Os Escritos de Maria Valtorta

156. Annalia, la première vierge consacrée.

156. Anália, a primeira das virgens consagradas.

156.1

Jésus, accompagné de Pierre, André et Jean, frappe à la porte de sa maison de Nazareth. Sa Mère ouvre aussitôt, et son visage s’éclaire d’un lumineux sourire à la vue de son Jésus.

« Tu arrives bien à propos, mon Fils ! Depuis hier j’ai avec moi une pure colombe qui t’attend. Elle vient de loin et la personne qui l’accompagnait ne pouvait rester plus longtemps. Comme elle demandait conseil, je lui ai dit ce que je pouvais. Mais toi seul, mon Fils, tu es la Sagesse. Bienvenue à vous aussi. Venez tout de suite vous restaurer.

– Oui, restez ici. Moi, je vais immédiatement voir la jeune fille qui m’attend. »

La curiosité est vive chez les trois disciples, mais prend des aspects différents : Pierre lorgne de tous côtés avec intérêt, comme s’il espérait voir à travers les murs. Jean semble vouloir lire sur le visage souriant de Marie le nom de l’inconnue. André, au contraire, qui a vivement rougi, dirige tous ses regards vers Jésus, et une muette supplication fait frémir son regard et ses lèvres.

Mais Jésus ne s’occupe de personne. Tandis que les trois hommes se décident à entrer dans la cuisine où Marie leur offre de la nourriture et la tiédeur du feu, Jésus soulève le rideau qui cache l’ouverture conduisant au jardin et il sort.

Un doux soleil rend encore plus aériens et irréels les rameaux tout fleuris du grand amandier du jardin. Seul à être en fleurs, le plus grand des arbres du jardin, magnifique dans son vêtement de soie blanc rosé qui tranche sur la nudité des autres – poirier, pommier, figuier, vigne, grenadier tous encore secs et nus –, son voile mousseux de couleur vive le fait paraître somptueux en comparaison de l’humble grisaille des oliviers. On dirait que ses longues branches ont attrapé un très léger nuage perdu dans le bleu du ciel et qu’il s’en est enrubanné pour annoncer au monde entier : « Les noces du printemps arrivent : exultez, arbres et animaux ! Voici l’heure des baisers échangés avec les vents, avec les abeilles ou les fleurs. Vous les oiseaux de Dieu, vous les blanches brebis, voici l’heure des baisers sous les tuiles ou dans le feuillage des buissons. Aujourd’hui les baisers, demain les petits pour perpétuer l’œuvre du Créateur, notre Dieu. »

Les bras croisés, Jésus se tient debout dans le soleil et sourit à la grâce pure, tranquille, du jardin de sa Mère, avec ses parterres de lys que dénoncent les premières touffes de feuilles, ses rosiers aux branches encore nues, l’olivier argenté, et les autres familles de fleurs éparses au milieu des humbles rangées de légumes et de salades qui commencent tout juste à verdir. Pur, ordonné, plein de grâce, ce jardin paraît exhaler la candeur d’une parfaite virginité.

156.2

« Mon Fils, viens dans ma chambre. Je vais te l’amener. Elle s’est réfugiée là-bas quand elle a entendu tant de voix. »

Jésus entre dans la petite chambre de sa Mère, cette chaste, très chaste petite chambre qui a entendu les paroles du dialogue avec l’ange et qui exhale, plus encore que le jardin, la nature virginale, angélique, sainte de celle qui l’habite depuis des années et de l’archange qui en elle a vénéré sa Reine. S’est-il écoulé plus de trente ans ou bien cette rencontre date-t-elle de la veille ? Aujourd’hui encore, une quenouille porte sa touffe de laine cardée douce et presque argentée, et voilà le fil sur le fuseau. Une broderie pliée se trouve sur la petite table près de la porte entre un rouleau de parchemin et une amphore de cuivre contenant un gros rameau de l’amandier en fleurs ; le rideau rayé tombé sur le mystère de cette demeure virginale frissonne toujours sous une brise légère, et le lit bien rangé dans son coin a gardé son aspect gracieux de lit d’une toute jeune fille. Que de songes se sont faits et se feront sur le petit oreiller !

