Gli Scritti di Maria Valtorta

603. Réflexions sur l’agonie de Jésus à Gethsémani,

603. Riflessioni sull’agonia nel Getsemani

603.1

Jésus dit :

« Tu as contemplé la souffrance de mon agonie spirituelle du jeudi. Tu as vu ton Jésus, angoissé comme un homme frappé à mort qui sent sa vie s’enfuir par les blessures qui le vident de son sang, ou comme une personne dominée par un traumatisme psychique plus grand que ses forces. Tu as vu ce traumatisme s’aggraver progressivement, jusqu’à l’effusion sanguine provoquée par le déséquilibre circulatoire dû à mes efforts pour me dominer et résister au poids qui m’écrasait.

J’étais, je suis, le Fils du Très-Haut. Mais j’étais aussi le Fils de l’homme. Je désire par ces pages établir clairement ma double nature, également totale et parfaite.

C’est ma parole qui vous permet d’avoir foi en ma divinité, car elle a des accents qui ne peuvent appartenir qu’à Dieu. Mon humanité vous est montrée par les besoins, les passions, les souffrances que je vous présente et que j’ai subis dans ma chair d’homme véritable, et elle vous est proposée en modèle pour votre humanité, de la même manière que j’instruis votre esprit par ma doctrine de vrai Dieu.

Tant ma très sainte divinité que ma très parfaite humanité ont été affadies au cours des siècles sous l’action désagrégeante de “ votre ” humanité imparfaite ; leur représentation a été déformée. Vous avez rendu mon humanité irréelle, inhumaine, tout comme vous avez rapetissé ma figure divine en en niant de nombreux aspects qui vous gênaient ; vous n’arriviez plus à reconnaître ces aspects, tant vos esprits étaient étouffés par le vice, l’athéisme, l’humanisme ou le rationalisme.

En cette heure tragique qui annonce des malheurs universels, je viens vous rafraîchir l’esprit sur ma double nature de Dieu et d’homme, afin que, de nouveau, vous la connaissiez après tout l’obscurantisme dont vous avez recouvert vos esprits, et afin que vous l’aimiez, que vous y reveniez et que vous soyez sauvés par elle. C’est la figure de votre Sauveur. Ceux qui la connaîtront et l’aimeront seront sauvés.

603.2

Ces jours-ci, je t’ai montré mes souffrances physiques. Elles ont torturé mon humanité. Je t’ai révélé mes souffrances morales qui étaient étroitement liées, entrelacées, à celles de ma Mère, en union totale. On ne peut comparer cette unité dans la douleur qu’aux lianes inextricables des forêts équatoriales : il est impossible de les séparer pour en écarter une, il faut les couper d’un même coup de machette pour se frayer un passage, et les tuer ensemble. Ou, pour prendre un meilleur exemple, il est impossible que la mort d’une mère enceinte n’atteigne pas le bébé qu’elle porte, puisque ce sont, la chaleur, la nourriture, le sang, la vie de la mère qui, au rythme des battements de son cœur, pénètrent par des membranes internes jusqu’à l’enfant et achèvent de le mettre au monde.

Elle, ma pure Mère, ne m’a pas porté neuf mois seulement comme toute femme porte le fruit de l’homme, mais sa vie durant. Nos cœurs étaient unis par des fibres spirituelles et ont toujours battu ensemble ; aucune larme de ma Mère n’a coulé sans strier mon cœur de son sel, et chacune de mes lamentations intérieures a résonné en elle et réveillé sa douleur.

Vous éprouvez de la peine devant la mère d’un fils condamné par quelque maladie inguérissable, ou devant la mère d’un condamné à mort par la rigueur de la justice humaine. Pensez donc à ma Mère ! Dès l’instant de ma conception, elle a tremblé à l’idée que j’allais être le Condamné… Lorsqu’elle a déposé son premier baiser sur le corps doux et rose du nouveau-né que j’étais, elle a senti d’avance les plaies de son Enfant… Elle aurait cent fois donné sa vie pour m’empêcher de devenir homme et de parvenir au moment de l’Immolation… Elle savait et devait désirer cette heure terrible pour accepter la volonté du Seigneur, pour la gloire de Dieu, par bonté pour l’humanité. Non, il n’y a pas eu d’agonie plus longue que celle de Marie, qui s’est achevée en une douleur plus grande encore.

603.3

Jamais il n’y eut douleur plus horrible et plus complète que la mienne. Je ne faisais qu’un avec le Père. De toute éternité, il m’avait aimé comme seul Dieu peut aimer. Il avait mis en moi toute sa complaisance et avait trouvé en moi sa joie divine. Et moi, je l’avais aimé comme seul Dieu peut aimer et j’avais trouvé ma joie divine dans mon union avec lui. Il est impossible de vous expliquer les relations inexprimables qui lient éternellement le Père et son Fils, même par ma parole, car, si elle est parfaite, votre intelligence ne l’est pas, de sorte que vous ne pouvez comprendre et connaître qui est Dieu tant que vous n’êtes pas avec lui au Ciel. Eh bien, je sentais croître heure par heure, comme l’eau qui monte et fait pression sur une digue, la sévérité du Père à mon égard.

