The Writings of Maria Valtorta

241. Vocation de la fille de Philippe.

241. Philip’s daughter’s vocation. The arrival

241.1

La barque longe la côte de Capharnaüm à Magdala.

Marie de Magdala prend pour la première fois sa pose habituelle de convertie : assise au fond de la barque aux pieds de Jésus qui, de son côté, est assis austèrement sur une des banquettes de la barque. Le visage de Marie-Madeleine est très différent de celui d’hier. Ce n’est pas encore l’expression radieuse qu’elle a lorsqu’elle court à la rencontre de Jésus chaque fois qu’il arrive à Béthanie, mais c’est déjà un visage débarrassé des craintes et des tourments, et son regard, d’abord aussi humble qu’il avait été effronté, est maintenant serein et assuré ; dans ce sérieux plein de dignité brille de temps à autre une étincelle de joie quand elle entend Jésus s’entretenir avec les apôtres ou avec sa Mère et Marthe.

Ils parlent de la bonté de Porphyrée, si simple et si aimante, ils parlent de l’accueil affectueux de Salomé et des femmes de la famille de Barthélemy et de Philippe ; ce dernier dit :

« S’il n’y avait pas cette raison qu’elles sont encore bien jeunes et que leur mère ne veut pas les savoir sur les routes, elles aussi te suivraient, Maître.

– Leur âme me suit, et c’est également un saint amour…

241.2

Philippe, écoute-moi : ta fille aînée est sur le point de se fiancer, n’est-ce pas ?

– Oui, Maître. Un fiancé digne et un bon époux. N’est-ce pas, Barthélémy ?

– C’est vrai. Je m’en porte garant, car je connais la famille. Je n’ai pu accepter d’être celui qui propose l’affaire, mais je l’aurais bien fait si je n’avais pas été retenu auprès du Maître, avec la pleine assurance de voir se fonder une famille sainte.

– Mais la jeune fille m’a prié de te dire de n’en rien faire.

– Le fiancé ne lui plaît pas ? Elle se trompe. Mais la jeunesse est folle ! J’espère qu’elle se laissera convaincre. Il n’y a aucune raison de repousser un excellent époux. A moins que…. Non, ce n’est pas possible ! Dit Philippe.

– A moins que ? Achève, Philippe, dit Jésus pour l’encourager.

– A moins qu’elle en aime un autre. Mais c’est impossible ! Elle ne sort jamais de la maison, où elle mène une vie très retirée. C’est impossible !

– Philippe, il y a des amants qui pénètrent même dans les maisons les mieux fermées : qui savent parler, malgré toutes les barrières et surveillances, à celles qu’ils aiment ; il y en a qui renversent tous les obstacles, qu’ils soient de veuvage, de jeunesse bien gardée ou… d’autre sorte encore, et qui prennent celles qu’ils veulent. Et il y a aussi des amants qu’on ne peut refuser parce qu’il est impossible de résister à leur toute puissante volonté, et parce qu’ils sont assez séduisants pour vaincre toute résistance, fût-elle celle du démon. Ta fille aime l’un d’eux, et c’est le plus puissant.

– Mais qui ? Quelqu’un de la cour d’Hérode ?

– Ce n’est pas une puissance !

– Quelqu’un… de la maison du Proconsul, un patricien romain ? Je ne le permettrai à aucun prix. Le sang pur d’Israël n’entrera pas en contact avec un sang impur. Je tuerais plutôt ma fille !

241.3

Ne souris pas, Maître ! Je souffre !

– C’est parce que te voilà comme un cheval emballé ! Tu vois des ombres là où il n’y a que lumière. Mais sois tranquille : le Proconsul n’est qu’un serviteur, de même que ses amis patriciens, et César lui-même.

– Tu veux rire, Maître ! Tu as voulu me faire peur. Personne n’est plus grand que César, il n’y a pas de plus grand maître que lui.

– Il y a moi, Philippe.

– Toi ? tu veux épouser ma fille ???

