Os Escritos de Maria Valtorta

266. Les disciples de Jean-Baptiste viennent s’assurer que Jésus est bien le Messie.

266. Os discípulos do Batista querem certificar-se

266.1

Jésus est seul avec Matthieu qui, blessé à un pied, n’a pas pu aller prêcher avec les autres. Des malades et des gens désireux d’entendre la Bonne Nouvelle se pressent néanmoins sur la terrasse et l’espace libre du jardin pour l’entendre et obtenir son aide.

Jésus achève son discours en disant :

« Après avoir médité ensemble cette grande phrase[1] de Salomon : “ C’est dans l’abondance de la justice que se trouve la plus grande force ”, je vous exhorte à posséder cette abondance parce que c’est la monnaie qui sert à entrer dans le Royaume des Cieux. Demeurez avec ma paix et que Dieu soit avec vous. »

Puis il se tourne vers les pauvres et les malades – ce sont d’ailleurs souvent les mêmes – et écoute avec bonté leurs récits, donne quelque secours en argent, conseille par ses paroles, guérit par l’imposition des mains et par la parole. Matthieu, à ses côtés, distribue l’argent.

266.2

Jésus écoute attentivement une pauvre veuve lui parler en pleurant de la mort imprévue de son mari menuisier, survenue quelques jours plus tôt à son établi :

« J’ai accouru pour te chercher ici, et toute la parenté du mort m’a accusée d’être inconvenante et dure de cœur, et maintenant elle me maudit. Mais moi, j’étais venue parce que je sais que tu ressuscites et je sais que, si j’avais pu te trouver, mon mari serait ressuscité. Mais tu n’étais pas là… Cela fait maintenant deux semaines qu’il est au tombeau… et moi, je reste avec cinq enfants… Sa famille me déteste et ne m’aide pas. J’ai des oliviers et des vignes. Pas beaucoup, mais ils me donneraient du pain pour l’hiver si je pouvais les garder jusqu’à la récolte. Mais je n’ai pas d’argent car, depuis quelque temps, mon mari n’était pas en bonne santé. Il travaillait peu et, pour se soutenir, il ne mangeait et buvait que trop. Il disait que le vin lui faisait du bien… au contraire, il a fait le double mal de le tuer et de dissiper nos économies déjà réduites par son peu de travail. Il allait finir un char et un coffre, et avait mis en chantier deux lits, des étagères et des tables. Mais maintenant… Rien n’est fini, et mon fils n’a pas encore huit ans. Je vais perdre l’argent… Je devrai vendre l’outillage, le bois. Le char et le coffre, je ne peux même pas les vendre tels quels, bien qu’ils soient presque terminés, et je devrai les céder comme bois de chauffage. Et l’argent ne suffira pas car nous sommes sept : ma mère âgée et malade, mes cinq enfants et moi… Je vendrai le vignoble et les oliviers… Mais tu sais comme est le monde… Il étrangle ceux qui sont dans le besoin. Dis-moi, que dois-je faire ? Je voulais garder l’établi et les outils pour mon fils qui connaît déjà quelques notions sur le bois… Je voulais garder la terre pour vivre, et pour doter mes filles… »

Jésus est en train d’écouter tout cela quand un remue-ménage parmi les gens l’avertit qu’il se passe quelque chose de nouveau. Il se retourne et voit trois hommes qui se fraient un chemin dans la foule. Il se tourne de nouveau pour parler à la veuve :

« Où habites- tu ?

– A Chorazeïn, près du chemin qui mène à la fontaine chaude. Une maison basse entre deux figuiers.

– C’est bien. Je viendrai finir le char et le coffre, et tu les vendras à ceux qui les ont commandés. Attends-moi demain à l’aurore.

– Toi ! Toi, travailler pour moi ! »

L’étonnement suffoque la femme.

« Je reprendrai mon travail et je te donnerai la paix. En même temps, je donnerai une leçon de charité aux habitants sans cœur de Chorazeïn.

– Oh oui ! Sans cœur ! Si encore il y avait eu le vieil Isaac ! Il ne m’aurait pas laissée mourir de faim. Mais il est retourné auprès d’Abraham…

– Ne pleure pas. Repars tranquille. Voilà ce dont tu as besoin pour aujourd’hui. Demain, je viendrai. Va en paix. »

La femme se prosterne pour baiser son vêtement et s’en va plus tranquille.

266.3

« Maître trois fois saint, puis-je te saluer ? » demande l’un des trois hommes qui sont survenus et qui se sont arrêtés respectueusement derrière Jésus, en attendant qu’il congédie la femme, et qui ont donc entendu la promesse de Jésus. Et cet homme qui salue, c’est Manahen.

Jésus se tourne et dit avec un sourire :

« Paix à toi, Manahen ! Tu t’es donc souvenu de moi ?

– Toujours, Maître. Et j’avais décidé de venir te trouver chez Lazare ou au Jardin des Oliviers pour être avec toi. Mais avant la Pâque, Jean-Baptiste a été pris. Il a été repris par trahison, et je craignais qu’en l’absence d’Hérode, venu à Jérusalem pour la Pâque, Hérodiade n’ordonne de tuer le Saint. Elle n’a pas voulu aller à Sion pour les fêtes, disant qu’elle était malade. Malade, oui, de haine et de luxure… Je suis allé à Machéronte pour surveiller… et retenir la femme perfide qui serait capable de tuer de sa main… Si elle ne le fait pas, c’est par crainte de perdre la faveur d’Hérode qui… par peur ou par conviction, défend Jean, en se bornant à le garder en prison. En ce moment, Hérodiade a fui la chaleur accablante de Machéronte pour aller dans un château qui lui appartient. Et je suis venu avec mes amis et disciples de Jean. Il les a envoyés t’interroger et je me suis uni à eux. »

266.4

Les gens, entendant parler d’Hérode et comprenant quel est celui qui en parle, se pressent avec curiosité autour du groupe de Jésus et des trois hommes.

« Que vouliez-vous me demander ? demande Jésus après les échanges de salutations avec les deux austères personnages.

– Parle, Manahen, toi qui sais tout, et qui lui es plus attaché, dit l’un des deux.

