Gli Scritti di Maria Valtorta

494. La femme adultère et l’hypocrisie de ses accusateurs.

494. La donna adultera e l’ipocrisia

494.1

Je vois l’intérieur de l’enceinte du Temple, c’est-à-dire l’une des si nombreuses cours entourées de portiques. Jésus parle à la foule qui l’entoure, bien enveloppé dans le manteau qui couvre son vêtement. Celui-ci n’est pas blanc mais rouge foncé (c’est, semble-t-il, une lourde étoffe de laine).

Je pense que c’est l’hiver, car tous les gens sont emmitouflés. Il doit faire froid car, au lieu de rester immobiles, ils marchent vivement comme pour se réchauffer. Le vent remue les manteaux et soulève la poussière des cours.

Le groupe qui se presse autour de Jésus — c’est le seul à rester à sa place alors que tous les autres vont et viennent autour de tel ou tel maître — s’ouvre pour laisser passer un détachement de scribes et de pharisiens gesticulants et plus que jamais fielleux. Tout en eux lance du venin : leurs regards, leur visage, leur bouche. Quelles vipères ! Plutôt qu’ils ne la conduisent, ils traînent une femme d’environ trente ans, échevelée, les vêtements en désordre, et en larmes comme une personne que l’on a maltraitée. Ils la jettent aux pieds de Jésus comme un tas de chiffons ou une dépouille morte. Et elle reste là, recroquevillée sur elle-même, le visage appuyé sur ses deux bras, qui la cachent et lui font un coussin entre son visage et le sol.

« Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d’adultère. Son mari l’aimait, et ne la laissait manquer de rien. C’était la reine de sa maison. Or elle l’a trahi, car c’est une pécheresse, une vicieuse, une ingrate, une profanatrice. Elle est adultère et, comme telle, doit être lapidée. C’est ce que dit Moïse. Dans sa Loi, il ordonne que de telles femmes soient lapidées comme des bêtes immondes. Et elles sont immondes, car elles trahissent la foi conjugale ainsi que l’homme qui les aime et prend soin d’elles ; elles sont comme une terre jamais rassasiée, toujours assoiffée de luxure. Elles sont pires que des courtisanes car, sans la morsure du besoin, elles se donnent pour assouvir leur impudicité. Elles sont corrompues. Elles sont contaminatrices. Elles doivent être condamnées à mort. Moïse l’a dit. Et toi, Maître, qu’en penses-tu ? »

494.2

Jésus avait interrompu son discours à l’arrivée tumultueuse des pharisiens, il avait promené un regard pénétrant sur la meute haineuse, puis avait tourné les yeux sur la femme avilie, jetée à ses pieds. Mais il ne dit mot. Il s’est penché, tout en restant assis et, d’un doigt, il écrit sur les pierres du portique que la poussière soulevée par le vent recouvre d’une couche épaisse. Eux parlent, et lui écrit.

« Maître, c’est à toi que nous parlons. Ecoute-nous. Réponds-nous. Tu n’as pas compris ? Cette femme a été prise en flagrant délit d’adultère. Dans sa maison, dans le lit de son mari. Elle l’a souillé par sa passion. »

Jésus écrit.

« Mais c’est un abruti, cet homme ! Vous ne voyez pas qu’il ne comprend rien et qu’il trace des signes sur la poussière comme un pauvre fou ?

– Maître, pour ton bon renom, parle. Que ta sagesse réponde à nos questions. Nous te le répétons : cette femme ne manquait de rien. Elle avait vêtements, nourriture, amour. Or elle a trahi. »

Jésus écrit.

« Elle a menti à l’homme qui avait confiance en elle. De sa bouche menteuse, elle l’a salué, elle l’a accompagné jusqu’à la porte en souriant, puis elle a ouvert la porte secrète et a fait entrer son amant. Et pendant que son mari était absent et travaillait pour elle, elle s’est vautrée dans sa luxure comme une bête immonde.

