The Writings of Maria Valtorta

118. Débuts de vie commune avec les disciples à la Belle Eau et discours d’inauguration.

118. The beginning of common life

118.1

Si l’on compare cette maisonnette basse et sans prétention à la maison de Béthanie, c’est certainement un bercail, comme dit Lazare. Mais si on la compare aux maisons[1] des paysans de Doras, c’est une habitation assez belle.

Très basse et très large, solidement construite, elle a une cui­sine, c’est-à-dire une grande cheminée dans une pièce tout enfumée où se trouvent une table, des sièges, des amphores et un égouttoir grossier, avec des assiettes et des coupes. Une large porte de bois brut sert d’entrée et laisse pénétrer la lumière. Puis, sur le même mur, trois autres portes donnent accès à trois grandes chambres, longues et étroites dont les murs sont blanchis à la chaux. Comme dans la cuisine, le sol est en terre battue. Dans deux d’entre elles, il y a maintenant des couches. On dirait de petits dortoirs. Les nombreux crochets fixés dans les murs indiquent qu’on y accrochait des outils et peut-être même des produits agricoles. Ils servent désormais de portemanteaux et on y suspend les besaces. La troisième chambre est vide. C’est plus un large couloir qu’une chambre car la longueur et la largeur sont disproportionnées. Elle devait servir aussi à abriter des animaux car elle a une mangeoire et des anneaux au mur, et son sol présente ces trous particuliers aux terrains frappés par des sabots ferrés. A présent, il n’y a rien.

Au dehors, près de ce dernier local, s’élève un large portique rudimentaire, couvert d’un toit de fascines et d’ardoises qui s’appuie sur des troncs d’arbres à peine équarris. Ce n’est même pas un portique : c’est un appentis, car il est ouvert sur trois côtés : deux de dix mètres au moins, le troisième plus étroit, de cinq mètres, guère plus. En été, une vigne doit déployer ses rameaux d’un tronc à l’autre sur le côté qui est situé au midi. En ce moment, les feuilles sont tombées et elle montre ses rameaux squelettiques. Il y a aussi, pareillement dégarni, un figuier gigantesque qui en été ombrage le bassin qu’on a installé au milieu de l’aire pour abreuver les animaux. Sur le côté, un puits rudimentaire ou plutôt un trou au niveau du sol, à peine indiqué par un cercle de pierres plates et blanches.

Telle est la maison qui abrite Jésus et les siens, au lieu nommé la Belle Eau. Des champs, des prés et des vignes l’entourent et, à environ trente mètres (ne prenez pas mes indications comme des articles de foi !), on voit une autre maison au milieu des champs, plus belle, car elle possède sur le toit une terrasse que l’autre n’a pas. Au-delà de cette maison, des bosquets d’oliviers et d’autres arbres – certains dégarnis, d’autres avec leur feuillage – bouchent la vue.

118.2

Pierre, son frère et Jean travaillent activement à balayer la cour et les chambres, à mettre en ordre les lits, à chercher de l’eau. Pierre fait même tout un remue-ménage autour du puits pour ajuster et renforcer les cordes, afin qu’on puisse plus facilement y puiser l’eau. De leur côté, les deux cousins de Jésus travaillent, marteau et lime en main, aux fermetures et aux volets et Jacques, fils de Zébédée, les aide en travaillant de la scie et de la hache comme un ouvrier d’arsenal.

Dans la cuisine, Thomas est tout affairé et semble être un cuisinier professionnel, tant il sait régler le feu et la flamme et éplucher rapidement les légumes que le beau Judas a daigné apporter du village voisin. Je comprends qu’il s’agit d’un village plus ou moins important, car Judas explique qu’on y fait le pain deux fois seulement par semaine et que ce jour-là il n’y en a pas.

Pierre l’entend et dit :

« Nous ferons des fouaces sur la flamme. Voilà de la farine. Vite, retire ton vêtement et fais la pâte, je me charge ensuite de la cuisson. Je sais m’y prendre. »

Je ne puis m’empêcher de rire en voyant Judas, en bras de chemise, qui humecte la farine en s’enfarinant copieusement.

