Os Escritos de Maria Valtorta

315. Le voyage vers Jiphtaël et les réflexions de Jean d’En-Dor.

315. A viagem em direção a Jeftael

315.1

Il doit avoir plu toute la nuit. Mais, avec l’aube, il s’est levé un vent sec qui a repoussé les nuages au sud, au-delà des collines de Nazareth. Aussi un timide soleil d’hiver ose paraître et son rayonnement allume un éclat sur chaque feuille d’olivier. Mais c’est un vêtement de gala que les oliviers auront vite fait de perdre car le vent le secoue de leurs frondaisons qui semblent pleurer des diamants, qui se perdent ensuite dans les herbes couvertes de rosée ou sur la route boueuse.

Avec l’aide de Jacques et d’André, Pierre prépare le char et l’âne. Les autres ne se montrent pas encore. Puis ils sortent l’un après l’autre, d’une cuisine peut-être, parce qu’ils disent aux trois qui sont au-dehors :

« Maintenant, à votre tour d’aller vous restaurer. »

Alors ces derniers s’en vont pour sortir peu après, cette fois avec Jésus.

« J’ai remis la couverture à cause du vent » explique Pierre. « Si tu veux vraiment aller à Jiphtaël, nous allons l’avoir en face… et il sera piquant. Je ne sais pas pourquoi nous ne prenons pas la route directe pour Sycaminon, et puis celle de la côte… Elle est plus longue, mais moins difficile. Tu as entendu ce que disait ce berger que j’ai fait habilement chanter ? Il a dit : “ Dans les mois d’hiver, Yodefat est isolé. Il n’y a qu’une route qui y mène, et avec les agneaux on n’y va pas… On ne doit rien avoir sur les épaules car il y a des passages où l’on avance plutôt avec les mains qu’avec les pieds, et les agneaux ne peuvent pas nager… Il y a deux cours d’eau souvent en crue et la route elle-même est un torrent qui coule sur un fond de roches. Moi, j’y vais après la fête des Tentes et en plein printemps, et j’y fais de bonnes ventes parce qu’alors ils s’approvisionnent pour des mois. ” Voilà ce qu’il a dit… Et nous, avec cet équipage… (et il donne un coup de pied dans la roue du char) et avec ce bourricot… Hum !…

– Le chemin direct de Séphoris à Sycaminon serait meilleur. Mais il est très fréquenté… Rappelle-toi qu’il vaut mieux ne pas laisser de traces de Jean…

– Le Maître a raison. Nous pourrions trouver aussi Isaac avec des disciples… Et puis à Sycaminon…, dit Simon le Zélote.

– Dans ce cas… partons…

– Je vais les appeler tous deux… » dit André.

Pendant ce temps, Jésus prend congé d’une vieille femme et d’un enfant qui sortent d’un bercail avec des seaux de lait. Surviennent aussi des bergers barbus que Jésus remercie de leur hospitalité en cette nuit pluvieuse.

315.2

Jean et Syntica sont déjà sur le petit char qui, conduit par Pierre, avance sur la route. Jésus, accompagné de Simon le Zélote et de Matthieu, suivi d’André, de Jacques, de Jean et des deux fils d’Alphée, hâte le pas pour le rejoindre.

Le vent coupe le visage et gonfle les manteaux. La couverture étendue sur les cercles du char claque comme une voile bien que la pluie de la nuit l’ait alourdie :

« Allons, qu’elle sèche vite ! » murmure Pierre en la regardant. « Pourvu que les poumons de ce pauvre homme ne se dessèchent pas !… Attends, Simon, fils de Jonas… On va faire comme ça. »

Il arrête l’âne et retire son manteau, monte sur le char et en enveloppe Jean soigneusement.

« Mais pourquoi ? J’ai déjà le mien…

– Parce que tirer l’âne me donne déjà chaud comme si j’étais dans un four à pain. Et puis je suis habitué, moi, à rester nu sur la barque, et plus que jamais nu quand il y a de la tempête. Le froid m’aiguillonne et je suis plus leste. Allons, reste bien couvert ! Marie m’a fait tant de recommandations, à Nazareth, que si tu attrapes quelque maladie, je ne pourrai plus jamais reparaître devant elle…»

315.3

Il descend du char et reprend la bride en activant la marche de l’âne. Mais bien vite, il doit appeler au secours son frère et aussi Jacques, pour aider l’âne à sortir d’un passage boueux où la roue s’est enfoncée. Et ils avancent, poussant à tour de rôle le char pour soulager l’âne qui raidit ses pattes robustes dans la boue et qui tire, pauvre bête, en éclaboussant et en haletant de fatigue et de gourmandise, car Pierre excite sa marche en lui montrant des bouchées de pain et des trognons de pommes qu’il ne lui donne pourtant que pendant les arrêts.

