Os Escritos de Maria Valtorta

102. Rencontre de l’ancien berger Jonathas et guérison de Jeanne, femme de Kouza.

102. Encontro com o ex-pastor Jônatas

102.1

Les disciples sont en train de dîner dans le grand atelier de Joseph, à l’arrière de la maison. L’établi sert de table et tout ce qu’il faut se trouve dessus. Mais je vois que l’atelier sert aussi de dortoir. Sur les deux autres tables de menuisier il y a des nattes qui se changent en couchettes et on a mis le long des murs des petits lits bas (des nattes sur des claies). Les apôtres parlent entre eux et avec le Maître.

« c’est donc vrai que tu vas sur le mont Liban ? demande Judas.

– Je ne fais jamais de promesses sans les tenir. Or ici, je l’ai promis deux fois : aux bergers et à la nourrice de Jeanne, femme de Kouza. J’ai attendu les cinq jours dont j’avais parlé et, par prudence, j’y ai encore ajouté aujourd’hui. Mais maintenant je m’en vais. Dès le lever de la lune, nous partirons. Le chemin sera long, même si nous utilisons la barque jusqu’à Bethsaïde. Mais je veux me réjouir le cœur en allant saluer Benjamin et Daniel eux aussi. Tu vois quelle âme ont les bergers. Ils méritent qu’on aille les honorer, car Dieu lui-même ne s’abaisse pas en honorant un de ses serviteurs, il déploie au contraire sa justice.

– Par cette chaleur ! Prends garde à ce que tu fais. C’est pour toi que je le dis.

– Les nuits sont déjà moins étouffantes. Le soleil est encore pour peu de temps dans le Lion et les orages tempèrent la chaleur. D’ailleurs, je le répète : je n’oblige personne à venir. Tout est spontané en moi et autour de moi. Si vous avez des affaires ou si vous vous sentez fatigués, restez. Nous nous retrouverons plus tard.

– Voilà, c’est bien ce que tu dis : il me faudrait penser à des intérêts de famille. Le temps des moissons arrive et ma mère m’avait prié de voir des amis… Tu sais, au fond, je suis le chef de famille. Je veux dire : je suis l’homme de ma famille. »

Pierre bougonne :

« Heureusement qu’il se rappelle que la mère est toujours la première après le père. »

Qu’il n’ait pas entendu Pierre bougonner ou qu’il ne veuille pas l’entendre, Judas fait mine de rien. Du reste, Jésus arrête Pierre d’un coup œil pendant que Jacques, fils de Zébédée, assis près de Pierre, tire son vêtement pour le faire taire.

« Vas-y, Judas. Tu dois au contraire y aller. Il ne faut pas manquer d’obéissance à sa mère.

– Alors je pars tout de suite, si tu le permets. Je serai à temps à Naïm pour trouver encore où loger. Adieu, Maître. Adieu, mes amis.

– Sois ami de la paix et mérite d’avoir toujours Dieu avec toi. Adieu » dit Jésus pendant que les autres le saluent en chœur.

Son départ n’est pas très regretté et même… Pierre, craignant peut-être que Judas ne change d’idée, l’aide à serrer les courroies de son sac et à le passer en bandoulière. Il l’accompagne jusqu’à la porte de l’atelier, déjà ouverte tout comme l’autre qui donne sur le jardin, certainement pour aérer la pièce dont l’air est étouffant après une journée torride. Il reste sur le seuil pour le regarder partir et, quand il le voit s’éloigner, il fait un geste de joie et d’adieu ironique puis il revient en se frottant les mains. Il ne dit rien… mais il a déjà tout dit. Quelqu’un qui a vu rit dans sa barbe.

102.2

Mais Jésus n’y prête pas attention, car il observe son cousin Jacques qui est devenu tout rouge et triste, laissant de côté ses olives. Il l’interroge :

« Qu’as-tu ?

– Tu as dit : “ Il ne faut pas manquer d’obéissance à sa mère… ” Et nous, alors ?

– N’aie pas de scrupules. En règle générale, c’est comme cela qu’on doit faire. Quand on se borne à être des hommes et des fils de chair. Mais quand on a pris une autre nature et une autre paternité, c’est différent. Comme elle est plus élevée, il faut la suivre suivant ce qu’elle commande et désire. Judas est arrivé avant toi et avant Matthieu… mais il est encore en retard. Il faut qu’il se forme, et il le fera fort lentement. Faites preuve de charité à son égard. Fais preuve de charité, Pierre ! Je comprends… mais je te dis : sois charitable. Supporter les personnes désagréables est une vertu qui n’est pas sans valeur. Mets-la en pratique.