Jésus est absent ainsi que Simon, Barthélemy, Matthieu et Philippe.

« C’est aujourd’hui le plus dur, répond Pierre à Judas qui bougonne. Mais demain, ça ira déjà mieux et au printemps ce sera très bien…

– Au printemps ? Mais va-t-on toujours rester ici ? demande Judas, épouvanté.

– Pourquoi pas ? N’est-ce pas une maison ? S’il pleut, on est à l’abri. Il y a de l’eau potable. Le combustible ne manque pas. Que veux-tu de plus ? Je me trouve très bien ici. Et puis je ne sens pas la puanteur des pharisiens et des autres de même acabit…

– Pierre, allons lever les filets » dit André, et il emmène Pierre dehors, avant que la discussion n’éclate entre Judas et lui.

« Cet homme ne peut pas me voir, s’exclame Judas.

– Non, tu ne peux pas dire cela. Il est aussi franc avec tout le monde. Mais il est bon. C’est toi qui es toujours mécontent, répond Thomas qui, au contraire, est toujours de bonne humeur.

– C’est que moi, je me figurais autre chose…

– Mon cousin ne t’empêche pas d’aller vers d’autres choses, dit tranquillement Jacques, fils d’Alphée. Je crois que tous, par sottise, nous nous imaginions que le suivre, c’était autre chose. Mais c’est parce que nous avons la nuque raide et que nous sommes très orgueilleux. Lui, il ne nous a jamais caché la difficulté et la peine qu’il y a à le suivre. »

Judas grommelle quelque chose entre ses dents.

C’est Jude qui lui répond. Il travaille autour d’une console de la cuisine pour en faire un petit placard :

« Tu as tort. Même selon les coutumes, tu as tort. Tout juif doit travailler. Et nous travaillons. Est-ce que le travail te pèse tant ? Moi, je ne le sens pas parce que, quand je suis avec Jésus, je ne sens plus la fatigue.

– Moi aussi, je ne me plains de rien et je suis content d’être ici, d’ailleurs tout à fait comme en famille, maintenant, dit Jacques, fils de Zébédée.

– Nous allons faire des merveilles, ici !… observe ironiquement Judas.

– Qu’est-ce que tu veux donc ? Qu’est-ce que tu demandes ? éclate Jude. Une cour de satrape ? Je ne te permets pas de critiquer ce que fait mon cousin. Compris ?

– Tais-toi, mon frère, dit Jacques, fils d’Alphée. Jésus ne veut pas de ces disputes. Parlons le moins possible et agissons le plus possible. Cela vaudra mieux pour tous. D’ailleurs, si lui ne réussit pas à changer les cœurs… peux-tu l’espérer, toi, avec tes mots ?

– Le cœur qu’on ne peut changer, c’est le mien, n’est-ce pas ? » dit Judas d’un ton agressif.

Mais Jacques ne répond pas. Il se met un clou entre les dents et cloue des planches avec tant d’énergie que les ronchonnements de Judas se perdent dans le bruit.

118.3

Il se passe quelque temps, puis voilà qu’arrivent ensemble Isaac et André, le premier avec des œufs et une corbeille de miches qui sentent bon et l’autre avec des poissons dans une nasse.

« Voilà, dit Isaac. C’est le régisseur qui l’envoie. Il demande s’il ne manque rien. Il a des ordres pour cela.

– Tu vois qu’on ne va pas mourir de faim ? » lance Thomas à Judas. Puis il ajoute :

« Donne-moi les poissons, André. Comme ils sont beaux ! Mais comment les prépare-t-on ?… Je ne sais pas le faire.

– je m’en occupe, dit André. Je suis pêcheur. »

Et, dans un coin, il se met à vider ses poissons encore vivants.

« Le Maître arrive. Il a fait un tour dans le village et les campagnes. Vous allez voir qu’il va être bientôt ici. Il a déjà guéri des yeux malades. Et puis, moi, j’avais déjà parcouru ces campagnes et les gens étaient au courant…

– Eh ! Bien sûr ! Moi, moi !… Il n’y en a que pour les bergers… Nous avons quitté, moi du moins, une vie sûre et nous avons fait ceci et cela, mais ça ne compte pas… »

Etonné, Isaac regarde Judas… mais, philosophe, il s’abstient de répondre. Les autres aussi se taisent… mais ça bout à l’intérieur.

