Os Escritos de Maria Valtorta

181. La parabole du bon grain et de l’ivraie.

181. A parábola do joio e do trigo.

181.1

Une aube claire fait briller comme des perles les eaux du lac et enveloppe les collines d’une brume légère. A travers ce voile de mousseline, les oliviers et les noyers, les maisons et les villages, juchés sur les sommets arrondis qui environnent le lac, appa­raissent embellis. Les barques glissent tranquillement et sans bruit en direction de Capharnaüm. Mais, à un certain moment, Pierre tourne la barre du gouvernail si brusquement que la barque penche d’un côté.

« Que fais-tu ? demande André.

– Je vois la barque d’un hibou ! Elle sort maintenant de Capharnaüm. J’ai de bons yeux et, depuis hier soir, un flair de fin limier. Je ne veux pas qu’ils nous voient. Je retourne au fleuve. Nous irons à pied. »

L’autre barque a elle aussi suivi la manœuvre, mais Jacques, qui tient la barre, demande à Pierre :

« Pourquoi as-tu fait cela ?

– Je te le dirai. Suis-moi. »

Jésus, qui est assis à la poupe, se réveille quand il est presque à la hauteur du Jourdain.

« Mais que fais-tu, Simon ? lui demande-t-il.

– On descend ici. Il y a un chacal en vue. On ne peut pas aller à Capharnaüm aujourd’hui. Je vais y aller, moi d’abord, pour me rendre compte. Simon et Nathanaël viennent avec moi : trois personnes dignes contre trois indignes… si du moins les indignes ne sont pas plus nombreux.

– Ne vois pas des pièges partout, maintenant ! N’est-ce pas la barque de Simon le pharisien ?

– C’est bien elle.

– Il n’était pas à la capture de Jean.

– Moi, je n’en sais rien.

– Il est toujours respectueux à mon égard.

– Je n’en sais rien.

– Tu me fais paraître lâche.

– Je n’en sais rien. »

Bien que Jésus n’ait pas envie de rire, il doit sourire devant ce saint entêtement de Pierre.

« Mais nous devrons quand même aller à Capharnaüm. Si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera plus tard…

– Je t’ai dit que j’y allais d’abord, moi, et je me rendrai compte et… le cas échéant… je ferai encore cette… ce sera une belle couleuvre à avaler… mais je le ferai par amour pour toi… J’irai… j’irai chez le centurion lui demander sa protection…

– Mais non, il ne faut pas ! »

La barque s’arrête sur une petite plage déserte en face de Bethsaïde. Tous descendent.

« Venez, vous deux. Viens toi aussi, Philippe. Vous, les jeunes, restez ici, Nous aurons vite fait. »

Elie, le nouveau disciple, supplie :

« Viens chez moi, Maître. Je serais si heureux de te donner l’hospitalité…

– Je viens. Simon, tu me rejoindras chez Elie. Adieu, Simon. Va. Mais sois bon, prudent et miséricordieux. Viens, que je t’embrasse et te bénisse. »

Pierre ne promet pas d’être bon, ni patient, ni miséricordieux. Il se tait et échange un baiser avec son Maître. Simon le Zélote, Barthélemy et Philippe échangent eux aussi un baiser d’adieu et les deux groupes se séparent en prenant deux directions opposées.

181.2

A leur entrée dans Chorazeïn, l’aurore a fait place au grand jour. Il n’est pas une plante qui ne brille de joyaux de rosée. Les oiseaux chantent de tous côtés. Il y a un air pur, frais, qui semble même avoir un goût de lait, d’un lait végétal plutôt qu’animal, et l’odeur des grains de blé qui se forment dans les épis, des amandiers chargés de fruits… une odeur que j’ai sentie pendant les fraîches matinées dans les champs fertiles de la plaine du Pô.

Ils arrivent très vite à la maison d’Elie. Mais, à Chorazeïn, beaucoup de gens savent déjà que le Maître est arrivé et, au moment où Jésus s’apprête à en franchir le seuil, une mère accourt en criant :

« Jésus, fils de David, pitié pour mon enfant ! »

Elle tient dans ses bras une fillette d’une dizaine d’années, au teint cireux et très amaigrie. Plus que cireux, son teint est jaunâtre.

« Qu’a ta fille ?

– Les fièvres. Elle les a attrapées aux pâturages le long du Jourdain, car nous sommes les bergers d’un homme riche. J’ai été appelée par son père auprès de la petite malade. Actuellement, il est reparti à la montagne. Mais toi, tu sais qu’avec cette maladie on ne peut aller en altitude. Comment puis-je rester ici ? Le maître m’a laissée jusqu’à présent. Mais moi, je suis à la laine et à la mise bas. Le temps du travail arrive pour nous, les bergers. Nous serons renvoyés ou séparés si je reste ici. Et je verrai mourir ma fille si je monte sur l’Hermon.

– As-tu foi que je peux le faire ?

– J’en ai parlé à Daniel, le berger d’Elisée. Il m’a dit : “ Notre Enfant guérit toute maladie. Va trouver le Messie. ” je suis venue d’au-delà de Mérom à ta recherche en la portant dans mes bras. J’aurais toujours marché jusqu’à ce que je te trouve…

– Ne marche plus que pour retourner chez toi, à ton paisible travail. Ta fille est guérie, car je le veux. Va en paix. »

La femme regarde sa fille et Jésus tour à tour. Peut-être espère-t-elle voir l’enfant redevenir à l’instant même potelée et avec de belles couleurs. Voilà que la fillette écarquille ses yeux fatigués, qu’auparavant elle tenait fermés, en regardant Jésus et elle sourit.