– Voici, Maître. Tu dois être indulgent si, par excès d’amour, les disciples en viennent à se méfier de Celui qu’ils croient opposés à leur maître ou désireux de le supplanter. C’est ce que font tes disciples, de même que ceux de Jean. C’est une jalousie compréhensible qui montre tout l’amour des disciples pour leurs maîtres. Quant à moi… je suis impartial, et ceux qui m’accompagnent ici peuvent le confirmer, car je te connais et je connais Jean ; et je vous aime avec justice, au point que, bien que je t’aime, toi, pour ce que tu es, j’ai préféré faire le sacrifice de rester auprès de Jean parce que je le vénère, lui aussi, pour ce qu’il est, et actuellement parce qu’il est plus en danger que toi. Maintenant, à cause de cet amour que les pharisiens attisent par rancœur, ils en sont venus à douter que tu es le Messie. Et ils l’ont avoué à Jean, croyant lui faire plaisir en lui disant : “ Pour nous, c’est toi qui es le Messie. Nul ne peut être plus saint que toi. ” Jean a commencé par leur faire des reproches en les traitant de blasphémateurs puis, après ces reproches, il leur a expliqué avec plus de douceur tout ce qui te désigne comme le vrai Messie. Enfin, voyant qu’ils n’étaient pas encore persuadés, il a pris deux d’entre eux – ceux-ci – et leur a dit : “ Allez le trouver et dites-lui en mon nom : ‘ Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? ’” Il n’a pas envoyé les disciples autrefois bergers car, eux, ils croient et il n’aurait servi à rien de les envoyer. Mais il a choisi des hommes qui doutent pour qu’ils t’approchent et que leurs paroles dissipent les questionnements de ceux qui sont comme eux. Je les ai accompagnés pour pouvoir te voir. J’en ai fini : à toi, maintenant, d’apaiser leurs incertitudes.

266.5

– Mais ne nous crois pas hostiles, Maître ! Les paroles de Manahen pourraient te le faire penser. Nous… nous… Nous con­naissons depuis des années Jean-Baptiste et nous l’avons toujours vu saint, pénitent, inspiré. Toi… nous ne te connaissons que par ce que d’autres en disent. Et tu sais ce qu’est la parole des hommes… Elle crée et détruit renommée et éloges par le contraste entre ceux qui exaltent et ceux qui dénigrent, comme un nuage se forme et se dissipe par l’effet de deux vents contraires.

– Je sais, je sais… Je lis dans votre âme, et vos yeux lisent la vérité dans ce qui vous entoure, de même que vos oreilles ont entendu mon entretien avec la veuve. Cela suffirait pour vous convaincre. Mais je vous dis : observez ce qui m’entoure. Ici, il n’y a ni riches ni jouisseurs, ni personnes scandaleuses. Mais des pauvres, des malades, des juifs honnêtes qui veulent connaître la Parole de Dieu. Rien d’autre. Celui-ci, celui-là, cette femme, et aussi cette fillette et ce vieillard sont venus ici malades et sont maintenant en bonne santé. Interrogez-les et ils vous diront ce qu’ils avaient, comment je les ai guéris, et comme ils vont maintenant. Allez-y, faites-le. Pendant ce temps, je discute avec Manahen. »

Jésus fait mine de se retirer.

« Non, Maître. Nous ne doutons pas de tes paroles. Donne-nous seulement une réponse à apporter à Jean, afin qu’il voie que nous sommes venus et qu’il puisse se baser sur elle pour con­vaincre nos compagnons.

– Allez rapporter ceci à Jean : “ Les sourds entendent : cette fillette était sourde et muette. Les muets parlent : cet homme était muet de naissance. Les aveugles voient. ”

266.6

Homme, viens ici. Dis-leur ce que tu avais » dit Jésus en prenant un miraculé par le bras.

Ce dernier répond :

« Je suis maçon, et un seau plein de chaux vive m’est tombé sur la figure et m’a brûlé les yeux. Depuis quatre ans, j’étais dans les ténèbres. Le Messie a humecté mes yeux desséchés avec sa salive et ils sont redevenus plus frais que quand j’avais vingt ans. Qu’il en soit béni. »

Jésus reprend :

« Et avec les aveugles, les sourds et les muets guéris, les boiteux se redressent et les estropiés courent. Voilà ce vieillard qui était tout à l’heure déformé et qui est maintenant droit comme un palmier du désert et agile comme une gazelle. Les maladies les plus graves guérissent. Toi, femme, qu’avais-tu ?

– Un mal au sein pour avoir trop donné de lait à des bouches voraces et le mal, avec le sein, me rongeait la vie. Maintenant, regardez ! »

Elle entrouvre son vêtement, montrant son sein intact et elle ajoute :

« Ce n’était qu’une plaie, comme ma tunique encore couverte de pus le montre. Maintenant, je rentre chez moi mettre un vêtement propre. Je suis forte et heureuse. Alors que, hier seulement, j’étais mourante, amenée ici par des gens charitables, et si malheureuse… à cause des enfants qui allaient bientôt être sans mère. Louange éternelle au Sauveur !

– Vous entendez ? Et vous pouvez interroger le chef de la synagogue de cette ville sur la résurrection de sa fille. En allant vers Jéricho, passez par Naïm. Informez-vous au sujet du jeune homme ressuscité en présence de toute la ville, au moment où on allait le mettre au tombeau. Vous pourrez ainsi rapporter que les morts ressuscitent. Que beaucoup de lépreux sont guéris, comme vous pouvez l’apprendre dans de nombreuses localités d’Israël ; si vous voulez aller à Sycaminon, cherchez-en parmi les disciples et vous en trouverez plusieurs. Dites donc à Jean que les lépreux sont purifiés. Et dites, puisque vous le voyez, que la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Et bienheureux celui qui ne sera pas scandalisé à mon sujet.

266.7

Rapportez cela à Jean. Et dites-lui que je le bénis avec tout mon amour.

– Merci, Maître. Bénis-nous aussi avant notre départ.

– Vous ne pouvez partir par cette chaleur. Soyez donc mes hôtes jusqu’au soir. Vous vivrez pendant un jour la vie de ce Maître qui n’est pas Jean, mais que Jean aime parce qu’il sait qui il est. Venez à la maison. Il y fait frais et je vous restaurerai. Adieu, mes auditeurs. Que la paix soit avec vous. »

Après avoir congédié les foules, il rentre à la maison avec ses trois hôtes…

266.8

… Je ne sais pas ce qu’ils se disent pendant ces heures de chaleur étouffante. Ce que je vois maintenant, ce sont les préparatifs du départ des deux disciples pour Jéricho. Il semble que Manahen reste car on n’a pas amené son cheval avec les deux ânes robustes devant l’ouverture du mur de la cour. Les deux envoyés de Jean, après s’être inclinés plusieurs fois devant le Maître et devant Manahen, montent en selle et se retournent encore pour regarder et saluer jusqu’à ce qu’un détour de la route les dérobe à la vue.