En guise de témoignage contre ces brutes que sont les hommes qui ne voulaient pas comprendre qui j’étais, il a ouvert le Ciel à trois reprises[1] pendant ma vie publique : au Jourdain, au Thabor et à Jérusalem, à la veille de la Passion. Mais c’est pour les hommes qu’il l’a fait, et non pour me réconforter. Moi, désormais, j’étais l’Expiateur.

Il arrive fréquemment, Maria, que Dieu fasse connaître aux hommes l’un de ses serviteurs afin que cela les frappe et que, par cette personne, ils reviennent à lui. Mais là encore, c’est grâce à la souffrance de ce serviteur que cela se produit. C’est lui qui paie, en mangeant le pain amer de la sévérité de Dieu, le réconfort et le salut de ses frères. N’est-ce pas vrai ? Les victimes d’expiation connaissent la rigueur de Dieu. La gloire vient ensuite, une fois que la justice est apaisée. Il n’en est pas comme pour mon amour, qui donne des baisers à ses victimes. Moi, je suis Jésus, je suis le Rédempteur, celui qui a souffert et qui sait, par expérience personnelle, ce qu’est la souffrance d’être regardé sévèrement par Dieu et d’être abandonné de lui ; c’est pourquoi je ne suis jamais sévère, et je n’abandonne jamais personne. Je consume aussi, mais dans un incendie d’amour.

603.4

Plus l’heure de l’expiation approchait, plus je sentais le Père s’éloigner. Toujours plus séparée du Père, mon humanité se voyait de moins en moins soutenue par la divinité de Dieu. Cela me faisait atrocement souffrir. La séparation de Dieu entraîne la peur, l’attachement à la vie, l’accablement, la fatigue, l’ennui. Plus elle est profonde, plus ces conséquences sont fortes. Quand elle est totale, elle conduit au désespoir. Et celui qui, par décret de Dieu, la subit sans l’avoir méritée, en souffre d’autant plus, parce que son âme vivante sent la coupure de Dieu comme une chair vive sent la coupure d’un membre. Cela provoque un douloureux étonnement, angoissant, qu’il faut avoir connu pour le comprendre.

Moi, j’ai connu cela. Il m’a fallu tout connaître pour pouvoir plaider devant le Père en votre faveur, et dans tous les domaines. Il m’a donc fallu éprouver votre désespoir, au point que j’ai pu dire : “ Je suis seul. Tous m’ont trahi, abandonné. Même le Père, même Dieu ne me vient plus en aide. ” Et c’est pour cette raison que j’opère de mystérieux prodiges de grâce dans les pauvres cœurs submergés par le désespoir, et que je demande à mes bien-aimés de boire à ma coupe, rendue si amère par l’expérience, afin que ces personnes qui coulent au fond de la mer du désespoir ne refusent pas la croix que je leur offre en guise d’ancre et de salut, mais s’y agrippent. Je pourrai ainsi les amener au bienheureux rivage où seule règne la paix.

603.5

Je suis seul à savoir si, en ce jeudi soir, j’allais avoir besoin du Père ! Mon esprit agonisait déjà sous l’effort d’avoir surmonté ces deux insupportables douleurs de l’homme : l’adieu à une mère tendrement aimée, et la proximité d’un ami infidèle. Ces deux plaies me brûlaient le cœur, l’une par ses larmes, l’autre par sa haine.

Il m’avait fallu partager mon pain avec mon Caïn. J’avais dû lui parler en ami pour ne pas l’accuser devant les autres : je n’étais pas sûr qu’ils puissent maîtriser leur violence, et je voulais empêcher un crime, d’ailleurs inutile puisque tout était déjà écrit dans le grand livre de la vie : ma sainte mort, comme le suicide de Judas. D’autres morts réprouvées par Dieu étaient inutiles. Nul autre sang que le mien ne devait être versé, et il en fut ainsi. La corde brisa cette vie en enfermant dans le sac immonde du corps du traître son sang impur d’homme vendu à Satan, car ce sang ne devait pas se mêler, en tombant sur la terre, au sang très pur de l’Innocent.

Ces deux plaies auraient suffi à faire de moi un agonisant intérieur. Mais j’étais l’Expiateur, la Victime, l’Agneau. Avant d’être immolé, l’agneau connaît la marque brûlante, les coups, le dépouillement, la vente au boucher, enfin le froid du couteau qui pénètre dans sa gorge, le saigne et le tue. Il lui faut d’abord tout abandonner : le pâturage où il a grandi, la mère qui l’a nourri et réchauffé, ses compagnons de vie. Tout. J’ai tout connu, moi, l’Agneau de Dieu.

603.6

Satan est alors venu, tandis que le Père se retirait aux Cieux. Il était déjà venu me tenter dans les débuts de ma mission, pour m’en détourner. Il était de retour. C’était son heure. L’heure infernale, satanique.