« Ne crains rien, femme. Je ne te trompe pas. Sa fièvre a disparu pour toujours. De jour en jour, elle va reprendre meilleure mine. Laisse-la marcher. Elle ne chancellera plus et ne sentira pas la fatigue. »

La mère pose par terre sa fille qui se tient bien droite et sourit d’un air toujours plus joyeux. A la fin, elle gazouille de sa voix argentine :

« Bénis le Seigneur, maman ! Je suis bien guérie ! Je le sens. »

Et, dans sa simplicité de pastourelle et de fillette, elle s’élance au cou de Jésus et lui donne un baiser. La mère, réservée comme l’âge l’enseigne, se prosterne et baise le vêtement du Seigneur en le bénissant.

« Allez. Souvenez-vous du bienfait que vous avez obtenu de Dieu et soyez bonnes. Que la paix soit avec vous. »

181.3

Mais la foule s’attroupe dans le petit jardin de la maison d’Elie et réclame la parole du Maître. Et, bien que Jésus n’ait guère envie de parler, affligé comme il l’est par la capture de Jean-Baptiste et par la façon dont elle est survenue, il cède et, à l’ombre des arbres, il commence à parler.

« En cette belle période où les épis de blés se forment, je veux vous proposer une parabole empruntée au grain de blé. Ecoutez.

Le Royaume des Cieux est semblable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Mais, pendant que l’homme et ses serviteurs dormaient, son ennemi est arrivé et a semé des graines d’ivraie sur les sillons puis s’en est allé. Personne, au début, ne s’aperçut de rien. L’hiver vint, apportant pluies et givre. A la fin du mois de Tébet[1], le grain germa, et l’on vit apparaître le vert tendre des petites herbes qui pointaient à peine. Dans leur enfance innocente, elles paraissaient toutes semblables. Vint le mois de Shebat puis celui d’Adar. Les plantes grandirent et les épis formèrent leurs grains. On vit alors que le vert n’était pas que du grain, mais qu’il y avait aussi de l’ivraie bien enroulée avec ses vrilles fines et tenaces sur les tiges du blé.

Les serviteurs du maître allèrent chez lui et lui dirent : “ Seigneur, quelles graines as-tu semées ? Est-ce que ce n’étaient pas des graines de choix qui n’étaient pas mélangées à d’autres semences ?

– Bien sûr que si ! J’en ai choisi les grains, tous de même qualité. Et j’aurais bien vu s’il y avait eu d’autres semences.

– Alors pourquoi autant d’ivraie a-t-elle poussé parmi ton bon grain ? ”

Le maître réfléchit, puis il répondit : “ C’est un ennemi qui m’a fait cela pour me nuire. ”

Les serviteurs demandèrent alors : “ Veux-tu que nous passions au milieu des sillons et que, patiemment, nous dégagions les épis de l’ivraie en arrachant cette dernière ? Si tu l’ordonnes, nous le ferons. ”

Mais le maître répondit : “ Non. En le faisant, vous risqueriez d’arracher aussi le bon grain et presque certainement d’abîmer les épis encore tendres. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson. Alors, je dirai aux moissonneurs : ‘Fauchez tout ensemble ; puis, avant de lier les gerbes, maintenant que la sécheresse a rendu friables les vrilles de l’ivraie et que les épis serrés sont plus robustes et plus durs, séparez l’ivraie du bon grain et faites-en des bottes à part. Vous les brûlerez ensuite, cela formera une fumure pour le sol. Quant au bon grain, vous le porterez dans les greniers et il servira à faire un excellent pain, à la honte de l’ennemi qui n’y aura rien gagné d’autre que d’être méprisable aux yeux de Dieu à cause de sa méchanceté.’ ”

Maintenant, réfléchissez en votre for intérieur : combien de fois et avec quelle abondance l’Ennemi sème-t-il dans vos cœurs ? Et comprenez comme il faut veiller avec patience et constance afin que peu d’ivraie se mélange au grain choisi. Le sort de l’ivraie, c’est de brûler. Voulez-vous brûler ou devenir citoyens du Royaume ? Vous dites que vous voulez être citoyens du Royaume. Eh bien, sachez l’être ! Le bon Dieu vous donne la Parole. L’ennemi veille pour la rendre nuisible, car la farine de grain mélangée à de la farine d’ivraie donne un pain amer et nocif pour les intestins. S’il y a de l’ivraie dans votre âme, sachez, par votre bonne volonté, la mettre à part pour la jeter, afin de ne pas être indignes de Dieu. Allez, mes enfants, que la paix soit avec vous. »

181.4

Les gens se dispersent lentement. Il ne reste dans le jardin que les huit apôtres, plus Elie, son frère, sa mère et le vieil Isaac qui se nourrit l’âme à regarder son Sauveur.

« Venez autour de moi et écoutez. Je vous explique le sens complet de cette parabole, qui a encore deux aspects en plus de celui que j’ai montré à la foule.

