Os Escritos de Maria Valtorta

155. A Césarée, guérison d’une petite fille romaine et altercation sur les contacts avec les païens.

155. Cura da pequena romana em Cesaréia e

155.1

Jésus dit :

« Petit Jean, viens avec moi. Je veux te faire écrire une instruction pour les consacrés d’aujourd’hui. Regarde et écris. »

155.2

Jésus est encore à Césarée Maritime. Il n’est plus sur la place d’hier mais plus à l’intérieur, à un endroit d’où l’on voit pourtant le port et les navires. Beaucoup d’entrepôts et de boutiques s’élèvent ici. Des nattes couvertes de produits variés se trouvent par terre, à même le sol, de sorte que j’en conclus que je suis près des marchés qui se tenaient peut-être au voisinage du port et des magasins pour la commodité des navigateurs et de ceux qui viennent acheter les marchandises apportées par bateaux. L’endroit bourdonne des allées et venues de la foule.

Jésus attend avec Simon et ses cousins que les autres aient pris les vivres dont ils ont besoin. Des enfants regardent avec curiosité Jésus, qui les caresse doucement tout en parlant avec ses apôtres. Jésus dit :

« Il me déplaît de voir qu’on est mécontent que j’aille auprès des païens. Mais je ne peux faire autre chose que mon devoir et être bon avec tout le monde. Efforcez-vous d’être bons, au moins vous trois et Jean ; les autres vous suivront par imitation.

– Mais comment faire pour être bon avec tout le monde ? Ces gens nous méprisent, nous oppriment, ne nous comprennent pas, ont plein de vices…, dit Jacques, fils d’Alphée, en s’excusant.

– Comment faire ? Tu es content d’être né d’Alphée et de Marie ?

– Oui, bien sûr. Pourquoi me demandes-tu cela ?

– Et si Dieu t’avait interrogé avant ta conception, aurais-tu voulu naître d’eux ?

– Mais oui. Je ne comprends pas…

– Et si, au contraire, tu étais né d’un païen, qu’est-ce que tu aurais dit en t’entendant accuser d’avoir voulu naître d’un païen ?

– J’aurais dit… j’aurais dit : “ Je n’en suis pas responsable. Je suis né de lui, mais j’aurais pu naître d’un autre. ” J’aurais dit : “ Il n’est pas juste de m’accuser. Si je ne fais pas de mal, pourquoi me haïssez-vous ? ”

– Tu l’as dit. Eux aussi, que vous méprisez en tant que païens, peuvent dire la même chose. Tu n’as pas de mérite à être né d’Alphée, qui est un vrai juif. Tu dois seulement en remercier l’Eternel parce qu’il t’a fait un grand don, et par reconnaissance et humilité chercher à amener au vrai Dieu ceux qui ne l’ont pas reçu.

155.3

Il faut être bon.

– Il est difficile d’aimer ceux qu’on ne connaît pas !

– Non. Regarde. Toi, petit, viens ici. »

Un garçon d’environ huit ans, qui jouait dans un coin avec deux autres camarades, s’approche. C’est un garçon robuste aux cheveux noirs alors que son teint est très blanc.

« Qui es-tu ?

– Je suis Lucius, Caïus Lucius, fils de Caïus Marius, je suis romain, fils du décurion de garde resté ici après avoir été blessé.

– Et ceux-ci, qui sont-ils ?

– Ce sont Isaac et Tobie. Mais on ne doit pas le dire, parce qu’ils seraient punis.

– Pourquoi ?

– Parce qu’ils sont hébreux, et moi romain, et on ne peut pas.

– Mais tu restes avec eux. Pourquoi ?

– Parce que nous nous aimons bien. Nous jouons toujours ensemble aux dés, ou à sauter. Mais on le fait en cachette.

– Et moi, tu m’aimerais bien ? Je suis hébreu, moi aussi, et je ne suis pas un enfant. Réfléchis : je suis un maître, on pourrait dire, un prêtre.

– Et qu’est-ce que cela peut me faire ? Si tu m’aimes bien, je t’aime bien, et je t’aime bien parce que tu m’aimes bien.

– Comment le sais-tu ?

– Parce que tu es bon. Celui qui est bon aime bien.