118.4

« Paix à vous tous. »

Jésus se tient sur le seuil, souriant, bon. On dirait que le soleil brille davantage depuis qu’il est là.

« Comme ils sont braves ! Tous au travail ! Puis-je t’aider, mon cousin ?

– Non, repose-toi, j’ai fini.

– Nous sommes chargés de nourriture. Tout le monde a voulu faire quelque don. Si tout le monde avaient le cœur des humbles ! Dit Jésus sur un ton un peu triste.

– Oh ! Mon Maître ! Que Dieu te bénisse ! »

C’est Pierre qui entre avec un fagot sur les épaules et qui, sans le déposer, salue ainsi son Jésus.

« Que le Seigneur te bénisse toi aussi, Pierre. Vous avez bien travaillé !

– Et puis nous travaillerons davantage aux heures de liberté. Nous avons une maison de campagne, nous !… Et il nous faut en faire un Eden. Entre-temps j’ai arrangé le puits, pour qu’on voie de nuit où il se trouve, et pour être sûrs de ne pas perdre les brocs en les descendant. Et puis… Tu vois le travail de tes braves cousins ? Il y a tout ce qu’il faut pour vivre longtemps ici. Moi, comme pêcheur, je n’aurais pas su. Ils sont vraiment habiles. Et aussi Thomas : il pourrait être cuisinier chez Hérode. Judas également est habile. Il a fait des fouaces merveilleuses…

– Et inutiles : il y a du pain » lance Judas, de mauvaise humeur.

Pierre le regarde et je m’attends à une réponse bien sentie, mais il secoue la tête, arrange les cendres chaudes et étend les fouaces dessus.

« Tout sera bientôt prêt, dit Thomas en riant.

118.5

– Parleras-tu aujourd’hui ? demande Jacques, fils de Zébédée.

– Oui, entre la sixième et la neuvième heure. Vos compagnons l’ont dit. Mangeons donc sans tarder. »

Un peu plus tard, Jean met le pain sur la table, prépare les sièges, dispose les coupes et les amphores. Thomas apporte les légumes cuits et les poissons grillés.

Jésus est au centre. Il offre et bénit. Il fait la distribution et tous mangent de bon appétit.

Ils sont encore à table quand des personnes apparaissent dans la cour. Pierre se lève et va à la porte :

« Que voulez-vous ?

– Le Rabbi. Ne parle-t-il pas ici ?

– Il va parler mais, à présent il déjeune car il est homme, lui aussi. Asseyez-vous là-dessous et attendez. »

Le petit groupe s’en va sous l’appentis rustique.

« C’est que le froid va venir et il va souvent pleuvoir. Je suggère que l’on pourrait bien utiliser cette étable vide. Je l’ai bien nettoyée. La mangeoire servira de siège…

– Ne dis pas de bêtises, dit Judas. Le Rabbi est un rabbi.

– Mais quelles bêtises ? S’il est né dans une étable, il pourra bien parler du haut d’une mangeoire !

– Pierre a raison, mais, je vous en prie, aimez-vous ! »

Jésus paraît bien las en disant cela.

Ils finissent leur repas et Jésus sort aussitôt pour rejoindre la petite foule.

« Attends, Maître, lui crie Pierre. Ton cousin t’a fait un siège parce que le sol est humide là-dessous.

– Inutile, tu sais bien que je parle debout. Les gens veulent me voir et moi je veux les voir. Fabriquez plutôt des sièges et des civières. Il viendra peut-être des malades… Cela peut servir.

– Tu penses toujours aux autres, bon Maître ! » dit Jean, en lui baisant la main.

Un sourire légèrement triste sur les lèvres, Jésus se dirige vers la petite foule. Les disciples l’accompagnent.

Pierre qui est exactement à côté de lui, le fait s’incliner et lui murmure doucement :

« Derrière le mur se trouve cette femme voilée. Je l’ai vue. Elle est là depuis ce matin. Elle nous a suivis depuis Béthanie. Faut-il la chasser ou la laisser ?