Dans son sens universel, la parabole s’explique de la façon suivante : le champ, c’est le monde. La bonne semence, ce sont les fils du Royaume de Dieu semés par Dieu dans le monde en attendant d’arriver à leur fin et d’être coupés par la Faucheuse et amenés au Maître du monde pour qu’il les engrange dans ses greniers. L’ivraie, ce sont les fils du Malin répandus, à leur tour, sur le champ de Dieu dans l’intention de faire de la peine au Maître du monde et de nuire aussi aux épis de Dieu. Par un sortilège, l’Ennemi de Dieu les a semés exprès, car vraiment le diable dénature l’homme jusqu’à en faire une créature qui soit sienne, et il la sème pour corrompre les autres qu’il n’a pas pu asservir autrement. La moisson, ou plutôt la formation des gerbes et leur transport dans les greniers, c’est la fin du monde et ce sont les anges qui en sont chargés. Il leur a été ordonné de rassembler les créatures après la fenaison et de séparer le bon grain de l’ivraie ; et de même que, dans la parabole, on brûle cette dernière, ainsi, au Jugement dernier, les damnés seront brûlés dans le feu éternel.

Le Fils de l’homme enverra ses anges pour extirper de son Royaume tous les artisans de scandale et d’iniquité. Car alors le Royaume se trouvera sur la terre et au Ciel, et aux citoyens du Royaume sur la terre seront mêlés de nombreux fils de l’Ennemi. Ceux-ci atteindront, comme l’annoncent[2] les prophètes, la perfection du scandale et de l’abomination dans toute leur activité terrestre et ils causeront de terribles tracas aux fils de l’esprit. Dans le Royaume de Dieu, aux Cieux, on aura déjà expulsé les corrompus, car la corruption n’entre pas au Ciel. Donc, en passant la faux dans les rangs de la dernière récolte, les anges du Seigneur faucheront et sépareront le bon grain de l’ivraie ; ils jetteront cette dernière dans la fournaise ardente où il n’y a que pleurs et grincements de dents, et ils emmèneront les justes, le grain de choix, dans la Jérusalem éternelle où ils resplendiront comme autant de soleils dans le Royaume de mon Père, qui est aussi le vôtre.

181.5

Voilà donc le sens universel. Mais pour vous, il y en a un autre qui répond à des questions que vous vous êtes posées plusieurs fois, en particulier depuis hier soir. Vous vous demandez : “ Mais, dans la masse des disciples, il peut donc y avoir des traîtres ? ” et en votre cœur vous frémissez d’horreur et de peur. Il peut y en avoir. Il y en a certainement.

Le semeur répand le bon grain. Dans ce cas, plus que répandre on pourrait dire : “ choisit ”, car le Maître, que ce soit moi ou Jean-Baptiste, avait choisi ses disciples. Comment donc se sont-ils dévoyés ? Non, ce n’est pas cela qu’il faut dire. Je me suis mal exprimé en parlant de “ semence ” pour les disciples. Vous pourriez mal comprendre. Mieux vaut dire : “ champ ”. Autant de disciples autant de champs, choisis par le Maître pour former l’aire du Royaume de Dieu, les biens de Dieu. Le Maître ne ménage pas ses efforts pour les cultiver afin qu’ils produisent cent pour cent. Il leur donne tous les soins, tous. Avec patience. Avec amour. Avec sagesse. Avec effort. Avec constance. Il voit aussi leurs mauvaises tendances, leur aridité et leur avidité. Il voit leurs entêtements et leurs faiblesses. Mais il espère toujours, et il fortifie son espérance par la prière et la pénitence, car il veut les amener à la perfection.

Mais les champs sont ouverts. Ce ne sont pas des jardins bien clos, entourés de murailles, dont le maître est le seul propriétaire et où il est seul à pouvoir entrer. Ils sont ouverts, placés au milieu du monde, dans le monde. Tous peuvent s’en approcher, tous peuvent y pénétrer. Tous et tout. Ah ! Il n’y a pas que de l’ivraie comme mauvaise semence ! L’ivraie, ce pourrait être le symbole de la légèreté amère de l’esprit du monde. Mais voilà que, jetées par l’ennemi, toutes les autres semences y germent : voici les orties, le chiendent, la cuscute, le liseron, voici enfin la ciguë et les herbes toxiques. Pourquoi ? Pourquoi ? De quoi s’agit-il ?

Les orties, ce sont les esprits piquants, indomptables, qui blessent par surabondance de venin et causent tant de désagrément. Le chiendent, ce sont les parasites qui épuisent le maître et qui ne savent que ramper et sucer, profitant de son travail et faisant du tort aux personnes de bonne volonté qui tireraient vraiment davantage de fruit si le maître n’était pas troublé et dérangé par les soins qu’exige le chiendent. Le liseron inerte, ce sont ceux qui ne s’élèvent de terre qu’en profitant des autres. Les cuscutes, ce sont ceux qui causent du tourment sur le chemin déjà pénible du maître et pour les disciples fidèles qui le suivent. Ils s’accrochent, s’enfoncent, déchirent, griffent, créent méfiance et souffrance. Quant aux herbes toxiques, ce sont les disciples criminels, ceux qui en arrivent à trahir et à éteindre la vie comme la ciguë et les autres plantes vénéneuses. Avez-vous déjà vu comme elles sont belles, avec leurs petites fleurs qui deviennent autant de petites boules blanches, rouges, bleu-violet ? Qui pourrait croire que cette corolle étoilée, blanche ou à peine rosée, avec son petit cœur d’or, qui pourrait croire que ces coraux multicolores si semblables aux autres baies qui font les délices des oiseaux et des enfants peuvent, une fois arrivés à maturité, donner la mort ? Personne. Et les innocents se font piéger. Ils les croient bons comme eux-mêmes… ils les cueillent et en meurent.