– Non, son âme. Je suis l’amant qui pénètre dans les maisons les mieux fermées et dans les cœurs les mieux verrouillés par une multitude de clés. Je suis celui qui sait parler malgré toutes les barrières et surveillances. Je suis celui qui abat tous les obstacles et je prends ce que je veux prendre : les purs et les pécheurs, les vierges et les veuves, ceux que le vice n’enchaîne pas et ceux qui en sont esclaves. Et je leur donne à tous une âme unique et nouvelle, régénérée, béatifiée, éternellement jeune. Ce sont mes fiançailles. Et personne ne peut refuser de me donner mes douces proies, ni le père, ni la mère, ni les enfants et pas même Satan. Que je parle à l’âme d’une fillette comme ta fille ou à celle d’un pécheur plongé dans le péché et ligoté par Satan par sept chaînes, l’âme vient à moi. Et rien ni personne ne me l’arrache plus. Et aucune richesse, puissance, joie du monde ne procure la joie parfaite qui est le lot de ceux qui s’unissent à ma pauvreté, à ma mortification. Dépourvus de tout pauvre bien, revêtus de tous les biens célestes, ils sont joyeux de la paix d’appartenir à Dieu, et à Dieu seul… Ce sont eux, les maîtres de la terre et du Ciel : de la première parce qu’ils la dominent, du second parce qu’ils le conquièrent.

– Mais cela n’a jamais existé dans notre Loi ! S’exclame Barthélemy.

– Dépouille-toi du vieil homme, Nathanaël ! Quand je t’ai vu pour la première fois, je t’ai salué[1] en te qualifiant de parfait israélite, sans fraude. Mais tu appartiens maintenant au Christ, pas à Israël. Sois donc au Christ sans fraude ni réticence. Revêts-toi de cette nouvelle mentalité, sans quoi tu ne pourras jamais comprendre toutes ces beautés de la Rédemption que je suis venu apporter à l’humanité tout entière. »

Philippe intervient :

«Tu dis que ma fille a été appelée par toi ? Et qu’est-ce qu’elle va faire, maintenant ? Je n’y fais pas obstacle, loin de là. Mais je veux savoir, ne serait-ce que pour l’aider, en quoi consiste son appel…

– A apporter les lys consacrés par un amour virginal dans le jardin du Christ. Il y en aura tellement au cours des siècles à venir ! Tellement ! Des parterres parfumés par l’encens pour contrebalancer les sentines des vices. Des âmes de prière pour contrebalancer les blasphémateurs et les athées. Elles viendront en aide à tous ceux qu’accablent les malheurs humains et feront la joie de Dieu.»

241.4

Marie de Magdala ouvre la bouche pour poser une question et elle le fait en rougissant encore, mais avec plus d’aisance que les autres jours :

« Et nous, les ruines que tu relèves, que devenons-nous ?

– Ce que sont vos sœurs vierges…

– Oh ! Ce n’est pas possible ! Nous avons foulé trop de boue et… et… et ce n’est pas possible.

– Marie, Marie ! Jésus ne pardonne jamais à moitié. Je t’ai dit que je t’ai pardonné. Et c’est bien le cas. Toi, et tous ceux qui ont péché comme toi, à qui mon amour pardonne et qu’il épouse, vous parfumerez, vous prierez, vous aimerez, vous réconforterez. Rendues conscientes du mal et capables de le soigner là où il est, âmes qui, aux yeux de Dieu, sont des martyres. Elles lui sont donc aussi chères que les vierges.

– Martyres ? En quoi, Maître ?

– Contre vous-mêmes et les souvenirs du passé, et par soif d’amour et d’expiation.

– Dois-je le croire ?… »

Marie-Madeleine regarde tous ceux qui sont dans la barque, cherchant une confirmation pour l’espérance qui s’allume en elle.

« Demande-le à Simon. Je parlais[2] de toi et de vous autres, pécheurs, en général, un soir éclairé par les étoiles, dans ton jardin. Et tous tes frères peuvent te dire si ma parole n’a pas chanté pour tous les rachetés les prodiges de la miséricorde et de la conversion.

– L’enfant m’en a parlé lui aussi, de sa voix angélique. Je suis revenue de sa leçon l’âme rafraîchie. Il m’a permis de te connaître mieux encore que ma sœur, si bien qu’aujourd’hui je me sens plus courageuse pour affronter Magdala. Maintenant que tu m’as dit cela, je sens grandir ma force. J’ai scandalisé le monde mais, je te le jure, mon Seigneur, désormais le monde, en me regardant, arrivera à comprendre ce qu’est ton pouvoir. »

Jésus lui pose un instant la main sur la tête, alors que la Vierge Marie lui sourit comme elle sait le faire : un sourire de paradis.

