Les voici.

– Paix à vous et à cette maison. Que le Seigneur vous bénisse pour votre foi dans le Christ et pour votre charité envers ses disciples » dit Jésus en allant à la rencontre des deux vieux époux, ou bien frère et sœur.

Ils le vénèrent, l’accompagnent dans la vaste véranda où, sous un lourd voile, de nombreuses tables ont été préparées. La vue s’ouvre sur Césarée et sur les montagnes qui s’étendent par derrière et sur les côtés. Les pigeons croisent leurs vols de la terrasse au jardin rempli de plantes et de fleurs.

Pendant qu’un vieux serviteur ajoute des places, Isaac explique :

« Benjamin et Anne nous accueillent, et non seulement nous, mais ceux qui viennent à ta recherche. Ils le font en ton nom.

– Que chaque fois le Ciel les bénisse.

– Ah ! Nous avons les moyens et nous n’avons pas d’héritiers. A la fin de notre vie, nous adoptons comme enfants les pauvres du Seigneur » dit simplement la vieille femme.

Jésus lui pose la main sur sa tête blanchie en disant :

« Et cela te rend mère plus que si tu avais conçu cent fois.

344.6

Mais maintenant, permettez-moi d’expliquer ce que les habitants désiraient savoir, pour pouvoir les congédier ensuite et nous asseoir à table. »

La terrasse est envahie par les gens et il en entre toujours ; ils se serrent dans les endroits libres.

Jésus est assis au milieu d’une couronne d’enfants qui le regardent, l’air extasié, de leurs yeux innocents. Il tourne le dos à la table et sourit à ces enfants, même en abordant ce sujet sérieux. Il semble lire sur les minois candides les mots de la vérité dont on lui demande l’explication.

« Ecoutez : le signe de Jonas que j’ai promis[1] aux méchants, et que je vous promets à vous aussi, non que vous soyez mauvais, mais au contraire pour que vous puissiez arriver à la perfection de la foi quand vous le verrez accompli, le voici : de même que Jonas resta trois jours dans le ventre du monstre marin, puis fut rendu à la terre pour convertir et sauver Ninive, ainsi en sera-t-il pour le Fils de l’homme. Pour calmer les vagues d’une grande tempête satanique, les grands d’Israël croiront utile de sacrifier l’Innocent. Ils ne feront qu’accroître leurs périls, parce qu’en plus de Satan qui les trouble, ils auront Dieu pour les punir après leur crime. Ils pourraient vaincre la tempête de Satan en croyant en moi, mais ils ne le font pas parce qu’ils voient en moi la raison de leurs troubles, de leurs peurs, de leurs dangers et un déni de leur sainteté qui n’est pas sincère. Mais quand l’heure sera venue, le monstre insatiable qu’est le ventre de la terre, qui engloutit tout homme qui meurt, se rouvrira pour rendre la Lumière au monde qui l’a reniée.

Voici donc : de même que Jonas fut pour les Ninivites un signe de la puissance et de la miséricorde du Seigneur, ainsi le Fils de l’homme le sera-t-il pour cette génération. Avec la différence que Ninive s’est convertie alors que Jérusalem ne se convertira pas, car elle est remplie de la génération mauvaise dont j’ai parlé. C’est pourquoi la reine du Midi se lèvera au jour du Jugement contre les hommes de cette génération et la condamnera. Car elle est venue, à son époque, des confins de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, tandis que cette génération qui m’a au milieu d’elle ne veut pas m’entendre et me persécute, me chasse comme un lépreux et un pécheur, moi qui suis beaucoup plus que Salomon. Les Ninivites eux aussi se lèveront au jour du Jugement contre la génération mauvaise qui ne se convertit pas au Seigneur son Dieu, eux qui se sont convertis à la prédication d’un homme. Moi, je suis plus qu’un homme, fût-il même Jonas ou quelque autre prophète.