– Laisse-la, je l’ai déjà dit.

– Mais si c’est une espionne, comme la prétend Judas ?

– Non, ce n’en est pas une. Fais-moi confiance. Laisse-la, ne dis rien aux autres. Et respecte son secret.

– Je me suis tu, car j’ai pensé que cela valait mieux…

118.6

– Paix à vous qui cherchez la Parole » commence Jésus.

Il va au fond de la galerie et tourne le dos au mur de la maison. Il parle lentement à une vingtaine de personnes assises par terre ou adossées aux colonnes dans la tiédeur d’un soleil de novembre.

« La vision de l’homme sur la vie et la mort est erronée, de même que l’application qu’il fait de ces deux termes. Il appelle “ vie ” le temps où, enfanté par la mère, il commence à respirer, à se nourrir, à se mouvoir, à penser, à agir ; et il appelle “ mort ” le moment où il cesse de respirer, de manger, de se mouvoir, de penser, d’agir, pour devenir une dépouille froide et insensible, prête à rentrer au sein d’un tombeau. Mais ce n’est pas exact. Je veux vous faire comprendre la “ vie ”, vous indiquer les œuvres qui conviennent à la vie.

La vie n’est pas l’existence. L’existence n’est pas la vie. La vigne qui s’attache à cette colonne existe, mais elle n’a pas la vie dont je parle. Cette brebis qui bêle, attachée à cet arbre, au loin, existe aussi, mais elle n’a pas la vie dont je parle. La vie dont je parle ne commence pas avec l’existence et ne prend pas fin en même temps que la chair. La vie dont je parle ne commence pas dans un sein maternel. Elle commence quand une âme est créée par la Pensée de Dieu pour habiter une chair, et elle prend fin quand le péché la tue !

Au début, l’homme n’est qu’une semence[2] qui se développe, semence de chair et non de gluten ou de moelle comme l’est celle des blés ou des fruits. Tout d’abord, ce n’est qu’un animal qui se forme, un embryon d’animal guère différent de celui qui maintenant grossit dans le sein de cette brebis. Mais, à partir du moment où dans cette conception humaine pénètre cette partie incorporelle – qui est cependant la plus puissante, car son incorporéité l’élève –, alors l’embryon animal, non seulement existe comme un cœur qui bat, mais “ vit ” selon la Pensée créatrice, et devient homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, fils de Dieu, futur citoyen du Ciel.

Mais cela n’arrive que si la vie dure. L’homme peut exister en gardant la figure d’un homme, mais en ne l’étant déjà plus : il est devenu un tombeau où la vie se décompose.

Voilà pourquoi je dis : “ La vie ne commence pas avec l’existence et ne se termine pas quand la chair prend fin. ” La vie commence avant la naissance. La vie, ensuite, ne connaît pas de fin, car l’âme ne meurt pas, c’est-à-dire ne s’anéantit pas. Elle meurt à son destin qui est céleste, mais survit à son châtiment si elle l’a mérité. Elle meurt à ce bienheureux destin quand elle meurt à la grâce. Cette vie, atteinte par une gangrène qui est la mort à son destin, se prolonge au long des siècles dans la damnation et les tourments. Au contraire, la vie conservée telle qu’elle a été créée, atteint la perfection de la vie en devenant éternelle, parfaite, bienheureuse comme son Créateur.

118.7

Avons-nous des devoirs envers la vie ? Oui, c’est un don de Dieu. On doit employer et conserver avec soin tout don de Dieu, car c’est une chose aussi sainte que celui qui la donne. Feriez-vous un mauvais emploi du cadeau d’un roi ? Non. Il passe aux héritiers, puis à leurs propres héritiers comme une gloire de la famille. Dans ce cas, pourquoi maltraiter le don de Dieu ? Mais comment doit-on utiliser et conserver ce cadeau divin ? Comment garder vivante la fleur paradisiaque de l’âme afin de la conserver pour le Ciel ? Comment arriver à “ vivre ” pour là-haut et au-delà de l’existence ?

