Gli Scritti di Maria Valtorta

643. Marie sur les lieux de la Passion avec Jean.

643. Maria Ss. con Giovanni nei luoghi della Passione.

643.1

C’est l’aube, une claire aube d’été. Marie, avec son fidèle Jean, sort de la petite maison de Gethsémani et marche d’un pas rapide dans l’oliveraie silencieuse et déserte. Seul quelque chant d’oiseau et le pépiement des petits dans les nids rompent le grand silence de l’endroit.

Marie se dirige avec assurance vers le rocher de l’Agonie. Elle s’agenouille contre lui, dépose un baiser là où de fines lézardes du rocher présentent encore des traces rouge rouille du sang de Jésus, qui a pénétré dans les fissures et s’y est coagulé. Elle les caresse comme si elle caressait son Fils ou quelque chose de lui.

Jean, debout derrière elle, l’observe. Il pleure sans bruit, et s’essuie rapidement les yeux quand elle se relève ; il l’y aide d’un geste plein d’amour, de vénération et de pitié.

643.2

Marie descend maintenant vers l’endroit où Jésus fut arrêté. Elle s’y agenouille aussi et se penche pour baiser la terre après avoir demandé à Jean :

« Est-ce bien l’endroit du sordide baiser qui a contaminé ce lieu plus encore que l’infâme dialogue corrupteur du Serpent avec Eve n’a souillé le Paradis terrestre? »

Puis elle se redresse :

« Mais moi je ne suis pas Eve. Je suis la Femme de l’Ave. J’ai renversé les rôles. Eve a jeté des réalités célestes dans une boue horrible. Moi, j’ai tout accepté : incompréhensions, critiques, soupçons, douleurs — que de douleurs, et de toutes sortes, avant la suprême souffrance ! — pour extraire de la fange souillée ce qu’Adam et Eve y avaient jeté, et le tourner vers le Ciel. A moi, le démon n’a pas pu parler, même s’il s’y est efforcé, comme il l’a fait avec mon Fils, pour détruire définitivement le dessein rédempteur. Avec moi, il n’a pas pu parler, car j’ai fermé mes oreilles et mes yeux à sa vue et à sa voix, et surtout j’ai fermé mon cœur et mon esprit à tout assaut de ce qui n’est pas saint et pur. Mon moi limpide, aussi impossible à rayer qu’un pur diamant, ne s’est ouvert qu’à l’ange de l’Annonciation. Mes oreilles n’ont écouté que cette voix spirituelle, et c’est ainsi que j’ai réparé, reconstruit, ce qu’Eve avait lézardé et détruit. Je suis la Femme de l’Ave et du Fiat. J’ai rétabli l’ordre bouleversé par Eve. Et maintenant, je peux enlever et laver par mon baiser et mes larmes l’empreinte de ce baiser maudit et de cette contamination, la plus grande qui soit, puisqu’elle n’a pas été faite par une créature à une créature, mais par une créature à son Maître et Ami, à son Créateur et Dieu. »

643.3

Puis elle se dirige vers la grille, que Jean ouvre. Ils sortent ensemble du jardin de Gethsémani, descendent le Cédron, franchissent le petit pont. Là aussi, Marie s’agenouille pour baiser la rustique balustrade du pont, à l’endroit où était tombé son Fils. Elle dit :

« Tout endroit où il a subi les suprêmes souffrances et outrages m’est sacré. Je voudrais que tout soit avec moi dans ma petite maison… Mais on ne peut tout avoir ! »

Elle soupire, puis ajoute :

« Dépêchons-nous, avant que les gens ne circulent. »

Et elle reprend sa marche avec Jean.

643.4

Elle n’entre pas dans la ville. Elle longe la vallée d’Hinnom et les cavernes où vivent les lépreux. Levant les yeux vers ces antres de douleur, elle fait un signe à Jean, qui dépose sur un rocher des vivres qu’il avait dans un sac. A l’appel de Jean, des lépreux se présentent et s’avancent vers le rocher en remerciant. Mais personne ne demande à être guéri. Marie le remarque:

« Ils savent que Jésus n’est plus et, frappés comme ils l’ont été à la nouvelle de sa mort horrible, ils ne parviennent plus à avoir foi en lui ni en ses disciples. Ils sont deux fois malheureux ! Deux fois lépreux ! Deux fois ? Non, plutôt totalement malheureux, lépreux, morts ! Sur la terre et dans l’autre monde.

– Mère, veux-tu que j’essaie de leur parler ?

