Gli Scritti di Maria Valtorta

398. Discours d’adieu à Hébron. Les illusions de Judas.

398. Discorso di commiato a Ebron

398.1

Et voici Hébron, au milieu de ses montagnes boisées ou couvertes de prés. L’entrée de Jésus est saluée par les cris de louanges des premiers qui le voient. Certains s’empressent de l’annoncer dans tout le village.

Le chef de la synagogue accourt, suivi par les miraculés de l’année précédente et les notables. Chacun veut avoir le Seigneur pour hôte. Mais Jésus remercie tout le monde :

« Non, je ne reste que le temps de vous parler… Allons donc à la pauvre, à la sainte maison de Jean-Baptiste. Je désire la saluer elle aussi… C’est une terre de miracle. Vous ne le savez pas.

– Oh ! nous le savons, Maître. Ceux qui ont été guéris là sont parmi nous ! disent plusieurs.

– C’était une terre de miracle bien avant l’an dernier ! Elle l’a été il y a trente-trois ans pour la première fois, quand la grâce du Seigneur a reverdi les entrailles desséchées pour en faire un pommier fécond dont mon précurseur a été le doux fruit. Elle le fut, il y a trente-deux ans, quand, par une opération mystérieuse, je l’ai sanctifié d’avance, alors que nous étions, lui et moi, deux germes qui mûrissaient au plus profond d’un sein. Et aussi lorsque j’ai rendu au père de Jean l’usage de la parole. Mais, aux secrètes opérations de l’Incarné pas encore né, se rattache depuis deux ans un grand miracle que vous ignorez tous. Vous rappelez-vous la femme qui habitait dans cette maison ?

– Qui, Aglaé ? demandent plusieurs.

– Oui. Je lui ai rendu la vie, non pas dans ses entrailles, mais à son âme desséchée par le paganisme et le péché. Aidé par sa bonne volonté, je l’ai rendue féconde en justice, en la délivrant de ce qui la retenait. Et je vous la donne en modèle. Ne vous scandalisez pas. En vérité, je vous dis qu’elle mérite d’être citée en exemple et imitée, car il y en a peu en Israël qui ont fait autant de chemin que cette païenne pécheresse pour rejoindre les sources de Dieu.

– Nous la croyions enfuie avec d’autres amants… Certains disaient qu’elle était changée, qu’elle était bonne… Mais nous répliquions : “ C’est un caprice ! ” Il y en avait même qui prétendaient qu’elle était venue à toi pour… pécher…, explique le chef de la synagogue.

– Elle est effectivement venue me trouver, mais pour être rachetée.

– Nous avons fait un péché en la jugeant…

– C’est pour cette raison que je vous dis : “ Ne jugez pas. ”

– Et où est-elle maintenant ?

– Dieu seul le sait. Elle fait une dure pénitence, certainement. Priez pour la soutenir… Je te salue, sainte maison de mon parent et précurseur ! Paix à toi ! Bien que tu sois aujourd’hui vide et désolée, que la paix soit toujours avec toi, sainte demeure de paix et de foi ! »

Jésus entre, en bénissant, dans le jardin redevenu sauvage et avance au milieu des herbes envahissantes. Il longe ce qui était autrefois une tonnelle ou des espaliers bien ordonnés de lauriers et de buis, et qui maintenant forme un fouillis hirsute de lierres, de clématites, de liserons qui les étouffent. Il va au fond, vers les restes de ce qui était le tombeau, et s’arrête là.

398.2

Les gens forment un cercle silencieux autour de lui.

« Fils de Dieu, peuple d’Hébron, écoutez !

Pour que vous ne soyez pas troublés et induits en erreur de jugement sur votre Sauveur, comme vous l’avez été pour la pécheresse, je viens vous confirmer et vous fortifier dans la foi. Je viens vous apporter le viatique de ma parole pour qu’elle reste lumineuse en vous à l’heure des ténèbres, et pour que Satan ne vous fasse pas perdre le chemin du Ciel.