– Maître, plus encore que de la couche nuptiale, elle a profané la Loi. C’est une rebelle, une sacrilège, une blasphématrice. »

Jésus écrit. Du pied, il efface et écrit plus loin, en tournant lentement sur lui-même pour trouver de la place. On dirait un enfant qui s’amuse. Mais ce qu’il écrit, ce ne sont pas des mots pour rire. Il a écrit successivement : “ Usurier ”, “ Faussaire ”, “ Fils irrespectueux ”, “ Fornicateur ”, “ Assassin ”, “ Profanateur de la Loi ”, “ Voleur ”, “ Luxurieux ”, “ Usurpateur ”, “ Mari et père indigne ”, “ Blasphémateur ”, “ Rebelle à Dieu ”, “ Adultère ”. Il écrit et écrit encore pendant qu’interviennent de nouveaux accusateurs.

« Mais enfin, Maître ! Rends ton jugement ! Cette femme doit être jugée. Elle ne peut de son poids contaminer la terre. Son souffle est un poison qui trouble les cœurs. »

494.3

Jésus se lève. Mon Dieu, quel visage ! Ses yeux sont des éclairs qui foudroient les accusateurs. Il semble encore plus grand, tant il redresse la tête. On dirait un roi sur son trône, tant il est sévère et solennel. Son manteau est tombé d’une épaule et forme une légère traîne derrière lui, mais il ne s’en soucie pas.

Le visage fermé et sans la moindre trace de sourire sur les lèvres ni dans les yeux, il darde son regard sur la foule, qui recule comme devant deux lames acérées. Il les fixe un par un, en semblant fouiller en eux avec une intensité qui fait peur. Ceux qu’il dévisage ainsi cherchent à reculer dans la foule et s’y perdre ; ainsi le cercle s’élargit et s’effrite, comme miné par quelque force cachée.

Finalement, il parle :

« Que celui d’entre vous qui est sans péché lance à la femme la première pierre. »

Sa voix est un tonnerre qu’accompagnent des regards encore plus fulgurants. Jésus a croisé les bras et reste sans bouger, droit comme un juge qui attend. Son regard ne laisse pas en paix : il fouille, pénètre, accuse.

C’est d’abord un homme qui s’éloigne, tête basse, puis deux, puis cinq, puis toute l’assistance, par groupes. Non seulement les scribes et les pharisiens, mais aussi ceux qui se tenaient auparavant autour de Jésus et d’autres, qui s’étaient approchés pour entendre le jugement et la condamnation et qui, les uns comme les autres, s’étaient unis pour insulter la coupable et réclamer sa lapidation.

Jésus reste seul avec Pierre et Jean. Je ne vois pas les autres apôtres.

Pendant la fuite des accusateurs, Jésus s’est remis à écrire : “ Pharisiens ”, “ Vipères ”, “ Tombeaux de pourriture ”, “ Menteurs ”, “ Traîtres ”, “ Ennemis de Dieu ”, “ Insulteurs de son Verbe ”…

494.4

Une fois la cour tout entière vidée, un grand silence s’établit. Il ne reste plus que le bruissement du vent et le murmure d’une fontaine dans un coin. Alors Jésus lève la tête et regarde. Son visage s’est apaisé. Il est attristé, mais n’est plus irrité. Il jette un coup d’œil à Pierre qui s’est légèrement éloigné pour s’appuyer à une colonne et à Jean qui, presque derrière Jésus, le regarde avec amour. Jésus esquisse un sourire à la vue de Pierre et ce sourire s’élargit quand ses yeux se tournent vers Jean : ce sont deux sourires différents.

Puis il regarde la femme encore prostrée à ses pieds et en larmes. Il l’observe. Il se lève, rajuste son manteau comme s’il allait se mettre en route. Il fait signe aux deux apôtres de se diriger vers la sortie.

Resté seul, il appelle la femme.