241.5

Voici Magdala qui s’étend au bord du lac, avec le soleil qui se lève en face, la montagne d’Arbèle qui la protège des vents par derrière, et l’étroite vallée aux pentes abruptes et sauvages d’où débouche dans le lac un petit torrent qui se dirige vers l’occident ; ses rives escarpées sont pleines d’une beauté fascinante et sévère.

« Maître, crie Jean de l’autre barque, voici la vallée de notre retraite… »

Son visage resplendit comme si un soleil s’était allumé en lui.

« Notre vallée, oui. Je l’ai bien reconnue.

– Impossible de ne pas se souvenir des lieux où l’on a connu Dieu[3], répond Jean.

– Alors, moi, je me rappellerai toujours ce lac parce que c’est sur lui que je t’ai connu. Sais-tu, Marthe, que c’est ici que j’ai vu le Maître[4], un matin ? dit Marie-Madeleine.

– Oui, et pour un peu, nous allions tous au fond, vous et nous. Femme, crois bien que tes rameurs ne valaient pas grand-chose, intervient Pierre, en faisant la manœuvre d’accostage.

– Nous ne valions rien, ni les rameurs ni ceux qui étaient avec eux… Mais il reste que cela a été la première rencontre et cela a une grande valeur. Plus tard, je t’ai revu sur la montagne, puis à Magdala, et encore à Capharnaüm… Autant de rencontres, autant de chaînes brisées… Mais Capharnaüm a été l’endroit le plus beau. C’est là que tu m’as délivrée… »

241.6

Ils descendent à terre, alors que les passagers de l’autre barque sont déjà descendus, puis entrent en ville.

La simple curiosité ou… une curiosité qui n’est pas si simple que cela de la part des habitants de Magdala doit être une torture pour Marie-Madeleine, mais elle la supporte héroïquement en suivant le Maître qui marche devant au milieu de tous ses apôtres, alors que les trois femmes restent en arrière. Les chuchotements sont audibles. L’ironie n’y fait pas défaut. Tous ceux qui, à l’époque où Marie était la maîtresse influente de Magdala, la respectaient par crainte de représailles, maintenant qu’ils la voient et la savent séparée de ses amis puissants, humble et chaste, se permettent de lui montrer du mépris et de lui lancer des épithètes peu flatteuses.

Marthe, qui en souffre autant qu’elle, lui demande :

« Veux-tu rentrer à la maison ?

– Non, je ne quitte pas le Maître. Et je ne l’invite pas à entrer avant que la maison ne soit purifiée de toute trace du passé.

– Mais tu souffres, ma sœur !

– Je l’ai mérité. »

On voit bien qu’elle souffre ! La sueur qui perle sur son visage, la rougeur qui se répand jusqu’à son cou ne sont pas dues uniquement à la chaleur…

Ils traversent toute la ville de Magdala en se rendant dans les quartiers pauvres, jusqu’à la maison où ils se sont arrêtés[5] l’autre fois. La femme est stupéfaite quand, levant la tête au-dessus du lavoir pour voir qui la salue, elle se trouve en face de Jésus et de la bien connue dame de Magdala, qui n’est plus vêtue luxueusement, plus chargée de bijoux, mais qui a la tête couverte d’un voile de lin léger, vêtue de bleu pervenche, un habit montant, étroit – qui n’est certainement pas le sien, bien que l’on ait essayé de le mettre à ses mesures –, enveloppée dans un lourd manteau qui doit être un supplice par cette chaleur.

« Me permets-tu de m’arrêter chez toi et de parler à ceux qui me suivent ? » (C’est-à-dire à tout Magdala, car la population tout entière a suivi le groupe apostolique).

« Tu me le demandes, Seigneur ? Mais ma maison est à toi ! »

Et elle s’empresse d’apporter des sièges et des bancs pour les femmes et les apôtres. En passant près de Marie-Madeleine, elle s’incline comme une esclave.

« Paix à toi, ma sœur » répond celle-ci.