Il viendra bientôt des heures où vos cœurs répéteront en gémissant les paroles du psaume d’Asaph[1], chantre prophétique, et vous direz : “ Pourquoi, ô Dieu, nous as-tu rejetés pour toujours ? Pourquoi ta fureur s’enflamme-t-elle contre les brebis que tu fais paître ? ” Alors, vous pourrez vraiment élever, comme un gage de sécurité, la Rédemption désormais accomplie, et crier : “ Ce peuple est le tien et tu l’as racheté ! ” pour invoquer sa protection contre les ennemis qui auront commis tout le mal possible dans le Sanctuaire véritable où Dieu réside comme au Ciel, dans le Christ du Seigneur. Après avoir commencé par terrasser le Saint, ils chercheront à détruire ses murs, c’est-à-dire ses fidèles. En vrais profanateurs et persécuteurs de Dieu — plus que Nabuchodonosor[2] et qu’Antiochos, plus que ceux qui viendront par la suite —, ils lèvent déjà la main pour m’abattre, avec un orgueil sans limites qui refuse toute conversion, qui ne veut pas de foi, de charité, de justice et qui, comme le levain dans une tas de pâte, gonfle et déborde du Sanctuaire, devenu la citadelle des ennemis de Dieu.

Mes enfants, écoutez ! Quand vous serez persécutés pour m’avoir aimé, fortifiez votre cœur en pensant qu’avant vous j’ai été le Persécuté. Souvenez-vous qu’ils ont déjà dans la gorge le hurlement de leur cri de triomphe et qu’ils préparent des bannières destinées à flotter au vent à l’heure de la victoire. Sur chaque bannière, il y aura un mensonge contre moi, qui semblerai être le Vaincu, le Malfaiteur, le Maudit.

398.3

Vous hochez la tête ? Vous n’y croyez pas ? Votre amour vous empêche de croire… C’est une belle vertu que l’amour ! Une grande force… et un grand danger ! Oui, un danger. Le choc de la réalité à l’heure des ténèbres sera d’une violence surhumaine dans les cœurs que l’amour, pas encore parfaitement établi, rend aveugles. Vous ne pouvez pas imaginer que moi qui suis le Roi, le Puissant, je puisse être à la merci de gens de rien. Vous pourrez encore moins le croire à ce moment-là, et un doute naîtra : “ Etait-ce vraiment lui ? Et si oui, comment a-t-il pu être vaincu ? ”

Rendez vos cœurs plus forts pour cette heure ! Sachez-le : “ en un instant ”, les ennemis du Saint auront brisé les portes, jetant tout par terre, et allumé un feu de haine contre le Saint de Dieu ; ils auront abattu et jeté à terre le Tabernacle du Nom très saint, en disant dans leurs cœurs : “ Faisons cesser sur la terre toutes les fêtes de Dieu ” — car c’est une fête d’avoir Dieu parmi vous —, et : “ Qu’on ne voie plus ses enseignes, qu’il n’y ait plus aucun prophète qui nous connaisse tels que nous sommes. ” Mais rapidement, plus rapidement encore, Celui qui a posé ses limites à la mer et écrasé dans les eaux les têtes immondes des crocodiles sacrés et de leurs adorateurs, Celui qui a fait jaillir les sources et couler les torrents, mais desséché des fleuves pérennes, Celui qui a fait le jour et la nuit, l’été et le printemps, la vie et la mort, Celui qui a tout créé, fera ressusciter son Christ, comme il est dit. Alors il sera Roi, roi pour l’éternité. Et ceux qui seront restés fermes dans la foi régneront avec lui au Ciel.

Rappelez-vous cela. Et quand vous me verrez élevé et méprisé, ne chancelez pas. Quand, à votre tour, vous serez élevés et méprisés, ne chancelez pas.

398.4

Père, mon Père ! Je te prie, au nom de ceux-ci qui nous sont chers, à toi et à moi. Exauce ton Verbe, écoute le Propitiateur ! N’abandonne pas aux animaux les âmes de ceux qui te louent en m’aimant, n’oublie pas pour toujours les âmes de tes petits. Dieu bon, veille à tes promesses, car les lieux ténébreux de la terre sont des repaires d’iniquité d’où sort la terreur pour effrayer tes petits. Père ! O mon Père ! Que l’humble qui espère en toi ne soit pas confondu ! Que le pauvre et le nécessiteux louent ton nom pour l’aide que tu leur procureras !

