642.1
Marie est encore dans la maison du Cénacle. Seule, dans sa pièce habituelle, elle coud des linges très fins qui ressemblent à des nappes longues et étroites. De temps en temps, elle lève la tête pour regarder le jardin et relever l’heure du jour d’après la position du soleil sur ses murs. Si elle entend quelque bruit dans la maison ou dans la rue, elle écoute attentivement. Elle semble attendre quelqu’un.
Un certain temps se passe ainsi. Soudain, on entend un coup à la porte de la maison, et un bruit de sandales qui vont rapidement ouvrir. Dans le couloir résonnent des voix d’hommes qui deviennent de plus en plus fortes au fur et à mesure qu’elles se rapprochent. Marie écoute… Puis elle s’écrie :
« Eux, ici ? Que peut-il bien être arrivé ? »
Elle parle encore lorsqu’on frappe à l’entrée de la pièce :
« Avancez, frères en Jésus, mon Seigneur » répond Marie.
Lazare et Joseph d’Arimathie entrent et la saluent avec une profonde vénération :
« Bénie es-tu entre toutes les mères ! Les serviteurs de ton Fils, notre Seigneur, te saluent. »
Et ils se prosternent pour baiser le bord de son vêtement.
« Que le Seigneur soit toujours avec vous. Pour quelle raison venez-vous me trouver, alors que l’agitation des persécuteurs du Christ et de ses disciples ne cesse pas?
– Avant tout pour te voir. Car te voir, c’est encore le voir lui, et se sentir ainsi moins affligés de son départ de la terre. Et aussi pour te proposer, après une réunion chez moi des plus affectueux et des plus fidèles serviteurs de Jésus, ton Fils et notre Seigneur, ce que nous avons décidé de faire, répond Lazare.
– Parlez. C’est votre amour qui me parle, et je vous écouterai avec tout mon amour. »