Os Escritos de Maria Valtorta

241. Vocation de la fille de Philippe.

241. Vocação da filha de Filipe.

241.1

La barque longe la côte de Capharnaüm à Magdala.

Marie de Magdala prend pour la première fois sa pose habituelle de convertie : assise au fond de la barque aux pieds de Jésus qui, de son côté, est assis austèrement sur une des banquettes de la barque. Le visage de Marie-Madeleine est très différent de celui d’hier. Ce n’est pas encore l’expression radieuse qu’elle a lorsqu’elle court à la rencontre de Jésus chaque fois qu’il arrive à Béthanie, mais c’est déjà un visage débarrassé des craintes et des tourments, et son regard, d’abord aussi humble qu’il avait été effronté, est maintenant serein et assuré ; dans ce sérieux plein de dignité brille de temps à autre une étincelle de joie quand elle entend Jésus s’entretenir avec les apôtres ou avec sa Mère et Marthe.

Ils parlent de la bonté de Porphyrée, si simple et si aimante, ils parlent de l’accueil affectueux de Salomé et des femmes de la famille de Barthélemy et de Philippe ; ce dernier dit :

« S’il n’y avait pas cette raison qu’elles sont encore bien jeunes et que leur mère ne veut pas les savoir sur les routes, elles aussi te suivraient, Maître.

– Leur âme me suit, et c’est également un saint amour…

241.2

Philippe, écoute-moi : ta fille aînée est sur le point de se fiancer, n’est-ce pas ?

– Oui, Maître. Un fiancé digne et un bon époux. N’est-ce pas, Barthélémy ?

– C’est vrai. Je m’en porte garant, car je connais la famille. Je n’ai pu accepter d’être celui qui propose l’affaire, mais je l’aurais bien fait si je n’avais pas été retenu auprès du Maître, avec la pleine assurance de voir se fonder une famille sainte.

– Mais la jeune fille m’a prié de te dire de n’en rien faire.

– Le fiancé ne lui plaît pas ? Elle se trompe. Mais la jeunesse est folle ! J’espère qu’elle se laissera convaincre. Il n’y a aucune raison de repousser un excellent époux. A moins que…. Non, ce n’est pas possible ! Dit Philippe.

– A moins que ? Achève, Philippe, dit Jésus pour l’encourager.

– A moins qu’elle en aime un autre. Mais c’est impossible ! Elle ne sort jamais de la maison, où elle mène une vie très retirée. C’est impossible !

– Philippe, il y a des amants qui pénètrent même dans les maisons les mieux fermées : qui savent parler, malgré toutes les barrières et surveillances, à celles qu’ils aiment ; il y en a qui renversent tous les obstacles, qu’ils soient de veuvage, de jeunesse bien gardée ou… d’autre sorte encore, et qui prennent celles qu’ils veulent. Et il y a aussi des amants qu’on ne peut refuser parce qu’il est impossible de résister à leur toute puissante volonté, et parce qu’ils sont assez séduisants pour vaincre toute résistance, fût-elle celle du démon. Ta fille aime l’un d’eux, et c’est le plus puissant.

– Mais qui ? Quelqu’un de la cour d’Hérode ?

– Ce n’est pas une puissance !

– Quelqu’un… de la maison du Proconsul, un patricien romain ? Je ne le permettrai à aucun prix. Le sang pur d’Israël n’entrera pas en contact avec un sang impur. Je tuerais plutôt ma fille !

241.3

Ne souris pas, Maître ! Je souffre !

– C’est parce que te voilà comme un cheval emballé ! Tu vois des ombres là où il n’y a que lumière. Mais sois tranquille : le Proconsul n’est qu’un serviteur, de même que ses amis patriciens, et César lui-même.

– Tu veux rire, Maître ! Tu as voulu me faire peur. Personne n’est plus grand que César, il n’y a pas de plus grand maître que lui.

– Il y a moi, Philippe.

– Toi ? tu veux épouser ma fille ???