Les bons croient les autres aussi bons qu’eux-mêmes ! Ah, quelle vérité qui élève le maître et condamne celui qui le trahit ! Comment ? La bonté ne désarme-t-elle pas ? Ne rend-elle pas inoffensif l’homme malveillant ? Non. Elle ne le rend pas tel, car l’homme tombé, devenu la proie de l’Ennemi, est insensible à tout ce qui est supérieur. A ses yeux, tout ce qui est supérieur change d’aspect. La bonté devient une faiblesse qu’il est permis de fouler aux pieds et qui exacerbe sa malveillance comme, chez un fauve, la volonté d’égorger est exacerbée par l’odeur du sang. Le maître lui-même est toujours un innocent… et il laisse le traître l’empoisonner car il ne veut et ne peut laisser penser aux autres qu’un homme puisse être le meurtrier d’un innocent.

181.6

les ennemis viennent chez les disciples, ces champs du Maître. Ils sont très nombreux. Le premier, c’est Satan. Les autres, ses serviteurs, à savoir les hommes, les passions, le monde et la chair. Pour eux, le disciple le plus facile à atteindre est celui qui ne reste pas tout près du Maître, mais qui se tient à mi-chemin entre le Maître et le monde. Il ne sait pas et ne veut pas se séparer de ce qui est jouissance, pour être tout entier à celui qui l’amène à Dieu. Les démons répandent sur lui leurs semences : l’or, la puissance, la femme, l’orgueil, la peur d’être mal jugé par le monde, l’esprit d’arrivisme. “ Les grands sont les plus forts. Je les sers pour m’en faire des amis. ” C’est ainsi qu’on devient criminel et qu’on se damne pour ces misérables vanités…

Pourquoi le Maître, qui voit l’imperfection de son disciple, même s’il ne veut pas se rendre à la pensée : “ Celui-ci me donnera la mort ”, ne le renvoie-t-il pas immédiatement de sa suite ? C’est ce que vous vous demandez.

Parce qu’il est inutile de le faire. S’il le faisait, cela ne l’empêcherait pas de l’avoir pour ennemi, doublement ennemi et d’autant plus acharné, à cause de la rage ou de la douleur d’être découvert ou d’être chassé. La douleur, oui, car parfois le disciple ne se rend pas compte qu’il est mauvais. L’œuvre du démon est tellement subtile qu’il ne le remarque pas. Il devient un démon sans soupçonner qu’il subit cette transformation. La rage aussi, oui : il enrage d’être connu pour ce qu’il est quand il est conscient de l’œuvre en lui de Satan et de ses adeptes, autrement dit de ceux qui profitent des faiblesses du faible pour lui faire supprimer le saint qui les offense, quand ils comparent sa bonté à leur propre noirceur.

Quant au saint, il prie et s’abandonne à Dieu. “ Que soit fait ce que tu permets qu’il se fasse ”, dit-il. Il ajoute seulement cette réserve : “ pourvu que cela serve à tes fins. ” Le saint sait que l’heure viendra où la mauvaise ivraie sera séparée de sa moisson. Par qui ? Par Dieu lui-même, qui ne permet pas que l’on s’oppose, plus qu’il n’est utile, au triomphe de sa volonté d’amour.

181.7

– Mais si tu admets que les coupables sont toujours Satan et ses adeptes… il me semble que la responsabilité du disciple en est amoindrie, objecte Matthieu.

– Ne pense pas cela. Si le Mal existe, le Bien existe aussi, et l’homme a la faculté de discerner, donc la liberté de choisir.

– Tu dis que Dieu ne permet pas que l’on s’oppose, plus qu’il n’est utile, au triomphe de sa volonté d’amour[3]. Donc cette erreur elle-même est utile, s’il la permet, et elle sert au triomphe de la volonté divine, ajoute Judas.

– Et tu en déduis, comme Matthieu, que cela justifie le crime du disciple. Dieu avait créé le lion sans férocité et le serpent sans venin. Maintenant, l’un est féroce, l’autre est venimeux. Mais Dieu les a séparés de l’homme pour cette raison. Médite là-dessus et fais-en l’application. Entrons dans la maison. Le soleil est déjà fort, trop fort, comme pour un début d’orage, et vous êtes fatigués par une nuit sans sommeil.

– En haut de la maison se trouve une pièce grande et fraîche. Vous pourrez vous y reposer » dit Elie.

Ils montent par l’escalier extérieur. Mais seuls les apôtres s’étendent sur les nattes pour se reposer. Jésus sort sur la terrasse, dont un coin est ombragé par un rouvre très haut et il s’absorbe dans ses pensées.

181.1

Uma alvorada clara transforma o lago em uma grande pérola e recobre as colinas com uma névoa branca e leve como um véu de musselina, através do qual podem se ver, revestidas de um certo ar de nobreza, as oliveiras, as nogueiras, as casas e o cimo dos lugarejos, que ficam à beira do lago. As barcas deslizam serenas e silenciosas para Cafarnaum. Mas, num certo momento, Pedro vira a barra do timão de um modo tão rude, que a barca se inclina para um lado.

– Que é que estás fazendo? –pergunta-lhe André.