« Tu es un trompeur, Simon, dit en plaisantant Matthieu qui observe la manœuvre.

– Non. J’applique la bête à son devoir, et avec douceur. Si je n’agissais pas ainsi, il faudrait me servir du fouet. Et cela me déplaît. Je ne pique pas la barque quand elle fait des caprices, or c’est du bois. Pourquoi devrais-je le piquer, lui qui est chair ? Maintenant, c’est lui ma barque… elle est dans l’eau… et comment ! Donc je le traite comme je traite ma barque. Je ne suis pas Doras, moi ! Vous savez ? Je voulais l’appeler Doras avant de l’acheter. Mais j’ai entendu son nom, et il m’a plu. Je le lui ai laissé…

– Comment s’appelle-t-il ? demandent-ils avec curiosité.

– Devinez ! »

Pierre rit dans sa barbe. On avance les noms les plus étranges et ceux des plus féroces pharisiens ou sadducéens, etc. Mais Pierre secoue toujours la tête. Ils s’avouent vaincus.

« Il s’appelle Antoine. Est ce que ce n’est pas un beau nom ? Ce maudit Romain ! On voit que le Grec qui m’a vendu l’âne était brouillé lui aussi avec Antoine ! »

Tout le monde rit, pendant que Jean d’En-Dor explique :

« Ce sera l’un des collecteurs d’impôts après la mort de César. Est-il vieux ?

– Il peut avoir soixante-dix ans… et il doit avoir fait tous les métiers… il tient maintenant une auberge à Tibériade…»

315.4

Ils sont arrivés au triple carrefour de Séphoris au croisement des routes Nazareth-Ptolémaïs, Nazareth-Sycaminon, Nazareth-Yodephat. La borne consulaire porte la triple indication : Ptolémaïs, Sycaminon, Yodephat.

« Nous entrons à Séphoris, Maître ?

– C’est inutile. Allons à Jiphtaël, sans nous arrêter. Nous mangerons en marchant. Il faut y être avant le soir. »

Ils marchent longtemps, franchissent deux torrents en crue et attaquent les premières pentes d’un ensemble de collines en direction nord-sud, qui au nord forment comme un nœud à pic qui s’allonge vers l’est[1].

« Voilà où se trouve Jiphtaël, dit Jésus.

– Je ne vois rien, dit Pierre.

– C’est au nord. De notre côté, il y a des pentes à pic et de même à l’orient et au couchant.

– De sorte qu’il faut contourner toute la montagne ?

– Non. Il y a un chemin près de la montagne la plus haute, à son pied, dans la vallée. C’est un bon raccourci, mais très escarpé.

– Tu y es allé ?

– Non, mais je le sais. »

Vraiment, quel chemin ardu ! Il paraît se précipiter à la rencontre de la nuit tant la lumière est réduite au fond de cette vallée qui me fait penser aux Malebolge de Dante tant elle est effroyable et abrupte, une route vraiment taillée dans le roc, pour ainsi dire en escalier, tant elle est hérissée de dénivellements, un chemin étroit, sauvage, resserré entre un torrent rageur et une côte encore plus raide qui s’élève rapidement vers le nord. C’est au point que quand ils y arrivent, ils en sont effarés…

Si la lumière augmente au fur et à mesure que l’on monte, la fatigue croît aussi. Les apôtres reprennent leurs sacs personnels, et Syntica descend elle aussi pour alléger le char au maximum. Jean d’En-Dor qui, après ses quelques mots n’avait plus ouvert la bouche que pour tousser, voudrait descendre lui aussi. Mais on ne le lui permet pas et il reste à sa place pendant que tous poussent et tirent bête et véhicule, et transpirent à chaque dénivellation. Mais personne ne proteste ; au contraire, tous essaient de se montrer satisfaits de l’exercice pour ne pas humilier les deux disciples pour lesquels ils le font et qui, plus d’une fois, ont exprimé des paroles de regret pour cette fatigue.

