Os Escritos de Maria Valtorta

267. Jésus travaille comme menuisier pour une veuve de Chorazeïn.

267. Jesus carpinteiro em Corozaim.

267.1

Jésus travaille de bon cœur dans un établi de menuisier. Il est en train de finir une roue.

Un enfant, maigrichon et triste, l’aide en lui apportant une chose ou l’autre. Manahen, témoin inutile mais admirateur, est assis sur un banc près du mur.

Jésus a enlevé son beau vêtement de lin et en a revêtu un foncé qui, n’étant pas le sien, lui arrive à mi-jambes. C’est un habit de travail, propre mais ravaudé, sans doute celui du menuisier mort. Jésus encourage l’enfant par des sourires et de bonnes paroles, et il lui apprend comment faire pour amener la colle au point juste, pour faire briller les parois du coffre.

« Tu as vite fait de le finir, Maître, dit Manahen en se levant et en passant le doigt sur les moulures du coffre terminé que l’enfant fait briller avec un liquide.

– Il était presque fini…

– Je voudrais bien avoir ce travail fait de tes mains, mais l’acheteur est déjà venu, et il semble avoir des droits… Tu l’as déçu. Il espérait pouvoir tout prendre pour compenser les quelques deniers qu’il avait avancés. Au lieu de quoi il prend ses objets et c’est tout. Si au moins il croyait en toi, ils auraient une valeur infinie pour lui. Mais tu as entendu ?…

– Laisse-le faire.

267.2

D’ailleurs, il y a du bois ici et la femme sera très heureuse qu’on l’emploie pour en tirer profit. Commande-moi un coffre, et je te le fabriquerai…

– Vraiment, Maître ? Mais tu as l’intention de travailler encore ?

– Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de bois. Je suis un ouvrier consciencieux, dit-il en souriant plus ouvertement.

– Un coffre fait de tes mains ! Ah, quelle relique ! Mais que mettrai-je dedans ?

– Tout ce que tu veux, Manahen. Ce ne sera qu’un coffre.

– Mais c’est toi qui l’auras fait !

– Et alors ? Le Père lui aussi a fait l’homme, il a fait tous les hommes. Et pourtant, qu’est-ce que l’homme a mis en lui et qu’y mettent les hommes ? »

Jésus parle et travaille, cherchant çà et là les outils dont il a besoin, serrant l’étau, vrillant, rabotant, tournant, selon ses besoins.

« C’est le péché que nous y avons mis. C’est vrai.

– Tu vois bien ! Or, tu peux en être sûr, l’homme créé par Dieu a beaucoup plus de valeur qu’un coffre fabriqué par moi. Ne confonds jamais l’objet et l’action. Fais de mon travail une relique pour ton âme seulement.

– Que veux-tu dire ?

– En d’autres termes, donne à ton âme l’enseignement que tu tires de ce que je fais.

– Ta charité, ton humilité, ton activité, alors… Ces vertus, n’est-ce pas ?

– Oui, et fais de même à l’avenir.

– Oui, Maître. Mais tu me le fabriques, ce coffre ?

– Je te le fabrique. Mais attention : puisque tu y vois toujours une relique, je te le ferai payer comme tel. Au moins une fois, on pourra dire que j’aurai été moi aussi avide d’argent… Mais tu sais pour qui est cet argent… Pour ces orphelins…

– Demande-moi ce que tu veux, je te le donnerai. J’aurai du moins une excuse pour mon oisiveté, alors que toi, le Fils de Dieu, tu travailles.

267.3

– Il est dit : “ Tu mangeras ton pain arrosé par la sueur de ton front. ”

– Mais c’est dit pour l’homme coupable. Pas pour toi !

– Oh ! Un jour je serai le Coupable et j’aurai sur moi tous les péchés du monde. Je les emporterai avec moi à mon premier départ.

– Et crois-tu que le monde ne péchera plus ?

– Il le devrait… Mais il péchera toujours. A cause de cela, le poids que j’aurai sur moi sera tel qu’il me brisera le cœur. Car j’aurai tous les péchés commis depuis Adam jusqu’à aujourd’hui, et d’aujourd’hui à la fin des siècles. J’expierai tous les péchés des hommes.