– Voilà, mes amis, le secret pour aimer : être bon. Alors on aime sans se demander si un tel a la même foi ou non. »

Et Jésus, tenant par la main le petit Caïus Lucius, s’en va distribuer quelques caresses aux enfants hébreux qui, apeurés, se sont cachés derrière une porte cochère ; il leur dit :

« Les enfants bons sont des anges. Les anges ont une seule patrie : le paradis. Ils ont une seule religion : celle du Dieu unique. Ils ont un seul temple : le cœur de Dieu. Aimez-vous bien, comme des anges, toujours.

– Mais si on nous voit, on nous frappe… »

Jésus hoche tristement la tête sans répondre…

155.4

Une femme grande et plantureuse appelle Lucius qui quitte Jésus en s’écriant : « Maman ! » et il lance à la femme :

« J’ai un grand ami, tu sais ? C’est un maître ! … »

Au lieu de s’éloigner avec son fils, la femme vient vers Jésus et l’interroge :

« Salut. C’est toi, l’homme de Galilée qui parlait hier au port ?

– Oui, c’est moi.

– Alors attends-moi là. Je reviens tout de suite. »

Et elle s’en va avec l’enfant.

Entre-temps les autres apôtres sont arrivés, sauf Matthieu et Jean. Ils demandent :

« Qui était-ce ?

– Une romaine, je crois, répondent Simon et les autres.

– Et que voulait-elle ?

– Elle nous a dit d’attendre ici. Nous n’allons pas tarder à le savoir. »

Cependant, des gens se sont approchés et attendent avec curiosité.

La femme revient avec d’autres romains.

« Tu es donc le Maître ? » interroge un homme qui semble être le serviteur d’une maison riche. Après confirmation, il demande :

« Cela t’ennuierait-il de guérir la petite fille d’une amie de Claudia ? L’enfant est mourante car elle s’étouffe et le médecin ne sait pas de quoi elle meurt. Hier soir, elle était en bonne santé. Ce matin, elle est à l’agonie.

– Allons-y. »

Ils font quelques pas dans une rue qui mène à l’endroit où ils étaient hier et arrivent au portail grand ouvert d’une maison habitée, semble-t-il, par des romains.

« Attends un moment. »

L’homme entre rapidement et revient aussitôt en disant :

« Viens. »

155.5

Mais, avant même que Jésus puisse entrer, une jeune femme d’aspect distingué, mais visiblement au désespoir en sort. Elle tient dans les bras une petite fille de quelques mois qui s’abandonne, livide comme un noyé. A mon avis, elle a une diphtérie aiguë et est sur le point de mourir. La femme se réfugie sur la poitrine de Jésus, comme un naufragé sur un écueil. Ses pleurs sont tels qu’elle ne peut parler.

Jésus prend l’enfant qui a de petits mouvements convulsifs dans ses menottes cireuses aux ongles déjà violets. Il la lève. Sa petite tête pend sans force, en arrière. Sa mère, sans montrer le moindre orgueil d’une romaine devant un hébreu, s’est laissée glisser dans la poussière aux pieds de Jésus, et elle sanglote, le visage levé, les cheveux à moitié dénoués, les bras tendus agrippés au vêtement et au manteau de Jésus. Derrière et autour d’eux, des romains de la maison et des hébreux de la ville regardent.

Jésus mouille son index droit avec de la salive, le glisse dans la petite bouche haletante, et l’enfonce profondément. La fillette se débat et devient encore plus noire. Sa mère crie : « Non ! Non ! » et semble se tordre sous un couteau qui la transperce. Les gens retiennent leur souffle.

Mais le doigt de Jésus sort avec un amas de membranes purulentes. La fillette ne se débat plus et après avoir versé quelques larmes, se calme avec un sourire innocent, agitant ses menottes et remuant les lèvres comme un oiseau qui pépie en battant des ailes, dans l’attente de la becquée.

« Prends-la, femme. Donne-lui ton lait. Elle est guérie. »

La mère est tellement abasourdie qu’elle prend la petite et, restant comme elle est, dans la poussière, elle l’embrasse, la caresse, lui donne le sein, folle, oublieuse de tout ce qui n’est pas sa petite fille.

Un romain demande à Jésus :

« Mais comment as-tu pu ? Je suis le médecin du proconsul et je suis savant. J’ai essayé d’enlever l’obstacle, mais il était vraiment trop enfoncé ! Et toi… juste comme ça…

– Tu es savant, mais tu n’as pas le vrai Dieu avec toi. Qu’il en soit béni ! Adieu. »

Jésus fait mine de s’éloigner.