Lève-toi, ô Dieu ! Je t’en prie pour cette heure, pour ces heures ! Lève-toi, ô Dieu ! En raison du sacrifice de Jean et de la sainteté de tes patriarches et de tes prophètes ! En raison de mon sacrifice, mon Père, défends ce troupeau qui est le tien et le mien ! Apporte-lui la lumière dans les ténèbres, la foi et la force contre les séducteurs ! Donne-toi, Père, à ce troupeau ! Donne-lui aussi ton Fils, maintenant, demain et toujours jusqu’à l’entrée dans ton Royaume ! Soyons ensemble dans leur cœur jusqu’au moment où ils seront là où nous sommes dans les siècles des siècles. Et qu’il en soit ainsi. »

Comme il n’y a pas de miracles à accomplir, Jésus passe dans les rangs de la foule presque en extase et il bénit, un par un, ses auditeurs. Il reprend sa marche sous le soleil, déjà haut mais rendu supportable grâce aux frondaisons des arbres et à l’air de la montagne.

398.5

Derrière, en groupes, les apôtres discutent sans arrêt.

« Quels discours ! Cela fait frémir ! dit Barthélemy.

– Mais comme ils sont tristes ! Ils font pleurer ! soupire André.

– Hé ! c’est son adieu. J’ai raison, moi. Il va vraiment vers le trône, s’exclame Judas.

– Le trône ? Hum ! Il me semble qu’il parle de persécutions plutôt que d’honneurs ! observe Pierre.

– Mais non ! Le temps des persécutions est fini ! Ah ! moi, je suis heureux, s’écrie Judas.

– Tant mieux pour toi ! Moi je voudrais être encore aux jours où nous étions inconnus, il y a deux ans… ou à “ La Belle Eau”… J’appréhende les jours à venir… dit Jean.

– Parce que tu as un cœur de faon… Mais moi, je vois déjà l’avenir… Des cortèges !… Des chanteurs !… Un peuple prosterné !… Les honneurs des autres nations !… Ah ! l’heure est venue ! Les chameaux de Madiân[3] et les foules accourront de partout… et ce ne seront pas les trois pauvres Mages… mais une multitude… Israël sera aussi grand que Rome, ou même plus qu’elle… Dépassées les gloires des Maccabées, celles de Salomon… toutes les gloires… Il sera, lui, le Roi des rois… et nous ses amis… Dieu très-haut ! Qui me donnera la force pour cette heure ?… Ah ! si mon père vivait encore !… »

Judas est exalté. Son visage resplendit quand il évoque l’avenir qu’il rêve de vivre…

398.6

Jésus est très en avant. Mais ce futur roi — selon Judas —, s’arrête et, assoiffé, il joint ses mains pour prendre de l’eau dans un ruisselet et boire… comme l’oiseau de la forêt ou l’agneau en train de paître. Puis il se retourne et dit :

« Il y a là des fruits sauvages. Cueillons-en pour calmer notre faim…

– Tu as faim, Maître ? demande Simon le Zélote.

– Oui, reconnaît humblement Jésus.

– Evidemment ! Hier soir, tu as tout donné à ce malheureux ! s’exclame Pierre.

– Mais pourquoi n’as-tu pas voulu t’arrêter à Hébron ? demande Philippe.

– Parce que Dieu m’appelle ailleurs. Vous, vous ne savez pas. »

Les apôtres haussent les épaules et se mettent à cueillir les petits fruits encore verts des arbustes sauvages épars sur les pentes des montagnes. Il doit s’agir, semble-t-il, de petites pommes sures. Et le Roi des rois s’en nourrit, de même que ses compagnons qui font la grimace à cause de l’âpreté du fruit. Jésus, absorbé, mange et sourit.

« Tu me fais presque enrager ! s’exclame Pierre.

– Pourquoi ?

– Parce que tu pouvais être bien et faire plaisir aux habitants d’Hébron. Au lieu de ça, tu te donnes mal au ventre et tu t’agaces les dents sur ce poison amer et plus acide que de la pariétaire !

– Je vous ai, vous qui m’aimez ! Quand je serai élevé et que j’aurai soif et faim, je penserai avec regret à cette heure, à cette nourriture, à vous qui maintenant êtes avec moi, et qui alors…

– Mais tu n’auras ni soif ni faim ! Un roi a de tout ! Et nous serons encore plus proches de toi ! s’exclame Judas.

– C’est toi qui le dis.

– Et tu penses que ce ne sera pas le cas, Maître ? demande Barthélemy.

