Os Escritos de Maria Valtorta

10. Le cantique de Marie.

10. Cântico de Maria. Ela se lembrava

10.1

C’est seulement hier soir, vendredi, que mon âme a été éclairée par cette vision. Je n’ai rien vu d’autre qu’une Marie toute jeune, qui devait avoir douze ans tout au plus ; son visage avait perdu les rondeurs de l’enfance, mais on devine déjà ses futurs traits de femme par l’ovale qui s’allonge. Ses cheveux ne sont plus dénoués sur la nuque, en boucles légères, mais sont rassemblés en deux lourdes tresses d’un or très pâle – ils sont clairs à en pa­raître mêlés d’argent – sur les épaules et tombent jusqu’aux hanches. Le visage est plus réfléchi, plus mûr, bien que ce soit toujours un visage d’enfant, d’une belle et pure enfant. Entièrement vêtue de blanc, elle est en train de coudre dans une pièce minuscule, toute blanche. Par la fenêtre grande ouverte, on voit l’édifice imposant et central du Temple, puis la descente des escaliers, des petites cours, des portiques et, par-delà les murs d’enceinte, la ville avec ses rues, ses maisons et jardins et, tout au fond, le sommet vert et bombé du mont des Oliviers.

Elle coud et chante à mi-voix. Je ne sais s’il s’agit d’un chant sacré. Le voici :

« Comme une étoile se mirant dans l’eau claire,

Une lumière brille au fond de mon cœur.

Depuis mon enfance, elle ne m’a pas quittée

Et elle me guide avec amour et douceur.

J’ai un chant au fond du cœur.

D’où peut-il donc venir ?

Ô homme, tu l’ignores.

Il vient d’où le Saint repose.

Je contemple ma claire étoile

Et ne désire rien d’autre,

Même ce qui me serait le plus doux et le plus cher,

Que cette douce lumière qui est toute à moi.

Tu m’as portée du plus haut des Cieux,

Etoile, dans le sein d’une mère.

A présent tu vis en moi, mais au-delà des voiles

Je te vois, ô glorieux visage du Père.

Quand me feras-tu l’honneur

De devenir l’humble servante du Sauveur ?

Du Ciel envoie-nous le Messie.

Accepte, ô Père saint, l’offrande de Marie. »

10.2

Marie se tait, sourit et soupire, puis s’agenouille pour prier. Son petit visage n’est que lumière. Le regard levé vers l’azur merveilleux d’un beau ciel d’été, elle semble en attirer sur elle toute la luminosité et en être irradiée. Plus exactement, on dirait qu’un soleil caché en elle rayonne de ses lumières et éclaire la neige à peine rosée du corps de Marie, puis se répand sur les choses et sur le soleil qui luit sur la terre, en la bénissant et en lui promettant mille bienfaits.

Au moment où Marie va se relever après sa prière pleine d’amour, et alors que la clarté de l’extase persiste sur son vi­sage, la vieille Anne, fille de Phanuel, entre. Elle s’arrête, interdite, ou pour le moins dans l’admiration devant le geste et l’aspect de Marie.

Elle l’appelle : « Marie ! », et l’enfant se tourne vers elle avec un sourire, différent mais toujours très beau ; elle la salue :

« Anne, la paix soit avec toi.

10.3

– Tu priais ? Tu n’as donc jamais fini de prier ?

– La prière me suffirait, mais je parle avec Dieu. Anne, tu ne peux savoir combien je le sens proche de moi. Plus que proche : dans mon cœur. Que Dieu me pardonne un tel orgueil, mais je ne me sens pas seule. Tu vois ? Là se trouve le Saint des Saints, dans cette maison d’or et de neige, derrière le double voile. Jamais aucun œil, si ce n’est celui du grand-prêtre, ne peut se fixer sur le Propitiatoire sur lequel repose la gloire du Seigneur. Mais, moi, je n’ai pas besoin de voir de toute mon âme – qui le vénère – ce Voile brodé qui vibre au son des chants des vierges et des lé­vites, et qui sent l’encens précieux, comme pour en percer l’épaisseur et permettre de voir le Témoignage. Bien sûr, je le regarde ! Ne crains pas que je ne le regarde pas avec respect, comme tout fils d’Israël. Ne crains pas que l’orgueil m’aveugle au point de me faire penser ce que je suis en train de dire. Je le regarde, et il n’y a pas, dans tout le peuple de Dieu, de plus humble serviteur qui regarde avec plus d’humilité la Maison du Seigneur que moi, car je suis convaincue d’être la plus insignifiante de tous. Mais qu’est-ce que je vois ? Un voile. A quoi je pense, au-delà du Voile ? A un tabernacle. Et à quoi, dans ce tabernacle ? Mais si je regarde le fond de mon cœur, c’est Dieu que je vois resplendir dans sa gloire d’amour et me dire : “ Je t’aime ”. Je lui réponds : “ Je t’aime ”, et je fonds, je me renouvelle à chaque battement de cœur en ce baiser réciproque…

Je me tiens au milieu de vous, mes bien chères maîtresses et compagnes, mais un cercle de flammes m’isole de vous. Dans ce cercle, il y a Dieu, et moi. Je vous vois à travers le Feu de Dieu, et c’est ainsi que je vous aime… mais je ne peux vous aimer selon la chair, je ne pourrai jamais aimer personne selon la chair. Mon seul amour est celui qui m’aime selon l’esprit.