Je donnerai donc le signe de Jonas à qui demande un signe sans équivoque possible. C’est un et un signe que je donnerai à ceux qui ne veulent pas courber leur front arrogant devant les preuves, que je leur ai déjà données, de vies qui reviennent par ma volonté. Je donnerai tous les signes : celui d’un corps décomposé qui redevient vivant et intact, et celui d’un Corps qui se ressuscite tout seul parce que tout pouvoir est donné à son Esprit. Mais ce ne seront pas des grâces. Elles ne rendront pas moins accablante la situation, ni ici, ni dans les livres éternels. Ce qui est écrit est écrit. Et comme des pierres pour une prochaine lapidation, les preuves s’accumuleront : contre moi, pour me nuire sans y réussir, contre eux, afin de les faire passer pour l’éternité sous la condamnation de Dieu, réservée aux incrédules pervers.

Voilà le signe de Jonas dont j’ai parlé. Avez-vous autre chose à demander ?

– Non, Maître. Nous le rapporterons au chef de notre synagogue dont le jugement sur le signe promis était très proche de la vérité.

– Matthias est un juste.

344.7

La vérité se révèle aux justes comme elle se révèle à ces innocents qui, mieux que tout autre, savent qui je suis. Avant de vous congédier, permettez-moi d’entendre louer la miséricorde de Dieu par les anges de la terre. Venez, mes petits. »

Les enfants qui, jusque là, étaient restés tranquilles avec peine, accourent vers lui.

« Dites-moi, mes enfants sans malice, pour vous quel est mon signe ?

– Que tu es bon.

– Que tu as fait guérir maman par ton Nom.

– Que tu es gentil avec tout le monde.

– Que tu es beau, pas comme peut l’être un homme.

– Que tu rends bon même celui qui était mauvais comme mon père. »

Chaque petite bouche d’enfant énonce une douce particularité de Jésus et révèle les peines que Jésus a changées en sourires.

Mais le plus gentil de tous est un petit diable de quatre ans qui grimpe sur les genoux de Jésus et se serre à son cou en disant :

« Je pense que ton signe, c’est que tu aimes tous les enfants et que les enfants t’aiment. Ils t’aiment comme ça… »

Et il ouvre ses petits bras potelés, et rit, pour se serrer de nouveau au cou de Jésus en frottant sa petite joue d’enfant à la joue de Jésus, qui l’embrasse en demandant :

« Mais pourquoi m’aimez-vous puisque vous ne m’avez jamais vu auparavant ?

– Parce que tu ressembles à l’ange du Seigneur.

– Tu ne l’as jamais vu, mon petit… » dit en souriant Jésus pour l’éprouver.

L’enfant reste un moment interdit, puis il rit en montrant ses petites dents :

« Mais mon âme l’a bien vu ! Maman dit qu’elle est en moi, et elle est ici, et Dieu la voit, et l’âme a vu Dieu et les anges, et elle les voit. Et mon âme te connaît parce que tu es le Seigneur. »

Jésus l’embrasse sur le front en disant :

« Que par ce baiser la lumière croisse dans ton intelligence. »

Puis il le dépose par terre, et l’enfant court en sautillant vers son père en tenant sa main appliquée sur le front, à l’endroit où il a reçu le baiser. Il s’écrie :

« A maman, à maman ! Qu’elle me donne un baiser au même endroit que le Seigneur et que la voix lui revienne et qu’elle ne pleure plus. »

On explique à Jésus que cette femme a une maladie de la gorge, qu’elle désire un miracle et n’a pas été guérie par les disciples qui n’ont pu atteindre ce mal tant il est profond.

« Elle sera guérie par le plus petit disciple, son petit garçon. Va en paix, homme. Et aie foi comme ton fils » dit Jésus en congédiant le père du petit garçon.

Il embrasse les autres enfants qui sont restés pour obtenir le même baiser sur le front, et il congédie les habitants. Il reste les disciples ainsi que les habitants de Cédès et de l’autre localité.