A ce sujet, Israël a des lois claires et il n’a qu’à les observer. Israël a des prophètes et des justes qui lui donnent l’exemple et la parole pour mettre les lois en pratique. Israël a aussi ses saints, maintenant. Israël ne peut, ne devrait donc pas se tromper. Or moi, je vois les taches dans les cœurs, et des âmes mortes pulluler de toute part. Je vous dis donc : faites pénitence ; ouvrez vos âmes à la Parole ; mettez en pratique la Loi immuable ; fortifiez la “ vie ” épuisée qui faiblit en vous ; si elle est déjà morte, venez à la Vie véritable, autrement dit à Dieu. Pleurez sur vos fautes. Criez : “ Pitié ! ” Mais relevez-vous. Ne soyez pas des morts vivants pour n’être pas, demain, livrés à des peines éternelles. Je ne vous parlerai pas d’autre chose que de la manière de retrouver ou de conserver la vie.

Un autre vous a dit : “ Faites pénitence. Purifiez-vous du feu impur de la luxure, de la fange de vos fautes. ” Moi, je vous dis : mes pauvres amis, étudions ensemble la Loi. Réécoutons en elle la voix paternelle du Dieu vrai. Et puis ensemble adressons à l’Eternel cette prière : “ Que ta miséricorde descende sur nos cœurs. ”

C’est actuellement le sombre hiver, mais bientôt viendra le printemps. Une âme morte est plus triste qu’un bois dégarni par le gel. Mais si l’humilité, la volonté, la pénitence et la foi pénètrent en vous, la vie reviendra en vous comme sur les arbres au printemps, et vous fleurirez pour Dieu pour porter demain, dans le demain des siècles des siècles, le fruit éternel de la vraie Vie.

Venez à la Vie ! Cessez d’exister seulement et commencez à “ vivre ”. La mort alors ne sera pas la “ fin ”, mais le commencement. Le commencement d’un jour sans crépuscule, le commencement d’une joie sans lassitude et sans mesure. La mort sera le triomphe de ce qui a vécu avant la chair, et le triomphe de la chair qui, lors la résurrection éternelle, sera appelée à participer à cette Vie que je promets au nom du Dieu vrai à tous ceux qui auront “ voulu ” la “ Vie ” pour leur âme, en méprisant sensualité et passions pour jouir de la liberté des enfants de Dieu.

Allez. Tous les jours, à cette heure-ci, je vous parlerai de l’éternelle vérité. Que le Seigneur soit avec vous. »

Les gens s’en vont lentement en faisant beaucoup de commentaires. Jésus revient dans la petite maison solitaire et tout prend fin.

118.1

If this little low rustic house is compared to the house in Bethany it is certainly a sheepfold, as Lazarus says. But if it is compared to the houses of Doras’ peasants, it is quite a good dwelling.

It is very low and very wide, of solid structure, it has a kitchen, that is, a huge fireplace in a room completely blackened with smoke, in which there is a table, some chairs, amphoras and a rustic rack with plates and cups. A large coarse wooden door gives light to it as well as access. On the same wall as this door, there are three more doors, giving access to three long narrow rooms, with whitewashed walls and a beaten earthen floor, as in the kitchen. In two of the rooms there are some light beds. The rooms look like little dormitories. The large number of hooks fixed on the walls testify that tools and probably agricultural products were hung there. They now serve as clothes-hooks for mantles and haversacks. The third large room (it is a corridor, rather than a room, because its length is out of proportion to its width) is empty. It must have been used also to shelter animals because there is a manger and rings on the wall, and on the floor are the typical holes dug by shod hooves. There is nothing in it at present.

Outside, close to this last room, there is a large rustic porch, consisting of a roof supported by coarse barked tree trunks covered with brushwood and slates. It is not really a porch, but a shed because it is open on three sides: two are at least ten yards long, the third side, the narrow one, is about five yards long, not more. In summer a vine stretches its branches from one trunk to another on the southern side. The vine is now bare and shows its skeleton branches; also a huge fig-tree is now bare, but in summer it must shade the large basin in the centre of the threshing floor, which was certainly used to water animals. Beside it there is a rough well, that is, a hole on ground level; it is encompassed by only one row of flat, white stones.