– Et l’homme ne te comprendra et ne t’aimera pas encore… Crois-tu que Chorazeïn se convertira par cet enseignement silencieux et saint que tu es en train de donner par ton travail, accompli pour secourir une famille ?

– Non. Elle dira : “ Il a préféré travailler pour passer le temps et gagner de l’argent. ” Mais moi, je n’avais plus d’argent. J’avais tout donné. Je donne toujours tout ce que je possède jusqu’au dernier sou, et j’ai travaillé pour donner de l’argent.

– Et pour que Matthieu et toi mangiez ?

– Dieu y aurait pourvu.

– Mais tu nous as donné à manger.

– C’est vrai.

– Comment as-tu fait ?

– Demande-le au maître de maison.

– Je le lui demanderai certainement dès notre retour à Capharnaüm. »

Jésus rit paisiblement dans sa barbe blonde.

267.4

Un silence pendant lequel on n’entend que le grincement de l’étau serré sur deux pièces d’une roue.

Puis Manahen demande :

« Que comptes-tu faire avant le sabbat ?

– Aller à Capharnaüm attendre les apôtres. Il est convenu de nous réunir chaque vendredi soir et de rester ensemble tout le sabbat. Puis je donnerai les ordres. Et si Matthieu est guéri, il y aura six couples pour évangéliser. Sinon… Veux-tu y aller avec eux ?

– Je préfère rester avec toi, Maître… Me laisses-tu néanmoins te donner un conseil ?

– Parle. S’il est juste, je l’accepterai.

– Ne reste jamais tout seul. Tu as beaucoup d’ennemis, Maître.

– Je le sais. Mais crois-tu que les apôtres feraient grand-chose en cas de danger ?

– Ils t’aiment, je crois.

– Certainement, mais ce serait inutile. Si mes ennemis avaient l’idée de s’emparer de moi, ils viendraient avec des forces beaucoup plus grandes que celles des apôtres.

– Peu importe : ne reste pas seul.

– Dans deux semaines, je serai rejoint par de nombreux di­s­ciples. Je les prépare pour les envoyer eux aussi évangéliser. Je ne serai plus seul. Sois tranquille. »

Pendant qu’ils parlent ainsi, de nombreux curieux de Chorazeïn viennent jeter un coup d’œil, puis repartent sans rien dire.

« Ils sont étonnés de te voir au travail.

– Oui. Mais ils ne savent pas être humbles au point de dire : “ Il nous fait ainsi la leçon. ” Les meilleurs que j’avais ici sont avec les disciples, sauf un vieillard qui est mort. Peu importe. La leçon est toujours une leçon.

– Que diront les apôtres quand ils sauront que tu fais l’ouvrier ?

– Ils sont onze, car Matthieu s’est déjà prononcé. Il y aura onze avis différents et pour la plupart opposés. Mais cela me servira pour les instruire.

– Me permets-tu d’assister à ton instruction ?

– Si tu veux rester…

– Mais je suis un disciple, et eux des apôtres !

– Ce qui fera du bien aux apôtres sera utile aussi au disciple.

– Ils seront gênés d’être rappelés à la justice en ma présence.

– Ce sera bon pour leur humilité. Reste, reste, Manahen. Je te garde volontiers avec moi.

– Et moi, je reste volontiers. »

267.5

La veuve apparaît et dit :

« Le repas est prêt, Maître. Mais tu travailles trop…

– Je gagne mon pain, femme. Et puis… Voici un autre client. Il veut un coffre, lui aussi. Et il paie bien. L’emplacement du bois restera vide » dit Jésus en enlevant le tablier déchiré qu’il avait sur lui et en sortant de la pièce pour se laver à une bassine que la femme lui a apportée dans le jardin.

Avec un de ces sourires indécis qui affleurent après une longue période de pleurs, elle dit :

« Si l’emplacement du bois est vide, la maison est remplie de ta présence et mon cœur plein de paix. Je n’ai plus peur du lendemain, Maître. Et toi, n’aie pas peur que nous puissions t’oublier. »

Ils entrent dans la cuisine et la vision prend fin.