344.8

Pendant que l’on s’occupe des vivres, Jésus ordonne le départ pour le lendemain de tous les disciples qui le précéderont à Capharnaüm pour s’unir à d’autres venus d’ailleurs.

« Vous prendrez ensuite avec vous Salomé, les épouses et les filles de Nathanaël et de Philippe, ainsi que Jeanne et Suzanne à mesure que vous descendrez vers Nazareth. Là, vous prendrez ma Mère et la mère de mes frères, et vous les accompagnerez à Béthanie, dans la maison où se trouve Joseph, sur les terres de Lazare. Nous viendrons par la Décapole.

– Et Marziam ? demande Pierre.

– J’ai dit : “ Précédez-moi à Capharnaüm. ” Je n’ai pas dit : “ Allez. ” Mais de Capharnaüm, on pourra prévenir les femmes de notre arrivée, de façon qu’elles soient prêtes quand nous irons à Jérusalem par la Décapole. Marziam, qui est maintenant un jeune homme, fera route avec les disciples en escortant les femmes…

– C’est que… je voulais amener aussi ma femme à Jérusalem, la pauvre. Elle l’a toujours désiré et… elle n’était jamais venue parce que je ne voulais pas d’ennuis… Mais je voudrais lui faire plaisir, cette année. Elle est si bonne !

– Mais oui, Simon. Raison de plus pour que Marziam aille avec elle. Ils feront le voyage lentement et nous nous retrouverons tous là-bas… »

Le vieux maître de maison demande :

« Vous passez si peu de temps chez moi ?

– Père, j’ai encore beaucoup à faire, et je veux être à Jérusalem au moins huit jours avant la Pâque. Rends-toi compte que la première phase de la lune d’Adar est terminée…

– C’est vrai. Mais je t’ai tant désiré !… Près de toi, il me semble que je suis dans la Lumière du Ciel… et la lumière doit s’éteindre à ton départ.

– Non, père. Je te la laisserai dans le cœur, et à ta femme aussi. A toute cette maison hospitalière. »

Ils s’asseyent aux tables ; Jésus fait l’offrande et bénit la nourriture que le serviteur distribue ensuite aux différentes tables.

344.1

The town must have been built recently, like Tiberias and Ashkelon. Situated on an inclined plane it culminates in a massive fortress with many towers, flanked with Cyclopean masonry and protected with deep moats into which part of the water of two little rivers that first come close together forming an angle flows, then part, as one runs out of the town and the other flows through it. Beautiful streets, squares, fountains, and buildings in Roman style leads us to understand that here also servile homage prevailed in Tetrarchs, trampling on all respect for the customs of the Fatherland.

The town is very busy and crowded, probably because it is the junction of important main roads and caravan-tracks for Damascus, Tyre, Saphet and Tiberias, as indicated on mile-stones at each gate. Pedestrians, horsemen, long caravans of donkeys and camels meet in the wide well kept streets, and groups of business men or idlers are standing in the squares, under the porches, near the magnificent buildings, perhaps there are also some Thermae, discussing business or in idle conversation.

344.2

«Do you know where we can find them?» Jesus asks Peter.

«Yes, I do. Those whom I asked told me that the disciples of the Rabbi meet for their meals in the house of some faithful Israelites, near the citadel. And they described the house to me. I cannot go wrong: it is a Jewish house also on the outside, the front has no windows and there is a high main door with spy-hole, on the side of the wall there is a little fountain, the high walls of the garden extend on two sides along two lanes, and there is a roof-terrace with many doves.»

«Very well. Let us go then.»

They cross the whole town as far as the citadel. They arrive at the house they are looking for and knock. The wrinkled face of an old woman appears at the peep-hole.

Jesus moves forward and greets her: «Peace be with you, woman. Have the disciples of the Rabbi come back?»

«No, man. They are at the “Great Spring” with other people who have come from many towns on the other side of the river looking for the Rabbi. They are all waiting for Him. Are You waiting for Him as well?»

