Os Escritos de Maria Valtorta

118. Débuts de vie commune avec les disciples à la Belle Eau et discours d’inauguration.

118. Início da vida em comum

118.1

Si l’on compare cette maisonnette basse et sans prétention à la maison de Béthanie, c’est certainement un bercail, comme dit Lazare. Mais si on la compare aux maisons[1] des paysans de Doras, c’est une habitation assez belle.

Très basse et très large, solidement construite, elle a une cui­sine, c’est-à-dire une grande cheminée dans une pièce tout enfumée où se trouvent une table, des sièges, des amphores et un égouttoir grossier, avec des assiettes et des coupes. Une large porte de bois brut sert d’entrée et laisse pénétrer la lumière. Puis, sur le même mur, trois autres portes donnent accès à trois grandes chambres, longues et étroites dont les murs sont blanchis à la chaux. Comme dans la cuisine, le sol est en terre battue. Dans deux d’entre elles, il y a maintenant des couches. On dirait de petits dortoirs. Les nombreux crochets fixés dans les murs indiquent qu’on y accrochait des outils et peut-être même des produits agricoles. Ils servent désormais de portemanteaux et on y suspend les besaces. La troisième chambre est vide. C’est plus un large couloir qu’une chambre car la longueur et la largeur sont disproportionnées. Elle devait servir aussi à abriter des animaux car elle a une mangeoire et des anneaux au mur, et son sol présente ces trous particuliers aux terrains frappés par des sabots ferrés. A présent, il n’y a rien.

Au dehors, près de ce dernier local, s’élève un large portique rudimentaire, couvert d’un toit de fascines et d’ardoises qui s’appuie sur des troncs d’arbres à peine équarris. Ce n’est même pas un portique : c’est un appentis, car il est ouvert sur trois côtés : deux de dix mètres au moins, le troisième plus étroit, de cinq mètres, guère plus. En été, une vigne doit déployer ses rameaux d’un tronc à l’autre sur le côté qui est situé au midi. En ce moment, les feuilles sont tombées et elle montre ses rameaux squelettiques. Il y a aussi, pareillement dégarni, un figuier gigantesque qui en été ombrage le bassin qu’on a installé au milieu de l’aire pour abreuver les animaux. Sur le côté, un puits rudimentaire ou plutôt un trou au niveau du sol, à peine indiqué par un cercle de pierres plates et blanches.

Telle est la maison qui abrite Jésus et les siens, au lieu nommé la Belle Eau. Des champs, des prés et des vignes l’entourent et, à environ trente mètres (ne prenez pas mes indications comme des articles de foi !), on voit une autre maison au milieu des champs, plus belle, car elle possède sur le toit une terrasse que l’autre n’a pas. Au-delà de cette maison, des bosquets d’oliviers et d’autres arbres – certains dégarnis, d’autres avec leur feuillage – bouchent la vue.

118.2

Pierre, son frère et Jean travaillent activement à balayer la cour et les chambres, à mettre en ordre les lits, à chercher de l’eau. Pierre fait même tout un remue-ménage autour du puits pour ajuster et renforcer les cordes, afin qu’on puisse plus facilement y puiser l’eau. De leur côté, les deux cousins de Jésus travaillent, marteau et lime en main, aux fermetures et aux volets et Jacques, fils de Zébédée, les aide en travaillant de la scie et de la hache comme un ouvrier d’arsenal.

Dans la cuisine, Thomas est tout affairé et semble être un cuisinier professionnel, tant il sait régler le feu et la flamme et éplucher rapidement les légumes que le beau Judas a daigné apporter du village voisin. Je comprends qu’il s’agit d’un village plus ou moins important, car Judas explique qu’on y fait le pain deux fois seulement par semaine et que ce jour-là il n’y en a pas.

Pierre l’entend et dit :

« Nous ferons des fouaces sur la flamme. Voilà de la farine. Vite, retire ton vêtement et fais la pâte, je me charge ensuite de la cuisson. Je sais m’y prendre. »

Je ne puis m’empêcher de rire en voyant Judas, en bras de chemise, qui humecte la farine en s’enfarinant copieusement.

Jésus est absent ainsi que Simon, Barthélemy, Matthieu et Philippe.

« C’est aujourd’hui le plus dur, répond Pierre à Judas qui bougonne. Mais demain, ça ira déjà mieux et au printemps ce sera très bien…

– Au printemps ? Mais va-t-on toujours rester ici ? demande Judas, épouvanté.

– Pourquoi pas ? N’est-ce pas une maison ? S’il pleut, on est à l’abri. Il y a de l’eau potable. Le combustible ne manque pas. Que veux-tu de plus ? Je me trouve très bien ici. Et puis je ne sens pas la puanteur des pharisiens et des autres de même acabit…

– Pierre, allons lever les filets » dit André, et il emmène Pierre dehors, avant que la discussion n’éclate entre Judas et lui.