– C’est inutile ! Pierre, Jude et Simon le Zélote s’y sont essayés… mais ils n’ont obtenu que des railleries. Marie-Madeleine est venue. Elle les secourt toujours en souvenir de Jésus et ils se sont moqués d’elle aussi. Lazare lui-même y est allé, en compagnie de Joseph et de Nicodème, pour les convaincre que Jésus était le Christ en leur racontant sa propre résurrection, opérée par Jésus après quatre jours au tombeau, et celle de l’Homme-Dieu par son propre pouvoir, et son ascension. Tout a été vain. Ils ont répondu : “ Ce sont des mensonges, aux dires de ceux qui connaissent la vérité. ”

– Il s’agit sûrement des pharisiens et des prêtres. Ce sont eux qui s’efforcent d’abattre la foi en Jésus. Je suis certain que ce sont eux !

– C’est possible, Jean. Ce qui est certain, c’est que les lépreux qui ne se sont pas convertis auparavant, même pas à la vue des miracles de Jésus, ne se convertiront jamais plus. Ils sont signe et symbole de tous ceux qui, au cours des siècles, ne se convertiront pas au Christ et seront, de par leur libre volonté, atteints par la lèpre du péché, morts à la grâce qui est Vie, symbole de tous ceux pour lesquels mon Fils est mort inutilement… Et de cette manière !… »

Elle pleure paisiblement, sans sanglots, mais c’est un vrai déluge de larmes…

643.5

Jean la prend par le bras quand Marie, pour dissimuler ses pleurs à des passants qui l’observent, se couvre le visage de son voile. Jean, en la conduisant affectueusement, lui dit :

« Est-il possible que tes larmes, tes prières, ton, ou plutôt votre amour pour tous les hommes — je dis le vôtre parce que le tien est actif, comme est actif, parfaitement actif, celui de Jésus glorieux au Ciel —, est-il possible que votre douleur, la tienne devant la surdité des hommes, la sienne devant l’obstination dans le péché d’un trop grand nombre, ne soient pas fécondes ? Espère, ô Mère ! Les hommes t’ont causé beaucoup de souffrances et t’en causeront encore, mais ils te donneront aussi amour et joie. Qui ne t’aimera pas quand il te connaîtra ? Maintenant tu es ici, ignorée, inconnue du monde. Mais quand la terre saura, parce que devenue chrétienne, alors comme tu seras aimée ! J’en suis sûr, Mère sainte. »

643.6

Le Golgotha est désormais proche, et plus proche encore le jardin de Joseph. Quand ils y arrivent, Marie n’y entre pas. Elle va d’abord au Golgotha et aux endroits marqués par des épisodes particuliers de la Passion, c’est-à-dire aux lieux des chutes de Jésus, de sa rencontre avec Nikê et avec elle-même, et là, elle s’agenouille et baise le sol.

Arrivée au sommet, elle multiplient ses baisers, presque con­vul­sifs, sur le lieu de la crucifixion. Une pluie drue de larmes s’abat sur la terre et la baigne, accentuant sa couleur jaunâtre. Une petite plante a poussé à l’endroit précis où la terre a été remuée pour y planter la croix, une humble petite plante de pré, aux feuilles en forme de cœur, aux fleurettes rouges comme des rubis. Marie la regarde, réfléchit, puis l’arrache délicatement avec un peu de terreau, et la glisse dans un pli de son manteau en disant à Jean :

« Je vais la mettre dans un vase. On dirait son sang, et elle a poussé sur la terre rougie par son sang. C’est certainement une semence apportée par le tourbillon de ce jour-là, venue qui sait d’où, tombée là qui sait pourquoi, pour s’implanter dans la poussière fécondée par ce sang. S’il pouvait en être ainsi de toutes les âmes ! Pourquoi le plus grand nombre d’entre elles sont-elles plus rétives que la terre aride et maudite du Golgotha, lieu de supplice pour les larrons et les meurtriers, et du déicide de tout un peuple ? Maudite ? Non. Mon Fils a sanctifiée cette poussière. Maudits par Dieu sont ceux qui ont fait de cette colline le lieu du crime le plus horrible, injuste, sacrilège qu’aura jamais vu la terre. »

Ses pleurs se transforment en sanglots.

Jean entoure de son bras ses épaules pour lui faire sentir tout son amour et la convaincre de quitter cet endroit, trop douloureux pour elle.

643.7

Ils redescendent au pied de la colline et entrent dans le jardin de Joseph. La large ouverture du tombeau permet d’en voir l’intérieur, puisqu’il n’est plus fermé par la pierre qui, renversée sur le sol, gît encore dans l’herbe. Il est vide. Toute trace de la Déposition et de la Résurrection a disparu. On dirait un tombeau qui n’a jamais servi.