Le rideau se soulève lentement sous la main de Marie. Jésus, debout, qui tournait le dos à la porte et contemplait ce nid de pureté, se retourne.

« Voici, mon Fils, je te l’amène. C’est une agnelle et tu es son Berger. »

Marie est entrée en tenant par la main une toute jeune fille brune et élancée qui rougit vivement à la vue de Jésus, puis elle se retire doucement en laissant tomber le rideau.

156.3

« Que la paix soit avec toi, mon enfant.

– La paix… Seigneur… »

La jeune fille, très émue, reste sans voix, mais elle s’agenouille, la tête courbée vers le sol.

« Lève-toi, que veux-tu de moi ? N’aie pas peur …

– Ce n’est pas la peur… mais… maintenant que je suis devant toi… après l’avoir tant désiré… tout ce qu’il me paraissait facile, nécessaire de te dire… je ne le trouve plus… cela ne me paraît plus… Je suis sotte… pardonne-moi, mon Seigneur…

– Tu demandes grâce pour la terre ? Tu as besoin de quelque miracle ? Tu as des âmes à convertir ? Non ? Alors ? Allons, parle ! Tu as eu tant de courage et maintenant il te manque ? Ne sais-tu pas que je suis celui qui fortifie ? Oui ? Tu le sais ? Dans ce cas, parle comme si j’étais un père pour toi. Tu es jeune. Quel âge as-tu ?

– Seize ans, mon Seigneur.

– D’où viens-tu ?

– De Jérusalem.

– Comment t’appelles-tu ?

– Annalia …

– C’est un nom qui m’est cher car il comprend, en en formant un seul[1], celui de ma grand-mère et de bien d’autres saintes femmes d’Israël, et celui de l’épouse de Jacob, qui était si bonne, douce, fidèle, affectueuse. Il te portera bonheur. Tu seras une épouse et une mère exemplaires. Non ? Tu secoues la tête ? Tu pleures ? As-tu donc été repoussée ? Non plus ? L’homme que tu devais épouser est-il mort ? Personne ne t’a encore demandée en mariage ? »

La jeune fille secoue toujours la tête. Jésus fait un pas, lui fait une caresse, la force à lever la tête et à le regarder… Le sourire de Jésus triomphe du trouble de la jeune fille.

Elle s’enhardit :

« Seigneur, je serais épouse et heureuse grâce à toi. Tu ne me reconnais pas, mon Seigneur ? Je suis la phtisique[2], la fiancée mourante que tu as guérie sur la prière de ton Jean… Depuis ta grâce, je… j’ai eu un autre corps – sain, celui-là – à la place de celui que j’avais auparavant, quand j’étais mourante ; et j’ai eu une autre âme… Je ne sais pas, mais j’avais l’impression de n’être plus moi-même… La joie d’être guérie, donc la certitude de pouvoir me marier – c’était mon regret en mourant de ne pas pouvoir être épouse –, tout cela n’a duré que pendant les premières heures. Et puis… »

La jeune fille s’enhardit toujours plus ; elle retrouve les idées et les mots qu’elle avait perdus dans son trouble d’être seule avec le Maître…