– Estou vendo a barca de um solitário. Está saindo agora de Cafarnaum. Eu tenho bons olhos e, desde ontem à tarde, estou farejando como um sabujo. Não quero que nos vejam. Vou voltar para o rio. Vamos a pé.

A outra barca também acompanhou a manobra, mas Tiago, que está ao timão, pergunta a Pedro:

– Por que estás fazendo isso?

– Eu te direi. Vem comigo.

Jesus, que está sentado na popa, só percebe a mudança, quando já estão perto do Jordão.

– Mas, que é que estás fazendo, Simão? –pergunta Ele.

– Vamos descer aqui. Há um chacal rondando por aí. Hoje não se pode ir a Cafarnaum. Primeiro, vou eu, para escutar um pouco. Eu com Simão e Natanael. Três pessoas dignas contra três pessoas indignas… a não ser que as haja mais indignas.

– Não fiques vendo emboscadas por toda parte, agora. Aquela não é a barca do Simão, o fariseu?

– É ela mesmo.

– Ela não foi usada na captura de João!

– Eu não estou sabendo de nada.

– Ele é sempre respeitoso para comigo.

– Eu não estou sabendo de nada.

– Tu me fazes ficar parecendo um covarde.

– Eu não estou sabendo de nada.

Ainda que Jesus não esteja com vontade de rir, acaba sorrindo pela santa teimosia de Pedro.

– Mas a Cafarnaum temos que ir. Se não hoje, mais tarde…

– Eu te disse que primeiro, vou eu e escuto e… conforme o que acontecer… farei ainda… será um espinho grosso demais para se engolir… mas eu o farei por amor de Ti… Eu irei… irei ao centurião pedir proteção…

– Não. Não é preciso isso!

A barca para sobre a prainha deserta, que fica na frente de Betsaida. Todos descem.

– Vinde, vós dois. Vem, tu também, Filipe. Vós, mais moços, ficai aqui. Vamos estar logo de volta.

O novo discípulo Elias suplica:

– Vem à minha casa, Mestre. Ficarei feliz em hospedar-Te…

– Vou, sim. Simão, tu me alcançarás na casa de Elias. Adeus, Simão. Vai, mas sejas bom, prudente e misericordioso. Vem cá para que Eu te beije e abençoe.

Pedro não garante que vá ser bom, paciente nem misericordioso. Ele se cala e troca um beijo com o Mestre.

Zelotes, também Bartolomeu e Filipe trocam o beijo de despedida, e as duas comitivas se separam, indo em direções opostas.

181.2

Entram em Corozaim, quando a aurora já se transformou em pleno dia. Não há nenhum ramo de erva que não esteja brilhando, salpicado pelas gemas do orvalho. Os passarinhos cantam por toda parte. O ar é puro e fresco, e parece ter um cheiro de leite, de um leite mais vegetal do que animal. É o cheiro dos grãos, que se formam nas espigas e nas amendoeiras carregadas de frutas… é um cheiro que eu já senti nas frescas manhãs dos campos férteis da planície de Pádua.

Logo chegam à casa de Elias. Mas em Corozaim muitos estão sabendo que o Mestre chegou e, quando Jesus põe o pé na soleira de uma casa, uma mulher corre para Ele, gritando:

– Jesus, Filho de Davi, tem dó de minha filha!

Ela vem trazendo nos braços uma menina com cerca de dez anos, já cor de cera e magríssima. Mais do que cor de cera, ela está toda amarelada.

– Que é que tem tua filha?

– É a febre. Ela pegou a febre nas pastagens ao longo do Jordão. Porque nós somos pastores de um homem rico. Eu fui chamada pelo pai para ficar perto da doente. Ele voltou para os montes. Mas Tu sabes que com esta doença não se pode ficar em lugares altos. Como, então, vou poder ficar aqui? Até agora o patrão me deixou neste lugar. Mas eu cuido da lã e dos partos. Está chegando o tempo de trabalho para os pastores. Seremos mandados embora, ou separados, se eu tiver que ficar. E verei morrer minha filha, se eu tiver que ir para o Hermon.

– Tens fé no meu poder?

– Eu falei com Daniel, pastor de Eliseu. Ele me disse: “O nosso Menino cura todos os males. Vai ao Messias.” Eu vim do lado de lá do Meron, com esta menina nos braços, à tua procura. Eu não teria parado de caminhar, enquanto não te encontrasse…

– Pois agora não caminhes mais, a não ser para voltares para a tua casa, para o trabalho tranquilo. A tua filha está curada, porque Eu assim quero. Vai em paz.

A mulher olha para a filha, e olha para Jesus. Talvez ela esteja esperando ver a filha, gorda e corada no mesmo instante. Também a menina arregala diante de Jesus seus olhos cansados, que antes ela conservava fechados, e sorri.

– Não tenhas medo, mulher. Eu não te engano. A febre desapareceu para sempre. De dia para dia ela se irá tornando mais viçosa. Deixa que ela ande. Ela não cambaleará mais, nem sentirá canseira.

A mãe põe no chão a menina, que já fica de pé, bem firme e cada vez mais alegre. Por fim, ela gorjeia com sua voz de prata:

– Bendize o Senhor, minha mãe! Eu estou bem sã. Eu o sinto –e, em sua simplicidade de pastorinha e de menina, ela se lança ao pescoço de Jesus e o beija. A mãe, reservada, como o exige a idade, prostra-se, e beija a veste do Senhor, bendizendo-o.