– Oui, Maître… Mais quand je le vois comme ça… comme ça… – bon, tais-toi, Pierre, car Jésus comprend si bien… – j’ai l’impression d’être une voile trop tendue par le vent… Je craque, je craque sous la poussée et quelque chose se casse toujours en moi … Mais, tu sais – ou plutôt tu ne sais pas, parce que comme batelier tu ne vaux rien et c’est pour cela que je te le dis– que si une voile par excès de tension rompt toutes ses attaches, je te jure qu’elle donne une telle gifle au batelier inexpérimenté qu’il en est étourdi… Voilà, moi je sens que… je risque d’avoir toutes mes attaches rompues… et alors… Il vaut mieux qu’il s’en aille de temps en temps. Comme ça, la voile se calme faute de vent, et j’arrive à temps pour renforcer les attaches. »

Plein d’indulgence pour le juste et bouillant Pierre, Jésus sourit et hoche la tête.

102.3

Un grand vacarme de sabots ferrés et des cris de gamins se font entendre dans la rue.

« C’est ici ! C’est ici ! Arrête, homme ! »

Et avant que Jésus et ses disciples n’en sachent la raison, la forme sombre d’un cheval tout fumant de sueur se présente devant l’embrasure de la porte extérieure, et il en descend un cavalier qui se précipite à l’intérieur comme un bolide et se jette aux pieds de Jésus qu’il baise avec vénération.

Tous regardent, ébahis.

« Qui es-tu ? Que veux-tu ?

– Je suis Jonathas. »

Un cri de Joseph lui répond : assis au fond du grand établi, étourdi par son arrivée foudroyante, Joseph n’a pu reconnaître son ami. Le berger se précipite sur l’homme encore à terre :

« Toi, c’est bien toi !…

– Oui. J’adore mon Seigneur adoré ! Trente années d’espérance, oh ! Quelle longue attente ! Elles fleurissent aujourd’hui comme la fleur de l’agave solitaire, d’un seul coup, en une extase bienheureuse, encore plus heureuse que l’autre si lointaine ! Oh mon Sauveur ! »

Femmes, enfants et quelques hommes, parmi lesquels le bon Alphée, fils de Sarah, tenant encore à la main un morceau de pain et du fromage, s’empressent à l’entrée et jusqu’à l’intérieur de la pièce.

« Lève-toi, Jonathas. J’étais sur le point d’aller te chercher, et avec toi Benjamin et Daniel…

– Je sais…

– Relève-toi pour que je te donne le baiser que j’ai donné à tes compagnons. »

Il le force à se lever et l’embrasse.

« Je sais, répète le robuste vieillard, bien portant et bien vêtu. Je sais.

102.4

Elle avait raison. Ce n’était pas quelque délire de mourante ! Oh ! Seigneur Dieu ! Comme l’âme voit et entend quand tu l’ap­pelles ! »

Jonathas est très ému.

Mais il se ressaisit. Il ne perd pas de temps. Adorant et pourtant actif, il va droit au but :

« Jésus, notre Sauveur et notre Messie, je suis venu te prier de venir avec moi. J’ai parlé avec Esther et elle m’a dit… Mais auparavant, auparavant Jeanne t’avait parlé et m’a dit… Oh, ne riez pas d’un homme heureux, vous qui m’entendez, heureux et angoissé jusqu’à ce que j’aie ton “ Je viens. ” Tu sais que j’étais en voyage avec la maîtresse mourante. Quel voyage ! De Tibériade à Bethsaïde, tout s’est bien passé. Mais ensuite, après avoir quitté la barque, j’ai pris un char et, bien que je l’aie équipé de mon mieux, ce fut une torture. On avançait lentement et de nuit, mais elle souffrait. A Césarée de Philippe, elle faillit mourir en crachant du sang. Nous nous sommes arrêtés… Le troisième matin, il y a sept jours, elle m’a fait appeler. Elle paraissait déjà morte, tant elle était pâle et épuisée. Mais quand je l’ai appelée, elle a ouvert ses doux yeux de gazelle mourante et elle m’a souri. D’une main glacée, elle m’a fait signe de me pencher, car elle n’avait plus qu’un filet de voix, et elle m’a dit : “ Jonathas, ramène-moi à la maison. Mais tout de suite. ” Si grand était son effort en me donnant cet ordre, elle qui est toujours plus douce qu’une gentille enfant, que ses joues se sont colorées et qu’un éclair a brillé dans ses yeux. Elle a continué : “ J’ai rêvé de ma maison de Tibériade. A l’intérieur, il y avait Quelqu’un dont le visage était comme une étoile. Il était grand, blond, avec des yeux bleus et une voix plus douce que le son de la harpe. Il me disait : ‘ Je suis la Vie. Viens. Reviens. Je t’attends pour te la donner. ’ Je veux partir. ” Je lui rétorquais : “ Mais, maîtresse ! Tu ne peux pas ! Tu vas mal ! Dès que tu iras mieux, nous aviserons. ” Je croyais que c’était délire de mourante. Mais elle a pleuré et puis… – ah, c’est la première fois qu’elle l’a dit depuis ces six ans qu’elle est ma maîtresse et, oui, elle s’est même assise, et en colère, elle qui ne peut remuer – puis elle m’a dit : “ Serviteur, je le veux. Je suis ta maîtresse. Obéis ! ” Elle s’est laissée retomber, tout en sang. J’ai bien cru qu’elle allait mourir… et j’ai dit : “ Faisons-lui plaisir. Mourir pour mourir… Je n’aurai pas le remords de l’avoir contrariée à la fin, après avoir toujours voulu la satisfaire. ” Quel voyage ! Elle n’acceptait de repos qu’entre la troisième et la sixième heure. J’ai crevé les chevaux pour aller plus vite. Nous sommes arrivés à Tibériade à la neuvième heure, ce matin… Et Esther m’a parlé… Alors, j’ai compris que c’était toi qui l’avais appelée. Car c’était l’heure et le jour où tu avais promis un miracle à Esther que tu étais apparu à l’esprit de ma maîtresse. Elle a voulu repartir aussitôt après l’heure de none et m’a envoyé pour la devancer… Oh, viens, mon Sauveur !