10.4

Je connais mon sort. La Loi séculaire d’Israël veut que toute jeune fille devienne une épouse, et toute épouse une mère. Mais, moi, sans désobéir à la Loi, j’obéis à la Voix qui me dit : “ Je te veux. ” Je suis vierge et je le resterai. Comment le pourrai-je ? Cette Présence douce, invisible, qui est avec moi m’y aidera, parce que c’est elle qui le désire. Je n’ai pas peur. Je n’ai plus ni père ni mère… et seul l’Eternel sait avec quelle douleur ce que j’avais d’humain s’est consumé : avec une douleur atroce. C’est donc à lui que j’obéis aveuglément. Je l’aurais même fait contre la volonté de mes parents, car la Voix m’apprend que celui qui veut la suivre doit passer outre la volonté de ses parents : certes, ils sont des gardes aimants sur le chemin de ronde des remparts qui protègent leur enfant et ils veulent les conduire au bonheur par leur chemin à eux… Mais ils ne savent pas qu’il existe d’autres chemins qui conduisent à une joie infinie… J’aurais abandonné vêtements et manteau pour suivre la Voix qui me dit : “ Viens, ma bien-aimée, mon épouse ! ” J’aurais tout quitté. Les perles de mes larmes – car j’aurais pleuré de devoir leur désobéir –, les rubis de mon sang – car j’aurais même défié la mort pour suivre la Voix qui appelle – leur auraient montré qu’il existe quelque chose de plus grand et de plus doux que l’amour d’un père et d’une mère : la voix de Dieu. Mais sa volonté m’a dégagée désormais des liens de la piété filiale. D’ailleurs, ils ne m’auraient pas retenue. C’étaient deux justes, et Dieu leur parlait certainement au fond du cœur comme il me parle. Ils auraient suivi le chemin de la justice et de la vérité. Quand je pense à eux, je les vois dans la paix de l’attente auprès des patriarches, et je hâte par mon sacrifice l’avènement du Messie qui leur ouvrira les portes du ciel. C’est moi qui me dirige sur la terre, ou plutôt c’est Dieu qui dirige sa pauvre servante en lui dictant ses commandements. Et je les accomplis, parce que c’est là toute ma joie. Quand l’heure sera venue, je dirai à mon époux mon secret… et il l’accueillera.

– Mais, Marie… quels mots trouveras-tu pour le convaincre ? Tu auras contre toi l’amour d’un homme, la Loi et la vie.

– J’aurai Dieu avec moi… Dieu ouvrira le cœur de mon époux à la lumière… La vie perdra l’aiguillon des sens et deviendra une fleur qui exhalera le parfum de la charité.

10.5

Quant à la Loi… Anne, ne me traite pas de blasphématrice, mais je pense que la Loi va bientôt changer. Qui le fera, puisqu’elle est divine ? Le seul qui en ait le pouvoir, c’est-à-dire Dieu. Je vous l’affirme, le temps est plus proche que vous ne l’imaginez. En lisant Daniel, une grande lumière s’est faite en moi ; elle me venait du fond du cœur, et mon intelligence a saisi le sens de ces paroles secrètes. Les soixante-dix semaines seront abrégées grâce aux prières des justes. Le nombre des années sera-t-il donc changé ? Non, la prophétie ne ment pas. Mais la mesure du temps prophétique ne se fonde pas sur la course du soleil, mais sur celle de la lune. C’est pourquoi je l’affirme : “ L’heure est proche où l’on entendra vagir le fils d’une vierge. ” Ah, si seulement cette Lumière qui m’aime voulait bien me dire – puisqu’elle me dit tant de choses – où se trouve l’heureuse vierge[1] qui enfantera un fils à Dieu et le Messie à son peuple ! Je marcherais pieds nus et je parcourrais la terre, et rien ne m’arrêterait, ni le froid ni le gel, ni la poussière ni la canicule, ni les bêtes sauvages ni la faim, jusqu’à ce que je la trouve et lui dise : “ Accorde à ta servante et à la servante des serviteurs du Christ de vivre sous ton toit. Je tournerai la meule et le pressoir, mets-moi comme esclave à la meule, comme ber­gère à ton troupeau, mets-moi à laver les langes de ton Enfant, aux cuisines, aux fours… où tu voudras, mais accueille-moi. Que je le voie ! Que j’entende sa voix ! Que son regard se pose sur moi ! ” Et si elle ne veut pas de moi, je me ferai mendiante à sa porte et je vivrai d’aumônes et de railleries, je coucherai dehors sous la canicule pour entendre la voix du Messie enfant et l’écho de ses éclats de rire, ou simplement pour le voir passer… Un jour, peut-être recevrai-je de lui l’obole d’un pain… Ah, même si la faim me torturait l’estomac au point que je me sente défaillir après un si long jeûne, je ne mangerais pas de ce pain. Je le serrerais contre mon cœur comme un sachet de perles et je l’embrasserais pour sentir le parfum de la main du Christ ; je n’aurais plus ni faim ni froid, parce que ce contact me procurerait extase et chaleur, extase et nourriture…

10.6

– Tu devrais être la mère du Christ, puisque tu l’aimes à ce point ! C’est pour cela que tu désires rester vierge ?