Marie baise la pierre de l’Onction, caresse les parois du regard. Puis elle demande à Jean :

« Raconte-moi une fois encore comment tu as trouvé les choses ici, quand tu es arrivé avec Pierre, à l’aurore de la Résurrection. »

Et Jean commence à décrire, en se déplaçant ici et là à l’extérieur et à l’intérieur, l’état du tombeau et ce qu’ils ont fait, lui et Pierre, avant d’achever :

« Nous aurions dû retirer les linges, mais nous étions tellement bouleversés par tous les événements de ce jour que nous n’y avons pas pensé. Quand nous sommes revenus, il n’y avait plus de linges.

– Ceux du Temple les auront pris pour les profaner » l’interrompt Marie, en larmes. Et elle conclut : « Même Marie-Madeleine n’a pas pensé qu’il était bon de les enlever pour me les remettre. Elle était trop troublée.

– Le Temple ? Non. Je pense que Joseph les a emportés.

– Il me l’aurait dit… Oh ! en guise de dernier affront, les ennemis de Jésus les auront pris ! gémit Marie.

– Ne pleure plus, ne souffre plus. Il est désormais dans la gloire, dans l’amour parfait et infini. La haine et le mépris ne peuvent plus l’atteindre.

– C’est vrai, mais ces linges…

– Ils te feraient autant souffrir que le premier linceul, que tu n’as pas la force de déplier car, outre les traces de son sang, il porte celles d’objets immondes jetés sur ce corps très saint.

– Celui-là, oui. Mais ces linges, non. Ils ont absorbé ce qui suintait de son corps, alors qu’il ne souffrait plus… Tu ne peux pas comprendre…

– Je comprends, Mère. Mais je croyais que toi, qui certainement n’es pas séparée de lui-Dieu, comme nous le sommes et plus encore comme le sont les simples croyants, tu ne ressentais pas si vivement le désir et même le besoin d’avoir quelque chose de lui- homme torturé. Pardonne ma sottise. Viens… Nous reviendrons encore ici. Maintenant, partons, car le soleil monte de plus en plus, il devient fort, et le chemin est long pour nous qui devons éviter la ville. »

643.8

Ils sortent du tombeau, puis du jardin et, par le même chemin qu’à l’aller, ils retournent à Gethsémani. Marie marche rapidement et en silence, tout enveloppée dans son manteau. Elle a seulement un mouvement de dégoût et d’horreur quand elle passe près de l’oliveraie où Judas s’est pendu et près de la maison de campagne de Caïphe, et elle murmure :

« C’est ici le lieu de sa damnation d’impénitent désespéré, et là celui où s’est conclu l’horrible marché. »

643.1

È l’alba. Una chiara alba d’estate. Maria, insieme al fido Giovanni, esce dalla casetta del Getsemani e cammina sollecita per l’uliveto silenzioso e deserto. Solo qualche canto d’uccello e il pigolio dei nidiaci rompono il grande silenzio del luogo.

Maria si dirige sicura al masso dell’Agonia. Vi si inginocchia contro, bacia là dove certe crepe sottili del masso mostrano ancora delle tracce rosso ruggine del Sangue di Gesù, penetrato nelle fessure e ivi rappresosi, le carezza come accarezzasse ancora il Figlio o parte di Lui. Giovanni, in piedi dietro di Lei, l’osserva e piange senza rumore, asciugandosi rapidamente gli occhi quando Maria fa l’atto di alzarsi, anzi l’aiuta a farlo, e lo fa con tanto amore, venerazione e pietà.

643.2

Maria ora scende verso lo spiazzo dove fu catturato Gesù. Anche lì si inginocchia e si curva a baciare la terra, dopo aver chiesto a Giovanni: «È proprio questo il punto del bacio orrendo e infame, che ha contaminato questo luogo più ancora che non insozzasse il Paradiso terrestre il sozzo e corruttore colloquio del Serpente con Eva?».