– Je viens tout de suite. La foi mérite récompense. Qui me désire me possède. Allons.

– Attends. J’ai jeté une bourse à un jeune, en disant : “ Trois, cinq, autant d’ânes que vous voulez, si vous n’avez pas de chevaux, et vite, à la maison de Jésus. ” Ils vont arriver. Nous irons plus vite. J’espère la rencontrer près de Cana. Si du moins…

– Quoi, Jonathas ?

– Si, du moins, elle est vivante…

– Vivante, elle l’est. Mais quand bien même elle serait morte, je suis la Vie.

102.5

Voici ma Mère. »

La Vierge, certainement avertie par quelqu’un, est en effet en train d’accourir, suivie de Marie, femme d’Alphée.

« Mon Fils, tu pars ?

– Oui, Mère. Je pars avec Jonathas. Il est venu. Je savais que je pourrais te le présenter. C’est pour cela que j’ai attendu un jour de plus. »

Jonathas a d’abord fait une salutation profonde, les bras croisés sur la poitrine, et maintenant il s’agenouille, soulève légèrement le vêtement de Marie et en embrasse le bord, en disant :

« Je salue la Mère de mon Seigneur ! »

Alphée, fils de Sarah, dit aux curieux :

« Eh bien, qu’en dites-vous ? N’est-ce pas honteux de notre part d’être les seuls sans foi ? »

Un bruit de nombreux sabots se fait entendre dans la rue. Ce sont les ânes. Je crois qu’il y a tous ceux de Nazareth et ils sont si nombreux qu’il y en aurait assez pour un escadron. Jonathas choisit les meilleurs et les marchande, en payant sans lésiner ; il prend deux Nazaréens avec d’autres ânes, par crainte que quelque animal ne se déferre en route et pour qu’ils puissent ramener toute cette bruyante cavalerie. Pendant ce temps, les deux Marie aident à boucler sacs et besaces.

Marie, femme d’Alphée, dit à ses fils :

« Je laisserai vos lits en place et je les caresserai… J’aurai l’impression de vous faire des caresses. Soyez bons, dignes de Jésus, mes enfants… et moi… moi, je serai heureuse… »

Ce disant, elle pleure à chaudes larmes.

Marie, de son côté, aide son Jésus, le caresse avec amour, en lui faisant mille recommandations et en le chargeant de ses affectueuses salutations pour les bergers du Liban, car Jésus lui annonce qu’il ne reviendra pas avant de les avoir retrouvés.

102.6

Ils partent. La nuit descend et la lune, à son premier quartier, se lève. Jésus et Jonathas sont en tête. Tous les autres les suivent. Tant qu’ils sont dans la ville, ils marchent au pas car les gens s’attroupent, mais à peine sortis, ils vont au trot. C’est une troupe qui résonne du bruit des sabots et des grelots.

« Elle est dans le char avec Esther, explique Jonathas. Ah ! Ma maîtresse ! Quelle joie de te faire plaisir ! T’amener Jésus ! Oh, mon Seigneur ! T’avoir ici à côté de moi ! Te posséder ! Tu as bien sur ton visage l’éclat d’une étoile, comme elle t’a vu, tu es blond avec des yeux couleur de ciel et ta voix a bien le son de la harpe… Mais conduiras-tu ta Mère auprès de ma maîtresse, un jour ?

– Ta maîtresse viendra à elle. Elles seront amies.

– Oui ? Oh !… Oui, elle peut l’être. Jeanne est épouse et a été mère. Mais elle a une âme pure comme une vierge. Elle peut rester à côté de Marie, la bénie. »

Jésus se retourne en entendant un frais éclat de rire de Jean, que tous les autres imitent.

« C’est moi, Maître, qui les fais rire. Sur la barque, je suis plus à l’aise qu’un chat… mais là-dessus ! J’ai l’impression d’être un tonneau qui roule librement sur le pont d’un navire que fait tanguer le vent de suroît ! » dit Pierre.

Jésus lui sourit et l’encourage, lui promettant que le trot sera bientôt fini.