« Cet homme ne peut pas me voir, s’exclame Judas.

– Non, tu ne peux pas dire cela. Il est aussi franc avec tout le monde. Mais il est bon. C’est toi qui es toujours mécontent, répond Thomas qui, au contraire, est toujours de bonne humeur.

– C’est que moi, je me figurais autre chose…

– Mon cousin ne t’empêche pas d’aller vers d’autres choses, dit tranquillement Jacques, fils d’Alphée. Je crois que tous, par sottise, nous nous imaginions que le suivre, c’était autre chose. Mais c’est parce que nous avons la nuque raide et que nous sommes très orgueilleux. Lui, il ne nous a jamais caché la difficulté et la peine qu’il y a à le suivre. »

Judas grommelle quelque chose entre ses dents.

C’est Jude qui lui répond. Il travaille autour d’une console de la cuisine pour en faire un petit placard :

« Tu as tort. Même selon les coutumes, tu as tort. Tout juif doit travailler. Et nous travaillons. Est-ce que le travail te pèse tant ? Moi, je ne le sens pas parce que, quand je suis avec Jésus, je ne sens plus la fatigue.

– Moi aussi, je ne me plains de rien et je suis content d’être ici, d’ailleurs tout à fait comme en famille, maintenant, dit Jacques, fils de Zébédée.

– Nous allons faire des merveilles, ici !… observe ironiquement Judas.

– Qu’est-ce que tu veux donc ? Qu’est-ce que tu demandes ? éclate Jude. Une cour de satrape ? Je ne te permets pas de critiquer ce que fait mon cousin. Compris ?

– Tais-toi, mon frère, dit Jacques, fils d’Alphée. Jésus ne veut pas de ces disputes. Parlons le moins possible et agissons le plus possible. Cela vaudra mieux pour tous. D’ailleurs, si lui ne réussit pas à changer les cœurs… peux-tu l’espérer, toi, avec tes mots ?

– Le cœur qu’on ne peut changer, c’est le mien, n’est-ce pas ? » dit Judas d’un ton agressif.

Mais Jacques ne répond pas. Il se met un clou entre les dents et cloue des planches avec tant d’énergie que les ronchonnements de Judas se perdent dans le bruit.

118.3

Il se passe quelque temps, puis voilà qu’arrivent ensemble Isaac et André, le premier avec des œufs et une corbeille de miches qui sentent bon et l’autre avec des poissons dans une nasse.

« Voilà, dit Isaac. C’est le régisseur qui l’envoie. Il demande s’il ne manque rien. Il a des ordres pour cela.

– Tu vois qu’on ne va pas mourir de faim ? » lance Thomas à Judas. Puis il ajoute :

« Donne-moi les poissons, André. Comme ils sont beaux ! Mais comment les prépare-t-on ?… Je ne sais pas le faire.

– je m’en occupe, dit André. Je suis pêcheur. »

Et, dans un coin, il se met à vider ses poissons encore vivants.

« Le Maître arrive. Il a fait un tour dans le village et les campagnes. Vous allez voir qu’il va être bientôt ici. Il a déjà guéri des yeux malades. Et puis, moi, j’avais déjà parcouru ces campagnes et les gens étaient au courant…

– Eh ! Bien sûr ! Moi, moi !… Il n’y en a que pour les bergers… Nous avons quitté, moi du moins, une vie sûre et nous avons fait ceci et cela, mais ça ne compte pas… »

Etonné, Isaac regarde Judas… mais, philosophe, il s’abstient de répondre. Les autres aussi se taisent… mais ça bout à l’intérieur.

118.4

« Paix à vous tous. »

Jésus se tient sur le seuil, souriant, bon. On dirait que le soleil brille davantage depuis qu’il est là.

« Comme ils sont braves ! Tous au travail ! Puis-je t’aider, mon cousin ?

– Non, repose-toi, j’ai fini.

– Nous sommes chargés de nourriture. Tout le monde a voulu faire quelque don. Si tout le monde avaient le cœur des humbles ! Dit Jésus sur un ton un peu triste.

– Oh ! Mon Maître ! Que Dieu te bénisse ! »

C’est Pierre qui entre avec un fagot sur les épaules et qui, sans le déposer, salue ainsi son Jésus.

« Que le Seigneur te bénisse toi aussi, Pierre. Vous avez bien travaillé !