267.1

Jesus está trabalhando com prazer em uma oficina de carpinteiro. Está terminando de fazer uma roda. Um menino magrinho e triste o está ajudando, levando-lhe madeira ou outras coisas. Manaém, como uma testemunha inútil, mas admirador, está sentado em um grande banco, junto à parede.

Jesus tirou sua bela veste de linho, e vestiu outra escura e que, por não ser a dele, chega-lhe apenas até a metade das canelas. É uma roupa de trabalho, limpa, mas remendada, provavelmente do carpinteiro falecido.

Jesus encoraja, com sorrisos e boas palavras, o menino, ensinando-lhe como se há de fazer para que a cola chegue ao ponto certo, a fim de que possam ficar bem polidas as paredes do cofre.

– Levaste pouco tempo para terminá-lo, Mestre –diz Manaém, levantando-se, e indo passar o dedo nas molduras do cofre já acabado e que o menino já está lustrando com um verniz.

– Estava já quase acabado!

– Eu gostaria de possuir este teu trabalho. Mas já chegou o comprador, e acho que os direitos são dele. Ele já esperava levá-lo para compensar o pouco dinheiro que havia emprestado. Tu o contrariaste. Pois não é como ele pensa. Que ele apanhe os seus objetos, e basta. Se ele fosse pelo menos algum dos que creem em Ti… Aquelas coisas teriam para ele um valor incalculável. Ouviste?

– Deixa-o fazer.

267.2

Afinal, aqui há madeira, e a mulher ficará bem feliz, se puder usá-la, para tirar dela algum lucro. Faze-me a encomenda de um cofre que Eu te farei…

– Deveras, Mestre? Mas pensas em continuar a trabalhar?

– Enquanto houver madeira. Eu sou um operário consciencioso –diz, sorrindo abertamente.

– Um cofre feito por Ti! Oh! Que relíquia. Mas que é que colocarei dentro?

– Tudo o que quiseres. Não será mais que um cofre.

– Mas, se Tu o fizeste?!

– E, então? Também o Pai fez o homem, Ele fez todos os homens. E, no entanto, que é que Ele pôs no homem e que é que os homens aí põem?

E Jesus vai falando e trabalhando, andando para cá e para lá, à procura das ferramentas necessárias, apertando os tornos, perfurando, acepilhando e torneando, conforme o caso.

– Nós colocamos aí o pecado. É verdade.

– Tu o estás vendo! E crês que o homem criado por Deus é muito mais do que um cofre feito por Mim. Não confundas nunca o objeto com a ação. De um trabalho meu, fazeis apenas uma relíquia para vosso espírito.

– Que queres dizer?

– Quero dizer dá ao teu espírito o ensinamento tirado do que Eu faço.

– A tua caridade, a tua humildade, a tua operosidade, então…Todas estas virtudes, não é mesmo?

– Sim. E procura tu estas mesmas coisas para o futuro.

– Sim, Mestre. Mas, fazes para mim um cofre?

– Eu te farei. Mas, olha que, visto que tu o consideras sempre como uma relíquia, Eu farei que o pagues como tal. Assim se poderá dizer que, pelo menos uma vez também Eu fui cobiçoso de dinheiro… para os orfãozinhos…

– Cobra-me o que quiseres. Eu te pagarei. Pelo menos ficará justificado o meu ócio, enquanto Tu trabalhas.

267.3

– Está escrito: “Comerás o teu pão com o suor do teu rosto.”

– Mas isso foi dito ao homem culpado. Não a Ti.

– Ah! Um dia Eu vou ser o Culpado, e terei sobre Mim todos os pecados do mundo. Eu os levarei embora comigo, na minha primeira partida.

– E achas que o mundo não pecará mais?

– Deveria não pecar. Mas pecará sempre. Por isso é que o peso que Eu terei sobre Mim será tão grande, que fará despedaçar-se o meu coração. Porque sobre Mim Eu terei os pecados cometidos desde Adão até aquela hora e os outros a partir daquela hora, até o fim dos séculos. Tudo Eu expiarei em lugar do homem.