155.6

A ce moment, un petit groupe de juifs éprouve le besoin d’intervenir.

« Comment t’es-tu permis d’aborder des étrangers ? Ils sont corrompus, impurs, et quiconque les approche devient comme eux. »

Jésus les regarde – ils sont trois – fixement, avec sévérité, puis il parle :

« N’es-tu pas Aggée ? L’homme d’Azot venu ici au mois de Tisri dernier pour chercher à conclure des affaires avec un marchand qui réside près des fondations de la vieille source ? Et toi, n’es-tu pas Joseph de Rama, venu ici pour consulter le médecin romain et, comme moi, tu sais pourquoi ? Alors ? Vous ne vous croyez pas impurs ?

– Le médecin n’est jamais un étranger. Il soigne le corps, et le corps est le même pour tous.

– L’âme aussi, et même plus que le corps. Du reste, qu’est-ce que j’ai soigné ? Le corps innocent d’une enfant, et c’est de la même manière que j’espère guérir les âmes des étrangers, qui, elles, ne sont pas innocentes. Comme médecin et comme Messie, je peux donc aborder n’importe qui.

– Non. Tu ne le peux pas.

– Non, Aggée ? Et toi, pourquoi fais-tu des affaires avec un marchand romain ?

– Nos seuls contacts, ce sont la marchandise et l’argent.

– Et, sous prétexte que tu ne touches pas sa chair, mais seulement ce que sa main a touché, tu penses ne pas te contaminer ! Ah ! Hommes aveugles et cruels !

155.7

Ecoutez tous. Dans le livre du prophète dont cet homme porte justement le nom, il est dit[1] : “ Demande donc aux prêtres une décision, en ces termes : ‘ Si un homme porte de la chair sanctifiée dans le pan de son vêtement et touche avec son vêtement du pain, un mets, du vin, de l’huile et toute sorte d’aliment, cela deviendra-t-il saint ? ’ Et les prêtres ont répondu : ‘ Non. ’ Alors Aggée dit : ‘ Si quelqu’un, rendu impur par un cadavre, touche à tout cela, cela deviendra-t-il impur ? ’ Et les prêtres ont répondu : ‘ Oui. ’ ”

Par cette façon d’agir rusée, trompeuse et incohérente, vous excluez et condamnez le bien et vous n’acceptez que ce qui favorise vos intérêts. Alors vous n’avez plus ni mépris ni dégoût. C’est pour vous éviter un dommage personnel que vous décidez si telle chose est impure ou rend impur, et si telle autre ne l’est pas. Vous êtes des bouches mensongères car si, d’après vous, ce qui est sanctifié au contact d’une chair sainte ou une chose sainte ne sanctifie pas ce qu’il touche, comment pouvez-vous professer que ce qui a touché une chose impure puisse rendre impur ce qu’il touche ?

Vous ne comprenez pas que vous vous contredisez, ministres menteurs d’une Loi de vérité qui en tirez parti en la tordant comme une corde à seule fin d’en sortir quelque chose qui serve vos intérêts. Vous êtes des pharisiens hypocrites qui sous un prétexte religieux déversez votre rancœur humaine, tout humaine, des profanateurs de ce qui appartient à Dieu, des ennemis de l’Envoyé de Dieu que vous insultez. En vérité, en vérité je vous dis que chacun de vos actes, chacune de vos conclusions, chacune de vos démarches est mue par tout un mécanisme astucieux auquel servent de roues, de ressorts, de poids et de tirants, vos égoïsmes, vos passions, vos manques de sincérité, vos haines, votre soif de domination, vos envies.

C’est honteux ! Avides, tremblants de peur, haineux, vous vivez dans la peur orgueilleuse qu’un autre vous soit supérieur, même s’il n’est pas de votre caste. Et vous méritez alors d’être comme celui qui vous inspire la peur et la colère ! Comme le dit Aggée, d’un tas de vingt boisseaux vous en faites un de dix et d’un tas de cinquante barils vous en faites un de vingt pour empocher la différence alors que, pour l’exemple à donner à l’homme et pour l’amour de Dieu, vous devriez ne rien enlever au tas de boisseaux et au tas de barils, mais y ajouter une part de vos biens pour ceux qui ont faim. Vous méritez que le vent brûlant, que la rouille et la grêle rendent stériles toutes les œuvres de vos mains.