La route fait un angle droit puis un autre angle, encore plus court, qui se termine dans une ville juchée sur une pente si raide que, comme dit Jean, fils de Zébédée, elle donne l’impression qu’elle va glisser dans la vallée avec ses maisons.

« Mais elle est très solide, elle ne fait qu’un avec le roc.

– Comme Ramot, alors, dit Syntica qui s’en souvient.

– Plus encore. Ici, le roc est une partie des maisons et pas seulement leur base. Cela rappelle davantage Gamla. Vous en souvenez-vous ?

– Oui, et elle nous fait penser aux porcs…, dit André.

– C’est justement de là que nous sommes partis pour Tarichée, le Mont Thabor et En-Dor, rappelle Simon le Zélote.

315.5

– Je suis destiné à vous donner des souvenirs pénibles et de grandes fatigues…, soupire Jean d’En-Dor.

– Mais non ! Tu nous a donné une fidèle amitié, rien de plus, mon ami » rétorque impétueusement Jude, fils d’Alphée.

Tous s’unissent à lui pour le confirmer plus nettement.

« Néanmoins… je n’ai pas été aimé… Personne ne me le dit… Mais je sais réfléchir, rassembler les faits dispersés en un seul tableau. Ce départ, non, il n’était pas prévu, et cette décision n’a pas été spontanée…

– Pourquoi dis-tu cela, Jean ? demande doucement Jésus, affligé.

– Parce que c’est vrai. On n’a pas voulu de moi. C’est moi, pas d’autres, même pas les grands disciples, qui ai été choisi pour partir au loin.

– Et Syntica, alors ? demande Jacques, fils d’Alphée, qui s’attriste de la clarté qui vient à l’esprit de l’homme d’En-Dor.

– Syntica vient pour que je ne sois pas renvoyé seul… pour me cacher, par pitié, la vérité…

– Non, Jean !

– Si, Maître. Et tu vois ? Je pourrais te dire le nom de celui qui me torture. Sais-tu où je le lis ? Il me suffit de regarder ces huit hommes bons ! Je n’ai qu’à réfléchir à l’absence des autres pour le lire ! Celui grâce à qui tu m’as trouvé est aussi celui qui voudrait me faire trouver par Belzébuth. C’est lui qui m’a amené à cette heure – et qui t’y a amené, Maître, car, toi aussi, tu souffres comme moi et peut-être plus que moi – ; et il m’a amené à cette heure pour me faire revenir au désespoir et à la haine. Car il est mauvais, il est cruel, il est envieux et il est autre chose encore. C’est Judas de Kérioth, l’âme ténébreuse parmi tes serviteurs toute lumière…

– Ne dis pas cela, Jean. Il n’est pas le seul qui manque. Tous ont été absents pour les Encénies, sauf Simon le Zélote qui n’avait pas de famille. A cette saison, on ne rentre pas de Kérioth en quelques étapes. Il y a environ deux cents milles à parcourir et il était juste qu’il aille chez sa mère, comme Thomas. Nathanaël aussi, je l’ai épargné parce qu’il est âgé, et avec lui Philippe pour lui tenir compagnie…

– Oui, les trois autres ne sont pas ici… Mais, bon Jésus, tu connais les cœurs car tu es le Saint ! Mais tu n’es pas seul à les connaître ! Les pervers aussi connaissent les pervers car ils se reconnaissent en eux. Moi, j’ai été pervers, et j’ai retrouvé mes pires instincts en Judas. Mais je lui pardonne. Je lui pardonne de m’envoyer mourir si loin pour une seule raison : c’est justement par lui que je suis venu à toi. Et que Dieu lui pardonne le reste… tout le reste. »

Jésus n’ose démentir… Il se tait. Les apôtres se regardent les uns les autres tandis qu’à force de bras ils poussent le char sur le chemin glissant.

315.6

Le soir est proche quand ils arrivent à la ville où, inconnus parmi les inconnus, ils trouvent à se loger dans une auberge située sur la hauteur au sud du pays. Une hauteur qui donne le vertige quand on regarde en bas, le long de sa paroi, tant elle est à pic et profonde. Au fond, un torrent rugit ; c’est un bruit, rien de plus, dans l’ombre paisible qui envahit la vallée.