Des hordes de démons s’étaient répandues cette nuit-là sur la terre, pour porter à son terme la séduction des cœurs et les disposer à souhaiter le meurtre du Christ le lendemain. Chaque membre du Sanhédrin avait le sien, tout comme Hérode, Pilate, et chaque juif qui allait demander que mon sang retombe sur lui. Les apôtres eux-mêmes avaient un tentateur auprès d’eux pour les endormir au moment où, moi, je souffrais, et pour les préparer à la lâcheté. Remarque le pouvoir de la pureté. Jean, le pur, fut le premier à se libérer des griffes démoniaques, et il s’empressa de revenir auprès de son Jésus ; il comprit mon désir inexprimé et me conduisit Marie.

Mais Judas comme moi avions Lucifer, lui dans le cœur, moi à mes côtés. Nous étions les deux principaux personnages de la tragédie, et Satan s’occupait personnellement de nous. Après avoir conduit Judas au point de non-retour, il s’en prit à moi.

Avec une ruse parfaite, il me présenta les tortures physiques avec un réalisme inoui. Dans le désert déjà, il avait commencé par la chair. Je le vainquis par la prière. L’esprit a dominé les peurs de la chair.

Il me montra alors l’inutilité de ma mort, alors qu’il serait bien plus avantageux de vivre pour moi-même sans m’occuper des hommes ingrats. Vivre riche, heureux, aimé. Vivre pour ma Mère, pour lui éviter toute souffrance. Vivre pour amener à Dieu par un long apostolat des hommes nombreux. Il m’exposa que ma mort ne leur apporterait rien, puisqu’ils allaient m’oublier, alors que, si je restais leur Maître, non pas trois ans seulement, mais pendant des dizaines d’années, ils finiraient par s’approprier ma doctrine. Ses anges allaient m’aider à séduire les hommes. Est-ce que je ne voyais pas que les anges de Dieu ne venaient pas à mon secours ? Plus tard, Dieu m’aurait pardonné à la vue de la moisson de croyants que je lui aurais amenés. Au désert aussi, il m’avait poussé à tenter Dieu par l’imprudence. Je l’ai vaincu par la prière. L’esprit a dominé la tentation morale.

603.7

Il souligna l’abandon de Dieu. Le Père ne m’aimait plus. J’étais chargé de tous les péchés du monde. Je lui faisais horreur. Il était absent, il me laissait seul. Il m’abandonnait à la risée d’une foule féroce. Il ne m’accordait pas le moindre réconfort divin. J’étais absolument seul. Il n’y avait plus, à cette heure, que Satan auprès du Christ. Dieu et les hommes étaient absents, parce qu’ils ne m’aimaient pas. Ils me haïssaient ou étaient indifférents. Je priais pour couvrir ces paroles sataniques. Mais ma prière ne s’élevait plus vers Dieu. Elle retombait sur moi comme les pierres d’une lapidation et m’écrasait sous son poids. Prier avait toujours été pour moi caresser le Père, c’était une voix qui s’élevait et à laquelle répondaient des caresses et des paroles du Père. Mais ma prière était désormais morte, pesante, vaine, et elle butait contre les Cieux clos.

J’ai alors senti toute l’amertume du fond de la coupe, le goût du désespoir. Et c’était bien ce que voulait Satan : m’amener à désespérer pour faire de moi son esclave. Mais j’ai vaincu ce désespoir, je l’ai vaincu par mes propres forces, parce que je l’ai voulu. Par mes seules forces humaines. Je n’étais plus que l’Homme, mais un homme que Dieu ne secourait plus. Quand Dieu vient à notre aide, il est facile de soulever le monde et de le soutenir comme un jouet d’enfant. Mais quand il n’intervient plus, le poids d’une simple fleur nous écrase.

J’ai vaincu le désespoir et Satan son créateur, pour servir Dieu et vous servir en vous donnant la Vie. Mais j’ai connu la Mort. Non pas la mort physique d’un crucifié — celle-là fut moins atroce — mais la Mort totale, consciente, du lutteur qui tombe, après avoir triomphé, le cœur brisé et le sang qui s’extravase dans le traumatisme d’un effort supérieur à ses possibilités. Et j’ai sué du sang. J’ai sué du sang pour rester fidèle à la volonté de Dieu.

603.8

Voilà pourquoi l’ange de ma douleur m’a exposé l’espérance de tous les sauvés par mon sacrifice comme remède à ma mort.

Vos noms ! Chacun fut pour moi une goutte médicinale infusée dans mes veines pour leur rendre du tonus et leur permettre de remplir leur fonction, chacun fut pour moi vie qui revenait, lumière et force. Au moment des tortures inhumaines, je me suis répété vos noms pour ne pas hurler ma souffrance d’homme, et pour ne pas désespérer de Dieu et l’accuser de se montrer trop sévère et injuste envers sa Victime. Je vous ai vus. Dès cet instant, je vous ai bénis et je vous ai portés dans mon cœur. Et lorsque votre heure est venue de paraître sur cette terre, je me suis penché du haut des Cieux pour accompagner votre naissance, tout heureux à l’idée qu’une nouvelle fleur d’amour était née dans le monde et qu’elle allait vivre pour moi.