– Non, Barthélemy. Quand je t’ai vu sous le figuier[4], ses fruits étaient si verts que qui les aurait cueillis en aurait eu la langue et la gorge brûlées… Mais les fruits verts du figuier ou de ces arbres sont plus doux que des rayons de miel en comparaison de ce que sera pour moi mon élévation… Allons… »

Et il se remet en marche le premier, tout en avant, méditatif, alors que, derrière, les Douze bavardent sans arrêt.

398.1

­Ed ecco Ebron fra i suoi monti selvosi e prativi. L’entrata di Gesù in essa è salutata con gridi di osanna dai primi che lo vedono e che, in parte, corrono via a darne l’annuncio per tutto il paese. Accorre il sinagogo, accorrono i miracolati dell’anno avanti, accorrono i notabili. Ognuno vuole ospite il Signore.

Ma Gesù, ringraziando tutti, dice: «No, non sosto che il tempo di parlarvi… Andiamo perciò alla povera, santa casa del Battista. Che Io saluti anche quella… È terra di miracolo. Voi non sapete».

«Oh! sappiamo, Maestro. I guariti colà sono fra noi!…», dicono in molti.

«Molto prima di or è un anno fu terra di miracolo. Lo fu trentatrè anni fa per la prima volta, quando la grazia del Signore rinverdì le seccate viscere per farle albero al dolce pomo del Precursore mio. Lo fu trentadue anni or sono, quando, per opera misteriosa, Io lo presantificai, essendo Io e lui due frutti che maturavano in profondo seno. E poi quando al padre di Giovanni Io sciolsi la favella legata. Ma, alle segrete operazioni dell’Incarnato non ancor nato, or sono due anni si allaccia un grande miracolo che voi tutti ignorate. Ricordate la donna che abitava là dentro?…».

«Chi? Aglae?», chiedono in molti.

«Essa. Io l’ho rinverdita, non nelle viscere ma nell’anima essiccata dal paganesimo e dal peccato, e l’ho fatta feconda di giustizia, liberandola da ciò che la teneva, aiutato dalla sua buona volontà. E ve la propongo a modello. Non vi scandalizzate. In verità vi dico che ella è da citarsi ad esempio e da imitarsi, perché pochi in Israele hanno fatto tanta via quanto la pagana e peccatrice per raggiungere le fonti di Dio».

«Noi la credevamo fuggita con altri amanti… C’era chi diceva che era mutata, che era buona… Ma dicevamo: “È un capriccio!”. C’era anche chi diceva che era venuta da Te per… pec­care…», spiega il sinagogo.

«È venuta infatti da Me. Ma per essere redenta».

«Abbiamo peccato di giudizio…».

«Per questo Io dico: “Non giudicate”».

«E dove è ora?».

«Solo Dio lo sa. In aspra penitenza certo. Pregate per sostenerla… Ti saluto, o casa santa dal mio Parente e Precursore! La pace a te! Per quanto ora tu sia sola e desolata, sempre la pace a te, o santa dimora di pace e di fede!».

Gesù pone piede, benedicendo, nel giardino divenuto selvaggio, e si inoltra fra le erbe invadenti e costeggiando quelle che una volta erano pergole od ordinate spalliere di lauri e bossi, e che ora sono una scapigliata famiglia di piante fasciate di edere, di vitalbe, di convolvoli che le opprimono; va in fondo, ai resti di ciò che era il sepolcro, e sosta là.

398.2

La gente si pigia, ordinata e silenziosa, in cerchio intorno a Lui.

«Figli di Dio, popolo di Ebron, ascolta!

Perché voi non siate turbati e tratti in inganno di giudizio sul vostro Salvatore, come lo foste per la peccatrice, Io vengo a confermarvi e fortificarvi nella fede. Vengo a darvi il viatico della mia parola, perché essa resti luminosa in voi nell’ora delle tenebre e non vi faccia Satana smarrire la via del Cielo.

Presto verranno ore in cui i vostri cuori gemeranno le parole del salmo di Asaf[1] cantore profetico, e direte: “Perché, o Dio, ci hai rigettati per sempre? Perché il tuo furore divampa contro le pecorelle da Te pascolate?”; e veramente potrete allora alzare, come un diritto di protezione, la redenzione ormai compiuta e gridare: “Questo è tuo popolo e Tu lo redimesti!” per invocare protezioni contro i nemici, che ogni male avranno fatto nel vero Santuario dove Dio è come in Cielo, nel Cristo del Signore, e abbattuto il Santo per prima cosa cercheranno poi di abbattere le mura di esso, i suoi fedeli. Veri profanatori e persecutori di Dio, più di Nabucodonosor[2] e di Antioco, più dei futuri, essi alzano già le mani ad abbattermi nella loro superbia senza limiti, che non vuole esser convertita, che non vuole aver fede, carità, giustizia e che, come lievito in un mucchio di farina, gonfia e trabocca dal Santuario, divenuto cittadella dei nemici di Dio.