315.1

Deve ter chovido a noite inteira. Mas, ao romper da aurora, sobreveio um vento seco, que empurrou as nuvens para o sul, para além das colinas de Nazaré.

Por isso, um tímido sol de inverno vem se atrevendo a mostrar-se e a acender com os seus raios um diamante em cada folha das oliveiras. Mas isso é uma veste de gala, que as oliveiras bem depressa perdem, porque o vento os sacode para longe das copas, que parecem ficar derramando, como um pranto, escamas de diamantes, os quais, depois, se desfazem por entre as ervas orvalhadas e por sobre a estrada lamacenta.

Pedro, com a ajuda de Tiago e André, prepara a carroça e o burro. Os outros ainda não se vêem. Mas depois vão saindo, um após o outro, talvez de uma cozinha, porque eles dizem aos três que estão fora:

– Agora, ide vós tomar algum alimento.

E estes vão, para sairem pouco depois e desta vez em companhia de Jesus.

– Tornei a pôr a cobertura por causa do vento, explica Pedro. Se queres mesmo ir a Jeftael, nós o teremos batendo em nossos rostos… e isso nos aborrecerá. Não sei por que não tomamos o caminho que vai direto para Sicaminon, e depois o da beira-mar. Seria mais longo, mas menos áspero. Ouviste o que dizia aquele pastor, a quem eu fiz falar o que eu quis? Ele disse: “Jotapata, nos meses de inverno fica isolada. Não há senão uma estrada para ir-se até lá, e com cordeirinhos não se vai mesmo. Nos ombros não se pode ter nada, porque alguns passos têm que ser dados mais com as mãos do que com os pés, e cordeiros não podem flutuar… Há dois rios, quase sempre cheios, e a própria estrada já é uma torrente, que vai correndo sobre um fundo rochoso. Eu costumo ir lá depois da festa dos Tabernáculos e em plena primavera, e lá eu vendo bem, porque nesse tempo eles se abastecem por alguns meses.” Assim ele disse. E nós… com esta carga (e dá um pontapé na roda da carroça)… e com este burro… hum…

– A estrada direta de Séforis a Sicaminon, seria melhor. Mas ela é muito transitada… Lembra-te que é bom não deixarmos rastos de João…

– O Mestre tem razão. Além disso, podemos encontrar-nos com Isaque e alguns discípulos. E depois iríamos a Sicaminon… –diz o Zelotes.

– Assim sendo… então vamos…

– Eu vou chamar aqueles dois… –diz André.

E, enquanto ele o faz, Jesus está se despedindo de uma velha e de um menino, que estão saindo de um aprisco com uns baldes de leite. Estão chegando também pastores barbudos aos quais Jesus agradece a hospitalidade que lhe ofereceram naquela noite chuvosa.

315.2

João e Síntique já estão na carroça que já vai se dirigindo para a estrada, guiada por Pedro. Jesus, ladeado pelo Zelotes e por Mateus, e acompanhado por André, Tiago, João e pelos dois filhos de Alfeu, apressa o passo para alcançá-lo.

O vento está fustigando os rostos e enfunando os mantos. A cobertura estendida sobre os arcos do carro estala como uma vela, por mais que a chuva da noite a tenha tornado pesada:

– Tomara que ela se enxugue logo! –murmura Pedro, olhando para ela–. Contanto que não se enxuguem os pulmões daquele pobre homem!… Espera aí, Simão de Jonas… Vamos fazer assim.

Ele pára o burro, tira o manto, sobe para o carro, e enrola com muito cuidado João.

– Mas, por quê? Eu já tenho o meu…

– Porque eu, para puxar o burro, já fico com calor, como se estivesse em um forno de assar pão. Além disso, eu estou acostumado a ficar nu na barca e, quanto mais nu eu fico, mais aumentam as rajadas do vento. O frio me serve de aguilhão, e eu fico mais esperto. Vamos! Agora estás bem coberto! Maria, em Nazaré me fez tantas recomendações sobre ti que, se ficas doente, eu nunca mais poderei ir adiante …

315.3

Ele desce da carroça, e pega de novo as rédeas, fazendo o burro andar. Mas logo ele precisa chamar em sua ajuda o seu irmão e também Tiago, para ajudarem o burro a sair de um lugar lamacento, onde a roda afundou. E vão indo assim, empurrando a carroça para ajudarem o burro, que está fazendo força, firmando os seus cascos no barro e puxando, o pobre do animal que está bufando e suando, pelo cansaço e pela vontade de comer, pois Pedro, para provocá-lo a andar, lhe está mostrando uns bocados de pão e pedaços de maçã, que lhe vai dando somente nos momentos de descanso.