– Oh, non ! Je ne suis que misère et poussière. Je n’ose lever les yeux vers la Gloire. C’est pour cela que, plus que le double Voile derrière lequel, je le sais, se trouve la présence invisible de Yah­vé, j’aime regarder au-dedans de mon cœur. Là-bas se trouve le Dieu terrible du Sinaï. Mais ici, en moi, je vois notre Père, un visage aimant qui me sourit et me bénit, parce que je suis aussi petite qu’un oisillon que le vent soulève sans en sentir le poids ; je suis aussi faible que du muguet sauvage qui ne sait que fleurir et sentir bon, et ne peut opposer au vent d’autre force que sa douceur parfumée et pure. Dieu, mon vent d’amour !

Ce n’est pas pour cette raison. Mais voici pourquoi : la pureté que, du ciel, il a choisie pour mère et qui, sur la terre, lui parle de son Père du Ciel, ne peut que plaire à celui qui naîtra de Dieu et d’une vierge, au Saint du Très-Saint. Si la Loi méditait là-dessus, si les rabbins, qui l’ont amplifiée par toutes les subtilités de leur enseignement, tournaient leur esprit vers des horizons plus élevés, se plongeaient dans le surnaturel et laissaient de côté l’humain et l’utile qu’ils recherchent en oubliant la Fin suprême, ils devraient orienter leur enseignement tout particulièrement vers la pureté pour que le Roi d’Israël la trouve quand il viendra. A côté de l’olivier du Pacifique et des palmes du Triomphateur, répandez des lys, une multitude de lys…

Que de sang le Sauveur devra-t-il verser pour nous sauver ! Que de sang ! Telle la rosée d’un vase poreux, une pluie de sang tombera des milliers de blessures qu’Isaïe a vues sur l’Homme des douleurs. Que ce sang divin ne tombe pas là où il y a profanation et blasphème, mais dans des coupes au parfum de pureté qui le reçoivent et le recueillent pour le déverser sur les malades spirituels, sur les lépreux de l’âme, sur ceux qui sont morts à Dieu. Offrez des lys, offrez des lys pour essuyer, avec la robe blanche des pétales purs, la sueur et les larmes du Christ ! Offrez des lys, offrez-lui des lys pour l’ardeur de sa fièvre de Martyr ! Ah, où sera-t-il, ce lys qui te portera, qui étanchera ta soif, qui se teindra de ton sang, qui mourra de douleur en te voyant mourir et pleurera sur ton corps exsangue ? Oh ! Christ ! Oh ! Christ ! Mon soupir… »

En larmes, accablée, Marie se tait.

10.7

Anne garde le silence quelque temps puis, de sa voix blanche de femme âgée prise par l’émotion, elle dit

« As-tu autre chose à m’enseigner, Marie ? »

Marie sursaute. Dans son humilité, elle doit croire que sa maîtresse lui fait un reproche, et elle dit :

« Oh, pardon ! C’est toi la maîtresse, moi je ne suis rien, mais cette parole me jaillit du cœur. J’ai beau la surveiller pour ne pas parler, c’est comme un fleuve impétueux qui rompt ses digues. Elle m’a saisie et a débordé. Ne tiens pas compte de mes paroles et mortifie ma présomption. Les paroles mystérieuses devraient rester dans l’arche secrète du cœur auquel Dieu, dans sa bonté, accorde ce bienfait. Je le sais bien. Mais cette présence invisible est si douce qu’elle m’enivre… Anne, pardonne à ta petite servante ! »

Anne la serre sur son cœur. Tout son vieux visage ridé tremble et luit sous les pleurs. Ses larmes s’insinuent dans ses rides comme le fait l’eau sur un terrain accidenté avant de se changer en un marais tremblotant. Toutefois, la vieille maîtresse ne fait pas rire : bien au contraire, ses larmes font naître la plus grande vénération.

Marie est dans ses bras, son petit visage serré sur la poitrine de sa vieille maîtresse, et tout finit comme cela.

10.8

Jésus dit :

« Marie se souvenait de Dieu. Elle rêvait de Dieu. Elle croyait rêver, mais elle ne faisait que revoir ce que son âme avait contemplé dans la splendeur du Ciel de Dieu, à l’instant où elle a été créée pour être unie à la chair conçue sur la terre. Elle partageait avec Dieu – bien que de manière très inférieure, comme la justice l’exigeait – l’une des propriétés de Dieu : celle de se souvenir, de voir et de prévoir, grâce à l’attribut d’une intelligence puissante et parfaite, puisqu’elle n’était pas blessée par le péché originel.

10.9

L’homme est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. L’une de ces ressemblances réside dans la possibilité pour l’âme de se souvenir, de voir et de prévoir. Cela explique la faculté de lire dans le futur. Cette faculté s’exerce, de par la volonté de Dieu, à maintes reprises et directement, d’autres fois par un souvenir qui se lève comme le soleil sur une matinée, éclairant un point précis de l’horizon des siècles déjà vu dans le sein de Dieu.

Ce sont là des mystères trop élevés pour que vous puissiez pleinement les comprendre. Mais réfléchissez.