– Non, son âme. Je suis l’amant qui pénètre dans les maisons les mieux fermées et dans les cœurs les mieux verrouillés par une multitude de clés. Je suis celui qui sait parler malgré toutes les barrières et surveillances. Je suis celui qui abat tous les obstacles et je prends ce que je veux prendre : les purs et les pécheurs, les vierges et les veuves, ceux que le vice n’enchaîne pas et ceux qui en sont esclaves. Et je leur donne à tous une âme unique et nouvelle, régénérée, béatifiée, éternellement jeune. Ce sont mes fiançailles. Et personne ne peut refuser de me donner mes douces proies, ni le père, ni la mère, ni les enfants et pas même Satan. Que je parle à l’âme d’une fillette comme ta fille ou à celle d’un pécheur plongé dans le péché et ligoté par Satan par sept chaînes, l’âme vient à moi. Et rien ni personne ne me l’arrache plus. Et aucune richesse, puissance, joie du monde ne procure la joie parfaite qui est le lot de ceux qui s’unissent à ma pauvreté, à ma mortification. Dépourvus de tout pauvre bien, revêtus de tous les biens célestes, ils sont joyeux de la paix d’appartenir à Dieu, et à Dieu seul… Ce sont eux, les maîtres de la terre et du Ciel : de la première parce qu’ils la dominent, du second parce qu’ils le conquièrent.

– Mais cela n’a jamais existé dans notre Loi ! S’exclame Barthélemy.

– Dépouille-toi du vieil homme, Nathanaël ! Quand je t’ai vu pour la première fois, je t’ai salué[1] en te qualifiant de parfait israélite, sans fraude. Mais tu appartiens maintenant au Christ, pas à Israël. Sois donc au Christ sans fraude ni réticence. Revêts-toi de cette nouvelle mentalité, sans quoi tu ne pourras jamais comprendre toutes ces beautés de la Rédemption que je suis venu apporter à l’humanité tout entière. »

Philippe intervient :

«Tu dis que ma fille a été appelée par toi ? Et qu’est-ce qu’elle va faire, maintenant ? Je n’y fais pas obstacle, loin de là. Mais je veux savoir, ne serait-ce que pour l’aider, en quoi consiste son appel…

– A apporter les lys consacrés par un amour virginal dans le jardin du Christ. Il y en aura tellement au cours des siècles à venir ! Tellement ! Des parterres parfumés par l’encens pour contrebalancer les sentines des vices. Des âmes de prière pour contrebalancer les blasphémateurs et les athées. Elles viendront en aide à tous ceux qu’accablent les malheurs humains et feront la joie de Dieu.»

241.4

Marie de Magdala ouvre la bouche pour poser une question et elle le fait en rougissant encore, mais avec plus d’aisance que les autres jours :

« Et nous, les ruines que tu relèves, que devenons-nous ?

– Ce que sont vos sœurs vierges…

– Oh ! Ce n’est pas possible ! Nous avons foulé trop de boue et… et… et ce n’est pas possible.

– Marie, Marie ! Jésus ne pardonne jamais à moitié. Je t’ai dit que je t’ai pardonné. Et c’est bien le cas. Toi, et tous ceux qui ont péché comme toi, à qui mon amour pardonne et qu’il épouse, vous parfumerez, vous prierez, vous aimerez, vous réconforterez. Rendues conscientes du mal et capables de le soigner là où il est, âmes qui, aux yeux de Dieu, sont des martyres. Elles lui sont donc aussi chères que les vierges.

– Martyres ? En quoi, Maître ?

– Contre vous-mêmes et les souvenirs du passé, et par soif d’amour et d’expiation.

– Dois-je le croire ?… »

Marie-Madeleine regarde tous ceux qui sont dans la barque, cherchant une confirmation pour l’espérance qui s’allume en elle.

« Demande-le à Simon. Je parlais[2] de toi et de vous autres, pécheurs, en général, un soir éclairé par les étoiles, dans ton jardin. Et tous tes frères peuvent te dire si ma parole n’a pas chanté pour tous les rachetés les prodiges de la miséricorde et de la conversion.

– L’enfant m’en a parlé lui aussi, de sa voix angélique. Je suis revenue de sa leçon l’âme rafraîchie. Il m’a permis de te connaître mieux encore que ma sœur, si bien qu’aujourd’hui je me sens plus courageuse pour affronter Magdala. Maintenant que tu m’as dit cela, je sens grandir ma force. J’ai scandalisé le monde mais, je te le jure, mon Seigneur, désormais le monde, en me regardant, arrivera à comprendre ce qu’est ton pouvoir. »

Jésus lui pose un instant la main sur la tête, alors que la Vierge Marie lui sourit comme elle sait le faire : un sourire de paradis.