Ah ! Mes bénis ! Consolation du Christ agonisant ! Ma Mère, Jean le disciple bien-aimé, les saintes femmes assistaient à ma mort, mais vous étiez présents, vous aussi. Mes yeux de mourant voyaient, à côté du visage déchiré de ma Mère, vos visages aimants, et c’est ainsi qu’ils se sont fermés, tout au bonheur de vous avoir sauvés, ô hommes qui méritez le sacrifice d’un Dieu. »

Le 16 février 1944.

603.9

Jésus dit :

« Je t’ai fait connaître toutes les souffrances qui ont précédé ma Passion proprement dite. Je te révèle maintenant celles de la Passion en acte. Ce sont celles qui vous frappent le plus lorsque vous les méditez.

Mais vous le faites trop rarement. Vous ne réfléchissez pas au prix que vous m’avez coûté, ni à quelles tortures est dû votre salut. Vous qui vous plaignez d’une écorchure, d’un choc contre un coin, d’une migraine, vous ne tenez pas compte que je n’étais qu’une plaie, et que ces plaies étaient irritées par bien des moyens créés, qui servaient au tourment de leur Créateur, parce qu’ils augmentaient la torture de Dieu le Fils, sans respect pour le Père de toute création qui les avait formés.

Mais les moyens n’étaient pas coupables. C’est toujours l’homme qui est coupable, depuis le jour où il a écouté Satan au paradis terrestre. Jusqu’alors la création n’avait ni épine, ni poison ni férocité pour l’homme, cette créature élue. Dieu avait fait un roi de cet homme créé à son image et ressemblance et, dans son amour paternel, il n’avait pas voulu que la création puisse nuire à l’homme. Satan, lui, s’en prit à l’homme et lui tendit des pièges, en commençant par son cœur. Il atteignit ensuite l’homme lui-même, avec la punition du péché, les ronces et les épines.

603.10

Moi, l’Homme, je n’ai donc pas seulement dû souffrir à cause de l’homme, mais aussi par ses instruments et leurs forces. Des hommes, j’ai reçu insultes et sévices, les instruments en furent les armes.

Dieu avait donné à l’homme une main pour le distinguer des bêtes sauvages, il lui avait appris à l’utiliser, il l’avais mise en relation avec l’intelligence pour qu’elle exécute les ordres de l’esprit. Une main si parfaite aurait dû ne servir qu’à caresser le Fils de Dieu, dont elle avait reçu caresses et guérison lorsqu’elle en avait besoin. Or elle s’est révoltée contre lui, elle le gifla, lui donna des coups de poing, s’arma de fouets, se fit tenaille pour lui arracher les cheveux et la barbe, et maillet pour enfoncer les clous.

Les pieds de l’homme n’auraient dû lui servir qu’à courir adorer le Fils de Dieu, mais ils se hâtèrent de venir m’arrêter, me pousser et m’entraîner vers mes bourreaux, en me lançant plus de coups de pied qu’on ne le ferait à l’encontre d’une mule rétive.

La bouche de l’homme aurait dû être l’instrument de la parole, cette parole qui, de toute la création, a été accordée aux seuls hommes, pour louer et bénir le Fils de Dieu, mais elle s’est emplie de blasphèmes et de mensonges pour en proférer, avec sa bave, contre ma personne.

L’intelligence de l’homme, qui est la preuve de son origine céleste, s’efforça d’inventer des tourments d’une cruauté raffinée.

603.11

C’est l’homme tout entier qui a torturé le Fils de Dieu. Pis, il a appelé la terre et ses produits à son secours. Des galets des torrents, il fit des projectiles pour me blesser ; il utilisa des branches en guise de matraques ; le chanvre retors fut utilisé pour former des cordes pour me traîner, en m’entaillant les chairs ; il tressa des épines en une couronne de feu brûlant sur ma tête épuisée ; il se servit des minéraux pour rendre plus cruel le fouet ; le roseau devint un instrument de torture ; les pierres du chemin furent un obstacle sous les pieds vacillants de Celui qui, déjà mourant, montait vers sa mort en croix.

Le ciel s’est uni à la terre : le froid de l’aube sur mon corps épuisé par l’agonie dans le jardin, le vent qui exacerbe la douleur des blessures, sans oublier le soleil, qui avive les brûlures et la fièvre, amène mouches et poussière, et éblouit mes yeux fatigués sans que mes mains ligotées puissent les en protéger.

A tout cela s’unirent les fibres offertes à l’homme pour revêtir sa nudité : le cuir devint fouet, la laine du vêtement colla aux plaies ouvertes par les coups, causant des irritations telles que chaque mouvement m’était un supplice.

603.12

Tout, absolument tout a servi à torturer le Fils de Dieu. A l’heure où il était devenu Hostie offerte à Dieu, lui, par qui toute chose fut créée, les eut toutes contre lui. Non, Maria, rien n’a apporté le moindre réconfort à ton Jésus. A l’exemple de vipères féroces, tout ce qui existe s’en est pris à moi pour me mordre et accroître mon supplice.