«No. I am looking for the disciples.»

«Well, look: see that street which is almost opposite the fountain? Take that one and go up until You arrive in front of a massive wall of rock from which water comes out and flows into a kind of vat and then becomes a little stream. You will find them there. But have You come from far? Do You want to come in and refresh Yourself and wait for them here? If You wish so, I will call my masters. They are good Israelites, You know? And they believe in the Messiah. They are disciples although they have only seen Him once in Jerusalem, in the Temple. But now the disciples of the Messiah have taught them and have worked miracles here because…»

«Very well, good woman. I will come back later with the disciples. Peace to you. You may go back to your housework» says Jesus kindly but firmly to stop the avalanche of words.

344.3

They carry on walking and the younger apostles laugh wholeheartedly at the performance of the woman and they make Jesus smile as well.

«Master» says John «I thought that she was the “Great Spring”. Don’t You think so? She poured out continuous waves of words and treated us as vats that become streams because they are full of words…»

«Yes. I hope that the disciples have not worked a miracle on her tongue… We would have to say: you have worked too big a miracle» says Thaddeus, who contrary to his habit, laughs heartily.

«There will be fun when we go back and she finds out who the Master is! Who will be able to keep her quiet then?» asks James of Zebedee.

«No, she will be so shocked that she will become dumb» says Matthew, joining in the conversation of the younger ones.

«I will praise the Most High if astonishment paralyses her tongue. It is probably because I have not had any breakfast yet, but the flood of her words certainly made me feel dizzy» says Peter.

«And how she shouted! Is she perhaps deaf?» asks Thomas. «No. She thought we were deaf» replies the Iscariot.

«Leave the poor old woman alone! She is good and a believer. Her heart is as generous as her tongue» says Jesus half-seriously.

«Oh! Master! In that case the old woman is so generous that she is heroic» says John laughing heartily.

344.4

The calcareous rocky wall can now be seen and the gurgle of the water falling into the vat is heard.

«There is the stream. Let us follow it… There is the spring… and there… Benjamin! Daniel! Abel! Philip! Ermasteus! We are here! The Master is here!» shouts John to a large group of men gathered round someone who, however, is not visible.

«Be quiet, boy, or you will be like that old hen» suggests Peter.

The disciples have turned around. They have seen: and to see and rush down from the terrace is all one thing. Now that the group has opened out, I can see that people from Kedesh and from the village of the deaf-mute have joined the many disciples, who are all seniors by now. They must have taken more direct routes, because they have preceded the Master.

Their joy is great. Their questions and answers are numerous. Jesus listens and replies patiently until thin Isaac appears smiling, laden with supplies, together with two more people.

«Let us go to the hospitable house, my Lord. And when there You will be able to explain to us what we have not been able to clarify because we do not know it ourselves… These people here, the last arrivals – they have been with us only a few hours – want to know what the sign of Jonah is, the one You promised to give this wicked generation that persecutes You» says Isaac.

«I will explain it to them while going…»

Going! It is not so easy! Like bees attracted by the scent of flowers that has spread in the air, people rush from all directions to join those who are around Jesus.

«They are our friends» explains Isaac. «People who have believed and have been waiting for You…»

«People who have received graces from the disciples and from him in particular» shouts one in the crowd pointing at Isaac.

Isaac blushes and as if he wanted to apologize he says: «But I am a servant. He is the Master. Here is the Master, for Whom you have been waiting. Here is Jesus!»

It was the last straw! The peaceful district of Caesarea, a little out of the way, in the suburb area, becomes busier than a market. And noisier. Hosannas! Acclamations! Entreaties! Everything!

Jesus proceeds very slowly, hemmed in on all sides by so much love. But He smiles and blesses. He proceeds so slowly that some people have time to run away and spread the news, and then come back with friends or relatives, holding their children high up in order to arrive safely close to Jesus, Who caresses and blesses them.