241.5

Voici Magdala qui s’étend au bord du lac, avec le soleil qui se lève en face, la montagne d’Arbèle qui la protège des vents par derrière, et l’étroite vallée aux pentes abruptes et sauvages d’où débouche dans le lac un petit torrent qui se dirige vers l’occident ; ses rives escarpées sont pleines d’une beauté fascinante et sévère.

« Maître, crie Jean de l’autre barque, voici la vallée de notre retraite… »

Son visage resplendit comme si un soleil s’était allumé en lui.

« Notre vallée, oui. Je l’ai bien reconnue.

– Impossible de ne pas se souvenir des lieux où l’on a connu Dieu[3], répond Jean.

– Alors, moi, je me rappellerai toujours ce lac parce que c’est sur lui que je t’ai connu. Sais-tu, Marthe, que c’est ici que j’ai vu le Maître[4], un matin ? dit Marie-Madeleine.

– Oui, et pour un peu, nous allions tous au fond, vous et nous. Femme, crois bien que tes rameurs ne valaient pas grand-chose, intervient Pierre, en faisant la manœuvre d’accostage.

– Nous ne valions rien, ni les rameurs ni ceux qui étaient avec eux… Mais il reste que cela a été la première rencontre et cela a une grande valeur. Plus tard, je t’ai revu sur la montagne, puis à Magdala, et encore à Capharnaüm… Autant de rencontres, autant de chaînes brisées… Mais Capharnaüm a été l’endroit le plus beau. C’est là que tu m’as délivrée… »

241.6

Ils descendent à terre, alors que les passagers de l’autre barque sont déjà descendus, puis entrent en ville.

La simple curiosité ou… une curiosité qui n’est pas si simple que cela de la part des habitants de Magdala doit être une torture pour Marie-Madeleine, mais elle la supporte héroïquement en suivant le Maître qui marche devant au milieu de tous ses apôtres, alors que les trois femmes restent en arrière. Les chuchotements sont audibles. L’ironie n’y fait pas défaut. Tous ceux qui, à l’époque où Marie était la maîtresse influente de Magdala, la respectaient par crainte de représailles, maintenant qu’ils la voient et la savent séparée de ses amis puissants, humble et chaste, se permettent de lui montrer du mépris et de lui lancer des épithètes peu flatteuses.

Marthe, qui en souffre autant qu’elle, lui demande :

« Veux-tu rentrer à la maison ?

– Non, je ne quitte pas le Maître. Et je ne l’invite pas à entrer avant que la maison ne soit purifiée de toute trace du passé.

– Mais tu souffres, ma sœur !

– Je l’ai mérité. »

On voit bien qu’elle souffre ! La sueur qui perle sur son visage, la rougeur qui se répand jusqu’à son cou ne sont pas dues uniquement à la chaleur…

Ils traversent toute la ville de Magdala en se rendant dans les quartiers pauvres, jusqu’à la maison où ils se sont arrêtés[5] l’autre fois. La femme est stupéfaite quand, levant la tête au-dessus du lavoir pour voir qui la salue, elle se trouve en face de Jésus et de la bien connue dame de Magdala, qui n’est plus vêtue luxueusement, plus chargée de bijoux, mais qui a la tête couverte d’un voile de lin léger, vêtue de bleu pervenche, un habit montant, étroit – qui n’est certainement pas le sien, bien que l’on ait essayé de le mettre à ses mesures –, enveloppée dans un lourd manteau qui doit être un supplice par cette chaleur.

« Me permets-tu de m’arrêter chez toi et de parler à ceux qui me suivent ? » (C’est-à-dire à tout Magdala, car la population tout entière a suivi le groupe apostolique).

« Tu me le demandes, Seigneur ? Mais ma maison est à toi ! »

Et elle s’empresse d’apporter des sièges et des bancs pour les femmes et les apôtres. En passant près de Marie-Madeleine, elle s’incline comme une esclave.

« Paix à toi, ma sœur » répond celle-ci.

La surprise de la femme est telle qu’elle laisse tomber le petit banc qu’elle tient dans ses mains. Mais elle ne souffle mot. Son geste me fait pourtant penser que Marie traitait plutôt avec hauteur les gens qui dépendaient d’elle. L’étonnement de la femme grandit encore quand elle s’entend demander comment vont les enfants, où ils sont, et si la pêche a été bonne.