Vous devriez penser à cela lorsque vous souffrez ; si vous comparez votre imperfection à ma perfection et ma souffrance à la vôtre, vous devriez reconnaître que le Père vous aime comme il ne m’a pas aimé, moi, en cette heure-là, et l’aimer de tout votre être, comme je l’ai aimé en dépit de sa sévérité. »

603.1

Dice Gesù:

«La sofferenza della mia agonia spirituale tu l’hai contemplata nella sera del Giovedì. Hai visto il tuo Gesù accasciarsi come uomo colpito a morte che sente fuggire la vita attraverso le ferite che lo svenano, o come creatura soverchiata da un trauma psichico superiore alle sue forze. Ne hai visto le fasi crescenti, di questo trauma, culminate nell’effusione sanguigna, provocata dallo squilibrio circolatorio causato dallo sforzo di vincermi e di resistere al peso che mi si era abbattuto sopra.

Io ero, sono, il Figlio del Dio altissimo. Ma ero anche il Figlio dell’uomo. Da queste pagine voglio che sgorghi nitida questa mia duplice natura, ugualmente totale e perfetta.

Della mia Divinità vi fa fede la mia parola, la quale ha accenti che solo un Dio può avere. Della mia Umanità i bisogni, le passioni, le sofferenze che vi presento e che patii nella mia carne di vero Uomo, proposta a modello della vostra umanità, così come vi istruisco lo spirito con la mia dottrina di vero Dio.

Tanto la mia santissima Divinità come la mia perfettissima Umanità, nel corso dei secoli e per l’azione disgregante della “vostra” umanità imperfetta, sono risultate menomate, svisate nella loro illustrazione. Avete resa irreale la mia Umanità, l’avete resa inumana, così come avete resa piccola la mia figura divina, negandola in tante parti che non vi faceva comodo riconoscere o che non potevate più riconoscere con i vostri spiriti, menomati dalle tabi del vizio e dell’ateismo, dell’umanismo, del razionalismo.

Io vengo, in quest’ora tragica, prodromo di universali sventure, vengo a rinfrescarvi nella mente la mia duplice figura di Dio e di Uomo, perché voi la conosciate quale Essa è, perché voi la riconosciate dopo tanto oscurantismo con cui l’avete coperta ai vostri spiriti, perché voi la amiate e torniate ad Essa e vi salviate per mezzo di Essa. È la figura del vostro Salvatore, e chi la conoscerà e l’amerà sarà salvo.

603.2

In questi giorni ti ho fatto conoscere le mie sofferenze fisiche. Esse hanno torturato la mia Umanità. Ti ho fatto conoscere le mie sofferenze morali, connesse, intrecciate, fuse a quelle della Madre mia, così come sono le inestricabili liane delle foreste equatoriali, che non si possono separare per reciderne una sola, ma che si deve spezzarle con un unico colpo d’accetta per aprirsi il varco, uccidendole insieme; così come sono le vene di un corpo, che non se ne può privare di sangue una perché un unico umore le empie; così, meglio ancora, così come non si può impedire che nella creatura, che si forma nel seno della madre, entri la morte se la madre muore, perché è la vita, il calore, il nutrimento, il sangue della madre quello che, con ritmo sonante sul moto del materno cuore, penetra, attraverso le interne membrane, sino al nascituro e lo completa alla vita.

Ella, oh! Ella, la pura Madre mia, mi ha portato non solo per i nove mesi con cui ogni femmina d’uomo porta il frutto dell’uomo, ma per tutta la vita. I nostri cuori erano uniti da spirituali fibre e hanno palpitato insieme sempre, e non c’era lacrima materna che cadesse senza rigarmi il cuore del suo salso, e non c’era mio interno lamento che non risuonasse in Lei svegliando il suo dolore.

Vi fa pena la madre di un figlio destinato alla morte per morbo insanabile, la madre di un condannato al supplizio dal rigore dell’umana giustizia. Ma pensate a questa Madre mia, che dal momento in cui mi ha concepito ha tremato pensando che ero il Condannato, a questa Madre che quando m’ha dato il primo bacio sulle carni morbide e rosee di neonato ha sentito le future piaghe della sua Creatura, a questa Madre che avrebbe dato dieci, cento, mille volte la sua vita per impedirmi di divenire Uomo e di giungere al momento dell’Immolazione, a questa Madre che sapeva e che doveva desiderare quell’ora tremenda per accettare la volontà del Signore, per la gloria del Signore, per bontà verso l’Umanità. No, non vi è stata agonia più lunga, e finita in un dolore più grande, di quella della Madre mia.

603.3

E non vi è stato un dolore più grande, più completo del mio. Ero Uno col Padre. Egli mi aveva dall’eternità amato come solo Dio può amare. Si era compiaciuto di Me ed aveva trovato in Me la sua divina gioia. Ed Io l’avevo amato come solo un Dio può amare, e trovato nell’unione con Lui la mia gioia divina. Gli ineffabili rapporti che legano ab eterno il Padre col Figlio non possono esservi spiegati neppure dalla mia parola, perché, se essa è perfetta, la vostra intelligenza non lo è, e non potete comprendere e conoscere ciò che è Dio finché non siete seco Lui nel Cielo. Ebbene, Io sentivo, come acqua che monta e preme contro una diga, crescere, ora per ora, il rigore del Padre verso di Me.