« … Et puis j’ai compris que je ne devais pas être égoïste, ni penser seulement : “ Maintenant, je vais être heureuse ”, mais que je devais penser à faire quelque chose de plus pour toi et pour Dieu, ton Père et le mien. Une petite chose, mais qui te manifeste ma reconnaissance. J’ai beaucoup réfléchi et quand, le sabbat suivant, j’ai vu mon époux, je lui ai dit : “ Ecoute, Samuel : sans ce miracle, je serais morte en quelques mois et tu m’aurais perdue pour toujours. Maintenant, je voudrais faire à Dieu un sacrifice, et toi avec moi, pour dire à Dieu que je le loue et que je le remercie. ” Samuel a aussitôt répondu – car il m’aime – : “ Allons au Temple ensemble immoler la victime. ” Mais moi, ce n’était pas ce que je voulais. Je suis pauvre et fille du peuple, mon Seigneur. Je suis ignorante et j’ai peu de moyens. Mais par l’intermédiaire de ta main posée sur ma poitrine malade, quelque chose était entré non seulement dans mes poumons rongés, mais aussi à l’intérieur de mon cœur. Dans les poumons la santé, dans le cœur la sagesse. Et j’ai compris que le sacrifice d’un agneau n’était pas le sacrifice voulu par mon âme qui… qui t’aimait. »

Rougissante, la jeune fille se tait après sa déclaration d’amour.

156.4

« Continue sans crainte. Qu’est-ce que ton âme désirait ?

– Te sacrifier quelque chose qui soit digne de toi, Fils de Dieu ! Et alors… et alors j’ai pensé que ce devait être quelque chose de spirituel, comme ce qui vient de Dieu, c’est-à-dire le sacrifice de suspendre mes noces pour l’amour de toi, mon Sauveur. Un mariage, c’est une grande joie, tu sais… Quand on s’aime, c’est une grande chose ! On le désire, on en a hâte !… Mais je n’étais plus celle de quelques jours auparavant. Je ne le désirais plus comme la plus belle des choses… Je l’ai dit à Samuel… et il m’a comprise. Lui aussi a voulu devenir nazir pour un an à dater du jour qui aurait dû être celui des noces, c’est-à-dire le lendemain des calendes d’Adar. En attendant, il est allé à ta recherche pour aimer celui qui lui avait rendu son épouse, l’aimer et le connaître : toi. Et il t’a trouvé après plusieurs mois à la Belle Eau. Moi aussi, je suis venue… et ta parole a fini de changer mon cœur. Maintenant le vœu d’avant ne me suffit plus. Comme cet amandier là-dehors, qui sous le soleil toujours plus chaud est revenu à la vie après être resté mort pendant des mois et s’est garni de fleurs, et puis viendront les feuilles et les fruits, ainsi j’ai toujours progressé dans la sagesse de ce qui est meilleur. La dernière fois que je suis venue à la Belle Eau, désormais sûre de moi et de ce que je voulais – pendant tous ces derniers mois-ci, j’y ai réfléchi –, tu n’y étais plus… Ils t’avaient chassé. J’ai tant pleuré et tant prié le Très-Haut qu’il m’a exaucée, en persuadant ma mère de m’envoyer ici avec un parent qui se rendait à Tibériade pour parler aux courtisans du Tétrarque. Le régisseur m’avait appris que je pourrais te trouver ici. J’ai trouvé ta Mère… et ses paroles. Rien que de l’entendre et de rester à côté d’elle pendant ces deux jours a fini de mûrir le fruit de ta grâce. »

La jeune fille s’est agenouillée comme devant un autel, les bras croisés sur sa poitrine.

« C’est bien.

156.5

Mais que veux-tu de précis ? Que puis-je faire pour toi ?

– Seigneur, je voudrais… je voudrais une grande chose. Et toi seul, qui es Maître de la vie et de la santé, tu peux me la donner. Car je pense que ce que tu peux donner, tu peux aussi l’enlever… Je voudrais que, cette vie que tu m’as donnée, tu me l’enlèves au cours de l’année de mon vœu, avant qu’elle ne se termine…

– Mais pourquoi ? N’es-tu pas reconnaissante à Dieu pour la santé que tu as recouvrée ?

– Infiniment ! Sans mesure ! Mais pour une seule chose : car en vivant de sa grâce et de ton miracle j’ai compris ce qui était le meilleur.

– Qu’est-ce ?