That is the house where Jesus will stay with His disciples in the place called «Clear Water». It is surrounded by fields, or rather by meadows and vineyards, and about three hundred yards away (please do not swear by the measurements I give) I can see another house in the middle of fields. It looks nicer because there is a terraced roof, which this house has not got. Olive groves and woods beyond the other house prevent one from seeing any farther.

118.2

Peter, his brother and John are working eagerly, sweeping the threshing floor and the rooms, sorting the beds and drawing water. Peter is bustling around the well to sort and reinforce the ropes and make it more practical and easy to draw water. Jesus’ cousins instead are working with hammer and files at the locks and shutters, and James of Zebedee helps them sawing and using a hatchet like a shipyard worker.

Thomas is busying himself in the kitchen and seems an experienced cook by the way he controls fire and flames and because of his skill in cleaning the vegetables which handsome Judas deigned to bring from the nearby village. I understand that there is a village, a large or small one, because Judas says that they bake bread twice weekly and consequently there was no bread on that day.

Peter hears him and says: «We will make some bread cakes. There is flour over there. Quick, take your tunic off and knead it, and then I will cook them. I know how to do it.» I cannot help laughing when I see that the Iscariot stoops to mixing the flour, in his under-tunic, getting thoroughly covered with it.

Jesus is not present. Also Simon, Bartholomew, Matthew and Philip are absent.

«Today is the worse day» replies Peter to the mumbling of Judas of Kerioth. «It will be easier tomorrow. And in spring everything will be just right…»

«In spring? Are we staying here forever?» asks Judas frightened.

«Why? Is this not a house? It does not rain in it. There is drinking water. And a fireplace. What else do you want? It suits me very well. Also because I do not smell the stench of Pharisees and company…»

«Peter, let us go and haul in the nets» says Andrew and drags his brother away before he and the Iscariot start quarreling.

«That man does not like me» exclaims Judas.

«No, you can’t say that. He is so frank with everybody. But he is good. It’s you that is always discontented» replies Thomas, who, on the contrary, is always in high spirits.

«The reason is that I thought it was something different…»

«My Cousin does not prevent you from going to a different thing» says James of Alphaeus calmly. «I think that we all believed that it was a different thing to follow Him, because we were stupid. It is because we are stubborn and very proud. He never concealed the danger and fatigue in following Him.»

Judas grumbles between his teeth. The other Judas, Thaddeus, who is working at a kitchen shelf, which he wants to convert into a cupboard, replies to him: «You are wrong. Also according to our habit, you are wrong. Every Israelite must work. And we are working. Is work such a burden to you? I don’t feel it, because since I have been with Him, all work is light.»

«I do not regret anything either. And I am happy to be just at home, now» says James of Zebedee.

«We will do a lot, here!…» remarks Judas of Kerioth ironically.

«In short, what do you want? What do you expect? A satrap’s court? I cannot bear you to criticise what my Cousin does. Is that clear?» bursts out Thaddeus.

«Be quiet, brother. Jesus does not approve of these disputes. Let us speak as little as possible and do as much as possible. It will be better for all concerned. On the other hand… if He is not successful in changing our hearts… can you possibly hope to do it by your words?» says James of Alphaeus.

«The heart that does not change is mine, isn’t it?» asserts the Iscariot aggressively.

But James does not answer him. He holds a nail between his lips and at the same time he nails some boards vigorously, making such a loud noise, that Judas’ grumbling cannot be heard.

118.3

Some time goes by, then Isaac and Andrew come in together, the former carrying eggs and a basket of fresh sweet-smelling loaves, the latter with some fish in a fishing basket.

«Here» says Isaac. «The steward sends these and he wants to know if there is anything we need. That is the instruction that he got.»

«Do you see that we are not starving to death?» says Thomas to the Iscariot. He then says: «Andrew, give me the fish. How lovely it is! But how do you cook it?.. I don’t know how to do it.»

«I’ll see to that» says Andrew. «I’m a fisherman» and in a corner he starts gutting his fish, still alive.

«The Master is coming. He has made a tour of the village and of the country. You will see that people will be coming soon. He already cured a man whose eyes were diseased. I had already been all over the country and they were informed…»

«Of course! I… I! The shepherds do everything… We have given up a safe quiet life, at least I have, and we have done many things, but apparently we have done nothing…»

Isaac, astonished, looks at the Iscariot but… very wisely does not reply. The others do likewise… but they are boiling with rage.