Beaucoup d’habitants de Capharnaüm se sont rassemblés pour voir ce départ, car la nouvelle de la venue des disciples de Jean et la réponse de Jésus ont fait le tour de la ville et, je crois, aussi des autres villages voisins. Je vois des habitants de Bethsaïde et de Chorazeïn – peut-être d’anciens disciples de Jean Baptiste –, qui se sont présentés aux envoyés de Jean pour demander de ses nouvelles et lui envoyer leurs salutations. Ils restent maintenant en groupe avec des habitants de Capharnaüm pour discuter. Jésus, avec Manahen à son côté, va rentrer dans la maison en parlant. Mais les gens se pressent autour de lui, curieux d’observer le frère de lait d’Hérode et ses manières pleines de respect pour Jésus et ils désirent parler avec le Maître.

266.9

Il y a aussi Jaïre, le chef de la synagogue, mais, grâce à Dieu, il n’y a pas de pharisiens. C’est justement Jaïre qui dit :

« Jean sera content ! Non seulement tu lui as envoyé une réponse exhaustive, mais aussi, en les retenant, tu as pu les instruire et leur montrer un miracle.

– Et quel miracle ! » dit un homme. « J’avais amené exprès ma fillette aujourd’hui pour qu’ils la voient. Elle n’a jamais été aussi bien et, pour elle, c’est une joie de venir voir le Maître. Vous avez entendu sa réponse, hein ? “ Je ne me rappelle pas ce qu’est la mort. Mais je me souviens qu’un ange m’a appelée en me faisant passer à travers une lumière de plus en plus vive au bout de laquelle il y avait Jésus. Et je ne le vois plus maintenant comme je l’ai vu alors, avec mon âme qui revenait en moi. Vous et moi, en ce moment, nous voyons l’Homme, mais mon âme a vu le Dieu enfermé dans l’Homme. ” Et comme elle est devenue bonne, depuis ! Elle était déjà bonne, mais maintenant c’est vraiment un ange. Ah ! Tous peuvent bien dire ce qu’ils veulent, pour moi il n’y a pas d’autre saint que toi !

– Mais Jean aussi est saint, dit un homme de Bethsaïde.

– Oui, mais il est trop sévère.

– Il ne l’est pas davantage pour les autres que pour lui-même.

– Mais il ne fait pas de miracles et l’on dit qu’il jeûne pour ressembler à un mage.

– Et pourtant il est saint. »

La discussion monte dans la foule.

266.10

Jésus lève la main et l’étend de son geste habituel quand il réclame le silence et l’attention parce qu’il veut parler. Le silence se fait aussitôt. Jésus dit :

« Jean est saint et grand. Ne regardez pas sa façon de faire ni l’absence de miracles. En vérité je vous le dis : “ C’est un géant du Royaume de Dieu. ” C’est là qu’il apparaîtra dans toute sa grandeur.

Beaucoup se plaignent de ce qu’il était – et reste – sévère jusqu’à en paraître dur. En vérité, je vous affirme qu’il a fait un travail de géant pour préparer les voies du Seigneur. Et celui qui travaille ainsi n’a pas de temps à perdre en mollesses. Quand il était au bord du Jourdain, ne citait-il pas les paroles[2] où Isaïe l’annonce, lui et le Messie : “ Toute vallée sera comblée, toute montagne abaissée, les voies tortueuses seront redressées et les escarpements aplanis ”, et cela pour préparer les voies au Sauveur et Roi ? Mais, en vérité, il a fait, lui, plus que tout Israël pour me préparer le chemin ! Et celui qui doit abattre les montagnes et combler les vallées, redresser les routes et rendre douces les montées pénibles, ne peut que travailler avec rudesse. C’est qu’il était le Précurseur et il ne me devançait que de quelques lunes ; or tout devait être fait avant que le Soleil ne soit au plus haut sur le jour de la Rédemption. Ce jour est arrivé, le Soleil monte pour resplendir sur Sion et de là sur le monde entier. Jean a préparé la route, comme il le devait.

Qu’êtes-vous allés voir dans le désert ? Un roseau agité par le vent dans toutes les directions ? Qu’êtes-vous donc allés voir ? Un homme vêtu de façon délicate ? Mais ceux-là habitent dans les demeures des rois, accoutrés de vêtements somptueux et servis avec respect par mille serviteurs et courtisans, et ils sont eux-mêmes les courtisans d’un pauvre homme. Il y en a un ici. Demandez-lui s’il n’éprouve pas de dégoût pour la vie de cour et de l’admiration pour le rocher solitaire et rugueux sur lequel la foudre et la grêle se ruent en vain et sur lequel des vents imbéciles tourbillonnent pour l’arracher, alors qu’il reste ferme, élancé de toutes parts vers le ciel, avec sa flèche qui, d’en haut, prêche la joie tant elle est droite et pointue comme une flamme qui s’élève. Voilà qui est Jean. C’est ainsi que le voit Manahen, car il a compris la vérité de la vie et de la mort, et il reconnaît la grandeur là où elle se trouve, même si elle se cache sous des apparences sauvages.

Et vous, qu’avez-vous vu en Jean quand vous êtes allés le voir ? Un prophète ? Un saint ? Je vous le dis : il est plus qu’un prophète. Il est plus que beaucoup de saints, plus que des saints car c’est de lui qu’il est écrit[3] : “ Voici que j’envoie devant vous mon ange pour préparer mes voies devant toi. ”

266.11

Ange. Réfléchissez. Vous savez que les anges sont de purs esprits créés par Dieu à sa ressemblance spirituelle, servant de lien entre l’homme – la perfection de la création visible et matérielle – et Dieu – la perfection du Ciel et de la terre, le Créateur du Royaume spirituel et du règne animal –. En l’homme, même le plus saint, il y a toujours la chair et le sang pour mettre un abîme entre Dieu et lui. Et cet abîme s’approfondit par suite du péché qui alourdit même la partie spirituelle de l’homme. Alors Dieu crée les anges, ces créatures qui atteignent le sommet de l’échelle de la création comme les minéraux en marquent la base : les minéraux, la poussière qui forme la terre, les matières non organiques en général. Ils sont de purs miroirs de la Pensée de Dieu, des flammes qui s’appliquent à agir par amour ; ils sont toujours prêts à comprendre, empressés d’agir ; leur volonté est libre comme la nôtre, mais cette volonté toute sainte ignore les ré­voltes et l’attrait du péché. Voilà ce que sont les anges adorateurs de Dieu, ses messagers auprès des hommes, nos protecteurs, qui nous donnent la Lumière qui les enveloppe et le Feu qu’ils recueillent en adorant.