Cette Intelligence suprême, cette Pensée qui sait tout, cette Vue qui voit tout, qui vous crée d’un acte de sa volonté et d’un souffle de son amour infini, faisant ainsi de vous ses enfants par votre origine et par votre destinée, pourrait-il vous donner quelque chose de différent de lui ? Il vous en donne une part infinitésimale, car la créature ne saurait contenir son Créateur. Il n’empêche que cette part est parfaite et complète.

Quel trésor d’intelligence Dieu n’a-t-il pas donné à l’homme, à Adam ! La faute l’a amoindri, mais mon sacrifice le rétablit et vous ouvre les splendeurs de l’intelligence, ses fleuves, sa science. Oh, sublimité de l’esprit humain uni à Dieu par le moyen de la grâce, et qui partage avec lui sa capacité à connaître… sublimité de l’esprit humain uni à Dieu par le moyen de la grâce.

Il n’existe pas d’autre mode de connaissance. Que ceux qui recherchent avec curiosité des secrets qui dépassent les capacités humaines s’en souviennent. Toute connaissance qui ne vient pas d’une âme en état de grâce – or une âme n’est pas en état de grâce si elle s’oppose à la Loi de Dieu, dont les commandements sont fort clairs – ne peut provenir que de Satan. S’il est difficile qu’elle corresponde à la vérité quand il s’agit de sujets humains, elle n’y correspond jamais quand il s’agit de sujets surnaturels, car le Démon est le père du mensonge et il entraîne les hommes sur le chemin du mensonge. Pour connaître la vérité, il n’y a aucun autre moyen que celui qui vient de Dieu. Il nous parle ou rappelle à notre mémoire, comme un père rappelle à son fils un souvenir qui a trait à la maison paternelle en disant : “ Te souviens-tu quand tu faisais telle chose avec moi, tu as vu ceci, entendu cela ? Te souviens-tu quand je t’ai embrassé à ton départ ? Te rappelles-tu le moment où tu as vu pour la première fois le soleil éclatant de mon visage sur ton âme vierge à peine créée et encore pure – parce que tout juste sortie de moi – de la souillure qui t’a ensuite amoindri ? Te rappelles-tu quand tu as compris en tressaillant d’amour ce qu’est l’Amour ? Quel est le mystère de notre être et de notre procession ? ” Or, là où l’homme en état de grâce ne peut parvenir à cause de ses capacités limitées, l’Esprit de science parle et instruit.

Encore faut-il la grâce pour posséder l’Esprit, pour posséder la vérité et la science, pour avoir le Père avec soi. C’est la tente sous laquelle les trois Personnes établissent leur demeure, le propitiatoire sur lequel l’Eternel repose et parle, non pas de l’intérieur d’une nuée mais en révélant sa face à son enfant fidèle. Les saints se souviennent de Dieu, des paroles entendues dans la Pensée créatrice. La Bonté les suscite à nouveau dans leur cœur pour les élever comme des aigles dans la contemplation de la vérité, dans la connaissance du temps.

10.10

Marie était la Femme pleine de grâce. Toute la Grâce une et trine demeurait en elle. Toute la Grâce une et trine la préparait à être l’épouse aux noces, à être le lit nuptial pour sa descen­dance, à vivre sa maternité et sa mission de manière divine. Elle est celle qui ferme le cycle des prophétesses de l’Ancien Testament et ouvre celui des “ porte-parole de Dieu ” dans le Nouveau Testament.

Arche véritable de la Parole de Dieu, elle découvrait, en regardant dans son sein inviolé pour l’éternité, les paroles de la science éternelle tracées par le doigt de Dieu sur son cœur immaculé, et, comme tous les saints, elle se souvenait de les avoir déjà entendues lorsqu’elle avait été engendrée avec son âme immortelle par Dieu, le Père créateur de tout ce qui existe. Et, si elle ne se rappelait pas tout de sa mission à venir, c’était parce qu’en toute perfection humaine Dieu laisse des lacunes dues à une prudence divine qui est bonté pour sa créature en lui fournissant des occasions de mérite.

Pour être la Mère du Christ, Marie, cette nouvelle Eve, a dû conquérir sa part de mérite par une bonne volonté fidèle que Dieu a demandée à son Fils pareillement pour faire de lui le Rédempteur.

L’esprit de Marie était au Ciel. Son état moral et sa chair étaient sur terre, et il lui fallait fouler aux pieds terre et chair pour parvenir à l’esprit, et l’unir à l’Esprit en une étreinte féconde. »

10.11

Note personnelle.

Toute la journée d’hier, j’ai pensé voir l’annonce de la mort des parents de Marie et, je ne sais pourquoi, apportée par Zacharie. J’imaginais aussi, à ma manière, la façon dont Jésus allait traiter le point du “ souvenir de Dieu par les saints ”. Ce matin, quand la vision a commencé, j’ai dit : « Voilà, on dira désormais que Marie est orpheline », et j’en avais déjà le cœur serré car… c’était ma propre tristesse de ces derniers jours que j’aurais éprouvée et vue. Or la vision ne correspondait en rien à ce que je pensais voir et entendre, il n’y avait pas la moindre allusion. Cela me console, parce que cela me montre que rien ne vient de moi, pas même une honnête influence sur tel ou tel point. Tout provient vraiment d’une autre source. Ma crainte continuelle disparaît… jusqu’à la prochaine fois, car cette peur d’être trompée et de tromper ne cessera jamais de m’accompagner.