« Femme, écoute-moi. Regarde-moi. »

Il répète son ordre, car elle n’ose lever la tête.

« Femme, nous sommes seuls. Regarde-moi. »

La malheureuse lève un visage sur lequel les larmes et la poussière forment un masque avilissant.

« Femme, où sont tes accusateurs ? »

Jésus parle doucement, avec un sérieux plein de pitié. Son visage et son corps s’inclinent légèrement vers la terre, vers cette misère, et ses yeux sont pleins d’une expression indulgente et rénovatrice.

« Personne ne t’a condamnée ? »

La femme, entre deux sanglots, répond :

« Personne, Maître.

– Moi non plus, je ne vais pas te condamner. Va, et ne pèche plus. Rentre chez toi, et sache te faire pardonner, par Dieu et par l’offensé. N’abuse pas de la bonté du Seigneur. Va. »

Il l’aide à se relever en la prenant par la main, mais il ne la bénit pas et ne lui donne pas la paix. Il la regarde s’éloigner, tête basse et légèrement chancelante sous le poids de sa honte, puis, quand elle a disparu, il s’éloigne à son tour avec les deux disciples.

494.5

Jésus dit :

« Ce qui me blessait, c’était le manque de charité et de sincérité des accusateurs. Non que l’accusation fût mensongère. La femme était réellement coupable. Mais ils manquaient de sincérité en se scandalisant d’une faute qu’eux-mêmes avaient commise mille fois et que seules une ruse plus habile et une plus grande chance avaient permis de garder cachée. La femme, à son premier péché, avait été moins rusée et moins chanceuse. Mais aucun de ses accusateurs et de ses accusatrices — car, même si elles n’élevaient pas la voix, les femmes aussi l’accusaient au fond de leur cœur — n’était exempt de faute.

Est adultère celui qui passe à l’acte comme celui qui aspire à l’acte et le désire de toutes ses forces. La luxure existe aussi bien chez celui qui souhaite pécher que chez le pécheur. Il ne suffit pas d’éviter le mal, il faut aussi ne pas désirer le commettre.

Rappelle-toi, Maria, la première parole[1] de ton Maître, quand il t’a appelée du bord du précipice où tu te trouvais : “ Il ne suffit pas d’éviter de commettre le mal. Il faut aussi ne pas désirer le faire. ”

Celui qui caresse des pensées voluptueuses et provoque des impressions luxurieuses, par des lectures, des spectacles recherchés exprès et par des habitudes malsaines, est aussi impur que celui qui commet la faute matériellement. J’ose même dire qu’il est plus coupable, car il va par la pensée contre la nature et pas seulement contre la morale. Je ne parle pas non plus de ceux qui passent à de véritables actes contre nature. Leur seule excuse est une maladie organique ou psychique. Celui qui n’a pas cette excuse est de dix degrés inférieur à la bête la plus dégoûtante.

Pour condamner avec justice, il faudrait être exempt de faute. Je vous renvoie aux dictées antérieures où je parle des conditions essentielles pour être juge. Le cœur des pharisiens et des scribes ne m’était pas inconnu, ni celui des personnes qui s’étaient unies à eux pour se déchaîner contre la coupable. Péchant contre Dieu et contre le prochain, ils étaient coupables de fautes contre le culte, contre leurs parents, contre leur prochain, et surtout contre leurs épouses. Si, par un miracle, j’avais ordonné à leur sang d’écrire sur leur front leur péché, c’est de loin l’accusation d’adultère de fait ou de désir qui aurait dominé.

494.6

J’ai dit[2] : “ C’est ce qui vient du cœur qui souille l’homme. ” Or, à part mon cœur, il n’y avait personne parmi les juges qui eût le cœur sans souillure.