– Et puis nous travaillerons davantage aux heures de liberté. Nous avons une maison de campagne, nous !… Et il nous faut en faire un Eden. Entre-temps j’ai arrangé le puits, pour qu’on voie de nuit où il se trouve, et pour être sûrs de ne pas perdre les brocs en les descendant. Et puis… Tu vois le travail de tes braves cousins ? Il y a tout ce qu’il faut pour vivre longtemps ici. Moi, comme pêcheur, je n’aurais pas su. Ils sont vraiment habiles. Et aussi Thomas : il pourrait être cuisinier chez Hérode. Judas également est habile. Il a fait des fouaces merveilleuses…

– Et inutiles : il y a du pain » lance Judas, de mauvaise humeur.

Pierre le regarde et je m’attends à une réponse bien sentie, mais il secoue la tête, arrange les cendres chaudes et étend les fouaces dessus.

« Tout sera bientôt prêt, dit Thomas en riant.

118.5

– Parleras-tu aujourd’hui ? demande Jacques, fils de Zébédée.

– Oui, entre la sixième et la neuvième heure. Vos compagnons l’ont dit. Mangeons donc sans tarder. »

Un peu plus tard, Jean met le pain sur la table, prépare les sièges, dispose les coupes et les amphores. Thomas apporte les légumes cuits et les poissons grillés.

Jésus est au centre. Il offre et bénit. Il fait la distribution et tous mangent de bon appétit.

Ils sont encore à table quand des personnes apparaissent dans la cour. Pierre se lève et va à la porte :

« Que voulez-vous ?

– Le Rabbi. Ne parle-t-il pas ici ?

– Il va parler mais, à présent il déjeune car il est homme, lui aussi. Asseyez-vous là-dessous et attendez. »

Le petit groupe s’en va sous l’appentis rustique.

« C’est que le froid va venir et il va souvent pleuvoir. Je suggère que l’on pourrait bien utiliser cette étable vide. Je l’ai bien nettoyée. La mangeoire servira de siège…

– Ne dis pas de bêtises, dit Judas. Le Rabbi est un rabbi.

– Mais quelles bêtises ? S’il est né dans une étable, il pourra bien parler du haut d’une mangeoire !

– Pierre a raison, mais, je vous en prie, aimez-vous ! »

Jésus paraît bien las en disant cela.

Ils finissent leur repas et Jésus sort aussitôt pour rejoindre la petite foule.

« Attends, Maître, lui crie Pierre. Ton cousin t’a fait un siège parce que le sol est humide là-dessous.

– Inutile, tu sais bien que je parle debout. Les gens veulent me voir et moi je veux les voir. Fabriquez plutôt des sièges et des civières. Il viendra peut-être des malades… Cela peut servir.

– Tu penses toujours aux autres, bon Maître ! » dit Jean, en lui baisant la main.

Un sourire légèrement triste sur les lèvres, Jésus se dirige vers la petite foule. Les disciples l’accompagnent.

Pierre qui est exactement à côté de lui, le fait s’incliner et lui murmure doucement :

« Derrière le mur se trouve cette femme voilée. Je l’ai vue. Elle est là depuis ce matin. Elle nous a suivis depuis Béthanie. Faut-il la chasser ou la laisser ?

– Laisse-la, je l’ai déjà dit.

– Mais si c’est une espionne, comme la prétend Judas ?

– Non, ce n’en est pas une. Fais-moi confiance. Laisse-la, ne dis rien aux autres. Et respecte son secret.

– Je me suis tu, car j’ai pensé que cela valait mieux…

118.6

– Paix à vous qui cherchez la Parole » commence Jésus.

Il va au fond de la galerie et tourne le dos au mur de la maison. Il parle lentement à une vingtaine de personnes assises par terre ou adossées aux colonnes dans la tiédeur d’un soleil de novembre.

« La vision de l’homme sur la vie et la mort est erronée, de même que l’application qu’il fait de ces deux termes. Il appelle “ vie ” le temps où, enfanté par la mère, il commence à respirer, à se nourrir, à se mouvoir, à penser, à agir ; et il appelle “ mort ” le moment où il cesse de respirer, de manger, de se mouvoir, de penser, d’agir, pour devenir une dépouille froide et insensible, prête à rentrer au sein d’un tombeau. Mais ce n’est pas exact. Je veux vous faire comprendre la “ vie ”, vous indiquer les œuvres qui conviennent à la vie.

La vie n’est pas l’existence. L’existence n’est pas la vie. La vigne qui s’attache à cette colonne existe, mais elle n’a pas la vie dont je parle. Cette brebis qui bêle, attachée à cet arbre, au loin, existe aussi, mais elle n’a pas la vie dont je parle. La vie dont je parle ne commence pas avec l’existence et ne prend pas fin en même temps que la chair. La vie dont je parle ne commence pas dans un sein maternel. Elle commence quand une âme est créée par la Pensée de Dieu pour habiter une chair, et elle prend fin quand le péché la tue !