Figli, ascoltate! Quando sarete perseguitati per avermi amato, fortificate il cuore pensando che prima di voi Io fui il Perseguitato. Ricordate che essi hanno già nella strozza l’ululo delle loro grida di trionfo e preparano le bandiere perché sventolino in un’ora di vittoria, e su ogni bandiera sarà una menzogna contro di Me, che sembrerò il Vinto, il Malfattore, il Maledetto.

398.3

Scuotete il capo? Non credete? Il vostro amore vi è ostacolo al credere… Grande cosa l’amore! Grande forza… e grande pericolo! Sì, pericolo. L’urto della realtà nell’ora delle tenebre sarà violento in maniera sovrumana nei cuori che l’amore, non ancora ordinato in perfezione, fa ciechi. Non potete credere che Io, il Re, il Potente, possa essere dato in balìa dei nulla. Non lo potrete credere soprattutto allora, e sorgerà il dubbio: “Era proprio Lui? E se lo era, come poté essere vinto?”.

Rafforzate il cuore per quell’ora! Sappiate che se “in un momento” i nemici del Santo hanno spezzato le porte, atterrando ogni cosa, e dato fuoco d’odio al Santo di Dio, se hanno abbattuto e atterrato il Tabernacolo del Nome Ss., dicendo in cuor loro: “Facciamo cessare sulla Terra tutte le feste di Dio”, perché è festa avere Dio fra voi, dicendo: “Non si vedano più le sue insegne, non ci sia più alcun profeta che ci conosca per quello che siamo”, presto, più presto ancora, Colui che ha dato saldezza al mare e stritolato nelle acque le immonde teste dei coccodrilli sacri e dei loro adoratori, Colui che ha fatto scaturire fonti e torrenti e seccare fiumi perenni, Colui di cui è il giorno e la notte, l’estate e la primavera, la vita e la morte, tutto, farà risorgere, come è detto, il suo Cristo, e Re sarà. Re in eterno. E coloro che saranno stati fermi nella fede con Lui regneranno in Cielo.

Questo ricordate. E quando mi vedrete innalzato e vilipeso, non vacillate. E quando sarete innalzati e vilipesi, non vacillate.

398.4

­Oh! Padre! Padre mio! Io, a nome di questi che ti sono e mi sono cari, ti prego. Esaudisci il tuo Verbo, ascolta il Propiziatore! Non abbandonare alle bestie le anime di quelli che ti lodano amandomi, non dimenticare per sempre le anime dei tuoi piccoli. Abbi riguardo, o Dio buono, al tuo patto, perché i luoghi oscuri della Terra sono covi di iniquità dai quali esce il terrore per sgomentare i tuoi piccoli. Padre! Oh! Padre mio! L’umile che spera in Te non torni via confuso! Il povero e il bisognoso dian lode al tuo Nome per l’aiuto che Tu darai loro! Sorgi, o Dio! Per quell’ora, per quelle ore, ti prego! Sorgi, o Dio! Per il sacrificio di Giovanni e la santità dei tuoi patriarchi e profeti! Per il sacrificio mio, o Padre, difendi questo tuo e mio gregge! Dàgli luce nelle tenebre, fede e fortezza contro i seduttori! Dàgli Te, o Padre! Dàgli Noi, ora, domani e sempre, fino all’entrata nel tuo Regno! Noi nel loro cuore fino all’ora in cui dove Noi siamo essi siano nei secoli dei secoli. E così sia».

E Gesù, posto che non ci sono miracoli da compiere, passa fra le file della folla quasi estatica e benedice, uno per uno, i suoi ascoltatori. E riprende ad andare, sotto il sole già alto che gli alberi fronzuti e l’aria montanina rendono sopportabile.

398.5

Dietro, in gruppo, parlano gli apostoli. Parlano fitto fitto.

«Che discorsi! Fanno fremere!», dice Bartolomeo.