344.5

They thus arrive at the house seen previously and knock. The same old servant, on hearing all the voices, opens without any hesitation. But… she sees Jesus in the middle of the cheering crowd, and she understands… She drops to the floor moaning: «Have mercy, my Lord. Your servant did not recognize You and did not worship You!»

«No harm, woman. You did not recognize the man, but you believed in Him. That is what is required to be loved by God. Stand up and take Me to your masters.»

The old woman obeys, trembling with respect. But she sees her masters, overwhelmed with respect, leaning against the wall at the end of the rather dark entrance-hall. She points at them: «There they are.»

«Peace to you and to this house. May the Lord bless you for your faith in the Christ and for your charity to his disciples» says Jesus going towards the two old people, who are either husband and wife, or brother and sister.

They worship Him and then take Him to the wide verandah where several tables are laid under a heavy velarium. The view stretches over Caesarea as far as the mountains behind it and on its sides. Doves fly from the terrace to the garden full of trees in blossom.

While an old servant adds more places to the tables, Isaac explains: «Benjamin and Anne welcome not only us, but whoever comes looking for You. They do so in Your Name.»

«May Heaven bless them every time they do so.»

«Oh! We have means, but have no children. At the end of our days, we are adopting the poor of the Lord» says simply the old woman.

And Jesus lays His hand on her grey-haired head saying: «And that makes you mother more than if you had conceived seven times and seven times.

344.6

But now allow Me to explain to these people what they wanted to know, so that we can then dismiss them and sit down to our meal.»

The terrace is crammed with people and more continue to arrive taking up every possible bit of room. Jesus is surrounded by children who look at Him ecstatically with their large innocent eyes. His back is turned to the table and He smiles at the children even when talking of the important subject. He seems to be reading on their innocent faces the words of the requested truth.

«Listen. The sign of Jonah that I promised[1] to the wicked, and I promise to you as well, not because you are wicked, on the contrary, that you may reach perfection in believing when you see that it is accomplished, is this.

As Jonah remained in the belly of the sea-monster for three days and then was vomited on the shore to convert and save Nineveh, so it will happen to the Son of man. To calm the billows of a great satanic storm, the mighty ones in Israel will deem it necessary to sacrifice the Innocent. But they will only increase their dangers, because in addition to Satan who will perturb them, they will have God Who will punish them after the crime. They could defeat the storm by believing in Me. But they will not believe, because they see in Me the cause of their perturbation, of their fears, dangers and refutation of their false holiness. But when the hour comes, the insatiable monster, that is, the bowels of the earth, which swallow every man who dies, will open up to give the Light back to the world that denied it.

So as Jonah was a sign of the power and mercy of the Lord for the people of Nineveh, so the Son of man will be the sign for this generation. With the difference that Nineveh was converted whereas Jerusalem will not be converted, because it is full of the wicked generation of which I spoke. So the Queen of the South will rise on Doomsday against the men of this generation and will condemn them. Because she came, in her days, from the end of the world to listen to Solomon’s wisdom, whilst this generation, which has Me with them, will not listen to Me and they persecute and drive Me away as if I were a leper and a sinner, and yet I am much greater than Solomon. Also the people of Nineveh will rise on Doomsday against the wicked generation that will not turn to the Lord its God, because they were converted by the preaching of a man.

And I am greater than any man, be it Jonah or any other Prophet. I will therefore give the sign of Jonah to those who ask for a definitely unequivocal sign. I will give one and one sign to those who arrogantly refuse to bow to the proof that I have already given them of people rising from death by My command. I will give all signs. The sign of a decomposed body that becomes alive and wholesome, and the sign of a body that rises by Itself from death because Its Spirit is gifted with almighty power. But they will not be graces. They will not smooth the situation. Neither here, nor in the eternal books. What is written, is written. And proof will pile up like stones for a lapidation. They will pile up against Me, to harm Me, but unsuccessfully. And against them to crush them forever by the sentence of God reserved for the wicked incredulous.

That is the sign of Jonah of which I spoke. Have you any more questions to ask Me?»