10.1

Somente ontem à tarde, sexta-feira, é que a minha mente se iluminou para ver. Não vi outra coisa senão uma Maria bem jovem, uma Maria de, no máximo doze anos, cujo rostinho já não tem mais aquelas rotundidades próprias da meninice, mas vai deixando ver os contornos da mulher, naquela forma oval que se alonga.

Também os cabelos não estão mais caídos sobre o pescoço, com seus cachinhos leves, mas estão divididos, formando duas boas tranças de uma cor de ouro esmaecida — parecem uma liga de prata de tão claros — e descem passando pelos ombros e chegando até a cintura. Seu rosto agora está mais pensativo, mais maduro, ainda que continue a ser o rosto de uma menina, uma menina bela e pura que, toda vestida de branco, está costurando em um pequeno quarto, também branco, de cuja janela escancarada, pode-se ver o edifício imponente do Templo, no centro, e depois, toda a descida dos degraus dos pátios e dos pórticos. Atrás dos muros, que rodeiam o Templo, vê-se a cidade com suas ruas, casas e jardins e, no fundo, o cume arredondado e verde do monte das Oliveiras.

Ela está costurando e cantando em voz baixa. Não sei se é um canto religioso. Diz assim:

“Como uma estrela dentro da água clara

brilha-me uma luz no coração.

Desde minha infância, de mim não se separa

e suavemente ela me guia com amor.

No coração eu tenho um canto.

De onde ele virá?

Homem, tu não sabes isso.

Vem de onde repousa o Santo.

Eu olho para a minha estrela clara

e não quero coisa alguma que não seja,

mesmo a mais doce e querida,

mas que não seja esta doce luz que é toda minha.

Tu me trouxeste desde os altos Céus,

ó minha Estrela, no seio de uma mãe.

Vives agora em mim, mas por fora dos véus

te estou podendo ver, ó rosto glorioso do Pai.

Quando darás à tua serva a honra

de ser do Salvador a humilde serva?

Manda, manda-nos do Céu o Messias.

Aceita, ó Pai santo, a oferta de Maria”.

10.2

Maria se cala, sorri e suspira, e depois se inclina e se ajoelha em

oração. Seu pequeno rosto é todo uma só luz. Erguido depois para o azul límpido de um belo céu de verão, parece atrair para si toda aquela luminosidade, e irradiá-la de si. Ou melhor, parece que um sol escondido no seu interior irradie suas luzes e incendeie a neve levemente rosada da face de Maria, derramando-se sobre as coisas e o sol que brilha na terra, abençoando e prometendo toda sorte de bens.

Enquanto Maria está para levantar-se, depois de sua amorosa oração, e em seu rosto ainda lhe permanece a luminosidade do êxtase, entra a anciã Ana de Fanuel, e pára, assombrada, ou, pelo menos, admirada pelo ato e pelo aspecto de Maria.

Depois a chama:

– Maria!

E a menina se volta com um sorriso, diferente, mas sempre muito lindo, saudando-a:

– Ana, a paz esteja contigo!

10.3

– Estavas rezando? A oração não te basta nunca?

– A oração poderia me bastar. Mas eu falo com Deus! Ana, não fazes uma idéia como eu O sinta próximo de mim. Mais do que próximo, sinto-O em meu coração. Deus me perdoe esta soberba. Mas eu não me sinto sozinha. Estás vendo? Lá, naquela casa de ouro e de neve, atrás da dupla Cortina, está o Santo dos santos. Nenhum olho, a não ser o do Sumo Sacerdote, pode fixar-se no Propiciatório sobre o qual repousa a glória do Senhor. Mas eu não preciso olhar, com toda a alma cheia de veneração, para aquele duplo Véu bordado, que se move com as ondas dos cantos das virgens e dos levitas, e guarda o perfume dos preciosos incensos, como para tentar perfurar sua urdidura, a fim de ver transparecer o Testemunho. Sim, também eu olho para ele! Não temas que eu não o olhe, cheia de veneração, como fazem todos os filhos de Israel. Não temas que o orgulho me cegue, a ponto de fazer-me pensar isto que estou te dizendo. Eu olho para ele. Não há nenhum servo humilde no povo de Deus que olhe com mais humildade para a Casa do Senhor, como eu, pensando ser a mais indigna de todos. O que eu vejo? Vejo um véu. O que deve estar atrás do Véu? Um Tabernáculo. O que há nele? Se olho em meu coração, eis que vejo Deus, que brilha em sua glória e amor, dizendo-me: “Eu te amo”, e eu Lhe digo: “Eu te amo” e sinto-me derreter, me deleito em cada palpitação do coração, neste beijo recíproco… Eu estou no meio de vós, mestras e companheiras queridas. Mas um círculo de fogo me separa de vós. Dentro do círculo estamos Deus e eu, que vos vejo, através do Fogo de Deus, e assim vos amo… Mas não posso amar-vos segundo a carne. Jamais poderei amar ninguém segundo a carne. Só posso amar a Este que me ama, segundo o espírito.