Quels sont parmi vous ceux qui viennent à moi ? Ceux qui pour vous ne sont que fumier et immondices, ces ignorants complets qui ne savent même pas que le vrai Dieu existe, eux viennent vers ceux à qui Dieu se rend présent dans les paroles et dans les œuvres. Mais vous, vous ! Vous vous êtes fait une niche et vous y demeurez. Vous êtes arides, froids comme des idoles en attente d’encens et d’adorations. Et puisque vous vous prenez pour des dieux, il vous paraît inutile de penser au vrai Dieu comme il convient, et il vous semble dangereux que d’autres que vous osent ce que vous n’osez pas. En vérité, il vous est impossible de l’oser, puisque vous êtes des idoles, des serviteurs de l’Idole. Mais celui qui ose peut, parce que ce n’est pas lui, mais Dieu qui agit en lui.

155.8

Allez ! Rapportez à ceux qui vous ont envoyés sur mes talons que je méprise les marchands qui ne considèrent pas que vendre des marchandises ou la patrie ou le Temple à ceux dont ils re­çoivent de l’argent les contamine. Dites-leur que j’éprouve du dégoût pour les brutes qui ont seulement le culte de leur propre chair, de leur propre sang, et qui, quand il s’agit de leur guérison, ne tiennent pas les visites à un médecin étranger pour contaminantes. Dites-leur qu’il y a une seule mesure, et qu’elle est la même pour tous. Rapportez-leur que moi, le Messie, le Juste, le Conseiller, l’Admirable, celui sur qui descendra l’Esprit du Seigneur avec ses sept dons, celui qui ne jugera pas selon les apparences, mais selon ce qui se cache dans les cœurs, celui qui ne condamnera pas sur un ouï-dire, mais d’après les voix spirituelles qu’il entendra au-dedans de chaque homme, celui qui prendra la défense des humbles et jugera les pauvres avec justice, celui que je suis, – parce que je suis cela –, est déjà en train de juger et de frapper les hommes qui sur la Terre ne sont que terre ; et le souffle de ma respiration fera mourir l’impie et détruira son repaire, alors qu’il sera vie et lumière, liberté et paix pour ceux qui, poussés par un désir de justice et de foi, viendront à ma montagne sainte se rassasier de la science du Seigneur.

Cela est d’Isaïe[2], n’est-ce pas ?

Mon peuple ! Tout vient d’Adam, et Adam vient de mon Père. Tout est donc œuvre du Père, et j’ai le devoir de vous réunir tous au Père. Et moi, je te les conduis, Père saint, éternel, puissant, je t’amène tes fils errants après les avoir rassemblés en les appelant d’une voix pleine d’amour, en les rassemblant sous mon bâton de berger semblable à celui que Moïse éleva contre les serpents dont la morsure était mortelle. Pour que tu aies ton Royaume et ton peuple. Et je ne fais pas de différence entre les hommes parce qu’au fond de chaque vivant je vois un point plus brillant que le feu : l’âme, une étincelle qui vient de toi, éternelle Splendeur. O mon éternel désir ! O mon inlassable volonté !

C’est cela que je veux, c’est de cela que je brûle : une terre qui tout entière chante ton Nom. Une humanité qui t’appelle Père. Une rédemption qui les sauve tous. Une volonté fortifiée qui les rende tous soumis à ta volonté. Un triomphe éternel qui remplisse le paradis d’un hosanna sans fin… O multitude des Cieux !… Voici que je vois le sourire de Dieu… et cela est une compensation pour toute la dureté des hommes. »

155.9

Les trois hommes se sont enfuis sous la grêle des reproches. Tous les autres, romains ou hébreux, sont restés, bouche bée. La femme romaine avec la petite fille rassasiée de lait – qui dort tranquillement sur le sein de sa mère – est restée là où elle était, presque aux pieds de Jésus, et elle pleure de joie maternelle et d’émotion spirituelle. Un grand nombre pleurent à la conclusion irrésistible de Jésus qui paraît flamboyer dans son extase.

Baissant les yeux et son esprit du Ciel sur la terre, Jésus voit la foule, voit la mère… et en passant, après un geste d’adieu à tous, il effleure de la main la jeune romaine comme pour la bénir de sa foi. Et il s’en va avec ses disciples pendant que les gens, encore sous le coup de l’émotion, restent sur place…

155.10

(La jeune romaine, si ce n’est pas une ressemblance fortuite, est l’une des celles qui étaient avec Jeanne, femme de Kouza, sur le chemin du Calvaire[3]. Comme personne n’a dit son nom, je n’en suis pas sûre.)