La surprise de la femme est telle qu’elle laisse tomber le petit banc qu’elle tient dans ses mains. Mais elle ne souffle mot. Son geste me fait pourtant penser que Marie traitait plutôt avec hauteur les gens qui dépendaient d’elle. L’étonnement de la femme grandit encore quand elle s’entend demander comment vont les enfants, où ils sont, et si la pêche a été bonne.

« Ils vont bien…. Ils sont à l’école ou chez ma mère. Seul le petit dernier dort dans son berceau. La pêche est bonne. Mon mari te portera la dîme…

– Non, ce n’est plus nécessaire. Garde-la pour tes enfants. Me permets-tu de voir le petit ?

– Viens. »…

241.7

Les gens affluent dans la rue.

Jésus commence à parler :

« Une femme avait dix drachmes dans sa bourse. A cause d’un faux mouvement, sa bourse tomba de sa poitrine, s’ouvrit, et les pièces de monnaie roulèrent par terre. Elle les ramassa avec l’aide des voisines présentes, et les compta. Il y en avait neuf. La dixième était introuvable. Etant donné que le soir tombait et qu’on manquait de lumière, la femme alluma sa lampe, la posa sur le sol, prit un balai et se mit à balayer attentivement pour voir si la pièce avait roulé loin de l’endroit où elle était tombée. Mais la drachme restait introuvable. Lassées de rechercher, ses amies s’en al­lèrent. La femme déplaça alors le coffre, l’étagère, un autre coffre lourd, changea de place les amphores et les cruches posées dans la niche du mur. Mais impossible de trouver la drachme. Elle se mit alors à quatre pattes et chercha dans le tas de balayures près de la porte de la maison pour voir si elle avait roulé hors de la maison en se mélangeant aux épluchures de légumes. Et elle trouva enfin la drachme, toute sale, presque ensevelie sous les ordures qui étaient tombées sur elle.

Toute joyeuse, la femme la prit, la lava, la sécha. Elle était devenue plus belle qu’avant. Elle rappela à grands cris ses voisines – qui s’étaient retirées après les premières recherches – pour la leur montrer : “ Voilà ! Vous voyez ? Vous m’avez conseillé de ne pas me fatiguer davantage, mais j’ai insisté et j’ai retrouvé la drachme que j’avais perdue. Réjouissez-vous donc avec moi, car je n’ai pas eu la douleur de perdre un seul de mes trésors. ”

241.8

Votre Maître, et avec lui ses apôtres, agit comme la femme de la parabole. Il sait qu’un simple déséquilibre peut faire tomber un trésor. Chaque âme est un trésor et Satan, qui hait Dieu, provoque les faux mouvements capables de faire tomber les pauvres âmes. Devant cette chute, il en est qui s’arrêtent près de la bourse, c’est-à-dire qui s’éloignent peu de la Loi de Dieu qui recueille les âmes sous la protection des commandements. D’autres vont plus loin, c’est-à-dire s’éloignent encore de Dieu et de sa Loi. Enfin, d’autres encore roulent jusque dans les balayures, dans les ordures, dans la boue. Là, elles finiraient par périr et par être brûlées dans le feu éternel, où sont les immondices que l’on brûle dans des lieux appropriés.

Le Maître le sait et cherche inlassablement les pièces perdues. Il les cherche partout, avec amour. Ce sont ses trésors, et il ne se fatigue pas, ne se laisse dégoûter par rien. Il fouille tant et plus, remue, balaie jusqu’à ce qu’il trouve. Et lorsqu’il l’a retrouvée, il lave l’âme par son pardon, appelle ses amis, tout le Paradis et tous les hommes bons de la terre, et leur dit : “ Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ce qui était perdu, et c’est plus beau qu’auparavant, car mon pardon le renouvelle. ”

En vérité, je vous dis qu’il y a grande fête au Ciel et que les anges de Dieu et les hommes bons de la terre se réjouissent pour un pécheur qui se convertit. En vérité, je vous dis que rien n’est plus beau que les larmes du repentir. En vérité, je vous dis que seuls les démons ne savent pas, ne peuvent pas se réjouir pour cette conversion qui est un triomphe de Dieu. Et je vous dis aussi que la manière dont un homme accueille la conversion d’un pécheur donne la mesure de sa bonté et de son union à Dieu. Que la paix soit avec vous. »

Les gens comprennent l’instruction et regardent Marie-Madeleine venue s’asseoir à la porte avec le petit bébé dans les bras, peut-être pour se donner une contenance. Les gens s’éloignent lentement et il ne reste que la maîtresse de la petite maison et sa mère, arrivée avec les enfants. Il manque Benjamin, encore à l’école.