118.4

«Peace to you all.» Jesus is at the entrance, smiling lovingly. The sunshine seems to increase in brightness at His arrival. «How clever of you! You are all at work! Can I help you, cousin?»

«No, have a rest. I have finished.»

«We are laden with foodstuffs. Everybody wanted to give us something. If all men had the kind hearts of the humble people!» says Jesus somewhat sad.

«Oh! My Master. May God bless You!» It is Peter who is coming in carrying a bundle of sticks on his shoulders and who from under his load thus greets Jesus.

«And may the Lord bless you too, Peter. You have been working hard!»

«And we will work even harder in our free time. We have a villa in the country! And we will make an Eden of it. In the meantime I have sorted the well, so that by night we can see where it is, and make sure that we don’t lose our pitchers when drawing water. Then… see how clever Your cousins are? They have prepared all the things which are necessary for those who have to live in a place for a long time, and about which I, a fisherman, would not have known anything at all. Really clever. Also Thomas. He could work in Herod’s kitchen. Also Judas is clever. He made lovely bread cakes…»

«But quite useless. There is bread now» replies Judas in a bad temper.

Peter looks at him and I am expecting a sharp reply, but Peter shakes his head, sorts the ashes and lays his bread cakes on them.

«Everything will soon be ready» says Thomas. And he laughs.

118.5

«Are You speaking today?» asks James of Zebedee.

«Yes, between the sixth and the ninth hour. Your companions said so. So let us eat at once.»

After some time John puts the bread on the table, arranges the seats, lays the cups and amphoras, while Thomas brings the boiled vegetables and the roasted fish.

Jesus is in the centre, He offers and blesses, hands the food out and they all eat with relish.

They are still eating when some people appear on the threshing floor. Peter gets up and goes to the door: «What do you want?»

«The Rabbi. Is He not speaking here?»

«Yes, He is. But He is eating now because He is a man, too. Sit over there and wait.»

The little group go under the rustic shed.

«But it is getting cold and it will often rain. I think we ought to use that empty stable. I cleaned it thoroughly. The manger will be His seat.»

«Don’t talk nonsense! The Rabbi is a rabbi» says Judas.

«What nonsense! If He was born in a stable, He can speak from a manger!»

«Peter is right. But, please, be friendly to one another» Jesus seems tired of repeating these words.

They finish eating and Jesus goes out at once to meet the little crowd.

«Wait, Master» Peter shouts after Him. «Your cousin has made a seat for You because the soil is damp under there.»

«It is not necessary. You know that I speak standing up. The people want to see Me and I want to see them. You should rather make some seats and light beds. Some sick people may come… and they will be needed.»

«You are always thinking of other people, my good Master!» says John, kissing His hand.

Jesus goes towards the little crowd smiling somewhat sadly. All the disciples go with Him.

Peter, who is beside Jesus, makes Him bend down and whispers to Him: «The veiled woman is behind the wall. I have seen her. She has been there since this morning. She has followed us from Bethany. Shall I send her away or leave her?»

«Leave her. I said so.»

«But, if she is a spy, as the Iscariot says?»

«She is not. Rely on what I tell you. Leave her alone and say nothing to the others. And respect her secret.»

«I did not say anything, because I thought it was better…»

118.6

«Peace to you, who are looking for the Word» begins Jesus. And He goes to the end of the shed with His back to the house. He speaks slowly to about twenty people sitting on the ground or leaning against the trunks, in the warmth of a faint November sunshine.

«Man falls into error when considering life and death and applying these two nouns. He calls “life” the period of time in which, born of his mother, he begins to breathe, to nourish himself, to move, to think, to act; and he calls “death” the moment when he ceases breathing, eating, moving, thinking, acting and he becomes cold insensitive remains, ready to go back into a bosom: a sepulchre. But it is not so. I want to make you understand “life”, and point out to you the actions suitable to life.