155.1

Jesus diz:

– Pequeno João, vem Comigo, pois quero que escrevas uma lição para os consagrados de hoje. Vê e escreve. Jesus está ainda em Cesareia Marítima.

155.2

Não está mais naquela praça de ontem, mas num lugar mais central, do qual, porém, ainda se vê o porto e os navios. Aqui há muitas lojas e outras casas comerciais e, como até no chão, neste espaço sem calçamento, estão esteiras com várias mercadorias, concluo estar nos arredores do mercado, que talvez localizava-se perto do porto e dos armazéns, para comodidade dos que chegam por mar e dos compradores de mercadorias trazidas por mar. Há um grande barulho e o vaivém da multidão.

Jesus espera com Simão e os primos, que os outros tenham comprado os alimentos de que necessitam. Alguns meninos olham curiosamente para Jesus, que os acaricia docemente, enquanto fala com os seus apóstolos. Jesus diz:

– Não me agrada ver o descontentamento porque Eu me estou aproximando dos gentios. Mas Eu não posso senão fazer o que devo e ser bom com todos. Esforçai-vos por serdes bons, pelo menos vós três e João; os outros irão atrás de vós por imitação.

– Mas como se faz para ser bons com todos? Afinal, eles nos desprezam e oprimem, não nos entendem, são cheios de vícios… –escusa-se Tiago do Alfeu.

– Como se faz? Tu estás contente por teres nascido do Alfeu e da Maria?

– Sim. Com certeza. Por que me perguntas isso?

– E se tivesses sido interrogado por Deus, antes de seres concebido, terias querido nascer deles?

– Mas, sim. Eu não entendo…

– E se, ao invés, tivesses nascido de um pagão, e ouvisses que te acusavam por teres querido nascer de um pagão, que é que terias respondido?

– Eu teria dito… teria dito: “Eu não tenho culpa de uma coisa destas. Eu nasci dele, mas podia ter nascido de um outro.” Eu teria dito: “Vós sois injustos em vossa acusação. Se não faço o mal, por que é que me odiais?”

– Tu o disseste. Também estes, que vós desprezais porque são pagãos, podem dizer a mesma coisa. Tu não tens merecimento por teres nascido do Alfeu, um verdadeiro israelita. Deves agradecer por isso somente ao Eterno, porque te fez um grande presente e, por reconhecimento e humildade, procurar levar ao verdadeiro Deus outros que não receberam este presente.

155.3

É preciso ser bom.

– É difícil amar a quem não se conhece!

– Não. Presta atenção. Tu, ó pequenino, vem aqui.

Aproxima-se um pequenino de uns oito anos, que estava brincando em um canto com outros dois meninos. É um menino robusto, de cabelos muito escuros, mas de uma pele muito alva.

– Quem és?

– Eu sou Lúcio, Caio Lúcio de Caio Mário, sou romano, filho do decurião da guarda, que ficou aqui, depois que foi ferido.

– E aqueles, quem são?

– São Isaque e Tobias. Mas não se deve dizer isto, porque não se pode. Eles apanhariam.

– Por que?

– Porque eles são hebreus e eu sou romano. Não podemos estar juntos.

– Mas tu estás com eles. Por que?

– Porque nos queremos bem. Brincamos sempre juntos, com os dados e com o saltarelo. Mas nós estamos escondidos.

– E a Mim, quererias bem? Eu também sou hebreu, e não sou um menino. Pensa: Eu sou um Mestre, isto é, um Sacerdote.

– E a mim que importa? Se me queres bem, eu te quero bem. E bem eu te quero porque Tu me queres bem.

– Como é que o sabes?

– Porque és bom. Quem é bom quer bem.

– Eis, amigos. O segredo para amar. Ser bons. Então se ama, sem pensar se isso faz parte, ou não, de uma religião.

E Jesus, segurando pela mão o pequeno Caio Lúcio, vai acariciar os pequenos hebreus, que ficaram assustados e foram esconder-se atrás de um corredor, e lhes diz:

– Os meninos bons são anjos. Os anjos têm uma só Pátria: o Paraíso. Têm uma só religião: a do único Deus. Têm um só Templo: o Coração de Deus. Sede amigos sempre, como os anjos.