– Ide. Lembrai-vos do benefício recebido de Deus, e sede boas. A paz esteja convosco.

181.3

Mas as pessoas já estão se reunindo no pequeno jardim da casa do Elias, e estão pedindo a palavra do Mestre. Ainda que Jesus não esteja muito disposto a fazê-lo, entristecido por causa da prisão do Batista e pelo modo como elefoi presoa, contudo Ele se dá por vencido e, à sombra das árvores, começa a falar.

– Ainda neste belo tempo dos trigais que estão soltando espigas, Eu vos quero propor uma parábola, tomada dos grãos. Ouvi-a.

O Reino dos Céus é semelhante a um homem que semeou boa semente em seu campo. Mas, enquanto o homem e seus empregados dormiam, veio um inimigo dele, espalhou sementes de joio nos sulcos e foi-se embora. A princípio, ninguém percebeu nada. Veio o inverno com as chuvas e as geadas, veio o fim do mês de Tebet, e as sementes germinaram. Era um verdor de grandes folhas tenras, que mal tinham despertado. Em sua infância inocente, pareciam todas iguais. Veio o mês de Shebat, depois o de Adar, e as plantas se formaram, e começaram a mostrar suas espigas. Aí é que se viu que aquele verdor não era só do trigo, mas também do joio, que estava bem enroscado, com seus tentáculos, fininhos e pegajosos, nas hastes do trigo.

Ao verem isso, os empregados foram, à casa do patrão e lhe disseram: “Senhor, que semente foi que semeaste? Não foi uma semente escolhida, separada de quaisquer outras sementes?”

“Certamente. Eu escolhi os grãos todos iguais em suas formas. E, se houvesse outras sementes, eu as teria visto.”

“Como é, então, que nasceu tanto joio no meio do trigo?”

O patrão pensou, depois disse: “Algum inimigo meu fez isso para prejudicar-me.”

Os empregados ainda lhe perguntaram: “Não queres que nós vamos por entre os sulcos e, com paciência, apanhemos as espigas do joio e arranquemos? Manda, que iremos.”

Mas o patrão lhes respondeu: “Não. Vós poderíeis, ao fazer o que dizeis, arrancar junto o trigo e, certamente, ofenderíeis as espigas ainda tenras. Deixai, pois que um e outro fiquem juntos até o fim da colheita. Naquela ocasião, eu direi aos ceifadores: ‘Passai a foice em tudo junto; depois, antes de amarrar os feixes, agora que a secura do tempo tornou quebradiças as hastes do joio e que, ao mesmo tempo já estão bem formadas e duras as espigas, agora, sim, separai o joio do trigo, e fazei com ele uns feixes à parte. Vós os queimareis depois, e eles vão servir de adubo para o solo. Ao mesmo tempo, vós levareis o trigo puro para os celeiros, e ele vai servir para se fazer um pão muito bom, e para humilhar o inimigo, que só terá ganhado isto: ficar abjeto aos olhos de Deus pelo seu ódio’.”

Agora, refleti entre vós como frequentemente acontece, e como é grande a semeadura do Inimigo em vossos corações. Compreendei como é preciso vigiar, com paciência e constância, para fazer que seja pouco o joio que se misture ao trigo escolhido. O destino do joio é ser queimado. Quereis vós ser queimados, ou tornar-vos cidadãos do Reino? Pois bem. Que saibais sê-lo. O bom Deus vos dá a Palavra. O Inimigo está vigiando para torná-la nociva, porque a farinha de trigo misturada com a farinha de joio dá um pão amargo que faz mal ao estômago. Saibais, com boa vontade, se houver joio em vossa alma, separá-lo para jogá-lo fora, a fim de que não sejais indignos de Deus.

Ide, meus filhos. A paz esteja convosco.

181.4

As pessoas se afastam lentamente. No pequeno jardim ficaram os oito apóstolos com Elias, seu irmão, a mãe e o velho Isaac, que sente a alma alimentar-se, quando olha para o seu Salvador.

– Vinde ao Meu redor, e ouvi. Eu vos explico o sentido completo da parábola, que tem ainda dois aspectos, além daquele de que Eu falei à multidão.

Num sentido universal, a parábola tem esta aplicação: o campo e o mundo. A semente boa são os filhos do Reino de Deus, semeados por Deus sobre o mundo, à espera de chegarem ao seu limite, quando serão cortados pela Falcífera, e levados ao Dono do mundo, para que entrem novamente em seus celeiros. O joio são os filhos do Maligno, espalhados, por sua vez, pelo campo de Deus, com a intenção de causar tristeza ao Dono do mundo e de estragar as espigas de Deus. O Inimigo de Deus o semeou de propósito, através de um sortilégio, porque o diabo verdadeiramente desnatura o homem, até fazer dele uma criatura sua, que semeia, para tirar do caminho a outros, que ele ainda não foi capaz de tornar seus escravos. A colheita, ou melhor, a formação dos feixes e o transporte dos mesmos até os celeiros é o fim do mundo. Os que fazem essa tarefa são os anjos. Foi mandado a eles que reúnam as criaturas cortadas, e separem o trigo do joio e, como na parábola ele é queimado. Assim serão queimados no fogo eterno no Juízo Final os condenados.