Non seulement ils n’étaient pas sincères, mais ils n’avaient aucune charité. Pas même le fait de lui ressembler dans la soif du désir de volupté ne les y portait. C’était moi qui faisais preuve de charité envers la femme avilie, moi, le seul qui aurait dû éprouver du dégoût devant elle. Mais rappelez-vous bien ceci : “ Meilleur on est, plus on éprouve de la pitié pour les coupables. ” On n’a pas d’indulgence pour la faute elle-même, cela non. Mais on a de la compassion pour les faibles qui n’ont pas su résister à la faute.

Ah ! l’homme ! Plus qu’un roseau fragile et un délicat liseron, il est facilement dominé par la tentation et porté à s’accrocher là où il espère trouver du réconfort.

Car bien souvent la faute arrive, surtout chez le sexe le plus faible, à cause de cette recherche de réconfort. C’est pourquoi je dis que l’homme qui manque d’affection pour sa femme, et même pour sa fille, est quatre-vingt-dix fois sur cent responsable de leur faute et il en répondra pour elles. Aussi bien une sotte affection — qui n’est qu’un stupide esclavage d’un homme pour une femme ou d’un père pour sa fille —, que l’absence d’affection ou, pis encore, une faute de la propre passion qui porte un mari à d’autres amours et des parents à des soucis étrangers à leurs enfants, sont des foyers d’adultères et de prostitution, et comme tels sont condamnés par moi. Vous êtes des êtres doués de raison et guidés par une loi divine et une loi morale. Donc se rabaisser à une vie de sauvages ou de brutes devrait horrifier votre grand orgueil. Mais l’orgueil, qui dans ce cas serait même utile, vous le mettez dans bien d’autres satisfactions.

494.7

J’ai regardé Pierre et Jean d’une manière différente, car j’ai voulu dire au premier, un homme adulte : “ Pierre, toi aussi, ne manque pas de charité et de sincérité ”, et en tant que mon futur Pontife : “ Rappelle-toi cette heure et, à l’avenir, juge comme ton Maître ” ; alors qu’au second, un jeune à l’âme encore d’enfant, je laissais entendre : “ Tu pourrais juger, mais tu ne juges pas, car tu as le même cœur que moi. Merci, mon bien-aimé, d’être tellement mien que tu es un second moi-même. ”

Et j’ai éloigné ces deux apôtres avant d’appeler la femme, pour ne pas augmenter son humiliation par la présence de deux témoins. Apprenez-le, hommes sans pitié : si coupable que soit quelqu’un, il faut toujours le traiter avec respect et charité, ne pas se réjouir de son abaissement, ne pas s’acharner contre lui, pas même par des regards de curiosité. Pitié, pitié pour celui qui tombe !

A la coupable, j’indique la voie à suivre pour se racheter : rentrer chez elle, demander humblement pardon et l’obtenir par une vie droite. Ne plus céder à la chair. Ne pas abuser de la bonté divine et de la bonté humaine pour ne pas payer plus durement que la première fois sa double ou multiple faute. Dieu pardonne, parce qu’il est la Bonté même. Mais, bien que j’aie demandé[3] à l’homme de pardonner à son frère soixante-dix fois sept fois, il ne sait pas le faire deux fois.

Je ne lui ai pas donné la paix ni la bénédiction parce qu’elle n’avait pas en elle ce complet détachement de son péché qui est requis pour être pardonné. Dans sa chair, et malheureusement dans son cœur, elle n’avait pas la nausée du péché. Marie de Magdala, après avoir goûté la saveur de mon Verbe, avait eu le dégoût du péché et elle était venue à moi avec la volonté totale d’être une autre. Mais cette femme flottait encore entre les voix de la chair et celles de l’esprit. Et, dans le trouble du moment, elle n’avait pas encore pu mettre la cognée à la souche de la chair et l’abattre pour repartir mutilée du poids de son avidité vers le Royaume de Dieu, amputée de ce qui était pour elle la ruine, mais pourvue de ce qui est le salut.