– Mas se eles nos veem, nos batem…

Jesus sacode tristemente a cabeça e não rebate…

155.4

Uma mulher alta e formosa chama Lúcio e ele deixa Jesus, gritando: “É a mamãe!”, e à mulher ele grita:

– Tenho um amigo grande, sabes? É um Mestre!!!

A mulher não se afasta com o filho, ao contrário, vai até Jesus e lhe pergunta:

– Salve! Não és Tu o homem da Galileia, que ontem falou no porto?

– Sou Eu.

– Espera-me aqui, então. Eu volto logo, e se vai com o seu pequeno.

Entrementes, os outros apóstolos também chegaram, todos, com exceção de Mateus e de João, e perguntam:

– Quem é ela?

– É uma romana, penso eu –responde Simão e os outros.

– Que é que ela queria?

– Ela disse que a esperasse aqui. Logo saberemos.

Algumas pessoas, neste meio tempo, foram chegando perto e curiosas esperam.

A mulher volta com outros romanos.

– Então, Tu és o Mestre? –pergunta um, que parece ser servo de alguma casa senhoril.

E, tendo obtido a confirmação, pergunta:

– Sentirias repugnância em curar uma filha pequena de uma amiga de Cláudia? A menina está à morte, porque se sente sufocada e nem o médico sabe de que é que ela está morrendo. Ontem à tarde estava boa. Esta manhã em agonia.

– Vamos.

Dão uns poucos passos por um caminho que vai em direção ao lugar em que estiveram ontem e chegam ao portão, todo aberto, de uma casa que parece habitada por romanos.

– Espera um momento.

O homem entra depressa e logo depois torna a aparecer, dizendo:

– Vem.

155.5

Mas antes ainda que Jesus pudesse entrar, sai de lá uma jovem de aspecto senhoril, mas em condições mais que visíveis de uma grande aflição. Tem nos braços uma pequenina criatura de poucos meses, quase inerte, lívida como alguém que se está sufocando. Eu diria que estava com uma difteria mortal e já em seus últimos momentos de vida. A mulher se refugia no peito de Jesus, como um náufrago que se apega a um rochedo. O seu pranto é tal, que não a deixa falar.

Jesus pega a criaturinha, que está com pequenos movimentos convulsivos, com as mãozinhas cor de cera e as unhas já roxas e a levanta. A cabecinha dela cai para trás, sem força. A mãe, sem soberba de romana diante do hebreu, deixou-se cair na poeira aos pés de Jesus e soluça, com o rosto erguido, os cabelos meio soltos, os braços estendidos tocando na veste e no manto de Jesus. Atrás dela e ao redor, os romanos da casa e as hebreias da cidade estão olhando.

Jesus molha o seu dedo indicador direito em sua saliva e o põe na boquinha anelante, introduzindo-o para baixo. A menina se debate e torna-se mais escura ainda. A mãe grita: “Não! Não!” e parece alguém que se contorce sob uma lâmina que a traspassa. As pessoas suspendem a respiração.

Mas o dedo de Jesus sai de lá envolvido por uma pelota de membranas purulentas e a menina não mais se debate e, depois de uma pequena ameaça de choro, se acalma, com um sorriso inocente, agitando as mãozinhas e movendo os lábios como um passarinho que pipila, batendo as pequenas asas, à espera de que se lhe dê comida.

– Toma, mulher. Dá-lhe o leite. Ela está curada.

A mãe está de tal modo atordoada, que pega a pequenina e estando como está, na poeira, beija-a e a acaricia, dá-lhe o peito e, como uma louca, se esquece de tudo que não seja a sua pequenina.

Um romano pergunta a Jesus:

– Mas como foi que pudeste? Eu sou o médico do Procônsul e sou douto. Procurei remover o obstáculo. Mas ele estava em baixo, muito em baixo!! E Tu… assim…

– Tu és douto. Mas contigo não está o Deus verdadeiro. Que Ele seja bendito por isso! Adeus.

E Jesus põe-se em movimento, como querendo sair dali.

155.6

Mas eis que um pequeno grupo de israelitas se sente na necessidade de intervir:

– Como foi que te permitiste aproximar-te dos estrangeiros? Eles são corruptos, são impuros, e todos os que se aproximam deles ficam como eles.

Jesus os olha — são três — fixo, severo e depois fala:

– Não és tu o Ageu? O homem de Azoto, que veio aqui no mês de Tisri passado procurar fazer negócios com o mercador, que tem seu posto nos alicerces da fonte velha? E tu, não és o José de Ramá, que vieste até aqui para consultar o médico romano, e tu bem sabes, como Eu sei, o por quê? E então? Não vos sentis impuros?