O Filho do homem mandará que sejam tirados do seu Reino todos os causadores de escândalos e de iniquidades. Porque então o Reino será no Céu e na terra, e entre os cidadãos do Reino na terra estarão misturados muitos filhos do Inimigo. Estes atingirão, como foi dito[1] também pelos Profetas, a perfeição do escândalo e da abominação em todos os ministérios da terra, e darão grandes aborrecimentos aos filhos do espírito. No Reino de Deus, nos Céus, já terão sido expulsos os corruptos, porque a corrupção não entra no Céu. Agora, pois, os Anjos do Senhor e, impunhando a foice por entre as fileiras da última colheita, cortarão e separarão o trigo do joio, e jogarão este na fornalha ardente, onde há choro e ranger de dentes, mas levando consigo os justos, o trigo escolhido, para a Jerusalém Eterna, onde eles brilharão como sóis no Reino de meu e vosso Pai.

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Isto, no sentido universal. Mas para vós há um outro ainda, e vem responder às perguntas que, especialmente como ontem à tarde, costumais fazer. Vós estáveis perguntando a vós mesmos: “Mas, então, no meio do grupo dos discípulos pode existir traidores?”, e tremeis de horror e de medo em vossos corações. Eles podem existir. Disso Eu estou certo.

O Semeador espalha a boa semente. Neste caso, mais do que espalhar, poder-se-ia dizer que ele “colhe.” Porque o Mestre, que seja Eu ou que tenha sido o Batista, havia escolhido os seus discípulos. Como foi que houve extraviados? Não, mas pelo contrário, eu falei mal quando chamei os discípulos de sementes. Vós poderíeis entender-me mal. Eu vou chamá-los, então de “campo.” Tantos discípulos, tantos campos escolhidos pelo Mestre para formarem a área do Reino de Deus, os bens de Deus. Com esses o mestre se afadiga, para cultivá-los, a fim de que produzam cem por cento. Ele toma todos os cuidados. Todos. Com paciência. Com amor.Com sabedoria. Com canseiras. Com constância. Ele olha também as tendências más deles. A aridez e cobiça deles. Vê as teimosias e as fraquezas deles. Mas, fica esperando, espera sempre, e fortalece a sua esperança com a oração e a penitência porque os quer levar à perfeição.

Mas os campos estão abertos. Não são um jardim fechado, cercado por muros como uma fortaleza, do qual só o mestre é o dono, e no qual só ele pode penetrar. Estão abertos. Colocados no centro do mundo, no meio do mundo e todos podem aproximar-se deles, todos podem entrar neles. Todos e tudo. Oh! Oh! Mas não é só o joio que é a semente má semeada. O joio: este poderia ser o símbolo da leviandade amarga do espírito do mundo. Mas aí nascem, lançados pelo Inimigo, todas as outras sementes. Aí estão as urtigas. Aí as tiriricas. Aí as cuscutas. Aí os cipós-chumbo. Aí, enfim as cicutas e os tóxicos. Por quê? Por quê? Que são eles?

As urtigas: são os espíritos irritantes, indomáveis, que ferem, por uma superabundância de venenos, e causam tanto mal-estar. As tiriricas significam os parasitas que esgotam o mestre, pois só sabem rastejar e sugar, aproveitando-se do trabalho dele e prejudicando aos cheios de vontade, que certamente colheriam maiores frutos, se seu mestre não fosse perturbado e distraído pelos cuidados que dele exigem as tiriricas. Os cipós-chumbo, inertes, que só se levantam do chão, aproveitando-se do trabalho dos outros. As cuscutas são um tormento no caminho, já difícil, do mestre, e um tormento para os discípulos fiéis que o acompanham. Elas se agarram a nós, espetam, ferem, arranham, só causam desconfiança e sofrimento. Os tóxicos: são os delinquentes que estão entre os discípulos, aqueles que chegam a trair e a apagar a vida, como a cicuta e outras ervas venenosas. Por acaso, já tereis visto como elas são bonitas com as suas florzinhas, que depois se transformam em bolinhas brancas, vermelhas ou roxo azuladas? Quem diria que aquela corola estrelada, cândida ou levemente rosada, com seu coraçãozinho de ouro, quem haveria de dizer que aqueles corais de todas as formas, tão parecidos com aquelas frutinhas que são a delícia dos passarinhos e das crianças, sejam capazes de, quando maduras, dar a morte? Ninguém. Mas os inocentes aí caem. Crêem que todos são bons como eles… colhem os frutos, comem e morrem.

Acham que todos são bons como eles! Oh! que verdade que sublima o mestre e condena o seu traidor! Como? A bondade não desarma? Não torna inofensivo o querer-mal? Não. Não o torna mais assim, porque o homem, que tombou como presa do Inimigo, tornou-se insensível a tudo o que é superior. E tudo o que é superior muda de aspecto para ele. A bondade é vista como uma fraqueza, em que é permitido pisar, e refina sua má vontade, refina o desejo de degolar, como, em uma fera, só o sentir cheiro do sangue. Também o mestre é sempre um inocente, e deixa que seu traidor o envenene, porque não quer e não deixa os outros pensar que um homem seja capaz de dar a morte a quem é inocente.