Tu veux savoir si, par la suite, elle s’est sauvée ? Ce n’est pas pour tous que j’ai été Sauveur. Pour tous, j’ai voulu l’être, mais je ne l’ai pas été, car tous n’ont pas eu la volonté d’être sauvés. Et cela a été une des flèches les plus pénétrantes de mon agonie à Gethsémani.

Quant à toi, Maria de Marie, va en paix et désire éviter tout péché, même les bagatelles. Sous le manteau de Marie, il n’y a que pureté. Sache t’en souvenir.

[…]

494.1

Vedo l’interno del recinto del Tempio, ossia uno dei tanti cortili contornati da porticati. E vedo anche Gesù, il quale, molto ammantellato nel suo manto che lo fascia sopra la veste, non bianca ma rosso cupo (sembra una stoffa di lana pesante), parla a della folla che lo circonda.

Direi che è una giornata invernale, perché vedo che tutti sono molto ammantellati, e che faccia piuttosto freddo, perché invece di star fermi tutti camminano alla svelta come per scaldarsi. Vi è del vento che smuove i mantelli e solleva la polvere dei cortili.

Il gruppo che si stringe intorno a Gesù, l’unico che stia fermo mentre tutti gli altri, intorno a questo o a quel maestro, vanno avanti e indietro, si fende per lasciar passare un drappello di scribi e farisei gesticolanti e più che mai velenosi. Sprizzano veleno dallo sguardo, dal colore del volto, dalla bocca. Che vipere! Più che condurre, trascinano una donna sui trent’anni, scapigliata, disordinata nelle vesti come chi è stata malmenata, e piangente. La buttano ai piedi di Gesù come fosse un mucchio di cenci o una spoglia morta. E lei resta là, rannicchiata su se stessa, col volto appoggiato alle due braccia, nascosto da esse che le fanno cuscino fra il volto e il suolo.

«Maestro, costei è stata colta in flagrante adulterio. Suo marito l’amava, nulla le faceva mancare. Ella era regina nella sua casa. E lei lo ha tradito perché è una peccatrice, una viziosa, un’ingrata, una profanatrice. Adultera è, e come tale va lapidata. Mosé l’ha detto. Nella sua legge lo comanda che queste tali siano lapidate come bestie immonde. E immonde sono. Perché tradiscono la fede e l’uomo che le ama e le cura, perché come terra mai sazia sempre sono affamate di lussuria. Peggio delle meretrici sono, perché senza morso di bisogno danno se stesse per dare cibo alla loro impudicizia. Corrotte sono. Contaminatrici sono. A morte devono esser condannate. Mosè l’ha detto. E Tu, Maestro, che ne dici?».

494.2

Gesù, che aveva interrotto di parlare all’arrivo tumultuoso dei farisei e che aveva guardato la muta astiosa con sguardo penetrante e poi aveva chinato lo sguardo sulla donna avvilita, gettata ai suoi piedi, tace. Si è curvato, restando seduto, e con un dito scrive sulle pietre del portico, che la polvere sollevata dal vento copre di terriccio. Quelli parlano e Lui scrive.

«Maestro? Parliamo a Te. Ascoltaci. Rispondici. Non hai capito? Questa donna è stata sorpresa in flagrante adulterio. Nella sua casa. Nel letto dell’uomo suo. Ella lo ha sporcato con la sua libidine».

Gesù scrive.

«Ma è stolto quest’uomo! Non vedete che non capisce nulla e traccia dei segni sulla polvere come un povero folle?».

«Maestro, per il tuo buon nome, parla. La tua sapienza risponda al nostro interrogare. Ti ripetiamo: questa donna non mancava di nulla. Aveva vesti, cibo, amore. E ha tradito».

Gesù scrive.

«Ha mentito all’uomo che aveva fiducia in lei. Con bocca mendace l’ha salutato e col sorriso l’ha accompagnato alla porta, e poi ha aperto la porta segreta e ha ammesso il suo amante. E mentre il suo uomo era assente per lavorare per lei, essa, come una bestia immonda, s’è avvoltolata nella sua lussuria».