– E o homem não Te entenderá, a ainda não Te amará… Achas que Corozaim vá se converter com esta lição silenciosa e santa, que lhe estás dando com o teu trabalho, feito para socorrer uma família?

– Ela não o fará. Mas até dirá: “Ele preferiu trabalhar para passar o tempo e para ter dinheiro.” Ora, Eu não tinha mais dinheiro. Eu o havia dado todo. Eu dou sempre tudo o que tenho, até o último ceitil, e trabalhei para poder dar dinheiro.

– E para a comida para Ti e Mateus?

– Deus a teria provido.

– Mas a nós Tu deste de comer.

– Sim.

– Como foi que fizeste?

– Pergunta-o ao dono da casa.

– Eu vou fazer-lhe, com certeza esta pergunta, logo que voltarmos a Cafarnaum.

Jesus se ri com bondade, por entre a sua barba loura.

267.4

Faz-se um silêncio em que há só o rumor do ranger do torno apertado ao redor dos pedaços de roda.

Depois, Manaém lhe pergunta:

– Que pensas fazer antes do sábado?

– Ir a Cafarnaum, para lá esperar os apóstolos. Foi combinado que nos unamos toda sexta-feira à tarde, e que fiquemos juntos durante todo o sábado. Depois darei as ordens, e, se Mateus ficar são, serão seis os pares, que irão evangelizar. Se não… Queres tu ir com eles?

– Eu prefiro ficar contigo, Mestre… Será que me deixas dar-te um conselho?

– Dize-o. Se ele for justo, Eu o aceitarei.

– Não fiques nunca completamente sozinho. Tu tens muitos inimigos, Mestre.

– Eu sei. Mas tu achas que os apóstolos fariam muita coisa em caso de perigo?

– Eles te amam, acho eu.

– Certamente. Mas não adiantaria. Os inimigos, se tiverem a ideia de capturar-me, viriam com forças muito mais fortes daquelas dos apóstolos.

– Não importa. Não fiques sozinho.

– Dentro de duas semanas, terão vindo a Mim muitos discípulos. Eu os estou preparando para enviá-los também para a evangelização. Já não estarei sozinho. Fica tranquilo.

Enquanto eles assim estão falando, muitos curiosos de Corozaim se aproximam para dar uma olhadela, e depois se afastam, sem dizerem nada.

– Eles estão espantados, por te verem trabalhando.

– Sim. Eles não sabem ser humildes, até o ponto de dizerem: “É assim que Ele nos ensina.” Os melhores que Eu tinha aqui estão com os meus discípulos, menos um velho, que já morreu. Mas não importa. Uma lição é sempre uma lição.

– Que dirão os apóstolos, ao saberem que estás trabalhando de operário?

– São onze, porque Mateus já disse o que pensa. Serão, então, onze pareceres diferentes. E, na maior parte, contrários ao que faço. Mas isso já me servirá para ensiná-los.

– Deixas-me assistir à lição?

– Se tu quiseres ficar…

– Mas, eu sou um discípulo, e eles são apóstolos!

– Tudo o que fizer bem aos apóstolos o fará também ao discípulo.

– Eles se sentirão mal, por serem corrigidos na minha presença.

– Vai ser bom, para que se tornem humildes. Fica, fica, Manaém. Eu te conservo com prazer junto a Mim.

– E eu com prazer vou ficar.

267.5

Aparece a viúva e diz:

– A comida está pronta, Mestre. Mas Tu trabalhas demais…

– Estou ganhando o meu pão, mulher. E depois… aqui está mais um cliente. Ele também quer um cofre. E paga bem. Teu depósito de madeira vai ficar vazio, diz Jesus, tirando um avental rasgado, que ele trazia na frente, e encaminhando-se para fora do quarto para ir lavar-se em uma bacia que a mulher levou até à horta.

E ela, com um daqueles sorrisos incertos, que se fazem ver depois de muito tempo de pranto, diz:

– Fica vazio o depósito de madeira, mas a casa fica cheia da tua presença, e o coração, de paz. Já não tenho mais medo do amanhã, Mestre. E Tu não tenhas mais medo de que nós nos esqueçamos de Ti.

Entram na cozinha, e tudo termina.