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Dos discípulos, que são os campos do mestre, é que vêm os inimigos. E são muitos. O primeiro é satanás. Os outros são os servos dele, isto é, os homens, as paixões, o mundo e a carne. Aí está o discípulo mais fácil de ser atingido por eles, porque ele não está completamente ao lado do Mestre, mas está em cima do muro, entre o Mestre e o mundo. Ele não sabe, não quer separar-se completamente das coisas do mundo, da carne, das paixões e do demônio, para estar completamente com quem o leva para Deus. Sobre ele o mundo e a carne, as paixões e o demônio espalham suas sementes. O ouro, o poder, a mulher, o orgulho, um medo de ser mal julgado pelo mundo e um espírito de utilitarismo. “Os grandes é que são os mais fortes. E por isso eu os sirvo, para tê-los como amigos.” E se tornam delinquentes e condenados por causa de coisas tão mesquinhas!…

Por que o Mestre, que está vendo a imperfeição do discípulo, ainda que não queira render-se a este pensamento: “Este vai ser o meu matador”, não o elimina imediatamente do meio dos discípulos? Isto vós perguntais:

Porque é inútil fazer isso.. Se o fizesse não impediria que ele continuasse seu inimigo e agora dupla e prontamente seu inimigo, pela raiva ou pela dor de ter sido descoberto, ou por ser expulso. Dor. Sim. Porque às vezes o mau discípulo não percebe que o é. É tão sutil a obra do demônio, que ele nem a percebe. Ele fica endemoninhado, sem nem suspeitar de que está sendo submetido a essa operação. Raiva. Sim. Raiva por estar sendo conhecido pelo que realmente é, quando ele não está inconsciente do trabalho de satanás, e de seus adeptos: são os homens que tentam o fraco em suas fraquezas, para tirar do mundo o santo, que, só por sua santidade, comparada às maldades deles, já os ofende. E, então, o santo ora e se abandona a Deus. “O que Tu permites se faça, seja feito”, diz ele. Somente acrescenta esta cláusula: “Contanto que sirva para o teu fim.” O santo sabe que virá a hora em que serão expulsos de suas colheitas os joios daninhos. Por quem? Pelo mesmo Deus, que não permite nada além do que é útil para o triunfo de sua vontade de amor.

181.7

– Mas, se Tu admites que sempre é satanás e os adeptos dele… parece que a responsabilidade do discípulo diminua –diz Mateus.

– Nem penses nisso. Se o Mal existe, existe também o Bem. E existe no homem o discernimento e, com ele, a liberdade.

– Tu dizes que Deus não permite nada além de tudo o que é útil para o triunfo de sua vontade de amor[2]. Portanto, também esse erro é útil, se Ele o permite, e serve para um triunfo da vontade divina

–diz Iscariotes.

– E tu argumentas, como Mateus, que isto justifica o delito do discípulo. Deus havia criado o leão sem ferocidade e a serpente sem veneno. Agora, um é feroz e a outra venenosa. Mas Deus os separou do homem por isso. Medita sobre isso e tira as conclusões. Vamos para casa. O Sol já está forte demais. Parece que vem aí o começo de um temporal. E vós estais cansados por causa de uma noite sem dormir.

– A casa tem uma sala alta, bem ampla e fresca. Nela podereis repousar, diz Elias.

Todos sobem pela escada externa. Mas só os apóstolos se estendem sobre as esteiras para repousar. Jesus sai no terraço, sombreado num canto por um carvalho muito alto, e fica absorto em seus pensamentos.


Notes

  1. A la fin du mois de Tébet : début janvier ; Shebat correspond à janvier/février, Adar à février/mars.
  2. comme l’annoncent par exemple : Dn 9, 27 ; 11, 31.36 ; 12, 11.
  3. Dieu ne permet pas que l’on s’oppose, plus qu’il n’est utile, au triomphe de sa volonté d’amour : Sur un feuillet inséré dans la copie dactylographiée, Maria Valtorta a écrit une note qui se termine comme ceci : “ Même si Dieu permet que l’homme accomplisse ce qu’il choisit de son plein gré d’accomplir, et cela pour le jauger et le confirmer en grâce ou bien juger qu’il mérite un châtiment, rien n’amoindrit la culpabilité de l’homme. Car, s’il est vrai que l’homme, à l’incitation de Dieu ou à l’instigation de Satan, peut faire le bien ou le mal, il n’en reste pas moins vrai que l’homme devrait suivre Dieu seul et ses invitations d’amour, car c’est de lui qu’il a reçu tous ces dons naturels, moraux et surnaturels capables de faire de lui un enfant de Dieu, héritier du Royaume. ” Sur le même sujet, on consultera les discours de Jésus en 174.8 et 176.4, et la discussion entre les apôtres en 243.9.

Notas

  1. foi dito, por exemplo em Daniel 9,27; 11,31.36; 12,11.
  2. Deus não permite nada além de tudo o que é útil para o triunfo da sua vontade de amor. A este propósito, MV escreveu um folheto (depois inseriu na cópia datilografada) uma nota que termina assim: também se Deus permite que o homem cumpra o que voluntariamente escolhe, e o que seleciona e confirma-o em graça, ou julga-o merecedor de castigo, a sua [do homem] culpa não vem diminuída por nenhum motivo. Porque, se é verdade que o homem, sob o impulso de Deus ou do estímulo de Satanás, pode fazer o bem e o mal, não é menos verdade que apenas Deus seria seguido em seus convites de amor ao homem que d’Ele recebeu todos os dons naturais, morais e sobrenaturais, atos a fazer dele um filho de Deus erguido ao Céu. Ainda sobre este argumento, os discursos de Jesus em 174.8 e 176.4 e a disputa entre os apóstolos em 243.9.