Au début, l’homme n’est qu’une semence[2] qui se développe, semence de chair et non de gluten ou de moelle comme l’est celle des blés ou des fruits. Tout d’abord, ce n’est qu’un animal qui se forme, un embryon d’animal guère différent de celui qui maintenant grossit dans le sein de cette brebis. Mais, à partir du moment où dans cette conception humaine pénètre cette partie incorporelle – qui est cependant la plus puissante, car son incorporéité l’élève –, alors l’embryon animal, non seulement existe comme un cœur qui bat, mais “ vit ” selon la Pensée créatrice, et devient homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, fils de Dieu, futur citoyen du Ciel.

Mais cela n’arrive que si la vie dure. L’homme peut exister en gardant la figure d’un homme, mais en ne l’étant déjà plus : il est devenu un tombeau où la vie se décompose.

Voilà pourquoi je dis : “ La vie ne commence pas avec l’existence et ne se termine pas quand la chair prend fin. ” La vie commence avant la naissance. La vie, ensuite, ne connaît pas de fin, car l’âme ne meurt pas, c’est-à-dire ne s’anéantit pas. Elle meurt à son destin qui est céleste, mais survit à son châtiment si elle l’a mérité. Elle meurt à ce bienheureux destin quand elle meurt à la grâce. Cette vie, atteinte par une gangrène qui est la mort à son destin, se prolonge au long des siècles dans la damnation et les tourments. Au contraire, la vie conservée telle qu’elle a été créée, atteint la perfection de la vie en devenant éternelle, parfaite, bienheureuse comme son Créateur.

118.7

Avons-nous des devoirs envers la vie ? Oui, c’est un don de Dieu. On doit employer et conserver avec soin tout don de Dieu, car c’est une chose aussi sainte que celui qui la donne. Feriez-vous un mauvais emploi du cadeau d’un roi ? Non. Il passe aux héritiers, puis à leurs propres héritiers comme une gloire de la famille. Dans ce cas, pourquoi maltraiter le don de Dieu ? Mais comment doit-on utiliser et conserver ce cadeau divin ? Comment garder vivante la fleur paradisiaque de l’âme afin de la conserver pour le Ciel ? Comment arriver à “ vivre ” pour là-haut et au-delà de l’existence ?

A ce sujet, Israël a des lois claires et il n’a qu’à les observer. Israël a des prophètes et des justes qui lui donnent l’exemple et la parole pour mettre les lois en pratique. Israël a aussi ses saints, maintenant. Israël ne peut, ne devrait donc pas se tromper. Or moi, je vois les taches dans les cœurs, et des âmes mortes pulluler de toute part. Je vous dis donc : faites pénitence ; ouvrez vos âmes à la Parole ; mettez en pratique la Loi immuable ; fortifiez la “ vie ” épuisée qui faiblit en vous ; si elle est déjà morte, venez à la Vie véritable, autrement dit à Dieu. Pleurez sur vos fautes. Criez : “ Pitié ! ” Mais relevez-vous. Ne soyez pas des morts vivants pour n’être pas, demain, livrés à des peines éternelles. Je ne vous parlerai pas d’autre chose que de la manière de retrouver ou de conserver la vie.

Un autre vous a dit : “ Faites pénitence. Purifiez-vous du feu impur de la luxure, de la fange de vos fautes. ” Moi, je vous dis : mes pauvres amis, étudions ensemble la Loi. Réécoutons en elle la voix paternelle du Dieu vrai. Et puis ensemble adressons à l’Eternel cette prière : “ Que ta miséricorde descende sur nos cœurs. ”

C’est actuellement le sombre hiver, mais bientôt viendra le printemps. Une âme morte est plus triste qu’un bois dégarni par le gel. Mais si l’humilité, la volonté, la pénitence et la foi pénètrent en vous, la vie reviendra en vous comme sur les arbres au printemps, et vous fleurirez pour Dieu pour porter demain, dans le demain des siècles des siècles, le fruit éternel de la vraie Vie.

Venez à la Vie ! Cessez d’exister seulement et commencez à “ vivre ”. La mort alors ne sera pas la “ fin ”, mais le commencement. Le commencement d’un jour sans crépuscule, le commencement d’une joie sans lassitude et sans mesure. La mort sera le triomphe de ce qui a vécu avant la chair, et le triomphe de la chair qui, lors la résurrection éternelle, sera appelée à participer à cette Vie que je promets au nom du Dieu vrai à tous ceux qui auront “ voulu ” la “ Vie ” pour leur âme, en méprisant sensualité et passions pour jouir de la liberté des enfants de Dieu.

Allez. Tous les jours, à cette heure-ci, je vous parlerai de l’éternelle vérité. Que le Seigneur soit avec vous. »

Les gens s’en vont lentement en faisant beaucoup de commentaires. Jésus revient dans la petite maison solitaire et tout prend fin.