– C’est vivre comme les anges. Comme ta Mère, mon Seigneur… comme toi, tu vis… comme vit ton Jean… Les trois lys, les trois flammes blanches, les trois béatitudes de la terre, Seigneur. Oui, parce que je pense que c’est une béatitude de posséder Dieu et que Dieu est en possession des purs. Celui qui est pur est un ciel avec Dieu au centre, et tout autour les anges… Oh ! Mon Seigneur ! C’est cela que je voudrais !… Je t’ai peu entendu, j’ai peu entendu ta Mère, et ton disciple et Isaac. Je n’ai pas fréquenté d’autres personnes qui m’aient rapporté tes paroles. Mais il me semble que mon âme t’entend toujours et que tu es son Maître… J’en ai terminé, mon Seigneur…

– Annalia, tu demandes beaucoup et tu donnes beaucoup… Ma fille, tu as compris Dieu et la perfection à laquelle la créature peut s’élever pour ressembler au Très-Pur et pour lui plaire. »

Jésus a pris entre ses mains la tête brune de la jeune fille agenouillée et il se penche sur elle pour lui parler.

« Ma fille, celui qui est né d’une Vierge – car il ne pouvait faire son nid que sur un bouquet de lys – est écœuré par la triple convoitise du monde, et il serait écrasé par cet écœurement si le Père, qui sait de quoi vit son Fils, n’intervenait pas par des aides d’amour pour soutenir mon âme angoissée. Les purs font ma joie. Tu me rends ce que le monde m’enlève par son inépuisable bassesse. Que le Père en soit béni, et toi aussi, jeune fille. Sois tranquille. Il se produira quelque chose pour rendre ton vœu éternel. Sois l’un des lys répandus sur le chemin sanglant du Christ.

156.6

– Oh ! Mon Seigneur… je voudrais encore une chose …

– Laquelle ?

– Ne pas assister à ta mort… Je ne pourrais voir mourir celui qui est ma vie. »

Jésus sourit doucement et, de sa main, il essuie deux ruisseaux de larmes qui coulent le long du visage mat.

« Ne pleure pas. Les lys ne sont jamais en deuil. Tu riras avec toutes les perles de ta couronne angélique, quand tu verras le Roi couronné entrer dans son Royaume. Va. Que l’Esprit du Seigneur t’instruise entre l’une et l’autre de mes venues. Je te bénis par les flammes de l’Amour éternel. »

Jésus sort dans le jardin et appelle :

« Mère ! Voici une petite fille toute à toi. Maintenant, elle est heureuse. Mais toi, plonge-la dans ta blancheur, maintenant et chaque fois que nous irons à la Cité sainte, pour qu’elle devienne une neige de pétales célestes répandus sur le trône de l’Agneau. »

Puis Jésus revient vers les siens, pendant que Marie caresse la jeune fille en restant avec elle.

156.7

Pierre, André et Jean le regardent, l’air interrogateur, et le visage resplendissant de Jésus leur montre qu’il est heureux.

N’y tenant plus, Pierre demande :

« Avec qui as-tu tant parlé, mon Maître ? Et qu’as-tu entendu pour que la joie t’illumine ainsi ?

– Avec une femme à l’aube de la vie, avec celle qui sera l’aube de tant d’autres qui viendront.

– Qui ?

– Les vierges. »

André murmure tout bas, pour lui-même :

« Ce n’est pas elle…

– Non, ce n’est pas elle, mais ne te lasse pas de prier avec patience et bonté. Chaque mot de ta prière est comme un rappel, une lumière dans la nuit qui la soutient et la guide.

– Mais qui mon frère attend-il ?

– Une âme, Pierre, une grande misère qu’il veut transformer en une grande richesse.

– Mais où André l’a-t-il trouvée, lui qui ne bouge jamais, ne parle jamais, ne prend jamais d’initiatives ?