« Ils vont bien…. Ils sont à l’école ou chez ma mère. Seul le petit dernier dort dans son berceau. La pêche est bonne. Mon mari te portera la dîme…

– Non, ce n’est plus nécessaire. Garde-la pour tes enfants. Me permets-tu de voir le petit ?

– Viens. »…

241.7

Les gens affluent dans la rue.

Jésus commence à parler :

« Une femme avait dix drachmes dans sa bourse. A cause d’un faux mouvement, sa bourse tomba de sa poitrine, s’ouvrit, et les pièces de monnaie roulèrent par terre. Elle les ramassa avec l’aide des voisines présentes, et les compta. Il y en avait neuf. La dixième était introuvable. Etant donné que le soir tombait et qu’on manquait de lumière, la femme alluma sa lampe, la posa sur le sol, prit un balai et se mit à balayer attentivement pour voir si la pièce avait roulé loin de l’endroit où elle était tombée. Mais la drachme restait introuvable. Lassées de rechercher, ses amies s’en al­lèrent. La femme déplaça alors le coffre, l’étagère, un autre coffre lourd, changea de place les amphores et les cruches posées dans la niche du mur. Mais impossible de trouver la drachme. Elle se mit alors à quatre pattes et chercha dans le tas de balayures près de la porte de la maison pour voir si elle avait roulé hors de la maison en se mélangeant aux épluchures de légumes. Et elle trouva enfin la drachme, toute sale, presque ensevelie sous les ordures qui étaient tombées sur elle.

Toute joyeuse, la femme la prit, la lava, la sécha. Elle était devenue plus belle qu’avant. Elle rappela à grands cris ses voisines – qui s’étaient retirées après les premières recherches – pour la leur montrer : “ Voilà ! Vous voyez ? Vous m’avez conseillé de ne pas me fatiguer davantage, mais j’ai insisté et j’ai retrouvé la drachme que j’avais perdue. Réjouissez-vous donc avec moi, car je n’ai pas eu la douleur de perdre un seul de mes trésors. ”

241.8

Votre Maître, et avec lui ses apôtres, agit comme la femme de la parabole. Il sait qu’un simple déséquilibre peut faire tomber un trésor. Chaque âme est un trésor et Satan, qui hait Dieu, provoque les faux mouvements capables de faire tomber les pauvres âmes. Devant cette chute, il en est qui s’arrêtent près de la bourse, c’est-à-dire qui s’éloignent peu de la Loi de Dieu qui recueille les âmes sous la protection des commandements. D’autres vont plus loin, c’est-à-dire s’éloignent encore de Dieu et de sa Loi. Enfin, d’autres encore roulent jusque dans les balayures, dans les ordures, dans la boue. Là, elles finiraient par périr et par être brûlées dans le feu éternel, où sont les immondices que l’on brûle dans des lieux appropriés.

Le Maître le sait et cherche inlassablement les pièces perdues. Il les cherche partout, avec amour. Ce sont ses trésors, et il ne se fatigue pas, ne se laisse dégoûter par rien. Il fouille tant et plus, remue, balaie jusqu’à ce qu’il trouve. Et lorsqu’il l’a retrouvée, il lave l’âme par son pardon, appelle ses amis, tout le Paradis et tous les hommes bons de la terre, et leur dit : “ Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ce qui était perdu, et c’est plus beau qu’auparavant, car mon pardon le renouvelle. ”

En vérité, je vous dis qu’il y a grande fête au Ciel et que les anges de Dieu et les hommes bons de la terre se réjouissent pour un pécheur qui se convertit. En vérité, je vous dis que rien n’est plus beau que les larmes du repentir. En vérité, je vous dis que seuls les démons ne savent pas, ne peuvent pas se réjouir pour cette conversion qui est un triomphe de Dieu. Et je vous dis aussi que la manière dont un homme accueille la conversion d’un pécheur donne la mesure de sa bonté et de son union à Dieu. Que la paix soit avec vous. »

Les gens comprennent l’instruction et regardent Marie-Madeleine venue s’asseoir à la porte avec le petit bébé dans les bras, peut-être pour se donner une contenance. Les gens s’éloignent lentement et il ne reste que la maîtresse de la petite maison et sa mère, arrivée avec les enfants. Il manque Benjamin, encore à l’école.