118.1

Se se compara esta casinha baixa e rústica com a casa de Betânia, certamente ela é um ovil, como diz Lázaro. Mas, se ela for comparada com as dos camponeses de Doras[1], é uma habitação até bonita.

É muito baixa e muito larga, de construção sólida, tem uma cozinha, ou seja, um grande fogão em um quarto todo enfumaçado no qual há uma mesa, algumas cadeiras, ânforas e uma rústica prateleira, onde estão alguns pratos e copos. Uma larga porta de madeira tosca, lhe dá luz além de acesso. Depois, na mesma parede onde se abre esta, há três outras portas, que dão acesso a três quartos longos e estreitos, de paredes caiadas e chão de terra batida como o da cozinha. Em dois deles estão agora algumas caminhas. Parecem pequenos dormitórios. Os muitos ganchos fincados nas paredes testemunham que ali ficavam penduradas as ferramentas e talvez também produtos agrícolas. Agora eles servem de cabides, segurando mantos e alforjes. O terceiro quarto (que é mais um corredor largo, do que um quarto, porque é desproporcionado o comprimento para a largura) está vazio. Ele devia servir também para o abrigo de animais, porque tem uma manjedoura e argolas presas nas paredes, e apresenta no piso buracos próprios de terrenos pisados por cascos ferrados. Agora não há mais nada.

Fora, junto a este último quarto, há um pórtico largo e rústico, feito com um teto coberto de varas e placas de ardósia, apoiadas sobre troncos de árvores ligeiramente arranhados. Nem mesmo chega a ser um pórtico, é mais um telheiro, pois é aberto de três lados, dois deles com um comprimento de pelo menos dez metros, e o outro mais curto, com uns cinco metros, não mais. No verão, uma videira deve estender os seus ramos, de um tronco ao outro, do lado sul. Agora está nua, e mostra os seus ramos despidos, como nua está uma figueira gigantesca, que no verão sombreia o tanque, que está no centro da eira, certamente para dar de beber aos animais. Fica ao lado de um poço rudimentar, ou seja, de um buraco ao nível do solo; apenas algumas pedras chatas e brancas ao redor o assinalam.

Esta é a casa que hospeda Jesus e os seus, no lugar chamado “Águas Belas.” Campos, ou melhor, prados e vinhas a circundam, e à distância de uns trezentos metros (não se deve tomar como artigo de fé as minhas medições), vê-se uma outra casa, no meio dos campos, mais bonita porque tem um terraço em sua parte superior, o que esta ao invés não tem. Além dessa outra casa, bosques de oliveiras e de outras plantas, parte despidas, parte frondosas, encobrem a vista.

118.2

Pedro, com seu irmão e com João, trabalham com gosto varrendo a eira e os quartos, arrumando as camas e buscando água. Aliás, Pedro faz uma armação ao redor do poço, para ajustar e reforçar as cordas, tornando-o mais prático e cômodo para tirar a água. Enquanto isso, os dois primos de Jesus trabalham com martelo e lima, nas fechaduras e nos batentes, e Tiago do Zebedeu os ajuda, serrando e trabalhando com o machado, como um operário de arsenal.

Na cozinha ocupa-se Tomé, e parece um cozinheiro muito experiente, que sabe regular a altura do fogo e da chama e lavar agilmente as verduras que o belo Judas se dignou trazer do povoado vizinho. Entendo que deve ser um povoado mais ou menos grande, porque Judas explica que lá fazem pão só duas vezes por semana e que por isso, para aquele dia não havia pão.

Pedro escuta e diz:

– Faremos pães sobre as chamas. Lá está a farinha. Rápido, tira a tua veste e vai fazer a massa, que em assar penso eu. Eu sei fazer isso.

E eu não posso deixar de rir, ao ver que Iscariotes se humilha, apresentando-se com as vestes de baixo, para ir amassar a farinha, enfarinhando-se todo.

Jesus não está, e com Ele faltam Simão, Bartolomeu, Mateus e Filipe.

– O dia mais feio é hoje –responde Pedro a um resmungo de Judas de Keriot–. Mas amanhã já estará melhor. E na primavera estará tudo bem…

– Na primavera? –diz assustado Judas–. Mas ficaremos sempre aqui?

– Por que? Aqui não é uma casa? Chover, aqui não chove. Água para beber tem. O fogão não falta. E que queres mais? Eu aqui, estou muito bem. Ainda mais porque não estou sentindo o mau cheiro dos fariseus e de seus companheiros…

– Pedro, vamos retirar as redes –diz André, e puxa o irmão, antes que comece algum bate-boca entre ele e Iscariotes.

– Aquele homem não pode me ver –exclama Judas.