«No, Master. We will inform our head of the synagogue, who was very close to the truth when considering the promised sign.»

«Matthias is a just man.

344.7

And the Truth is revealed to the Just as it is revealed to these innocent children who know Who I am, better than anybody else. Before I dismiss you, let Me hear these angels of the earth praise the mercy of God. Come here, children.»

The children who have been quiet with some difficulty so far, run towards Him.

«Tell Me, children without malice, which is My Sign for you?»

«That You are good.»

«That You cured my mother by means of Your Name.»

«That You love everybody.»

«That You are so handsome as no other man can be.»

«That You make bad people become good, as You did with my father.»

Each child announces a loving distinctive feature of Jesus, or recollects sufferings that Jesus has changed into smiles.

But the dearest of them all is a lively little child, about four years old, who climbs up on Jesus’ lap and clasps His neck saying: «Your sign is that You love all children, and children love. You. A love as big as this…» and he opens his little plump arms wide, and laughs, and he then embraces Jesus’ neck once again, rubbing his childish cheek against Jesus’, Who kisses him asking: «But why do you love Me if you have never seen Me before?»

«Because You look like the angel of the Lord.»

«But you have not seen him, My dear little fellow…» says Jesus tempting him and smiling.

The child remains dumbfounded for a moment. He then smiles showing all his little teeth and he says: «But my soul did see him! Mummy says that I have it, and it’s here, and God sees it, and my soul has seen God and the angels, and sees them. And my soul knows You, because You are the Lord.»

Jesus kisses his forehead saying: «May this kiss increase in you the light of your intellect» and He puts him down. The child runs to his father, holding a hand on his forehead where it was kissed, and he shouts: «To mummy, to mummy! So that she may kiss here where the Lord kissed, and her voice will come back to her and she will not weep anymore.»

They explain to Jesus that the child’s mother suffers from throat trouble and was very anxious to receive a miracle; but the disciples were unable to cure her disease as it was too deep and untouchable.

«The youngest disciple, her little boy, will cure her. Go in peace, man. And have faith… like your son» He says dismissing the child’s father.

He then kisses the other children who are anxious to have the same kiss on their foreheads and He dismisses the citizens. Only His disciples, the people from Kedesh and the other places remain with Him.

344.8

While waiting for the meal to be served, Jesus organizes the departure of the following day of all the disciples, who will precede Him to Capernaum, where they will join the others who will have gone there from other places. «You will then take with you Salome, the wives and daughters of Nathanael and Philip, Johanna and Susanna, as you proceed towards Nazareth. You will get My Mother there, and the mother of My brothers and you will take them to Bethany, to the house in which Joseph lives in Lazarus’ property. We will come through the Decapolis.»

«And what about Marjiam?» asks Peter.

«I said: “you will precede Me to Capernaum”. I did not say: “go”. But from Capernaum you will be able to inform the women of our arrival, so that they may be ready, when we go towards Jerusalem: via the Decapolis. Marjiam, who is now a young man, will go with the disciples escorting the women…»

«The fact is… that I wanted to take also my wife, poor woman, to Jerusalem. She has always wanted to go, but she never came, because I did not want any trouble. But I would like to make her happy this year. She is so good!»

«Of course, Simon. That is another reason for sending Marjiam with her. We shall travel very slowly and we shall all meet there…»

The old landlord says: «Such a short time with me.»

«Father, I have still so much to do. I want to be in Jerusalem at least eight days before Passover. Remember that the first phase of the moon of Adar is already over…»

«That is true. But I longed so much for You!… I seem to be in the light of Heaven with You here… and that the light will go out as soon as You go away.»

«No, father. I will leave it in your heart. I will leave it also to your wife and to everybody in this hospitable house.»

They sit at the tables and Jesus offers and blesses the food, which a servant passes to the various tables.


Notes

  1. promis en 269.10 et 342.7.

Notes

  1. promised in 269.10 and 342.7.