241.1

A barca vai bordejando, de Cafarnaum até Magdala.

Maria de Magdala está, pela primeira vez, em sua postura de convertida: está sentada no fundo da barca, aos pés de Jesus que, por sua vez, está modestamente sentado em um dos bancos da própria barca. O rosto de Maria está hoje muito diferente do de ontem. Ainda não é aquele rosto radiante da Madalena, quando vai correndo ao encontro de Jesus, todas as vezes que Ele vai a Betânia, mas é já um rosto livre de temores e de tormentos, e seus olhos, que antes estavam aviltados por tudo o que antes havia de desavergonhado, agora estão sérios, mas seguros e, nessa sua honrada seriedade, brilha de vez em quando uma centelha de alegria, ao ouvir Jesus, quando fala com os seus apóstolos, ou com sua Mãe, ou com Marta.

Eles estão falando da bondade de Porfíria, tão simples e tão amorosa, referindo-se também à acolhida afetuosa de Salomé e das mulheres de Bartolomeu e de Filipe, e este mesmo diz:

– Se não fossem elas ainda tão jovens e a mãe que não quer saber delas pelas estradas, elas também te acompanhariam, Mestre.

– As almas delas me acompanham. Isso é também um amor santo…

241.2

Filipe, escuta-me: A tua filha maior está para casar-se, não é verdade?

– Sim, Mestre. Bons esponsais e um bom esposo. Não é mesmo, Bartolomeu?

– É verdade. Eu o garanto, porque conheço a família. Não pude aceitar que fosse eu que houvesse de cuidar desse negócio, mas eu teria aceitado, se não tivesse sido chamado pelo Mestre e com toda a tranquilidade, para formar uma família santa.

– Mas a moça me pediu para não fazer nada disso.

– O noivo não lhe agrada? Ela está enganada. Mas a juventude está louca. Espero que ela mude de ideia. Não há motivo para rejeitar um noivo tão bom. A não ser que… Não, não pode ser –diz Filipe.

– A não ser o quê? Acaba de falar, Filipe –provoca-o Jesus.

– A não ser que esteja amando a outro. Mas isso não é possível! Ela não sai de casa e, mesmo em casa, ela vive muito retirada. Não é possível!

– Filipe, há amantes que penetram até nas casas mais fechadas; há os que sabem falar àquelas que eles amam, apesar de todas as barreiras e vigias; há os que derrubam todos os obstáculos de viuvez, de meninice, de estarem bem guardadas, ou… de outra coisa ainda e que pegam aquelas que eles querem. E há amantes que não podem ser recusados. Porque eles são prepotentes no que querem. Porque são sedutores, para vencerem todas as resistências, ainda que fosse a do demônio. E tua filha está amando um desses. E é o mais poderoso.

– Mas, quem é? Será um da corte de Herodes?

– Aquilo não é poder!

– Será um… um da casa do Procônsul, algum patrício romano? Eu não o permitirei, de jeito nenhum. O sangue puro de Israel não terá contato com um sangue impuro. Ainda que eu precisasse matar minha filha.

241.3

Não sorrias, Mestre! Eu sofro!

– Porque és como um cavalo irrequieto. Estás vendo sombras onde só há luzes. Mas, fica tranquilo. Até o procônsul não passa de um servo e servos são os amigos dele e servo é até o César.

– Ora, tu estás brincando, Mestre! Tu só me quiseste fazer passar medo. Porque não há ninguém maior do que César, nem mais patrão do que ele.

– Aqui estou Eu, sou Eu, Filipe.

– Tu? Quererás Tu desposar minha filha?

– Não. Mas a alma dela. Eu sou o amante que penetro nas casas mais fechadas e nos corações ainda mais fechados, com sete e mais chaves. Sou Eu que sei falar, apesar de todas as barreiras e vigias. Sou Eu que derrubo todos os obstáculos, e apanho o que Eu quero apanhar, entre os puros e pecadores, entre as virgens e as viúvas, entre os que estão livres dos vícios e os que estão escravizados por eles. E a todos Eu dou uma única e nova alma, regenerada, bem-aventurada e eternamente jovem. São os meus esponsais. E ninguém pode recusar-se a dar-me minhas doces presas. Nem o pai, nem a mãe, nem os filhos e nem mesmo satanás. Seja o caso em que Eu fale à alma de uma moça, como é a tua filha ou de um pecador mergulhado no pecado e preso por satanás com sete correntes, a alma virá a Mim… E nada e ninguém me arrebata mais. Nem nenhuma riqueza ou poder, ou alegria do mundo é capaz de transmitir a alegria perfeita que é a daqueles que se casam com a minha Pobreza, com a minha Mortificação. Nus de todos os pobres bens, mas revestidos de todo Bem Celeste. Contentes com a serenidade de quem pertence a Deus, somente a Deus… E eles são os donos da terra e do Céu. Da terra, porque a dominam e do Céu, porque o conquistam.