Life is not existence. Existence is not life. Also this vine which is intertwined around these columns, exists. But it does not possess the life of which I am speaking. Also that bleating sheep, tied to that far off tree, exists. But it does not have the life of which I am speaking. The life of which I am speaking does not begin with the existence of the body and does not cease with the ending of the flesh. The life to which I refer does not start in a mother’s womb. It begins when a soul is created by the Thought of God to dwell in a body, it ends when sin kills it.

Man, at first, is but a seed that grows, a seed of flesh, instead of gluten or of marrow, like the seeds of cereals and of fruit. At first he is but an animal taking shape, the embryo of an animal like the one now swelling in the womb of that sheep. But the moment that this incorporeal part, which is also the most powerful in its subliming incorporeity, is infused into the human conception, then the animal embryo does not only exist as a beating heart, but it lives according to the Creating Thought, and becomes man, created in the image and likeness of God, the son of God, the future citizen of Heaven.

But that happens if life lasts. Man can exist having only the image of man, but no longer being man. That is, he is a sepulchre in which life putrifies. That is why I say: “Life does not begin with existence and does not cease with the ending of the flesh”. Life begins before birth. Life, then, never ends, because the soul does not die, that is, it does not fall into nothingness. It dies to its destiny, which is the celestial destiny, but it survives its punishment. It dies to that blissful destiny, by dying to Grace. This life, hit by a canker which is the death of its destiny, lasts throughout centuries in damnation and torture. This life, if preserved as such, reaches the perfection of living, by becoming eternal, perfect, blissful like its Creator.

118.7

Have we any obligations to life? Yes, we have. It is a gift of God. Every gift of God is to be used and preserved carefully, because it is as holy as the Donor. Would you ill-use the gift of a king? No. It is handed down to the heirs, and to the heirs of the heirs, as a glory to the family. Why then ill-treat a gift of God? How is this divine gift to be used and preserved? How is this heavenly flower of the soul to be kept alive to preserve it for Heaven? How can you achieve “to live” above and beyond existence?

Israel has clear laws on the matter and has only to comply with them. Israel has prophets and just people who set examples and explain how to observe the laws. Israel has now also its saints. Israel cannot, should not err. I see stained hearts and dead souls swarming everywhere. So, I say to you: do penance; open your souls to the Word; practise the immutable Law; give fresh blood to the worn out “life” which is languishing within you; if it is already dead, come to the true Life: to God. Bewail your sins. Shout: “Mercy!” But rise from the dead. Do not be dead people alive, so that in future you may not suffer eternally. I will speak to you only of the way to reach and preserve life. Another man said to you: “Do penance. Cleanse yourselves of the impure fire of lust, of the mud of sin”. I say to you: My poor friends, let us study the Law together. Let us hear in it, once again, the fatherly voice of the true God. And then let us pray together the Eternal Father saying: “May Your mercy descend into our hearts”.

It is now gloomy winter. But spring will come before long. A dead soul is more sad than a forest made bare by frost. But if humbleness, goodwill, penance and faith penetrate you, life will come back to you, like a forest in spring, and you will blossom to God, to bear the everlasting fruits of true life in future, in the future of centuries without end.

Come to Life! Cease existing only and begin “to live”. Death, then, will not be the “end”, but the beginning. The beginning of a never ending day, of a peaceful immeasurable joy. Death will be the triumph of what lived before the flesh, and the triumph of the flesh called to eternal resurrection, to take part in this Life that, in the name of the true God, I promise to all those who “want” that “life” for their souls, crushing under their feet sensuality and passions, to enjoy the freedom of the children of God.

Go. Every day, at this time, I will speak to you of the eternal truth. The Lord be with you.»

The crowd disperse slowly making comments. Jesus goes to the solitary house and it all ends.


Notes

  1. maisons vues en 89.1 et 109.11.
  2. Au début, l’homme n’est qu’une semence… cette phrase ne doit pas se comprendre au sens temporel, mais au sens hypothétique et modal. Cela signifie : Sans âme, l’homme conçu ne serait rien de plus d’une semence charnelle. En effet, ce discours ne se propose pas d’établir le moment précis de l’infusion de l’âme, mais de faire comprendre avec des mots simples que la vraie vie est spirituelle.