– Tu és um enganador, Simão de Jonas –diz, caçoando, Mateus, que está observando a manobra.

– Não. Eu faço o animal a cumprir o seu dever, e com doçura. Se eu não fizesse assim, teria que usar o chicote. E não quero fazer isso. Eu não bato na barca, quando ela fica teimando, e ela é de madeira. Por que deveria bater neste que é de carne? Agora, este é a minha barca… está na água … e como! Por isso, eu o trato como trato a barca. Eu não sou Doras! Sabeis disso? Eu queria chamá-lo Doras, antes de adquiri-lo. Mas depois ouvi falar o seu nome, e ele me agradou. Eu o deixei…

– Como é que ele se chama? –perguntam-lhe curiosos.

– Adivinhai!

E Pedro ri por entre a barba. Eles falaram os nomes mais estranhos e os dos mais ferozes fariseus ou saduceus, etc. Mas Pedro sempre ia sacudindo a cabeça. Falaram vinte nomes.

– Ele se chama Antônio! Não é um lindo nome? É o nome daquele maldito romano! Logo se vê que o grego, que o vendeu, teria lá suas razões contra Antônio!

Todos se riem, enquanto João de Endor explica:

– Será um dos que foram multados, depois da morte de César? Ele é velho?

– Terá seus setenta anos… e deve trer trabalhado em todos os ofícios… Agora, ele tem um albergue em Tiberíades…

315.4

Chegaram ao trívio de Séforis, onde se encontram as estradas de Nazaré para Ptolemaida, de Nazaré para Sicaminon, de Nazaré para Jotapata. O marco miliar traz as três indicações de Ptolemaida, Sicaminon e Jotapata.

– Vamos entrar em Séforis, Mestre?

– É inútil. Vamos para Jeftael. Sem parar. Comeremos, enquanto vamos caminhando. É preciso que estejamos lá antes da tarde.

Vão, vão indo, atravessando duas pequenas torrentes bem cheias, enfrentando as primeiras encostas de um sistema de colinas, na direção norte-sul que, para o norte, fazem um nó inesperado, que depois se desata para leste[1].

– Lá está Jeftael –diz Jesus.

– Não estou vendo nada –observa Pedro.

– Está ao norte. Viradas para nós estão as costas a pique, bem como ao oriente e ao poente.

– De modo que teremos que rodear aquele monte todo?

– Não. Há uma estrada junto ao monte mais alto, ao pé dele, no vale. Ela atalha muito, ainda que seja uma estrada muito íngreme.

– Tu já estiveste lá?

– Não. Mas Eu sei.

E de fato é uma estrada íngreme! A tal ponto, que, quando lá chegam, fica parecendo que se precipitaram no fundo da noite, pois o lugar se escurece tanto que a luz diminui ao chegar-se a este vale, o qual me faz pensar nos círculos dantescos, de tão horrível e alcantilado que é. É uma estrada estreita, selvagem, fechada entre uma torrente furiosa e uma costa ainda mais raivosa, que se estende à nossa frente, subindo rapidamente para o norte e, quando lá chegam, ficam amedrontados…

Se a luz aumenta, à medida que se vai subindo, em compensação, aumenta também a fadiga e por isso descarregam a carroça de todos os volumes pessoais, e até Síntique resolve descer para que a pequena carroça fique o mais leve possível. João de Endor que, depois daquelas poucas palavras, não tinha mais aberto a boca, a não ser para tossir, gostaria de descer também. Mas não o deixam fazer isso, e ele fica onde está, enquanto todos, uns empurram a carroça e outros puxam o animal e a carroça, e suam a cada mudança de nível. Mas ninguém fica resmungando. Pelo contrário, todos procuram mostrar-se contentes com aquele exercício, para não desvalorizarem os dois, pelos quais eles o estão fazendo, eles que, já mais de uma vez, têm proferido palavras de queixa, por estarem cansados.