« Oh ! Ce n’est rien. Si les garçons rient, il n’y a pas de mal. Avançons, allons faire plaisir à cette brave femme. »

Jésus se retourne encore à un autre éclat de rire.

Pierre s’écrie :

« Non, cela, je ne te le dis pas, Maître. Mais, après tout, pourquoi pas ? Je disais : “ Notre grand ministre se rongera les mains, quand il saura qu’il a manqué l’occasion de faire le paon devant une dame. ” Eux rient, mais c’est comme ça. Je suis sûr que s’il avait pu l’imaginer, il aurait oublié de s’occuper des vignes de son père. »

Jésus ne réplique pas.

102.7

Le trajet se fait rapidement sur ces ânes bien nourris. Dans le clair de lune, on a dépassé Cana.

« Si tu permets, je pars en avant. J’arrête le char. Les secousses la font tellement souffrir !

– Vas-y. »

Jonathas pousse son cheval au galop.

Après un assez long parcours au clair de lune, voilà que se dessine la forme sombre d’un grand char couvert, arrêté au bord du chemin. Jésus pique son âne qui part au petit galop. Le voilà près du char. Il descend.

« Le Messie ! » annonce Jonathas.

La vieille nourrice se précipite du char sur la route, et de la route dans la poussière.

« Oh ! Sauve-la ! Elle est en train de mourir.

– Me voici. »

Jésus monte sur le char où on a étendu un tas de coussins ; sur eux se trouve un corps frêle. Dans un coin, il y a une lanterne, des coupes, des amphores. A côté, une jeune servante pleure en essuyant la sueur froide de la mourante. Jonathas accourt avec une des lanternes du char.

Jésus se penche sur la femme qui se laisse aller ; elle est vraiment sur le point de mourir. Il n’y a pas de différence entre la blancheur de son vêtement de lin et la pâleur légèrement bleutée des mains et du visage émaciés. Seuls d’épais sourcils et de longs cils très noirs donnent quelque couleur à ce visage de neige. Elle n’a même plus ce rouge de mauvais augure des poitrinaires sur ses pommettes décolorées. On voit une ombre rose violette, ce sont ses lèvres entrouvertes à cause de sa respiration difficile.

Jésus s’agenouille à côté d’elle et l’observe. La nourrice lui prend la main et l’appelle. Mais l’âme, déjà sur le seuil de l’éternité, n’a plus aucune conscience.

Les disciples et les deux jeunes gens de Nazareth sont arrivés et se pressent contre le char.

Jésus met une main sur le front de la mourante qui ouvre un instant ses yeux embrumés et vagues, puis les referme.

« Elle a perdu conscience » gémit la nourrice.

Et elle pleure plus fort.

Jésus fait un geste :

« Mère, elle va entendre. Aie confiance. »

Puis il appelle :

« Jeanne ! Jeanne ! C’est moi ! C’est moi qui t’appelle. Je suis la Vie. Regarde-moi, Jeanne. »

Avec un regard plus vivant, la mourante ouvre ses grands yeux noirs et observe le visage penché sur elle. Elle a un mouvement de joie et sourit. Elle remue doucement les lèvres pour dire un mot qui, pourtant, n’arrive pas à se faire entendre.

« Oui, c’est moi. Tu es venue, et je suis venu te sauver. Peux-tu croire en moi ? »

La mourante fait un signe de la tête. Toute sa vitalité se rassemble dans ses yeux, qui disent tout ce que la parole ne peut exprimer autrement.

Jésus, tout en restant à genoux et la main gauche sur son front, se redresse et prend son attitude de miracle :

« Eh bien, je le veux. Sois guérie ! Lève-toi. »

Il retire sa main et se met debout.

Une fraction de minute après, Jeanne, femme de Kouza, sans aide d’aucune sorte, s’assied, pousse un cri et se jette aux pieds de Jésus, en criant d’une voix forte, heureuse :

« Oh ! T’aimer, ma Vie ! Pour toujours ! Je suis à toi ! Je suis à toi pour toujours ! Nourrice ! Jonathas ! Je suis guérie ! Ah ! Vite, courez le dire à Kouza. Qu’il vienne adorer le Seigneur ! Oh, bénis-moi, encore, encore, encore ! Oh, mon Sauveur ! »

Elle pleure et rit tout à la fois en baisant les vêtements et les mains de Jésus.

« Je te bénis, oui. Que veux-tu que je fasse d’autre pour toi ?

– Rien, Seigneur. Seulement que tu m’aimes et me permettes de t’aimer.

– Tu ne voudrais pas un bébé ?

– Oh, un bébé !… Mais fais ce que tu veux, Seigneur. Je t’abandonne tout : mon passé, mon présent, mon avenir. Je te dois tout et te remets tout. Toi, donne à ta servante ce que tu sais être le meilleur.

– La vie éternelle, alors. Sois heureuse. Dieu t’aime.

102.8

Je m’en vais. Je te bénis et je vous bénis.