10.4

Eu conheço a minha sorte. A Lei secular de Israel quer que cada menina se torne esposa, e cada esposa mãe. Mas eu, ainda que obedecendo à Lei, obedeço uma Voz que diz: “Eu te quero”, mas como poderei fazer isso se sou e serei virgem? Esta tão doce e invisível Presença, que está comigo me ajudará, porque Ela é que quer assim. Eu não temo. Não tenho mais pai nem mãe… só o Eterno sabe como nesta dor se purificou tudo o que eu tinha de humano. Foi uma purificação por meio de uma dor atroz. Agora não tenho ninguém, além de Deus. A Ele obedeço, portanto, cegamente. Já teria obedecido até contra meu pai e minha mãe, porque a Voz me instrui que quem quer acompanhá-la deve ir além dos pais, que são amorosos guardiães, rondam os muros do coração filial, querendo conduzi-lo à alegria, mas, segundo o modo de ver deles… Não sabem que há outros modos que conduzem a uma alegria infinita… Eu lhes teria deixado as vestes e o manto, para acompanhar a Voz, que me diz: “Vem, ó minha querida, ó minha esposa!” Eu lhes teria deixado tudo. As pérolas das lágrimas, que choraria por dever desobedecer, e os rubis do meu sangue, dado que até a morte eu teria desafiado para acompanhar a Voz que me chama, lhes diriam que há algo maior e mais doce do que o amor paterno e materno. É a Voz de Deus. A Sua vontade agora me deixou livre até do laço da piedade filial. Talvez não teria sido propriamente um laço. Eles eram dois justos, e Deus certamente lhes falava, como faz comigo. Eles seguiriam a justiça e a verdade. Quando penso neles, os vejo na tranqüila espera dos Patriarcas. Apresso, com o meu sacrifício, a chegada do Messias para abrir-lhes as portas do Céu. Sobre a terra, sou eu que me dirijo, ou melhor, é Deus que dirige a sua pobre serva, dando-lhe as Suas ordens. Eu as cumpro, pois cumpri-las é a minha alegria. Quando chegar a hora, direi ao esposo o meu segredo… e ele o aceitará.

– Mas, Maria, que palavras encontrarás para persuadi-lo? Terás contra ti o amor de um homem, a Lei e a vida.

– Eu terei Deus comigo… Deus abrirá à luz o coração do meu esposo… A vida perderá os espinhos da sensualidade, tornando-se uma pura flor com perfume de caridade.

10.5

A Lei… Ora, Ana, não me digas que sou uma blasfemadora. Eu acho que a Lei está para ser mudada. Por quem, dirás tu, se a Lei é divina? Pelo único que a pode mudar. Por Deus. O tempo está mais perto do que pensais, eu vos digo. Porque, lendo Daniel, uma grande luz se fez em mim, partindo do fundo do meu coração, e minha mente compreendeu o sentido das palavras misteriosas. As setenta semanas serão abreviadas pelas orações dos justos. Foi mudado o número dos anos? Não. A profecia não mente. A medida do tempo profético não é o curso do sol e sim o da lua. Portanto, eu te digo: “A hora está perto, quando se ouvirá o vagido daquele que nasceu de uma Virgem.” Oh! Se esta Luz que me ama quisesse me dizer, já que me diz tantas coisas, onde está a feliz donzela[1] que dará à luz o Filho de Deus, que dará o Messias ao seu povo! Caminhando descalça, percorreria a terra, e nem o frio, nem o gelo, nem a poeira, nem a canícula, nem as feras, nem a fome seriam para mim obstáculos para eu chegar perto dela e dizer-lhe: “Concede à tua serva e à serva dos servos de Cristo de viver sob o teu teto. Eu trabalharei o moinho e a prensa. Coloca-me como escrava ao lado do moinho, ou como pastora do teu rebanho, como a que limpa as fraldas do teu Filho, coloca-me em tuas cozinhas, junto aos teus fornos… coloca-me onde quiseres, mas me aceita! Que eu o possa ver! Que eu ouça a sua voz! Que dele eu receba um olhar.” Se ela não me quisesse, como mendiga à sua porta, eu haveria de viver de esmolas e de zombarias, ao ar livre, sujeita aos rigores do tempo, contanto que pudesse ouvir a voz do Messias menino, o eco dos seus risos, depois vê-lo caminhar… Talvez algum dia eu recebesse Dele a esmola de um pão… Oh! ainda que a fome me estivesse dilacerando as entranha­s, eu estivesse desfalecendo, depois de tanto tempo sem comer, eu não comeria aquele pão. Eu o conservaria como um saquinho de pérolas sobre o meu coração, e o beijaria para sentir o perfume da mão do Cristo. E já não sentiria mais fome nem frio, porque aquele contato me daria êxtase e calor, êxtase e alimento…

10.6

– Tu deverias ser a mãe do Cristo, tu que o amas tanto assim! Será para isso que queres permanecer virgem?