«Ma come sono tristi! Fanno piangere!», sospira Andrea.

«Eh! è il suo commiato. Ho ragione io. Egli va proprio verso il trono», esclama Giuda Iscariota.

«Trono? Uhm! Mi pare che parlino di persecuzioni invece che di onori!», osserva Pietro.

«Macché! Il tempo delle persecuzioni è finito! Ah! io sono felice!», grida l’Iscariota.

«Buon per te! Io vorrei essere ancora ai giorni in cui eravamo ignoti, due anni fa… o all’Acqua Speciosa… Io tremo dei giorni futuri…», dice Giovanni.

«Perché sei un cuor di cerbiatto… Ma io! Io vedo già nel futuro… Cortei!… Cantori!… Popolo prostrato!… Onori di altre nazioni!… Oh! è l’ora! Veramente i cammelli di Madian[3] e le turbe di ogni dove verranno… e non saranno i tre poveri Magi… ma una moltitudine… Israele grande come Roma. Più di Roma… Superate le glorie dei Maccabei, di Salomone… tutte le glorie… Egli, il Re dei re… e noi i suoi amici… Oh! Dio altissimo! Chi mi darà forza per quell’ora?… Se ci fosse mio padre ancora!…». Giuda è esaltato. Splende evocando il futuro che sogna di vivere…

398.6

Gesù è molto avanti. Ma si ferma, il futuro re secondo Giuda, e, assetato, fa giumella delle mani per attingere acqua a un ruscelletto e bere… come l’uccello del bosco o l’agnello pascolante, e poi si volge e dice: «Qui vi sono dei frutti selvatici. Cogliamone per la nostra fame…».

«Hai fame, Maestro?», chiede lo Zelote.

«Sì», confessa umilmente Gesù.

«Sfido io! Ieri sera hai dato tutto a quel miserello!», esclama Pietro.

«Ma perché non hai poi voluto sostare a Ebron?», chiede Filippo.

«Perché Dio mi chiama altrove. Voi non sapete».

Gli apostoli si stringono nelle spalle e si danno a cogliere frutticini ancora acerbi da piante selvatiche sparse sui dossi montani. Sembrano meline selvatiche. E il Re dei re se ne nutre insieme ai compagni, che fanno boccacce per l’asprezza del frutto selvatico e acerbo. Gesù, assorto, mangia e sorride.

«Mi fai quasi rabbia!», esclama Pietro.

«Perché?».

«Perché potevi stare bene e fare felici quelli di Ebron, e invece ti sciupi ventre e denti su questo veleno amaro e acido più dell’erba vetriola!».

«Oh! Ho voi che mi amate! Quando sarò innalzato e avrò sete e fame, penserò con desiderio a quest’ora, a questo cibo, a voi che ora siete con Me e che allora…».

«Ma allora non avrai né sete, né fame! Un re ha di tutto! E noi ti saremo più ancora vicini!», esclama l’Iscariota.

«Tu lo dici».

«E Tu pensi che ciò non sarà, Maestro?», chiede Bartolomeo.

«No, Bartolmai. Quando ti ho visto sotto al fico[4], i suoi frutti erano tanto acerbi che chi li avesse colti ne avrebbe avuto arse lingua e fauci… Ma più dolci di favo di miele sono gli acerbi frutti del fico o di questi alberi rispetto a ciò che sarà per Me la mia assunzione… Andiamo…». E si rimette in marcia per primo, avanti a tutti, meditabondo, mentre dietro i dodici bisbigliano, bisbigliano.


Notes

  1. psaume d’asaph : c’est le Ps 74.
  2. plus que Nabuchodonosor, dans le récit de Dn 1-4 ; et qu’Antiochos, dont l’histoire et rapportée en 1 M 6, 1-16 ; 2 M 1, 11-17 ; 9 ; Dn 11, 21-45.
  3. Les chameaux de Madiân, comme en Is 60, 6.
  4. vu sous le figuier, en 50.6.

Note

  1. salmo di Asaf è il Salmo 74.
  2. più di Nabucodonosor, nel racconto di Daniele 1-4; e di Antioco, di cui si narra in: 1 Maccabei 6, 1-16; 2 Maccabei 1, 11-17; 9; Daniele 11, 21-45.
  3. i cammelli di Madian, come in: Isaia 60, 6.
  4. sotto al fico, in 50.6.