«Maestro, è una profanatrice della Legge oltre che del talamo. Una ribelle, una sacrilega, una bestemmiatrice».

Gesù scrive. Scrive e cancella lo scritto col piede calzato dal sandalo e scrive più là, girandosi piano su Se stesso per trovare altro spazio. Sembra un bambino che giuochi. Ma quello che scrive non è parola di giuoco. Ha scritto successivamente: «Usuraio», «Falso», «Figlio irriverente», «Fornicatore», «Assassino», «Profanatore della Legge», «Ladro», «Libidinoso», «Usurpatore», «Marito e padre indegno», «Bestemmiatore», «Ribelle a Dio», «Adultero». Scritto e riscritto mentre sempre nuovi accusatori parlano.

«Ma insomma, Maestro! Il tuo giudizio. La donna va giudicata. Non può col suo peso contaminare la terra. Il suo fiato è veleno che turba i cuori».

494.3

Gesù si alza. Misericordia! Che viso! È un balenare di lampi che si avventano sugli accusatori. Sembra ancor più alto, tanto tiene la testa eretta. Sembra un re sul suo trono, tanto è severo e solenne. Il manto gli è caduto da una spalla e fa un lieve strascico dietro a Lui. Ma Egli non se ne cura. Con volto chiuso e senza la più lontana traccia di sorriso sulla bocca e negli occhi, pianta questi occhi in volto alla folla, che arretra come davanti a due lame ben pontute. Fissa uno per uno. Con una intensità di indagine che fa paura. I fissati cercano di arretrare nella folla e di nascondersi in essa. Il cerchio così si allarga e sgretola come minato da una forza occulta.

Infine parla. «Chi di voi è senza peccato scagli sulla donna la prima pietra». E la voce è un tuono accompagnato da un ancor più vivo lampeggiare di sguardi. Gesù ha conserto le braccia sul petto e sta così, ritto come un giudice, in attesa. Il suo sguardo non dà pace. Fruga, penetra, accusa.

Prima uno, poi due, poi cinque, poi a gruppi, i presenti si allontanano a capo basso. Non solo gli scribi e i farisei, ma anche quelli che erano prima intorno a Gesù ed altri che si erano accostati per sentire il giudizio e la condanna e che, tanto quelli che questi, si erano uniti per insolentire la colpevole e chiedere la lapidazione.

Gesù resta solo con Pietro e Giovanni. Non vedo gli altri apostoli.

Gesù si è rimesso a scrivere, mentre la fuga degli accusatori avviene, e ora scrive: «Farisei», «Vipere», «Sepolcri di marciume», «Menzogneri», «Traditori», «Nemici di Dio», «Insultatori del suo Verbo»…

494.4

Quando tutto il cortile si è svuotato e un gran silenzio si è fatto, non rimanendo che il fruscio del vento e quello di una fontanella in un angolo, Gesù alza il capo e guarda. Ora il volto si è placato. È mesto, ma non più irato. Dà un’occhiata a Pietro, che si è lievemente allontanato appoggiandosi ad una colonna, ed una a Giovanni che, quasi dietro a Gesù, lo guarda col suo sguardo innamorato. Gesù ha un’ombra di sorriso guardando Pietro e un più vivo sorriso guardando Giovanni. Due sorrisi diversi.

Poi guarda la donna, ancora prostrata e piangente ai suoi piedi. L’osserva. Si alza, si riaggiusta il manto come fosse in procinto di mettersi in cammino. Fa un cenno ai due apostoli di avviarsi verso l’uscita.

Quando resta solo, chiama la donna. «Donna, ascoltami. Guardami». Ripete il comando, perché essa non osa alzare il viso. «Donna, siamo soli. Guardami».