– Não. Não podes dizer isto. Ele é assim franco com todos. Mas é bom. Tu é que estás sempre descontente –responde Tomé que, ao contrário, está sempre de muito bom humor.

– É que eu pensava que era outra coisa… –diz Judas.

– Meu primo não te proíbe de ir atrás de outras coisas –diz tranquilo Tiago do Alfeu–. Creio que todos, porque somos tolos, achávamos que era outra coisa segui-lo. Mas é porque somos de cabeça dura, e de grande soberba. Ele nunca nos escondeu o perigo e os incômodos de segui-lo.

Judas resmunga entre dentes.

Quem lhe responde é o outro Judas, o Tadeu, que trabalha ao redor de uma prateleira da cozinha, para transformá-la num pequeno armário.

– Tu não tens razão. Mesmo segundo os nossos costumes, não tens razão. Todo israelita deve trabalhar. E nós trabalhamos. O trabalho te pesa tanto? Eu não o sinto, porque desde quando estou com Ele, todo cansaço perdeu o seu peso…

– Eu também não lamento nada. E estou contente por estar agora em família –diz Tiago de Zebedeu.

– Faremos grandes coisas, aqui!!! –observa irônico Judas de Keriot.

– Mas afinal, que queres tu? Que é que pretendes? A corte de um sátrapa? Não permito que fiques criticando o que meu primo faz. Entendeste? –explode o Tadeu.

– Cala-te, meu irmão. Jesus não quer estas discussões. Vamos falar o menos possível e fazer o mais que pudermos. Será melhor para todos. Aliás… se Ele não consegue mudar os corações… poderás tu querer fazer isso com tuas palavras? –diz Tiago de Alfeu.

– O coração que não muda é o meu, não é? –pergunta agressivo Iscariotes.

Mas Tiago não lhe responde. Antes, coloca um prego entre os lábios e entrementes prega vigorosamente algumas tábuas, fazendo um tal barulho, que os resmungos de Judas se perdem no ar.

118.3

Passa algum tempo, depois entram juntos Isaque com uns ovos e um cesto de pães cheirosos, e André com alguns peixes em uma cesta[2].

– Aqui estão –diz Isaque–. É o feitor que os manda e pergunta se não precisamos de nada. A ordem que ele tem é esta.

– Estás vendo que de fome não se morre? –diz Tomé a Iscariotes.

Depois acrescenta:

– Dá-me os peixes, André. Que bonitos! Mas como se faz para prepará-los? Isto eu não sei fazer.

– Disso trato eu –diz André–. Eu sou pescador –e vai para um canto destripar os peixes, ainda vivos.

– Está vindo o Mestre. Deu uma volta pelo povoado e pelos campos. Vereis que logo haverá quem virá. Ele já curou um que estava doente da vista. Além disso eu já havia percorrido estes campos e eles sabiam…

– Ah! Sim! Eu, eu!! Somos os pastores… Nós deixamos, eu pelo menos, uma vida segura e temos feito isto e aquilo, mas acabamos não fazendo nada…

Isaque olha espantado para Iscariotes… mas filosoficamente não rebate. Os outros o imitam… mas por dentro estão fervendo.

118.4

– Paz a todos vós.

É Jesus que está na soleira, sorridente e bom. Parece que, com sua chegada, o sol aumenta o esplendor.

– Que pessoal disposto! Todos trabalhando! Posso ajudar-te, primo?

– Não. Vai descansar. Já acabei.

– Estamos bem providos de mantimentos. Todos quiseram dar. Se todos tivessem os corações dos humildes! –diz Jesus um pouco triste.

– Oh! O meu Mestre! Que Deus te abençoe!

É Pedro que entra com um feixe de lenha nos ombros e que saúda assim, debaixo daquele peso, ao seu Jesus.

– A ti também, Pedro, que o Senhor te abençoe. Vós trabalhastes muito!

– E mais trabalharemos nas horas livres. Nós temos uma casa de campo!! E dela vamos fazer um Éden. Até agora, ajustei o poço, tanto para se poder enxergar melhor, de noite, onde é que ele está, como também para estarmos certos de que não iremos perder nossas ânforas, ao descê-las. Depois, estás vendo que disposição têm os teus primos? Tratam de tudo o que é necessário a quem vai passar muito tempo em um lugar coisa que eu como pescador, nem haveria pensado. São dispostos de verdade! Também Tomé. Ele poderia ir trabalhar na cozinha do Herodes. Até Judas está disposto. Ele fez uns pães maravilhosos…

– E inúteis. Já temos pão –responde Judas com mau humor.

Pedro o olha, e eu fico esperando alguma resposta apimentada, mas Pedro sacode a cabeça, ajunta a cinza, e estende sobre ela os seus pães.