– Non, Seigneur. Arrête-toi dans ma maison qui, maintenant, est réellement un rosier fleuri. Permets-moi d’y rentrer avec toi… Ah, que je suis heureuse !

– Je viens, mais j’ai mes disciples.

– Ce sont mes frères, Seigneur. Jeanne aura, pour eux comme pour toi, nourriture, boisson et tout ce qu’il faut. Fais-moi plaisir !

– Allons. Renvoyez les montures et suivez-nous à pied. Il reste peu de chemin à faire maintenant. Nous avancerons lentement pour que vous puissiez suivre. Adieu, Ismaël et Aser. Saluez encore ma Mère pour moi, et aussi mes amis. »

Les deux Nazaréens, stupéfaits, s’en vont avec leur bruyante cavalerie pendant que le char prend le chemin du retour avec sa charge désormais joyeuse. Derrière, en groupe, les disciples commentent le fait.

Tout prend fin.

102.1

Os discípulos estão ceando na ampla oficina de José.

O balcão serve de mesa, sobre a qual está tudo o que vai ser servido. Mas vejo que a oficina se usa também como dormitório. Sobre outras duas mesinhas de carpinteiro há esteiras que as transformam em enxergas, e pequenas camas baixas (esteiras sobre grades) que foram colocadas ao longo das paredes. Os apóstolos falam entre si e com o Mestre.

– Então, vais mesmo ao Líbano? –pergunta Iscariotes.

– Nunca prometo para não cumprir. E isso prometi duas vezes: aos pastores e à nutriz de Joana de Cusa. Esperei os cinco dias de que lhe havia dito, e, por prudência, esperei ainda o dia de hoje. Mas agora vou. Logo que a lua surgir, partiremos. Será longo o caminho, mesmo se usarmos o barco até Betsaida. Mas quero dar alegria ao meu coração, saudando também a Benjamim e a Daniel. Tu estás vendo que almas têm os pastores. Oh! Merece que Eu vá honrá-los, porque nem Deus se diminui honrando um servo seu, mas, ao contrário, aumenta a sua justiça.

– Com este calor! Olha bem o que estás fazendo. Eu digo por Ti.

– As noites já estão menos sufocantes. O sol, por pouco tempo ainda estará em Leão, e os temporais tornam menos ardente o calor. Além disso, Eu vo-lo repito: Não obrigo ninguém a ir. Tudo é espontâneo em Mim e ao meu redor. Se tendes negócios a fazer, ou se estais cansados, ficai. Nós nos reencontraremos depois.

– Isto mesmo. É como dizes. Eu teria que pensar nos negócios lá de casa. Está chegando o tempo da vindima, e minha mãe me tinha pedido que eu fôsse ver uns amigos… Sabes, no fundo, eu sou o chefe da família. Quero dizer: sou o homem da minha família.

Pedro resmunga:

– Ainda bem que ele se lembra de que a mãe é sempre a primeira depois do pai.

Judas, ou porque não esteja ouvindo, ou porque não quer ouvir, não demonstra ter entendido o resmungo, que Jesus freou com um olhar, enquanto Tiago de Zebedeu, sentado perto de Pedro, lhe deu um puxão na veste para fazê-lo calar-se.

– Então, vai, Judas. Aliás, deves ir. Não se deve faltar com a obediência à mãe.

– Então eu vou logo, se me permites. Chegarei a Naim ainda em tempo de encontrar hospedagem. Adeus Mestre, adeus amigos.

– Sê amigo da paz, e procura merecer ter sempre Deus contigo. Adeus –diz Jesus, enquanto os outros o saúdam com uma saudação coletiva.

Não há muita pena em vê-lo partir, ao contrário… Pedro, talvez por medo de que Judas se arrependa, o ajuda a apertar as correias do saco e a pô-lo à tiracolo, acompanha-o até à porta da oficina, já aberta, como está também a outra que dá para a horta, certamente para ventilar o cômodo, sufocante após um dia tórrido. Ele está junto à porta, olhando-o ir e, quando o vê afastar-se, faz um gesto de alegria e de um adeus irônico, e volta esfregando as mãos. Não diz nada… mas já disse tudo. Alguém, que viu, ri disfarçadamente.

102.2

Mas Jesus não nota isso, porque perscruta seu primo Tiago, que ficou corado e entristecido, parando de comer suas azeitonas. E lhe pergunta:

– Que é que tens?

– Disseste: “Não se deve faltar com a obediência à mãe…” E nós, então?

– Não tenhas escrúpulo. Em princípio, assim se deve, quando somos apenas homens e filhos de uma carne. Mas, quando assumimos uma outra natureza e uma outra paternidade, não. Esta, mais alta, segue-se em suas ordens e desejos. Judas chegou antes de ti e de Mateus… Mas está tão atrás ainda. É preciso que se forme, e o fará muito lentamente. Tende caridade para com ele. Tem caridade, Pedro! Eu compreendo… mas te digo: tem caridade. Suportar as pessoas importunas não é uma virtude qualquer. Usa-a.