Jean est appelé : “ ange ” par la parole prophétique. Eh bien, je vous le dis : “ Parmi les enfants des femmes, il n’en est jamais surgi de plus grand que Jean-Baptiste. ” Et cependant le plus petit dans le Royaume des Cieux sera plus grand que lui en tant qu’homme. Car un citoyen du Royaume des Cieux est enfant de Dieu et non de la femme. Tendez donc tous à devenir citoyens du Royaume.

266.12

Que vous demandiez-vous l’un à l’autre ?

– Nous disions : “ Mais est-ce que Jean sera dans le Royaume ? Et comment y sera-t-il ? ”

– dans son âme, il appartient déjà au Royaume, et il y sera après sa mort comme un des soleils les plus brillants de la Jérusalem éternelle. Et cela en raison de la grâce qui, en lui, est sans défaut et en raison de sa volonté propre. Car il a été et il est violent même avec lui-même, pour un but saint… Depuis Jean-Baptiste, le Royaume des Cieux appartient à ceux qui savent le conquérir par la violence contre le Mal, et ce sont les violents qui s’en emparent. Car on sait maintenant ce qu’il convient de faire et tout est donné pour cette conquête. Nous n’en sommes plus au temps où seuls la Loi et les prophètes avaient la parole. Ils ont parlé jusqu’à Jean. Maintenant, c’est la Parole de Dieu qui parle et elle ne cache pas un iota de ce qu’il faut savoir pour mener cette conquête à bien. Si vous croyez en moi, vous devez donc voir en Jean cet Elie qui doit revenir[4]. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende !

A quoi comparerai-je cette génération ? Elle ressemble à ces gamins qui, assis sur la place, interpellent leurs compagnons : “ Nous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé ; nous avons entonné des lamentations et vous n’avez pas pleuré. ” En effet, Jean est venu, lui qui ne mange ni ne boit, et cette génération dit : “ S’il peut agir ainsi, c’est que le démon l’aide. ” Le Fils de l’homme est venu, il mange et il boit, et l’on dit : “ Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs. ” Ainsi la Sagesse voit ses enfants lui rendre justice !

266.13

En vérité, je vous le dis, seuls les tout-petits savent recon­naître la vérité parce qu’il n’est pas de malice en eux.

– Tu as bien parlé, Maître » dit le chef de la synagogue. « Voilà pourquoi ma fille, encore sans malice, te voit tel que nous n’arrivons pas à te voir. Et pourtant, cette ville et les villes voisines voient déborder sur elles ta puissance, ta sagesse et ta bonté et, je dois le reconnaître, elles ne progressent qu’en méchanceté à ton égard. Elles ne se repentent pas et le bien que tu leur fais y fermente en haine contre toi.

– Qu’est-ce que tu dis, Jaïre ? Tu nous calomnies ! Nous sommes ici parce que nous sommes fidèles au Christ, dit un habitant de Bethsaïde.

– Oui, nous ! Mais combien sommes-nous ? Moins de cent sur trois villes qui devraient être aux pieds de Jésus. Parmi ceux qui manquent – et je parle des hommes –, la moitié est hostile, un quart indifférent, quant à l’autre, je préfère penser qu’il ne peut pas venir. N’est-ce pas une faute aux yeux de Dieu ? Et est-ce qu’il ne punira pas toute cette hargne et cet entêtement dans le mal ? Parle, toi, Maître, qui sais ! Si tu te tais, c’est par bonté, mais pas parce que tu l’ignores. Tu es généreux, et on le prend pour de l’ignorance et de la faiblesse. Parle donc, et que ta parole puisse secouer au moins les indifférents, puisque les méchants ne se convertissent pas mais deviennent toujours plus méchants.

– Oui, c’est une faute et elle sera punie. Car le don de Dieu ne doit jamais être méprisé ni servir à faire du mal. Malheur à toi, Chorazeïn, malheur à toi, Bethsaïde, vous qui faites un mauvais usage des dons de Dieu ! Si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y aurait déjà longtemps que leurs habitants, vêtus de cilice et couverts de cendre, auraient fait pénitence et seraient venus à moi. C’est pourquoi je vous assure qu’il sera fait preuve d’une plus grande clémence pour Tyr et Sidon que pour vous au jour du Jugement. Et toi, Capharnaüm, crois-tu que tu seras élevée jusqu’au Ciel uniquement pour m’avoir accordé l’hospitalité ? Tu descendras jusqu’en enfer ! Car si les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome, elle serait encore florissante, parce qu’elle aurait cru en moi et se serait convertie. On montrera donc plus de clémence pour Sodome au jour du jugement dernier – comme elle n’a pas connu le Sauveur et sa Parole, sa faute est moins grande – que pour toi qui as connu le Messie et entendu sa parole, mais ne t’es pas convertie. Cependant, puisque Dieu est juste, il sera fait preuve d’une grande miséricorde pour les habitants de Capharnaüm, de Bethsaïde et de Chorazeïn qui ont cru et se sanctifient en obéissant à ma parole. Car il n’est pas juste que les justes soient mêlés à la ruine des pécheurs.

266.14

En ce qui concerne ta fille, Jaïre, et la tienne, Simon, et ton enfant, Zacharie, et tes petits-enfants, Benjamin, je vous affirme que, eux qui sont sans malice, ils voient déjà Dieu. Et vous voyez comme leur foi est pure et agissante en eux, unie à la sagesse céleste et à des désirs de charité que les adultes ne possèdent pas. »

Et Jésus, levant les yeux vers le ciel qui s’assombrit à l’ap­proche du soir, s’écrie :

« Je te remercie, Père, Seigneur du Ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux savants et de l’avoir révélé aux tout-petits. Il en est ainsi, Père, parce que tel a été ton bon plaisir. Tout m’a été remis par mon Père, et nul ne le connaît si ce n’est le Fils et ceux auxquels le Fils aura voulu le révéler. Et moi, je l’ai révélé aux petits, aux humbles, aux purs, car Dieu se communique à eux ; la vérité descend en eux comme une semence sur des terres libres, et le Père fait pleuvoir sur elle ses lumières afin qu’elle s’enracine et produise une plante. Le Père prépare les âmes de ces petits – petits par l’âge ou du fait de leur volonté – pour qu’ils connaissent la vérité et que j’aie la joie de leur foi. »

266.1

Jesus está sozinho com Mateus que, tendo-se ferido em um dos pés, não pôde sair com os outros para ir pregar. Contudo, os doentes e os desejosos de ouvir a Boa Nova se apinham no terraço e nos espaços livres da horta para ouvi-lo e obterem ajuda.