– Um médico nunca é estrangeiro. Ele cura o corpo, e o corpo é igual para todos.

– A alma o é, com maior razão do que o corpo. Afinal, que foi que Eu curei? O corpo inocente de um pequenino e, por este meio, espero curar as almas não inocentes dos estrangeiros. Como médico e como Messias, posso, portanto, aproximar-me seja lá de quem for.

– Não o podes.

– Não, Ageu? E tu, por que tratas com o mercador romano?

– Não me aproximo dele, senão com a mercadoria e o dinheiro.

– E, uma vez que não tocas na sua carne, mas somente aquilo que foi tocado pela sua mão, achas que não te contaminas. Oh! Como sois cegos e cruéis!

155.7

Ouvi, todos. Justamente no livro do Profeta do qual esse traz o nome, está escrito[1]: “Apresenta aos sacerdotes esta questão sobre a Lei: ‘Se um homem leva uma carne santificada na dobra de sua veste e com ela toca depois no vinho ou nas comidas, no pão, ou no óleo ou outros alimentos, ficarão eles santificados?’ E os sacerdotes responderam: ‘Não’. Então Ageu disse: ‘Se alguém, que ficou imundo por ter tocado em um morto, tocar em uma destas coisas, ficará ela contaminada?’ E os sacerdotes responderam: ‘Sim’.

Por esta astuciosa, mentirosa e incoerente maneira de agir, vós impedis e condenais o Bem e só aceitais o que vos traz vantagens. Então cessa o desprezo, a repugnância, a náusea. Vós discernis, desde que não vos traga prejuízo pessoal, se uma coisa é imunda ou torna impuro, e se aquela outra não o é. E como podeis, bocas mentirosas, professar que, se aquilo que é santificado por ter tocado numa carne ou coisa santa, não santifica aquilo que toca, aquilo que tocou coisa imunda possa tornar imundo aquilo que toca?

Não compreendeis que vos estais desmentindo a vós mesmos, ó mentirosos ministros de uma Lei de Verdade, ó aproveitadores da mesma, que a torceis como uma corda, conforme achais que podeis tirar dela alguma vantagem, ó fariseus hipócritas que, sob um pretexto religioso, quereis desafogar o vosso rancor humano, completamente humano, ó profanadores do que é de Deus, ó insultadores e inimigos do Mensageiro de Deus? Em verdade, em verdade Eu vos digo que todos os vossos atos, todas as vossas conclusões, todos os vossos movimentos, têm como motivo um completo mecanismo de astúcia, ao qual servem de rodas e de molas, de pesos e tirantes, os vossos egoísmos, as vossas paixões, as vossas insinceridades, os vossos ódios, as vossas sedes de dominar, as vossas invejas.

Que vergonha! Avarentos, tremebundos, rancorosos, vós viveis com o medo orgulhoso de que alguém vos supere, mesmo quando não são da vossa casta. E mereceis, então, ser como aquele do qual tendes medo e raiva! Vós, como diz Ageu, que, de um montão de vinte alqueires fazeis um de dez, e de cinquenta barris fazeis vinte, embolsando a vantagem da diferença, enquanto, e pelo exemplo a ser dado ao homem, e pelo amor a ser prestado a Deus, deveríeis ao monte dos alqueires e ao monte dos barris, não tirar, mas acrescentar, do vosso bolso, em favor de quem tem fome, e mereceis ser esterilizados pelo vento abrasador, pela ferrugem e pelo granizo em todas as obras de vossas mãos.

Quem são entre vós os que vêm a Mim? Estes, estes que para vós são esterco e imundície, estas supremas ignorâncias, que nem sabem que há um verdadeiro Deus, eles vêm a Quem traz presente este Deus, nas palavras e nas obras. Mas vós, mas vós! Vós vos fizestes um nicho, e aí estais. Áridos, frios como ídolos à espera dos incensos e adorações. E, visto que vos credes uns deuses, parece-vos inútil pensar no verdadeiro Deus, assim como deve ser pensado, e vos parece perigoso que outros, que não sois vós, ousem fazer o que vós não ousais. Vós não podeis, na verdade, ousá-lo, porque sois uns ídolos. E porque sois servos do ídolo. Mas, quem ousa, pode, porque não ele, mas Deus opera nele.