– Sur mon sentier. Viens avec moi, André. Allons chez Alphée le bénir au milieu de ses nombreux petits-enfants. Quant à vous, attendez-moi dans la maison de Jacques et de Jude. Ma Mère a besoin qu’on la laisse seule toute la journée. »

Ils partent ainsi, les uns par ici, les autres par là, et le secret entoure la joie de la première femme qui, pour l’amour du Christ, s’est vouée à la virginité.

156.1

Jesus, junto a Pedro, André e João, bate à porta de sua casa em Nazaré. A Mãe abre logo, e seu rosto se ilumina com um fúlgido sorriso, ao ver o seu Jesus.

– Em boas horas voltas, meu Filho! Desde ontem tenho comigo uma pomba pura que te está esperando. Ela veio de longe. E quem a acompanha não podia ficar por mais tempo. Eu, já que ela pedia um conselho, disse-lhe o que podia. Mas só Tu, meu Filho, és a Sabedoria. Bem-vindos vós também. Vinde logo tomar alguma coisa.

– Sim. Ficai aqui. Eu vou logo a esta criatura que me está esperando.

A curiosidade está viva nos três, mas de modo diferente. Pedro está olhando de soslaio para todas as direções, como se estivesse querendo enxergar além das paredes. João parece querer ler, no sorridente rosto de Maria, o nome da desconhecida. André, que está muito corado, ao invés, olha para Jesus com toda a firmeza de suas pupilas, e uma súplica muda treme em seu olhar e em seus lábios.

Mas Jesus não se incomoda com nenhum deles. Enquanto os três se decidem a entrar na cozinha, onde Maria lhes oferece alimentos e o calor do fogo, Jesus levanta a cortina que fecha a abertura que conduz para o jardim e vai até lá.

Doces raios de sol tornam ainda mais aéreos e irreais os ramos da alta amendoeira do jardim, que estão todos floridos. Ela é a única que está florida e, sendo a mais alta das plantas do jardim, rica em sua veste de seda branco-rosada e em contraste com a pobreza nua das outras — a pereira, a macieira, a figueira, a videira, a romãzeira, todas ainda sem viço e sem folhas — pomposa em seu véu espumoso e vivo, contra a humildade cinzenta e monótona das oliveiras, parece, com seus longos ramos, ter capturado uma pequena e levíssima nuvem, que se perdeu pelo campo azul do céu, e que com ela se tenha enfeitado, para dizer a todos:

– As núpcias da primavera estão aí! Exultai, vós plantas, vós animais. É a hora dos beijos com os ventos, com as abelhas, ó flores. É hora dos beijos sob os telhados, ou nos pequenos bosques cerrados, ó passarinhos de Deus, ó cândidas ovelhas. Hoje beijos, amanhã a prole, para perpetuar a obra do Criador, nosso Deus.

Jesus, com os braços cruzados sobre o peito, de pé e ao sol, sorri àquela graça pura e plácida, que é o jardim materno com seus canteiros de lírios, que se mostram como os primeiros em suas touceiras de folhas, com suas roseiras ainda despidas, com a oliveira prateada, com outras famílias de flores espalhadas por entre os humildes canteiros de legumes e verduras, que mal começam a verdejar. Puro, bem arrumado, delicado, parece ele também, exalar o candor da virgindade perfeita!

156.2

– Filho, vem no meu quarto. Eu a trarei para Ti, pois ela fugiu lá para o fundo, ao ouvir tantas vozes.

Jesus entra no pequeno quarto da Mãe, sempre o casto, castíssimo quartinho, que ouviu as palavras do diálogo com o anjo, e de onde emana, mais ainda do que do jardim, o aroma virginal, angelical, santo, Daquela que ali mora há anos e do Arcanjo que nele venerou a sua Rainha. Já se passaram mais de trinta anos, ou só ontem é que se deu o encontro? Ainda hoje uma roca segura o seu macio e meio prateado novelo de fios e, no fuso, ainda está o fio. Um bordado está dobrado sobre a mesa, ao lado da porta, entre um rolo de pergaminho e uma ânfora de cobre, que conserva dentro um espesso ramo de amendoeira florido. Agora também a cortina listrada, que tremula ao vento, está descida sobre o mistério da virginal morada, e a cama, arrumada num canto, tem sempre o aspecto da cama de uma menina que mal acabou de chegar aos limiares da juventude. Que sonhos irão haver e já terão havido sobre aquele baixo travesseiro??