– Oh! não. Eu sou apenas miséria e pó. Não ouso levantar o olhar em direção à Glória. É por isso que eu gosto de olhar para dentro do meu coração mais do que para o duplo Véu, além do qual está a invisível Presença de Jeová. Lá está o Deus terrível do Sinai. Mas aqui, em mim, eu vejo o nosso Pai, uma Face amorosa que me sorri e me abençoa, porque eu sou pequena como um passarinho, que o vento sustenta sem sentir peso algum, e frágil como o caule do pequeno lírio selvagem que só sabe florescer e exalar seu perfume, não opondo outra resistência ao vento, a não ser a de sua perfumada e pura doçura. Deus, o meu vento de amor! Não é por isso que permaneço virgem. Mas porque se o Filho de Deus é de uma virgem, ao Santo do Altíssimo não pode agradar senão aquilo que no Céu Ele escolheu por mãe e aquilo que na terra lhe fala do Pai Celeste: a Pureza. Se a Lei meditasse isto, e os rabis que as multiplicaram em todas as sutilezas, voltassem sua mente para horizontes mais altos, mergulhando-se no sobrenatural, deixariam de lado o humano e o lucro, que é o que eles procuram esquecendo-se de seu Fim supremo, orientando os seus ensinamentos à Pureza, a fim de que o Rei de Israel a encontre ao chegar. Com a oliveira do Pacífico, com as palmas do Triunfador, espalhai lírios, mais lírios, muitos lírios… Quanto Sangue o Salvador não deverá derramar para redimir-nos! Quanto sangue! Das milhares e milhares de feridas que Isaías viu no corpo do Homem das dores, está caindo uma chuva de Sangue como o orvalho de um vaso poroso. Que este Sangue divino não caia onde houver profanação e blasfêmia, mas, sim, em cálices de pureza odorífera, que o acolhem e recolhem, para depois espargi-lo sobre os doentes do espírito, sobre os leprosos da alma, que estão mortos para Deus. Dai lírios, dai lírios para enxugar os suores e as lágrimas do Cristo, com a cândida veste de pétalas puras! Dai lírios e mais lírios para o ardor de sua febre de Mártir! Oh! Onde estará aquele Lírio que te carrega? Onde estará quem te dessedentará, em tua febre ardente? Onde estará aquela que se tornará vermelha pelo teu Sangue, morrendo pela dor de te ver morrer? Onde estará quem chorará pelo teu Corpo esvaído em sangue? Oh! Cristo! Cristo! Meu suspiro!

Maria se cala, lacrimejante e esmagada.

10.7

Ana se cala por algum tempo e depois, com sua branca voz de anciã comovida, diz:

– Tens mais alguma coisa para ensinar-me, Maria?

Maria leva um susto. Em sua humildade, ela crê que sua mestra a esteja censurando, e diz:

– Oh! Perdão! Tu és mestra, eu sou um pobre nada. Mas esta Voz me saiu do coração. Eu bem que a vigio, para não falar. Mas, como um rio, que sob o impulso da onda, arrebenta os diques, eis que eu fui apanhada transbordando. Não faças conta de minhas palavras, e castiga a minha presunção. As palavras misteriosas deveriam ficar na arca secreta do coração, que Deus, em sua bondade, trata tão bem. Eu sei disso, mas é tão doce esta invisível Presença, que dela eu estou ébria… Ana, perdoa a tua pequena serva!

Ana a abraça, e todo o seu velho rosto rugoso treme, brilhando em prantos. As lágrimas escorrem por entre as rugas, como a água por um terreno acidentado se transforma em um pântano que treme. Mas a velha mestra não provoca riso. Pelo contrário, o seu pranto excita a mais alta veneração.

Maria está entre os seus braços, com o rostinho contra o peito da velha mestra, e tudo termina assim.

10.8

Jesus diz:

– Maria se recordava de Deus. Sonhava com Deus. Pensava estar sonhando. Não fazia mais do que rever tudo o que o seu espírito havia visto no fulgor do Céu de Deus, no momento em que tinh­a sido criada, para ser unida à carne concebida na terra. Ela partilhava uma das propriedades de Deus ainda que de modo bem menor, como exigia a justiça. Assim, ela tinha a faculdade de recordar, ver e prever por atributo de uma inteligência poderosa e perfeita, não lesada pela Culpa.

10.9

O homem foi criado à imagem e semelhança de Deus. Uma das semelhanças está na sua possibilidade de recordar, ver e prever, através do espírito. Isto explica também a faculdade de ver o futuro. Muitas vezes, esta faculdade aparece, pela vontade de Deus, de modo direto, outras vezes, vem pela lembrança, que se ergue, como o sol da manhã, iluminando um determinado ponto do horizonte dos séculos, como é visto no seio de Deus.

Estes são mistérios altos demais, para que os possais compreender plenamente. Mas, pensai.

Aquela Inteligência suprema, aquele Pensamento que tudo sabe, aquela Vista que tudo vê, que vos criou por um ato de sua vontade, com um sopro de Seu infinito amor, fazendo-vos filhos Seus, por origem, filhos Seus também pela meta a que fostes destinados, poderá Ele, por acaso, dar-vos algo sem ser Ele mesmo? Ele vo-lo dá em uma medida infinitamente pequena, porque nunca uma criatura poderia ter a capacidade do seu Criador. Mas a medida que vos dá, ainda que em sua infinita pequenez, é perfeita e completa.

Que tesouro de inteligência Deus deu ao homem Adão! A culpa, certamente, diminuiu essa inteligência, mas o Meu sacrifício reintegra o homem, e abre para vós os fulgores da Inteligência, os seus canais, a sua ciência. Oh! Que sublimidade tem a mente humana, unida a Deus pela Graça, participando da Sua capacidade de conhecer!… A mente humana unida a Deus pela Graça.