– Daqui a pouco estará tudo pronto –diz Tomé. E ri.

118.5

– Vais falar hoje? –pergunta Tiago de Zebedeu.

– Sim. Entre a sexta e a nona horas. Os vossos companheiros já o disseram. Por isso, vamos comer logo.

Passa ainda algum tempo e depois João põe o pão sobre a mesa, põe nos lugares as cadeiras, leva os copos e as ânforas, e Tomé traz as verduras cozidas e o peixe assado.

Jesus está no centro, oferece e abençoa, distribui, e todos comem com gosto.

Estão ainda comendo quando, na eira, aparecem algumas pessoas.

Pedro se levanta, e vai até à porta.

– Que desejais?

– O Rabi. Ele não vai falar aqui?

– Vai. Mas agora está comendo, porque Ele também é homem. Sentai-vos lá embaixo, e esperai.

O pequeno grupo vai sob o rústico telheiro.

– Mas vai fazer frio e chover a qualquer hora. Acho que seria melhor usar aquela estrebaria vazia. Eu já a limpei, como é preciso. E a manjedoura servirá de banco…

– Deixa de brincadeiras bobas. O Rabi é um rabi –diz Judas.

– Mas que brincadeiras! Se Ele nasceu numa estrebaria, poderá falar de cima de uma manjedoura!

– Pedro tem razão. Mas Eu vos peço, amai-vos uns aos outros!

Jesus parece até cansado ao dizer estas palavras.

Acabam de comer e Jesus sai logo para ir junto à pequena multidão.

– Espera, Mestre –grita-lhe Pedro–. O teu primo fez para Ti uma cadeira, porque lá embaixo o chão está úmido.

– Não é preciso. Tu o sabes. Eu falo em pé. O povo quer me ver, e Eu quero vê-lo. Antes… fazei cadeiras e pequenas camas. Talvez venham pessoas doentes… e servirão.

– Sempre estás pensando nos outros, bom Mestre! –diz João, beijando-lhe a mão.

Jesus vai, com um sorriso levemente triste, em direção à pequena multidão. Com Ele vão todos os discípulos.

Pedro, que está justamente ao lado de Jesus, faz que Ele se incline, e lhe murmura ao ouvido:

– Do outro lado da parede, está aquela mulher do véu. Eu a vi. Está lá desde esta manhã. Ela veio atrás de nós, desde Betânia. Mando-a embora, ou a deixo lá?

– Deixe-a. Eu já disse.

– Mas, e se ela for uma espiã, como diz Iscariotes?

– Não o é. Confia no que te estou dizendo. Deixe-a e não digas nada aos outros. E respeita o seu segredo.

– Eu me calei, porque pensei que assim estava bem…

118.6

– Paz a vós, que estais procurando a Palavra –começa Jesus.

E vai até o fundo do galpão, ficando de costas para a parede da casa. Fala devagar a uma vintena de pessoas que estão sentadas no chão ou encostadas nas colunas, na tepidez de um solzinho de novembro.

– O homem cai em erro, quando considera a vida e a morte, e ao usar estes dois nomes. Chama de “vida” o tempo em que ele, tendo sido dado à luz por sua mãe, começa a respirar, a comer, a andar, a pensar, a agir; e chama de “morte” o momento em que ele cessa de respirar, de comer, de se mover, de pensar, de trabalhar, e se torna um cadáver, frio e insensível, pronto para reentrar em um seio, que é o sepulcro. Mas não é assim. Eu quero fazer-vos compreender o que é a “vida”, e indicar-vos as obras aptas à vida.

Vida não é existência. Existência não é vida. Existe também esta vinha que está encostada nestas colunas. Mas não tem a videira de que Eu estou falando. Existe também aquela ovelha que bale, amarrada àquela árvore, lá longe. Mas não tem a vida de que Eu estou falando. A vida, de que Eu falo não começa com a existência, e não acaba com o findar da carne. A vida de que Eu falo, não começa em um ventre materno. Começa, quando do pensamento de Deus, uma alma nasce, criada por Ele, para ir habitar numa carne, e termina, quando o Pecado a mata!

Primeiramente, o homem não é mais do que uma semente[3] que cresce, semente de carne, e não glúten ou medula como dos cereais e das frutas. Primeiramente, não é mais do que um animal que vai tomando forma, um embrião de animal, não diferente do que está ganhando volume nas entranhas daquela ovelha. Mas, desde o momento em que, na concepção do homem é infundida esta parte incorpórea, e que também é a mais poderosa, eis que, então, o embrião animal não somente existe, como um coração pulsante, mas “vive”, segundo o pensamento criador, e se torna homem, criado à imagem e semelhança de Deus, o filho de Deus, futuro cidadão dos Céus.