A cortina é levantada lentamente pela mão de Maria. Jesus que, com as costas voltadas para a porta, de pé, contemplava aquele ninho de pureza, vira-se.

– Eis, meu Filho. Eu a conduzo a Ti. É uma cordeira. E Tu és o seu Pastor.

E Maria, que entrou segurando pela mão uma jovenzinha morena e delgada, que fica muito corada, ao aparecer na presença de Jesus, retira-se docemente, deixando cair de novo a cortina.

156.3

– A paz esteja contigo, menina.

– A paz… Senhor…

A menina, muito emocionada, fica sem palavras, mas se ajoelha com a cabeça inclinada para o chão.

– Levanta-te. Que queres de Mim? Não tenhas medo…

– Não é medo… mas… agora que estou diante de Ti… depois de o ter querido tanto… tudo o que me parecia fácil e necessário dizer-te… eu não sei mais… não me parece mais o que era… Eu sou uma tola… perdoa-me, meu Senhor…

– Pedes graça para a terra? Precisas de milagre? Tens almas para converter? Não? E então? Vamos, fala! Tiveste tanta coragem, e agora ela te falta? Não sabes que Eu sou Aquele que aumenta a fortaleza? Sim? Tu o sabes? E então, vamos, fala, como se Eu fôsse teu pai. És jovem. Quantos anos tens?

– Dezesseis, meu Senhor!

– De onde vens?

– De Jerusalém.

– Como te chamas?

– Anália.

– É o nome querido de minha avó e de tantas outras santas mulheres de Israel, e com ele, formando um só[1], é o da boa, fiel, amorosa e mansa mulher de Jacó. Ele será de bons augúrios para ti. Serás uma esposa e mãe exemplar. Não? Estás sacudindo a cabeça? Estás chorando? Terás sido rejeitada? Não é isso? Terá morrido o teu prometido? Ainda não foste escolhida?

A jovenzinha sacode sempre a cabeça. Jesus dá um passo, a acaricia e a faz levantar a cabeça e olhar para Ele… O sorriso de Jesus vence a ansiedade da jovenzinha.

Ela se encoraja.

– Meu Senhor, eu seria esposa e feliz, e por mérito teu. Não me conheces, meu Senhor? Eu sou aquela doente[2] de tuberculose, aquela noiva que estava à morte, e que Tu curaste, a pedido do teu João… Depois da tua graça, eu… eu passei a ter um outro corpo: um corpo são, em lugar daquele que antes tinha, moribundo, e passei a ter outra alma… Não sei. Não me sentia mais ser eu mesma… A alegria de estar curada e, com isso, a certeza de poder casar-me — pois era o meu sentimento o de, naquele sofrimento mortal, não poder chegar a ser esposa — não duraram mais do que as primeiras horas. E depois…

A jovenzinha vai-se tornando cada vez mais desembaraçada, encontra de novo as palavras e as ideias, perdidas na perturbação de estar sozinha com o Mestre…

– … E depois senti que não devia ser só egoísta, e só pensar: “Agora serei feliz”, mas que devia pensar em alguma coisa melhor, e que viesse a Ti e a Deus, teu e meu Pai. Qualquer pequena coisa, mas que quisesse dizer que eu estava agradecida. Pensei muito, e quando no sábado seguinte vi o noivo, disse-lhe: “Escuta, Samuel. Sem o milagre eu estaria morta dentro de alguns meses e tu me terias perdido para sempre. Agora, eu queria oferecer a Deus um sacrifício, eu junto contigo, para dizer a Deus que o louvo e lhe agradeço.” E Samuel disse logo, pois ele me ama: “Vamos juntos ao Templo, para imolar a vítima.” Mas não era isto o que eu queria. Sou pobre, uma pobre pessoa do povo, meu Senhor. Pouca coisa sei, e menos ainda posso. Mas através de tua mão, pousada sobre o meu peito doente, alguma coisa veio, não só nos pulmões corroídos, mas dentro do coração. Nos pulmões chegou a saúde e no coração, a sabedoria. Compreendi, então, que o sacrifício de um cordeiro não era o sacrifício desejado pelo meu espírito, que te… que te amava.