Jesus termina de falar, dizendo:

– Tendo nós refletido juntos sobre a grande frase[1] de Salomão: “Na abundância da justiça está a suma fortaleza”, Eu vos exorto a possuir essa abundância, porque ela é a moeda com que se entra no Reino dos Céus. Permanecei com a minha paz, e Deus esteja convosco.

Depois, o Senhor se volta para os pobres e os doentes — e, em muitos casos, eles são uma coisa e outra ao mesmo tempo — e escuta com bondade as suas lamentações, socorre-os com dinheiro, aconselha-os com palavras, cura-os com a imposição das mãos e com sua palavra. Mateus, ao lado do Senhor, se encarrega de distribuir as moedas.

266.2

Jesus está ouvindo com atenção uma pobre viúva, que lhe conta, por entre lágrimas, como foi a morte repentina de seu marido, que era carpinteiro, quando ele estava em seu banco de trabalho, e acontecida poucos dias antes:

– Eu saí correndo à procura de Ti, chegando até aqui e, então, todos os parentes do falecido me acusaram de ser uma mulher sem compostura e dura de coração, e ainda continuam a falar mal de mim. Mas eu vim porque sei que Tu ressuscitas os mortos, e sei que se eu pudesse encontrar-te, meu marido teria sido ressuscitado. Mas Tu não estavas aqui. Agora ele está no sepulcro, há duas semanas… e eu estou aqui com meus cinco filhos… Os parentes me odeiam, e não me ajudam. Eu tenho oliveiras e videiras. São poucas, mas poderiam dar-me o pão para o inverno, se eu pudesse conservá-las até o tempo da colheita. Mas eu não tenho dinheiro, porque o falecido, há tempo já não vinha muito bom, e pouco podia trabalhar e, para manter-se, comia e bebia até demais… Ele dizia que o vinho lhe fazia bem… quando, na verdade o que lhe fez foi o mal dobrado de matá-lo e de levar embora as nossas economias, que já estavam tão magras, por causa do pouco trabalho dele. Ele estava para terminar um carro e um cofre e já tinha montado duas camas, umas mesas e mesinhas. Mas agora… Mas agora ficaram por acabar, e o meu filho homem não tem ainda nem oito anos. Eu vou perder o dinheiro… Vou ter que vender as ferramentas, a madeira. O carro e o cofre eu nem os posso vender como carro e cofre, porque, tendo ficado inacabados, vou precisar vendê-los como lenha para queimar. E o dinheiro que isso der não bastará, porque eu, minha mãe já velha e doente e meus cinco filhos, somos sete pessoas… Eu vou vender a vinha e as oliveiras. Dize-me: que devo fazer? Eu gostaria de conservar o banco e as ferramentas para o meu filho, que já sabe alguma coisa a respeito de madeira… gostaria também de conservar a terra, para dela viver, e como dotes para as filhas…

Jesus estava ouvindo tudo isso, quando uma confusão se arma entre as pessoas, e faz que Ele perceba que alguma novidade há por ali. Ao virar-se para ver, o que vê são três homens, que estão procurando abrir caminho por entre a multidão. Jesus se volta de novo para a viúva:

– Onde é que tu moras?

– Em Corozaim, perto da entrada que vai para a Fonte Quente. Moro em uma casa baixa, entre duas figueiras.

– Está bem. Eu virei acabar de fazer o carro e o cofre, e tu os venderás a quem os encomendou. Espera-me amanhã cedo.

– Mas, Tu!? Tu trabalhares para mim?

A mulher está sufocada pelo espanto.

– Eu voltarei a trabalhar no meu ofício, e te darei paz. E, enquanto isso, estarei dando uma lição de caridade aos de Corozaim, que não têm coração.

– Oh! Sim. Sem coração! Se ainda estivesse aqui o velho Isaque! Ele não me teria deixado morrer de fome! Mas ele voltou ao seio de Abraão…

– Não chores. Vai tranquila. Aqui tens o que já serve para hoje. Amanhã Eu virei. Vai em paz.

A mulher se prostra para beijar-lhe a veste, e sai dali mais aliviada.

266.3

– Mestre três vezes santo, posso eu te saudar? –pergunta um dos três recém-chegados, que pararam respeitosamente atrás de Jesus, esperando que Ele se despedisse da mulher e, por isso, eles ouviram a promessa de Jesus. E este homem que saúda é Manaém.

Jesus se volta e com um sorriso diz:

– Paz a ti, Manaém! Então, te recordaste de Mim?

– Sempre, Mestre. E tinha pensado em ir a Ti na casa de Lázaro ou no horto das Oliveiras para estar contigo. Mas antes da Páscoa foi preso João Batista. Foi preso por traição e eu temia que, na ausência de Herodes que veio a Jerusalém pela Páscoa, Herodíades ordenasse a morte do santo. Ela não quis ir às festas de Sião, dizendo-se doente. Doente, sim. De ódio e de luxúria… Eu fui a Maqueronte para controlar e… reter a pérfida mulher, que seria capaz de matar por suas próprias mãos… E não o faz por medo de perder o favor de Herodes, que… por medo ou convicção defende João, limitando-se a tê-lo prisioneiro. Ora, Herodíades fugiu do calor oprimente de Maqueronte indo para um castelo de sua propriedade. E eu vim com estes meus amigos e discípulos de João. Ele os mandava para que te interrogassem. E eu me uni a eles.

266.4

A multidão, ouvindo falar de Herodes e compreendendo quem fala, se aproxima curiosa em torno do grupo de Jesus e dos três.

– Que desejais perguntar-me? –pergunta Jesus depois de trocar saudações com dois austeros personagens.

– Fala tu, Manaém, que sabes tudo e que és mais amigo –diz um dos dois.