– Mas, na nossa Lei nunca houve isso! –exclama Bartolomeu.

– Despoja-te do velho homem, Natanael. Quando Eu te vi pela primeira vez, Eu te saudei[1], dizendo que eras o perfeito israelita, sem fraudes. Mas agora tu és de Cristo, não de Israel. Sê assim sem fraudes e sem ciladas. Reveste-te desta nova mentalidade. Senão, não serás capaz de compreender muitas das belezas da redenção, que Eu vim trazer a toda a humanidade.

Filipe intervém, dizendo:

– E minha filha, Tu dizes que foi chamada por Ti? E que fará ela agora? De fato, eu não a nego a Ti. Mas quero saber, também para poder ajudá-la naquilo para que tiver sido chamada…

– Para levar os lírios de um amor virginal no jardim de Cristo. Haverá muitas dessas nos séculos futuros! Muitas! Serão canteiros de incensos para contrabalançar as sentinas dos vícios. Serão almas que oram, para contrabalançar os blasfemadores e os ateus. É uma ajuda para todas as infelicidades humanas e uma alegria para Deus.

241.4

Maria de Magdala abre a boca para fazer uma pergunta e a faz, enrubescendo ainda, mas já com mais franqueza do que nos outros dias:

– E nós, as ruínas, que Tu estás reerguendo, que é que vamos ser?

– O que são as irmãs virgens…

– Oh! Não pode ser! Nós andamos pisando em muita lama e… não pode ser.

– Maria, Maria! Jesus nunca perdoa pela metade. Ele te disse que te perdoou. E assim é. Tu, e todos aqueles, que como tu pecaram e que o meu amor perdoa e desposa, perfumareis, orareis, amareis, confortareis, tornadas agora cônscias do mal e preparadas para curá-lo onde ele estiver, sereis almas que aos olhos de Deus são mártires. E queridas, portanto, como as virgens.

– Mártires? De que modo, Mestre?!

– Contra vós mesmas, e pelas lembranças do passado, mártires por sede de amor e de expiação.

– Devo crer isso?

Madalena olha para todos os que estão na barca, pedindo uma confirmação para a sua esperança, que começa a acender-se.

– Pergunta a Simão. Eu falei[2] de ti e de vós pecadores em geral, em uma noite estrelada, em teu jardim. E os teus irmãos todos te podem dizer se a minha palavra não cantou para todos os redimidos os prodígios da Misericórdia e da conversão.

– Falou-me disso, com sua voz de anjo, até o menino. Eu voltei com a alma tranquilizada por aquela lição dele. Ele me fez conhecer-te melhor ainda do que minha irmã, e de tal modo, que hoje eu me sentia mais forte para enfrentar Magdala. Agora que Tu me dizes isto, eu sinto crescer em mim a fortaleza. Eu dei escândalo ao mundo. Mas, eu te juro, meu Senhor, que agora o mundo, ao olhar para mim, chegará a compreender o que é o teu poder.

Jesus põe, por um momento, a mão sobre a cabeça dela, enquanto Maria Santíssima lhe sorri, como só Ela sabe fazer: com um sorriso de Paraíso.

241.5

Aí já está Magdala, que se estende à beira do lago, com o sol surgindo em sua frente, com o monte Arbela às suas costas e que a protege dos ventos, o vale estreito, alcantilado e selvagem, do qual desemboca uma torrente no lago e que avança do lado do ocidente, com suas costas a pique, cheias de uma beleza fascinante e rústica.

– Mestre –grita João, da outra barca–, aqui está o vale do nosso retiro… –e o seu rosto brilha, como se por dentro ele tivesse o sol.

– É o nosso vale, sim. Tu o reconheceste bem.