A estrada faz um ângulo reto. Depois um outro ânguloe vai terminar em uma cidade empoleirada sobre uma encosta tão íngreme, que, como diz João de Zebedeu, ela dá a impressão de que vai deslizar para o vale com suas casas.

– Mas, pelo contrário, ela está bem firme, e faz uma só coisa com a rocha.

– Então, é como Ramot… –diz Síntique recordando-se.

– Mais ainda. Porque aqui a rocha já é uma parte das casas, não é somente a base delas. Parece-se mais com Gamala. Estais lembrados de lá?

– Sim, e com esta lembrança, nos lembramos também daqueles porcos… –diz André.

– Justamente de lá é que partimos para Tariquéia, para o Tabor e Endor… –lembra-se Simão Zelotes.

315.5

– Eu fui destinado a dar-vos recordações tristes e grandes fadigas… –suspira João de Endor.

– Não. Deixa disso. Tu nos brindaste com uma amizade fiel, é, isto amigo –diz Judas de Alfeu.

E todos se unem a ele, para tornar mais clara a confirmação.

– E, no entanto, eu não tenho sido amado… Ninguém o diz a mim… Mas eu sei meditar e reunir os fatos isolados em um quadro único. Esta partida não, não estava prevista, e a decisão de fazê-la não foi espontânea…

– Por que dizes isso, João? –pergunta, docemente aflito, Jesus.

– Porque é a verdade. Não me quiseram. Eu, e não outros, nem mesmo os grandes discípulos, eu é que fui escolhido para ir para longe.

– E de Síntique, o que dizes? –pergunta Tiago de Alfeu, entristecido por aquela luz, que veio à mente do homem de Endor.

– Síntique está indo para não mandar-me embora sozinho… para, por compaixão, não me deixarem ver a realidade…

– Não, João!…

– Sim, Mestre. E estás vendo? Eu poderia até dizer-te o nome do meu torturador. Sabes onde o estou lendo? Somente ao olhar para estes oito bons, já o estou lendo! É aquele por causa do qual eu fui achado por Ti, é também aquele que me quereria fazer achar Belzebu. E me trouxe até esta hora, assim como a Ti, Mestre, porque Tu estás sofrendo como eu, e me trouxe a esta hora para fazer-me voltar ao desespero e ao ódio. Porque ele é mau. Ele é cruel. Ele é invejoso. E é ainda outra coisa, é Judas de Keriot, a alma escura no meio dos teus servos, todos cheios de luz…

– Não fales assim, João. Não é só ele que falta. Todos estiveram ausentes nas Encênias, menos o Zelotes, que não tem família. Lá de Keriot, ainda mais neste tempo, não se pode vir em poucas etapas, São quase duzentas milhas de caminho. E era justo que ele fôsse ficar com sua mãe, como Tomé. Também Natanael foi poupado, porque já é velho e, com ele, Filipe, para servir de companheiro a Natanael…

– Sim… São outros três, que aqui não estão… Mas, ó bom Jesus. Tu conheces os corações, porque és Santo. Mas não és somente Tu que os conheces! Tambem os perversos conhecem os perversos, pois eles se reconhecem uns aos outros. Eu fui perverso, e me pude ver de novo, nos meus piores instintos, na pessoa de Judas. Mas eu o perdôo. Somente por uma coisa é que eu o perdôo por fazer que eu vá morrer tão longe: porque justamente por meio dele eu pude vir a Ti. E que Deus o perdoe por tudo mais… por tudo mais.

Jesus não precisa desmentir… E se cala. Os apóstolos se olham uns aos outros, enquanto, à força de braços, vão empurrando a carroça por sobre a estrada escorregadia.

315.6

Já chega a tarde, quando eles vão chegando à cidade onde, como uns desconhecidos entre desconhecidos, conseguem arranjar alojamento em um albergue situado na extremidade da cidade. É uma extremidade a qual já causa vertigens só o olhar para baixo, do alto de sua parede, de tão a pique e alta que ela é. No fundo — um rumor e nada mais, naquela sombra de paz que já está no vale —, ruge uma torrente.


Notes

  1. vers l’est : Maria Valtorta note sur ce dessin – que nous reproduisons sur la page suivante – les quatre points cardinaux et, au nord, Jiphtaël.

Notas

  1. para leste. Segue o desenho da MV, em que você vê os quatro pontos cardeais e para o norte, Jiftael.