A mocinha se cala, e fica corada, depois dessa sua declaração de amor.

156.4

– Continua sem temor. Que é que queria o teu espírito?

– Queria oferecer um sacrifício digno de Ti, Filho de Deus! E então… e então eu pensava que haveria de ser uma coisa espiritual, como são as coisas de Deus, ou seja, um sacrifício de ficar esperando as núpcias por amor de Ti, meu Salvador. Grande alegria são as núpcias, sabes? É uma grande coisa, quando as pessoas se amam! É um desejo e uma ânsia de realizá-las!! Mas eu não era mais aquela de poucos dias antes. Não queria mais isto como a coisa mais bela… E eu disse isto a Samuel… e ele me compreendeu. Ele também quis fazer-se nazareno por um ano, começando do dia que teria sido aquele das núpcias, ou seja, um dia depois das calendas de Adar. Nesse meio tempo, ele veio à tua procura para amar Quem lhe havia dado a noiva, para amá-lo e conhecê-lo: a Ti. E te encontrou, depois de muitos meses, em Águas Belas. Eu também estava lá… e a tua palavra acabou de mudar-me o coração. Agora não me basta mais o voto de antes… Como aquela amendoeira ali fora que, que debaixo de um sol sempre mais quente, renasceu depois de ter estado morta durante meses, e soltou flores, depois soltará folhas, e depois frutos, assim eu sempre fui progredindo na sabedoria do que é melhor. Na última vez, já decidida e certa do que eu queria — durante todos aqueles meses pensei nisso — na última vez que eu fui às Águas Belas, Tu não estavas mais lá… Haviam-te expulsado. Chorei tanto e tanto rezei, que o Altíssimo me atendeu, persuadindo minha mãe a mandar-me aqui, com um parente, que estava indo para Tiberíades a fim de conversar com os cortesãos do Tetrarca. O feitor dissera-me que havia te encontrado. Encontrei tua Mãe… e as palavras dela, só de ouvi-las e ficar ao seu lado nestes dois dias, acabaram de amadurecer o fruto da tua graça.

A mocinha está ajoelhada… como diante de um altar, com os braços cruzados sobre o peito.

– Está bem.

156.5

Mas, que é que queres exatamente? Que te posso Eu fazer?

– Senhor, eu queria… queria uma grande coisa. E só Tu, Doador da vida e da saúde, podes dá-la a mim, porque eu penso que isto que me podes dar, Tu também o podes tirar… Eu queria que a vida que me deste, Tu a tirasses de mim durante o ano do meu voto, antes que ele termine…

– Mas por quê? Não agradeces a Deus pela saúde recebida?

– Muito! E sem medida! Mas só por um motivo: porque, vivendo por sua graça e por teu milagre, compreendi o que é melhor.

– E que é?

– Que o melhor é viver como os anjos. Como a tua Mãe, meu Senhor… como Tu vives… Como vive o teu João… os três lírios, as três chamas brancas, as três bem-aventuranças da terra, Senhor. Sim. Porque penso que é bem-aventurança possuir a Deus e que Deus seja possuído pelos puros. O puro, eu creio que é um céu, com o seu Deus no centro e os anjos ao redor… Oh! Meu Senhor! Isto eu queria!! Pouco eu te ouvi, e pouco à tua Mãe, ao discípulo e ao Isaque. De outros não me aproximei, que me dissessem as tuas palavras.. Mas me parece que meu espírito está sempre te ouvindo, e que Tu és o seu Mestre… tenho dito, meu Senhor…

– Anália, muito é o que pedes e muito é o que dás… Filha, compreendeste a Deus e a perfeição à qual pode chegar a criatura, para tornar-se semelhante ao Puríssimo e para agradá-lo.