241.1

The boat is sailing along the coast from Capernaum to Magdala.

Mary of Magdala is for the first time in her familiar posture of a convert: she is sitting on the bottom boards at the feet of Jesus, Who, instead, is sitting sternly on a little bench. The Magdalene’s face is quite different today from what it looked like yesterday; it is not yet the radiant countenance of the Magdalene running to meet her Jesus every time He goes to Bethany, but it is already free from fear and terror and her eyes, which were as downcast as they had previously been impudent, are now serious but confident, and in her dignified seriousness there is now and again a sparkle of delight when she listens to Jesus speaking to the apostles or to His Mother and Martha.

They are talking of the kindness of Porphirea, who is so simple and loving, of the hearty reception of Salome and of Bartholomew’s and Philip’s women. Philip says: «If my daughters were not still so young, and their mother were not so adverse to letting them wander about, they would follow You, too, Master.»

«Let their souls follow Me. That is also holy love.

241.2

Philip, listen. Your elder daughter is about to be betrothed, is she not?»

«Yes, Master. A worthy wedding and a very good groom. Is that right, Bartholomew?»

«Yes, that is true. I can guarantee that because I know the family. I could not accept to be the man proposing the deal, but I would have done it willingly, knowing for certain that a holy family was being formed, had I not been obliged to be near the Master.»

«But the girl asked Me to tell you to forget about it.»

«Does she not like the groom? She is wrong. Young people are mad. I hope she will change her mind. There is no reason to refuse a very good match. Unless… No, it’s not possible!» says Philip.

«Unless what? Go on, Philip» urges Jesus.

«Unless she loves another man. But it is not possible! She is never out of the house and at home she leads a sequestered way of life. It is not possible!»

«Philip, there are lovers who enter also the most private of houses; who know how to speak to those they love notwithstanding all the barriers and close watching; those who overcome every objection of widowhood, or youth, although well protected, or… other kinds of obstacles, and take the girls or women they want. And there are also lovers who cannot be refused. Because they are overbearing in their desire, and alluring in overcoming every resistance, even the demon’s. Your daughter loves one of those. And the most powerful one.»

«But who? One of Herod’s court?»

«That is not powerful!»

«One… one of the Proconsul’s household, a Roman patrician? I will never allow that. The pure blood of Israel will have no contact with impure blood. Even if I should kill my daughter.

241.3

Don’t smile, Master. I am in agony!»

«Because you are like a restive horse. You see shadows where there is nothing but light. Do not be upset. Also the Proconsul is but a servant and his patrician friends are servants and Caesar is a servant.»

«You must be joking, Master! You wanted to frighten me. There is no one greater than Caesar and there is no greater master than he is.»

«I am, Philip.»

«You? You want to marry my daughter?!»

«No. Her soul. I am the lover who enters the most secluded houses and hearts locked with seven keys. It is I Who know how to speak notwithstanding barriers and close watching. It is I Who demolish obstacles and take what I want to take: pure people and sinners, virgins and widowers, people free from vices and slaves of vices. And I give everyone a new, unique, regenerated, beatified, eternally young soul. My wedding. And no one can refuse to give Me My kind preys: no father, no mother, no children, not even Satan. Whether I speak to the soul of a young girl, like your daughter, or to the soul of a sinner immersed in sin and held by Satan with seven chains, that soul will come to Me. And no one or nothing can snatch it from Me. No wealth, power or joy of the world can give the perfect delight that those enjoy who get married to My Poverty, to My Mortification. They are bare of all poor wealth, and clad with all celestial Good. They are cheerful with the serenity of belonging to God, to God alone… They are the masters of the earth and of Heaven. They dominate the former and conquer the latter.

«But that never happened in our Law!» exclaims Bartholomew.

«Divest yourself of the old man, Nathanael. When I saw you for the first time I greeted you[1] saying that you were a perfect Israelite without guile. But be now of Christ, not of Israel. And be so without deception and without ties. Clothe yourself with this new mentality. Otherwise you will not be able to understand the many beautiful aspects of the redemption that I came to bring to all mankind.»