Poi si alza dicendo: «Ma io non sono Eva. Io sono la Donna dell’Ave. Ho capovolto le cose. Eva gettò nel fango sozzo ciò che era cosa di Cielo. Io ho accettato tutto: incomprensioni, critiche, sospetti, dolori — quanti dolori e di quante specie, prima del dolore supremo — per levare dal fango sozzo ciò che Eva e Adamo vi avevano gettato, e rialzarlo verso il Cielo. A me non poté parlare il demonio, benché lo tentasse, come lo tentò con il Figlio mio, per distruggere definitivamente il disegno redentivo. Con me non poté parlare, perché chiusi le orecchie e gli occhi alla sua vista e alla sua voce, e soprattutto chiusi il mio cuore e il mio spirito contro ogni assalto di ciò che non è santo e puro. Il mio io limpido, ma non scalfibile, come puro diamante, si aperse solo all’Angelo annunziatore. Le mie orecchie ascoltarono solo quella, di voce spirituale, e così ho riparato, riedificato ciò che Eva aveva lesionato e distrutto. Sono la Donna dell’Ave e del Fiat. Ho ristabilito l’ordine sconvolto da Eva. E ora posso levare e lavare col mio bacio e il mio pianto l’impronta di quel bacio maledetto e di quella contaminazione. La più grande di tutte, perché fatta non da creatura a creatura, ma da creatura al suo Maestro e Amico, al suo Creatore e Dio».

643.3

Poi si dirige al cancello, che Giovanni apre. Escono insieme dal Getsemani, scendono al Cedron, valicano il ponticello, e anche là Maria si inginocchia per baciare la rustica spalletta del ponte, nel punto dove vi cadde contro il Figlio. Dice: «M’è sacro ogni luogo dove Egli patì i supremi dolori e oltraggi. Vorrei aver tutto nella mia casetta. Ma non tutto si può avere!». Sospira, poi aggiunge: «Andiamo svelti. Prima che la gente si muova». E insieme a Giovanni riprende il cammino.

643.4

Non entra in città. Costeggia la valle di Hinnon e le caverne dove vivono i lebbrosi. Alza gli occhi verso quegli antri di dolore. Fa un cenno a Giovanni, il quale dispone subito su di un masso delle cibarie che aveva in una borsa, gettando nel contempo un grido di richiamo. Dei lebbrosi si affacciano e vengono verso il masso, ringraziando. Ma nessuno chiede guarigione. Maria lo nota e dice: «Sanno che Egli non c’è più e, scossi come sono rimasti per la sua Morte orrenda, non sanno più aver fede in Lui e nei suoi discepoli. Due volte infelici! Due volte lebbrosi! Due? No, anzi totalmente infelici, lebbrosi, morti! E sulla Terra e nell’altro mondo».

«Vuoi che provi a parlar loro, o Madre?».

«È inutile! Ci si provarono Pietro, Giuda d’Alfeo, Simone Zelote… E li derisero. Venne Maria di Lazzaro, che sempre li soccorre in memoria di Gesù, e fu derisa lei pure. Anche Lazzaro ci andò, e con Giuseppe e Nicodemo, per persuaderli che Egli era il Cristo, col narrargli la sua risurrezione, per opera di Gesù, dopo quattro giorni di sepolcro e quella dell’Uomo Dio, per suo proprio potere, e l’Ascensione sua. Fu tutto inutile. Risposero: “Sono menzogne. Coloro che sanno la verità le dicon tali”».

«E costoro sono certo i farisei e i sacerdoti. Sono loro che lavorano per abbattere la fede in Lui. Ne sono sicuro che sono loro!».

«Può essere, Giovanni. Il certo è che i lebbrosi che non si convertirono prima, neppure davanti ai miracoli di Gesù, non si convertiranno più. Mai più. Segno e simbolo di tutti coloro che, nei secoli, non si convertiranno al Cristo, e saranno, per libera volontà, lebbrosi di peccato, morti alla Grazia che è Vita, simbolo di tutti coloro per i quali inutilmente Egli morì… E in quel modo!…», e piange quietamente, senza singhiozzi, ma con un vero profluvio di lacrime.

643.5

Giovanni la prende per un braccio quando Maria, per nascondere il suo pianto a dei passanti che l’osservano, si copre il volto col suo velo. Giovanni, mentre amorosamente la guida, le dice: «Non può il tuo pianto, il tuo pregare, il tuo, anzi, il vostro amore per tutti gli uomini — vostro perché il tuo è attivo come attivo, perfettamente attivo, è quello di Gesù glorioso in Cielo — e il vostro dolore, il tuo per la sordità degli uomini, il suo per il peccare ostinato di troppi, non dare frutto. Spera, o Madre! Molto dolore ti dettero e ti daranno ancora gli uomini, ma anche amore e gioia. Chi non ti amerà quando saprà di te? Ora sei qui, ignorata, sconosciuta al mondo. Ma quando la Terra saprà, perché fatta cristiana, quanto amore verrà a te! Ne sono sicuro, o Madre santa».

643.6

Il Golgota è ormai vicino, e più vicino ancora è l’orto di Giuseppe. Quando raggiungono quest’ultimo, Maria non vi entra. Va prima al Golgota. E nei punti che ebbero particolari episodi durante la Passione, ossia nei luoghi delle cadute, dell’incontro con Niche e con Lei stessa, s’inginocchia e bacia il suolo.