– Eis, Mestre. Tu deves tolerar se por tanto amor os discípulos possuem alguma dúvida para com Aquele que creem antagonista ou suplantador de seu mestre. Assim fazem os teus, assim aqueles de João. É um compreensível ciúme, que demonstra todo o amor dos discípulos para os mestres. Eu… sou imparcial, e estes que estão comigo o podem dizer, porque te conheço e a João e vos amo com justiça, tanto que, por quanto te ame por aquilo que és, preferi fazer o sacrifício de estar perto de João, porque venero a ele também pelo que é, e atualmente porque está mais em perigo do que Tu. Ora, por este amor, no qual sopram com seu ódio os fariseus, esses chegaram a duvidar que Tu sejas o Messias. E confessaram a João, crendo dar-lhe uma alegria ao dizer “Para nós tu és o Messias. Não pode haver outro mais santo do que tu.” Mas João os reprovou, primeiramente chamando-os de blasfemadores, e depois, depois da reprovação, com mais doçura, explicou todas as coisas que te indicam como verdadeiro Messias. Enfim, vendo-os ainda não persuadidos, tomou dois deles, estes, e lhes disse: “Ide a Ele e dizei-lhe em meu nome: ‘És Tu aquele que deve vir ou devemos esperar por outro?’” Não mandou os discípulos já pastores, porque eles creem e não seria bom mandá-los. Mas tomou entre aqueles que duvidam para fazê-los aproximar-se e para que a tua palavra dissipe as dúvidas dos seus semelhantes. Eu os acompanhei para poder te ver. Já disse tudo. Tu, agora, acalma as suas dúvidas.

266.5

– Mas não nos creias hostis, Mestre! As palavras de Manaém o poderiam fazer pensar. Nós… Nós… Nós conhecemos há anos Batista e o temos visto sempre santo, penitente, inspirado. Tu… não te conhecemos mais que pela palavra de outros. E Tu sabes o que é a palavra dos homens… Cria e destrói fama e louvor no contraste de quem exalta e de quem abate, assim como uma nuvem é formada e desfeita por dois ventos contrários.

– Sei, sei. Leio a vossa alma, e os vossos olhos leem a verdade em tudo o que vos circunda, assim como os vossos ouvidos ouviram o colóquio com a viúva. Isto bastaria para persuadir. Mas vos digo. Observai quem me circunda. Que não são ricos nem alegres, que não são pessoas escandalosas. Mas pobres, doentes, honestos israelitas que querem conhecer a Palavra de Deus. E não outra coisa. Isto, isto, esta mulher, e depois aquela menina e aquele velho, vieram aqui doentes e agora estão sãos. Interrogai-os e vos dirão o que tinham e como os curei e como agora estão. Fazei-o, fazei-o. Eu, entretanto, falo com Manaém.

E Jesus quer retirar-se.

– Não, Mestre. Nós não duvidamos das tuas palavras. Somente, dá-nos uma resposta para levarmos a João, para que ele veja que viemos e para que possa, em base nesta, persuadir os nossos companheiros.

– Ide referir isso a João: “os surdos ouvem; esta menina era surda e muda. Os mudos falam; e aquele homem era mudo desde o nascimento. Os cegos veem.”

266.6

Homem, vem aqui. Dize a eles o que tinhas –diz Jesus segurando por um braço a um dos miraculados.

E o homem diz:

– Eu sou pedreiro, e me caiu sobre o rosto um balde de cal viva. E me queimou os olhos. Durante quatro anos, eu fiquei nas trevas. O Messias me lavou os olhos secos com sua saliva, e eles ficaram mais vivos do que quando eu tinha vinte anos. Que Ele seja por isso bendito.

Jesus continua:

– E assim é com os cegos, os surdos e os mudos curados. Os coxos se põem de pé, os estropiados se põem a correr. Ali está aquele velho, que antes era encolhido, e agora está ereto como uma palmeira do deserto e ágil como uma gazela. Curam-se as mais graves doenças. Tu, mulher, que é que tinhas?

– Um mal no seio, por ter dado leite demais a umas bocas vorazes. E o mal que eu tinha no seio ia roendo a minha vida.

Agora, olhai, e ela entreabre o vestido, para mostrar intactas as mamas, e acrescenta:

– Eu era uma chaga só, e o que o prova é a minha túnica, ainda molhada pela podridão. Agora, eu vou para casa pôr uma roupa limpa, e estou forte e feliz. Enquanto que ontem eu estava morrendo, trazida até aqui por uns que tiveram dó de mim, e me sentia muito infeliz… por causa dos meninos, que estavam para ficar sem mãe. Louvor eterno ao Salvador.

– Estais ouvindo? E podeis interrogar o sinagogo desta cidade a respeito de sua filha e, voltando a Jericó, passai por Naim, perguntai pelo jovem que foi ressuscitado na presença da cidade inteira, quando ele já estava para ser colocado no sepulcro. Assim, podereis referir-vos aos mortos que ressuscitaram. Que muitos leprosos estejam curados, podeis ficar sabendo pela boca dos habitantes de muitos lugares de Israel, mas, se quiserdes ir a Sicaminon, procurai alguns deles entre os discípulos, e encontrareis muitos. Dizei, pois, a João que os leprosos ficam limpos. E dizei, pois o estais vendo, que aos pobres está sendo anunciada a Boa Nova. E feliz daquele que não se escandalizar de Mim.

266.7

Dizei isto a João. E dizei-lhe que Eu o abençôo com todo o meu amor.

– Obrigado, Mestre. Abençoa-nos também a nós, antes de nossa partida.

– Vós não podeis partir nestas horas de calor. Ficai, então, como meus hóspedes, até à tarde. Vivereis por um dia a vida deste Mestre, que não é João, mas a quem João ama, porque sabe quem Ele é. Vinde para casa. Lá está mais fresco, e tomareis uma refeição. Adeus, meus ouvintes. A paz esteja convosco –e tendo despedido as turbas, entra em casa com os três hóspedes…

266.8

… Que coisas foram ditas naquelas horas de forte calor, eu não sei. O que eu estou vendo agora é a preparação da partida dos dois discípulos para Jericó. Manaém parece que vai ficar, porque não lhe trouxeram o cavalo, com os dois jumentos, que estão diante da abertura do muro do pátio. Os dois enviados por João, depois de muitas inclinações, feitas a Jesus e a Manaém, montam a cavalo, e viram-se ainda, para tornarem a olhar e saudar, até que uma curva do caminho faça que eles desapareçam de vista.