Philip intervenes saying: «And You say that my daughter has been called by You. And what will she do now? I will certainly not oppose her. But I wish to know, also to help her, in what her call consists…»

«In bringing the lilies of a virginal love into the garden of Christ. There will be so many such virgins in future centuries!… So many!… Scented flowerbeds to counterbalance the sinks of vice. Praying souls counterbalancing blasphemers and atheists. They assist mankind in all its misfortunes and are the joy of God.»

241.4

Mary of Magdala moves her lips to ask a question, and in doing so she still blushes, but she looks freer and easier than in past days: «And we… the ruins that You are building up, what shall we become?»

«What your virgin sisters are…»

«Oh! It cannot be! We have trampled on too much mud and… and… it is not possible.»

«Mary, Mary! Jesus never forgives partially. He told you that He had forgiven you. And so it is. You, and all those who sinned like you and whom My love forgives and weds, will smell sweet, will pray, love, and comfort. As you are aware of evil and capable of curing it wherever it is, your souls are martyrs in the eyes of God. You are therefore as dear as virgins.»

«Martyrs? In what, Master?»

«Against yourselves and recollections of your past and through thirst for love and expiation.»

«Must I believe that?…» The Magdalene looks at everybody in the boat, asking them to confirm her rising hope.

«Ask Simon. I spoke[2] of you and of sinners in general, in a starry night, in your garden. And all your brothers can tell you whether My voice has sung the wonders of Mercy and of conversion for all those who have been redeemed.»

«Also the boy has spoken to me about it, in his angelical voice. I came back from his lesson with a refreshed soul. He made me understand You better than my sister did, so much so that I felt more confident in having to face Magdala. Now, after what You told me, I feel my strength growing. I scandalised the world. But I swear to You, my Lord, that the world looking at me now will understand what Your power is like.»

Jesus lays His hand on her head for a moment, while the Most Holy Virgin smiles at her as only She can smile: heavenly.

241.5

There is Magdala, lying on the coast of the lake, with the rising sun in front of it, and mount Arbela behind it, protecting it from winds, and the narrow wild steep rocky valley through which a little torrent flows into the lake. The steep coast extends westwards: a beautiful charming austere sight.

«Master» shouts John from the other boat, «there is the valley of our retreat…» and his face shines as if the sun were burning within him.

«Yes, our valley. You have recognised it.»

«It is impossible to forget the places where we became acquainted with God[3]» replies John.

«In that case I will always remember this lake. Because it was here that I met You. Do you know, Martha, that one morning I saw the Master here[4]?…»

«Yes, and we nearly all went to the bottom, both you and we. Woman, I can assure you that your oarsmen were not worth a farthing» says Peter, who is manoeuvring to get ashore.

«Neither the oarsmen nor those with them were worth anything… But it was the first time we met, and that is of great value. Then I saw You upon the mountain, then at Magdala and later at Capernaum… And every time we met, so many chains were broken… But Capernaum was the best place. You freed me there…»

241.6

They land where the others have already come off the other boat. They enter the town.

The simple or… malicious curiosity of the Magdala people must be a torture for the Magdalene. But she bears it heroically following the Master Who is walking ahead, among His disciples, while the women are behind them. There is much whispering and irony. All those who formerly feigned to respect Mary, for fear of reprisals, while she was the overbearing mistress of Magdala, now that they see her humble and chaste and realise she has parted for good from her powerful friends, they take the liberty of insulting and reviling her.

Martha, who is suffering as much as she is, asks her: «Do you wish to go home?»

«No, I am not leaving the Master. And I am not inviting Him to my house, until it is purified and every trace of the past has been removed.»

«But you are suffering, sister!»

«I deserved it.» And she must be really suffering. Her flushed face is beaded with sweat not due to the warm weather.

They cross the whole of Magdala going towards the poor quarters, as far as the house where they stopped[5] the last time. The woman is dumbfounded when looking up from her washboard to see who is greeting her, she finds Jesus facing her along with the well known lady of Magdala, who is no longer pompously dressed and adorned with jewels. On the contrary she is wearing a light linen veil, a light violet dress, which is high-necked and certainly does not belong to her, because it is too tight and has been adapted for her. She is wrapped in a heavy mantle, which must be a torture in that warm weather.