Mas isto acontece, se a vida continuar. O homem pode existir, tendo a imagem de homem, já não sendo mais homem, quando ele passa a ser um sepulcro no qual a vida está apodrecendo. Por isso, eis o que Eu digo: A vida não começa com a existência e não termina quando a carne morre. A vida começa antes do nascimento. A vida, pois, não tem fim, porque a alma não morre, ou seja, não se reduz a nada. Morre o seu destino, que se ela é celeste, sobrevive no seu castigo, se assim mereceu. A esse destino feliz ela morre, quando morre pela Graça. Esta vida, tendo sido ferida por uma gangrena, que é a morte para o seu destino, permanecerá através dos séculos, na condenação e no tormento. Esta vida se, ao invés, for conservada tal, alcança a perfeição do viver, tornando-se eterna, perfeita, feliz como o seu Criador.

118.7

Temos deveres para com a vida? Sim. Ela é um dom de Deus. Todo dom de Deus tem de ser usado e conservado com cuidado, porque é uma coisa santa como o Doador. Estragaríeis vós um presente dado por um rei? Não. Passa aos herdeiros e aos herdeiros dos herdeiros, como glória da família. E então por que estragar o dom de Deus? Mas como está sendo usado e conservado esse dom divino? De que modo manter viva a paradisíaca flor da alma e conservá-la para os Céus? Como conseguir “viver” acima e além da existência?

Israel tem leis claras sobre isso, e a nós basta observá-las. Israel tem profetas e justos que dão exemplo e palavra para a prática das leis. Israel tem também agora os seus santos. Portanto, Israel não pode, não deveria errar. Ao invés, Eu vejo manchas nos corações e espíritos mortos que pululam por toda parte. Pelo que, Eu vos digo: fazei penitência; abri vossa alma à Palavra; colocai em prática a Lei imutável; dai um sangue novo à “vida”, que está perdendo o vigor; se em vós ela já está morta, vinde à verdadeira Vida: Deus. Chorai sobre as vossas culpas. Gritai: “Piedade!” Mas levantai-vos. Não sejais agora uns mortos-vivos, para não serdes amanhã uns eternos penados. Eu não vos falarei de outra coisa, senão do modo de alcançar e conservar a vida. Um outro vos disse: “Fazei penitência. Limpai-vos do fogo impuro da luxúria, da lama de vossas culpas.” Eu vos digo: pobres amigos, vamos estudar juntos a Lei. Ouçamos de novo a voz paterna do Deus verdadeiro. E depois, rezemos ao Eterno, dizendo: “A tua Misericórdia desça sobre os nossos corações.”

Agora estamos no escuro inverno. Daqui a pouco, virá a primavera. Um espírito morto é mais triste do que um bosque despojado pela geada. Mas, se em vós penetrarem a humildade, a vontade, a penitência e a fé, como no bosque durante a primavera, a vida voltará a vós, e vós florescereis para Deus, para levardes, no amanhã dos séculos, um fruto perene de verdadeira vida.

Vinde à Vida! Cessai de somente existir, e começai a “viver”. A morte então não será um “fim”, mas um princípio. O princípio de um dia sem ocaso; de uma alegria sem cansaço e sem medida. A morte será o triunfo daquilo que viveu antes. Triunfo da carne, que vai ser chamada para a eterna ressurreição, para compartilhar desta Vida, que Eu prometo, em nome do verdadeiro Deus, a todos aqueles que tiverem “querido” a “vida” para suas almas, esmagando a sensualidade e as paixões, gozando da liberdade dos filhos de Deus.

Ide. Cada dia, a esta hora, Eu vos falarei da eterna Verdade. O Senhor esteja convosco.

As pessoas vão-se afastando devagar, com muitos comentários. Jesus volta à casinha solitária, e tudo termina.


Notes

  1. maisons vues en 89.1 et 109.11.
  2. Au début, l’homme n’est qu’une semence… cette phrase ne doit pas se comprendre au sens temporel, mais au sens hypothétique et modal. Cela signifie : Sans âme, l’homme conçu ne serait rien de plus d’une semence charnelle. En effet, ce discours ne se propose pas d’établir le moment précis de l’infusion de l’âme, mais de faire comprendre avec des mots simples que la vraie vie est spirituelle.

Notas

  1. com as dos camponeses de Doras vistas em 89.1 e em 109.11.
  2. cesta: cesto de vime, de forma afunilada, para pegar peixe [N.T.]
  3. Primeiramente, o homem não é mais do que uma semente… deveria entender-se não em sentido temporal, mas em sentido hipotético e modal, como para significar: Se fôsse sem alma, o homem concebido não seria senão uma semente de carne. O discurso, de fato, não se propõe estabelecer o momento de infusão da alma, mas fazer compreender em termos simples que a vida verdadeira é a espiritual.