La disgraziata alza un viso su cui pianto e polvere fanno una maschera di avvilimento.

«Dove sono, o donna, quelli che ti accusavano?». Gesù parla piano. Con serietà pietosa. Tiene il volto e il corpo lievemente piegati verso terra, verso quella miseria, e gli occhi sono pieni di una espressione indulgente e risanatrice. «Nessuno ti ha condannata?».

La donna, fra un singulto e l’altro, risponde: «Nessuno, Mae­stro».

«E neppure Io ti condannerò. Va’. E non peccare più. Va’ alla tua casa. E sappi farti perdonare. Da Dio e dall’offeso. Non abusare della benignità del Signore. Va’».

E la aiuta a rialzarsi prendendola per una mano. Ma non la benedice e non le dà la pace. La guarda avviarsi, a capo chino e lievemente barcollante sotto la sua vergogna, e poi, quando è scomparsa, si avvia a sua volta coi due discepoli.

494.5

Dice Gesù:

«Quello che mi feriva era la mancanza di carità e di sincerità negli accusatori. Non che mentissero nell’accusa. La donna era realmente colpevole. Ma erano insinceri facendosi scandalo di cosa da loro commessa le mille volte e che unicamente una maggior astuzia e una maggior fortuna avevano permesso rimanesse occulta. La donna, al suo primo peccato, era stata meno astuta e meno fortunata. Ma nessuno dei suoi accusatori ed accusatrici — perché anche le donne, se non alzavano la loro parola, la accusavano in fondo al cuore — erano scevri di colpa.

Adultero è chi trascende all’atto e chi appetisce all’atto e lo desidera con tutte le sue forze. La lussuria è tanto in chi pecca che in chi desidera peccare. Ricordati, Maria, la prima parola[1] del tuo Maestro, quando ti ho chiamata dall’orlo del precipizio dove eri: “Il male non basta non farlo. Bisogna anche non desiderare di farlo”. Chi accarezza pensieri di senso, e suscita con letture e spettacoli cercati appositamente e con abitudini malsane sensazioni di senso, è ugualmente impuro come chi commette la colpa materialmente. Oso dire: è maggiormente colpevole. Perché va col pensiero contro natura, oltre che contro morale. Non parlo poi di chi trascende a veri atti contro natura. L’unica attenuante di costui è in una malattia organica o psichica. Chi non ha tale scusante è di dieci gradi inferiore alla bestia più lurida.

Per condannare con giustizia occorrerebbe essere immuni da colpa. Vi rimando a dettati passati, quando parlo delle condizioni essenziali per esser giudice. A Me non erano ignoti i cuori di quei farisei e di quegli scribi, non quelli di coloro che si erano uniti ad essi nell’inveire contro la colpevole. Peccatori contro Dio e contro il prossimo, erano in loro colpe contro il culto, colpe contro i genitori, colpe contro il prossimo, colpe, soprattutto numerose, contro le mogli loro. Se per un miracolo avessi ordinato al loro sangue di scrivere sulla loro fronte il loro peccato, fra le molte accuse avrebbe imperato quella di “adulteri” di fatto o di desiderio.

494.6

Io ho detto[2]: “È quello che viene dal cuore che contamina l’uomo”. E, tolto il mio cuore, non vi era alcuno fra i giudici che avesse il cuore incontaminato. Senza sincerità e senza carità. Neppure l’esser simili a lei nella fame concupiscente li induceva a carità. Io ero che avevo carità per l’avvilita. Io, l’Unico che ne avrei dovuto aver schifo. Ma ricordatevi però questo: che quanto più uno è buono e più è pietoso verso i colpevoli. Non indulge alla colpa per se stessa. Questo no. Ma compatisce i deboli che alla colpa non hanno saputo resistere.