Muitos em Cafarnaum se ajuntaram para verem esta partida, porque a notícia da vinda dos discípulos do João, e a resposta que Jesus deu a eles já correm pela cidade inteira, e creio que até por outras cidades vizinhas. Vejo pessoas de Betsaida e de Corozaim, que se apresentaram aos enviados de João, perguntando por ele, e mandando-lhe saudações — talvez sejam ex-discípulos do Batista — e que tinham ficado numa encruzilhada, com os de Cafarnaum, comentando os fatos. Jesus, tendo Manaém a seu lado, está querendo entrar de novo na casa falando. Mas o povo o rodeia, e o aperta, cheio de curiosidade, e querendo observar de perto o irmão de leite de Herodes e as suas maneiras cheias de distinção para com Jesus e cheio do desejo de falar com o Mestre.

266.9

– Aqui está também Jairo, o sinagogo. Mas, graças a Deus, aqui não há fariseus. É o próprio Jairo quem diz:

– Ficará contente João! Não somente mandaste uma resposta exaustiva, mas também, detendo-os aqui, pudeste ensiná-los e mostrar-lhes um milagre.

– E que foi de não pouca importância –diz um homem.

– Eu trouxe de propósito a minha menina aqui hoje, para que todos a vissem. Nunca ela esteve tão bem, e para ela é uma alegria vir até o Mestre. Vós ouvistes, não? A resposta dela? “Eu não me lembro do que é a morte. Mas eu me lembro de que um anjo me chamou, levando-me através de uma luz cada vez mais viva, no fim da qual estava Jesus. E como eu o vi naquela hora com o meu espírito que estava voltando a mim, daquele modo não o vejo mais agora. Vós e eu agora vemos o Homem. Mas o meu espírito viu a Deus que está encerrado no Homem.” E, como ela ficou boa, desde então! Ela já era boa. Mas agora é um verdadeiro anjo. Ah! para mim, digam os outros o que quiserem, para nós, só Tu és santo!

– Mas João também é santo –diz um de Betsaida.

– Sim, mas é muito severo!

– Não é mais severo para com os outros do que para consigo mesmo.

– Mas não faz milagres, e dizem que ele jejua para ficar como um faquir.

– Seja como for, mas é um santo.

E o bate-boca vai-se espalhando pelo meio da multidão.

266.10

Jesus levanta a mão e a estende naquele seu gesto habitual, que Ele faz quando pede silencio e atenção, porque deseja falar. E logo todos fazem silêncio.

Diz Jesus:

– João é santo, e um grande santo. Não olheis para o seu modo de agir, nem para o fato de não fazer milagres. Em verdade, Eu vos digo: “Ele é um grande no reino de Deus.” Lá aparecerá em toda a sua grandeza.

Muitos se queixam de que ele era e é severo, até parecer um homem rude. Em verdade, Eu vos digo que ele tem trabalhado como um gigante para preparar os caminhos do Senhor. E quem trabalha assim, não tem tempo a perder com molezas. Não dizia ele, enquanto ia ao longo do Jordão, aquelas palavras[2] de Isaías, com as quais ele e o Messias foram profetizados: “Todo vale será aterrado, todo monte será arrasado, os caminhos tortos serão endireitados e os escabrosos serão aplanados”, e isso para preparar os caminhos do Senhor e Rei? Mas, em verdade, ele fez mais do que todo Israel para preparar-me o caminho! Ora, quem precisa arrasar montes, aterrar vales endireitar caminhos ou suavizar as subidas muito íngremes, só pode estar fazendo um trabalho rude. Porque ele era o Precursor, e somente o curso de umas poucas luas é que o punha na minha frente, e tudo havia de ser feito, antes que o sol já estivesse no alto, no dia da Redenção. O tempo é este, o Sol se levanta para brilhar sobre Sião, e de lá sobre o mundo todo. João preparou o caminho. Como devia.

Que fostes ver no deserto? Algum caniço agitado pelo vento para todas as direções? Mas, então, que fostes ver? Algum homem vestido com vestes delicadas? Mas os que assim se vestem moram nas casas dos reis, envoltos em vestes macias e servidos por mil servos e cortesãos, cortesãos de um pobre homem. Aqui está um deles. Perguntai-lhe se nele não há um desgosto pela vida da Corte, e não há nela profunda admiração pelo penhasco solitário e escabroso, sobre o qual em vão se arremessam os raios e saraivadas, e os ventos loucos lutam para arrancá-lo, enquanto que ele continua sólido, projetando todas as suas partes para o céu, com aquela ponta que apregoa a alegria do alto, por ser tão vertical, e pontiaguda como uma chama que sobe. Esta rocha é João. Assim é que o vê Manaém, porque compreendeu a verdade da vida e da morte, e vê grandeza onde existe, ainda que esteja escondida por baixo de aparências selvagens.

E vós, que vistes em João, quando fostes a ele? Um profeta? Eu vos digo: Ele é mais do que um profeta. Ele é mais do que muitos santos, mais do que os santos, porque é dele que está escrito[3]: “Eis que envio diante de vós o meu anjo para preparar o teu caminho diante de Ti.”

266.11

Anjo. Considerai. Vós sabeis que os anjos são espíritos puros criados por Deus à sua semelhança espiritual, enviados para estabelecer uma união entre o homem, que é a perfeição da criatura visível e material, e Deus, que é a Perfeição do céu e da Terra, Criador do Reino Espiritual e do reino animal. Até no homem mais santo existe sempre a carne e o sangue para pôr um abismo entre ele e Deus. E o abismo se torna mais profundo pelo pecado, que torna pesado até o que há de espiritual no homem. Eis que, então, Deus cria os anjos, criaturas que atingem o vértice da escada das criaturas, assim como os minerais lhe formam a base. Os minerais, o pó que compõe a terra, os materiais inorgânicos em geral. Espelhos tersos do pensamento de Deus, chamas cheias de vontade de trabalhar por amor, prontas para compreender, solícitas para agir, livres em suas vontades como nós, mas de uma vontade totalmente santa, que não conhece as rebeliões nem os estímulos do pecado. Isto são os anjos adoradores de Deus, seus mensageiros junto aos homens, nossos protetores, doadores a nós da Luz que os reveste e do Fogo, que eles, ao adorarem, concentram em si.

João é chamado “anjo”, por sua palavra profética. Pois bem. Eu vos digo: “Entre os nascidos de mulher não apareceu nenhum maior do que João Batista.” E, no entanto, o menor no reino dos Céus é filho de Deus, e não filho de mulher. Procurai, pois, todos vós, tornar-vos cidadãos do Reino.

266.12

Que estavam perguntando um ao outro?

– Nós estávamos dizendo: “Mas João estará no Reino? Como ele estará?”