Jesus toma entre as suas mãos o rosto moreno da moça, ajoelhada e lhe fala, estando inclinado sobre ela:

– Aquele que nasceu de uma Virgem — porque não podia fazer seu ninho, a não ser sobre um manípulo de lírios — fica enojado, filha, da tríplice libidinagem do mundo, e ficaria arrasado de tanto nojo, se o Pai, que sabe de que é que vive o seu Filho, não interviesse, com amorosos auxílios, para sustentar minha alma angustiada. Os puros são a minha alegria. Tu me dás aquilo que o mundo me tira com a sua insaciável baixeza. Por isso, bendito seja o Pai e tu, menina. Vai tranquila. Alguma coisa virá acontecer e a tornar eterno o teu voto. Sejas tu um dos lírios espalhados pelos caminhos ensanguentados do Cristo.

156.6

– Oh! Meu Senhor… eu queria ainda uma coisa…

– Qual?

– Não estar aqui presente à tua morte… Eu não poderia ver morrer Aquele que é a minha Vida.

Jesus sorri docemente e com a mão enxuga duas fileiras de lágrimas que descem sobre o rostinho moreno.

– Não chores. Os lírios não são nunca usados no luto. Tu estarás rindo, com todas as pérolas de tua coroa angélica, quando vires o Rei coroado, entrando em seu Reino. Vai. O Espírito do Senhor te ensine entre uma e outra das minhas vindas. Eu te abençoo com as chamas do eterno Amor.

Jesus vai até o jardim e chama:

– Mãe! Eis uma pequena filha, toda para ti. Agora está feliz. Mas tu, mergulha-a nos teus candores, agora e todas as vezes que formos à Cidade Santa, para que seja uma neve de pétalas celestes, espalhada sobre o trono do Cordeiro.

E Jesus volta para os seus, enquanto Maria acaricia a mocinha, permanecendo com ela.

156.7

Pedro, André e João o olham interrogativamente. E o rosto resplendente de Jesus lhes diz que Ele está feliz.

Pedro não se contém e pergunta:

– Com quem estiveste falando tanto, meu Mestre? E que foi que ouviste para estares tão luminoso de alegria?

– Com uma mulher na aurora de sua vida; com aquela que será a aurora para muitas outras que virão.

– Quem?

– As virgens.

André murmura a si mesmo:

– Não é ela…

– Não. Não é ela. Mas não te canses de rezar, com paciência e bondade. Cada palavra de tua oração é como um chamamento, uma luz na noite, e a ajuda e guia.

– Mas a quem é que meu irmão está esperando?

– Está esperando uma alma, Pedro. É uma grande miséria, que ele quer transformar em uma grande riqueza.

– E onde a foi encontrar o André, que nunca se move, nunca fala, nunca tem iniciativas?

– Em meu caminho. Vem Comigo, André. Vamos à casa do Alfeu, bendizê-lo entre os seus muitos netos. Vós, esperai-me na casa de Tiago e de Judas. Minha Mãe precisa ficar sozinha durante o dia todo.

E, andando assim, uns por aqui, outros por ali, o segredo envolve a alegria da primeira consagrada à virgindade por amor de Cristo.


Notes

  1. il comprend, en en formant un seul, parce qu’il unit les prénoms Anne (Anna en italien) et Léa (Lia en italien).
  2. la phtisique rencontrée en 85.6 et 86.4/5.

Notas

  1. formando um só, porque nele estão unidos o nome de Ana e o nome de Lia.
  2. aquela doente encontrada em 85.6 e 86.4/5.