A testimonianza contro gli uomini-bruti, che non volevano comprendere chi ero, Egli aveva aperto, durante il tempo della mia vita pubblica, tre volte[1] il Cielo: al Giordano, al Tabor e in Gerusalemme nella vigilia della Passione. Ma l’aveva fatto per gli uomini, non per dare sollievo a Me. Io ormai ero l’Espiatore.

Molte volte, Maria, Dio fa conoscere agli uomini un suo servo perché essi ne siano scossi e trascinati, attraverso esso, a Lui, ma ciò avviene anche attraverso il dolore di quel servo. È desso che paga in proprio, mangiando il pane amaro del rigore di Dio, i conforti e la salvezza dei fratelli. Non è vero? Le vittime d’espiazione conoscono il rigore di Dio. Poi viene la gloria. Ma dopo che la Giustizia è placata. Non è come per il mio Amore, che alle sue vittime dà i suoi baci. Io sono Gesù, Io sono il Redentore, Colui che ha sofferto e sa, per personale esperienza, cosa sia il dolore d’esser guardato con severità da Dio ed essere abbandonato da Lui, e non sono mai severo, e non abbandono mai. Consumo ugualmente, ma in un incendio d’amore.

603.4

Più l’ora dell’espiazione si avvicinava e più Io sentivo allontanarsi il Padre. Sempre più separato dal Padre, la mia Umanità si sentiva sempre meno sorretta dalla Divinità di Dio. E ne soffrivo in tutte le maniere. La separazione da Dio porta seco paura, porta seco attaccamento alla vita, porta seco languore, stanchezza, tedio. Più è profonda e più sono forti queste sue conseguenze. Quando è totale, porta disperazione. E quanto più chi, per un decreto di Dio, la prova senza averla meritata, più ne soffre, perché lo spirito vivo sente la recisione da Dio così come una carne viva sente la recisione di un arto. È uno stupore doloroso, accasciante, che chi non l’ha provato non intende.

Io l’ho provato. Tutto ho dovuto conoscere per potere di tutto perorare presso il Padre in vostro favore. Anche le vostre disperazioni. Oh, Io l’ho provato cosa vuol dire: “Sono solo. Tutti mi hanno tradito, abbandonato. Anche il Padre, anche Dio non m’aiuta più”. Ed è per questo che opero misteriosi prodigi di grazia presso i poveri cuori che la disperazione soverchia, e che chiedo ai miei prediletti di bere il mio calice così amaro di esperienza, perché essi, coloro che naufragano nel mare della disperazione, non ricusino la croce che offro per àncora e per salvezza, ma vi si afferrino ed Io li possa portare alla beata riva dove non vive che pace.

603.5

Nella sera del Giovedì, Io solo so se avrei avuto bisogno del Padre! Ero uno spirito già agonizzante per lo sforzo di aver dovuto superare i due più grandi dolori di un uomo: l’addio ad una madre amatissima, la vicinanza dell’amico infedele. Erano due piaghe che mi bruciavano il cuore. Una col suo pianto, l’altra col suo odio.

Avevo dovuto spezzare il mio pane col mio Caino. Avevo dovuto parlargli da amico per non accusarlo agli altri, della cui violenza non ero sicuro, e per impedire un delitto, inutile d’altronde poiché tutto era già segnato nel gran libro della vita: e la mia Morte santa, ed il suicidio di Giuda. Inutili altre morti riprovate da Dio. Nessuno altro sangue che non fosse il mio doveva esser sparso, e sparso non fu. Il capestro strozzò quella vita chiudendo nel sacco immondo del corpo del traditore il suo sangue impuro venduto a Satana, sangue che non doveva mescolarsi, cadendo sulla Terra, al Sangue purissimo dell’Innocente.

Sarebbero bastate quelle due piaghe a fare di Me un agonizzante nel mio Io. Ma ero l’Espiatore, la Vittima, l’Agnello. L’a­gnello, prima d’esser immolato, conosce il marchio rovente, conosce le percosse, conosce lo spogliamento, conosce la vendita al beccaio. Solo per ultimo conosce il gelo del coltello che penetra nella gola e svena e uccide. Prima deve lasciare tutto: il pascolo dove è cresciuto, la madre al cui petto si è nutrito e scaldato, i compagni con cui ha vissuto. Tutto. Io ho conosciuto tutto: Io, Agnello di Dio.

603.6

Perciò è venuto Satana, mentre il Padre si ritirava nei Cieli. Era già venuto all’inizio della mia missione, a tentarmi per sviarmi da essa. Ora tornava. Era la sua ora. L’ora della tregenda satanica.