– Não se pode deixar de lembrar dos lugares onde se conheceu a Deus[3] –responde João.

– Então, eu vou lembrar-me sempre deste lago. Porque sobre ele é que Te conheci. Sabes, Marta, que eu vi o Mestre[4], certa manhã?

– Sim. E por pouco todos não foram para o fundo, nós e vós. Mulher, podes acreditar também que os teus remadores não valiam nem um vintém –diz Pedro, que está fazendo a manobra para aproar.

– Não valiam nada nem os remadores, nem os que estavam com eles… Mas sempre foi aquele o primeiro encontro e por isso tem um grande valor. Depois, eu te vi sobre o monte, depois em Magdala, depois em Cafarnaum… Tantos encontros, quantas as correntes arrebentadas… Mas Cafarnaum foi o lugar mais belo. Foi lá que me libertaste…

241.6

Descem para a terra, para onde já desceram os da outra barca. Eles entram na cidade.

A curiosidade simples ou… sem simplicidade, dos magdalenses deve ser como uma tortura para Madalena. Mas ela tudo suporta heroicamente, acompanhando o Mestre, que vai na frente, no meio de todos os seus apóstolos, enquanto que as três mulheres vão atrás deles. O murmúrio é forte. Não falta a ironia. Todos aqueles que, enquanto Maria era a senhora que mandava em Magdala, a respeitavam pela aparência, por temor das represálias, agora que eles a estão vendo e sabem que ela se afastou para sempre dos seus poderosos amigos, agora humilde e casta, eles tomam a liberdade de demonstrar-lhe o seu desprezo e de dirigir-lhe apelidos nada agradáveis.

Marta, que está sofrendo tanto quanto ela por isso, pergunta-lhe:

– Queres ir embora para casa?

– Não. Eu não deixo o Mestre. E a Ele, antes que a casa seja purificada de todos os vestígios do passado, não o convidarei para entrar nela.

– Mas, tu sofres, irmã.

– Eu fiz por merecê-lo.

É preciso aceitar o sofrimento: o suor que desce do rosto, e o rubor que o cobre até no pescoço não são devidos somente ao calor.

Atravessam toda Magdala, indo pelos quarteirões pobres, até chegarem à casa em que ficaram[5] na outra vez. A mulher fica espantada, quando, ao levantar a cabeça do lavadouro para ver quem é que a está saudando, se encontra de frente com Jesus e a bem conhecida senhora de Magdala, não mais naquela sua pompa, não mais cheia de joias, mas com um véu leve de linho na cabeça, vestida de um roxo pervinca, com uma veste fechada à altura do pescoço, estreita e que se está vendo que não é dela, ainda que a tenham adaptado para parecer que o fosse, enrolada em uma pesada capa que, com aquele calor, deve estar sendo para ela um suplício.

– Permites-me parar em tua casa e falar daqui aos que me acompanham? –(Isto queria dizer “falar a toda Magdala”, porque a população em peso formou acompanhamento ao grupo dos apóstolos.)

– E, ainda me perguntas, Senhor? Mas a minha casa é tua.

E se dá ao trabalho de levar cadeiras e bancos às mulheres e aos apóstolos. Passando ela por perto de Madalena, faz-lhe uma inclinação, como uma escrava.

– Paz a ti, minha irmã, lhe responde ela.

E a surpresa da mulher chega a tal ponto, que ela deixa cair o pequeno banco, que estava em suas mãos. Mas ela não diz nada. Contudo, aquele ato me fez pensar que Maria antes devia ter tratado os seus súditos de um modo soberbo. E aquela mulher acaba de ficar mesmo assombrada, quando ouve Madalena perguntar-lhe como vão os meninos, onde eles estão, e se a pesca tem sido boa.

– Estão bem…Uns estão na escola e outros com minha mãe. A pesca está boa. Meu marido te levará os dízimos…

– Não é mais preciso. Usa-os com os teus meninos. Queres deixar-me ver o pequenino?

– Vem.