«Will you allow Me to remain in your house and speak to those who are following Me?» That is, to the whole of Magdala, because the whole population has followed the apostolic group.

«Why ask me, my Lord? My house is Yours.» And she busies herself bringing seats and benches for the women and the apostles. When passing near the Magdalene she bows like a slave.

«Peace to you, sister» replies the Magdalene. And the poor woman is so shocked that she drops the bench she was carrying. But she does not say one word. The scene makes me think that Mary of Magdala probably treated her subjects rather haughtily. The poor woman is utterly astonished when she is asked how the children are, where they are, and whether her husband has had good hauls.

«They are well… They are at school or with my mother. The little one is sleeping in his cradle. My husband has had good catches of fish and will bring you the tithes due to you…»

«That is no longer necessary. Use them for the children. Can I see the baby?»

«Come…»

241.7

People have crowded the street.

Jesus begins to speak:

«A woman had ten drachmas in her purse. But she made a movement and the purse fell from her breast; it opened and the coins rolled on the floor. She picked them up with the help of her next door neighbours who were with her, and she counted them. They were only nine. The tenth could not be found. As it was almost evening and it was getting dark, the woman lit a lamp, placed it on the floor and she began to sweep the floor with a broom to see whether it had rolled far from the spot where it had fallen. But the drachma could not be found. Her friends left her, as they were tired of searching for it. The woman then shifted a heavy chest, a cabinet, and she removed amphoras and pitchers from a niche in the wall. But the drachma could not be found. She then began to crawl on all fours and searched in the sweepings, piled up against the door in case the drachma had rolled out of the house and become mixed with vegetable waste. And at last she found the drachma, which was soiled and almost buried under the sweepings. The jubilant woman picked it up, washed it and dried it. It was now more beautiful than beforehand. And she showed it to her neighbours whom she called again at the top of her voice, those who had gone away after helping her in the early search, and she said to them: “Here you are! See? You advised me not to bother anymore. But I insisted and I found the lost drachma. Rejoice therefore with me because I have not suffered the loss of one of my treasures”.

241.8

Also your Master, and His apostles as well, behave like the woman of the parable. He knows that a movement may cause a treasure to fall. Every soul is a treasure and Satan, who hates God, provokes false movements to make poor souls fall. There are some who in falling stop near the purse, that is they do not go too far from the Law of God, Who gathers them and protects them by means of His commandments. Some go farther away, that is, they go farther away from God and His Law. Some, finally, roll as far as the sweepings, dirt and mud. And they would end up by burning in the eternal fire, as rubbish is burnt in suitable places. The Master knows and He looks untiringly for lost coins. He looks for them everywhere, with love. They are His treasures. And He never tires and He loathes nothing. He rummages, searches, shifts, sweeps until He finds what He is looking for. And once He has found it, He washes the recovered souls with His forgiveness and calls all His friends: the whole Paradise and all the good people of the earth and says to them: “Rejoice with Me because I have found what was lost and it is now more beautiful than beforehand because My forgiveness has made it new.”

I solemnly tell you, there is much rejoicing among the angels of God and the good people of the earth over a repentant sinner. And I solemnly tell you that there is nothing more beautiful than tears of repentance. I solemnly tell you that only demons cannot rejoice over such a conversion, which is a triumph of God. And I tell you that the way a man welcomes the conversion of a sinner is the measure of his own goodness and his union with God.

Peace be with you.»

The crowds understand the lesson and look at the Magdalene, who has come to sit on the threshold holding the baby in her arms, perhaps to strike a posture. The crowds disperse slowly and only the landlady is left with her mother who has just arrived with the children. Benjamin is not there, he is still at school.


Notes

  1. je t’ai salué : en 50.6.
  2. Je parlais : en 136.2.
  3. des lieux où l’on a connu Dieu : en 165.3/4.
  4. c’est ici que j’ai vu le Maître : en 98.2/3.
  5. ils se sont arrêtés : en 184.1.

Notes

  1. I greeted you in 50.6.
  2. I spoke… in 136.2.
  3. where we became acquainted with God in 165.3/4.
  4. I saw the Master here in 98.2/3.
  5. where they stopped in 184.1.