Torme e torme di demoni erano quella notte sulla Terra, per portare a termine la seduzione nei cuori e farli pronti a volere il domani l’uccisione del Cristo. Ogni sinedrista aveva il suo, e il suo Erode, e il suo Pilato, e il suo ogni singolo giudeo che avrebbe invocato su lui il mio Sangue. Anche gli apostoli avevano il loro tentatore al fianco, che li assopiva mentre Io languivo, che li preparava alla viltà. Osserva il potere della purezza. Giovanni, il puro, si liberò primo fra tutti della grinfia demoniaca e tornò subito presso il suo Gesù e lo comprese nel suo inespresso desiderio, e mi condusse Maria.

Ma Giuda aveva Lucifero, ed Io avevo Lucifero. Egli nel cuore, Io al fianco. Eravamo i due principali personaggi della tragedia, e Satana si occupava personalmente di noi. Dopo aver condotto Giuda al punto di non potere più retrocedere, si volse a Me.

Con la sua astuzia perfetta, mi presentò le torture della carne con un verismo insuperabile. Anche nel deserto aveva cominciato dalla carne. Lo vinsi pregando. Lo spirito signoreggiò le paure della carne.

Mi presentò allora l’inutilità del mio morire, l’utilità di vivere per Me stesso senza occuparmi degli uomini ingrati. Vivere ricco, felice, amato. Vivere per la Madre mia, per non farla soffrire. Vivere per portare a Dio con un lungo apostolato tanti uomini, i quali, una volta Io morto, m’avrebbero dimenticato, mentre se fossi stato Maestro non per tre anni ma per lustri e lustri avrebbero finito ad immedesimarsi della mia dottrina. I suoi angeli mi avrebbero aiutato a sedurre gli uomini. Non vedevo che gli angeli di Dio non intervenivano nell’aiutarmi? Dopo, Dio mi avrebbe perdonato vedendo la messe di credenti che gli avrei portato. Anche nel deserto m’aveva indotto a tentare Iddio con l’imprudenza. Lo vinsi con la preghiera. Lo spirito signoreggiò la tentazione morale.

603.7

Mi presentò l’abbandono di Dio. Egli, il Padre, non mi amava più. Ero carico dei peccati del mondo. Gli facevo ribrezzo. Era assente, mi lasciava solo. Mi abbandonava al ludibrio di una folla feroce. E non mi concedeva neppure il suo divino conforto. Solo, solo, solo. In quell’ora non c’era che Satana presso il Cristo. Dio e gli uomini erano assenti, perché non mi amavano. Mi odiavano o erano indifferenti. Io pregavo per coprire col mio orare le parole sataniche. Ma la preghiera non saliva più a Dio. Ricadeva su Me come le pietre della lapidazione e mi schiacciava sotto la sua macia. La preghiera, che per Me era sempre carezza data al Padre, voce che saliva, ed alla quale rispondeva carezza e parola paterna, ora era morta, pesante, invano lanciata contro i Cieli chiusi.

Allora sentii l’amaro del fondo del calice. Il sapore della disperazione. Era questo che voleva Satana. Portarmi a disperare per fare di Me un suo schiavo. Ho vinto la disperazione e l’ho vinta con le sole mie forze, perché ho voluto vincerla. Con le sole mie forze di Uomo. Non ero più che l’Uomo. E non ero più che un uomo non più aiutato da Dio. Quando Dio aiuta è facile sollevare anche il mondo e sostenerlo come giocattolo di bimbo. Ma quando Dio non aiuta più, anche il peso di un fiore ci è faticoso.

Ho vinto la disperazione, e Satana suo creatore, per servire Dio e voi dandovi la Vita. Ma ho conosciuto la Morte. Non la morte fisica del crocifisso — quella fu meno atroce — ma la Morte totale, cosciente, del lottatore che cade, dopo aver trionfato, col cuore spezzato e il sangue che si stravasa nel trauma di uno sforzo superiore al possibile. Ed ho sudato sangue. Ho sudato sangue per essere fedele alla volontà di Dio.

603.8

Ecco perché l’angelo del mio dolore mi ha prospettato la speranza di tutti i salvati per il mio sacrificio come medicina al mio morire.

I vostri nomi! Ognuno m’è stato una stilla di farmaco infuso nelle vene per ridare loro tono e funzione, ognuno m’è stato vita che torna, luce che torna, forza che torna. Nelle inumane torture, per non urlare il mio dolore di Uomo, e per non disperare di Dio e dire che Egli era troppo severo e ingiusto verso la sua Vittima, Io mi sono ripetuto i vostri nomi. Io vi ho visti. Io vi ho benedetti da allora. Da allora vi ho portati nel cuore. E quando è per voi venuta la vostra ora di essere sulla Terra, Io mi sono proteso dai Cieli ad accompagnare la vostra venuta, giubilando al pensiero che un nuovo fiore di amore era nato nel mondo e che avrebbe vissuto per Me.

Oh! miei benedetti! Conforto del Cristo morente! La Madre, il Discepolo, le Donne pietose erano intorno al mio morire, ma voi pure c’eravate. I miei occhi morenti vedevano, insieme al volto straziato della Mamma mia, i vostri visi amorosi, e si sono chiusi così, beati di chiudersi perché vi avevano salvati, o voi che meritate il Sacrificio di un Dio».