241.7

As pessoas se aglomeram na rua. Jesus começa a falar:

– Uma mulher tinha dez dracmas em sua bolsa. Mas, tendo feito um movimento, a bolsa caiu-lhe do seio e se abriu, e as moedas saíram rodando pelo chão. Ela as recolheu, com a ajuda das vizinhas que estavam presentes e contou as moedas. Eram nove. Não puderam encontrar a décima. Visto que a tarde já vinha chegando, e começava a escurecer, a mulher acendeu a candeia, e a colocou no chão. Depois pegou uma vassoura e começou a varrer, com muita atenção para ver se a moeda havia rolado para longe do lugar onde caiu. Mas não havia meio de achar a dracma. Então, as amigas foram-se embora, já cansadas de tanto procurar. Aí a mulher teve a ideia de mover do lugar a caixa-banco, o armário e o pesado cofre. Tirou com cuidado as ânforas e jarros, que estavam colocados numa cavidade, ao pé da parede. Mas não se achava a dracma. Então, a mulher se pôs de gatinhas e foi procurar no monte do lixo varrido e ajuntado perto da porta da casa, para ver se a dracma teria rodado para fora da casa, indo misturar-se com as folhas rejeitadas das verduras. E lá, afinal, acabou achando a dracma, toda suja, quase coberta com o lixo, que caiu depois sobre ela.

A mulher, muito alegre, foi lavá-la, e a enxugou. Ela estava mais bonita agora, do que antes. E a mulher foi mostrá-la às vizinhas, que ela chamou de novo, em alta voz, e que se haviam retirado, depois de a terem ajudado nas primeiras buscas, dizendo: “Ei-la aqui! Estais vendo? Vos me estáveis aconselhando a não me cansar mais. Mas eu resisti, e encontrei a dracma, que eu tinha perdido. Alegrai-vos, pois, comigo, que ainda não tive a dor de perder nem um só dos meus tesouros.”

241.8

Também o vosso Mestre, e com Ele os seus apóstolos, faz como a mulher da parábola. Ele sabe que um movimento pode fazer cair um tesouro. Cada alma é um tesouro e satanás, que é invejoso de Deus, provoca os maus movimentos para fazer cair as pobres almas. Há alguns que, ao caírem, param perto da bolsa, isto é, afastam-se pouco da Lei de Deus, que recolhe as almas na guarda dos mandamentos. E há os que vão parar mais longe, isto é, afastam-se mais ainda de Deus e de sua Lei. Enfim, há os que saem rodando até o lixo, até às sujeiras, à lama. E lá acabariam perecendo, ao serem queimados nos fogos eternos, assim como as imundícies costumam ser queimadas em lugares apropriados.

O Mestre sabe disso, e procura incansavelmente as moedas perdidas. Ele as procura em todos os lugares, com amor. Elas são os seus tesouros. Ele não se cansa, nem sente nojo de nada. Mas Ele as busca, rebusca, move as coisas de seus lugares, varre, até encontrar. E, uma vez encontrada, lava a alma encontrada com o seu perdão e chama os amigos, todo o Paraíso e todos os bons da terra, e lhes diz: “regozijai-vos comigo, porque encontrei o que se tinha perdido e está agora mais bonito do que antes, porque o meu perdão o tornou novo.”

Em verdade Eu vos digo que se faz muita festa no Céu, alegram-se os anjos de Deus e os bons da terra por um pecador que se converte. Em verdade, Eu vos digo que não há coisa mais bela do que as lágrimas do arrependimento. Em verdade Eu vos digo que só os demônios é que não sabem, não podem alegrar-se por esta conversão, que é um triunfo de Deus. E também vos digo que o modo como um homem acolhe a conversão de um pecador é a medida de sua bondade e de sua união com Deus.

A paz esteja convosco.

As pessoas entendem a lição, e olham para a Madalena, que foi sentar-se na porta com o pequenino nos braços, talvez para ter um modo de controlar-se. A multidão vai-se dispersando lentamente, permanecendo somente a dona da casa e sua mãe, rodeada pelos meninos. Falta Benjamim, que ainda está na escola.


Notes

  1. je t’ai salué : en 50.6.
  2. Je parlais : en 136.2.
  3. des lieux où l’on a connu Dieu : en 165.3/4.
  4. c’est ici que j’ai vu le Maître : en 98.2/3.
  5. ils se sont arrêtés : en 184.1.

Notas

  1. eu te saudei, em 50.6.
  2. falei…, in 136.2.
  3. onde se conheceu a Deus, em 165.3/4.
  4. eu vi o Mestre, em 98.2/3.
  5. em que ficaram, em 184.1.