– Sim, Mestre… Mas, quando o vejo assim… assim… Bem, cala-te, Pedro, que Ele compreende… parece-me que sou uma vela esticada demais pelo vento… Fico rangendo, rangendo pelo esforço, e sempre alguma coisa se rompe em mim… Mas Tu sabes, isto é, não sabes porque como barqueiro não vales nada, e por isso te digo que, se rompe os ligames todos de uma vela por excesso de tensão, te juro que ela dará uma tal bofetada no tolo barqueiro, que o deixará atordoado… Eis, eu sinto que… me arrisco a ter os laços todos rompidos… e então… É melhor, sim, que, de vez em quando ele se vá. Assim a vela se acalma por falta de vento, e eu tenho tempo para reforçar os ligames.

Jesus sorri, e sacode a cabeça, suportando seu justo e impetuoso Pedro.

102.3

Um grande barulho de cascos ferrados e um vozerio de moleques se ouvem ao longo da estrada.

– É aqui! É aqui! Para, homem.

E, antes que Jesus e os discípulos se deem conta, diante do vão da porta se apresenta o corpo escuro de um cavalo transpirando suor, e dele desce um cavaleiro que se precipita dentro da casa, como um bólide, e se prostra aos pés de Jesus, beijando-os com veneração.

Todos olham admirados.

– Quem és tu? Que queres?

– Eu sou Jônatas.

A resposta é um grito de José, que, por estar sentado atrás do alto balcão e por causa da rapidez da chegada, não tinha podido reconhecer o amigo. O pastor corre para perto do que está prostrado:

– Tu, és tu mesmo!…

– Sim. Estou adorando ao meu adorado Senhor! Trinta anos de esperança, oh! que longa espera! Mas, ei-los aí, agora floridos, como uma agave solitária, e floridos de repente, em um êxtase feliz, mais feliz ainda do que aquele de outrora! Oh! O meu Salvador!

Mulheres, meninos e alguns homens, entre os quais o bom Alfeu de Sara, que está ainda com um pedaço de pão e queijo na mão, aglomeram-se na porta, e até dentro do quarto grande.

– Levanta-te, Jônatas. Eu estava para ir à tua procura, e contigo ir achar o Benjamim e o Daniel….

– Eu sei….

– Levanta-te, para que Eu te dê o beijo que dei aos teus companheiros.

Jesus o força a levantar-se e o beija.

– Eu sei –repete o robusto velho, de bom porte e bem vestido–. Eu sei.

102.4

Ela tinha razão. Não era um delírio de moribundo! Oh! Senhor Deus! Como a alma te vê e como te ouve, quando Tu a chamas!

Jônatas está comovido.

Mas se recobra. Não perde o seu tempo. Como adorador ativo, vai direto ao seu assunto:

– Jesus, nosso Salvador e Messias, eu vim pedir-te que vás comigo. Falei com a Ester, e ela me disse… Mas antes, antes Joana havia falado de Ti e me disse… oh! não vos fiqueis rindo de um homem feliz, vós que estais ouvindo, feliz e angustiado, enquanto não tiver o teu “Vou.” Sabes que eu estava em viagem com a patroa moribunda. Que viagem! De Tiberíades até Betsaida, foi boa. Mas depois, tendo deixado o barco e pego um carro, por mais que o tivesse aparelhado o melhor que pude, foi uma tortura. Ia-se devagar, de noite, mas ela sofria. Em Cesareia de Filipe, ela esteve para morrer, vomitando sangue. Paramos… Na terceira manhã, há sete dias, ela mandou me chamar. Parecia já morta, de tão branca e extenuada que estava. Mas, quando eu a chamei, ela abriu seus doces olhos de gazela moribunda, e sorriu para mim. Com sua mãozinha gelada fez-me sinal para que eu me inclinasse para ela, pois só tinha um fio de voz, e me disse: “Jônatas, leva-me de novo para casa. Mas depressa.” Era tão grande a força da sua ordem — ela que sempre foi mais doce do que uma criança boa — que as cores lhe voltaram às faces e seus olhos, por um momento, se tornaram brilhantes. E continuou: “Eu sonhei com a minha casa de Tiberíades. Dentro dela havia Alguém com o rosto de estrela, alto, loiro, com olhos celestes e uma voz mais doce do que o som da harpa. Dizia-me: ‘Eu sou a Vida. Vem. Volta. Eu te espero, para dá-la a ti’. Eu quero ir.” E eu dizia: “Mas, patroa! Não podes! Estás mal! Quando estiveres melhor, veremos.” Eu pensava que era um daqueles delírios dos moribundos. Mas ela chorou e depois… — oh! é a primeira vez que ela me disse nestes seis anos que é minha patroa, e até sentou-se, ela que nada pode, pela ira — e depois me disse: “Servo, eu quero. Eu sou a tua patroa. Obedece.” Em seguida deixou-se cair em cima do seu sangue. Achei que ia morrer… e disse: “Vamos fazê-la contente. Morrer por morrer!! Não ficarei com remorso por tê-la contrariado em seu fim, depois de sempre ter procurado contentá-la.” Que viagem! Não queria repousar, exceto entre as horas terça e sexta. Esgotados ficaram os cavalos para irmos mais depressa. Chegamos a Tiberíades na hora nona, esta manhã… E Ester me disse… Então eu entendi que eras Tu que a tinhas chamado. Porque a hora era aquela e o dia aquele no qual Tu prometias o milagre a Ester e aparecias ao espírito de minha patroa. Ela quis partir de novo, mal chegou a hora nona, e me mandou ir na frente… Oh! Vem, meu Salvador!