L’uomo! Oh! più che canna fragile e vilucchio sottile è facile ad esser piegato dalla tentazione e portato ad avvinghiarsi là dove spera trovare un conforto. Perché molte volte la colpa avviene, specie nel sesso più debole, per questa ricerca di conforto. Perciò Io dico che chi manca di affetto per la sua donna, ed anche per la figlia sua propria, è per novanta parti su cento responsabile della colpa della sua donna o della sua creatura e ne risponderà per esse. Tanto l’affetto stolto, che è soltanto stupido schiavismo di un uomo ad una donna o di un genitore ad una figlia, quanto una trascuratezza d’affetti, o peggio una colpa di propria libidine che porta un marito ad altri amori e dei genitori ad altre cure che non siano i figli, sono fomite ad adulterio e prostituzione e, come tali, sono da Me condannati.

Siete esseri dotati di ragione e guidati da una legge divina e da una legge morale. Avvilirsi perciò ad una condotta da selvaggi o da bruti dovrebbe fare orrore alla vostra grande superbia. Ma la superbia, che in questo caso sarebbe anche utile, voi l’avete per ben altre cose.

494.7

Ho guardato Pietro e Giovanni in diversa maniera, perché al primo, uomo, ho voluto dire: “Pietro, non mancare tu pure di carità e di sincerità”, e dirgli pure, come a futuro mio Pontefice: “Ricorda quest’ora e giudica come il tuo Maestro, in avvenire”; mentre al secondo, giovane dall’anima di bambino, ho voluto dire: “Tu puoi giudicare e non giudichi perché hai il mio stesso cuore. Grazie, amato, d’esser tanto mio da essere un secondo Me”.

Ho allontanato i due prima di chiamare la donna per non aumentare la sua mortificazione con la presenza di due testimoni. Imparate, o uomini senza pietà. Per quanto uno sia colpevole, va sempre trattato con rispetto e carità. Non gioire del suo annichilimento, non accanircisi contro neppure con sguardi curiosi. Pietà, pietà per chi cade!

Alla colpevole indico la via da seguirsi per redimersi. Tornare alla sua casa, umilmente chiedere perdono e ottenerlo con una vita retta. Non cedere più alla carne. Non abusare della bontà divina e della bontà umana per non scontare più duramente di ora la duplice o molteplice colpa. Dio perdona, e perdona perché è la Bontà. Ma l’uomo, per quanto Io abbia detto[3]:

“Perdona al fratello tuo settanta volte sette”, non sa perdonare due volte.

Non le do pace e benedizione perché non era in lei quella completa recisione dal suo peccato che è richiesta per esser perdonati. Nella sua carne, e purtroppo nel suo cuore, non era la nausea per il peccato. Maria di Magdala, sentito il sapore del mio Verbo, aveva avuto disgusto per il peccato ed era venuta a Me con la volontà totale di essere un’altra. In costei era ancora un ondeggiamento fra le voci della carne e dello spirito. Né ella, nel turbamento dell’ora, aveva ancora potuto mettere la scure contro il ceppo della carne e reciderla per andare mutilata del suo peso bramoso al Regno di Dio. Mutilata di ciò che era rovina, ma accresciuta di ciò che è salvezza.

Vuoi sapere se si è poi salvata? Non a tutti fui Salvatore. Per tutti lo volli essere, ma non lo fui perché non tutti ebbero la volontà d’esser salvati. E questo è stato uno dei più penetranti strali della mia agonia del Getsemani.

Va’ in pace tu, Maria di Maria, e non voler più peccare neppure nelle inezie. Sotto il manto di Maria non stanno che cose pure. Ricordalo.

[…]».


Notes

  1. parole rapportée dans L’Autobiographie, au 1er chapitre de la 3e partie.
  2. J’ai dit en 300.9 et en 301.5/6.
  3. demandé, en 278.3 et en 423.8.

Note

  1. parola, che è riportata nell’Autobiografia, primo capitolo della parte terza.
  2. ho detto, in 300.9 e in 301.5/6.
  3. detto, in 278.3 e in 423.8.