155.8

Ide! Ide dizer a quem vos enviou atrás de meus calcanhares, que Eu desprezo os mercadores, que acham não ser contaminação vender as mercadorias, ou a pátria, ou o Templo àqueles de quem recebem dinheiro. Dizei a esses que Eu sinto repugnância dos brutos, que só têm o culto da própria carne e do próprio sangue e pela cura destes não acham ser contaminação aproximarem-se de um médico estrangeiro. Ide dizer que a medida é igual e que não há duas medidas. Ide dizer que Eu, o Messias, o Justo, o Conselheiro, o Admirável, Aquele que terá sobre si o Espírito do Senhor com seus sete dons, Aquele que não julgará pelo que aos olhos parece ser, mas pelo que é segredo de corações, Aquele que não condenará pelo que ouve com os ouvidos, mas pelas vozes espirituais que ouvirá no interior de cada homem, Aquele que tomará a defesa dos humildes e julgará os pobres com justiça, Aquele que Eu sou, porque isto Eu sou, já estou julgando e punindo os que sobre a terra são somente terra, e o sopro da minha respiração, fará morrer o ímpio e exterminará o seu covil, enquanto que haverá Vida e Luz, Liberdade e Paz para aqueles que, desejosos de justiça e de fé, virão ao meu monte santo, para se saciarem da Ciência do Senhor. Isto é Isaías[2], não é verdade?

O meu povo! Todo ele vem de Adão, e Adão vem de meu Pai. Todo ele, pois, é obra do Pai e a todos tenho o dever de reunir ao Pai. E Eu os conduzo a Ti, ó Pai santo, eterno, poderoso. Eu os conduzo a Ti estes filhos errantes, depois de havê-los reunido, chamando-os com palavras de amor, reunindo-os sob a minha vara de pastor, parecida com a que Moisés levantou contra as serpentes mortíferas, para que Tu tenhas o teu Reino e o teu povo. Nem faço distinções, porque no fundo de cada vivente Eu vejo um ponto que brilha mais do que o fogo: a alma, uma centelha de Ti, ó eterno Esplendor. Ó meu eterno desejo! Ó minha incansável vontade!

Isto Eu quero. Com isto Eu me queimo. Uma terra que cante, toda, o teu Nome. Uma humanidade que te chame Pai. Uma redenção que salve a todos. Uma vontade fortificada que faça todos obedientes à tua vontade. Um triunfo eterno, que encha o Paraíso com um hosana sem fim… Oh! Multidão dos Céus!! Aí está. Eu vejo o sorriso de Deus… e este é o prêmio contra todas as durezas humanas.

155.9

Os três fugiram, sob a saraivada de reprovações. Os outros todos, romanos ou hebreus, ficaram de boca aberta. A mulher romana, com a pequenina, saciada de leite que dorme tranquila no colo materno, ficou lá onde estava, quase aos pés de Jesus, e chora de alegria materna e de comoção espiritual. Muitos estão chorando, por causa da arrasadora conclusão de Jesus que, em seu êxtase, parece flamejar.

E Jesus, abaixando o olhar e o espírito do Céu para a terra, vê a multidão, vê a mãe… e, ao passar, depois de um gesto de adeus a todos, toca de leve com a mão a jovem romana, como que a abençoá-la por sua fé. E vai-se embora com os seus, enquanto o povo, ainda assombrado, fica onde está…

155.10

(A jovem romana, se não for alguém muito parecida, é uma das romanas que estavam com Joana do Cusa no caminho do Calvário[3]. Mas, como ninguém aqui a chamou pelo nome, fico na incerteza.)


Notes

  1. il est dit en : Ag 2, 11-13. La citation suivante est tirée de Ag 2, 16.
  2. est d’Isaïe : Is 11, 1-5.
  3. sur le chemin du Calvaire, en 608.9 (vision écrite 2 mois plus tôt et qui se trouve dans le volume n° 10). Il s’agit, comme nous le verrons en 167.3, de la femme ro­maine Valeria, et de sa fille Faustina).

Notas

  1. está escrito, em: Ageu 2,11-13; segue outra citação de: Ageu 2,16.
  2. é Isaías, isto é: Isaías 11,1-5.
  3. no caminho do Calvário, em 608.9 (visão escrita dois meses antes e que está no décimo volume). Trata-se, como veremos em 167.3, da romana Valeria como a filhinha Faustina.