Não existe outro modo. Os curiosos de segredos ultra-humanos que pensem nisso. Todo conhecimento que não proceda de uma alma em estado de graça — e não está em graça quem está contra a Lei de Deus, tão clara em suas ordens — só pode provir de Satanás. Dificilmente satanás corresponde à verdade em tudo o que se refere a assuntos humanos, e nunca corresponde à verdade no que se refere ao sobrenatural, porque o demônio é pai da mentira, conduzindo-vos consigo aos cami­nho­s da mentira. Não há nenhum outro método para conhecer a verdade, senão o método de Deus, o qual fala, diz ou faz lembrar, assim como um pai que faz um filho recordar-se da casa paterna, ao dizer: “Estás lembrado de quando Comigo fazias isto, vias aquilo, ou ouvias aquilo outro? Estás lembrado de quando recebias o meu beijo de despedida? Lembras-te de quando me viste pela primeira vez, o sol fulgurante do meu rosto sobre a tua alma virgem, que tinha acabado de ser criada, e estava ainda limpa do marasmo, que mais tarde te diminuiu e degradou, quando mal acabavas de sair de Mim? Lembras-te ainda de quando chegaste a compreender, em um sobressalto de amor, o que é o Amor? Qual é o mistério do nosso Ser e da nossa Procedência?” Até onde a capacidade limitada do homem em estado de graça não consegue chegar, vem o Espírito falar-lhe e ensinar-lhe.

Contudo, para o homem possuir o Espírito, é necessária a Graça. Para possuir a Verdade e a Ciência, é necessária a Graça. Para o homem ter o Pai, é necessária a Graça. A Graça é a Tenda em que as Três Pessoas fazem a sua morada, é o Propiciatório sobre o qual pousa o Eterno, e fala, não mais de dentro da nuvem, mas revelando sua Face ao filho fiel. Os santos se recordam de Deus, das palavras ouvidas da Mente criadora e que a Bondade ressuscita em seus corações, para elevá-los, como águias, à contemplação do Verdadeiro e ao conhecimento do Tempo.

10.10

Maria era a cheia de Graça. Toda a Graça, una e trina estava nela, toda a Graça una e trina a preparava como esposa para as núpcias. Preparava-a como o leito nupcial para a prole, divinizando-a para a sua maternidade e missão. Ela é a que vem concluir o ciclo das profetisas do Antigo Testamento, e abre o ciclo dos “porta-vozes de Deus”, no Novo Testamento.

Arca da verdadeira Palavra de Deus, olhando em seu seio eternamente inviolado, Maria descobria as palavras da ciência eterna, traçadas pelo dedo de Deus em seu coração imaculado, e se recordava, como todos os Santos, tê-las já ouvido, quando gerada com o seu espírito imortal de Deus Pai, criador de toda vida. E, se não se recordava de tudo, a respeito de sua futura missão, é porque em toda perfeição humana, Deus deixa algumas lacunas, por divina prudência, que é bondade e merecimento, em favor da criatura.

Como uma segunda Eva, Maria precisou conquistar a sua parte de merecimento, ao ser a mãe de Cristo, com uma fiel boa vontade, que Deus quis ter até em seu Cristo, para fazê-lo Redentor.

O espírito de Maria estava no Céu. Sua personalidade e sua carne estavam na terra, devendo pisar terra e carne, para chegar ao espírito e uni-lo ao Espírito, num abraço fecundo.

10.11

Nota minha. Durante todo o dia de ontem, estive imaginando ver o anúncio da morte dos pais de Maria, dado por Zacarias, quem saberá porquê? Assim, também eu pensava como Jesus teria tratado a “lembrança de Deus, por parte dos santos.” Hoje de manhã, quando começou a visão, eu disse: “Agora vão dizer que Maria está órfã”, e já ia ficando com o coração pequenino porque… era a minha tristeza destes dias que eu teria visto e sentido. Pelo contrário, não há nada de tudo o que eu pensava ver ou ouvir, nem mesmo uma só palavra. Isto me consola, porque me diz que não há nada de mim própria, nem mesmo uma honesta sugestão sobre determinado ponto. Tudo vem mesmo de outra fonte. Meu medo contínuo cessa… até a próxima vez, porque este medo de ser enganada e de enganar me haverá de acompanhar sempre.


Notes

  1. où se trouve l’heureuse vierge… Maria Valtorta note sur une copie dactylographiée : « Il ne faut pas s’étonner de cette ignorance de Marie sur son avenir de Mère de Jésus. Dieu, qui lui avait accordé par un privi­lège particulier une sagesse proportionnée à son état d’Immaculée et de Mère prédestinée du Verbe incarné, voulut pour une raison insondable garder Marie dans l’ignorance de certaines choses jusqu’au moment convenable. » Cette idée est reprise dans en 10.10, 17.9, et en 108.2.

Notas

  1. onde está a feliz donzela… Não deve maravilhar — assim anota Maria Valtorta numa cópia dactilografada — esta ignorância de Maria quanto ao seu futuro como Mãe de Jesus. Deus, que por singular privilégio lhe havia concedido sabedoria proporcional ao seu estado de Imaculada e de Predestinada Mãe do Verbo Encarnado, por motivos que nos são imperscrutáveis quis que Maria ignorasse algumas coisas até ao momento oportuno de o saber. Tal conceito vem reforçado no texto de 10.10, 17.9, 108.2.