Giunta alla vetta, i suoi baci si infittiscono sul luogo della Crocifissione. Baci e lacrime, i primi quasi convulsi, le seconde calme, ma fitte come una pioggia, cadono sulla terra giallastra, bagnandola, quest’ultime, e facendo più scuro il suo colore giallognolo.

Una pianticella è nata proprio là dove la terra fu smossa per piantarvi la Croce, un’umile pianticella di prato, dalle foglie a forma di cuore, dai fiorellini rossi come rubini. Maria la guarda, pensa, poi delicatamente la leva dal suolo insieme ad un poco di terriccio, la depone in un lembo del suo manto, dicendo a Giovanni: «La metterò in un vaso. Pare sangue di Lui, ed è nata sulla terra fatta rossa dal suo Sangue. Certo è un seme portato dal turbine di quel giorno, venuto chissà da dove, caduto lì chissà perché, a metter radici nella polvere fecondata da quel Sangue. Fosse così per tutte le anime! Perché il più gran numero di esse è più restio dell’arida e maledetta terra del Golgota, luogo di supplizio per ladroni e omicidi, e del deicidio di tutto un popolo? Maledetta? No. Egli l’ha santificata questa polvere. Maledetti da Dio sono coloro che fecero di questo colle il luogo del più orrendo, ingiusto, sacrilego delitto che mai avrà la Terra». Ora i singhiozzi si uniscono alle lacrime.

Giovanni le cinge con un braccio le spalle, per farle sentire tutto il suo amore, e la persuade a lasciare quel luogo, troppo doloroso per Lei.

643.7

Scendono di nuovo ai piedi del colle. Entrano nell’orto di Giuseppe. Il Sepolcro mostra il suo interno dall’ampia bocca, non più chiusa dalla pietra, che giace ancora, ribaltata al suolo, tra l’erba. L’interno è vuoto. Sparita ogni traccia della Deposizione e della Risurrezione. Sembra un sepolcro mai usato.

Maria bacia la pietra dell’Unzione, carezza con lo sguardo le pareti. Poi chiede a Giovanni: «Ripetimi un’altra volta come trovasti le cose qui, quando con Pietro venisti in questo luogo all’aurora della Risurrezione».

E Giovanni torna a descrivere, spostandosi qua e là, fuori e dentro il Sepolcro, come erano le cose, e che fecero lui e Pietro, terminando col dire: «Avremmo dovuto ritirare i lini. Ma eravamo così scossi da tutti gli avvenimenti di quei giorni che non ci pensammo. Quando tornammo qui, i lini non c’erano più».

«Li avranno presi, per profanarli, quelli del Tempio», lo interrompe piangendo Maria. E conclude: «Neppure Maria di Magdala pensò che era bene levarli per darmeli. Era anche lei troppo turbata».

«Il Tempio? No. Io penso che li abbia presi Giuseppe».

«Me lo avrebbe detto… Oh! per un ultimo spregio li avranno presi i nemici di Gesù!», geme Maria.

«Non piangere, non soffrire più. Egli ormai è nella gloria. Nell’amore perfetto e infinito. L’odio e gli spregi non possono colpirlo più».

«È vero. Ma quei lini…».

«Ti darebbero dolore, come te lo dà la prima sindone, che non hai forza di spiegare perché, oltre le tracce del suo Sangue, porta quelle delle cose immonde gettate su quel Corpo Ss.».

«Quella sì. Ma questi no. Assorbirono quanto gemeva da Lui dopo che non soffriva più… Oh! tu non puoi capire!».

«Capisco, Madre. Ma credevo che tu, che certo non sei separata da Lui Dio, come noi lo siamo e più ancora come lo sono i semplici credenti in Lui, non sentissi così forte il desiderio, anzi il bisogno di avere qualcosa di Lui, Uomo torturato. Perdona la mia stoltezza. Vieni… Torneremo ancora qui. Ora andiamo, perché il sole s’alza sempre più ed è forte, e lunga è la via per noi che dobbiamo evitare la città».

643.8

Escono dal Sepolcro e poi dall’orto e, per la stessa via presa nel venire, tornano al Getsemani. Maria cammina svelta e silenziosa, tutta raccolta nel suo manto. Ha solo un moto di ribrezzo e di orrore quando passa presso l’uliveto dove s’impiccò Giuda e presso la casa di campagna di Caifa, e mormora: «Qui egli compì la sua dannazione di impenitente disperato, e là compì l’orrendo mercato».