– Eu vou logo. A fé merece um prêmio. Quem me quer, me tem. Vamos.

– Espera. Joguei uma bolsa a um rapaz, dizendo: “Três, cinco, quantos jumentos quiseres, se não tendes cavalos, e ide depressa à casa de Jesus.” Devem estar para chegar. Iremos mais depressa. Espero encontrá-la perto de Caná. Se ao menos…

– O que, Jônatas?

– Se ao menos estiver viva….

– Ela está viva. Mas, mesmo que estivesse morta, Eu sou a Vida.

102.5

Eis a minha Mãe.

A Virgem, certamente avisada por alguém, de fato está chegando depressa, seguida por Maria de Alfeu:

– Filho, Tu partes?

– Sim, Mãe. Vou com o Jônatas. Ele veio. Eu sabia que ia poder mostrá-lo a ti. Por isso, esperei um dia a mais.

Jônatas primeiro saudou profundamente com os braços cruzados sobre o peito, agora se ajoelha e ergue de leve a veste de Maria, e beija-a na orla, dizendo:

– Eu saúdo a Mãe do meu Senhor!

Alfeu de Sara diz aos curiosos:

– Oh! Que dizeis a isso? Não é de se envergonhar por sermos só nós sem fé?

Um barulho de muitos cascos se ouve na estrada. São os burrinhos. Creio que são todos os burrinhos de Nazaré, e são tantos, que dariam para formar um esquadrão. Enquanto Jônatas escolhe os melhores, e os contrata, pagando sem regatear, e toma dois nazarenos com outros burrinhos, por temor de que algum animal perca as ferraduras pelo caminho, e a fim de que possam trazer de volta toda esta zurrante cavalaria asinina, Maria e a outra Maria estão ajudando a fechar sacos e alforjes.

Maria de Alfeu diz a seus filhos:

– Deixarei aqui os vossos leitos. E os acariciarei… Parecer-me-á estar acariciando-vos. Sede bons, dignos de Jesus, filhos… e eu… eu estarei feliz… –e entrementes chora com grandes lágrimas.

Maria, ao invés, ajuda ao seu Jesus, e o acaricia com amor, fazendo-lhe mil recomendações e incumbências para os outros dois pastores libaneses, porque Jesus declara que não voltará antes de tê-los encontrado.

102.6

Partem. A tarde desceu, e o primeiro quarto da lua levanta agora. À frente vão Jesus e Jônatas, atrás todos os outros. Enquanto estão na cidade, vão passo a passo, porque as pessoas se aglomeram. Mas, logo que saem fora, vão a trote em uma caravana sonante de cascos e guizos.

– Está no carro com Ester –explica Jônatas–. Oh! A minha patroa! Que alegria fazer-te feliz! Trazer-te Jesus! Oh! Meu Senhor! Ter-te aqui, ao meu lado! Ter-te! Tens mesmo o rosto de uma estrela que ela viu, és loiro e de olhos do azul do céu e a tua voz é exatamente como um som de harpa… oh! Mas tua Mãe! Levá-la-ás à minha patroa um dia?

– Tua patroa irá a Ela. Serão amigas.

– Sim? Oh!! Sim, ela o pode ser. É esposa e foi mãe, a Joana. Mas tem uma alma pura como uma virgem. Ela pode estar perto de Maria, a bendita.

Jesus se vira, por causa de uma boa risada de João, que foi imitada por todos os outros.

– Sou eu, Mestre, que faço rir. No barco, eu estou mais firme do que um gato… mas aqui em cima! Pareço uma pipa deixada solta na ponte de um navio apanhado pelo vento do sudoeste! –diz Pedro.

Jesus sorri, e o encoraja, prometendo acabar logo com aquele trotear.

– Oh! Não é nada. Se os rapazes riem, não faz mal. Vamos, vamos fazer feliz essa boa mulher.

Jesus se vira de novo, por causa de outra explosão de riso.

Pedro exclama:

– Não. Isto eu não te digo, Mestre. Mas, por que não? Sim, que eu digo. Eu dizia: “O nosso supremo ministro roerá as unhas, quando souber que faltou justamente quando chegou a hora de bancar o pavão, junto à uma dama.” E eles riem. Mas é assim. Tenho a certeza de que, se ele tivesse pensado nisto, não teria mais que tutelar as vinhas paternas.