16 febbraio 1944.

603.9

Dice Gesù:

«Hai conosciuto ormai tutti i dolori che hanno preceduto la Passione propriamente detta. Ora ti farò conoscere i dolori della Passione in atto. Quei dolori che più colpiscono la vostra mente quando li meditate.

Ma li meditate molto poco. Troppo poco. Non riflettete a quanto mi siete costati e di quale tortura è fatta la vostra salvezza. Voi che vi lamentate di una scorticatura, di un urto contro uno spigolo, di un male di capo, non pensate che Io ero tutto una piaga, che quelle piaghe erano invelenite da molte cose, che le cose stesse servivano a tormento del loro Creatore, perché torturavano il già torturato Dio-Figlio senza rispetto a Colui che, Padre del creato, le aveva formate.

Ma le cose non erano colpevoli. Era ancora e sempre l’uomo il colpevole. Il colpevole dal giorno che ascoltò Satana nel Paradiso terrestre. Non spine, non tossico, non ferocia avevano sino a quel momento le cose del creato per l’uomo creatura eletta. Dio lo aveva fatto re, questo uomo, fatto a sua immagine e somiglianza, e nel suo paterno amore non aveva voluto che le cose potessero essere insidiose all’uomo. Satana mise l’insidia. Nel cuore dell’uomo per prima. Poi essa partorì all’uomo, colla punizione del peccato, triboli e spine.

603.10

Ed ecco che Io, l’Uomo, ho dovuto soffrire anche per le cose e dalle cose, oltre che dalle persone. Queste mi dettero insulti e sevizie; quelle ne furono arma.

La mano che Dio aveva fatto all’uomo per distinguerlo dai bruti, la mano che Dio aveva insegnato all’uomo ad usare, la mano che Dio aveva messo in rapporto con la mente rendendola esecutrice dei comandi della mente, questa parte di voi così perfetta e che avrebbe dovuto aver solo carezze per il Figlio di Dio, dal quale aveva avuto solo carezze e guarigione se era malata, si rivoltò contro il Figlio di Dio e lo colpì di guanciate, di pugni, si armò di flagelli, si fece tenaglia per strappare capelli e barba, e maglio per conficcare i chiodi.

I piedi dell’uomo, che avrebbero dovuto unicamente correre solerti ad adorare il Figlio di Dio, furono veloci per venire a catturarmi, a sospingermi e trascinarmi per le vie dai miei carnefici, e per colpirmi di calci come non è lecito fare con un mulo restio.

La bocca dell’uomo, che avrebbe dovuto usare della parola, la parola che è dote data unicamente all’uomo su tutti gli animali creati, per lodare e benedire il Figlio di Dio, si empì di bestemmie e menzogne e gettò queste, insieme con la sua bava, contro la mia persona.

La mente dell’uomo, quella che è la prova della sua origine celeste, stancò se stessa per escogitare tormenti di un raffinato rigore.

603.11

L’uomo, tutto l’uomo usò di se stesso, nelle sue singole parti, per torturare il Figlio di Dio. E chiamò la terra, con le sue forme, ad aiuto nel torturare. Fece, delle pietre dei torrenti, proiettili per ferirmi; dei rami delle piante, randelli per percuotermi; della ritorta canapa, laccio per trascinarmi, segandomi le carni; delle spine, una corona di pungente fuoco al mio capo stanco; dei minerali, un esasperato flagello; della canna, uno strumento di tortura; delle pietre delle vie, un’insidia al piede vacillante di Colui che saliva, morendo, per morire crocifisso.

E alle cose della terra si unirono le cose del cielo. Il freddo dell’alba al mio corpo già esausto dell’agonia dell’orto, il vento che esaspera le ferite, il sole che aumenta arsione e febbre e porta mosche e polvere, che abbacina gli occhi stanchi a cui le mani prigioniere non possono far riparo.

E alle cose del cielo si uniscono le fibre concesse all’uomo per rivestire la sua nudità: nel cuoio che diviene flagello, nella lana della veste che si attacca alle aperte piaghe dei flagelli e dà tortura di confricamento e di lacerazione ad ogni mossa.

603.12

Tutto, tutto, tutto ha servito per tormentare il Figlio di Dio. Egli, per cui tutte le cose sono state create, nell’ora in cui era l’Ostia offerta a Dio ebbe tutte le cose nemiche. Non ha avuto sollievo, Maria, il tuo Gesù da nessuna cosa. Come vipere inferocite, tutto quanto è si volse a mordermi le carni e ad accrescere il patire.

Questo occorrerebbe pensare quando soffrite e, paragonando le vostre imperfezioni alla mia perfezione e il mio dolore al vostro, riconoscere che il Padre ama voi come non amò Me in quell’ora, ed amarlo perciò con tutti voi stessi, come Io l’ho amato nonostante il suo rigore».


Notes

  1. à trois reprises : en 45.5/7, 349.6/7 et 598.14.

Note

  1. tre volte: in 45.5/7, in 349.6/7 e in 598.14.