– Ele, em sua alma, é já do Reino, e lá ele estará depois da morte, como um dos sóis mais esplêndidos da eterna Jerusalém. E isso pela graça, que nele é sem defeito, e por sua própria vontade. Porque ele foi e é violento até consigo mesmo, por um fim santo. Do Batista para a frente, o Reino dos Céus é daqueles que sabem conquistá-lo, fazendo força contra o Mal, pois são os violentos que o conquistam. Porque agora estão sendo conhecidas as coisas que se hão de fazer, e todos os meios são dados para essa conquista. Já não estamos mais naquele tempo em que quem falava eram somente a Lei e os Profetas. Esses falaram até João. Agora fala a Palavra de Deus, e ela não esconde nem um i de tudo o que é preciso saber-se para essa conquista. Se credes em Mim, deveis ver João como Elias que há de vir[4]. Quem tem ouvidos para ouvir, ouça. Mas, ao que é que Eu irei comparar esta geração? É semelhante àquela de que falam os meninos que, sentados na praça, gritam aos seus companheiros: “Nós tocamos música, e vós não dançastes, entoamos lamentações, e não chorastes.” Com efeito, veio João, que não come e não bebe, e esta geração diz “Ele pode fazer assim, porque está com o demônio, que o ajuda.” Veio o Filho do homem, que come e bebe, e dizem “Aí está um comilão e um beberrão, amigo dos publicanos e dos pecadores.” Assim é que à Sabedoria se faz justiça pelos seus filhos!

266.13

Em verdade, Eu vos digo que só os pequeninos é que sabem reconhecer a verdade, porque neles não há malícia.

– Disseste bem, Mestre –diz o sinagogo–. Eis aí porque a minha filha, ainda sem malícia, Te vê, como nós não conseguimos ver-Te. Contudo, esta cidade e as cidades vizinhas estão transbordando, cheias da tua doutrina, da tua sabedoria e bondade, e, devo confessá-lo, só sabem proceder com maldade para contigo. Elas não se arrependem. E o bem que Tu lhes dás, fermenta em ódio contra Ti.

– Que estás dizendo, Jairo? Tu nos estás caluniando! Nós aqui estamos, porque somos fiéis ao Cristo –diz um de Betsaida.

– Sim. Nós. Mas, quantos somos nós? Somos menos de cem pessoas e de três cidades, que deveriam estar aos pés de Jesus. Entre os que estão faltando, e eu falo somente dos homens, a metade é inimiga, uma quarta parte é indiferente, e os outros eu quero supor que não tenham podido vir. Não é isso culpa aos olhos de Deus? E deixarão de ser punidos todo esse ódio e essa teimosia no mal? Fala Tu, Mestre, que sabes e que, se te calas, é pela tua bondade, e não porque não o saibas. Tu és magnânimo, e isso é por eles tomado como ignorância e fraqueza. Fala, pois, e que a tua fala possa sacudir pelo menos os indiferentes, já que os malvados não se convertem, mas se tornam cada vez piores.

– Sim. Isso é uma culpa, e será punida. Porque o dom de Deus não é nunca para ser desprezado, nem usado para fazer o mal. Ai de ti, Corozaim, ai de ti, Betsaida, que fazeis mau uso dos dons de Deus. Se em Tiro, ou em Sidon tivessem acontecido os milagres que aconteceram no meio de vós, há muito tempo, vestidos de cilícios e cobertos de cinza, já teriam feito penitência, e teriam vindo a Mim. E por isso, Eu vos digo que para com Tiro e Sidon será usada maior clemência do que para convosco, no dia do Juízo. E tu, Cafarnaum, crês que, só por me teres hospedado, serás exaltada até o céu? Tu descerás até o inferno. Porque se em Sodoma tivessem sido feitos os milagres que Eu te dei, aquela cidade estaria ainda florescente, porque teria crido em Mim, e se teria convertido. Por isso será usada maior clemência para com Sodoma no Juízo Final, porque ela não conheceu o Salvador, nem sua palavra, e por isso é menor a sua culpa, mas não será usada para contigo, que conheceste o Messias e ouviste a palavra dele, mas não te converteste. Contudo, visto que Deus é justo, para com os habitantes de Cafarnaum e de Betsaida que santificaram, obedecendo à minha palavra, será usada uma grande misericórdia. Porque não é justo que os justos sejam envolvidos na ruína junto com os pecadores.

266.14

E, quanto à tua filha, Jairo, e quanto à tua, Simão, e quanto ao teu menino, Zacarias, e aos teus netos, Benjamim, Eu vos digo que eles, sendo sem malícia, já estão vendo a Deus. E vós estais vendo como a fé deles é pura, e como é ativa neles, unida a uma sabedoria celeste e a anseios de caridade, que os adultos não sentem.

E Jesus, levantando os olhos para o céu, que já vai ficando escuro com o chegar da tarde, exclama:

– Eu te agradeço, ó Pai, Senhor do Céu e da Terra, porque escondeste estas coisas aos sábios e doutos, e as revelaste aos pequenos. Assim seja, ó Pai, porque assim te aprouve. Tudo foi confiado a Mim pelo meu Pai, e ninguém o conhece, a não ser o Filho, e aqueles a quem o Filho tiver querido revelar. E Eu o revelei aos pequenos, aos humildes, aos puros, porque a esses Deus se comunica, e a verdade desce, como uma semente, sobre os terrenos limpos, e sobre ela o Pai faz chover as suas luzes, para que ela lance raízes, e se torne uma planta. E até, em verdade, o Pai prepara estes espíritos dos pequeninos, em seus desejos, a fim de que eles conheçam a Verdade, e Eu sinta a alegria pela fé que eles têm.


Notes

  1. phrase : dans la Vulgate, c’était la seconde partie (inexplicablement absente de la nouvelle Vulgate) du verset de Pr 15, 5.
  2. paroles : en Is 40, 4.
  3. il est écrit : en Ml 3, 1.
  4. cet Elie qui doit revenir : c’est dit en Ml 3, 23. Jean-Baptiste est également comparé à Elie en 81.5 (“ Il est, par sa mission, l’égal d’Elie ”) et en note en 349.8

Notas

  1. frase, que na vulgata era a secunda parte (inexplicavelmente inexiste na neo-vulgata) do pequeno verso de Provérbios 15, 5.
  2. palavras, que estão em Isaías 40,4.
  3. está escrito, em Malaquias 3,1.
  4. come Elias que há de vir, como é dito em Malaquias 3,23. João Batista é comparado a Elias também em 81.5 (“Ele é, por missão, equiparado a Elias…”) e em nota em 349.8.