Jesus não rebate.

102.7

A viagem se faz depressa, com estes burrinhos bem alimentados.

No clarão da lua Caná é superada.

– Se me permites, eu te precedo. Vou parar o carro. As sacudidelas a fazem sofrer muito.

– Então, vai.

Jônatas põe seu cavalo a galope.

Ainda viajam no clarão da lua. Depois aparece a forma escura de um carro grande e coberto, parado à beira da estrada. Jesus incita seu burrinho, que começa um pequeno galope, meio enviesado. Ei-lo junto ao carro. Desmonta.

– O Messias! –anuncia Jônatas.

A velha nutriz se joga do carro na estrada, e da estrada na poeira!

– Oh! Salva-a! Está morrendo.

– Eis-me aqui.

E Jesus sobe ao carro, onde está um monte de almofadas, e sobre elas um débil corpo. Em um canto há uma lamparina e copos e ânforas. Há também ali uma jovem serva, que está chorando e enxugando o suor gelado da moribunda. Jônatas acorre com uma das lanternas do carro.

Jesus se inclina sobre a mulher abandonada, verdadeiramente moribunda. Não há diferença entre o candor da veste de linho e a palidez levemente azulada das mãos e do rosto emaciados. Só as cerradas sobrancelhas e os longos cílios muito escuros é que dão uma cor naquele rosto de neve. Não há nem mesmo aquele vermelho infausto dos tísicos nas maçãs do rosto definhadas. Os lábios são apenas uma sombra de um cor-de-rosa violáceo, semi-abertos na respiração difícil.

Jesus se ajoelha ao lado dela, e a observa. A nutriz a toma pela mão, e a chama. Mas a alma, já no limite da vida, não ouve mais nada.

Chegaram os discípulos e os dois jovens de Nazaré, e se ajuntam perto do carro.

Jesus põe uma mão sobre a fronte da moribunda, que abre por um momento os olhos enevoados e vagos, e depois os torna a fechar.

– Ela não ouve mais –geme a nutriz. E chora mais forte.

Jesus faz um gesto:

– Mãe, ela ouvirá. Tem fé.

E depois chama:

– Joana! Joana! Sou Eu! Sou Eu que te chamo. Eu sou a Vida. Olha para Mim, Joana.

A moribunda, com um olhar mais vivo, abre os seus grandes olhos negros, e olha para o rosto que está inclinado sobre ela. Tem um movimento de alegria e um sorriso. Move devagar os lábios em uma palavra que porém não tem som.

– Sim. Sou Eu. Tu vieste e eu vim. Para salvar-te. Podes crer em Mim?

A moribunda anui com a cabeça. Toda a vitalidade está reunida no olhar e toda a palavra, que não pode exprimir de outra maneira.

– Pois bem (Jesus permanecendo de joelhos e com a mão esquerda sobre a fronte dela, se endireita e toma o aspecto de milagre), pois bem, Eu assim quero. Sê curada. Levanta-te.

Tira a mão e fica em pé.

Uma fração de minuto e depois, Joana de Cusa, sem nenhuma outra ajuda, se assenta, dá um grito e se lança aos pés de Jesus, gritando com voz forte e feliz:

– Oh! Amar-te, ó minha Vida! Para sempre! Tua! Para sempre tua! Nutriz! Jônatas! Eu estou curada! Oh! Depressa! Correi, e ide dizer ao Cusa. Que ele venha adorar o Senhor! Oh! Abençoa-me ainda, ainda, ainda! Oh! Meu Salvador.

Ela chora e ri, beijando as vestes e as mãos de Jesus.

– Eu te abençoo, sim. Que mais queres que te faça?

– Nada, Senhor. Exceto que Tu me ames e deixes que eu te ame.

– E um menino, não o quererias?

– Oh! Um menino!! Mas faze Tu, Senhor. Eu te entrego tudo: o meu passado, o meu presente e o meu futuro. Tudo te devo e tudo te dou. Dá Tu, à tua serva, o que sabes que é melhor.

– A vida eterna, então. Sê feliz. Deus te ama.

102.8

Eu vou. Eu te abençoo e vos abençoo.

– Não, Senhor. Para na minha casa, que agora, oh! agora é realmente um roseiral florido. Permite-me reentrar nela, Contigo… Oh! como sou feliz!

– Eu vou. Mas tenho os meus discípulos.

– Os meus irmãos, Senhor. Joana terá para eles, como para Ti, alimento, bebida e o com que restaurar as forças. Faz-me feliz!

– Vamos. Mandai de volta os burrinhos, e acompanhai-nos a pé. A distância agora é pouca. Iremos devagar, para que nos possais seguir. Adeus, Ismael e Aser. Saudai ainda à minha Mãe por Mim e aos meus amigos.

Os dois nazarenos, atordoados, vão com os seus burrinhos zurrantes, enquanto o carro empreende a viagem de volta, agora com a sua carga de alegria. Atrás, em grupo, vêm os discípulos comentando o fato. E tudo termina.